.4ACTUELLA PRESSE MONTRÉAL LUNDI 23 JANVIER2006
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ACTUELVIVRE BIEN
PHOTO HENGHAMEH FAHIMI, ARCHIVES AFP
Ces pêcheurs iraniens viennentdeprendre unesturgeon béluga, une variétéreconnuepourson caviar.
Mouvementcontre
le caviaretle barduChili
MATHIEUPERREAULT
Lesmilitants
pour lasauve-
garde de plu-
sieurs espèces
de poissons
menacéesarri-
ventàMon-
tréal. Cethiver,
une association
torontoisede
luttecontrela
surpêche aap-
proché une
soixantaine de restaurants mon-
tréalaispour lesconvaincredere-
tirerde leur menule barduChili,
l’espadon,le caviaretl’hoplostète
orange.
L’Endangered FishAllianceaété
fondée en 2002 parunéditeur de
Toronto,Michael de Pencier,de
KeyPublishers.M.dePencierétait
alors le présidentcanadien du
World Wildlife Fund,etaentendu
parlerde restaurants new-yorkais
quiboycottaientdesespècesde
poissonsmenacéesde surpêche. «Il
apenséqueça seraitbien qu’il yait
desrestaurants comme ça auCana-
da, ditune collèguedeM.dePen-
cier,Johanne Bell. Nous avonsété
trèstouchésparlasurpêche,avecla
disparition de lamorue. »
Depuisl’andernier,le groupe to-
rontoiss’est associé àEnvironmen-
talDefence,unorganisme canadien
quifaitlapromotion d’unguide de
consommation dupoisson établi
parl’aquariumdeBerkeley,en Ca-
lifornie. EnvironmentalDefencea
doublé le nombredesesmembres,
àplus de 160.Ilcompteprésente-
mentunpeumoinsd’une centaine
de restaurants,lesdeux tiers àTo-
ronto,etune trentainedetraiteurs.
Leseulmembrequébécoisest un
studiodephotomontréalaisspécia-
liséenmontagesalimentaires.
«Nous venonsde faireunenvoi à
une soixantaine de restaurants mon-
tréalaisetailleursauQuébec»,in-
diqueSarahWinterton,directrice
duprogramme chezEnvironmental
Defence. Malheureusement,lado-
cumentation duprogrammen’apas
ététraduiteenfrançaisdanslesen-
voisquébécois.
Lesguidesde consommation de
poisson «responsable »,dont
s’inspireleprogramme,déconseil-
lentdesdizainesd’espèces.Mais
l’Allianceselimiteàquatrepois-
sons.«Nous avonsdécidédenous
concentrersur quelquesespèces
pour éviterde déboussolerlesres-
taurateurs,ditMme Winterton.
C’est pour cetteraison quenous
avonsévitédeparlerde santé,par
exemple dumercureprésentchez
certainesespèces.Nous nous limi-
tonsàlaquestiondelasurpêche.»
L’adhésion àl’Allianceneposepas
trop de problèmes,selon Fabien Si-
bert,patron desrestaurants Marcel’s
etSaint-Tropez,rueKingOuest à
Toronto. «Engénéral,cesespèces
n’étaientpassouventaumenu,et
nous avonsbeaucoupd’autrespois-
sons,ditM.Siebert.L’ orange roughie
(hoplostèteorange),c’étaitune mo-
de desannées90.Onenatellement
prisqu’il est introuvable. Avecl’es-
padon,il yaunpeuplus de ques-
tions; c’est peut-êtreundésavanta-
ge parrapport aux restosvoisins.
L’interdictionducaviarn’est venue
qu’en novembredernier,maisper-
sonnenenous en ademandé du-
rantlesFêtes.»
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www.endangeredfishalliance.org
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TERRE ÀTERRE
Réduireson empreinteécologique
CÉCILE GLADEL
COLLABORATION SPÉCIALE
Chaquepersonne laisseune em-
preinteécologiquesur laplanète.
Pour laréduire,le Réseauquébécois
pour lasimplicitévolontaire
(RQSV)proposequelquessolutions
lors de sacauserie mensuelle,le 30
janvierprochain.
«L’empreinteécologique,c’est la
tracequivaêtrelaissée sur laplanè-
teàcausedenosactions.Tout le
monde en laisseune,maison es-
sayedelaréduireaumaximum»,
expliqueMarie-Noëlle Foschini,
coordonnatricedel’éco-quartier
Sainte-Marie etinvitée àtitrede
personne-ressourcelors de laren-
contremensuelle duRQSV.
L’empreinteécologiquesemesure
selon notreconsommationenma-
tièred’alimentation,de biensetser-
vices,de transport ethabitation.
PlusieurssitesInternet
(www.earthday.net/footprint/
index.aspouwww.agir21.org/)
permettentde lacalculer.Lesrésul-
tats peuventêtretrèssurprenants,
parfoismême choquants.Onne
s’attendpasàde telschiffres.
D’aprèssescalculs,l’empreinteéco-
logiquedel’auteuredeceslignes
représente7,6hectaresou8,54 ter-
rainsde soccer.
Sitout le monde consommaitcom-
me elle,il faudrait4,2planètes...
L’empreinteécologiquemoyenne
auCanadaest de 8,8hectares.Lesi-
teduJour de laTerreinternational
permetd’effectuerdescomparaisons
entreplusieurspays.
Pour réduirelatracedeson passa-
ge sur terre,on diminuesaconsom-
mation quotidienne. Lecomposta-
ge,le recyclage oularécupération
sontd’autresoptionspossibles.«Le
meilleur moyen de consommer
moinsest de diminuernotreexposi-
tionàlapublicité»,suggèreMarie-
Noëlle Foschini.Onpeut apposer
sur saboîteaux lettresunautocol-
lantrefusantlapublicité,comme
cellecontenuedanslespubli-sacs.
«L’économie de papiergénérée
donneradéjàunbon coupdemain
àlaplanète»,constateM me Foschi-
ni. Pour bénéficierdescoupons-ra-
baisetde meilleursprix,on serend
sur lessitesInternetdesépiceries.
Autreschoix:on réduitle temps
passédevantlatélévision pour être
moinsexposéàlapublicité.
Lorsquel’on veut fairedescadeaux,
on offredesservicesetnondesob-
jets.Aussi,on répare,on loue,on
partage.«La plupart desgenspen-
sentquecesoptionssontréservées
aux pauvres.Quand on ales
moyensd’acheter,on ne considère
paslesautresoptionsmoinschè-
res»,ditM me Foschini.
LeRQSVproposedescauseries
mensuelleschaquedernierlundi du
mois.«Même sinosrencontres
consistenten deséchanges,nous
avonstoujours uninvitéquipourra
éventuellementleur donnerdesou-
tilsetde l’information pertinente»,
expliqueArthur Lacomme,coor-
donnateur duRQSV.Sicelle du30
janviertraitedelamanièrederé-
duirenotreempreinteécologique
en adoptantlasimplicitévolontaire,
celle dumoissuivantaborderale
sujetdutransport,desvoyages.
Pour information,appelezau
RQSV :(514) 937-3159 ouconsul-
tezle www.simplicitevolontai-
re.org.
FAITS ET SCIENCE
TEXTES :MATHIEU PERREAULT
SOURCES :EUREKALERT, NATURE, SCIENCE ET VIE,ASSOCIATION DES BIOLOGISTES
DU QUÉBEC, NEW YORK TIMES, NEW SCIENTIST.
MERCURE ISSUE D’UNE COLLISION
La planèteMercure pourraitêtre le rested’une planèteplusgrandedémem-
brée parune collision,selon une nouvelle étuded’astronomes californiens,
paruedans larevueNature.L’hypothèse dominanteencemomentveut queles
planètes,particulièrementles petites ducentre duSystème solaire,se soient
formées grâceàlafusion der
ocse
tdep
oussières se baladantdans l’espace. La
nouvelle théorie avancequecertaines deces collisions n’ontpasproduitde
fusion,mais équivalentplutôtàdes «délitsdefuite» oùdes corps plusgros
enlèventàuncorps plusp
etitu
ne partie des
on atmosphère,des
on manteau
oumême deson noyau.Les astéroïdes etmétéorites seraientainsi des restes
amoindris decorps célestes,plutôtquedes rocsquin’ontpasfusionné.
LE CHIFFRE
LA MORUE
Elle ne reviendrajamais en masse surles côtes canadiennes,selon une
nouvelle étudenéo-écossaise. Deprédatrice,lamorueestdevenue
proie. La moruesenourritdecrevettes,decrabes etdepetitspoissons
comme le hareng. Ces espèces se sontmultipliées avecladisparition
delamorue,dueàlasurpêche. Or,elles se nourrissentdezooplancton,
dontfontpartie les larves demorue. Les morues adultes ne sontpas
asseznombreuses pourchanger cenouvel équilibre.
ARCHIMÈDE
Des étudiantsduMassachussettsInstituteofTechnologyontrecréé le
rayon delamortd’Archimède. En212avantJésus-Christ,Archimède
aaidésaville natale,Syracuse,àrepousser le siège del’armée romaine
en utilisantdes miroirs pourrefléter le soleil vers les navires romains,et
les faire s’embraser. L’histoire,qu’on retrouveàplusieurs reprises dans
lalittérature antique,asouventétéconsidérée comme unmythe,parce
quel
’expériencen’apuêtre reproduite. Mais cetautomne,des étudiants
d’une classe duMIT ontréussi àenflammer une répliquedegalère
romaine avec20 miroirs d’une superficie d’unpiedcarré.
EN HAUSSE... EN BAISSE
2300 ans
C’estl’âge des plusvieilles inscriptions mayas,d
évoilées début janvier pardes
archéologues guatémaltèques etaméricains. DécouvertsauGuatemala, ces
hiéroglyphes repoussentde300 ans le début del’écriture maya.Celasignifie
quel
es Mayaso
ntfaitl’apprentissage del
’écriture àpeuprès aumême moment
queles autres civilisations mésoaméricaines,etdoncqu’elles étaientrelativement
égales surleplanculturel,sinon politique. Les archéologues n’ontréussi à
déchiffrer quel
’undes 10mots,quisignifie «chef» ou«noble». L’Amérique
centrale estl’undes quatre grandsberceaux del
’écriture,a
veclaChine,la
Mésopotamie etl’Égypte.
LA DÉPRESSION LIÉE ÀL
’EMBONPOINT
Une hormone liée àl’embonpointpourraitaussi jouer unrôle dans ladépression,
selon une nouvelle étudetexane. La leptine estproduitep
arl
es cellules adipeuses.
Siles niveaux deleptine sonttrop bas,le corps atoujours faim. Orlanouvelle
étude,publiée dans larevueProceedings of the NationalAcademyof Sciences,
montre quedes niveaux deleptine trop basfavorisentaussi ladépression.
Ces recherches ontétéfaites chezdes souris. Mais chezl’homme,des mécanismes
similaires existent.Normalement,laleptine aideàrégénérer les réserves de
graissequandelles deviennenttrop basses.
Les chercheurs veulentmaintenantentamer des études humaines surl
aleptine,
avecd
es patientsdéprimés.
LA MÉDITATION
Mentoratchezles fourmis
Des biologistes britanniques ontdécouvertqueles fourmis peuventenseigner
àleurs congénères commenttrouver delanourriture. Selon les biologistes de
l’UniversitédeBristol,il s’agitdupremier exemple animalderelation professorale
impliquantune communication entre le maître etson élève. Dans larevue
Nature,les biologistes décriventcettecommunication :le «professeur»précède
son «élève»surlapistedelanourriture,l’élèvemaintenantuncontactphysique
avecson professeuraumoyen des
es antennes. Sil
econtactestperdu,le
professeurr
alentit.
PHOTO AFP