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RESUME DES REPONSES APPORTEES PAR LA CCI PARIS ILE-DE-FRANCE
1 — Sur la nécessité d’une harmonisation
Le constat
Les PME représentent dans l’Union européenne plus de 90% des entreprises et près de 70% des
emplois du secteur privé. Pourtant, et malgré ce rôle important dans l’économie, seules 8% d’entre
elles participent au commerce transfrontalier et seules 5% ont mis en place des succursales ou des
entreprises communes à l’étranger. Malgré les avancées du « Small Business Act », le
développement des PME sur le marché intérieur est trop faible alors qu’elles ont un potentiel
d’expansion élevé. Si ce constat peut être partagé, il est regrettable qu’il ne mette pas en évidence le
poids économique des seules sociétés unipersonnelles, pourtant au cœur de la consultation…
Les obstacles
Les obstacles au développement transnational des PME sont nombreux. Leur dynamique est freinée
par la multiplication, la lourdeur et la complexité des procédures de constitution (droit
d’immatriculation, conseils juridiques, frais de notaires…) et de fonctionnement (organisation,
structure, organes, droits des actionnaires, etc.) des filiales dont la structure varie d’un Etat membre à
un autre. L’absence d’harmonisation et le défaut d’une forme de société supranationale génèrent une
insécurité juridique importante, des coûts de mise en conformité, de gestion et de conseils juridiques
difficiles à surmonter pour les entreprises de taille modeste.
En outre, lorsqu’elles souhaitent transférer leurs sièges sociaux, les PME (mais aussi les grandes
entreprises) se heurtent à de nombreuses incertitudes : quelle loi applicable ? Quel effet sur la
nationalité et la personnalité morale ? Quelle fiscalité ? Quelle procédure interne ? Comment protéger
les minoritaires, les créanciers et les travailleurs ? Quel process entre les registres du commerce ?
La jurisprudence de la CJUE relative à la liberté d’établissement ne permet pas de résoudre ces
problématiques et les recours à la fusion transfrontalière et à la société européenne, complexes et
coûteux, ne sont pas adaptés aux PME.
Il convient d’ajouter enfin que la fiscalité est également une source de difficulté pour les entreprises
notamment en raison de l’absence d’uniformisation.
Les solutions proposées
L'harmonisation législative des dispositions concernant les sociétés unipersonnelles au niveau de l'UE
peut faciliter l'accroissement des activités transfrontalières des PME au sein de l'UE, au bénéfice
notamment des groupes de sociétés exploitant des filiales détenues à 100%.
Pour autant, ce choix exclut de facto les PME dont le capital est réparti entre plusieurs actionnaires
pour des raisons de partenariat ou de gestion des fonds propres. Par conséquent, pour répondre aux
attentes des PME, indépendantes ou filiales de groupes, les efforts doivent être poursuivis afin de
concrétiser le projet de société privée européenne (SPE). En définitive, c’est principalement le mode
d’adoption des textes relatifs au droit des sociétés qui pose problème, comme l’a démontré déjà le
processus difficile de la Société européenne. Ne pourrait-on pas trouver une alternative dans la mise
en place d’une procédure de coopération renforcée, ainsi que cela a été fait avec succès pour le
brevet européen, pour adopter la SPE ?
Il serait par ailleurs intéressant d’approfondir l’idée avancée par la Commission européenne d’utiliser
des « points de contact uniques ». Un service proche de ce qui existe en France avec le guichet
unique « guichet-entreprises.fr » devrait être étendu à la création d’entreprises dans les autres Etats
membres de l’Union européenne.