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titre de Docteur à Agathe. Et, comme selon l’adage, les
bonnes choses n’arrivent jamais seules, la nouvelle thésarde
va faire une rencontre décisive qui donnera un nouvel
élan à sa carrière. « En fin d’année 2010, j’ai effectué un
remplacement à Ahuillé en Mayenne d’une durée de quatre
semaines. À cette époque, j’ignorais que je travaillais à côté
de celle qui allait devenir mon associée trois ans plus tard, le
Dr Marie André. Très vite, nous avons eu des affinités l’une
pour l’autre. Professionnelles d’abord car nous apprécions
notre manière de travailler, nous avions le même discours et
les mêmes visions. Nous avons très vite vu que nous avions
en commun la manière d’envisager notre plan de carrière. »
Sans doute, le fait que les deux futures associées aient
partagé les bancs de la faculté durant la même période a
créé des liens supplémentaires. « À Rennes nous avons suivi
le même parcours mais sans jamais nous parler, nous ne nous
connaissions que de vue. Pour ma part, j’avais comme volonté
de prendre le temps avant d’ouvrir mon cabinet, j’accordais
énormément d’importance à ne pas brûler les étapes. Quand
on sort de la fac on a énormément de choses à assimiler, puis à
maîtriser totalement et d’autres très nombreuses à apprendre !
Notamment en ce qui me concerne, en matière de gestion du
cabinet, c’est un univers qui m’était inconnu. C’est pourquoi,
je voulais continuer à apprendre en multipliant les remplace-
ments, puis avec les collaborations, pour à terme, m’associer. »
En un mois, Agathe et Marie échangent énormément sur
les efforts en matière de bien-être que doivent s’efforcer de
proposer à leur patientèle les chirurgiens-dentistes. Pour
elles, tout doit être pensé pour que le patient se sente bien
au sein du cabinet et la dentisterie ne se résume pas au
simple fait de prodiguer des soins de qualité. Lorsque les
deux femmes se quittent, elles sont loin d’imaginer ce que
leur réserve l’avenir.
Deux bébés à faire grandir
Avant la création de « son bébé », Agathe prend un congé
maternité pour l’arrivée de son premier enfant, en sep-
tembre 2012 : « Cela m’a permis d’avoir une transition entre
ma collaboration et le nouveau cabinet. Cela m’a permis aussi
d’avoir du temps pour préparer cette ouverture. » En premier
lieu, la réflexion sur l’emplacement de l’entreprise a été
facilitée par la volonté de la commune de L’Huisserie
d’accueillir sur son territoire, avec des conditions avan-
tageuses, des chirurgiens-dentistes. Les dernières années
avaient en effet vu deux praticiens raccrocher la blouse
pour diverses raisons. « La municipalité avait la volonté de
créer un centre médical et de nous inclure à l’intérieur, mais
cela ne correspondait pas du tout à notre projet de création
de cabinet zen. Finalement nous sommes parvenues à un
accord et nous sommes à quelques pas du centre médical mais
sur un terrain indépendant. » Concernant la construction,
les deux consœurs ont fait appel au cabinet d’architecte
Atelier Frédérique Sarrat à Laval. Au fil des échanges,
l’esprit du cabinet donne forme à la construction. Conçu
pour le bien-être de l’équipe soignante et des patients, le
bâtiment s’articule autour d’un mur végétal. Toutes les
activités s’organisent autour de cet élément fort. Outre
son aspect décoratif, le mur végétal a été retenu car il
apporte une atmosphère apaisante et surprenante bien-
venue pour aider les patients à se détendre en attendant
leur rendez-vous. Il a été réalisé par des spécialistes de
l’entreprise Jardin unique venus de Saint-Grégoire près
de Rennes. Les façades extérieures présentent une alter-
nance de panneaux « Trespa » gris anthracite et de bardage
« Douglas ». Enfin pour obtenir une isolation thermique
optimale l’hiver et l’été, la couverture est une toiture ter-
rasse végétalisée en prairie. Une attention particulière a
été apportée à l’intégration du bâtiment dans le bourg
du village. « L’idée de cette construction très ancrée dans
L’heure du choix de carrière
Au terme de ce remplacement, Agathe souhaite changer de
statut et entame une collaboration avec son oncle à Laval
chez lequel elle avait déjà effectué son stage actif. Cette
dernière durera deux ans. « Le temps de se poser, de trouver
son rythme, le temps aussi de créer sa première patientèle et
d’effectuer du suivi de soin. Mon oncle jouissait d’une excellente
réputation, c’est un omnipraticien associé à un autre praticien.
Il a de nombreuses années d’exercice derrière lui avec un succès
en termes de qualité de soins jamais démenti. À ses côtés, j’ai
beaucoup appris. Je me souviens que parfois, à 21 heures,
nous discutions des cas intéressants et je lui faisais part de
mes interrogations. Ces deux années ont été aussi rassurantes
qu’enrichissantes. » Toutefois durant cette période, Agathe
doit se positionner. Son oncle lui propose de devenir as-
sociée dans les années à venir et pourquoi pas plus tard,
de reprendre la tête du cabinet. Une opportunité que de
nombreux praticiens auraient saisie à bras-le-corps. Mais
Dr Leroux-Benichou hésite. « Je crois que c’est encore plus
dur de prendre la relève d’un cabinet qui est dirigé par un
membre de sa famille, la pression est énorme. Notamment en
raison de la notoriété de mon oncle. » Un autre événement
va venir renforcer l’hésitation d’Agathe et va la placer dans
une situation délicate. Un jour, Dr Marie André contacte la
jeune professionnelle et lui fait part de son désir de mettre
un terme à son exercice au sein du cabinet d’Ahuillé. Elle n’y
projette plus son avenir et a une idée qui comme une douce
mélodie ne quitte plus son esprit, une idée qui comme
un chant de sirène ne cesse de l’appeler. « Je souhaite créer
mon cabinet, lui dit-elle, un cabinet qui exprime ma vision
du métier et qui porte toutes mes aspirations, je veux créer un
cabinet zen, j’ai vu comment tu travaillais, j’apprécie ton esprit,
souhaites-tu t’associer avec moi ? »
Cruel dilemme. D’un côté, l’entreprise familiale qui roule,
de l’autre la création d’un cabinet à son image. D’un côté, la
peur de décevoir son oncle, de l’autre l’excitation associée à
un projet qui passionne. « C’était une période très compliquée,
j’ai pris du recul et je me suis interrogée, que souhaitais-je au
fond de moi ? J’ai alors compris que si je ne fonçais pas dans la
création du cabinet zen, c’était uniquement en raison de mon
oncle et de la peur de le blesser, pas par manque d’envie ». La
décision était prise.
le développement durable est venue de Marie. C’est en se
rendant un jour dans un SPA Yves Rocher à la conception
semblable qu’elle a pris conscience qu’un cabinet dentaire
pouvait lui aussi être écologique, accueillant et chaleureux. »
Côté décoration intérieure, la couleur aubergine a été
retenue car elle permet de mettre en valeur les espaces et
les objets de décoration et assure une ambiance conviviale.
Puis les deux praticiennes ont fait le choix de luminaires
et de meubles tendance. Concernant les équipements
médicaux, c’est à l’ADF que le fauteuil de leur rêve a été
trouvé. Un fauteuil américain de la marque Midmark
conçu pour présenter des lignes esthétiques soignées et
offrir un confort exceptionnel aux patients. D’ailleurs leur
modèle est chauffant et massant. « L’idée est simple, le plus
de choses possibles doivent inspirer un sentiment zen dans
notre cabinet. L’architecture, la décoration, les équipements
et les soins bien entendu. » Malgré quelques semaines de
retard le chantier prend fin et les premiers patients sont
accueillis le 28 janvier 2013. Coût total de la construction
acquise en SCI et de ses équipements : 500 000 euros.
Une équipe soudée, motivée et organisée
Les deux associées de la SCM ouvrent leur cabinet du lundi
au vendredi. Le jeudi c’est jour de relâche pour Agathe qui
comptabilise près de 37 heures d’exercice en quatre jours
en grande majorité au fauteuil. Ses horaires ne sont pas
fixes, certains jours le cabinet peur recevoir des patients
jusqu’à 20 heures pour permettre à ceux qui travaillent
de venir se faire soigner dans la commune. Les deux pra-
ticiennes entretiennent des relations étroites avec leurs
quatre prothésistes. « Ils sont tous situés en Mayenne, certains
à Laval ce qui nous permet d’échanger avec eux facilement
notamment lorsqu’ils passent au cabinet pour récupérer des
empreintes. Ce sont des professionnels très compétents avec
qui nous prenons plaisir à travailler. » Une ambiance que
les deux chirurgiens-dentistes retrouvent avec leurs trois
assistantes. Sylvie et Whitney travaillaient déjà avec Marie
dans son ancien cabinet. Lorsqu’elle en est partie, elles l’ont
suivie. « J’ai donc dû trouver ma place les premiers temps car
des liens étaient déjà établis entre Marie et les assistantes. Mais
les choses se sont faites naturellement, sans conflit. » Depuis
juillet 2013 et l’arrivée d’une collaboratrice Jessica Millot,
une nouvelle assistante, Clémence, est venue renforcer
l’équipe médicale. « Nous souhaitons vraiment une bonne
entente entre les membres du cabinet, les patients ressentent
“C’est encore plus dur
de prendre la relève d’un cabinet
qui est dirigé par un membre
de sa famille”
La patiente tient une télécommande qui lui permet
de régler l’intensité du massage au fauteuil pendant le soin.
Le mur végétal offre une atmosphère
naturellement fraîche et emplie de sérénité.
EN CHIFFRES
Nombre
de patients
par jour en
moyenne : 20
Nombre de
patients actifs
en 2013 :
environ 2250
Nombre de
nouveaux
patients en
2013 : environ
1400
Chiffre
d’affaires
global 2013
- Dr Agathe
Leroux-
Benichou :
289 000 €
- Dr Marie
André :
335 000 €
Une salle de sté claire et spacieuse.
Une grande
salle de soins
équipée en
fauteuil Midmark.