II
L’ÉVOLUTION EN 50 ANS
Cette étude a été confiée à Marion Jacquot, une étudiante
en Master « Espace rural et environnement » de l’université
de Bourgogne, sous la responsabilité scientifique
de Annik Schnitzler, professeur à l’université de Metz
et membre du conseil scientifique du Sycoparc.
L’étude a tout d’abord consisté à évaluer l’évolution
spontanée de la forêt sur 12 communes mosellanes du Parc.
La surface forestière a augmenté de 28% en l’espace
de 53 ans (4089 ha en 1951 contre 5729 ha en 2004).
L’augmentation la plus spectaculaire a été celle de
la commune de Schorbach, où chaque année la forêt
a colonisé environ 7 ha.
DES FORÊTS JEUNES
Puis l’étude des caractéristiques phyto-écologiques
de ces boisements spontanés s’est concentrée sur une zone
de 24 ha de la commune de Bousseviller, représentative
de la situation des communes étudiées dans la première
partie. L’analyse des relevés phyto-sociologiques prouve
que ces boisements spontanés appartiennent à l’associa-
tion végétale de la hêtraie-chênaie-charmaie.
Plusieurs éléments montrent que cette jeune forêt n’a
pas encore acquis toute la richesse du stade de maturité :
la biodiversité n’est que de 38 espèces contre 85 espèces
dans une forêt mature, car il manque les espèces à colonisa-
tion lente, ou celles qui ne peuvent s’installer en raison de
modifications des sols (excès de phosphates notamment).
La forêt est constituée d’espèces pionnières telles que le
bouleau, le tremble, le pin sylvestre, le chêne pédonculé.
Il comporte aussi quelques bouquets de hêtre qui existaient
avant la déprise agricole, et qui se sont étendus dans les
espaces laissés vacants. Le niveau lumineux est relativement
élevé en raison des propriétés du feuillage et de l’architecture
forestière, Le volume de bois mort relevé (5,72 m3/ha)
est encore faible mais devrait augmenter avec la maturité
du milieu. Dans quelques décennies, ces forêts devraient
dépasser largement les volumes de bois mort qu’on peut
trouver dans des forêts exploitées (une moyenne de 10 m3/ha
pour l’Europe)..
Enfin, les traces d’utilisation agricole sont encore visibles
comme la présence de murets en pierre, de terrasses
avec des arbres de bordure (chênes, cerisiers) et d’espèces
végétales typiques des sols enrichis par l’agriculture
comme l’ortie et le géranium herbe à Robert.
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
BOUSSEVILLER
SURFACE
EN HECTARE
SURFACE
BOISÉE EN 1951
SURFACE BOISÉE
EN 2004
BREIDENBACH
ENCHENBERG
HANVILLER
HOTTEVILLER
LAMBACH
LIEDERSCHIEDT
ROPPEVILLER
SCHORBACH
SIERSTHAL
WALDHOUSE
WALSCHBRONN
SURFACE BOISÉE EN 1951 ET 2004, POUR LES DOUZE COMMUNES ÉTUDIÉES