surveillance des Hellenotamiæ, officiers appartenant dans l’origine à la
confédération, mais maintenant transférés de Délos à Athènes, et agissant
entièrement comme conseil de finances athénien. La somme totale du revenu
athénien1, provenant de toutes sources, et comprenant ce tribut, au
commencement de la guerre du Péloponnèse, était, selon Xénophon, de mille
talents. Les douanes, les droits de port et de marché, les recettes des mines
d’argent à Laureion, les rentes des biens publics, les amendes résultant de
sentences judiciaires, une taxe par tète sur les esclaves, le payement annuel fait
par chaque metœkos, etc., tout cela peut avoir composé une somme dépassant
quatre cents talents, somme qui, ajoutée aux six cents talents de tribut, ferait le
total nommé par Xénophon. Mais un vers d’Aristophane2, pendant la neuvième
année de la guerre du Péloponnèse (422 av. J.-C.), porte le total général de cette
somme à près de deux mille talents ; c’est selon toute probabilité beaucoup au-
dessus de la vérité, bien que nous puissions raisonnablement croire que le
montant de l’argent levé en tribut sur les alliés avait été augmenté pendant
l’intervalle. Je pense que la duplication alléguée du tribut par Alkibiadês, que
Thucydide ne mentionne nulle part, n’est appuyée par aucune bonne preuve, et
je ne puis croire non plus qu’il soit jamais parvenu à la somme de douze cents
suppose que c’est dans l’Olymp. 82, 1 (452 avant tandis que Bœckh le place à une époque
postérieure, — Olymp., 83, 2, 447 avant J.-C. (p. 594-596). Elles vont, dans son opinion, jusqu’en
406 avant J.-C.
Quant au montant du tribut exigé des alliés ou payé par eux, collectivement ou individuellement,
ces inscriptions ne me paraissent fournir rien de certain ; elles varient d’une manière surprenante
(comme Bœckh le fait observer p. 615, 626, 628, 646) dans les sommes placées vis-à-vis du
même nom. Nous apprenons cependant quelque chose relativement à la classification des alliés
sujets. Ils étaient répartis sous cinq chefs généraux : — 1° Tribut karien. 2° Tribut ionien. 3° Tribut
insulaire. 4° Tribut hellespontique. 5. Tribut thrace. Sous le premier chef, karien, nous trouvons
spécifiés 62 noms de cités ; sous le second, ionien, 42 noms ; sous le troisième, insulaire, 41 ;
sous le quatrième, hellespontique, 50 ; sous le cinquième, thrace, 68. Le total de ces noms (en y
en ajoutant quatre indéchiffrables non réunis à l’une ou à l’autre des classes) forme 267 noms de
cités tributaires (Bœckh, p. 611). Indubitablement tous les noms de tributaires ne sont pas compris
ici. Bœckh supposé qu’on peut se rapprocher du total réel en ajoutant un cinquième en plus,
faisant en tout 334 tributaires (p. 663). Ceci offre un minimum probable, mais guère plus.
Il est fait allusion dans les inscriptions à certaines différences dans le mode de taxation. Quelques
villes se taxent elles-mêmes, d’autres sont inscrites par de simples particuliers sur le rôle du tribut
(p. 613-616). Ces deux chefs (qui se rencontrent dans trois inscriptions différentes) semblent
indiquer une date postérieure de peu au premier établissement du tribut. Il parait que les Klêruchi
athéniens ou citoyens résidant au dehors étaient comptés parmi les tributaires, et étaient imposés
(autant qu’on peut le reconnaître) à la taxe la plus haute (p. 631).
Il y a un petit nombre d’inscriptions dans lesquelles la somme placée en face du nom de chaque
cité est extrêmement élevée ; mais en général la comme consignée est si faible que, selon Bœckh,
elle ne représente pas tout le tribut imposé, mais seulement la petite fraction (suivant lui 120) qui
était payée comme cadeau casuel à la déesse Athênê. Son hypothèse à ce sujet ne repose pas, à
mon avis, sur une bonne preuve, et je ne puis m’imaginer que ces inscriptions nous aident à
découvrir l’agrégat réel du tribut levé. Il parle avec trop d’insistance du lourd fardeau dont ce tribut
chargeait les alliés. Rien dans Thucydide n’autorise cette croyance ; en outré, nous savons
distinctement par lui que jusqu’à l’année 413 avant J.-C., le tribut total était quelque chose de
moins élevé que 5 p. 100 sur les importations et sur les exportations (Thucydide, VII, 28). De
combien était-il au-dessous ? c’est ce que nous ignorons ; mais il n’atteignait certainement pas ce
point. Mitford semble frappé de la légèreté de la taxe (V. une note dans cette histoire, tom. X, ch.
5). Il est possible que les impositions très élevées, qui paraissent sur quelques-unes des pierres
annexées à quelques noms de tributaires insulaires, puissent se rapporter à une date postérieure à
413 avant J.-C. pendant les dernières années de la guerre, quand Athènes luttait au milieu des
maux et des dangers les plus sérieux. Bœckh, p. 547 sqq.
1 Xénophon, Anabase, VII, 1, 27 ; cf. Bœckh, Publ. Econ. of Athens, b. III, ch. 7, 15, 19.
2 Aristophane, Vesp., 660.