Biosimilaires

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Une brochure à l‘intention du public intéressé
Biosimilaires
Opportunités thérapeutiques grâce à une nouvelle
génération de médicaments
Les médicaments à l’arc-en-ciel
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Table des matières
De la fabrication du pain, du vin ou de
Avant-propos
4
la bière à la production de médicaments
Domaines d’utilisation de la biotechnologie
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de haute technologie
Qu’est-ce qu’un biosimilaire ?
8
Un bref aperçu
Nouvelles options grâce aux biosimilaires
12
Code génétique universel :
à la base des médicaments issus de la biotechnologie
13
Fabrication des médicaments
issus de la biotechnologie
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Similaires mais pas identiques
19
Risque lié à la biotechnologie ?
21
Les biosimilaires sont …
23
2
3
Avant-propos
Domaines d’utilisation
de la biotechnologie
L’histoire des produits fabriqués grâce à la biotechnologie
remonte à plus de 5000 ans déjà, lorsque les populations
d’alors se mirent à fabriquer du pain (fermentation à la levure), du vin ou de la bière (fermentation alcoolique). Les
Sumériens maîtrisaient par exemple le brassage de la bière,
possible uniquement grâce à des micro-organismes.
Le recours à la biotechnologie s’est entre-temps étendu à de
nombreux domaines. On parle de « biotechnologie verte »
en agriculture, de « biotechnologie rouge » en médecine, de
« biotechnologie bleue » pour l’extraction de produits maritimes et de « biotechnologie blanche » lorsque l’on utilise p. ex.
certaines cellules pour la fabrication d’antibiotiques.
La fabrication des produits laitiers comme le yogourt ou
le fromage repose elle aussi sur des procédés biotechnologiques; c’est pourquoi on reconnaît à la Suisse une longue
tradition dans ce domaine.
Le dernier-né des domaines d’utilisation de la biotechnologie
est celui de la fabrication de médicaments. Le chemin classique menant à un nouveau médicament efficace est en général
long, risqué et semé d’embûches.
Mepha SA, entreprise suisse, étend ses activités au secteur
de la biotechnologie et, grâce à une collaboration avec des
partenaires spécialisés compétents, elle va pouvoir offrir des
médicaments issus de la biotechnologie, essentiellement en
oncologie (traitement du cancer).
Des tests aléatoires ont longtemps été les seules méthodes
utilisables pour découvrir de nouvelles substances actives.
Jusqu’à son utilisation chez les patients, le développement
d’un médicament s’étend sur 10 à 15 ans.
La complexité de certains principes actifs rend par ailleurs
impossible leur fabrication par synthèse chimique. L’insuline, l’interféron, les vaccins, les hormones de croissance ou
les facteurs de coagulation sont des substances de ce type.
Les débuts de la biotechnologie dans le domaine médical
(biotechnologie rouge) remontent déjà à plus de 25 ans. Elle
sert essentiellement à la fabrication de principes actifs servant à lutter contre des maladies graves. Le premier principe actif issu de la biotechnologie a été l’insuline, une protéine humaine servant au traitement du diabète et dont la
­synthèse a pu être transférée à une bactérie, en l’occurrence
Escherichia coli (E. coli). Ainsi produite, cette protéine a été
commercialisée pour la première fois en 1982 aux ­Etats-Unis.
4
5
Médecine
Environnement
Recherche
Agriculture
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7
Qu’est-ce qu’un biosimilaire ?
De par leur origine située dans des cellules vivantes, leur
structure d’une haute complexité et leur procédé de fabrication complexe, les médicaments issus de la biotechnologie
présentent des caractéristiques quasi uniques.
Le produit fini, tel qu’il peut être administré au patient, est
le résultat d’un procédé de fabrication complexe.
Les délais de protection ayant déjà expirés ou étant en passe
de le faire, les médicaments coûteux issus de la biotechnologie peuvent être peu à peu remplacés par des médicaments
successeurs plus avantageux, appelés biosimilaires, ce qui
profite essentiellement aux patients concernés.
Comme leur préparation de référence, les biosimilaires sont
des médicaments fabriqués selon des procédés biotechno­
logiques. Il s’agit généralement de protéines présentant une
structure complexe.
La fabrication de génériques telle qu’on la connaît pour les
médicaments synthétisés chimiquement n’est pas possible
pour les médicaments issus de la biotechnologie. Les raisons
en sont des différences au niveau de la structure moléculaire,
des propriétés moléculaires et du procédé de fabrication.
Les biosimilaires et leur préparation de référence sont similaires mais non identiques en ce qui concerne la structure
moléculaire. Ils sont équivalents au niveau de l’efficacité et
de la tolérance, ce qui doit être démontré dans des études de
grande envergure.
Avec les médicaments biosimilaires, l’histoire des médicaments issus de la biotechnologie entre dans une nouvelle
ère, promise à un bel avenir.
La fabrication des biosimilaires est confiée à des cellules vivantes qui produisent la protéine souhaitée en lieu et place
de l’être humain.
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Les biosimilaires se différencient des génériques par les points
suivants :
Générique
Biosimilaire
Appellation
générique
biosimilaire (produit successeur)
Référence
préparation originale
préparation de référence
Fabrication
par synthèse chimique
par des cellules vivantes
Procédé de fabrication
fabrication aisée par synthèse chimique
procédé de fabrication complexe et compliqué
faisant appel à des cellules vivantes
Molécule
substance définie chimiquement
protéine ou peptide
Structure du principe actif
structure simple, clairement définie
structure hautement complexe
Poids moléculaire
faible
très élevé
Taille moléculaire
petite
grande
Coûts de développement
CHF 2 à 4 millions
CHF 80 à 160 millions
Réactions immunitaires
rares
plus ou moins fréquentes selon la protéine
Stockage
en général à température ambiante
entre 2 et 8 °C (réfrigérateur)
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Nouvelles options
grâce aux biosimilaires
Code génétique universel : à la base des
médicaments issus de la biotechnologie
Considérant le vieillissement de la population (augmentation d’au moins 15 % de la tranche d’âge des plus de 60 ans
d’ici à 2015) et la consommation de médicaments dans ce
groupe d’âge (trois à quatre fois plus importante que chez
les personnes de 30 ans), les coûts de la santé vont fortement
augmenter.
En outre, de nombreux médicaments issus de la biotechnologie sont utilisés pour le traitement de maladies chroniques
telles que le diabète, le cancer, l’insuffisance rénale chronique et la sclérose en plaques. L’utilisation de médicaments de
ce type augmente de plus de 20 % chaque année.
Les coûts par patient pour les médicaments issus de la biotechnologie sont aujourd’hui déjà en moyenne plus élevés
que ceux des médicaments classiques. La part des médicaments issus de la biotechnologie va par ailleurs augmenter
au cours des années à venir.
L’expiration des délais de protection de plusieurs préparations
issues de la biotechnologie ouvre de nouvelles perspectives :
Du gène à la protéine
• l’apparition d’une concurrence liée à la commercialisation des biosimilaires va faire baisser les prix élevés de ces
préparations situées dans le segment supérieur
• les économies réalisées au niveau du coût des médicaments issus de la biotechnologie permettront d’administrer ce type de traitement à davantage de patients que ce
n’est le cas aujourd’hui
• la concurrence va stimuler les efforts du fabricant de la préparation de référence au niveau de la recherche de nouvelles
substances plus efficaces, car la préparation de référence sera
peu à peu remplacée par des biosimilaires plus avantageux
Les protéines sont à la base de toute structure vivante. Les
fibres musculaires, les cellules nerveuses ou les hormones
sont p. ex. des protéines. Les protéines règlent les processus
métaboliques en tant qu’enzymes et elles forment la structure des cellules animales et végétales.
Le patrimoine génétique de l’être humain ou de l’animal est
contenu dans le noyau cellulaire de chacune de ses cellules
sous la forme d’ADN (acide désoxyribonucléique). Cet ADN
est lui-même formé de différentes paires de bases.
La synthèse des protéines repose sur le code génétique universel. Selon la théorie du code génétique universel, chaque
séquence d’ADN, indépendamment de l’organisme dont elle
est issue, est en mesure de coder la même séquence d’acides
aminés dans n’importe quelle autre cellule, initiant ainsi la
synthèse de la même protéine.
Lors de la synthèse des protéines, l’information contenue
dans l’ADN est lue et, selon la séquence des paires de bases,
traduite en protéines bien définies.
Pour fabriquer des principes actifs protéiques, de l’ADN humain est donc transféré dans des cellules facilement cultivables (cellules bactériennes, cellules de levure ou encore
cellules de mammifères).
Ces cellules sont ensuite multipliées et produisent la protéine humaine souhaitée qui est ensuite isolée et purifiée.
La structure de l’ADN est en double hélice. Les bases
adénine et thymine ainsi que cytosine et guanine sont les
paires qui relient entre eux les deux brins d’ADN. C’est
dans la séquence des bases que résident les informations
servant à la synthèse des protéines. De telles séquences
d’ADN sont appelées gènes.
guanine (G)
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cytosine (C)
adénine (A)
thymine (T)
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Fabrication des médicaments issus
de la biotechnologie
L’ARN messager transporte une copie monobrin de gène du
noyau cellulaire aux ribosomes. C’est dans le ribosome
qu’est synthétisée la protéine. Celle-ci détermine le caractère
du gène, à savoir s’il est exprimé ou non et comment.
Le procédé de fabrication d’un médicament issu de la biotechnologie comprend les étapes suivantes :
• identification sur l’ADN du gène responsable de la protéine humaine
• isolement ou synthèse du segment souhaité d’ADN
• extraction d’ADN plasmidique dans une bactérie sélectionnée (E. coli p. ex.) et scission de cet ADN par des e­ nzymes
ribosome
• transfert du segment d’ADN humain dans le plasmide
bactérien scindé
• transfert du plasmide bactérien manipulé dans une nouvelle cellule bactérienne exempte de plasmide. Il en résulte une cellule bactérienne porteuse du code génétique
servant à la synthèse d’une protéine humaine
• c ulture et multiplication des cellules bactériennes
La copie d’ADN contient les instructions qui serviront à
assembler les 20 acides aminés différents pour en faire
une protéine. Trois paires de bases forment un codon et
chaque codon détermine un acide aminé.
ACT
TGA
TCT
AG
A
GT
G
CA
ACU
C
14
A AT
Ser
AT T
G TA
TA A
C AT
TCG
UCU
AU
GU
Thr
T TA
C
AG
G
Val
UUA
Leu
A
U
GUA
GC
Ser
Ile
Val
AC
TG
suite à la page 18
T
A
AC
• désagrégation des cellules bactériennes dès que la quantité de protéine humaine synthétisée est suffisante, puis
extraction et purification de la protéine
TCA
CCG
AGT
GGC
UCA
CCG
U
Thr
Ser
Pro
15
chromosome
E. coli
plasmide
extraction de l’ADN
plasmidique
structure d’un plasmide
scission de l’ADN circulaire
par des enzymes
vecteur
marqueur
région régulatrice
isolement de l’ADN
souhaité
être humain
gène codant
la protéine
transfert dans des cellules
bactériennes exemptes de
plasmide
isolement de l’ADN à partir
de cultures de cellules
multiplication des bactéries
et extraction de la protéine
souhaitée
tests réalisés sur des
cultures de cellules
ou chez l’animal (efficacité,
toxicité, effets secondaires)
fabrication
études cliniques d’envergure chez des volontaires
sains et chez des patients
produit fini
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Similaires mais pas identiques
suite de la page 15
• réalisation de tests d’efficacité, de tolérance, de toxicité,
etc.
• une fois ces tests réalisés et à condition que les résultats
soient positifs, mise à l’échelle (scaling-up) du procédé de
fabrication permettant de cultiver une grande quantité
de cellules
• c ulture des cellules par fermentation dans de grands bioréacteurs (cuves) lorsque la protéine humaine souhaitée
demeure à l’intérieur des cellules bactériennes ou dans de
petits bioréacteurs à flux continu si les bactéries excrètent
la protéine humaine souhaitée dans le milieu de culture
• isolement et purification de la protéine afin d’obtenir la
forme la plus pure possible
• fabrication du médicament destiné à l’usage humain à partir de cette protéine purifiée
Les médicaments issus de la biotechnologie impliquent de
nouvelles exigences en matière de développement, d’autorisation de mise sur le marché, de fabrication et de commercialisation et une définition propre à cette classe de médicaments s’impose.
Les biosimilaires sont chimiquement similaires à la préparation de référence et sont considérés comme thérapeutiquement équivalents. La démonstration de cette équivalence
est l’objectif du programme d’études cliniques menées chez
des patients.
Même efficacité, structure différente
L’introduction des biosimilaires sur le marché pharmaceutique implique de prendre congé de la notion classique de
génériques. La complexité des substances issues de la biotechnologie rend caduque l’approche scientifique utilisée
lors de l’autorisation des génériques classiques.
Il existe d’importantes différences entre un biosimilaire
et un principe actif défini chimiquement. Par ailleurs, les
effets thérapeutiques d’un médicament issu de la biotechnologie, produit fini résultant d’un procédé de fabrication
complexe, ne sont que difficilement prévisibles.
Des études cliniques menées avec les biosimilaires sont de
ce fait nécessaires pour démontrer une qualité, une innocuité, une tolérance et une efficacité comparables entre le
biosimilaire et la préparation de référence.
Extrêmement exigeante en temps et en argent, cette procédure diffère totalement de la procédure d’autorisation des
génériques.
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Risque lié à la biotechnologie ?
Cette « petite différence » est-elle importante
sur le plan clinique ?
Par définition, les biosimilaires ne sont pas des génériques,
car des différences minimes sont possibles entre un biosimilaire et la préparation de référence.
Dans le cas des préparations issues de la biotechnologie, il
faut savoir que des différences cliniquement pertinentes
peuvent même apparaître entre des « produits biologiques »
de référence de même composition mais provenant de différents fabricants. Il peut en aller de même entre différents
lots de la même préparation (de référence), surtout lors
d’une modification du procédé de fabrication, comme p. ex.
lors d’un changement du site de production ou lors d’une
modification du procédé de production.
La lignée cellulaire servant à la synthèse de la protéine humaine peut elle aussi présenter des variations minimes susceptibles d’entraîner des différences cliniquement pertinentes entre le biosimilaire et la préparation de référence.
Une réaction d’intolérance constitue un risque inévitable
pour toutes les préparations issues de la biotechnologie, qu’il
s’agisse d’un biosimilaire ou d’une préparation de référence.
Ce risque est lié aux protéines contenues dans ce type de
médicaments; par principe, les protéines sont susceptibles
de déclencher des réactions allergiques.
L’injection de protéines dans le corps peut donc conduire à
l’activation du système immunitaire, ce qui signifie que la
protéine est reconnue comme étrangère par l’organisme et
qu’il essaie de l’éliminer ou de s’y opposer.
Une réaction immunitaire est p. ex. observable suite à une
piqûre d’abeille. Le venin de l’abeille, une protéine, est inoculé dans le corps lors de la piqûre. Considérant cette protéine comme étrangère, le corps s’y oppose par une réaction
immunitaire (enflure, rougeur, douleur).
Dans le cas des médicaments issus de la biotechnologie, l’activation du système immunitaire peut conduire à la formation dans le sang d’anticorps appelés neutralisants susceptibles d’inactiver le ­médicament.
Ce risque existe avec toutes les protéines. Pour y faire face,
les autorités de régulation des différents pays exigent d’importantes mesures ­v isant à minimiser les risques.
Un système de notification périodique des effets indésirables est mis en place par l’autorité de réglementation afin de
pouvoir évaluer en permanence le rapport bénéfice-risque
des médicaments issus de la biotechnologie.
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Les biosimilaires sont …
Il est exigé de la société distributrice qu’elle prévoie un plan
spécifique décrivant la marche à suivre au cas où un effet indésirable en relation avec l’immunogénicité devait survenir.
Par ailleurs, il est exigé de la société distributrice qu’elle
mette en place un système de surveillance des effets indésirables permettant d’enregistrer et de classifier tous les effets
indésirables en relation avec le traitement.
• … des préparations succédant à un médicament biologique après l’expiration des délais de protection
• des médicaments de haute technologie issus de la biotechnologie
• en règle générale des principes actifs complexes de grande
taille (protéines)
• des préparations exigeant un très grand savoir-faire
De plus amples informations sont disponibles sur
notre site www.mepha.ch/sites/fr/biosimilaires/pages/
biosimilaires.aspx
• des médicaments dont la fabrication fait appel à la « techno­
logie de l’ADN recombinant » (un gène est transféré dans
une cellule hôte pour y produire une protéine)
• des médicaments dont la fabrication exige beaucoup de
temps et d’argent
• des médicaments devant suivre un programme d’études
cliniques de grande envergure défini par les autorités
• des médicaments similaires pour l’essentiel à une préparation de référence déjà autorisée
• des préparations dont l’efficacité thérapeutique, l’innocuité
et la tolérance ont été jugées comparables à celles de la
préparation de référence lors d’études cliniques de grande
envergure
• des médicaments destinés à être utilisés pour traiter le
même tableau clinique que la préparation de référence
• des médicaments pour lesquels les autorités exigent la
mise en place de mesures visant à minimiser le risque de
réactions immunitaires (plan de gestion du risque, surveillance post-marketing, rapport périodique sur la sécurité après la commercialisation, pharmacovigilance)
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Les médicaments à l’arc-en-ciel
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