eux, sont en gros des insoumis. Ils ont une capacité à ne pas se soumettre, que
ce soit à la fatalité, à un raisonnement pré établi, ou à un cadre de pensée,
qui font que le pays est à l’arrêt.
VOUS PARLEZ DE « DÉSOBÉISSANCE POSITIVE ».
ON A BEAUCOUP PARLÉ DE LA DÉSOBÉISSANCE CIVILE, THÉORISÉE PAR
THOREAU, QUELLE
EST LA DIFFÉRENCE ?
Il n’y en a
pas tant que cela, sauf que dans la désobéissance positive, l’on a un passage à
l’acte non en opposition, mais en construction. On essaie de lancer une révolte
active, positive, faiseuse, avant qu’une autre plus grosse éclate aux quatre
coins du territoire, qui elle, serait franchement négative et violente. Nous
voulons donner une chance positive avant que out n’éclate.
LES PARTIS POLITIQUES EXISTENT TOUT DE MÊME,
LES ÉLITES, LES ÉNARQUES, LES « MINI-COLBERT », ETC. QUEL EST LE
PRINCIPE D’ACTION DU MOUVEMENT ?
Nous
négocions !
Je voudrais une règle du jeu politique claire, sur comment fonctionner
jusqu’en 2017. Si l’on ne fait que réunir des « faiseux », cela
donne un catalogue qui n’avance pas et ne sert à rien. Nous réunissons donc
les « faiseux » au sein de « bouquets de solutions ». Ce
sont des équivalents de ministères civils, qui comptent des entreprises, des
associations, des maires, etc., toutes les formes de « faiseux ». Ils
vont pendant plus de 6 mois, apprendre à coopérer et à fabriquer une offre
commune.
Nous allons monter des politiques publiques
portées par des acteurs de la société civile et des élus locaux. Nous allons faire un opérateur pour
mutualiser les solutions technologiques à bas coût expérimentées par les
maires, et pouvoir proposer ces services à plus de communes. Partout, nous
cherchons les « faiseux » pour rejoindre les bouquets de solutions,
car ils ont quelques coudées d’avance.
Ce travail
est nécessaire, parce que vu l’état des partis
politiques, ils ne seront pas
vaillants dans deux ans. Si vous regardez autour de vous, le degré
d’enthousiasme de la population n’est pas absolument zénithal non plus. Or pour que les choses
bougent et se matérialisent,
il faut un minimum d’envie ! On a aujourd’hui un vrai problème
d’enthousiasme républicain. Un vrai problème de joie dans la société.
Face au déni
absolu dont font preuve les formations politiques actuelles face par exemple à
la percée du FN, nous voulons proposer la chose suivante : s’inspirer de
ce qu’a fait N. Hulot en 2007, mais avec deux variantes : on ne parlera
pas que d’écologie comme lui, mais aussi de logement, de retour à l’emploi, de
lutte contre l’échec scolaire, de financement associatif, etc. Nous aurons un
gros bouquet de solutions sur la croissance. Ce sera notre ministère de
l’économie.
Nous allons
proposer au monde des entrepreneurs, des
associations, et des élus locaux (et non seulement les écologistes, qui forment
une base trop réduite), de les laisser en place contre des contrats de mission,
de la délégation de service public. Car pour que quelque chose ait lieu, il faut
de bons opérateurs sur le terrain, capables de faire. Même si cela ne semble
pas très « cool » au premier abord, nous allons leur dire en résumé
« laissez-nous faire ». C’est le principe d’une révolution, qui se
base sur le crédit moral. Les zèbres, ce sont des gens qui ont gagné du crédit
moral par leur action. On trouve deux sortes de légitimité : la
démocratique, bien sûr, et le crédit moral, la preuve de l’action par le
résultat.
Alexandre Jardin - SoonSoonSoon
https://www.soonsoonsoon.com/le-monde-de-demain-selon-alexandre-j...
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