Correction – On sait que K/Qest galoisienne depuis la question 1, en
particulier c’est une extension normale, donc φ(K) = K. Il faut montrer
que φ(√α)∈L. Or
φ(√α)2=φ(α) = g(α),
où on a noté gpour la restriction de φàK, de sorte que g∈Gal(K/Q).
D’après la question précédente :
φ(√α)2=αx2,
ce qui montre que φ(√α)est l’une des deux racines carrées de αx2,
donc ±x√α∈L(puisque x∈K).
Ceci montre bien que φ(L)⊂Let donc que φ(L) = Lpour des raisons de
dimension (φétant injective comme tout homomorphisme de corps). D’après
une caractérisation des extensions normales, on en déduit que L/Qest nor-
male, et donc galoisienne (caractéristique 0).
4. On appelle ˜σet ˜τdes éléments de Gal(L/Q)dont les restrictions à Ksont σet τ
respectivement.
(a) Montrer que ˜σet ˜τsont d’ordre 2.
(b) Montrer que ˜σ˜τ˜σ˜τn’est pas l’identité.
Correction –Note : on va répondre à ces deux questions en utilisant le
fait que, en traitant la question 2, on a trouvé une valeur de xexplicite dans
chaque cas. Si on a été obligé d’admettre le résultat de la question 2, alors
on connait la valeur de x2, et donc celle de xau signe près, ce qui ne change
rien dans la suite.
(a) Commençons par ˜τ. On a τ(α) = α(c’est-à-dire que le xvaut 1dans le
cas de τ, si on veut). Avec le même calcul que dans la question précédente
(que l’on fait ici si on n’a pas fait la question précédente), avec ˜τqui joue
le role de φ, on voit que ˜τ(√α) = ±√α. Donc ˜τ2(√α) = ±˜τ(√α) =
(±1)2√α=√α. Par ailleurs ˜τ2fixe tous les éléments de Kcar τ2=I, donc
finalement ˜τ2=I.
Pour ˜σ, l’idée est la même. On a vu que σ(α) = α√11
α2
, donc x=√11
α
ici. On en tire par le même raisonnement que ˜σ(√α) = ±x√α=±√11
√α. Du
coup
˜σ2(√α) = ±√11
˜σ(√α)= (±1)2√11
√α×α
√11 =√α .
On en conclut encore que ˜σ2=I.
(b) Voyons l’effet de l’élément proposé sur √α. On a donc ˜τ(√α) = ε1√α
et ˜σ(√α) = ε2√11
√αavec εi=±1. Donc ˜σ˜τ(√α) = ε1ε2√11
√α. Appliquons
encore ˜τpour obtenir −ε2
1ε2√11
√α, puisque τ(√11) = −√11. Finalement, on
applique une dernière fois ˜σet on se retrouve avec −ε2
1ε2
2√α=−√α.
Ainsi l’élément ˜σ˜τ˜σ˜τne fixe pas √α, ce n’est donc pas l’identité.
5. Montrer que Gal(L/Q)est un groupe non-abélien d’ordre 8.
Correction – On sait maintenant que ˜σ= ˜σ−1et pareil pour τpar le (a)
de la question 4, donc ˜σ˜τ˜σ˜τ= ˜σ˜τ˜σ−1˜τ−1est le « commutateur » de ˜σet ˜τ;
pas besoin de connaître cette expression pour réaliser que, d’après le (b) de
la question 4, cet élément n’est pas trivial et donc ˜σet ˜τne commutent pas.
Donc Gal(L/Q)n’est pas abélien.
En particulier L6=K(le contraire aurait été franchement décevant),
puisque Gal(K/Q)est abélien. On en tire [L:K]=2puisque √αest
racine de X2−α∈K[X]. Finalement [L:Q]=[L:K][K:Q]=8, et c’est
aussi l’ordre de Gal(L/Q).
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