Le rendez-vous du Parc nationalLe rendez-vous du Parc national
Numéro 7 - Novembre 2015
Le journal du Parc amazonien de Guyane.
Parc amazonien de Guyane
ACTU SCIENCES
Les scientifiques de retour
sur le Mont Itoupé
Douze personnes participent à la prochaine mission sur le Mont Itoupé,
du 6 au 17 janvier 2016.
Avec son conseil scienti-
fique et les organismes de
recherche partenaires, le Parc
amazonien a identifié trois
zones d’intérêt complémentaire
pour la mise en œuvre de pro-
tocoles de suivi à long terme
des changements climatiques :
le Mont Itoupé (830m), la Mon-
tagne Bellevue de l’Inini (851m)
et les Monts Galbao (730m).
Leurs massifs forestiers de-
vraient en effet répondre de
manière sensible aux change-
ments climatiques. Mais pour
suivre des évolutions, encore
faut-il disposer d’états de réfé-
rence. C’est pourquoi des pla-
cettes de référence vont être
positionnées sur ces sites.
Le Mont Itoupé, sommet tabu-
laire de plus de 800m de haut,
est intéressant à la fois pour sa
position géographique parti-
culière (orientation nord-sud),
que pour ses caractéristiques
climatiques (longue période
annuelle de nébulosité dans sa
partie sommitale) qui font de
sa forêt submontagnarde une
« forêt à nuages ».
L’inventaire pluridisciplinaire
conduit dès 2010 a mis en évi-
dence une flore de sous-bois
originale, une richesse excep-
tionnelle de la grande faune et
une espèce de poisson endé-
mique de cette montagne. La
mission de terrain 2014 (saison
sèche), associant une trentaine
de scientifiques, a permis de
compléter les connaissances en
matière de caractérisation des
sols et habitats, de dynamique
forestière, de biodiversité fon-
gique, floristique et faunistique,
dont l’entomologie et l’ornitho-
logie plus particulièrement.
POURSUIVRE L’INVENTAIRE
La prochaine mission program-
mée en janvier 2016, en début de
saison des pluies, va permettre
de compléter les connaissances
en matière d’herpétologie, d’en-
tomologie, de vers de terre, de
chiroptères et de distribution alti-
tudinale de certaines espèces.
In
fine
, il s’agit de déterminer des
espèces indicatrices du change-
ment climatique et de définir les
protocoles adaptés à leur suivi.
La recherche menée sur ce site
associe de nombreux instituts
(UMR AMAP IRD et ECOFOG,
SEAG, ONF, CNRS, Labex
CEBA, Fondation BIOTOPE),
impliqués dans plusieurs pro-
grammes de recherche comme
DIADEMA et DYNFORDIV.
Elle est basée sur des images
satellitaires, des images LI-
DAR, des inventaires pluridisci-
plinaires, des placettes de réfé-
rence positionnées sur les
différentes strates altitudinales
(pour le suivi de la biodiversité,
de sa biomasse et de la dyna-
mique forestière). Des capteurs
hygrométrie-température en
sous-bois, des stations de rele-
vés météorologiques appréhen-
dant les variations des condi-
tions selon la topographie et
l’orientation des versants, ainsi
que des enregistreurs de chants
d’amphibiens (afin de suivre
des populations particulière-
ment indicatrices de gre-
nouilles inféodées à des alti-
tudes et des conditions
climatiques précises) com-
plètent le dispositif. n
Les Cahiers
scientifiques
s’ouvrent sur
Itoupé
Le PAG a sorti
début septembre
son premier Ca-
hier scientifique.
Cette revue, publiée par le service
Patrimoines naturels et culturels,
vise à rendre accessibles les tra-
vaux de recherches menés sur le
territoire. Le numéro comporte les
rapports d’inventaires faunistiques
et floristiques de 2010, ainsi que
l’analyse écologique du Mont Itoupé.
Il est disponible sur le site internet
du Parc amazonien.
Vue aérienne du Mont Itoupé. © Guillaume Feuillet / PAG
ÉDITO par Marie FLEURY,
Présidente du Conseil scientifique du
Parc amazonien de Guyane
«
Une politique de
connaissance au service
du territoire »
Combien d’espèces vivent dans la forêt
tropicale? Quel est le rôle de la richesse spécifique
dans le fonctionnement des écosystèmes ?
Quelles adaptations et innovations les sociétés
développent-elles face aux changements
socio-économiques et culturels qu’elles vivent ?
Comment l’occupation humaine a-t-elle influé sur
l’organisation des forêts guyanaises ? Comment
les perturbations et atteintes du milieu naturel
impactent-elles la biodiversité?
Répondre à ces problématiques, relevées
sur le territoire du sud de la Guyane,
demande la mise en œuvre de programmes
pluridisciplinaires, intégrant les sciences de
la vie et les sciences humaines et sociales.
Le Parc amazonien de Guyane a vocation à
mobiliser, voire à fédérer la communauté de
recherche autour de ces thématiques. Toute sa
politique de connaissance et de participation
à la recherche scientifique s’organise à partir
de ces deux sujets centraux : la dynamique
de développement des population d’une
part, la dynamique des écosystèmes face aux
changements climatiques et aux activités
humaines d’autre part.
Le Conseil scientifique joue dans ce cadre-là un
rôle d’appui et d’expertise, mais aussi un rôle
fonctionnel dans la mise en œuvre des actions
de participation à la recherche. Il examine la
stratégie de connaissance, le programme des
opérations et leur évaluation. Il participe aux
définitions, évalue la pertinence et aide au
montage de projets. Il évalue les protocoles
et leurs résultats. Le Conseil scientifique assure
également un suivi régulier de l’avancement
des actions, prépare les rapports d’étape de la
stratégie avec la direction du Parc amazonien
et facilite les contacts entre l’établissement et
le milieu de la recherche.
Pour être une réussite, la politique de
connaissance menée par le Parc amazonien
doit respecter plusieurs conditions. Elle
doit concourir à l’acquisition d’une solide
connaissance du territoire. Elle doit également
mobiliser la communauté scientifique nationale
et internationale autour des enjeux de
développement, de protection et de valorisation
du sud de la Guyane. Enfin, il est nécessaire
d’assurer la co-construction, la restitution, la
promotion et la diffusion des connaissances
auprès des habitants, des collectivités et
du grand public. Le
Rendez-vous du Parc
national
participe à la démarche de restitution
et d’échange de savoirs que l’établissement
développe depuis sa création.
GESTION DURABLE DES RESSOURCES BIODIVERSITé
VULGARISATION ET DIffUSION DES RéSULTATS
Etude du kochon bwa : nouvelles campagnes de capture
Le Parc amazonien et l’ONCFS ont lancé cette année de nouvelles cam-
pagnes de capture de pécaris à lèvres blanches (
kochon bwa)
afin de mieux
connaître leurs déplacements et leurs habitats dans des secteurs encore
non étudiés. Les campagnes de capture précédemment réalisées ont per-
mis de fournir de précieuses informations pour la connaissance de l’es-
pèce. Deux colliers satellitaires sont encore opérationnels. Ce dispositif fait
partie du programme SOPPAG (Suivi opérationnel des pécaris à lèvres
blanches du Parc amazonien de Guyane), initié il y a trois ans avec l’ONCFS.
Dans le cadre de ce programme, trois agents du Parc amazonien et trois
agents de l’ONCFS se sont rendus sur le massif du Mitaraka, à proximi-
té de la borne 1 de la frontière franco-brésilienne, du 3 au 11 août. Leur
mission : rechercher des indices de présence de pécaris à lèvres blanches
et, le cas échéant, procéder à des captures pour les équiper d’un collier
satellitaire. Cette mission visait également à réaliser des inventaires
plus généraux sur la grande faune, afin d’en estimer les densités en
fonction du type d’habitat.
La subvention européenne liée au programme SOPPAG s’est terminée en
août. Mais le travail du Parc et de l’ONCFS sur le suivi de l’espèce va se pour-
suivre, notamment la collecte d’échantillons d’ADN. À noter qu’un livret de
présentation du kochon bwa, réalisé dans le cadre de ce programme, est dis-
ponible dans toutes les antennes de l’Établissement. n
Lancement du programme pêche
Le programme scientifique « Gestion des ressources halieu-
tiques du Haut-Maroni » vise à comprendre les pratiques de
pêche des habitants du Haut-Maroni et ainsi mieux répondre aux
questions de gestion de la ressource halieutique. Ce programme,
effectué en partenariat avec l’INRA de Rennes et HYDRECO, est
soutenu par la DEAL et l’Office de l’Eau de Guyane.
Des enquêtes participatives sur les pratiques de pêche des ha-
bitants des villages de Loka, Assici, Papaïchton, Twenké, Anté-
cume Pata, Pidima, Elaé et Cayodé ont été menées en 2013 et
2014. Une vingtaine d’espèces de poisson d’intérêt alimentaire
pour les habitants du Haut-Maroni ont été choisies pour mener
une évaluation de l’état des stocks à travers notamment des
études génétiques. Parmi elles figurent l’aïmara (
Hoplias aima-
ra
), la carpe (
Leporinus sp.
) ou encore le coumarou (
To m e t e s
lebailly.
). Les prélèvements sont menés sur la Waki, le Tampoc,
le Marouini, la Litany et dans les bassins de vie. Les échantil-
lons prélevés sur ces fleuves s eront analys és par l’I NRA de Rennes,
au laboratoire de génomique et d’écologie des poissons.
Cette analyse permettra, d’ici quelques années, d’apporter un
éclairage sur l’état des stocks de poissons mais aussi sur les
liens de parenté entre les espèces présentes à proximité des
villages et celles échantillonnées dans les zones peu pêchées
(évaluation de la capacité de régénération de la ressource).
Ces éléments permettront au Parc amazonien, en concertation
avec les habitants, de fournir des éléments de connaissance
nécessaires à une gestion durable des ressources halieutiques.
Le programme s’inscrit dans la durée (six ans), mais des res-
titutions intermédiaires sont effectuées régulièrement. n
Une colonie de Hérons agamis
redécouverte à Elaé
Début mai, une équipe de la DTM a redé-
couvert une colonie de Hérons agamis aux
alentours du village d’Elaé, sur le Haut-Ma-
roni. Une vingtaine d’adultes et deux nids,
avec des œufs, ont été observés.
Le Héron agami est un oiseau extrême-
ment discret, qui figure au deuxième
rang des hérons prioritaires à préserver
sur le continent américain. L’espèce
n’avait pas été signalée depuis treize ans
sur ce secteur. Le Héron agami n’est pré-
sent sur son site de reproduction que
pendant une courte période de l’année, avant de se disperser. La nidifica-
tion, observée début mai, semble plus tardive. Cette tendance a également
pu être constatée dans la réserve naturelle des marais de Kaw-Roura, où
une importante colonie de Hérons agamis a déjà été observée. Le Gepog
avait alors engagé une étude dans le cadre du programme Life+/Cap-
DOM. Le Parc amazonien envisage lui aussi de mettre en place un pro-
tocole de suivi s’intégrant en cohérence avec le plan de conservation ré-
cemment établi à l’échelle des néotropiques. Le Parc a également rejoint
le
working group
international mis en place sur cette espèce. n
Un Café des sciences sur les cartes
toponymiques de l’Oyapock
Le Parc amazonien et la Canopée des sciences
ont organisé un Café des sciences, début fé-
vrier, sur la réalisation des premières cartes
toponymiques et historiques en langue teko
et wayãpi des populations de l’Oyapock et de
la Camopi.
Ces cartes sont le résultat de travaux entamés
en 2010 par le CIRAD, le CNRS et le Parc ama-
zonien à travers le programme « Dynamiques
socioculturelles, territorialité et gouvernance
dans la commune de Camopi ». Une masse de
données toponymiques et historiques avait été
accumulée par les chercheurs, fruit des
échanges avec les habitants mais aussi de
l’analyse de récits d’explorateurs au cours des
siècles passés. Ces cartes représentent pour la
population une véritable valorisation de leur
histoire et de leur patrimoine culturel. n
Impacts du mercure sur les
organismes vivants : les résultats
Durant trois ans, le programme RIMNES, piloté
par l’IRD, s’est intéressé au lien entre les sources
de mercure et leurs impacts sur les organismes
vivants. Les résultats ont été présentés aux habi-
tants de Camopi et de Trois Sauts, en présence
des scientifiques, du 17 au 22 juin 2015.
En amont de cette présentation, les scientifiques et
le Parc amazonien avaient réalisé des supports de
communication adaptés, spécialement édités
pour l’occasion. Les agents de la délégation terri-
toriale de l’Oyapock (DTO) ont par ailleurs parti-
cipé l’année dernière à une formation à la dé-
marche scientifique. Ils sont aujourd’hui à même
de présenter seuls les résultats de cette étude aux
habitants des différents villages. À noter que cette
phase de restitution sur le terrain a été suivie d’un
séminaire scientifique sur le mercure le 25 juin à
l’Université de Guyane. n
L’INVESTISSEMENT SCIENTIFIQUE
DU PARC EN CHIFFRES
Les activités scientifiques représentent :
10% du temps total annuel des
effectifs du Parc amazonien.
5à 7% du budget global de l’établissement
(hors investissement), soit en moyenne
200 000 euros chaque année.
Une soixantaine d’activités scientifiques
diverses et plus de 70 conventions de
partenariat - avec une trentaine d’organismes
de recherche - ont été mises en place depuis
2009.
La politique scientifique du Parc amazonien de Guyane s’inscrit dans le cadre du projet de territoire. La recherche scientifique est abordée comme un outil, un moyen de définir
et d’aider à la mise en œuvre de la charte. Il s’agit, pour le Parc amazonien, de produire et partager des connaissances au service des enjeux du territoire, en s’appuyant sur la
recherche et les connaissances des communautés locales. En 2015, un grand nombre d’actions ont été entreprises par le parc et ses partenaires dans le domaine scientifique.
RetouR suR une année Riche en actions
dans le domaine de la connaissance scientifique
RetouR suR une année Riche en actions
dans le domaine de la connaissance scientifique
www.parc-amazonien-guyane.fr
ParcAmazonienGuyane
ACCÈS AUX RESSOURCES GÉNÉTIQUES ET PARTAGE DES AVANTAGES (APA) :
QUELLE PLACE POUR LES COMMUNAUTÉS ?
Le Parc amazonien a participé à un colloque sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des
avantages liés à leur utilisation (APA), le 26 juin au Conseil régional. Ce dispositif, initié par le protocole
de Nagoya (2010), permet de lutter contre la bio-piraterie et le pillage des savoirs traditionnels
associés à l’utilisation de ces ressources. Le Parc amazonien a été le précurseur, en France, de sa mise
en application. Il a donc été invité à parler de son expérience. Le dispositif APA sera étendu à la France
entière dès la promulgation de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages.
Des communes et des fédérations autochtones ont pu échanger lors de ce séminaire. L’un des
principaux motifs d’inquiétude concerne les modalités de consultation des populations, appelées
à donner un avis libre et éclairé sur un projet qui utiliserait leurs savoirs traditionnels. Les
participants sont arrivés à la conclusion qu’il fallait s’assurer que les personnes - ou entités -
consultées aient la légitimité de se prononcer, mais également qu’elles aient en leur possession
tous les éléments nécessaires pour émettre un avis.
Restitution scientifique du
programme « Petites Masses d’Eau »
Début juin, les scientifiques travaillant sur le pro-
gramme « Petites masses d’eau » ont restitué le
fruit de leur travail à l’Université de Guyane. Ce
programme, qui a débuté en 2011, vise à adap-
ter des bio-indicateurs des pays européens à la
biodiversité de la Guyane. Il a été initié afin de
pouvoir disposer d’outils adaptés et conformes
aux normes européennes pour mesurer la quali-
té des cour s d’eau. Les organismes gestionnaires
g u ya nais d e s mil i eu x nat u r el s ( DEAL, PAG, ON F)
et les organismes de recherche privée (Hydréco)
et publique (Université de Toulouse, INRA
Rennes, Université de Bordeaux, ONEMA) ont
collaboré autour de deux thèses afin de créer
des indices de qualité des rivières guyanaises,
basés sur les populations de
poissons et d’invertébrés
aquatiques. n
Une équipe parcourt le sentier des Émerillons
Une équipe du Parc amazonien, comprenant des agents des trois
délégations territoriales, a parcouru le mythique sentier des
Emerillons en mai. Ce chemin traverse la Guyane d’ouest en est,
du bassin versant du Maroni à celui de l’Oyapock. Emprunté
pendant des siècles par les amérindiens Teko, Wayãpi et Wayana
dans le cadre d’échanges commerciaux et culturels, il n’est qua-
siment plus parcouru aujourd’hui.
L’équipe du Parc a réussi à franchir les nombreux obstacles qui se
dressent tout au long des 360 kilomètres séparant Maripa-Soula
de Camopi. Les agents en ont profité pour relever les enjeux du
secteur en termes de connaissance scientifique, pour assurer leur
mission de surveillance du territoire mais aussi pour évaluer le
potentiel touristique de ce parcours. Une mission à retrouver sur
la web TV du Parc (http://parc-amazonien.wmaker.tv) n
Le Parc amazonien en soutien
à l’expédition Mitaraka
Les équipes de la « Planète revisitée », grand programme d’exploration
de la nature mené par le Muséum national d’Histoire naturelle et Pro-Na-
tura International (PNI), ont pris pied sur les légendaires monts Tu-
muc-Humac, du 23 février au 25 mars. Une soixantaine de personnes,
dont 46 scientifiques, ont sillonné le massif des Mitaraka, des sommets
particulièrement difficiles d’accès et méconnus. Six agents du Parc ama-
zonien ont participé à cette expédition. Certains sont intervenus durant
la phase préparatoire, apportant leur savoir-faire reconnu pour ce type
de mission en pleine forêt. D’autres sont intervenus à l’issue de l’expédi-
tion pour leur expertise naturaliste, notamment en matière de botanique
forestière, en appui aux scientifiques présents sur le terrain.
La Planète revisitée a pour objectif d’acquérir de nouvelles connais-
sances dans les régions du globe les plus riches en biodiversité mais
jusqu’ici peu explorées pour les principaux groupes d’organismes concer-
nés par le programme, plus particulièrement les invertébrés. n
Le Parc amazonien partenaire du Raid des 7 bornes
Le Parc amazonien a apporté son concours à l’expédition Le
Raid des 7 bornes, menée du 2 juin au 20 juillet. Un soutien
logistique, avec la mise à disposition de moyens de transport,
mais aussi humain : des agents de la délégation territoriale du
Maroni (DTM) ont accompagné les membres de l’expédition
jusqu’à la borne de trijonction, à la frontière du Brésil, du
Suriname et de la Guyane.
Le Raid des 7 bornes a rassemblé des scientifiques (CNRS) et
des militaires du 3e REI. Pendant sept semaines, ils ont relié,
à pied, les sept bornes frontières situées au sein de la région
des Tumuc-Humac. Cette mission visait à actualiser les
connaissances géographiques sur cette zone très difficile d’ac-
cès et particulièrement mal connue. Des relevés écologiques
ont été effectués et des points de frontière ont été précisés.
Les légionnaires ont également mené une mission de rensei-
gnement sur cette zone et perfectionné leurs techniques de
progression et de vie en forêt profonde.
Cette mission s’est entièrement déroulée sur le territoire du
Parc amazonien de Guyane. Les résultats seront partagés
avec le Parc national brésilien des Tumucumac. n
Agrobiodiversité sur le Haut-Maroni
Depuis le début de l’année, des enquêtes portant sur l’agrobiodiversité
(diversité biologique cultivée) ont été réalisées à Antecume-Pata et Ta-
luen auprès d’une quinzaine de familles volontaires. Une restitution
des premiers résultats s’est déroulée les 24 et 25 juin, sous la forme
d’ateliers participatifs. Cette première enquête démontre l’extrême di-
versité variétale de manioc produite par les Wayana : une centaine de
variétés de manioc sont utilisées, plantées et enrichies par l’apport de
variétés extérieures. Les neuf participantes à ces ateliers se sont mon-
trées particulièrement intéressées par la transmission de leurs savoirs
aux jeunes femmes. D’autres enquêtes doivent suivre sur le Haut-Ma-
roni et se développer avec la population bushinengué, afin d’enrichir
les connaissance liées à l’agrobiodiversité. Il s’agit aussi, pour le Parc
amazonien, d’identifier des pistes de travail avec la population pour
répondre aux enjeux et problématiques soulevés. n
Recherche sur les grands chants wayãpi à Trois Sauts...
Le Parc amazonien de Guyane soutient le projet de recherche de l’ethnomusicologue
Jean-Michel Beaudet (Université de Guyane) sur les grands chants traditionnels wayãpi, à
Trois Sauts. Ce travail, souhaité par la communauté, vise à documenter le riche patrimoine
culturel immatériel amérindien afin de contribuer à sa sauvegarde et à sa transmission au-
près des jeunes générations. L’ethnomusicologue s’intéresse particulièrement à quarante
grands chants dansés, sur un corpus total évalué à soixante. Son travail s’appuie sur des
ateliers participatifs menés par des « sachants locaux ». Ces ateliers suscitent beaucoup
d’intérêt auprès de la population, et notamment des jeunes
qui trouvent un lieu de mise en œuvre de leurs acquis
scolaires. Le Parc amazonien accompagne ce travail
depuis trois ans. n
… et sur les chants et danses teko à Camopi
Le travail de l’éthnomusicologue à Trois Sauts fait des émules. Des anciens de
la communauté teko de Camopi l’ont sollicité, ainsi que le Parc, pour mener
un projet similaire sur leur patrimoine culturel chanté et dansé. Un projet qui
fait également partie des priorités dans le domaine culturel identifiées par la
commune. Cette démarche est initiée par une thèse (réalisée par Florent Watte-
lier, de l’université Paris Ouest Nanterre), que le Parc amazonien et la DAC sou-
tiennent. Un travail de recherche d’archives audiovisuelles va tout d’abord être
réalisé en amont. Il s’agira ensuite de dresser un état des lieux du répertoire musi-
cal local, traditionnel comme contemporain, sous la for me d’ateliers participatifs
menés à Camopi. À noter que les chants et danses feront l’objet d’une retranscrip-
tion musicale et littéraire. Des enregistrements seront également réalisés. Ils se-
ront destinés à la commaunauté et archivés pour leur conservation au Parc ama-
zonien de Guyane, au
Centre de recherche en
ethnomusicologie et au
CADEG. L’accès aux
banques de données
constituées sur ces patri-
moines et leur diffusion
ne pourront se faire que
de manière concertée et
avec l’accord des commu-
nautés concernées. n
Une convention de partenariat dans le domaine
de l’archéologie
Fin mai, la Direction des affaires culturelles de Guyane
(DAC) et le Parc amazonien ont signé une convention de
partenariat, qui formalise des années de coopération entre
l’Établissement public et le service régional de l’archéolo-
gie. Les agents du Parc amazonien contribuent régulière-
ment à enrichir les connaissances du patrimoine archéolo-
gique du sud de la Guyane. Cette convention porte tant sur
la veille des sites prioritaires de conservation que sur le
renforcement des compétences des agents, la valorisation
des patrimoines, l’expertise et la programmation de projets
archéologiques. Par ailleurs, le partage de données avec la
DAC permet de mettre à jour les cartes archéologiques des
communes du sud. Celles du Haut et du Moyen-Maroni
sont attendues pour le mois de décembre. n
SOUTIEN AUX GRANDES EXPéDITIONS SCIENTIfIqUES TRANSmISSION DES SAVOIRS
DéCOUVERTE ET EXPLORATION
Le territoire du Parc amazonien est très attractif pour la
recherche scientifique. Deux importantes expéditions ont
été menées cette année.
2015, une année riche en actions dans le domaine de la connaissance scientifique
LE PARC AMAZONIEN MUTUALISE SES DONNÉES NATURALISTES
Les données produites par les scientifiques et les agents du Parc
amazonien sont publiques. Nombre d’entre elles sont transmises au
niveau national et régional.
Le site www.faune-guyane.fr.
Le Parc amazonien et le Groupe d’étude et de protection des oiseaux en Guyane
(GEPOG) ont signé cette année une convention de partenariat pour encadrer la
mutualisation et l’échange de données via le site www.faune-guyane.fr. Un site
collaboratif, animé par le Gepog, que tout citoyen peut consulter ou alimenter.
A l’INPN et au SINP régional.
Le Parc amazonien transmet également ses données naturalistes à l’Inventaire
national du patrimoine naturel (inpn.mnhn.fr) – un portail national géré par le
Muséum national d’Histoire naturelle - qui contribue à alimenter le SINP régional
(Système d’information des sites et des paysages). A ce jour, le Parc amazonien
a déjà transmis près de 30 000 observations de faune et de flore provenant
notamment des inventaires du mont Itoupé (2010), de la modernisation des
ZNIEFF Atachi Bakka et Abattis Kotika (2012) et du programme chasse.
Programme chasse : un effort conséquent.
Les données issues du programme chasse sont également transmises
aux bases de données nationales. Un effort conséquent a été réa-
lisé : la base de données constituée sur la chasse est sans doute la plus
importante à l’échelle du bassin amazonien. 650 chasseurs ont participé, plus
de 5 500 chasses ont été décrites. Près de 25 000 données d’observation ont
ainsi pu être transmises pour le SINP.
RENOUVELLEMENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE
Marie Fleury, ethnobotaniste et directrice de l’an-
tenne du Muséum national d’Histoire naturelle
(MNHN) en Guyane, a été élue présidente du Conseil
scientifique le 8 juin , pour un mandat de six ans.
Elle succède à Bernard Thibaut, élu vice-président.
Sophie Alby, maître de conférence en sciences du
langage à l’Université de Guyane, et Pierre-Yves Le
Bail (ichtyologue, directeur de recherche à l’INRA) ont
également intégré le bureau. Cinq groupes de travail
ont été créés : agriculture-forêt, tourisme-artisanat,
patrimoines culturels-immatériels, biodiversité-
enjeux de conservation en zone cœur et représen-
tativité- gouvernance.
Le Conseil scientifique réunit vingt-trois personnalités
scientifiques, spécialistes de la Guyane. Ils sont amenés
à formuler des avis et orienter la stratégie d’acquisition
de connaissances du Parc amazonien ainsi que de
la politique de développement local et durable de
l’Établissement. À l’occasion du renouvellement du
Conseil scientifique, la volonté d’intégrer les porteurs
de savoirs issus des communautés au même titre que
les représentants des sciences plus « académiques » a
été réaffirmée.
Le Conseil scientifique, dans sa composition, cherche
l’équilibre entre sciences de la nature, sciences
humaines et sociales et praticiens du développement
local. Il reste particulièrement attaché à ce que les
acteurs locaux et les populations soient bien intégrés
dans la définition des sujets de recherche, à la mise en
œuvre participative de programmes et à la restitution
des résultats de la recherche et des actions menées.
l’actu du parc national
l’actu du parc national
Changement climatique :
le rôle essentiel des espaces naturels
Les aires protégées jouent un rôle
primordial pour le climat. Gilles Kleitz,
directeur du Parc amazonien de
Guyane, revient sur les liens qui unissent
préservation de la biodiversité et lutte
contre le changement climatique.
Gilles Kleitz
Directeur du Parc
amazonien de Guyane
^
Quel est le lien entre la préservation de la biodiver-
sité et la lutte contre le réchauffement climatique ?
On ne peut pas se préoccuper du climat sans prendre garde aux
écosystèmes et à la biodiversité qui constituent la biosphère. Leurs
histoires sont intimement liées. Ce serait comme tenter de conso-
lider les étages supérieurs d’un bâtiment sans se préoccuper de
l’état des fondations. Les forêts, les océans, les sols, les prairies et
les zones humides sont au cœur du cycle du carbone et du devenir de notre atmosphère. Les espaces naturels sont
une composante majeure de la lutte contre le changement climatique, aussi bien pour la réduction des gaz à effet
de serre que pour l’adaptation aux dérèglements climatiques existants.
LE PARC AMAZONIEN
INTÈGRE LE RÉSEAU
DES AIRES PROTÉGÉES
SUD-AMÉRICAINES
Le réseau Redparques réunit
les quelque 2000 aires
protégées, soit 220 millions
d’hectares, de l’Amérique
latine et de la Caraïbe.
Elles représentent 11% du
continent. Le Parc amazonien
de Guyane a participé pour
la première fois à la réunion
annuelle de ce réseau les
11 et 12 août 2015 à Lima, au
Pérou. De nombreux sujets ont
été explorés, notamment dans
le domaine de la coopération
entre espaces protégés. Une
déclaration commune pour la
COP21 a été signée.
Le réseau Redparques a été
créé en 1983 dans le but de
répondre à la nécessité de
progresser dans la gestion des
aires protégées en Amérique
du Sud et à la volonté de
ces pays de partager leurs
expériences et connaissances
sur le patrimoine naturel et
culturel du continent.
^ On parle souvent de l’Amazonie comme le
« poumon vert » de la planète. Quelle est la
capacité du territoire du Parc amazonien de
Guyane en termes de stock de carbone ?
À l’échelle du Parc amazonien de Guyane (3,4 mil-
lions d’hectares), l’écosystème forestier stocke
1,08 milliard de tonnes de carbone. À titre de com-
paraison, 0,37 milliard de tonnes de carbone ont été
émises en France en 2010 : cela représente un tiers
du stock de carbone du Parc amazonien. La conser-
vation de ce stock est donc primordiale. En plus de
cette contribution par la conservation du massif fo-
restier et par un fonctionnement responsable de
l’institution, le parc national promeut activement
des solutions énergétiques durables pour les sites
isolés du Haut-Maroni et de l’Oyapock. Il met égale-
ment en place des protocoles de suivi au long terme
du changement climatique sur des sites de référence,
comme le Mont Itoupé.
^ La transition énergétique est-elle globale-
ment bien engagée en Guyane ?
La Région Guyane, avec l’Ademe (Agence de l’envi-
ronnement et de la maîtrise de l’énergie) et plusieurs
acteurs privés, se sont engagés activement en faveur
des économies d’énergie et du développement des
énergies renouvelables, dans le cadre d’un plan
prospectif visant à l’utilisation rationnelle de l’éner-
gie. Les atouts de la Guyane - le soleil, l’eau, parfois
la biomasse, demain la mer - doivent être valorisés
en priorité pour l’énergie, sans compromettre les
écosystèmes. La possibilité de mettre tout le monde
d’accord à cette échelle est essentielle, comme dans
les autres régions de France et du monde.
LA COP21, QU’EST-CE QUE C’EST ?
La COP21, c’est la 21e conférence des
Nations Unies sur le climat. Elle se tient
à Paris du 30 novembre au 11 décembre
2015. 196 parties (195 pays & l’Union
européenne) doivent arriver à un accord
international sur le climat, applicable à
tous à partir de 2020.
QUEL EST SON OBJECTIF ?
Maintenir le réchauffement climatique
sous la barre des 2°C en 2100 par rapport
à 1850. En 2012, la température moyenne
mondiale a déjà progressé de 0,89°C. Si
rien n’est fait, elle pourrait augmenter
jusqu’à 5,3 °C d’ici 2100. Les consé-
quences seraient catastrophiques pour la
planète.
QUELLE EST LA CAUSE DE L’AUGMENTA-
TION DES TEMPÉRATURES ?
Les émissions de gaz à effet de serre dans
l’atmosphère (dont le CO2, le dioxyde
de carbone) dues aux activités humaines
contribuent au réchauffement climatique.
2,6à3,7°CC’est l’augmen-
tation moyenne
des tempéra-
tures en Guyane d’ici 2050, selon les projections climatiques
calculées par les modèles mondiaux du climat. On peut
s’attendre à des saisons sèches plus longues et plus sévères,
et à des saisons des pluies plus intenses. Ce changement
climatique pourrait durablement affecter les écosystèmes
et la biodiversité, et avoir des impacts importants sur les
populations du littoral et de l’intérieur.
1Plus d’un milliard de tonnes
de carbone sont stockées sur
le territoire du Parc amazo-
nien de Guyane. Cela représente un
tiers des émissions de CO2 en France
en 2010. Selon le bilan énergétique
de OREDD/GEVC, la Guyane a émis
2,9 millions de tonnes de carbone
en 2009, soit 0,26% du stock de
carbone du territoire du Parc.
371hectares. Le Parc amazonien de Guyane suit
de près l’occupation du sol, et notamment les
surfaces déforestées pour l’agriculture, l’habitat
ou par l’orpaillage illégal. Les données sont obtenues à l’aide
d’images satellitaires puis collectées au sein de l’Observatoire de
l’occupation du sol. Chaque année, sur le territoire du parc, 371ha
sont en moyenne déforestés pour l’agriculture, principalement sous
la forme d’abattis (soit 0,010 % du territoire du parc), et 157 ha
dans le cadre de l’activité minière légale et illégale (en moyenne
ces cinq dernières années), soit 0,004 % de la surface du Parc.
25 L’humanité contribue doublement au
changement climatique. D’abord, en
libérant directement des gaz à effet
de serre. Mais aussi en transformant la bios-
phère. Ainsi, on estime que 25 % des émissions
de gaz à effet de serre, au niveau mondial, sont
dus à la modification des couverts forestiers,
herbagers et naturels. Cette transformation
diminue également durablement la quantité de
carbone stocké dans les écosystèmes.
PUBLICATION DU SERVICE
COMMUNICATION DU PARC
AMAZONIEN DE GUYANE
Conception PAG Novembre 2015
directeur de la publication
Gilles Kleitz
responsable de la communication
Jean-Maurice Montoute
06 94 40 21 42
Parc amazonien de Guyane
1 rue Lederson 97354 Rémire-Montjoly
Tél. 05 94 29 12 52
www.parc-amazonien-guyane.fr
http://parc-amazonien.wmaker.tv
ParcAmazonienGuyane
^ La Guyane vient d’intégrer le réseau
Redparques, qui réunit les parcs naturels
d’Amérique du Sud et de la Caraïbe. Une
déclaration commune a été signée en
août 2015 en vue de la COP21, la
Conférence sur le climat à Paris.
Que prévoit-elle ?
Cette déclaration des gestionnaires d’aires
protégées défend que leurs espaces font par-
tie des solutions dans la lutte contre le chan-
gement climatique. C’est un acte fort, une
première, à ma connaissance, à l’échelle
d’un continent. Plus précisément, cette dé-
claration recommande que les aires proté-
gées, leur gestion et leur financement soient
directement reliés aux actions en faveur du
climat, et notamment aux plans nationaux
d’adaptation. Elle prévoit également que les
aires protégées puissent bénéficier de finan-
cements liés au carbone, pour les services et
les co-bénéfices qu’elles engendrent.
^ Qu’attendez-vous de la COP21 ?
Au niveau politique, les gestionnaires
d’aires protégées, d’espaces naturels, de fo-
rêts et de zones marines souhaitent que
l’accord de Paris 2015 mentionne la conser-
vation des écosystèmes et de la biodiversité
comme une composante cruciale des solu-
tions, tant en termes de mitigation que
d’adaptation au changement climatique.
Pas de solution au climat sans préservation
de la biosphère, des espaces naturels et de
la biodiversité. L’introduction, quelques se-
maines avant la conférence, du sujet océan
est, à ce titre, une excellente décision. Ici, il
faut inclure les espaces naturels dans la
stratégie d’adaptation de la Guyane face
aux changements climatiques. n
Vue aérienne du Maroni dans la région des abattis Kotika.
© Guillaume Feuillet / PAG
les chiffres
LA COP21 EN qUELqUES mOTS…
Les principaux
impacts
Le changement climatique est une réalité. La perturbation des grands équilibres
écologiques sobserve déjà : un milieu physique qui se modifie et des êtres vivants
qui s’efforcent de s’adapter ou disparaissent. On commence aussi à envisager
les conséquences sur les sociétés humaines : migrations forcées, multiplication
des conflits (utilisation des ressources en eau, appropriation des terres fertiles...).
Les impacts du changement
climatique peuvent être très
différents dune région à une
autre, mais ils concerneront toute
la planète. Des conséquences
sont d’ores et déjà prévisibles.
L’augmentation
des températures
de l’air est l’un des signes
les plus visibles
du changement climatique.
C’est pourquoi l’expression
réchauffement
climatique
est fréquemment utilisée.
Des événements
météorologiques
extrêmes plus
nombreux :
vagues de chaleur,
submersions marines,
sécheresses des sols
Des écosystèmes
perturbés
20 à 30 % des
espèces animales
et végétales
menacées
d’extinction
Des productions
agricoles en baisse
dans de nombreuses
parties du globe
Des risques
sanitaires accrus,
notamment
en raison de
l’avancée dinsectes
vecteurs
de maladies
En France, le nombre de journées estivales, c’est-à-dire avec
une température dépassant 25 °C, a augmenté de manière significative
sur la période 1950-2010. Toulouse Paris
Années
L
e nombre de journées
estivales présente de fortes
variations d’une année sur
l’autre mais, en moyenne,
il augmente à Paris et à
Toulouse. Cette augmentation
est de l’ordre de 4 jours tous
les 10 ans à Paris et de plus
de 5 jours tous les 10 ans
à Toulouse. Cet indicateur
permet didentifier le caracre
exceptionnel des étés 1976
et 2003.
Nombre
de jours
1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
120
100
80
60
40
20
0
Canicule 1976
Canicule
2003
Source : Onerc
Une montée
du niveau
des océans
accompagnée
d'un réchauffement
et d'une acidification
des eaux
LES IMPACTS
dévisibles
La combustion du pétrole, du charbon et du gaz produit en effet des gaz à effet de serre. La disparition
des forêts aggrave le phénomène, car les arbres absorbent et stockent le CO2 de l’atmosphère.
QUELS SONT LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ?
Le changement climatique a des conséquences dans tous les domaines : environnement, santé, so-
ciété, économie… L’élévation du niveau de la mer, due à la fonte des glaciers, pourrait par exemple
contraindre des populations à quitter leur région ou leur pays.
QUE PEUT-ON FAIRE ?
Il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans de nombreux secteurs : production
d’énergie (en développant par exemple le recours aux énergies renouvelables), transport, production
industrielle, agriculture, construction… Mais aussi en limitant la déforestation et en augmentant le
nombre d’espaces naturels protégés.
Les impacts du changement climatique
Infographies extraites du numéro «Spécial Paris climat 2015»
www.cop21.gouv.fr
La nature en réponse au changement climatique
À l’occasion de la COP21, le WWF a monté une exposition sur les richesses naturelles et culturelles du Plateau
des Guyanes et leurs liens avec les enjeux climatiques. Le Parc amazonien, partenaire de cette opération, a fourni
plusieurs photos. Cette exposition sera affichée pour la COP21 à Paris, à Cayenne, mais aussi au Suriname
et au Brésil. Extraits.
Telle une éponge, la forêt absorbe l’humidité
qu’elle restitue progressivement aux
très nombreux cours d’eau de la région.
Cette abondance en eau douce caractérise
la région des Guyanes et constitue l’un
de ses principaux atouts.
© G. Feuillet / PAG
Epargné par
le développement
des axes routiers
et le phénomène
de déforestation
accélérée qui
l’accompagne,
l’intérieur des
Guyanes est,
en revanche,
sillonné de fleuves
qui demeurent les
principales voies
d’accès au cœur de
la forêt.
© GF / PAG
Les Noirs-Marrons
ont créé des
sociétés pérennes
au sein du massif
forestier et tirent
traditionnellement
leur subsistance de
la forêt. Lors des
expéditions
de chasse, le
«boucanage» est un
fumage à chaud
qui permet de
conserver le
gibier quelques
jours, le temps
de le transporter
jusqu’aux villages.
© GF / PAG
La culture sur abattis-brûlis assure traditionnellement la subsistance des communautés
amérindiennes et businengé de l’intérieur des Guyanes. L’abattis ne correspond pas
à une déforestation à proprement parler : les parcelles sont cultivées quelques années,
puis retournent à l’état forestier pour un cycle long de plusieurs dizaines d’années.
© A. Brusini / PAG
Les différentes espèces peuplant le Plateau
des Guyanes ne sont pas toutes égales face
aux changements climatiques. Les amphibiens
en particulier, comme cette grenouille
Ranitomeya amazonica
, sont sensibles
aux variations d’humidité et se remettent
difficilement des périodes climatiques sèches.
© GF / PAG
Ce figuier étrangleur a poussé en enveloppant
un tronc aujourd’hui disparu. Le carbone
stocké par le massif forestier n’est plus
présent dans l’atmosphère sous forme de
CO2, et ne participe donc pas au dérèglement
climatique global.
© GF / PAG
LA COP21 en imAges
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