Les points culminants de l’Elbourz sont des volcans éteints tels que le Sabala, proche d’Ardabil
dans l’Azerbaïdjan iranien, qui s’élève à 4 811 mètres alors que le Damâvand, qui se dresse au
nord de Téhéran, atteint, pour sa part, l’altitude de 5 610 mètres pour constituer le point culminant
du pays. Barrière imposante, l’Elbourz marque aussi une limite climatique et humaine très nette,
séparant le plateau aride (Téhéran n’a que vingt-sept jours de pluie par an) des plaines humides du
Gilan et du Mazanderan qui bordent la mer Caspienne et bénéficient d’un climat subtropical
humide. Vers l’ouest, la puissante chaîne des monts Zagros, orientée du nord-ouest au sud-est,
apparaît comme un immense complexe montagneux étendu sur près de 1 500 kilomètres et
séparant nettement le plateau iranien de la plaine mésopotamienne étendue à l’ouest. Formé de
hauts plateaux et de chaînes à dominante calcaire, le système des Zagros s’élève jusqu’à 4 547
mètres au Zarde Kuh, au sud d’Ispahan. Du fait de leur extension en longueur, les monts Zagros
comprennent plusieurs ensembles distincts.
Les hautes terres aux hivers rigoureux du Kurdistan et du Sud de l’Azerbaïdjan présentent un
relief assez confus qui fait, de ces régions, une montagne-refuge propice à la persistance des
irrédentismes. La partie centrale de la chaîne, entre Ispahan et Chiraz, est la région la plus élevée
(avec des sommets dépassant souvent 4 000 mètres) et fut longtemps fréquentée par les nomades –
Bakhtiaris, Lors (installés dans l’antique Luristan) et Qashqaï – qui y trouvaient leurs pâturages
d’été. L’altitude s’abaisse dans la partie méridionale de la chaîne qui s’oriente ensuite de l’ouest
vers l’est pour rejoindre les montagnes de Kerman puis du Makran, dans la région du
Baloutchistan. Ces murailles méridionales du plateau, sensiblement moins élevées en général,
comprennent, cependant, des sommets impressionnants tels que le Kuh e Lalezar à 4 465 mètres
d’altitude ou le Kuh e Taftan, un volcan de 3 941 mètres d’altitude qui se dresse au sud de
Zahedan, à proximité de la frontière afghane. Vers l’est et la province aujourd’hui afghane de
Hérat – qui fut longtemps une extension du monde persan dans cette direction – le relief demeure
accidenté, mais son allure apparaît plus confuse et sa construction est plus récente, ce dont
témoignent les multiples failles que l’on peut identifier et qui expliquent la très forte sismicité de
la région, génératrice de catastrophes de grande envergure, comme le tremblement de terre
survenu à Bam en 2003.
Situés de part et d’autre des grandes formations montagneuses, les piedmonts bénéficient des eaux
qui en descendent et accueillent les grandes agglomérations telles que Téhéran, Yazd, Chiraz,
Meshed ou Ispahan, arrosée par le Zâyande Rud. C’est au long de ces régions que se sont établies
depuis l’Antiquité les routes reliant les villes les unes aux autres, en évitant les terres répulsives
des hauts plateaux arides. C’est au-delà des barrières montagneuses encadrant le plateau central
que l’on trouve les plaines. Celle du Khouzistan s’étend au sud-ouest et apparaît
géographiquement proche de la Mésopotamie arabe ; elle est riche de ses ressources en eau et,
depuis un siècle, en pétrole. La plaine côtière qui s’étend au nord de l’Elbourz, sur les rives de la
mer Caspienne, est située à vingt-huit mètres au-dessous du niveau des mers et correspond aux
régions du Gilan et du Mazanderan. Son climat particulier en fait une région très favorable à
l’agriculture. A l’inverse, le Makran – l’ancienne Gédrosie qui s’étend à l’extrémité sud-est du
pays, sur les rives de l’océan Indien – est d’une grande aridité.