bêtamimétiques, traitement ophtalmique, etc.). Le pronostic
est habituellement bon, une guérison spontanée se produi-
sant après plusieurs semaines ou plusieurs mois. On doit
prévenir toute recontamination : changement de compor-
tement de l’enfant, lavage des mains après contact avec
la terre et l’animal, bon nettoyage des légumes du jardin,
accès limité des animaux au potager, cuisson suffisante
des abats. Le carré de sable doit être couvert, idéalement
d’un filet, lorsqu’il n’est pas utilisé. L’inspection quotidienne
de la cour et l’élimination précoce des fèces permettent de
retirer les oocystes avant qu’ils ne deviennent infectieux.
Il est aussi recommandé de vermifuger les chiens et les
chats domestiques, de désinfecter tout lieu souillé par des
selles de chiens et d’éviter qu’un animal lèche des enfants.
PATIENTE ENCEINTE ET TOXOPLASMOSE :
QUI S’OCCUPE DE LA LITIÈRE ?
Toxoplasma gondii, l’agent de la toxoplasmose, est un para-
site qu’excrètent les chats et qui peut demeurer virulent
pendant plusieurs mois dans l’environnement. Chez l’hu-
main, la toxoplasmose se transmet par contact avec un
milieu contaminé, par consommation de viande insuffi-
samment cuite ou de façon congénitale. Ses symptômes
ressemblent à ceux du syndrome grippal et sont peu dan-
gereux pour l’humain. Chez la femme enceinte en début de
grossesse, la présence d’anticorps témoigne d’une protection
(infection antérieure) et élimine pratiquement tout risque de
transmission au bébé. Par contre, la femme enceinte séroné-
gative devra éviter les sources d’infection pour prévenir la
toxoplasmose congénitale et ses séquelles (neurologiques,
oculaires, cardiaques, mort in utero). La période la plus cri-
tique se situe entre la 10e et la 24e semaine de grossesse.
Quelques habitudes d’hygiène de vie doivent être adoptées,
entre autres laisser quelqu’un d’autre vider chaque jour la
litière du chat, manger uniquement des viandes bien cuites
et porter des gants pour jardiner. Le risque posé par un
contact direct avec les chats est toutefois limité et contrô-
lable. D’abord, un chat n’est pas considéré comme un risque
s’il demeure exclusivement à l’intérieur, qu’on le nourrit juste
de moulée commerciale et qu’il ne chasse pas de rongeurs.
De plus, l’excrétion du parasite suivant l’infestation est
généralement limitée aux chatons et persiste d’une à deux
semaines. Les oocystes ne deviendront infectieux qu’au
bout d’un à cinq jours. Le chat n’a pas à être traité, puisqu’il
développera une bonne immunité.
Lorsqu’une infection aiguë est soupçonnée chez la future
mère, il faut faire un deuxième dépistage deux ou trois
semaines plus tard et prescrire de la spiramycine sans
attendre les résultats du deuxième dépistage4. La trans-
mission au fœtus peut survenir bien après l’infection de la
mère, d’où l’indication d’un traitement rapide. Même s’il y a
séroconversion maternelle, la majorité (environ 70 %) des
bébés seront indemnes. Si l’infection de la mère est établie,
on recherchera l’infection chez le fœtus par amniocentèse
et PCR (délai d’un mois nécessaire entre la contamina-
tion de la mère et la date de ponction) après au moins
dix-huit semaines d’aménorrhée. Un suivi échographique
permet d’évoquer une toxoplasmose in utero lorsque des
anomalies sont déjà présentes chez le fœtus : calcification
intracrânienne, microcéphalie, hydrocéphalie ou retard de
croissance. Plus le terme de la grossesse est avancé lorsque
la mère est infectée, plus le risque de toxoplasmose congé-
nitale grave est faible. Attention ! Parmi les bébés atteints,
90 %4 naîtront sans symptôme clinique. Ils devront tout de
même être traités et suivis pendant un an.
PENSEZ-VOUS À LA PSITTACOSE ?
L’inhalation d’aérosols contaminés par des sécrétions respi-
ratoires ou des fientes d’oiseaux infectés par Chlamydophila
psittaci peut causer la transmission de l’agent de la psit-
tacose à l’humain. Au Québec, cette maladie est parfois
diagnostiquée chez les perroquets, les perruches, les aras
ou les calopsittes élégantes. Chez ces oiseaux, l’infection
passe inaperçue ou se manifeste par une conjonctivite, bien
qu’une maladie généralisée soit possible.
Chez l’humain, la majorité des cas sont sporadiques et
touchent surtout les personnes immunodéprimées ou mani-
pulant des oiseaux ou encore se produisent lors d’éclosions.
L’infection est fréquemment asymptomatique, voire bénigne.
Les symptômes, lorsqu’ils sont présents, ressemblent à ceux
du syndrome pseudogrippal (fièvre, céphalées, myalgies et
toux sèche) et apparaissent de cinq à quatorze jours après
l’exposition, parfois jusqu’à un mois plus tard5. En de rares
occasions, une pneumonie atypique et une atteinte multisys-
témique peuvent survenir. L’antibiothérapie (tétracycline,
macrolide chez l’enfant ou la femme enceinte) permet de
réduire les complications et la mortalité. La maladie est
rarement observée chez l’enfant.
Le diagnostic, qui repose sur la présomption clinique et
l’exposition à un oiseau, sera confirmé par sérodiagnostic
ou, plus rarement, par culture de prélèvements rhinopha-
ryngés ou alvéolobronchiques.
Le médecin devrait demander à toute personne présentant
des symptômes pulmonaires ou grippaux s’il est en contact
avec un oiseau et lui recommander de consulter rapidement
un vétérinaire avec l’oiseau possiblement infecté. Le vété-
rinaire dispose aussi de tests de laboratoire pour identifier
Chlamydophila psittaci chez l’oiseau et peut prescrire une
antibiothérapie si le résultat est positif.
ALLERGIE AUX ANIMAUX :
FAUT-IL SE DÉPARTIR DE SON COMPAGNON ?
Bien que les allergies ne soient pas une zoonose, nous
les abordons quand même, étant donné leur importance.
Quelques protéines animales contenues dans l’urine, les
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Le Médecin du Québec, volume 50, numéro 8, août 2015