22.05
1+1
Une histoire naturelle
du sexe
Documentaire de Pierre Morize
Écrit par Pierre Morize et Sylvestre Miget
(France, 2001-1h06mn)
Avec : John Maynard Smith, Rick Michod
et Pierre-Henri Gouyon
Coproduction : ARTE France, Movimento
Production, INA, CNRS Images/Médias
Pourquoi la plupart des espèces ont-elles un mode de reproduction sexué ?
Est-ce un avantage ou un handicap ? Trois scientifiques passionnés racontent
avec humour la grande histoire du sexe.
Il y a un milliard et demi d’années, la plupart des organismes biologiques ont
“choisi” la re p roduction sexuée. Les ébats sexuels se résumaient sans doute à
l’origine à des échanges anarchiques, des brassages tous azimuts entre des
s t ru c t u res vivantes. Depuis, les pro c é d u res se sont fixées, même si elles varient
é n o rmément suivant les espèces. Ce qui n’a pas changé – et qui est commun à
toutes les espèces –, c’est la fonction de la sexualité : la transmission des
i n f o rmations contenues dans les gènes, leur brassage et leurs mutations. Mais
est-ce bien la “méthode” la plus efficace ? L’existence d’espèces asexuées
p r ouve que le sexe n’est pas indispensable. Des spécialistes analysent les
v e rtus comparées des deux modes de re p roduction, pèsent les avantages du
sexe, mais mettent aussi en lumière son coût au re g a r d de l’évolution…
Les individus ne se re p roduisent pas
D i re que les individus se re p roduisent est une gro s s i è r e erreur en termes pure m e n t
biologiques. En réalité, ils se contentent de re p ro d u i re leurs gènes. Par exemple, si nous
avons hérité du patrimoine génétique du poisson, nous ne possédons pas ses molécules.
La re p roduction permet en tout cas à l’homme d’assouvir son désir d’immortalité. Mais
i m m o rtalité ne signifie pas immuabilité : la re p roduction sexuée s’accompagne d’une
capacité à évoluer, à se diversifier selon les critères de la sélection naturelle. La loi de la
jungle sévit aussi chez les gènes ! Néanmoins, les conflits ne se révèlent pas destru c t e u r s .
Le sexe élimine les mauvaises mutations et propage celles qui sont bénéfiques...
Les mâles, parasites des femelles
Dans la re p r oduction sexuée, le mâle n’intervient qu’au début. Après, c’est la femelle qui fait
tout. Elle commence par jeter la moitié de ses chromosomes afin d’accueillir ceux du
s p e rmatozoïde. “Les femelles sont des êtres qui font exprès de se faire parasiter par les
m â l e s ”, résume Pierre-Henri Gouyon. Or, on sait que dans la re p roduction asexuée, lorsque
la femelle conserve l’intégralité de ses gènes, elle est nettement plus efficace. Comment
expliquer le comportement des femelles sexuées ? Il semble que leur attitude biologique ne
se justifie que par le sacrifice ou la compassion pour ces mâles inutiles…
Un DVD-Rom avec et autour du film 1+1 Une histoire naturelle du sexe sortira à
l’automne 2001. Il a déjà reçu le Prix Möbius Sciences.
.2
“Depuis 4 milliard s
d’années, les gènes
mènent la danse du
sexe et de la mort .
Par là, et aussi
i n c royable que cela
puisse paraître, la
biologie répond de
façon convaincante
à des questions
p h i l o s o p h i q u e s
é t e rnelles : pourq u o i
on vit ? pourquoi
on meurt ?”
(Pierre Morize,
biologiste et
réalisateur)