
Contribution à l’aide robotisée au geste chirurgical ;
nouvelle approche en Ophtalmologie Introduction
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Au dire des praticiens, lorsque l’on considère l’acte chirurgical en Ophtalmologie, il
est fondamental d’obtenir trois éléments : l’immobilité du globe oculaire, la parfaite
reproductibilité des gestes du chirurgien, la qualité des instruments ; toutes choses qu’il est
impossible d’obtenir et de maintenir avec rigueur … Les résultats après une telle opération
sont plutôt décevants, les patients présentant souvent une déformation visuelle appelée
astigmatisme post-opératoire. Celui-ci résulte de plusieurs imperfections lors de l’opération,
provoquées par les outils utilisés et les techniques opératoires actuelles. Devant ce constat, les
chirurgiens pressentent que la Robotique permettrait de franchir les diverses difficultés
rencontrées au cours du geste chirurgical, en autorisant une meilleure reproductibilité et en
augmentant la performance de l’instrumentation. Il s’agit en fait d’apporter plus de précision
et de régularité lors de la découpe des cornées, ainsi que lors de la suture du greffon sur l’œil
du patient.
Dans ce but, nous nous proposons d’étudier de nouvelles techniques de découpe et de
suture, moins traumatisantes, et d’augmenter sensiblement la précision des gestes opératoires
par l’introduction de la Robotique.
En fait, la recherche entreprise a pour objet l’homme in fine ; elle devrait à terme
aboutir à une évolution conséquente des techniques opératoires qui devraient conduire à une
amélioration notable des résultats escomptés pour le patient. Il est évident que ce premier
travail sur la remise en cause du processus opératoire de la kératoplastie perforante doit être
considéré comme exploratoire et comme les prémices à une démarche longue et difficile
devant conduire à la proposition d’un protocole opératoire nouveau, intégrant : de nouveaux
outils et instruments non encore expérimentés sur l’homme, une assistance robotisée au geste
chirurgical, une utilisation importante des techniques d’imagerie médicale.
Le mémoire que nous présentons ici est constitué de deux parties, dont la première est
une étude détaillée de la problématique abordée, tant d’un point de vue médical que d’un
point de vue robotique.
Le premier chapitre de ce mémoire présente un état de l’art de la Robotique
chirurgicale en général. Les différents types de robots que l’on peut rencontrer dans un bloc
opératoire ou qui ont été étudiés sont décrits. Ils sont à chaque fois associés à une technologie
qui complète de tels dispositifs, comme l’imagerie, la réalité virtuelle, la télémanipulation. Un
dernier exemple de robot est donné qui répond à des exigences de chirurgie minimalement
invasive. D’après cette étude bibliographique, quelques caractéristiques particulières aux
robots chirurgicaux ont été établies.
Le deuxième chapitre aborde le domaine ophtalmique, en commençant bien sûr par
une brève description du phénomène de la vision. Puis, sont exposées les quelques tentatives
menées pour robotiser certaines opérations chirurgicales dans ce domaine.
La cornée étant un tissu complexe bien spécifique, la connaissance de sa structure et
de ses propriétés est nécessaire à l’appréhension des problèmes rencontrés lors de la greffe, en
particulier lors de sa découpe. Après avoir détaillé sa structure biologique et ses
caractéristiques biomécaniques, nous présentons les anomalies qui peuvent affecter ce tissu et
dont le seul moyen de correction est la greffe. L’acte chirurgical est alors abordé, par une
description des différentes étapes constituant le mode opératoire tel qu’il est réalisé
actuellement. Certains résultats obtenus après des greffes de cornées sont comparés et
discutés ; une réflexion sur leurs limitations, leurs origines et leur fréquence est faite, à partir