Huiles essentielles : connaître les effets secondaires

Date : 29/02/2016
Heure : 12:48:13
Journaliste : Félix Franck
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Pays : France
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Huiles essentielles : connaître les effets secondaires
L'aromathérapie n'est pas une médecine douce, c'est du reste la raison de son efficacité ! Les huiles
essentielles renferment des substances actives dont certaines peuvent avoir des effets indésirables. Il est
important de les connaître pour prendre les quelques précautions qui s'imposent.
"Quand on veut utiliser une huile essentielle, la première chose à faire c'est de regarder précisément la liste
des composants, les indications et contre-indications... On lit bien la notice des médicaments allopathiques,
je ne vois pas pourquoi on ne lirait pas attentivement la fiche technique d'une huile essentielle !", conseille
Alina Moyon*, docteur en pharmacie.
Une huile essentielle (HE) est issue d'une plante composée d'un cocktail de molécules spécifique. C'est ce
qu'on appelle son type chimique ou chémotype. Il est donc important de savoir quels sont les ingrédients du
cocktail ! (Voir encadré)
En savoir plus Principales familles biochimiques et chémotype
Principales familles biochimiques
- Les acides : formique, acétique, angélique, benzoïque, salicylique…
- Les alcools : monoterpénols, diterpénols, sesquiterpénols…
- Les aldéhydes terpéniques ou aromatiques : citral, citronnellal, aldéhyde cinnamique, salicylique ou
cuminique…
- Les cétones : monocétones, dicétones, cétones monoterpéniques, non terpéniques, acycliques, mono ou
bicycliques…
- Les composés hydrocarbonés : terpènes et hydrocarbures non terpéniques…
- Les coumarines : ombelliférone, psoralène ou bergaptène…
- Les esters terpéniques et non terpéniques : acétate de linalyne ou d'eugényle, salicylate de méthyl……
- Les éther-oxydes : myristicine, apiole…
- Les lactones : Santalolactone, Népétalactone, Alantolactone ou Massoïalactone…
- Les oxydes : 1-8 cinéole, monoxydes monoterpéniques ou furaniques, dioxydes monoterpéniques ou
sesquiterpéniques…
- Les phénols : carvacrol, thymol ou eugénol…
Chémotype
La cocktail de ces molécules constitue le type chimique ou chémotype d'une HE.
Ce chémotype peut varier considérablement pour une même plante, selon la variété.
L'exemple de l'absinthe est souvent cité par les aromathérapeutes : fléau du 19e siècle, la boisson était
fabriquée à partir d'une plante cultivée en région parisienne à haute teneur en thuyone, une substance
neurotoxique, mortelle à haute dose. On s'est aperçu que la variété d'absinthe cultivée dans la région de
Grasse, sur la plateau de Caussols, en contenait très peu et ne présentait donc pas de toxicité**.
D'où l'importance de connaître le nom botanique exact (en latin) de la plante d'où est extraite l'HE !
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Certaines HE, à des degrés divers, peuvent avoir une action irritante sur la peau et les muqueuses.
Certaines sont très irritantes. "On ne doit pas les appliquer pures sur la peau. Il faudra obligatoirement les
diluer avec une huile végétale, un gel d'aloe vera ou autre", précise Alina Moyon.
C'est le cas de toute la classe des HE à phénols aromatiques.
Exemples : Clou de girofle (Eugenia caryophyllata), Feuille de cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum),
Origan (Origanum compactum).
C'est le cas également des aldéhydes aromatiques.
Exemples : Écorce de cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum zeylanicum), Cannelle de Chine
(Cinnamomum cassia).
D'autres présentent une dermocausticité plus légère, comme les aldéhydes terpéniques.
Exemples : Litsée citronnée (Litsea citrata), Verveine citronnée (Lippia citriodora), Eucalyptus citronné
(Eucalyptus citriodora).
Certaines molécules ont une toxicité pour le système nerveux qui peut aller jusqu'à provoquer des convulsions.
C'est le cas de la classe des cétones. C'est pour cette raison, par exemple, qu'on évitera de les utiliser en
diffusion dans l'air.
"Certaines cétones monoterpéniques sont fortement neurotoxiques. On ne les donnera jamais en dessous
de 7 ans, à la femme enceinte allaitante, aux personnes âgées ou à des personnes ayant des antécédents
de convulsions", avertit Alina Moyon.
Exemples : Menthe poivrée (Mentha piperita), Menthe des champs (Mentha arvensis), Eucalyptus mentholé
(Eucalyptus dives), Romarin officinal à camphre (Rosmarinus officinalis camphoriferum) qui, par ailleurs, "est
souvent utilisé avec raison par les sportifs pour la préparation à l'effort, contre les courbatures ou pour la
récupération."
Il existe également des cétones peu neurotoxiques. "Il faut juste veiller à ne pas les utiliser en grandes
quantités."
Exemples : Lavande aspic (Lavandula latifolia), Hélichryse italienne (Helichrysum italicum) "qu'il ne faut pas
avoir peur d'utiliser contre les coups, les bleus à tous les niveaux : sur la peau ou à l'âme".
La photosensibilisation fait également partie des effets indésirables possibles. "Elle peut être cumulé avec une
phototoxicité, un risque accru d'apparition des cancers de la peau si utilisation sur le long terme. En pratique,
le jour de l'application de ces HE, il ne faut pas s'exposer au soleil ou aux UV. Il suffit de se protéger avec
des vêtements ou un écran solaire."
Exemples : Verveine citronnée (Lippia citriodora), Zeste de bergamote (Citrus aurantium ssp. bergamia),
Angélique (Angelica archangelica), Zeste de citron (Citrus limon), Zeste de pamplemousse (Citrus paradisii).
"Le problème, c'est que les tests officiels sont faits avec des molécules isolées. Or dans une HE il y a des
centaines de molécules et l'action allergisante est tempérée par la présence des autres molécules." Pourtant
la réglementation européenne oblige, à chaque fois qu'il y a dans un produit une molécule allergisante, de le
marquer sur l'étiquette. Mais, selon Alina Moyon, "dans les faits il n'y a pas beaucoup d'allergies".
Le limonène qu'on trouve dans beaucoup d'HE serait potentiellement allergisant et éventuellement : linalol,
citronellol, géraniol, benzoate de benzyle, citral.
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"Les effets allergisants sont très variables selon les individus c'est pourquoi on conseille chez les personnes
qui ont de l'eczéma ou de l'asthme de faire un test dans le pli du coude et de le refaire le lendemain."
À forte dose et/ou sur le long terme une HE comme le Genévrier commun (Juniperus communis) peut avoir
une toxicité au niveau des reins.
D'autres peuvent être toxiques pour le foie.
Exemples : Thym (Thymus vulgaris), de Sarriette des Montagnes (Satureija montana)**.
D'autres encore peuvent avoir une action abortive.
Exemples : Armoise herbe blanche à tujone (Artemisia herba alba thujonifera), Cèdre de l'Atlas (Cedrus
atlanticus), Persil (Petroselinum sativum)**.
"Les monoterpènes sont cortisone-like, ils vont avoir une activité similaire à celle de la cortisone secrétée
naturellement par l'organisme", ajoute Alina Moyon.
Exemples : Épinette noire (Picea mariana), Pin sylvestre (Pinus sylvestris).
"Les molécules de la classe des coumarines, si on les applique de façon régulière sur la peau, peuvent avoir
des interactions avec les anticoagulants. C'est le cas par exemple de la famille des citrons et de l'Estragon
(Artemisia dracunculus)."
On peut minimiser les effets indésirables en étant attentif à la qualité de l'HE. "Certaines grandes marques
enlèvent ou rajoutent des molécules pour entrer dans certains cahiers des charges. C'est avec ce type d'HE
qu'on peut avoir le plus d'effets secondaires ou d'interactions. Avec celles de belle qualité, les risques sont
nettement diminués."
Ça vaut donc la peine de dépenser un peu plus.
Alors quelle marque choisir ? Pour le top niveau, Alina Moyon conseille : Astérale, Vitalba, Lueurs du sud,
Myrtéa (Oshadi).
Pour l'usage courant, avec un bon rapport qualité-prix, elle recommande : Pranarom, Revelessence.
*Co-auteur avec Jean-Claude Rodet de : Les interactions médicamenteuses, Guide d'information sur les
actions des médicaments entre eux, avec l'alimentation, les plantes et les produits de santé naturelle, éditions
du Dauphin.
Sources complémentaires :
**Traité approfondi de phyto-aromathérapie, Hervé Staub, Lily Bayer, éditions Grancher
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