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On trouve dans les chroniques des allusions aux anomalies climatiques et aux catastrophes naturelles dès
1300 apr. J.-C. environ, puis des séries d'observations saisonnières (dès 1500 apr. J.-C. environ), mensuelles,
voire quotidiennes (dès 1550), généralement relatives au Plateau et surtout au triangle Bâle-Lucerne-lac de
Constance; on les a replacées sur une échelle chiffrée des températures et des précipitations, à l'aide de
calculs statistiques fondés sur des mesures comparatives. Des méthodes analogues ont permis d'estimer les
moyennes mensuelles européennes, dès 1675, de la pression atmosphérique, de la température et des
précipitations.
Johann Jakob Scheuchzer entreprit en 1708 à Zurich les premières mesures instrumentales de ces trois
grandeurs et celles du niveau du lac. Les plus longues séries de relevés proviennent de Bâle pour la
température et la pression atmosphérique (dès 1755), de Genève pour les précipitations (dès 1778). Pour le
versant sud des Alpes, on peut se référer aux observations faites à Turin pour les températures (dès 1753) et
à Milan pour les précipitations. Les quatre-vingt-huit stations du premier réseau météorologique national
entrèrent en fonction en 1863. MétéoSuisse (ancien Institut suisse de météorologie) disposait en 2001 de 815
stations organisées en réseaux aux programmes différenciés.
Auteur(e): Christian Pfister, Conradin A. Burga / PM
2 - Le climat jusqu'en 1200
2.1 - Des glaciations à 8000 av. J.-C.
Les maxima des trois dernières glaciations, Mindel, Riss (180 000-120 000) et Würm (115 000-10 000) se
caractérisent par un climat sec et très froid (température moyenne annuelle inférieure à 10°C), et par
l'absence de la forêt. Celle-ci réapparut à chaque fin de glaciation à la faveur du réchauffement, avec des
espèces peu exigeantes, supportant un climat encore froid et semi-désertique, comme le bouleau et le pin
sylvestre (Flore). Dans les deux derniers interglaciaires, puis durant le Postglaciaire, dès 10 000 BP, des
espèces aimant la chaleur (chêne, hêtre, charme, noisetier) se répandirent rapidement. L'optimum de
l'interglaciaire Riss-Würm dépassait nettement les moyennes estivales actuelles. Le refroidissement à la fin
des interglaciaires se manifeste par l'extension des forêts de conifères (sapins et épicéas), par l'essor des
espèces peu exigeantes et par l'augmentation des herbacées.
L'avant-dernier interglaciaire (Mindel-Riss) fut partagé en deux périodes par une phase de climat frais à
tempéré. La seconde fut plutôt plus sèche et plus fraîche que la première. La glaciation de Riss connut à son
début au moins quatre interstades (phases de réchauffement climatique) caractérisés par un climat frais à
tempéré, séparant des stades au climat froid et semi-désertique. Son maximum, très froid et sec, fut
analogue à ce que sera celui de Würm. La fin de la glaciation de Riss, comme celle de Würm, connut un
passage d'un climat froid et désertique à un climat frais à tempéré. Le début et la fin de l'interglaciaire Riss-
Würm se caractérisent par un climat frais à tempéré, favorable aux conifères, et par de fortes précipitations,
responsables d'une active érosion. La phase centrale vit prospérer les forêts mixtes; son climat chaud à
tempéré ressemblait au Postglaciaire actuel, mais était sans doute plus variable, avec parfois des étés plus
chauds et des hivers plus doux.
On distingue dans le Würm ancien trois stades au climat froid et sec, à la végétation de toundra parsemée de
bouleaux et de pins sylvestres (la première fut la plus froide) et trois interstades au climat frais à tempéré (les
deux premiers furent plus chauds et sans doute plus humides que le dernier). Cette alternance se poursuivit
au Würm moyen, qui semble avoir été plus sec que l'ancien. Les glaciers atteignirent leur extension maximale
vers 20 000-18 000, sous un climat semi-désertique très froid. La température était plus basse qu'aujourd'hui
de 12 à 15°C en moyenne annuelle et de 8 à 10°C en été et il tombait environ 500 mm/an de précipitations
en moins. La forêt disparut entièrement. Le réchauffement se fit en plusieurs poussées, vers 16 000, 14 500,
13 000 et 10 000, au cours du Tardiglaciaire.
Cette dernière période connut des stades (Dryas I et III) qui firent régner dans les Alpes un climat semi-
désertique froid. Les températures annuelles moyennes du Dryas I (environ 17 000-15 000) étaient de 7 à