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DE L’
La pharmacocinétique
L’ecstasy/MDMA est offert sous forme de comprimés ou de
capsules qui se prennent habituellement par voie buccale. Il est
aussi possible d’obtenir, à partir de la drogue, une poudre qui
s’aspire par le nez ou se dissout dans l’eau pour ensuite être
injectée. La dose normale que l’on peut se procurer dans la rue se
situe entre 50 et 200 mg. La MDMA s’absorbe rapidement dans
la circulation sanguine; ses effets commencent normalement à se
faire sentir dans les 60 à 90 minutes après la consommation et
durent entre trois et six heures.3, 5
Les consommateurs déclarent avoir souvent pris une deuxième
dose de la drogue après la disparition des effets de la dose initiale.3, 6
Après qu’elle est absorbée dans l’organisme, la MDMA vient
perturber son propre métabolisme hépatique. Par conséquent,
des doses supplémentaires peuvent entraîner une accumulation
importante de la drogue, d’où des répercussions en matière de
toxicité. La MDMA peut aussi altérer l’activité métabolique propre à
d’autres drogues, y compris certains des adultérants que peuvent
contenir les comprimés.6
La pharmacodynamique
Semblable à la méthamphétamine sur le plan de la structure
chimique, la MDMA a un taux de sécrétion de sérotonine plus
élevé et un taux de sécrétion de dopamine relativement moins
élevé que la méthamphétamine, ce qui se traduit par une
intensification de l’activité sérotonique. Puisque la sérotonine fait
partie intégrante de la régulation de l’humeur, du sommeil, de la
douleur, des émotions, de l’appétit et d’autres comportements,
les retombées immédiates perçues et les réactions physiques à la
consommation de MDMA sont attribuables aux excès de sérotonine
présents au niveau de ces systèmes sérotoninergiques. La
sécrétion excessive de sérotonine aboutira à la détérioration de ce
neurotransmetteur important, ce qui expliquerait les effets fâcheux
sur les comportements que l’on éprouve après la disparition de
l’europhorie ressentie à l’origine.1, 6
Effets à court terme
Dans un premier temps, une personne peut vivre un « état
d’euphorie » soudain de type amphétaminique, suivi possiblement
de nausées et de vomissements. Après « l’état d’euphorie », le stade
de plafonnement fait surface et dure entre trois et six heures.6
Au nombre des effets pouvant surgir, on trouve: une altération
des perceptions et du sens du temps; un plaisir accru tiré des
expériences tactiles; un sentiment général de bien-être et de
confiance en soi qui se manifeste par une ouverture accrue
envers autrui; des sentiments d’empathie et de confiance parmi
les gens; une énergie accrue et de l’insomnie, de l’euphorie, de
l’emballement; et un plaisir sexuel accru.3
Par contre, le consommateur peut se montrer imprudent, confus,
irritable, paranoïaque, extrêmement anxieux, agité, détaché et
déprimé. Ces effets peuvent se manifester dès la consommation
de la drogue et durer des jours, voire des semaines, après la
consommation.2, 3
Parmi les effets néfastes sur la santé, on peut observer une
accélération du rythme respiratoire et cardiaque, des nausées, des
sueurs ou des frissons, une vue embrouillée, des évanouissements,
le grincement involontaire des dents et des crampes musculaires.
La MDMA freine la capacité du corps à réguler sa température et
peut provoquer la mort due à la déshydratation, à l’épuisement par
la chaleur et à une déficience cardiaque, hépatique ou rénale.2, 3
Les consommateurs de MDMA peuvent ressentir un état de
sevrage couramment appelé « gueule de bois » pendant une
période d’au plus une semaine après la consommation. Il peut
s’agir de différents symptômes, entre autres un manque d’intérêt
profond pour la vie et une dépression aiguë, qui provoquent une
léthargie considérable, de l’anorexie et de la démotivation.6
La recherche sur les animaux révèle que les doses moyennes à
élevées de MDMA peuvent entraîner des lésions à long terme des
cellules nerveuses qui contiennent de la sérotonine.3
Effets à long terme
Après une consommation excessive et prolongée de MDMA,
l’utilisateur peut être porté à oublier les choses, avoir de la
difficulté à se concentrer, éprouver de la dépression et avoir des
pensées de suicide. Chez certaines personnes, il se peut que
la dépression se fasse sentir après seulement quelques jours
de consommation. Le consommateur peut aussi éprouver de la
lassitude, des troubles du sommeil, de la confusion, de la panique
et de la paranoïa.4
Le consommateur fréquent de MDMA s’expose au risque de lésions
hépatiques. D’autres symptômes observés chez ce genre de
consommateur se caractérisent par des lésions des dents et de la
mâchoire imputables à des crispations, en plus de se manifester
par des comportements agressifs et violents.4
Le consommateur excessif et chronique de MDMA (entre 60 et
450 doses au cours de la vie) peut éprouver de la confusion, de
la dépression et une altération de la mémoire pendant de longues
périodes, ce qui peut être attribuable à une diminution du taux de
sécrétion de la sérotonine.3, 4
Les effets neurotoxiques qui peuvent se manifester à la suite de
la consommation de MDMA constituent le principal domaine de
préoccupation. Des recherches récentes révèlent que la MDMA nuit
aux neurones situés dans les régions cérébrales responsables de la
langue, des mouvements et des fonctions essentielles, tel le rythme
respiratoire et cardiaque, en plus de réduire la densité des tissus
cérébraux dans ces régions. On croit qu’il s’agit de répercussions
de longue durée, voire permanentes.6
Effets toxiques
L’utilisateur peut subir une surdose de MDMA, surtout après en
avoir pris plus d’une dose. Les symptômes associés à une surdose
peuvent se manifester par une tension artérielle élevée, des
évanouissements, des crises de panique et, dans des cas extrêmes,
une perte de conscience et des crises d’épilepsie.6
L’hyperthermie constitue l’effet toxique le plus grave. L’hyperthermie
et la déshydratation sont susceptibles de se produire lorsque la
consommation de la drogue s’accompagne d’activités de forte
d’intensité (p. ex., exercices de danse ininterrompus pendant
plusieurs heures). Il faut solliciter immédiatement des soins
médicaux pour atténuer les effets des troubles précités, qui
peuvent se caractériser par une insuffisance rénale et cardiaque, la
déshydratation et une tension artérielle élevée.3, 6
Tolérance et dépendance
La MDMA affecte le système de récompense et pourrait donc
entraîner une dépendance à la fois physique et psychologique
chez certains consommateurs. Malgré le risque de dépendance à
la MDMA, il est rare de constater une tendance de consommation
croissante associée à cette drogue. Le consommateur peut
modifier ses habitudes d’usage en réaction aux impacts
de l’épuisement des réserves de sérotonine. Ainsi, les
doses subséquentes peuvent se révéler moins efficaces; le
consommateur peut d’ailleurs éprouver une intensification des
effets secondaires indésirables au lieu des bienfaits perçus.3, 5, 6