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CNC - Rapport du groupe de travail sur le modèle économique du cinéma numérique 3
I. Introduction
En septembre 2007, le Centre national de la cinématographie a constitué un groupe de travail sur
l’économie de la projection numérique en salles de cinéma. La présidence de ce groupe a été
confiée à Monsieur Philippe Levrier, Président de France Télé Numérique et Président de la
commission d’aide sélective à la création et à la modernisation des salles du CNC. Ce groupe de
travail était composé :
- pour la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF), de Jean Labé, Jean-Pierre
Decrette, Richard Patry, Stéphane Landfried et Marc-Olivier Sebbag ;
- pour la Fédération Nationale des distributeurs de Films (FNDF), de Victor Hadida et Antoine
Virenque ;
- pour Distributeurs Indépendants Réunis Européens (DIRE), de Carole Scotta, Martin Bidou et
Anne Pouliquen ;
- pour le CNC, de Olivier Wotling, Valérie Lépine-Karnik, Hugues Becquart, Nicole Delaunay,
Lionel Bertinet, Benoît Danard, Caroline Jeanneau, Antoine Trotet et Sophie Jardillier.
Dans le cadre de ses travaux, le groupe a examiné les conditions économiques d’introduction de la
projection numérique en salles sur le marché français de l’exploitation cinématographique. Plus
particulièrement, il a cherché à examiner les conditions de financement de cette évolution. Pour
cela, il a procédé à l’évaluation des besoins de financement en fonction des éléments de coûts
induits par la mise en œuvre de la projection numérique, dans la limite d’une valorisation
suffisamment précise de ces coûts. Ces évaluations, validées tant par les représentants des
distributeurs que par ceux des exploitants, constituent le socle à partir duquel pourront être
poursuivis les travaux de simulation afin de déterminer des solutions de financement.
A la demande du groupe de travail, le service des statistiques du CNC a développé un outil de
simulation économique des conditions de financement de la projection numérique en salles. La
construction de ce modèle a été réalisée en collaboration avec le groupe de travail. Ce modèle
présente différents scénarios à partir d’une situation à un instant donné, en considérant que toutes
les salles sont équipées et que tous les films sont disponibles en numérique. Cette approche
statique ne permet pas de prendre en compte les coûts et économies véritablement générées en
raison de la durée de la phase de transition. Toutefois, cet outil a permis d’envisager et d’examiner
de multiples simulations en fonction de différentes hypothèses de coûts et de scénarios de
contributions des acteurs du marché. L’ensemble des paramètres et hypothèses figurant dans les
simulations a été validé par les membres du groupe de travail.
L’ensemble des travaux a été mené en considérant que le cadre contractuel et juridique régissant
les relations entre distributeurs et exploitants ne doit pas être modifié par la transition numérique,
garantissant ainsi le maintien de la liberté et la diversité de programmation.
Ce rapport présente les résultats des travaux de ce groupe et plus particulièrement l’identification
des coûts de la projection numérique et leur valorisation, le fonctionnement de l’outil de simulation
économique et des exemples de résultats.
Avertissement
A l’issue de ses travaux, le groupe de travail ne favorise aucun modèle économique ni
aucun scénario pour l’introduction de la projection numérique en salles. Il ne formule pas
de préconisation particulière. Ainsi, figurent dans ce rapport certains exemples de modèles
économiques sans, pour autant, que leur faisabilité et leur validité pratique n’aient été
examinées par le groupe de travail, puisque la question des financements, notamment des
financements complémentaires adaptés à ces modèles, fera l’objet d’une prochaine étape
de concertation avec les professionnels (cf. page 34). Les résultats de ces simulations sont
donnés à titre d’exemples et ne traduisent en aucun cas des propositions ou orientations
du groupe de travail. Il convient également de signaler que les résultats des simulations
présentés s’appuient sur des hypothèses de coûts et des choix méthodologiques, et donc
qu’ils ne peuvent être appréhendés comme des valeurs certaines.