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Chapitre 37-B
LE SYSTEME GENITAL MALE
Le système génital du sujet masculin est typiquement reptilien.
Les poissons émettent les spermatozoïdes et les ovules dans l’eau. Ont-
ils un autre choix ? Du reste, dans l’eau, ces précieuses cellules ne courent
pas le risque d’être déshydratées, tout au plus celui d’être dispersées par
d’éventuelles turbulences. Les amphibiens s’aventurent certes dans le milieu
aérien mais, à la période des amours, doivent revenir à l’eau, ils en ont besoin
comme vecteur des gamètes, puisqu’ils n’ont pas inventé la condation
interne.
Il y a 300 millions dannées, les Reptiles innovent un protocole de
reproduction typiquement aérien, qui les émancipe de l’eau. C’est ainsi qu’ils
fonderont leur empire sur les continents et y seront les maîtres jusqu’à la fin de
l’ère secondaire, il y a 65 millions d’années.
Lors de la copulation, l’insémination est interne. Grâce au pénis, les
spermatozoïdes sont déposés dans les voies génitales de la femelle, ils
rencontrent les ovules. Les géniteurs sont ainsi indépendants de l'eau, leur
descendance n'est pas compromise par l'assèchement ou le gel d'une rivière
ou d'un marais. Et deux stégosaures peuvent devenir père et mère le 15 août,
à midi, au soleil, dans la Vallée de la Mort, en Californie.
Le testicule et ses voies
Les testicules sont aussi anciens que les premiers animaux
pluricellulaires, ils sont donc âgés de plus de 500 millions d’années. Aujourd’hui
encore, ils sont présents dans toutes les lignées, ils incarnent avec
somptuosité la puissance de la vie.
Certains animaux, comme le Ténia par exemple, disposent dans chacun
de leurs segments, qui se succèdent par centaines, de grappes de dizaines de
testicules Mais si ce ver parasite, qui est de surcroît d’une débilité
intellectuelle notoire, peut prétendre à être un titan sexuel, le sujet masculin de
l’espèce humaine n’éprouvera pas de complexe à se limiter à deux testicules.
Le testicule humain pèse de 10 à 15 grammes, son poids est sans
proportion avec l’activité vorante qu’il a de la puberté à la mort de son
titulaire. Car il ressemble furieusement à une machine à vapeur anglo-
saxonne : il travaille jour et nuit, encore que sans bruit et sans vapeur.
Il est recouvert d’une nappe de tissu fibreux dense, qui plonge en
profondeur et le divise en 200 à 300 compartiments. Chacun de ces
compartiments contient quelques tubules séminifères. La paroi des tubules
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séminifères berge les spermatogonies, qui sont les cellules souches des
spermatozoïdes.
Les spermatozoïdes mûrs abandonnent les tubules séminifères par de
nombreux petits canaux et gagnent un canal collecteur contourné,
l'épididyme, ils sont stockés. De chaque épididyme émerge un canal
déférent qui se jette dans l'urètre à la sortie de la vessie. L'urètre parcourt le
pénis et s'ouvre à l'extérieur par l’orifice uro-génital. Sur leur trajet, les
spermatozoïdes sont inclus dans le liquide séminal. Celui-ci est sécrété par
les vésicules séminales, qui débouchent dans le canal déférent, et par la
prostate, qui débouche dans l'urètre.
Le liquide séminal est le véhicule des spermatozoïdes, il les protège de
l'acidité qui règne dans les voies génitales femelles et leur fournit une
importante réserve énergétique sous forme de sucres. L'ensemble des
spermatozoïdes et du liquide séminal est le sperme.
Le spermatozoïde
L’anatomie du spermatozoïde est pratiquement la même chez tous les
Vertébrés. Dans l'espèce humaine, le spermatozoïde a une longueur de 55 à
60 microns. Il comprend la tête, de 5 microns, le col, de 1 à 2 microns, et le
flagelle, d’une longueur d’un peu plus de 50 microns, qui est son appareil
locomoteur et se consume en battements.
La tête est aplatie. Elle est presque entièrement occupée par le noyau.
Celui-ci détient la moitié du patrimoine génétique du père, c’est-à-dire peut-être
30.000 gènes répartis sur 23 molécules d’ADN, c’est-à-dire d’acide
désoxyribonucléique. Enfin, le noyau est coiffé par l'acrosome, un organite
rempli d’enzymes qui permettront la pénétration dans le gamète femelle.
Tel est l’aspect d’un spermatozoïde normal. Il en est hélas qui ne sont
franchement pas gâtés : ceux qui ont deux ou plusieurs têtes, ceux qui sont
microcéphales, ou macrocéphales, ceux dont le flagelle est absent, ou trop
court, ou variqueux, ou multiple ces tristes épaves n’ont heureusement
aucun pouvoir de fécondation.
Anatomiquement, il n’y a rien qui ressemble davantage à un
spermatozoïde qu’un autre spermatozoïde. Et cependant, il y a deux espèces
de spermatozoïdes qui se partagent la population en toute équité. Dans une
espèce, le noyau recèle une molécule d’ADN qui participera au déterminisme
du sexe, c’est elle qui porte le nom de chromosome sexuel Y. Dans l’autre
espèce, la molécule d’DN qui a la même fonction porte le nom de
chromosome sexuel X. Nous verrons l’un ou l’autre de ces chromosomes au
travail lors de la fécondation.
Le génome mâle
Au cours de la spermatogenèse se déroulent des échanges de gènes,
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échanges abandonnés aux mains d’un hasard heureux ou malheureux, le
contenu génétique d’un spermatozoïde est donc unique. De la puberté à la
mort, un individu mâle ne produit donc pas deux spermatozoïdes
génétiquement identiques …
A l’énoncé de cette phrase, qui n’est pas saisi de vertige ? D’autant que
chez un homme normal, chaque jour, 300 millions de spermatozoïdes
atteignent la maturité, qu’un seul éjaculat peut porter 200 millions de
spermatozoïdes par millilitre, quun éjaculat moyen est de deux millilitres
Ainsi, la fascination de la vie n’est pas seulement qu’elle soit, n’est pas
seulement qu’elle évolue, elle est aussi qu’elle soit d’une telle prodigalité !
La testostérone
Au début de la puberté, l’hypothalamus alerte l’hypophyse, dont le lobe
antérieur commence à sécréter les hormones gonadotropes. Arrivées au
testicule, celles-ci amorcent la genèse des spermatozoïdes dans les tubes
séminifères et stimulent les cellules endocrines qui sont dispersées autour
d’eux. Ces cellules interstitielles reçoivent le nom de cellules de Leydig, en
l’honneur de Franz von Leydig (1821-1908), médecin et zoologiste allemand
qui les découvrit en 1850.
Les cellules de Leydig produisent l’hormone androgène, la
testostérone. La testostérone a des effets multiples. Elle règle le
développement et la croissance des organes génitaux. Elle exalte la poussée
osseuse, fixe le comportement sexuel et assure le développement des
caractères sexuels secondaires masculins.
Ces caractères se manifestent à l’époque délicate un enfant mâle
devient un jeune homme. Citons-en quelques-uns. La musculature devient
forte, les épaules s’élargissent, les hanches restent étroites. Le système pileux
s’épanouit partout, notamment sur le pubis, le ventre et le thorax, sous les
aisselles et sur la face. Les cartilages qui servent d’ancrage aux cordes
vocales s’hypertrophient, ce qui entraîne une voix plus grave.
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