FIC H E
5
La biomasse
Bien qu’ils n’occupent que 8 % de la surface du globe, les écosys-
tèmes forestiers contiennent 90 % de la biomasse terrestre.
Consommant davantage de CO2lors de leur croissance qu’ils n’en
rejettent lorsqu’ils respirent, les végétaux constituent donc un
important « puits » de carbone. Les sols forestiers en stockent aussi
une bonne quantité. La déforestation, les feux de forêt et les
invasions d’insectes ravageurs modifient le cycle du carbone. Dans
la mesure où ils relèguent dans l’atmosphère de fortes quantités
de CO2, ces activités sont « sources » de carbone. Ainsi, depuis
1980, les forêts canadiennes sont devenues des « sources » de
carbone en raison des activités humaines et des fléaux naturels.
La forêt contribue à l’équilibre de l’écosystème non seulement
par son impact sur le cycle du carbone, mais également sur celui
de l’eau. Sa disparition aurait des conséquences directes sur l’aug-
mentation du CO2dans l’atmosphère, la baisse des précipitations,
l’affaiblissement des sols et la perte de biodiversité.
Les combustibles fossiles
Parce qu’elle permet aux végétaux de fixer le carbone, la photo-
synthèse est à l’origine de la formation des combustibles fossiles.
Ces derniers sont issus de la minéralisation de la matière orga -
nique des êtres vivants qui peuplaient la Terre, il y a des centaines
de millions d’années. Enfouie sous des tonnes de sédiments, cette
matière s’est transformée peu à peu en énormes réservoirs d’hy-
drocarbures (gaz naturel et pétrole) et de charbon. Or, chaque
année, nous brûlons dans nos moteurs l’équivalent du carbone
accumulé au sein des réserves pétrolifères en un million d’années.
L’activité sismique
L’activité sismique fut la première source de gaz carbonique dans
l’atmosphère de la planète. Quand, par l’action des plaques tecto -
niques, les fonds marins s’enfoncent dans le magma, les éléments
légers, comme le CO2issu de la combustion des carbo nates, sont
projetés à la surface. De même, chaque éruption volcanique
projette dans l’atmosphère d’énormes quantités de CO2. Il s’agit là
de « sources » nettes de carbone qui, jusqu’à la révolution indus-
trielle, constituaient le principal apport supplémentaire de CO2
dans l’atmosphère.
Le cycle du carbone
Il existe une quantité déterminée de carbone stocké dans divers
types de réservoirs de l’écosystème terrestre. L’immense majorité
du carbone se retrouve au fond des mers sous forme de sédi-
ments calcaires. Il est massivement présent sous la forme de car-
bonates dissous dans les profondeurs océaniques et en quantité
huit fois moindre au sein des combustibles fossiles emprisonnés
dans le sous-sol. On le retrouve enfin, en ordre décroissant, dans
le sol, dans les êtres vivants qui composent la biomasse et dans
l’atmosphère. Le carbone circule d’un réservoir à l’autre grâce à
divers processus chimiques ou biologiques qui animent le cycle du
carbone.
Réservoirs, puits et sources de carbone
Bien que constituant une infime partie de l’atmosphère (360 ppm
[parties par million]), le gaz carbonique est l’élément clé du cycle
du carbone. Il est le messager qui permet au carbone de circuler
de l’atmosphère aux autres réservoirs naturels de carbone. On
appelle « réservoirs » de carbone les endroits où le carbone est
stocké naturellement. Lorsqu’un « réservoir » capte davantage de
carbone qu’il n’en rejette, il devient un « puits » de carbone. Ceux-
ci deviennent enfin des « sources » de carbone lorsque, par la
combustion ou la respiration, ils retournent le carbone à l’atmo-
sphère sous forme de gaz carbonique (CO2) et de méthane (CH4).
L’équilibre entre le stockage du carbone et les émissions de CO2
est essentiel au maintien d’un climat viable. L’augmentation
constante de la quantité de CO2et de CH4, des gaz à effet de
serre, est au cœur du débat sur les changements climatiques
actuels.
Les océans
Les océans stockent 50 fois plus de CO2dissous que l’atmosphère.
Ils influencent le climat tant en répartissant la chaleur à l’échelle
du globe qu’en intervenant dans le cycle du carbone. Agissant à
la façon d’une pompe, les courants océaniques des zones polaires
puisent le CO2atmosphérique qui, comme tout gaz, se dissout plus
facilement dans les eaux froides. Traversant les fonds océa niques,
ils remontent et se réchauffent dans les zones équatoriales,
libérant alors davantage de CO2qu’ils n’en captent. Une augmen-
tation de quelques degrés des eaux de la planète se traduirait par
une émission nette de CO2dans l’atmosphère, accentuant ainsi la
tendance au réchauffement climatique.
L’incidence du
cycle du carbone sur le climat
À l’échelle du globe, les végétaux jouent un rôle essentiel dans l’équilibre climatique. Les végétaux marins et terrestres, grâce
à l’action de la chlorophylle au cœur du processus de la photosynthèse, utilisent une source d’énergie inépuisable, le Soleil, afin
de fabriquer leur propre nourriture (des sucres) à partir d’eau, de quelques nutriments présents dans leur milieu et du gaz
carbonique (CO2) présent dans l’atmosphère ou dissous dans l’eau. Cette réaction libère enfin de l’oxygène dans l’atmosphère.
En stockant le carbone de l’atmosphère et en y rejetant de l’oxygène, les végétaux participent au cycle du carbone et équilibrent
la composition de l’atmosphère.
Réalisé à partir des fiches pédagogiques de la trousse
Des idées dans l’airž!
(DIDA) disponible auprès de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)ž: http://eav.csq.qc.net/dida/