
exemple, Mouloud Mammeri publiera-t-il son premier article dans 
la Revue Africaine en 1950.  
Il faudra attendre l’organisation de grands carrefours 
scientifiques par les Africains et en terre africaine pour que soit 
stimulée la recherche anthropologique africaine. Pour ne parler que 
de ceux qui se sont tenus à Alger, on peut évoquer trois  rencontres 
scientifiques qui méritent d’être rappelées pour le retentissement 
qu’elles ont eu non seulement en Afrique mais au-delà. En juillet 
1969, le Symposium sur la culture africaine organisé à Alger à 
l’occasion du Premier festival Culturel Panafricain a permis à l’  
anthropologie africaine  de s’affirmer en confrontant en des débats 
d’un haut niveau intellectuel les travaux de ses chercheurs 
appartenant aux universités et centres de recherche de plus de 
quarante pays  africains. En mars 1974, le XXIVP
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P congrès 
international de sociologie qui s’est tenu à Alger a rassemblé près 
de trois cents sociologues et anthropologues venus de près de 
soixante pays. Les chercheurs et enseignants anthropologues 
africains ont trouvé là une formidable opportunité pour des 
échanges féconds avec les anthropologues européens, arabes, 
asiatiques et sud-américains (cf Actes du XXlV° Congrès 
International de Sociologie, OPU, Alger, 1977). Enfin, en 1989, le 
colloque sur l’oralité africaine a révélé la maturité de 
l’anthropologie africaine (cf Actes du Colloque International sur 
l’oralité africaine, CNEH, Alger, 1989). 
 
Nous avons aujourd’hui une génération d’anthropologues 
africains  qui a succédé à celle des médiateurs-fondateurs que furent  
les hommes de science auxquels le colloque qui nous occupe est 
dédié. Une génération formée dans les grandes universités 
françaises et anglo-saxonnes qui, non seulement a capitalisé au plan  
notionnel au même titre que leurs collègues du Nord, mais a 
entrepris de revisiter pour les analyser et les adapter, les 
méthodologies construites pour et  par l’anthropologie européenne 
en vue d’étudier les sociétés africaines. Délestée des scories 
ethnologiques orientées et contingentes, l’anthropologie africaine 
s’affirme  comme une discipline objective ayant pour seule 
préoccupation  l’objectivité. Défricher un terrain aussi riche 
qu’ancien et contribuer à expliquer ce faisant les évolutions et les 
situations sociales et culturelles de l’Afrique en elle-même et par 
rapport à son environnement, assurer la formation des élites 
africaines appelées à prendre la relève, contribuer à l’essor de la 
discipline anthropologique à l’échelle internationale : telles sont