D r o i t s des us a g ers 2 0 1 3 Quels droits pour les usagers ? Quel impact les lois de 2002 ont-elles eu dans le secteur sanitaire et médico-social ? 4 Saint Jean de Dieu / Unafam : un partenariat exemplaire 7 Les médiateurs de la CRUQPEC : une compétence peu exploitée 10 Le conseil de la vie sociale, un lieu d’expression pour l’usager 11 L’usager : partie prenante de son parcours 14 O T I D E Une utopie à construire sans cesse L ’ARHM vous propose, dans cette brochure, quelques pistes pour interroger, 10 ans après les lois de 2002, la place des usagers dans les dispositifs de soin et d’accompagnement médico-social. La première conséquence a été la participation active des usagers et de leurs proches dans les instances de gouvernance des institutions, dans les groupes de travail qui élaborent les politiques publiques de soin et d’accompagnement, dans les colloques scientifiques. Mais ces lois de 2002 et les changements de paradigme qu’elles véhiculent constituent-elles effectivement aujourd’hui le socle de toute pratique soignante ou d’accompagnement ? Il ne suffit plus de rendre le meilleur service possible par la compétence des professionnels mais de considérer l’usager et ses proches comme véritables parties prenantes du soin et/ou de l’accompagnement. Cela passe par une information (destinée à la personne concernée et à ses proches) la plus précoce et la plus exhaustive possible, adaptée à la compréhension de chacun du diagnostic et/ou de l’évaluation fonctionnelle de la personne. La participation active de la personne et de ses proches à la construction de son projet de soin et/ou d’accompagnement devient une impérieuse nécessité. Enfin la question de la participation de tout un chacun, quel que soit sa pathologie et/ou son handicap à la vie de la cité sans exclusive ni stigmatisation reste une utopie à construire sans cesse. Marie-Christine Pillon, bureau de l’ARHM DÉBAT D r o i t s des us a g ers 2 0 1 3 Quel impact les lois de 2002 ont-elles eu dans le secteur sanitaire et médico-social ? Deux lois ont marqué l’année 2002 et le secteur sanitaire et médico-social. Celle du 2 janvier rénovant l’action sociale et médico-sociale visant à rendre l’usager acteur de son projet de vie en favorisant le respect de ses droits. Celle du 4 mars relative aux droits des malades et à la qualité du système de soins. Deux lois qui consacrent une série de droits aux patients des hôpitaux généraux et psychiatriques ainsi qu’aux usagers des institutions sociales et médico-sociales. Elles seront par ailleurs complétées trois ans plus tard par celle du 11 février 2005 qui reconnaît la notion de handicap psychique. Ainsi, toute personne, quel que soit son état de santé, reste un citoyen à part entière. Elle a le droit d’être informée sur son état de santé, d’accéder à son dossier patient, de désigner une personne dite “de confiance”, d’aller et venir librement, en cas d’hospitalisation, dans les établissements sanitaires et médico-sociaux, sauf si la situation exige une autre attitude. Elle peut aussi saisir, pour toute question, la Commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge, aussi appelée la CRUQPEC ou encore le conseil de la vie sociale présent dans les institutions sociales et médico-sociales… Onze ans plus tard, où en est-on concrètement, sur le terrain ? Qu’ont changé ces lois dans la pratique des professionnels ? Ont-elles complexifié la prise en charge des patients / usagers ou, au contraire, l’ont-elles facilité ? Comment ces lois ont-elles été vécues et appliquées par les soignants et les accompagnants ? Et qu’en disent les usagers ? Le point avec Véronique Chavane, médecin psychiatre à l’hôpital Saint Jean de Dieu, Jean-Marc Gabard, directeur adjoint du Pôle l’Escale et Hervé Mignotte de l’UNAFAM du Rhône. Véronique Chavane Véronique Chavane (VC) : il est vrai qu’en 2002 lorsque ces lois sont sorties, elles ont suscité beaucoup de réticences, d’inquiétudes de la part du personnel soignant, tant du côté des hôpitaux psychiatriques que généralistes. Nous avions peur des contentieux notamment liés à l’accès du dossier patient car il était clairement dit que le dossier appartenait au patient. Or, en psychiatrie, il y avait beaucoup de notes personnelles dans les dossiers avec parfois des commentaires sur le fonctionnement de la famille du patient par exemple. La loi stipule qu’elles ne doivent pas être transmises lors d’une demande de dossier. Cela a modifié notre façon de rédiger. Mais, au final, les demandes de dossiers patients n’ont pas explosé et les patients sont mieux informés aujourd’hui. Hervé Mignotte (HM) : la modification la plus importante résidait effectivement dans cette remise en cause du système paternaliste, du pouvoir médical qui décidait de tout. Pour une fois, une loi donnait aux patients, aux usagers, le droit d’être acteur de leur santé. C’était une révolution. Le droit à l’information est un sacré pas en avant. Vous dites que cela a beaucoup changé mais je n’en suis pas si sûr. © Scriptum VC : je parle de ma place. Je ne représente pas l’ensemble des psychiatres. Dans le service où je travaille, on a réfléchi sur ce qu’on devait écrire dans le dossier patient et sur la manière de le rédiger qui devait être claire et compréhensible par tous. 04 Jean-Marc Gabard (JMG) : nous, en 2002, nous avons accueilli cette loi avec étonnement car on y évoquait des droits fondamentaux que nous avions déjà le sentiment de respecter. On s’est rendu compte que la grande nouveauté résidait Hervé Mignotte VC : la question du secret médical, réaffirmé dans la loi de 2002, nous met dans une position particulière avec elles justement car, sauf autorisation expresse du patient, nous ne pouvons pas énoncer un diagnostic. dans le fait que l’usager était au centre de l’organisation et non l’inverse. Et ça, on a mis longtemps à le comprendre. La loi du 2 janvier définit surtout le droit pour l’usager de choisir ses prestations, son établissement, de participer au conseil de la vie sociale. Or, les personnes que nous accueillons sont en grande difficulté pour choisir. Se pose donc la question de savoir comment faire émerger ce choix. Il y a eu aussi des inquiétudes par rapport à l’individualisation de la prise en charge. Nous y avons cependant vu des opportunités positives pour expliquer notre métier et clarifier nos pratiques. HM : je crois que ce droit à l’information des usagers a bien été intégré par ces derniers. Le fait d’informer désamorce beaucoup de conflits. Par ailleurs, la loi disait que l’intérêt collectif des usagers serait défendu par le biais des associations d’usagers / patients. Ces dernières devenaient donc des interlocuteurs reconnus. VC : nous expliquons sans doute beaucoup plus ce que nous faisons aujourd’hui. La loi de 2002 stipule d’ailleurs que c’est au médecin de faire la preuve qu’il a informé le patient. Donc, cela nous a obligés à mieux structurer les dossiers patients. C’est quelque chose qui était nouveau. Jean-Marc Gabard © Scriptum © Scriptum HM : mais ce n’est pas ce que demandent les familles. Le droit au secret médical n’enlève pas le droit à l’information. Un important travail reste à faire de ce point de vue. HM : cela a sûrement permis de mettre en place un dialogue plus étroit entre le praticien et le patient. Cependant, la loi de 2002 ne prend pas en compte les familles sauf pour la CRUQPEC, qui est, par ailleurs, assez peu saisie par les proches. Les familles sont en souffrance et attendent surtout de savoir comment prendre en charge les patients une fois le séjour hospitalier terminé car plus de 45% des patients vivent dans leurs familles. Parole d’usager “Les lois de 2002 ont consacré plus de droits aux patients, notamment en ce qui concerne les hospitalisations. Le patient peut avoir un référent aujourd’hui. Par ailleurs, la loi de 2005 a permis la création et le financement des groupes d’entraide mutuelle, très importants pour les patients une fois qu’ils sont sortis de l’hôpital. Les patients sont mieux informés et ce, grâce aussi à la mise en place des maisons des usagers. Avant 2002, les patients étaient clairement traités comme des personnes non adultes, non responsables. Aujourd’hui, les patients sont considérés comme des citoyens à part entière, ayant des droits. Cela aide à aller mieux” Nathalie Gonthier, secrétaire du groupe d’entraide mutuelle Arlequin. 05 des us a g ers Quel impact les lois de 2002 ont-elles eu dans le secteur sanitaire et médico-social ? (suite) JMG : sur le plan de l’information, nous avons nous aussi progressé. Nous expliquons beaucoup plus ce que nous faisons, donnons plus de documents aux familles comme le livret d’accueil ou le règlement intérieur. Nous expliquons comment nous fonctionnons, faisons visiter nos locaux. Nous travaillons beaucoup en confiance avec les familles. Cela a indubitablement eu un effet positif sur nos pratiques mais aussi sur les résidents. Notre personnel est aujourd’hui mieux informé qu’il ne l’était. Grâce aux réunions du conseil de la vie sociale, il y a eu beaucoup d’évolution en matière de respect de la vie privée par exemple. Notre établissement a été construit en 1984. A cette époque, on ne prévoyait pas de toilettes ou des douches dans chaque chambre. Nous avions bien sûr conscience de l’intimité des personnes et du nécessaire respect, mais nous n’allions pas aussi loin dans les mesures mises en place. La loi de 2002 nous en donne l’obligation dans tous les aspects du respect de l’intimité. En même temps, si on n’éduque pas les résidents sur ce point, ils n’auront jamais cette compréhension qu’ils ont droit au respect de leur intimité, de leur nudité, de leur personne à part entière. La question de la vie privée est au cœur de l’architecture désormais pour les établissements en cours de construction. HM : c’est très fort ce que vous dites là. A Saint Jean de Dieu, 30% des chambres sont sans cabinet de toilette et 55% sans douche. VC : cette loi est à l’origine d’une conception différente des bâtiments. Par exemple, en géronto-psychiatrie, chaque patient est en chambre seule et bénéficie d’une douche et de toilettes privatives. Les soignants sont très attentifs à l’intimité des patients. 06 2 0 1 3 JMG : ils l’étaient déjà avant. HM : les usagers et familles d’usagers sont devenus, à juste titre, très exigeants sur l’hôtellerie des structures qui les accueillent. VC : les locaux sont très importants et ont un effet tant sur les patients que sur le personnel. JMG : en même temps, cela pose un problème sur le plan de la sécurité. Nous sommes dans des paradoxes perpétuels. VC : c’est sûr que la maladie psychiatrique a des contraintes particulières. Mais c’est plutôt intéressant car cela nous oblige à réfléchir à ce que l’on fait plutôt que d’agir par automatisme dans certains cas. L’un des travers de la loi est sans doute que le législateur n’a pas pris en compte le temps passé à mettre en pratique cette loi. JMG : c’est très chronophage effectivement, notamment sur le plan administratif. HM : c’est une réalité, oui. C’est un de nos rôles à l’Unafam d’expliquer cela. VC : une demande de dossier patient, c’est un temps de secrétariat énorme. JMG : oui, mais en même temps, c’est une loi qui est vraiment très importante, tant pour les usagers que pour les équipes. Partenaire de longue date de l’hôpital Saint Jean de Dieu, l’Unafam du Rhône a démarré une action de sensibilisation à ses missions depuis le printemps 2012 auprès des hôpitaux du département. Explications. Association reconnue d’utilité publique, l’Unafam représente les familles d’usagers confrontées aux troubles psychiques au conseil d’administration de l’ARHM, à la commission de gestion et à la CRUQPEC1 de Saint Jean de Dieu. Elle est aussi partie prenante pour les permanences de la Maison des usagers. Est-elle pour autant connue ? L’un des axes de travail de la délégation du Rhône est d’accroître sa notoriété pour toucher le plus grand nombre de familles confrontées à la maladie. Le cœur de l’action de l’association est d’apporter aide et écoute par des pairs, formés, confrontés à la maladie. Avec le postulat qu’une famille qui va mieux est plus efficace auprès de son proche et renforce ainsi l’alliance thérapeutique avec les soignants. Repéré pour vous © ARHM DÉBAT D r o i t s VC : cette idée de la démocratie sanitaire ou sociale, introduite dans la loi, est bien réelle. HM : je reste cependant convaincu qu’elle n’est pas appliquée partout. L’indispensable Ce guide porte bien son nom ! L’indispensable permet en effet aux aidants d’approfondir leurs connaissances sur la maladie mentale et surtout d’apprendre à se situer par rapport à leur proche malade et aux soignants. Rédigé conjointement par l’Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapés psychiques (unafam) en France et la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM) au Québec, il est en vente à l’Unafam au modique prix de 5 €. RÉSONANCE Saint Jean de Dieu / Unafam : un partenariat exemplaire Les équipes soignantes ont une place de choix parmi les relais d’information. C’est ce qui a conduit l’Unafam 69 à proposer une action de sensibilisation à ses missions auprès des hôpitaux du Rhône. L’action a débuté tout naturellement au CH Saint Jean de Dieu, en mai 2012 par une présentation auprès des instances de l’hôpital et des cadres de santé. Ces rencontres ont permis de rappeler les services proposés par l’Unafam : • A ccueil des familles, qui permet aux proches du malade de “vider leur sac” face à un pair et parfois d’exprimer des plaintes. Le “savoir profane” de l’accueillant est alors précieux pour expliquer le temps nécessaire aux soignants lors du diagnostic et de la mise en place d’un traitement, • Groupes de paroles co-animés par un bénévole et un psychologue, destinés aux parents, frères et sœurs, conjoints, • Ateliers Prospect qui aident à prendre du recul, • Rencontres trimestrielles “familles/pro- fessionnels” autour de sujets médicaux, sociaux ou juridiques, • C entre de ressources documentaires composé de plusieurs centaines d’ouvrages. En complément de ces rencontres, des affiches et flyers à destination des familles ont été adressés aux différents services de l’hôpital. Il est également envisagé de prolonger cette action auprès des équipes soignantes. En savoir plus sur l’Unafam69 : http://www.unafam69.org/ Rendez-vous : 28 et 29 juin 2013 à Paris. 41e congrès de l’Unafam. “50 ans de combat de l’Unafam et de ses partenaires pour insérer les familles et leurs proches malades dans la Cité”. Le partenariat entre le CH Saint Jean de Dieu et l’UNAFAM entre désormais dans une nouvelle phase. Les représentants des familles souhaitent que ces actions de sensibilisation permettent de toucher de nombreuses autres familles seules et démunies face aux crises et aux problèmes auxquels elles doivent faire face. Ce qui ne pourra que renforcer l’alliance thérapeutique avec les équipes soignantes. Pour le plus grand bénéfice des malades. Hervé Mignotte, UNAFAM (1) Commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge. 7e journée inter GEM Rhône-Alpes : vers l’autonomisation © GEM Arlequin La septième journée inter GEM (groupes d’entraide mutuelle) Rhône-Alpes a eu lieu le 14 mars à Lyon dans le cadre de la Semaine d’information sur la santé mentale. La question de l’autonomie des groupes d’entraide mutuelle a été au centre des échanges. Les GEM sont en effet tous très différents dans leur manière de fonctionner, selon l’impulsion de leur parrain, le profil de poste de l’animateur et surtout l’engagement citoyen plus ou moins prépondérant de leurs représentants et adhérents. La rencontre a permis, grâce à la confrontation des expériences, de mieux cerner les atouts, les contraintes et les bienfaits d’un GEM pour évoluer, chacun à son rythme, vers l’autonomisation. Compte-rendu de la journée prochainement disponible sur : http://www.gem-arlequin.org/ 07 RÉSONANCE D r o i t s des us a g ers Point Ecoute Familles : apporter information et soutien moment de l’apparition des premiers symptômes, lors des hospitalisations en état aigu ou dans l’accompagnement au long cours. Les interventions se limitent à un accueil et, le cas échéant, une orientation vers des dispositifs existant dans l’institution ou en dehors. Permanences les 1er mardi et 3e jeudi du mois de 16h00 à 18h00. Contact : 04 37 30 13 72. le bilan d’activité 2012 de l’ESAT et celui des deux premiers mois de l’année, le projet de construction d’un bâtiment de production, s’inscrivant dans un projet plus global de restructuration du site, 08 Nouveauté de la certification V2014, la méthode du “patient traceur” va permettre de concentrer l’analyse sur les risques propres à chaque établissement de soins. Déjà adoptée dans plusieurs pays, cette méthode a pour objectif d’apprécier les modalités de prise en charge d’un patient à travers son parcours de soins, son expérience au sein de l’établissement et les organisations qui s’y rattachent. Le respect de l’intimité, l’information du patient ou encore la prise en charge de la douleur feront désormais partie des thèmes que l’expert-visiteur pourra aborder avec le patient et qui font partie intégrante de la démarche d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins. Le conseil de la vie sociale, un lieu d’expression pour l’usager 26 mars 2013. Réunion du conseil de la vie sociale (CVS) aux Ateliers Denis Cordonnier. A l’ordre du jour : Le patient traceur : un témoin de la qualité des soins La qualité et la sécurité des soins seront ainsi évaluées grâce aux témoignages du patient traceur, choisi par l’équipe médicale en collaboration avec un expert-visiteur médecin après accord du patient. © Anny Dulac La Maison des usagers de l’hôpital Saint Jean de Dieu propose un accueil aux familles ayant un proche souffrant de troubles psychiques. Animé par des soignants de l’hôpital, le Point Ecoute Familles a pour vocation d’apporter information et soutien le plus précocement possible, en complémentarité du travail effectué dans les structures de soin. L’accueil est centré autour de la fonction principale d’amortissement de ce qui fait violence dans la confrontation à la maladie, que ce soit au 2 0 1 3 l’état d’avancement du projet d’établissement, avec la mise en place de groupes de parole, les commissions repas, auxquelles participent des représentants des usagers. Temps fort de la réunion, les questions diverses, moment où chaque représentant des ouvriers fait remonter les demandes et besoins des travailleurs de son atelier. Souhaits de destination pour la journée détente, travaux de rénovation à engager, organisation de la braderie,… Des questions individuelles, mais surtout des préoccupations collectives. Les ouvriers de l’ESAT endossent leur rôle de représentant au fil des réunions du conseil de la vie sociale. * Le conseil de la vie sociale est composé de deux représentants de chacun des ateliers, de représentants des familles ainsi que d’un représentant des salariés, de la mairie de Dardilly et un administrateur de l’ARHM. Il est animé par le directeur des Ateliers Denis Cordonnier. 3 questions à… Catherine Tourette-Turgis Directrice pédagogique de formations DU, Master et université des patients à l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC), Paris VI Les formations universitaires proposées par l’UPMC incluent 30% de malades au moins, dans un esprit de démocratie sanitaire. Ne pas intégrer de patients experts dans les actions de formation à l’éducation thérapeutique me parait inconcevable. Il est important de légitimer les pratiques éducatives qui existent déjà. L’exemple du Sida a montré les capacités magistrales des malades à s’auto-former et à déployer une éducation sanitaire d’exception. © DR Vous avez choisi d’intégrer des malades chroniques au sein des formations en Education Thérapeutique du Patient (ETP) que vous dirigez. Pourquoi ce choix ? Le patient expert est un patient qui, après avoir bénéficié d’un travail sur son expérience, est une ressource cognitive et sociale incontournable. Les médecins connaissent la maladie mais ne connaissent ni le vécu ni les effets des soins sur le patient. En pratique, le patient expert a un rôle de co-concepteur de programmes et de co-animateur d’ateliers et d’actions d’éducation et de formation. Sa présence dans le champ de l’ETP donne une garantie de pertinence et de validité. Il a des savoirs en tant qu’usager des soins, une connaissance de l’intérieur du système. Le malade bénéficie de prescriptions, d’un plan de route mais c’est lui qui conduit l’action de soin. C’est donc à ce domaine d’activités qu’il faut s’intéresser. Le fait qu’un patient formé transmette à un autre patient des savoirs issus de son expérience ne constitue en aucun cas un problème. Oublier, exclure, ne pas penser l’intégration de patients experts au sein des équipes de psychiatrie me parait impensable et participerait à l’exclusion sociale des usagers de la santé mentale. Nous avons, en tant que praticiens ETP besoin d’eux pour nous orienter. Un exemple parmi d’autres : lors d’une formation à l’AP-HM de Marseille sur les compétences psychosociales et d’auto-soin de personnes schizophrènes, l’aide d’un patient a permis de largement compléter les compétences que nous avions identifiées. Partager les savoir, former les malades en leur demandant de devenir éducateurs et formateurs, c’est aussi participer à leur rétablissement fonctionnel (recovery). C’est participer à l’inclusion de toutes les santés dans notre société. On peut aussi se demander pourquoi, parmi les 17 millions de malades chroniques, il n’y en a pas plus qui TEXTOS Quelle définition donneriezvous du patient expert ? L’intégration de patients experts au sein des équipes d’ETP en psychiatrie vous parait-elle envisageable? participent à la gouvernance quotidienne de notre société. Que les valides qui dirigent la société laissent les personnes concernées par la maladie chronique et leurs proches prendre part aux dispositifs d’éducation et savoir ce qui les concerne ! Ne pas aller dans ce sens, c’est vouloir exercer une domination sur les plus fragiles, les priver de leur pouvoir d’agir tout en prétendant les soigner. L’éducation est aussi un soin. Marianne Schoendorff, association Icebergs, Bien vivre avec le trouble bipolaire C. Tourette-Turgis ; “Le métier de patient, Paris, PUF” (à paraître) Rendez-vous : 5 et 6 décembre 2013 à Lyon, colloque “Faire la lumière sur la psychoéducation ou comment la psychoéducation peut-elle s’articuler aux différents stades du rétablissement ?” icap : situation de hand les personnes en ur po et r pa les 12 socia sept. 20 Des innovations ien, Éditions Erès, rdien ection de Eve Gard dir la us aint Etienne, Eve Ga so /S e, on al Ly ég à liberté Max-Weber à re nt ce ndicap. ha au e de n cié so tio cheure as ofanes en situa pr irs vo sa s Sociologue et cher de ce mergen rticulièrement à l’é s’intéresse tout pa A lire et à consei ller au CDH-BM – CH Ouvrage disponible Saint Jean de Dieu 09 2 0 1 3 une compétence peu exploitée Deux médiateurs titulaires et deux suppléants sont membres de la CRUQPEC. Un médiateur médecin et son suppléant, compétent pour traiter des plaintes qui mettent exclusivement en cause l’organisation des soins et le fonctionnement médical du service et un médiateur non médecin compétent pour traiter de toutes les autres questions. Les médiateurs sont saisis, soit par le directeur de l’établissement, soit directement par l’auteur de la plainte. Dans les huit jours qui suivent la saisine, le médiateur rencontre le plaignant, et s’il l’estime nécessaire, il peut aussi rencontrer les proches du plaignant. Un lieu où “déposer” A l’hôpital Saint Jean de Dieu, c’est principalement le médiateur médecin qui est saisi pour aplanir des différends d’ordre relationnel, portant sur la nature et les effets des traitements, ou apporter des compléments d’information sur l’orientation de la prise en charge médicale. De manière générale, le médiateur est bien souvent sollicité dans des contextes sans potentiel de contentieux. Il offre cependant un “lieu” propice à “déposer”, voire témoigner, d’un vécu douloureux. Le contexte actuel de ses interventions conforte d’ailleurs cette dimension. En effet, si l’expérience passée du médecin conciliateur rappelle que ce dernier était généralement saisi par des patients désireux de contester une prise en charge sans consentement, aujourd’hui le médiateur est davantage sollicité par des familles souhaitant voir mieux prises en compte les incompréhensions ou les difficultés relationnelles qui ne leur paraissent pas suffisamment entendues par les équipes soignantes. Le médiateur contribue alors bien souvent à rétablir le lien de confiance entre les soignants, le patient et son entourage. Peu sollicités Dans les faits, les médiateurs de la CRUQPEC sont peu sollicités. Leur rôle n’est pas suffisamment connu des soignants comme des usagers. Ils restent parfois considérés comme partie prenante des intérêts de l’établissement, si bien qu’il n’est pas rare que les usagers se désistent avant que la rencontre, pourtant programmée, n’ait eu lieu. En outre, bien des situations dans lesquelles les médiateurs auraient vocation à intervenir sont directement gérées par l’encadrement médical ou soignant. Enfin, les usagers considèrent que le fonctionnement actuel constitue une régression par rapport à celui de la commission de conciliation, qui prévoyait l’intervention conjointe du médiateur et d’un représentant des usagers. Rien n’interdit néanmoins d’envisager un fonctionnement renouvelé s droits de Une journée s patients. pour suscit er le débat, inform le grand pu blic aux dro er et sensib its des usag iliser de leurs rep ers et au rô résentants. le et mission s © Fotolia.com / tearoad Les médiateurs sont des professionnels de l’établissement en activité ou récemment en retraite. Dans les situations de conflits opposant l’établissement et ses professionnels aux usagers, leur rôle consiste à éviter les risques de contentieux, sans pour autant écarter, pour l’usager, la possibilité d’un recours juridictionnel en cas d’échec de la médiation. 10 us a g ers Les médiateurs de la CRUQPEC : Saisis par le directeur de l’établissement ou l’auteur de la plainte, les médiateurs de la CRUQPEC sont chargés de proposer des solutions amiables. Ils sont néanmoins peu sollicités. 18 avril 20 13. Journée eu ropéenne d e des TEXTOS point de vue D r o i t s de ces médiations, tant dans leur modalité que dans leurs objectifs : renouer, dans une relation triangulaire en présence des parties prenantes, le dialogue entre les équipes soignantes, le patient et sa famille, associer davantage les représentants des usagers dans le cadre des médiations, afin de faciliter une démarche pas toujours simple pour les patients ou les familles, c larifier les rôles des médiateurs médecins et soignants, qui dans les faits interviennent souvent sur des thématiques proches, en faisant valoir parfois des regards différents. Dr Bernard Greppo, Philippe Veyrunes, médiateurs de la CRUQPEC, Julien Von Raesfeldt, responsable du service des hospitalisations et relations avec les usagers, CH St Jean de Dieu sur le fond Lois de 2002 : l’usager au cœur de la prise en charge Tour d’horizon de ce que disent les lois de 2002 tant pour le secteur sanitaire que médico-social. Les représentants des usagers (patients et familles) participent désormais à la définition des besoins et des actions prioritaires Cela ne signifie pas pour autant que les dispositions relatives aux droits des usagers contenues dans ces deux lois ont été forgées ex nihilo. Elles se fondent largement sur des pratiques existantes. En effet, plusieurs règlements, jurisprudences ou règles déontologiques, disséminés dans des textes antérieurs, se retrouvent désormais rassemblés en une seule référence consacrant les principes suivants : le droit au respect de la dignité et de l’intimité de l’usager, le droit au secret des informations le concernant, le droit à une information éclairée sur les modalités de sa prise en charge, le droit de participer à la décision concernant sa prise en charge (y compris de la refuser). Les représentants des usagers, membres du conseil d’administration Les représentants des usagers (patients et familles) participent désormais à la définition des besoins et des actions prioritaires dans les champs sanitaire et social en siégeant au sein des instances de pilotage à l’échelon national, régional et des établissements. Dans les hôpitaux et les établissements médico-sociaux, ils sont membres du conseil d’administration. … Si les applications pratiques de ces droits diffèrent, les passerelles entre les deux textes sont nombreuses, l’un permet d’ailleurs d’alimenter la réflexion quant à l’application de l’autre. En outre, ces deux lois concourent à accroitre la participation des usagers, que ce soit par l’émergence d’une “démocratie sanitaire” qu’envisage la loi du 4 mars 2002, ou la promotion de l’exercice de leur citoyenneté, conformément à ce que la loi du 2 janvier 2002 fixe parmi les objectifs de l’action sociale. © Fotolia.com / Africa studio L’année 2002 a vu la promulgation de deux lois fondatrices, marquant les secteurs médico-social - la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médicosociale - et sanitaire - la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Si ces deux textes comportent des dispositions techniques spécifiques - mise en place d’outils de planification et d’évaluation, révision des règles budgétaires, tarifaires et d’autorisation d’exercice pour le premier ; définition des modalités d’exercice de certaines professions médicales ou paramédicales, remise à plat du régime de la responsabilité et du contentieux professionnels pour le deuxième - ils affichent en commun la reconnaissance et le renforcement des droits des usagers avec l’ambition de placer l’usager au centre des préoccupations du système. La commission des relations avec les usagers pour la qualité de la prise en charge Composée de représentants des usagers et du personnel hospitalier, la CRUQPEC prend en considération les usagers sur le plan individuel (“la commission veille au respect des droits des usagers et facilite leurs démarches”) par le biais notamment, du suivi des plaintes et réclamations adressées à l’établissement, des résultats des enquêtes de satisfaction, des communications d’informations médicales. Elle joue également un rôle de levier sur la politique de l’établissement en matière d’accueil et de prise en charge des usagers. Elle agit pour ce faire par des avis et recommandations portant sur l’ensemble des fonctionnements de l’établissement. Elle est aussi chargée de résoudre les différends entre les usagers et l’établissement par l’entremise des médiateurs médecins ou soignants qui y siègent. 11 sur le fond D r o i t s des us a g ers Lois de 2002 : l’usager au cœur de la prise en charge (suite) … Dans les hôpitaux, les usagers sont en outre représentés au sein de la commission des relations avec les usagers pour la qualité de la prise en charge (CRUQPEC). Elle est chargée de : suivre les plaintes et réclamations, p roposer une médiation aux divergences entre patients et personnels, c onnaitre toutes les actions mises en œuvre par l’établissement se rapportant à la prise en charge des patients (modalités de recueil de la satisfaction des usagers, démarche qualité, etc.). Dans les établissements médico-sociaux, les usagers disposent d’un nombre de sièges au moins équivalent à celui des professionnels de l’établissement au conseil de la vie sociale (CVS). Dans ce contexte, ils influent directement sur le fonctionnement interne de ces structures : aspects du quotidien, d éfinition des objectifs d’activité et de qualité des prestations, évaluation des actions mises en œuvre. Rééquilibrage dans la relation professionnels / usagers L’affirmation des droits des usagers vise un certain rééquilibrage dans la relation entre professionnels et usagers, afin que ceux-ci soient davantage acteurs de leur prise en charge. L’obligation d’information L’information de l’usager tout au long de sa prise en charge doit être adaptée à son état et à ses besoins, et faciliter son consentement éclairé. Elle porte autant sur les modalités de soins ou d’accompagnement que sur les droits. La loi du 4 mars 2002 précise que si la personne n’est pas en mesure d’être informée, son entourage, sauf urgence ou impossibilité, doit l’être. Cette information de l’entourage est impérative avant toute intervention ou investigation médicale. En cas de litige, c’est au professionnel que reviendra la charge de la preuve. 12 2 0 1 3 En outre, l’usager a accès à toute information ou document relatif à sa prise en charge. C’est le cas notamment de son dossier médical qui, à quelques exceptions près (patients soignés sans consentement / mineurs) peut lui être communiqué intégralement sur demande écrite de sa part. La participation de l’usager Les lois du 2 janvier et du 4 mars 2002 rappellent comme corollaire à la recherche du consentement, que l’usager participe autant que possible aux décisions le concernant. Le projet associatif de l’ARHM est le résultat d’un travail collectif qui a associé administrateurs, encadrement supérieur des établissements La loi du 2 janvier 2002 rappelle à cet effet qu’est assuré à l’usager “sa participation directe, ou avec l’aide de son représentant légal, à la conception et à la mise en œuvre du projet d’accueil et d’accompagnement qui le concerne”. Ainsi, pour chaque prise en charge en établissement médico-social, un contrat de séjour en définissant objectifs, nature des prestations offertes et cout prévisionnel doit être conclu. La loi du 4 mars 2002 indique que “toute personne prend avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé”. Pendant de ce principe, le dispositif de la personne de confiance constitue pour le malade un moyen de recouvrer une certaine autonomie vis-à-vis des professionnels et d’être assisté dans les décisions concernant ses soins, notamment quand, hors d’état de s’exprimer, la personne de confiance peut parler en son nom sans pour autant consentir à sa place. Le conseil de la vie sociale Ancien “conseil de maison”, le conseil de la vie sociale (CVS) repose sur le principe d’une participation des bénéficiaires des prestations au fonctionnement de l’établissement. Il est composé majoritairement de représentants d’usagers (ou de représentants légaux) et de représentants des familles. Un représentant de l’organisme gestionnaire, un représentant du personnel siègent également au CVS. D’autres formes de participation peuvent aussi être instaurées dans l’objectif “d’adapter les structures, services et prestations aux besoins, et non l’inverse”. La mise en œuvre des lois de 2002, dix ans après © Anny Dulac Plus de 10 ans après la mise en œuvre de ces textes, certaines dispositions restent encore méconnues tant des professionnels que des usagers. Certaines imprécisions du texte sont à déplorer et se combinent parfois à la difficulté pour les professionnels d’y associer un sens compatible avec leurs pratiques. Dans le milieu de la psychiatrie en effet, des critiques se sont élevées quant à l’inadaptation de certaines dispositions aux réalités de la discipline, tels que l’accès facilité au dossier médical, l’intérêt de la personne de confiance ou la remise systématique d’un livret d’accueil. Dans bien des cas, les lois de 2002 ont été vécues comme des contraintes supplémentaires, même si, dans les faits, ces textes ne comportent que peu de dispositions coercitives hormis la conscience professionnelle : peu de dispositions pénales, peu de dispositifs de recours au profit de l’usager en cas de mauvaise application. En outre, certaines craintes des professionnels ne se sont pas vérifiées : si les droits des usagers sont devenus opposables, ne sont pas apparus pour autant des comportements consuméristes, dénaturant l’essence de la relation entre professionnel et usager. Du point de vue des usagers, les attentes sont encore vives, compte tenu des promesses portées par ces lois. Le rééquilibrage dans la relation entre professionnels et usagers ne s’est pas complètement réalisé. Les espaces d’expression dévolus aux usagers fonctionnent de façon formelle. Pourtant, leur parole n’est pas nécessairement prise en compte alors que l’esprit de la loi le prévoirait. Si les CVS concrétisent davantage cette ambition, de par leur compétence touchant les sujets de la vie quotidienne et la présence importante des usagers en leur sein, les CRUQPEC en revanche, dont les missions restent floues et où les représentants d’usagers sont minoritaires, relayent plus difficilement leur parole et influent assez peu sur la politique des établissements. La question des droits des usagers est devenue incontournable depuis qu’elle a pris force de loi. Néanmoins, l’émergence d’une “démocratie sanitaire” ou “sociale” telle que souhaitée par le texte est encore en devenir, les usagers comme les professionnels peinent encore à se positionner face à certaines exigences. Une application des lois de 2002 en plus grande conformité à leur esprit ne pourra être envisagée qu’à condition qu’usagers et professionnels puissent disposer des moyens de véritablement se les approprier. Julien Von Raesfeldt, responsable du service des hospitalisations et relations avec les usagers, CH Saint Jean de Dieu En savoir plus sur les droits des usagers : http://www.sante.gouv. fr/espace-droits-des-usagers La reconnaissance du handicap psychique La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées vient compléter les lois de 2002 en reconnaissant la notion de handicap psychique. L’objectif d’autonomie et d’accession à la vie ordinaire est au cœur de cette loi. Il s’agit désormais pour les institutions et les acteurs des champs sanitaires, médico-sociaux, sociaux et éducatifs de construire avec l’usager un projet de vie et un parcours de soin qui lui permette de “vivre avec” ce handicap psychique. 13 Objectifs D r o i t s us a g ers 2 0 1 3 L’usager : partie prenante de son parcours Les usagers ont plus de droits depuis onze ans. Il faut néanmoins aller plus loin. Les lois du 2 janvier et du 4 mars 2002 reconnaissent à l’usager des droits individuels (information éclairée, confidentialité et dignité, participation à la décision concernant sa prise en charge…) et des droits collectifs (représentation au sein d’instances politiques et de décision). Ces lois ont permis une meilleure représentation des usagers et de leurs proches dans les institutions sanitaires et médico-sociales ainsi qu’une meilleure implication comme acteurs du soin. Si l’on peut se réjouir de ces évolutions positives, il faut encore aller plus loin. L’interaction avec les bénéficiaires est en effet trop souvent limitée à apporter un service le plus professionnel possible. Des alliés des professionnels de prise en charge de qualité et de mieuxêtre “dedans” mais aussi “en dehors” de l’établissement de soins ou médico-social. Les besoins des usagers évoluent. Ils aspirent à davantage d’autonomie et à une plus grande implication dans leur prise en charge. Ils peuvent d’ailleurs accéder à des informations sur leur pathologie, handicap et leur traitement au-delà de la communication faite par les professionnels. L’ARHM se doit de répondre à cette demande exprimée et d’interroger ses pratiques. Elle se doit d’accompagner, voire d’anticiper ces changements, sans quoi elle risque d’être en décalage avec les besoins et les aspirations des bénéficiaires et l’adaptation et la qualité de l’accompagnement qu’elle leur apporte. Il n’y a pas de démocratie sanitaire ou sociale sans l’implication de tous. Tous c’est-à-dire les organes de gouvernance, les pouvoirs publics, les professionnels, les © Anny Dulac Cela pose une question d’ordre éthique car la participation de l’usager est une exigence de démocratie interne et de reconnaissance de l’individu bénéficiaire dans sa dignité. Il y a également un enjeu pratique. En effet, la préoccupation de la qualité du service rendu doit conduire à une participation active de l’usager. C’est pourquoi, un travail de sensibilisation, de communication et d’éducation doit être développé afin de permettre à l’usager et à ses proches d’être en position d’acteurs. Les Groupes d’Entraide Mutuelles (GEM) ou encore le partenariat avec l’Unafam promeuvent l’autonomie des usagers et l’implication de leurs proches dans le processus de rétablissement. Les usagers et leurs proches constituent donc des alliés des professionnels dans un objectif 14 des partenaires, les usagers et leurs proches. Cette implication est bien entendu à différents niveaux, que ce soit décisionnel, organisationnel ou mise en œuvre. Vis-à-vis des usagers, l’engagement de l’ARHM, en tant qu’association gestionnaire d’établissements sanitaires et médico-sociaux, est de mettre en œuvre les conditions pour développer leur implication. Plusieurs pistes sont évoquées dans ce numéro spécial Usagers. Il n’existe pas de modèles. A chacun d’inventer et de créer les conditions pour que l’usager puisse exercer sa citoyenneté. Jacques Marescaux, directeur général de l’ARHM Rendez-vous : 31 mai et 1er juin 2013 à Strasbourg. Journées européennes d’étude organisées par la Fnapsy. “La place des usagers en Europe”. Cette brochure dédiée aux droits des usagers est le résultat d’un travail collectif qui a associé les professionnels et administrateurs de l’ARHM ainsi que les représentants d’usagers et de familles d’usagers. Nous souhaitons vivement les remercier pour leur contribution et leur engagement 290, route de Vienne B.P. 8252 - 69355 Lyon Cedex 08 Tél. : 04 37 90 10 08 www.arhm.fr Création : Scriptum 04/2013 - Crédit photos : pour la couverture : lil_22 / Fotolia.com, Anny Dulac, Scriptum, Fotolia.com / Africa Studio, tearoad - Impression : imprimerie Valley. sans faille dans ce travail.