Discours du ministre d`Etat aux Affaires européennes, M. Michael

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Discours du ministre d’Etat aux Affaires européennes, M. Michael Roth, lors du congrès
international « Investir en Tunisie : Start-up democracy »
Tunis, le 08/09/2014
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un honneur et un plaisir d’avoir l’occasion d’être parmi vous à Tunis,
notamment à cette période de grands défis dans le monde arabe. Vous avez tout mon respect
et ma haute considération pour l’organisation de cette conférence et la rédaction du document
qui peut constituer une très bonne base pour l’investissement dans votre pays
Au cours des 3 ans et demi qui sont passés depuis sa révolution pacifique, la Tunisie a franchi
un chemin impressionnant d’un régime autocrate vers plus de démocratie, vers un État de
droit et une meilleure protection des droits de l’Homme. Mais ce parcours difficile est loin
d’être terminé. D’autres étapes et efforts doivent maintenant suivre afin de pérenniser ces
progrès. Je peux vous rassurer, au nom du gouvernement fédéral d’Allemagne que nous
continuerons à accompagner et à soutenir la Tunisie en paroles et en actions sur son chemin.
Je suis non seulement ministre d’Etat aux Affaires européennes mais aussi chargé auprès du
gouvernement fédéral d’Allemagne de la coopération germano-francaise.
L’Allemagne et la France sont unanimes pour dire que nous voulons soutenir ensemble la
Tunisie sur sa voie pour plus de démocratie et pour promouvoir le principe de l’Etat de droit.
Tel était le message de la visite commune du ministre allemand des Affaires étrangères
Steinmeier avec vous, cher collègue Fabius, les 24 et 25 avril à Tunis. Cette visite a été non
seulement l’expression de l’amitié profonde entre l’Allemagne et la France, mais aussi de
notre engagement unanime visant à consolider et à élargir davantage les relations entre
l’Union européenne et la Tunisie. Ce pays, la Tunisie, est pour nous bien plus qu’un voisin
géographique dans le sud de la Méditerranée, c’est aussi un pays avec lequel nous partageons
aussi bien des intérêts politiques et économiques que des valeurs communes. Et l’Union
européenne a besoin des partenaires fiables et stables dans son voisinage.
Au cours des dernières années, les relations germano-tunisiennes ont atteint un haut degré de
dynamisme et d’intensité ce que vous avez pu constater par vous-même, Monsieur le Premier
Ministre Jomaâ, lors de votre récente visite à Berlin. La 2éme session des consultations
intergouvernementales bilatérales que vous avez ouverte le 19 juin avec la participation d’une
dizaine de ministères concernés prouve manifestement notre excellente collaboration.
Peu de temps après la révolution du Jasmin, l’Allemagne a affirmé qu’elle soutiendra
pleinement l’engagement du peuple tunisien dans sa recherche de la liberté, de la démocratie
et de l’Etat de droit. Les nombreuses visites de haut niveau de représentants du gouvernement,
du parlement ainsi que de la société civile des deux pays à Tunis et à Berlin ont créé de
manière réciproque beaucoup de compréhension, estime et sympathie. Cela constitue un
fondement solide pour élargir et diversifier davantage nos relations et même plus que cela :
pour créer une véritable relation d’amitié entre nos deux pays.
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Après la révolution, nous avons rapidement agi et convenu en janvier 2012 déjà une
déclaration commune sur le partenariat dans le cadre du processus de transition dans lequel
nous nous sommes engagés pour soutenir le processus de transition démocratique de manière
ciblée. Dans ce seul cadre nous avons pu initier depuis cette date, plus de 100 projets dans les
domaines de la formation professionnelle, de la promotion de l’emploi, gouvernance,
démocratie et droits de l’Homme ainsi que de la promotion de la société civile, des médias
professionnelles et de la coopération en éducation et en enseignement universitaire.
Maintenant, le gouvernement fédéral allemand a mis à la disposition de la Tunisie des fonds
jusqu’à 2017 afin de poursuivre avec succès ce partenariat pour la transition démocratique
dans l’avenir aussi. Cela nous garantit une sécurité dans la planification et une collaboration
durable.
Par ces projets, l’Allemagne investit dans l'évolution démocratique future de la Tunisie. La
Tunisie a surtout besoin d’ investissements économiques – car un développement économique
stable et le renforcement( la consolidation) de la démocratie et de l'État de droit se
conditionnent mutuellement. C'est pourquoi nous soutenons les objectifs fixés par le
gouvernement tunisien, à savoir mieux intégrer votre pays dans l'économie mondiale et y
produire des produits de meilleure qualité.
Pour des investissements rentables dans l’infrastructure et l’économie, la Tunisie offre un
terrain fertile. La Tunisie possède une infrastructure et une base industrielle bien développée
et en comparaison avec les autres pays de la région, la Tunisie a un bon système d’éducation
et d'enseignement supérieur en ciblant autant d’hommes que de femmes (pour hommes et
femmes pareillement). Or, l’égalité d’accès des femmes à l’éducation et leur intégration dans
le marché du travail n’est pas évidente dans cette région. Ce n’est qu’au moment de la pleine
égalité et équité entre les hommes et les femmes qu’une société peut exploiter son plein
potentiel de connaissances, de créativité et d’inspiration. Il est réjouissant de constater que la
Tunisie donne le bon exemple dans ces valeurs ! C’est particulièrement la main-d'œuvre bien
qualifiée qui rend la Tunisie attrayante pour des investissements importants nationaux et
étrangers dans la production de textiles, d'accessoires automobiles et d’électronique pour n’en
nommer que quelques branches.
L’économie allemande a reconnu très tôt ce potentiel et elle est depuis quelques décennies
présente en Tunisie, au profit des deux parties. Je suis content que durant la phase de
transition des dernières années, qui n'est pas toujours facile aucune entreprise allemande n’a
quitté la Tunisie. Les quelques 250 entreprises allemandes établies dans le pays assurent plus
que 50 000 emplois/postes de travail. Ce qui montre que l’économie allemande a confiance
dans la Tunisie et dans sa société, et elle a raison.
Sans structure économique solide, la vaste classe moyenne urbaine et la société civile active
en Tunisie ne serait pas là où elle en est aujourd’hui : Après l’adoption de la nouvelle
constitution en janvier 2014, les premières élections régulières du Parlement tunisien et du
président de l’État qui auront lieu d’octobre à décembre, approchent. Ainsi la feuille de route
du processus de transition politique est conclue dans un premier temps.
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La Tunisie n’a pas réalisé ces objectifs sans avoir rencontré des obstacles : 2013 la Tunisie a
subi plusieurs revers, qui ont menacé le processus de transition pacifique. Plus d’une fois la
Tunisie regardait dans le gouffre. Ce qui est décisif est cependant que les forces politiques et
sociales ont finalement réussi à calmer les esprits et à conclure les compromis nécessaires.
Ainsi les responsables politiques ont montré qu’ils sont prêts à placer le bien-être social au-
dessus des intérêts particuliers. Ceci a seulement été possible grâce à linteraction unique
entre la politique et une société civile forte ainsi que la volonté d'agir de façon inclusive : «Le
Dialogue national» impliquant des syndicats, des employeurs, des avocats et des défenseurs
des droits de l'homme a été un facteur clé pour conclure le processus constitutionnel avec
succès.
La société civile active et critique de la Tunisie n’a pas permis que des laches attentats
détruisent le projet de démocratie et de l'État de droit. La Tunisie a prouvé sa capacité de
prendre les choses en main de manière souveraine en cas de crise et ainsi elle a prouvé sa
grande stabilité intérieure. Permettez-moi de vous en féliciter et j’encourage tous les citoyens
de la Tunisie, hommes et femmes à continuer conséquemment sur cette voie prometteuse. Le
pays et son avenir sont entre les mains du peuple tunisien!
Compte tenu de ces progrès considérables, la Tunisie a mérité que le monde économique et
financier international s’engage plus fortement dans le pays. Le gouvernement a fixé par son
orientation stratégique actuelle des objectifs ambitieux, qu’il a déjà présentés. Ceci pour créer
dans les années à venir, outre la stabilité politique, aussi la prospérité économique pour
beaucoup de gens. La Tunisie est sur la bonne voie d’être une ancre de stabilité politique dans
une région troublée. Le pays remplit toutes les conditions nécessaires à son succès
économique.
Les meilleures conditions permettant une stabilité à long terme sont : la démocratie, la
participation sociale, une société civile active et un bon développement économique. Mon
pays est à vos côtés! Nous allons activement accompagner et soutenir la Tunisie et ses
citoyens, hommes et femmes. Je vous adresse mes meilleurs vœux !
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