Date : 29/02/2016
Heure : 12:48:13
Journaliste : Félix Franck
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Pays : France
Dynamisme : 8
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Certaines HE, à des degrés divers, peuvent avoir une action irritante sur la peau et les muqueuses.
Certaines sont très irritantes. "On ne doit pas les appliquer pures sur la peau. Il faudra obligatoirement les
diluer avec une huile végétale, un gel d'aloe vera ou autre", précise Alina Moyon.
C'est le cas de toute la classe des HE à phénols aromatiques.
Exemples : Clou de girofle (Eugenia caryophyllata), Feuille de cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum),
Origan (Origanum compactum).
C'est le cas également des aldéhydes aromatiques.
Exemples : Écorce de cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum zeylanicum), Cannelle de Chine
(Cinnamomum cassia).
D'autres présentent une dermocausticité plus légère, comme les aldéhydes terpéniques.
Exemples : Litsée citronnée (Litsea citrata), Verveine citronnée (Lippia citriodora), Eucalyptus citronné
(Eucalyptus citriodora).
Certaines molécules ont une toxicité pour le système nerveux qui peut aller jusqu'à provoquer des convulsions.
C'est le cas de la classe des cétones. C'est pour cette raison, par exemple, qu'on évitera de les utiliser en
diffusion dans l'air.
"Certaines cétones monoterpéniques sont fortement neurotoxiques. On ne les donnera jamais en dessous
de 7 ans, à la femme enceinte allaitante, aux personnes âgées ou à des personnes ayant des antécédents
de convulsions", avertit Alina Moyon.
Exemples : Menthe poivrée (Mentha piperita), Menthe des champs (Mentha arvensis), Eucalyptus mentholé
(Eucalyptus dives), Romarin officinal à camphre (Rosmarinus officinalis camphoriferum) qui, par ailleurs, "est
souvent utilisé avec raison par les sportifs pour la préparation à l'effort, contre les courbatures ou pour la
récupération."
Il existe également des cétones peu neurotoxiques. "Il faut juste veiller à ne pas les utiliser en grandes
quantités."
Exemples : Lavande aspic (Lavandula latifolia), Hélichryse italienne (Helichrysum italicum) "qu'il ne faut pas
avoir peur d'utiliser contre les coups, les bleus à tous les niveaux : sur la peau ou à l'âme".
La photosensibilisation fait également partie des effets indésirables possibles. "Elle peut être cumulé avec une
phototoxicité, un risque accru d'apparition des cancers de la peau si utilisation sur le long terme. En pratique,
le jour de l'application de ces HE, il ne faut pas s'exposer au soleil ou aux UV. Il suffit de se protéger avec
des vêtements ou un écran solaire."
Exemples : Verveine citronnée (Lippia citriodora), Zeste de bergamote (Citrus aurantium ssp. bergamia),
Angélique (Angelica archangelica), Zeste de citron (Citrus limon), Zeste de pamplemousse (Citrus paradisii).
"Le problème, c'est que les tests officiels sont faits avec des molécules isolées. Or dans une HE il y a des
centaines de molécules et l'action allergisante est tempérée par la présence des autres molécules." Pourtant
la réglementation européenne oblige, à chaque fois qu'il y a dans un produit une molécule allergisante, de le
marquer sur l'étiquette. Mais, selon Alina Moyon, "dans les faits il n'y a pas beaucoup d'allergies".
Le limonène qu'on trouve dans beaucoup d'HE serait potentiellement allergisant et éventuellement : linalol,
citronellol, géraniol, benzoate de benzyle, citral.