Altération de la fonction auditive III-294
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–la cochlée (ou limaçon), siège du système de transduction perceptif : l’organe de Corti ;
–le nerf cochléo-vestibulaire, cheminant dans le conduit auditif interne avec le nerf facial ;
–les voies auditives centrales.
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Le système sensoriel auditif est un système complexe, mettant initialement en jeu différents
mécanismes de transmission de l’onde sonore vers l’oreille interne. À ce niveau, l’organe de
Corti, où siègent les cellules sensorielles proprement dites, est responsable d’un codage actif
et d’une transduction de l’énergie mécanique incidente en signal électrique neuronal per-
mettant l’intégration du message auditif par le cortex auditif. Une quelconque altération, de
tout ou partie, de ce système, peut être à l’origine d’une hypoacousie.
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L’ oreille externe a un double rôle de protection de l’oreille moyenne et d’amplification de la
vibration aérienne incidente. Au sein de l’oreille moyenne, le système tympano-ossiculaire
permet, quant à lui, entre autres fonctions, de transformer cette énergie vibratoire en énergie
pressionnelle. Le mouvement de piston du dernier osselet, l’étrier, dans la fenêtre ovale
déclenche la mise en mouvement des liquides de l’oreille interne et, par voie de conséquen-
ce, un déplacement de la membrane basilaire qui soutient l’organe de Corti, véritable organe
sensoriel auditif. C’est au niveau de l’oreille externe et moyenne que se trouvent les causes
principales des surdités de transmission.
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C’est au sein de l’organe de Corti, siège des étiologies des surdités de perception endoco-
chléaires, que sont activés deux types de cellules neurosensorielles : les cellules ciliées
internes (CCI) et les cellules ciliées externes (CCE).
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Les CCI, au nombre de 3 500, disposées sur une seule rangée, sont les véritables cellules sen-
sorielles contactant directement avec les fibres du nerf auditif (VIII) par le biais de synapses
glutamatergiques. Les CCE, plus nombreuses et disposées sur trois rangées, ont un rôle d’am-
plification. Leurs propriétés contractiles sont responsables de la génération par l’organe de
Corti d’otoémissions. Ces sons produits par la cochlée (spontanément ou lors d’une stimula-
tion sonore) peuvent être enregistrés par des microphones spécialement adaptés dans le
conduit auditif externe. Les otoémissions témoignent habituellement d’un fonctionnement
cochléaire normal. Elles sont facilement recueillies chez le nourrisson.
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Les CCI et CCE sont disposées en rangées régulières selon une organisation tonopique. Cela
signifie qu’à chaque cellule correspond une fréquence spécifique selon un gradient apico-
basal : la base de la cochlée code pour les fréquences aiguës et l’apex pour les fréquences
graves. La zone basale est la plus fragile, ce qui explique l’importance de l’atteinte des fré-
quences aiguës dans les traumatismes, en particulier sonores. La zone apicale est la plus sen-
sible aux variations pressionnelles d’où résulte la perte auditive préférentielle sur les fré-
quences graves dans les syndromes méniériformes.
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La cochlée est par ailleurs anatomiquement reliée à l’organe vestibulaire (labyrinthe mem-
braneux comprenant canaux semi-circulaires, utricule et saccule), ce qui explique la fré-
quence des symptômes vertigineux associés aux hypoacousies.
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Après ce traitement périphérique, les informations auditives suivent différentes voies com-
plexes, d’abord dans le conduit auditif interne où le nerf cochléo-vestibulaire (VIII) chemi-
ne avec le nerf facial (VII), puis dans l’angle pontocérébelleux, le mésencéphale, le thalamus,
et enfin jusqu’au cortex, aboutissant à la perception consciente du message auditif. Les
connections avec le système nerveux autonome (SNA) permettent de rendre compte des réac-
tions viscérales secondaires à certains sons perçus comme plaisants ou agressifs. On trouve à
ces différents niveaux les pathologies responsables des surdités de perception rétroco-
chléaires et centrales.