Economie 2 2016-2017

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ECONOMIE GENERALE 2
IUT TC Montpellier
2016 / 2017
Laurent Granier
[email protected]
1
OBJECTIFS
• Visualiser
les flux économiques
• Appréhender
• Evaluer
les grandes questions macroéconomiques
les enjeux de politique économique
• Comprendre
les problématiques actuelles des échanges
internationaux
2
PLAN DU COURS
1. La comptabilité nationale
2. Notions de macroéconomie
3. Notions d’économie internationale
3
ORGANISATION DU COURS
• Diaporama
disponible sur l’ENT
• Peu
de prises de notes : écouter, poser des questions,
comprendre et annoter quelques informations pour retrouver
le raisonnement
• Interrogation
écrite au cours du semestre (exercice ou
petites questions de cours)
• Examen
final en fin de semestre : a priori QCM et questions
de cours (informations supplémentaires par la suite)
4
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
• Economie
générale :
ème
- J. E. Stiglitz , C. Walsh et J-D. Lafay. Principes d’économie moderne, 3
Boeck, 2011.
édition, De
ème
- D. Calmels et E. Maurus. IUT L’essentiel du cours Economie DUT GEA et TC, 2
édition, Nathan, 2012.
• Macroéconomie :
- G. Abraham-Frois. La macroéconomie en l’an 2000, Revue économique, vol. 52, n
°3, 2001.
- G. N. Mankiw. Macroéconomie, 3
• Economie
ème
édition, De Boeck, 2003.
internationale :
- P. Krugman, M. Obstfeld, M. Melitz, G. Capelle-Blancard et M. Crozet. Economie
ème
Internationale, 9 édition Brochet, 2012.
5
PARTIE 1 : LA COMPTABILITÉ
NATIONALE
6
PLAN
1. La comptabilité nationale et le circuit économique (Rappel)
2. Les principales opérations économiques
3. Les comptes intégrés des secteurs institutionnels
4. Le tableau économique d’ensemble et les agrégats
5. Revenus, patrimoine et inégalités
7
CHAPITRE 1 : LA
COMPTABILITÉ NATIONALE
ET LE CIRCUIT ÉCONOMIQUE
8
PLAN
1. La comptabilité nationale : le cadre national de l’économie
• Mesure
la richesse d’un pays à travers un cadre comptable qui enregistre les
flux monétaires entre agents économiques
• Permet le calcul des principales grandeurs économiques comme le PIB (Produit
Intérieur Brut) ou le RNB (Revenu National Brut)
2. Le circuit, représentation simplifiée de l’activité économique
• Outil privilégié de cette comptabilité
• Propose
une représentation schématique de la circulation de cette richesse
entre les acteurs de l’économie
9
1. La comptabilité nationale : le cadre national de l’économie
A. Historique
•
La nécessité de la compta. nat. apparaît dans les années de crise traversées par
le monde entre 1930 et 1950
•
La grande dépression (début des 30’s), la diffusion des idées keynésienne et la
reconstruction donnent une grande importance à l’Etat (pays industrialisés)
•
Les pouvoirs publics ont besoin de statistiques et d’un cadre comptable solide
pour justifier leurs mesures économiques
•
Premier système de compta. nat. en 1953 sous la direction de l’ONU
•
La France développe son système puis se rallie aux pays anglo-saxons en 1976
avec le système élargi de comptabilité nationale (SECN)
•
En 1995 est mis en place un système européen de comptabilité (SEC 95) :
harmonisation plus aboutie des comptes des pays de l’UE
10
1. La comptabilité nationale : le cadre national de l’économie
B. Cadre spatial de la comptabilité nationale
•
La compta. nat. décrit l’éco nationale délimitée selon 1 critère de résidence (INSEE) :
« toutes les unités économiques qui ont un centre d’intérêt sur le territoire
économique »
•
Ce territoire comprend la métropole et les DOM depuis 1995 mais pas les TOM qui
font partie du reste du monde (RDM)
•
Le caractère de résident s’applique :
•
•
aux personnes physiques françaises ou non qui ont leur domicile principal en France
depuis au moins 1 an
•
aux personnes morales françaises ou non situées en France depuis au moins 1 an :
unités de production installées qui exercent des activités économiques sur le territoire
Notion de territorialité fondamentale : délimite le champ du calcul du PIB
11
1. La comptabilité nationale : le cadre national de l’économie
C. Les secteurs institutionnels
•
La comptabilité nationale classe les agents économiques en 5 secteurs
institutionnels résidents caractérisés par des comportements homogènes
•
On y ajoute le reste du monde (RDM) qui regroupe toutes les unités non
résidentes
•
Chaque secteur se caractérise par une fonction et des ressources
principales
12
1. La comptabilité nationale : le cadre national de l’économie
C. Les secteurs institutionnels
Secteurs
institutionnels
Fonction
principale
Ressources
principales
Exemple
Sociétés non
financières (SNF)
Produire des biens et des
services marchands non
financiers
Produit de la vente
Toutes les entreprises publiques et privées
non financières et non individuelles (SNCF,
IBM France, Renault...)
Sociétés financières
(SF)
Financer, c’est-à-dire assurer
l’intermédiation entre prêteurs
et emprunteurs, et assurer,
c’est-à-dire couvrir les agents
économiques contre les
risques éventuels
Dépôts collectés et primes
d’assurance
Les institutions financières (Banque de
France, banques commerciales,
intermédiaires et auxiliaires financiers) et les
sociétés d’assurances (mutuelles comprises)
Ménages
(entrepreneurs
individuels (EI)
compris)
Consommer ou produire
(pour les EI) des biens et
services marchands
Rémunération du travail, du
capital et de la terre, transferts
sociaux ou produits de la vente
pour les EI
Toutes les personnes vivant sous un même
toit, avec ou sans lien de parenté
Les EI (artisans, commerçants, professions
libérales...) dont le patrimoine est confondu
avec celui de l’exploitant
Administrations
publiques (APU)
Produire des services non
marchands et redistribuer les
revenus primaires
Prélèvements obligatoires, taxes
(impôts et cotisations sociales)
On distingue :
- Les APUC (centrales) : Etat, Universités,
Pôle emploi...
- Les APUL (locales) : collectivités locales,
organismes de sécurité sociales
Institutions sans but
lucratif au service
des ménages
(ISBLSM)
Produire des services non
marchands pour leurs
membres ou pour une partie
de la collectivité
Versements volontaires de leurs
membres, subventions publiques
Associations, partis politiques, syndicats,
ONG...
Pas de ressources propres
13
Tous les agents non résidents exerçant des
activités avec les résidents (importations,
exportations, intérêts versés et reçus...)
Reste du monde
(RDM)
Pas de fonction propre
2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie
A. Un circuit entre deux secteurs institutionnels
a) Définition :
•
Echange entre producteurs et consommateurs
•
Origine de l’activité économique : production de B & S qui fournit un
revenu lorsqu’elle est vendue sur un marché
•
Le fruit de la vente permet ensuite de rémunérer les agents qui ont
contribué à cette production (salariés par exemple)
•
La distribution de revenus permet la consommation de B & S
•
Cette consommation alimentera une nouvelle production
14
2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie
A. Un circuit entre deux secteurs institutionnels
a) Définition :
Soit une production de 1 000 entièrement distribuée aux ménages sous forme
de salaires. Les ménages consomment tout le revenu
Production des SNF
(P = 1 000)
Revenu des ménages
(R = salaires = 1 000)
Dépenses des ménages
(D = consommation = 1 000)
b) Condition d’équilibre du circuit :
Le circuit est « bouclé » si P = R = D. Le revenu est entièrement consommé.
La dépense est donc constituée de la seule consommation
15
2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie
B. Un circuit entre plusieurs secteurs
a) L’épargne et l’investissement :
• Tout le produit de la vente des entreprises était distribué en salaires aux
ménages, lesquels consommaient tout leur revenu. On peut affiner le circuit et
le rendre plus réaliste (et plus complexe)
• Une partie du revenu des entreprises sert à rémunérer l’Etat (impôts), les
banques (intérêts) ou les actionnaires (dividendes).
La somme restante est le revenu disponible des entreprises, ou épargne, qui
permet de financer des investissements (biens durables pour une production
future)
• Les ménages utilisent aussi leurs revenus pour payer leurs impôts, les
assurances et banques, les ISBLSM...
Le revenu disponible des ménages se partage entre consommation et épargne
auprès des banques ou des marchés financiers. Cette épargne finance les
investissements des secteurs institutionnels
16
2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie
B. Un circuit entre plusieurs secteurs
b) Définition :
Soit une production de 1000 entièrement distribuée sous forme de revenus (R) à
tous les secteurs (ménages, Etat, entreprises...). Le revenu est utilisé ainsi : 800 de
consommation (C) et 200 d’épargne (S). L’épargne sert à financer l’investissement (I)
qui est donc aussi de 200. La dépense totale (D) des secteurs est composée des
biens de consommation et d’investissement achetés sur le marché
Production des secteurs
(P = 1 000)
Revenu distribué à l’ensemble
des secteurs
(R = 1 000 = 800 (C) + 200 (S))
Dépenses des secteurs
(D = 1 000 = 800 (C) + 200 (I))
17
2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie
B. Un circuit entre plusieurs secteurs
c) Les conditions d’équilibre du circuit :
On a toujours P = R = D. La prise en compte de l’épargne et de l’investissement
conduit à écrire :
P=R=C+S=D=C+I
Ce qui conduit à dire que :
C+S=C+I
Le circuit est « bouclé » si l’épargne finance en totalité l’investissement
P = 1 000 = R = 800 + 200 = D = 800 + 200
Le montant de l’épargne est égal à celui de l’investissement
18
2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie
C. Un circuit ouvert sur l’extérieur
a) Définition :
On peut considérer qu’une nation n’est pas en autarcie : elle a des relations
avec le reste du monde
• Les B & S consommés peuvent être d’origine étrangère : il s’agit d’une
importation (M) qui procure du revenu au RDM
• La vente de B & S nationaux peut aussi être réalisée à l’étranger : il
s’agit d’une exportation (X).
• Les importations réduisent le revenu national puisque ce revenu fuit
vers l’étranger
• Les exportations vont accroître le revenu national puisque c’est le RDM
qui achète des produits nationaux
19
2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie
C. Un circuit ouvert sur l’extérieur
a) Définition :
Reprenons les données précédentes en ajoutant le montant des importations
(M = 500) et des exportations (X = 500)
Production nationale
(PN = 1 000)
Revenu national
(RN = 1000 = 800 (C) + 200 (S))
Dépenses des secteurs
(D = 1000 = 800 (C) + 200 (I) + 500 (X) - 500 (M))
20
2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie
C. Un circuit ouvert sur l’extérieur
b) Les conditions d’équilibre du circuit :
PN (production nationale)
= RN (revenu national = C + S)
= DN (dépense nationale = C + I + X (dépense étrangère en produits nationaux) - M
(dépense nationale en produits étrangers))
On en déduit que :
C+S=C+I+X-M
Ce qui conduit à dire que :
S-I=X-M
Il y a équilibre si S = I et X = M.
Si au contraire X > M, alors S > I. Et si X < M, alors S < I
• Un excédent national se traduit par un excès d’épargne sur l’investissement national
• Un déficit commercial se traduit par un excédent d’investissement sur l’épargne nationale
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Exercice
Soit une économie composée de quatre secteurs institutionnels : SNF,
APU, ménages et RDM.
On dispose des données suivantes en € : la production des SNF est de 5
000, entièrement distribuée sous forme de revenus (salaires et profits)
aux ménages. Les SNF achètent des machines à d’autres entreprises pour
380.
L’Etat prélève des impôts aux ménages pour 200, paye ses fonctionnaires
pour un montant de 100 et investit auprès des SNF pour 200.
Les ménages consomment 80 % de leur revenu disponible. Les
exportations sont de 1 500 et les importations de 1 000.
1) Prouver que :
PN (production nationale) = RN (revenu national) = DN (dépense
nationale)
2) Commenter.
22
Exercice (correction)
1) La production nationale est donnée par la production des SNF.
PN = 5 000
Comme RN = C + S, il s’agit de calculer l’épargne des trois secteurs nationaux :
Epargne des ménages : Revenu dispo. - Consommation = (5 000 + 100 - 200) - 3 920 = 980.
C’est le revenu après impôt auquel on retranche la consommation (80 % consommés =
3920).
Epargne des entreprises : Revenu dispo. - dépenses = (5 000 - 5 000) - 0 = 0.
Epargne des APU : Revenu dispo. - dépenses = (200 - 100) - 0 = 100 (impôts reçus traitements versés)
Donc RN = C + S = 3 920 + (980 + 0 + 100 ) = 5 000
DN = C + I + (X - M) = 3 920 + (380 + 200) + (1 500 - 1 000) = 5 000
2) On en déduit que S > I et X > M.
S = 1 080 et I = 580 X = 1 500 et M = 1 000.
Un excédent commercial (de 500) conduit à un excès d’épargne nationale sur l’investissement
national (de 500).
23
CHAPITRE 2 : LES PRINCIPALES
OPÉRATIONS ÉCONOMIQUES
24
PLAN
Les secteurs institutionnels réalisent des opérations économiques que l’on
peut représenter par des flux dans un circuit.
Il en existe trois catégories qui permettent de comprendre l’origine, la
répartition, la redistribution et l’utilisation de la richesse.
1. Les opérations sur les produits
2. Les opérations de répartition
3. Les opérations financières
Les dépenses et recettes de chaque secteur permettent de déterminer ceux
qui ont trop dépensé par rapport à leurs revenus et qui cherchent un
financement auprès de ceux qui ont moins dépensé par rapport à leurs
revenus
25
1. Les opérations sur les produits
Décrivent l’origine des B & S disponibles sur le marché intérieur, qu’ils soient
produits en France ou non, et comment ils sont utilisés par les secteurs
institutionnels à des fins de conso. ou d’investissement en France ou non.
Une armoire achetée en France par un ménage français est :
- une dépense de consommation (emploi pour le ménage),
- un revenu pour l’entreprise qui a produit le bien en France (ressource pour
l’entreprise).
A. Les ressources en produits :
Elles viennent de la production réalisée en France (production intérieure), et de
la production réalisée à l’étranger et vendue en France (importations)
26
1. Les opérations sur les produits
A. Les ressources en produits
a) La production intérieure (P) :
Activité d’un secteur institutionnel permettant de fabriquer ou fournir des B &
S en combinant travail et capital :
- Production marchande (PM) : lorsque les B & S fabriqués en France sont
vendus à un prix économiquement significatif (+ de 50 % des coûts de
production).
Ex : N’importe quel bien vendu dans un supermarché par exemple.
- Production non marchande (PNM) : B & S gratuits ou à des prix non
significatifs. Fournis par des admin. publiques et privées dans une logique de
besoins collectifs (éducation, justice, santé…). Ne sont pas vendus sur un
marché et sont évalués à leurs coûts de production : de fonctionnement
(conso. intermédiaires, fonctionnaires…) et d’investissement (bâtiments…)
Ex : Les droits d’inscription universitaires ne couvrent pas les coûts.
27
1. Les opérations sur les produits
A. Les ressources en produits
a) La production intérieure (P) :
- Production pour usage final propre : B & S qu’une unité institutionnelle
produit et conserve pour sa conso. finale ou son investissement.
Ex : l’autoconsommation des jardins potagers, l’occupation d’un logement par le
ménage propriétaire.
b) Les importations de B & S (M) :
Ensemble des B & S fournis par des agents non résidents (RDM) à des agents
résidents, à titre gratuit ou onéreux.
Ex : l’achat d’une machine-outil allemande par une société non financière
installée en France.
28
1. Les opérations sur les produits
B. Les emplois en produits
Décrivent l’utilisation faite de la production intérieure ou des importations :
a) La consommation intermédiaire (CI) :
Mesure la valeur des B & S transformés ou entièrement consommés au cours du
processus de prod°. Tous les secteurs productifs qui transforment de la matière ont
des CI.
Ex : le bois utilisé par une SNF qui produit des tables est une CI.
b) La consommation finale (CF) :
- Des ménages :
B & S marchands et non marchands individualisables achetés aux secteurs
institutionnels qui les ont produits à destination du marché français.
La comptabilité nat. exclut les dépenses pour l’achat d’un logement, d’un terrain ou
d’une oeuvre d’art (capital fixe ou investissement)
29
1. Les opérations sur les produits
B. Les emplois en produits
b) La consommation finale (CF) :
- Des administrations publiques :
Services non marchands à consommation non individualisable : biens collectifs. La conso.
des routes ou d’éclairage public sont des dépenses collectives (impossible d’affecter à un
secteur).
c) La formation brute de capital fixe (FBCF) ou l’investissement :
Actifs fixes corporels (machines-outils, voitures d’entreprise…) ou incorporels (brevets,
logiciels…) acquis pour être utilisés dans pour la production pendant au - 1 an.
Ces actifs fixes perdent chaque année de la valeur en raison de l’usure ou de
l’obsolescence. Comptabilisés en « brut » par la compta. nat. (sans l’obsolescence).
Lorsqu’on la soustrait, on obtient une formation nette de capital fixe (FNCF = FBCF conso. de capital fixe, ou amortissement).
Ex : une machine à 100 000 € amortissable linéairement sur cinq ans perd chaque année
20 % de sa valeur. La compta. nat. n’enregistre que sa valeur brute.
30
1. Les opérations sur les produits
B. Les emplois en produits
d) La variation de stocks (VS) :
Valeur des entrées de produits en stocks - celle des sorties de stocks.
Une VS positive signifie qu’une partie des B & S produits n’a pas encore été
employée en consommation, en investissement ou en exportation. Elle vient
donc augmenter les emplois. Une VS négative viendra diminuer les emplois.
e) Les exportations de biens et services (X) :
Ensemble des B & S fournis par les agents résidents aux non-résidents
(gratuitement ou non).
Ex : Vente de produits de haute couture français à destination des USA.
31
1. Les opérations sur les produits
C. L’équilibre emplois / ressources en produits
Equilibre toujours vérifié puisque constitué à partir d’une logique comptable :
un produit comptabilisé en ressource l’est nécessairement en emploi.
PM (+ TVA) + PNM + M = CI + CF + FBCF + VS + X
Ressources en produits = Emplois en produits
Ex : une voiture vendue sur le marché français peut être française (PM) ou non
(M). Elle est soit achetée par 1 ménage (CF), soit par 1 entreprise (FBCF), soit
stockée (VS), soit exportée (X). Ce n’est jamais une conso. intermédiaire (CI)
pour un secteur producteur car elle n’est ni détruite ni transformée pour
produire autre chose dans l’année.
Remarque : la TVA doit être ajoutée aux ressources car la production est
enregistrée hors TVA (celle-ci n’est pas une recette pour le producteur). En
revanche, elle est incluse dans la conso. finale des ménages.
32
2. Les opérations de répartition
Décrivent la façon dont les revenus de la production sont distribués entre secteurs
institutionnels, RDM compris.
Cette répartition de revenus est dite primaire lorsqu’elle est opérée par les secteurs
producteurs, secondaire lorsque l’Etat intervient pour redistribuer les revenus
primaires des secteurs (transferts sociaux).
A. La répartition primaire :
Décrit la façon dont les revenus de la production sont partagés entre salariés
(rémunérations), Etat (impôts sur la production), actionnaires (dividendes) et
banques (intérêts). Le solde permet d’établir pour chaque secteur un revenu
primaire : « revenu courant avant redistribution »
Ex : les ménages salariés touchent un salaire « brut » qui constitue un revenu
courant et brut avant prélèvement des cotisations sociales et de l’impôt sur le
revenu.
Les revenus primaires de l’ensemble des secteurs constituent le RNB.
33
2. Les opérations de répartition
B. La répartition secondaire
Redistribution du revenu primaire réalisée par l’Etat pour atténuer les inégalités
(dans le partage initial du revenu).
On parle de transferts sociaux pour indiquer que l’Etat prélève une partie du
revenu des uns (impôts sur le revenu, impôts sur les sociétés, cotisations
sociales…) pour augmenter le revenu des autres (prestations sociales).
La somme des revenus secondaires de l’ensemble des secteurs est égale à celle
des revenus primaires (redistribution d’un revenu national déjà constitué).
Ex : les prestations sociales sont les prestations en espèces (indemnités
journalières de sécurité sociale…) ou en nature (prise en charge des soins
médicaux…) que les institutions de protection sociale versent à leurs
bénéficiaires (une des formes de redistribution des revenus).
34
3. Les opérations financières
A l’issue des opérations sur les produits et des opérations de répartition, les
secteurs vont comptabiliser l’ensemble de leurs emplois (dépenses) et de leurs
ressources (revenus).
Certains secteurs auront un besoin de financement (ensemble des emplois
excède l’ensemble des ressources). D’autres auront une capacité de
financement (n’ont pas dépensé toutes leurs ressources).
Les opérations financières décrivent comment les secteurs disposant de
ressources (ACF) vont financer ceux qui cherchent un financement (ABF).
L’échange peut se réaliser directement sur le marché financier : financement
direct.
L’échange peut être réalisé par une banque qui prête une somme placée par un
secteur à un autre secteur en besoin de financement : financement indirect.
35
4. Représentation et comptabilisation des opérations
Les agents réalisent des échanges qui se matérialisent par des flux, càd des
mouvements monétaires mesurés au cours d’une période. Ces flux sont
toujours bilatéraux puisqu’il ne peut exister de circulation de flux monétaires
(un paiement) sans contrepartie réelle (une livraison de B & S).
La comptabilité nationale n’enregistre que le flux financier (monétaire).
A. Représentation graphique :
Les opérations sur les produits font intervenir un secteur et le marché des B &
S.
Les opérations de répartition (en pointillés) sont toujours des échanges de flux
monétaires entre deux secteurs institutionnels.
36
4. Représentation et comptabilisation des opérations
A. Représentation graphique
E
SNF
Rémunérations = 150
R
R
E
PM = 1 000
E
R
Marché des
biens et des
services
X = 200
R
E
RDM
37
Ménages
CF = 800
4. Représentation et comptabilisation des opérations
A. Représentation graphique
L’entreprise qui vend sa production sur un marché voit augmenter son revenu
et la comptabilité enregistrera ce flux comme une ressource (flux entrant dans
le secteur).
La contrepartie est une dépense, ou emploi (flux sortant du secteur) pour le
marché des biens et services. On ne l’enregistre pas directement car ce marché
n’est pas un agent économique mais on retrouvera cette contrepartie à travers
l’emploi en consommation, investissement ou exportation que peuvent en faire
les secteurs institutionnels.
Cette production marchande a pu, par exemple, être consommée par les
ménages (c’est alors un emploi par ce secteur) et achetée à l’étranger, c’est-àdire exportée. Ces deux secteurs enregistrent cette dépense comme un
emploi.
Ex : La rémunération des salariés est un emploi pour les sociétés non
financières (flux sortant) et une ressource pour les ménages (flux entrant).
38
4. Représentation et comptabilisation des opérations
B. Comptabilisation des flux
Par convention, les emplois (flux financiers sortants) apparaissent à gauche du
compte du secteur, les ressources (flux financiers entrants) à droite du compte du
secteur.
a) Opérations sur les produits :
SNF
Emploi
Ressource
P = 1 000
Ménages
Emploi
Ressource
CF = 800
Emploi
Rémunérations = 150
Ressource
Ménages
Emploi
Emploi
X = 200
b) Opérations de répartition :
SNF
RDM
Ressource
Rémunérations = 150
39
Ressource
Exercice
Soit un pays fictif composé de quatre secteurs institutionnels : les sociétés non
financières, les administrations publiques, les ménages (sans entreprise individuelle)
et le reste du monde. On donne les éléments suivants en millions d’€ :
Production marchande des SNF (PM)
6 695
FBCF des SNF
637
Production non marchande (PNM)
1 432
FBCF des APU
192
Salaires bruts versés par les SNF (SB)
2 000
Impôts sur le revenu des SNF (IS)
120
Salaires bruts versés par les APU (SB)
1 000
Prestations sociales (PS)
1 800
Consommations intermédiaires des APU (CI)
405
Impôts sur le revenu des ménages (IR)
1 298
Consommations intermédiaires des SNF (CI)
3 373
Exportations (X)
1 425
Consommation finale des APU (CFI)
1 119
Importations (M)
1 908
Consommation finale des ménages (CFI)
2 884
1) Tracer le schéma des flux économiques
2) Ecrire l’équilibre emplois / ressources
3) Calculer les capacités de financement (CF) et les besoins de financement (BF)
des secteurs institutionnels.
40
CHAPITRE 3 : LES COMPTES
INTÉGRÉS DES SECTEURS
INSTITUTIONNELS
41
PLAN
La comptabilité nationale établit pour chaque secteur une capacité ou un besoin
de financement.
Avant de calculer ce solde « final », six comptes permettent de calculer des soldes
intermédiaires qui respectent la logique du circuit Production / Revenu / Dépense
et décrivent comment la richesse créée par les secteurs est répartie et utilisée.
Un processus séquentiel montre comment le solde calculé à partir d’un compte
constitue la première ressource du compte suivant.
1. Calcul et répartition de la valeur ajoutée
2. Formation des revenus
3. Utilisation du revenu disponible
42
1. Le calcul et la répartition de la valeur ajoutée
A. Le compte de production :
a) Définition :
Valeur ajoutée : différence entre la production vendue et les consommations
intermédiaires.
Les consommations intermédiaires des uns constituant les productions des
autres, la prise en compte de la valeur ajoutée permet de ne pas comptabiliser
deux productions identiques.
L’agrégation de ces valeurs ajoutées détermine alors la richesse totale du pays.
Ex : un fabricant de chaises en bois soustrait de son CA le bois qu’il a acheté
pour savoir quelle richesse réelle est dégagée par son activité. La « production
de bois » est une richesse pour l’entreprise qui a livré le bois (en enlevant
d’autres CI comme l’essence utilisée).
43
1. Le calcul et la répartition de la valeur ajoutée
A. Le compte de production
b) Calcul de la valeur ajoutée :
Emplois
Consommations intermédiaires
VALEUR AJOUTEE
Ressources
Production
Dans ce chapitre, on imagine une économie à trois secteurs : les SNF, les
ménages et les APU. L’économie a aussi des échanges avec le RDM.
Les SNF ont une production marchande (P) de 4 000, les ménages « entreprises
individuelles » de 1 000 et les APU une production non marchande de 1 500.
Les consommations intermédiaires (CI) de ces secteurs sont respectivement de
2 000, 200 et 250. Pour les ménages, par exemple :
Ménages
CI = 200 P = 1 000
VA = 800
44
1. Le calcul et la répartition de la valeur ajoutée
B. Le compte d’exploitation
a) Définition :
Les secteurs producteurs utilisent leur VA pour payer leurs salariés et les
cotisations salariales et patronales. Ils paient aussi les impôts sur la production
et les importations (contribution économique territoriale, taxe foncière et
versement transport des employeurs essentiellement).
Les subventions d’exploitation sont des aides financières de l’Etat aux secteurs
producteurs. Elles devraient figurer en ressources mais la compta. nat. préfère
n’avoir que la seule VA dans cette colonne.
Le solde de ce compte est l’excédent brut d’exploitation (EBE) : représente le
profit des secteurs producteurs.
45
1. Le calcul et la répartition de la valeur ajoutée
B. Le compte d’exploitation
b) Calcul de l’excédent brut d’exploitation (EBE) :
Emplois
Ressources
Rémunérations brutes des salariés versées
(cotisations salariales incluses)
Cotisations patronales versées
Impôts sur la production et les importations versés
- subventions d’exploitation reçues
VALEUR AJOUTEE
EXCEDENT BRUT D’EXPLOITATION
Les rémunérations brutes (RB) versées par les SNF, les ménages « entreprises
individuelles » et les APU aux ménages « individus » sont respectivement de 1 000,
500 et 500. Les cotisations patronales (CP) associées aux rémunérations sont
respectivement de 250, 50 et 100. Les SNF versent 50 d’impôts liés à la production
(IP) et reçoivent 75 de subventions d’exploitation, les ménages employeurs versent
25 d’impôts liés à la production et reçoivent 25 de subventions. Pour les ménages :
Ménages
RB = 500
CP = 50
IP - SE = 25 - 25 = 0
EBE = 250
VA = 800
46
2. La formation des revenus : les revenus primaires et
secondaires
Les revenus primaires sont issus de la participation directe des agents à la production et ils
sont calculés avant tout prélèvement de l’Etat. Les revenus secondaires sont calculés après
redistribution des pouvoirs publics.
A. Le compte d’affectation des revenus primaires :
a) Définition :
Le compte décrit comment l’EBE est réparti entre les actionnaires (dividendes), les
créanciers (intérêts), les propriétaires (terrains loués). Le compte d’affectation des revenus
primaires est le principal compte des ménages « particuliers », car ils vont recevoir les
rémunérations versées dans le compte d’exploitation par les secteurs producteurs.
Les comptes respectent la logique de la partie double. Les opérations de répartition
apparaissent en emplois et en ressources, que ce soit à l’intérieur d’un même compte
(revenus de la propriété versés ou reçus) ou entre deux comptes (la rémunération des
salariés est comptabilisée en emploi du compte d’exploitation et en ressource du compte
d’affectation des revenus primaires). La TVA est considérée par la comptabilité nationale
comme une opération en B & S, car elle est incluse dans la consommation finale des
agents économiques en emploi du compte d’utilisation du revenu.
47
2. La formation des revenus : primaires et secondaires
A. Le compte d’affectation des revenus primaires
b) Calcul du solde brut des revenus primaires :
Emplois
Revenus de la propriété et de l’entreprise versés
(intérêts, dividendes, loyers)
SOLDE BRUT DES REVENUS PRIMAIRES (SBRP)
Ressources
EBE
Rémunérations brutes
(cotisations salariales incluses) reçues
Impôts sur la production et les importations reçus
- Subventions d’exploitation versées
TVA reçue
Revenus de la propriété et de l’entreprise reçus
(intérêts, dividendes, loyers)
Outre les rémunérations brutes versées, les impôts liés à la production et
subventions d’exploitation déjà connues, les SNF versent 60 d’intérêts (Int) à
des entreprises étrangères et 220 d’intérêts et dividendes aux ménages
« individus ». Elles reçoivent 250 d’intérêts provenant des APU. 30 sont versés
par le RDM aux ménages. La TVA perçue par l’Etat est de 200.
48
2. La formation des revenus : primaires et secondaires
A. Le compte d’affectation des revenus primaires
b) Calcul du solde brut des revenus primaires :
Ménages
EBE = 250
RB reçues = 2 000
CP reçues = 400
Intérêts et D reçus = 250
SBRP = 2 900
On remarquera que la compta. nat. affecte d’abord toutes les cotisations
(salariales et patronales) au secteur des ménages pour permettre de calculer la
rémunération totale. Ces cotisations sont bien entendu reversées à l’Etat par
les ménages et apparaissent dans le compte suivant.
49
2. La formation des revenus : primaires et secondaires
B. Le compte de distribution secondaire du revenu
a) Définition :
Le compte de distribution secondaire décrit la façon dont le revenu primaire
est réparti entre tous les secteurs par l’Etat. Le revenu résiduel est dit
disponible car il sera utilisé pour être consommé puis investi.
b) Calcul du revenu disponible brut :
Emplois
Ressources
Impôts courants sur le revenu et le patrimoine versés
SBRP
Cotisations sociales versées
Impôts courants sur le revenu et le patrimoine reçus
Autres transferts courants versés
(primes d’assurance
ou prestations sociales, par exemple)
Cotisations sociales reçues
Autres transferts courants reçus
(indemnités d’assurance
ou prestations sociales, par exemple)
REVENU DISPONIBLE BRUT (RDB)
50
2. La formation des revenus : primaires et secondaires
B. Le compte de distribution secondaire du revenu
b) Calcul du revenu disponible brut :
Les SNF versent 100 d’impôts sur le revenu (IR), 60 de primes d’assurances
(PA) et reçoivent 30 d’indemnités d’assurances (IA). Les ménages versent 500
d’impôts sur le revenu, 350 de cotisations salariales (CS) et 40 de primes
d’assurances. Ils reçoivent 900 de prestations sociales (PS) de l’Etat, 70
d’indemnités d’assurances.
Ménages
IR versés = 500
CS versées = 350
CP versées = 400
PA versées = 40
SBRP = 2 900
PS reçues = 900
IA reçus = 70
RDB = 2 580
51
3. L’utilisation du revenu disponible : la consommation finale
et la formation brute de capital fixe
A. Le compte d’utilisation du revenu
a) Définition :
Deux secteurs utilisent leur revenu disponible pour consommer « de façon
finale » : les ménages et les APU. La différence entre le revenu disponible et la
consommation finale permet de calculer l’épargne qui sera utilisée pour
l’investissement des secteurs.
Les APU produisent des services non marchands qui ne sont pas tous
affectables à un secteur déterminé. La compta. nat. estime que ces biens publics
sont alors consommés par le secteur qui les produit, à savoir les APU.
Les sociétés financières et non financières n’ont pas de consommation finale, et
leur revenu disponible brut constitue donc leur épargne brute.
52
3. L’utilisation du revenu disponible : la consommation finale
et la formation brute de capital fixe
A. Le compte d’utilisation du revenu
b) Calcul de l’épargne brute :
Emplois
Ressources
Consommation finale
EPARGNE BRUTE
Revenu disponible brut
Les ménages ont une consommation finale de 2 200, les administrations
publiques consomment 1 000 de leur production non marchande.
Ménages
CF = 2 200
RDB = 2 580
EPARGNE BRUTE = 380
53
3. L’utilisation du revenu disponible : la consommation finale
et la formation brute de capital fixe
B. Le compte de capital
a) Définition :
Le compte de capital clôt la séquence des comptes des secteurs institutionnels.
Il indique si les secteurs disposent d’une épargne suffisante pour financer leurs
investissements, après intervention de l’Etat, qui distribue des subventions
d’investissement et prélève des impôts en capital (droits de succession et de
donation, par exemple).
b) Calcul des capacités ou des besoins de financement :
Emplois
Ressources
Formation brute de capital fixe (FBCF)
EPARGNE BRUTE
Variations des stocks
Transferts en capital reçus
- Transferts en capital versés
Acquisitions - Cessions d’actifs
corporels et incorporels
CAPACITE (+) ou BESOIN (-)
DE FINANCEMENT
54
3. L’utilisation du revenu disponible : la consommation finale
et la formation brute de capital fixe
B. Le compte de capital
b) Calcul des capacités ou des besoins de financement :
Les SNF ont dépensé 400 en FBCF, 45 en acquisitions de terrain, 30 en impôts
en capital. Leur variation de stocks (VS) s’établit à 50 et les subventions
d’investissement reçues s’élèvent à 40.
La FBCF des APU s’élève à 300 et celle des ménages « entreprises » à 200. Les
impôts en capital des ménages sont de 20.
Pour les ménages par exemple :
Ménages
FBCF = 200
Capacité de financement = 160
EPARGNE BRUTE = 380
Subventions reçues - Impôts en capital versés
= 0 - 20 = - 20
55
CHAPITRE 4 : LE TABLEAU
ÉCONOMIQUE D’ENSEMBLE
ET LES AGRÉGATS
56
PLAN
Le tableau économique d’ensemble (TEE) est un doc. synthétique reprenant
les comptes courants de l’ensemble des secteurs (du compte de production
au compte de capital).
Ici simplifié, le TEE permet de calculer les principaux agrégats de la nation et
de mesurer la richesse produite.
1. Le tableau économique d’ensemble (TEE)
2. Les principaux agrégats économiques
3. Le PIB, une mesure imparfaite du progrès économique
57
1. Le tableau économique d’ensemble (TEE)
A. Les principes de construction
a) Définition :
Tableau synthétique de l’économie d’une nation. Il reprend la séquence des
comptes des secteurs du chapitre 3. Les soldes intermédiaires de tous les
secteurs institutionnels (valeur ajoutée, EBE…) apparaissent en ligne et
permettent un calcul du solde total pour l’ensemble de la nation.
b) Structuration du tableau :
Le TEE recense l’ensemble des emplois (à gauche) et des ressources (à droite)
des secteurs. Un total en ligne permet de vérifier l’égalité emplois / ressources
pour toutes les opérations effectuées par les agents. Une colonne « biens et
services » permet d’enregistrer les opérations dites en « B & S » en ligne.
Ex : l’opération « conso. intermédiaires » est enregistrée en emploi de tous les
secteurs et en ressource dans la colonne « biens et services ». En revanche,
l’opération « production » est enregistrée en ressource de tous les secteurs et
en emploi dans la colonne « biens et services ». 58
1. Le tableau économique d’ensemble (TEE)
A. Les principes de construction
b) La structuration du tableau :
Toutes les opérations de répartition sont enregistrées deux fois dans le tableau,
en emploi et en ressource. Certaines de ces opérations ont des contreparties
qui n’apparaissent pas toujours dans le même compte.
Ex : Les rémunérations brutes des salariés sont comptabilisées en emploi dans
le compte d’exploitation des secteurs « producteurs », mais en ressource du
compte d’affectation primaire des ménages. Affecter ces rémunérations sur la
même ligne que l’emploi reviendrait à donner aux ménages « entreprises » la
totalité des salaires versés dans cette économie !
Idem pour les cotisations sociales (salariales et patronales) versées en totalité
aux ménages dans leur compte d’affectation primaire en ressource, avant d’être
reversées (en emploi) vers les APU (en ressource) dans le compte de
distribution secondaire du revenu. L’intérêt pour la comptabilité nationale est de
faire figurer le coût de la masse salariale de la nation au niveau du revenu
primaire.
59
1. Le tableau économique d’ensemble (TEE)
B. Un exemple simplifié de TEE
Pour le TEE ci-après, on ajoute aux données utilisées dans les exemples du
chap. 3 les montants des X° et des M° (respectivement 1 000 et 945).
Dans ce TEE, la somme des capacités et besoins des secteurs nationaux (130 +
160 - 265) est égale à 25. La nation dispose donc d’une CDF de 25. On
remarque que le compte du RDM enregistre un BDF de 25. La somme de tous
les soldes est donc nulle.
On peut également vérifier l’équilibre emplois / ressources qui s’écrit :
P + M + TVA = CI + CF + FBCF + VS + X
Soit en reprenant les données du TEE :
P (6 500) + M (945) + TVA (200) = CI (2 450) + CF (3 200) + FBCF et
acquisitions de terrains (900 + 45) + VS (50) + X (1 000) = 7 645
60
Emplois
Ressources
SNF Ménages APU RDM B & S
Total
Opérations
.
.
.
2 000
2 000
1 000
250
- 25
775
.
.
.
280
.
745
.
.
.
200
800
500
50
0
250
.
.
.
.
.
2 900
. 1 000
.
.
.
945
.
.
6 500
.
250
.
1 250 .
.
500
.
.
100
.
.
.
.
.
650
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
250 30
.
.
.
200
575
.
.
1 000
Exportations
945
Importations
6 500
Production
2 450
Consommations intermédiaires
4 050
VALEUR AJOUTEE
2 000
Rémunérations brutes
400
Cotisations patronales
- 25
Impôts / P - subventions d’exploitation
1675
EXCEDENT BRUT D’EXPLOITATION
.
Rémunérations brutes
.
Cotisations patronales
.
Impôts / P - subventions d’exploitation
560
Intérêts et dividendes
200
TVA
4220 SOLDE BRUT DES REVENUS PRIMAIRES
100
.
.
.
60
615
.
615
400
45
50
.
500
400
350
.
40
2 580
2 200
380
200
.
.
.
.
.
.
900
.
1 025
1 000
25
300
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
600
400
350
900
100
4 220
3 200
1 020
900
45
50
.
Impôts sur le revenu
Cotisations patronales
Cotisations salariales
Prestations sociales
Assurances
REVENU DISPONIBLE BRUT
Consommation finale
EPARGNE BRUTE
FBCF
Acquisitions de terrains
Variations de stocks
Transferts en capital reçus - versés
130
160
.
0
CAPACITE (+) ou BESOIN (-) de
financement
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
-265 -25
9 040 11 510 6 560 1 005 7 645 35 760
TOTAL
Total
B et S RDM APU Ménages SNF
1 000 1 000
.
.
945
.
945
.
6 500
.
.
1500
2 450 2 450
.
.
4 050
.
. 1 250
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
1 675
.
.
650
2 000
.
.
.
400
.
.
.
- 25
.
.
- 25
560
.
60
.
200
.
.
200
4 220
.
.
575
600
.
400
.
350
.
900
.
100
.
4 220
.
3 200 3 200
1 020
.
900
900
45
45
50
50
0
.
.
.
.
.
1 000
.
800
.
.
.
250
2 000
400
.
250
.
2 900
.
.
4000
.
2 000
.
.
.
775
.
.
.
250
.
745
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
600
400
350
.
.
1 025
.
25
.
.
.
10
.
.
.
900
70
2 580
.
380
.
.
.
- 20
.
.
.
.
30
615
.
615
.
.
.
10
.
.
.
.
35 760 7 645 1005 6 560 11 510 9 040 61
2. Les principaux agrégats économiques
Un agrégat est une grandeur synthétique qui mesure la performance d’une économie.
Un intérêt du TEE est de permettre un calcul rapide des principaux agrégats de la
compta. nat.
A. Le calcul du produit intérieur brut (PIB) :
Défini comme « le résultat final des activités de production des unités productrices
résidentes. » C’est l’agrégat le plus connu car il est souvent utilisé pour mesurer la
croissance nationale. On peut le calculer par l’activité, par le revenu ou par la dépense.
a) Le PIB par l’activité :
Le PIB mesure la création de richesse des unités résidentes. Il est donc logique qu’il
soit d’abord calculé à partir des VAB de l’ensemble des secteurs. Rappelons que la VAB
enregistre pour chaque secteur la valeur dégagée par la vente de B & S marchands
puisque les conso. intermédiaires sont retranchées de la production vendue. Ainsi :
PIB = somme des VA brutes + TVA + autres impôts répercutés sur le prix de vente subventions sur les produits
62
2. Les principaux agrégats économiques
A. Le calcul du produit intérieur brut (PIB)
a) Le PIB par l’activité :
La production vendue est calculée au prix de base, càd en prenant en compte
la recette effective du producteur. La compta. nat. ajoute donc à la VAB tout ce
que supporte l’acheteur et qui est inclus dans le prix de vente (TVA et les
éventuels impôts grevés sur la quantité produite), et soustrait les éventuelles
subventions touchées par les producteurs selon les quantités produites.
A la lecture du TEE, on a :
PIB = somme des VAB (4050) + TVA (200) = 4250
Il n’y a ni impôts affectant la production vendue ni subventions sur les produits
dans le TEE.
Le PIB français est aux alentours de 2 181 milliards d’€ en 2015.
63
2. Les principaux agrégats économiques
A. Le calcul du produit intérieur brut (PIB)
b) Le PIB par le revenu :
Il se déduit du PIB par l’activité puisqu’il est calculé à partir de la répartition qui
est faite de la VAB.
La VA est répartie dans le compte d’exploitation entre la rémunération des
salariés et les impôts liés à la production nets des subventions d’exploitation. Le
solde est l’EBE. Ainsi :
PIB : EBE + rémunération des salariés + impôts sur la production (dont TVA) subventions d’exploitation
A la lecture du TEE, on a :
PIB = EBE (1 675) + rémunération des salariés (2 000 + 400) + [impôts subventions d’exploitation] (- 25) + TVA (200) = 4250
64
2. Les principaux agrégats économiques
A. Le calcul du produit intérieur brut (PIB)
c) Le PIB par la dépense :
Le PIB peut se calculer à partir des emplois en B & S ou à partir de l’utilisation qui est
faite de la prod° française (P) et étrangère (M). On parle de l’équilibre E - R en B & S.
P + M + TVA = CI + CF + FBCF (dont acquisitions de terrains) + VS + X
En passant CI à gauche et M à droite : (P - CI) + TVA = CF + FBCF + VS + (X - M).
Comme P - CI + TVA = VAB + TVA = PIB, on peut alors écrire que :
PIB par la dépense = CF + FBCF + VS + (X - M)
A la lecture du TEE : PIB = CF + FBCF (dont acquisitions de terrains) + VS + (X - M)
= 3 200 + 945 + 50 + (1 000 - 945) = 4 250.
Ce calcul est intéressant pour l’analyse de la conjoncture car il permet de mettre en
valeur les déterminants de la croissance : demande intérieure (CF + FBCF) et/ou
excédent commercial (X - M > 0)
65
2. Les principaux agrégats économiques
B. Le calcul du revenu national brut (RNB)
Anciennement Produit national brut (PNB), le RNB mesure les revenus
primaires reçus par la nation. On le calcule à partir du PIB selon la formule :
RNB = PIB + revenus primaires reçus du RDM - revenus versés au RDM
Il apparaît dans le TEE comme le solde des revenus primaires de l’ensemble des
secteurs nationaux.
RNB = PIB + revenus reçus du RDM - revenus versés au RDM = 4 250 + 30 60 = 4220.
On vérifie que le montant correspond bien au solde brut des revenus
primaires du TEE.
En France, comme dans tous les pays largement industrialisés, le RNB est à peu
près équivalent au PIB en montant.
66
3. Le PIB, une mesure imparfaite du progrès économique
A. Le problème de l’agrégation
Mesurer la performance économique à l’aide du PIB total n’a pas grand sens car
il ne permet pas de réaliser de comparaisons internationales. Un calcul plus
pertinent consiste à calculer un PIB par tête (par hab.), de manière à gommer
les écarts liés à la taille du territoire ou à la population du pays.
Comme toutes les moyennes, ce calcul est lui aussi imparfait car il ne rend pas
compte des inégalités de richesse au sein d’une même nation.
67
3. Le PIB, une mesure imparfaite du progrès économique
B. Le problème de la mesure du bien-être
Le PIB est critiqué pour son incapacité à mesurer le bien-être réel du pays.
Cet agrégat se contente de cumuler les quantités vendues d’une nation sans
préjuger de la qualité de cette production et de ses conséquences sur la santé
des individus ou sur l’environnement.
Ex : une nation peut s’enrichir en proposant des biens alimentaires à haute
teneur calorique. La surconsommation peut alors permettre de développer
l’activité des produits amincissants. Le développement conjoint de ces deux
activités peut reposer sur le taux d’échec des régimes.
68
3. Le PIB, une mesure imparfaite du progrès économique
B. Le problème de la mesure du bien-être
De nombreuses réflexions tentent de remédier au problème de la mesure du
bien-être en essayant de retrancher du PIB les productions dites
« regrettables. » (Nordhaus et Tobin)
L’indicateur alternatif au PIB le plus convaincant est né à la suite de travaux de
recherche menés par l’ONU (1990). L’indicateur de développement humain
(IDH) calcule un niveau de développement du pays en fonction de 3 critères :
- la longévité, mesurée par l’espérance de vie des habitants à la naissance,
- le niveau d’éducation, mesuré à partir du taux d’alphabétisation des adultes et
du taux de scolarisation des moins de 24 ans,
- le niveau de vie, mesuré par le PIB par tête corrigé.
69
CHAPITRE 5 : REVENUS,
PATRIMOINE ET INÉGALITÉS
70
PLAN
Les revenus naissent du travail fourni et du capital possédé par les agents.
Cette répartition primaire entraîne des déséquilibres que la redistribution
de l’Etat est chargée de réduire.
Le problème du financement de cette redistribution demeure crucial au
regard du déficit des APU et du poids des prélèvements obligatoires.
1. Les catégories de revenus
2. Les prélèvements obligatoires
71
1. Les catégories de revenus
A. Définitions
a) Le revenu disponible :
Le revenu disponible d’un ménage comprend ses revenus d’activités, du
patrimoine et les prestations sociales nets des impôts directs (impôt sur le
revenu, taxe d’habitation, CSG et CRDS).
b) Le niveau de vie :
Un ménage peut être constitué de plusieurs personnes. L’INSEE calcule le
niveau de vie individuel en divisant le revenu disponible du ménage par les
unités de consommation qui le composent. Le 1er adulte compte pour 1, les
autres de plus de 14 ans pour 0,5, les enfants de moins de 14 ans pour 0,3.
72
1. Les catégories de revenus
B. La composition du revenu disponible
a) Les revenus d’activité :
Ils comprennent les salaires (environ 58 % du revenu dispo. brut moyen en 2010) et
les revenus des travailleurs indépendants (10 % du revenu dispo. moyen en 2010).
Le SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance) limite partiellement les
inégalités de salaires. Il est basé sur l’évolution du pouvoir d’achat du salaire horaire
moyen et revalorisé dès que la hausse des prix atteint 2 %.
Au 01/01/2015, le SMIC horaire brut est de 9,61 € / heure, soit environ 7, 51 €
nets / heure.
Les inégalités entre français se creusent. D’après Louis Maurin (observatoire des
inégalités), les écarts de revenus (hors patrimoine) entre les 5 % des français les +
aisés et les 10 % les + pauvres se sont accrus de 400 € par mois entre 96 et 2004.
Les travailleurs indépendants (prof. libérales, exploitants agricoles et patrons de
l’industrie et du comm.) étaient 2,3 millions au dernier recensement. Leurs salaires
sont + élevés que ceux des salariés (mais âge et temps de travail + important).
73
1. Les catégories de revenus
B. La composition du revenu disponible
b) Les revenus du patrimoine :
Les revenus du patrimoine comprennent les revenus des valeurs mobilières
(intérêts et dividendes, 13 % du revenu en 2006 contre 5 % en 1959) et les
revenus des patrimoines immobiliers (loyers perçus par les propriétaires, 12 %
du revenu disponible en 2006 contre 6 % en 1959).
Les revenus du patrimoine sont difficiles à évaluer pour l’INSEE. Ils bénéficient
de nombreuses exonérations et n’apparaissent pas toujours sur les déclarations
d’impôts. Par ailleurs, les plus-values sur cessions de titres ne sont pas
considérées comme des flux de revenus et sont exclues des statistiques.
Ex : 20 % seulement des revenus des valeurs mobilières et 50 % des revenus
des patrimoines immobiliers collectés par la comptabilité nationale apparaissent
dans les enquêtes de revenus de l’INSEE.
+ d’1/3 du patrimoine total est possédé par la tranche des 10 % des + riches.
74
1. Les catégories de revenus
B. La composition du revenu disponible
c) Les prestations sociales :
Les presta. sociales ont vu leur part dans le revenu dispo. brut moyen + que
doubler entre 50 et 2010. Elles représentent 32 % de ce revenu moyen contre
14 % en 59, soit environ 600 milliards d’€. Elles recouvrent les indemnités de
sécu. sociale (santé, vieillesse, maternité, famille, logement), les alloc. chômage et
les indemnités spécifiques contre la pauvreté et l’exclusion (RSA…).
DREES, 2016
Types de prestations
En milliards d’€ (2014)
En % du total des
prestations en 2014
Maladie - Invalidité
Accidents du travail
Vieillesse - Survie
241,4
35
313,4
45,4
Maternité - Famille
54,1
7,8
Emploi
42,8
6,3
Logement
18
2,6
Exclusion sociale
20,1
2,9
Total des prestations
(hors frais de gestion)
689,8
100
Les frais de gestion sont de l’ordre de 30 milliards.
75
1. Les catégories de revenus
B. La composition du revenu disponible
c) Les prestations sociales :
La France se situe au dessus de la moyenne européenne (avec 31 % du PIB) au
niveau des pays les plus protecteurs, juste derrière la première position du
Danemark.
Certaines presta. sociales ont pour objet de lutter contre la pauvreté et
l’exclusion. Le seuil de pauvreté est fixé à 50 % du niveau de vie médian, soit un
seuil de pauvreté de 795 € / mois. 4,5 millions de pauvres en France sont
recensés selon cette déf°. Il existe aussi un seuil de pauvreté situé à 60 % du
niveau de vie médian. Selon cette déf°, le nombre de pauvres en France
atteindrait 8 millions.
La pauvreté n’est pas liée qu’à l’inactivité. L’observatoire national de la pauvreté
et de l’exclusion sociale a estimé à 3,4 millions le nbre de travailleurs pauvres.
76
2. Les prélèvements obligatoires
Les prélèvements obligatoires regroupent les impôts, les taxes et les cotisations sociales
effectives. Ils ont augmenté de façon régulière sur 50 ans (de 30 % du PIB en 59 à 43,7 % en
2011, contre 28 % à 39 % dans l’UE).
A. Les impôts et taxes :
a) Les finalités de l’impôt :
Selon Christian de Boissieu, les impôts ont quatre finalités :
- le financement de la prod° de services collectifs comme l’éducation nat., la justice ou la
police,
- la stabilisation économique. En période d’expansion, l’augmentation des impôts liée à
l’accroissement des revenus et de la conso° permet de ralentir la croissance.
Symétriquement, en dépression, la réduction des impôts limite la perte de revenu des agents,
- la redistribution des revenus, visant à réduire les inégalités issues de la répartition primaire,
- l’incitation des agents à investir ou à épargner grâce aux exonérations proposées par l’Etat.
77
2. Les prélèvements obligatoires
A. Les impôts et taxes
b) La structure des impôts en France :
Recettes nettes du budget général en 2015
INSEE
En milliards d’euros
En % du total des
recettes
Impôts sur le revenu
75,3
19
Impôts sur les sociétés
56,9
15
Taxe intérieure de consommation sur
les produits énergétiques (TICPE)
14
3,5
TVA
193,3
49
Autres recettes fiscales
39,1
10
Autres recettes
14,2
3,5
TOTAL
392,8
100
+ de 80 % des recettes de l’Etat sont composées de la TVA, de l’impôt sur le revenu et
de l’impôt sur les sociétés.
- La TVA représente presque la moitié du budget de l’Etat : impôt indirect (comme la
TIPP) qui touche indifféremment tous les acteurs économiques, quel que soit le revenu.
78
2. Les prélèvements obligatoires
A. Les impôts et taxes
b) La structure des impôts en France :
- L’impôt sur le revenu est un impôt direct progressif dont le taux augmente
avec le revenu des ménages. Il est jugé plus juste que la TVA car le taux
d’imposition varie avec les revenus et le nbre d’enfants du foyer fiscal.
Ex : un ménage sur deux ne paie pas d’impôt sur le revenu en raison d’1 revenu
imposable trop peu élevé et/ou de déductions fiscales ou de crédits d’impôts
(déclaration d’un salarié à domicile, travaux d’aménagement intérieurs visant à
économiser de l’énergie, déclaration d’un déficit foncier…)
- L’impôt sur les sociétés est un impôt direct qui impose le bénéfice des
sociétés à un taux constant (33,33 %). Un taux minoré de 15 % est prévu pour
les 38 120 € de bénéfices (selon certaines conditions de détention du capital).
79
2. Les prélèvements obligatoires
B. Le financement des prestations sociales
a) L’Etat providence :
On oppose régulièrement Etat gendarme et Etat providence. En réalité, ces 2
conceptions de l’Etat sont plus complémentaires qu’opposées. Le
développement du Kisme au XIXème siècle s’accompagne d’un Etat minimal
cantonné aux fonctions régaliennes de sécurité, de défense et d’éducation.
Cette vision d’Etat arbitre (conforme aux idées classiques) ne résiste pas aux
grandes crises (+ d’inégalités et d’injustice sociale). Les 1ères assurances sociales
sont mises en place en All. sous Bismarck pour des raisons + politiques que
sociales. Le syst. n’est encore qu’1 assurance : seuls les cotisants en bénéficient.
En 1942, on instaure en GB un droit à la protection universelle qui repose sur
une logique de solidarité : l’Etat garantit l’ensemble des risques sociaux de
l’ensemble des agents, « travailleurs » ou non.
80
2. Les prélèvements obligatoires
B. Le financement des prestations sociales
a) L’Etat providence :
Le système de sécu. sociale en France est d’abord un syst. bismarckien : les presta.
sociales sont assises sur les cotisations sociales. Mais l’instauration de la couverture
maladie universelle (CMU), du revenu minimum d’insertion (RMI) et le financement
croissant des presta. par des recettes fiscales indiquent que le système vise à assurer
une couverture minimale universelle.
b) La structure du financement des prestations sociales en France (2013) :
En milliards d’€
En % du total
Cotisations sociales
439,7
62,1
Impôts et taxes affectés (dont CSG)
177,7
25,1
Contributions publiques de l’Etat
68,7
9,7
Autres ressources
21,9
3,1
TOTAL
708
100
Sources du financement des prestations sociales
81
2. Les prélèvements obligatoires
B. Le financement des prestations sociales
b) La structure du financement des prestations sociales en France :
Les cotisations sociales financent encore presque 2/3 des prestations sociales,
mais leur part diminue au profit des recettes fiscales et, en particulier, de la
contribution sociale généralisée (CSG) qui pèse sur l’ensemble des revenus.
L’Etat souhaite ainsi diversifier le financement des presta. à des revenus autres
que les revenus d’activité, déjà soumis à de lourdes cotisations sociales.
82
PARTIE 2 : NOTIONS DE
MACROÉCONOMIE
83
PLAN
1. Les principales questions macroéconomiques
2. Monnaie et financement de l’économie
3. L’Etat et la régulation de l’économie
4. Les politiques économiques
84
CHAPITRE 1 : LES PRINCIPALES
QUESTIONS MACROÉCONOMIQUES
1. La croissance et les fluctuations économiques
2. Le chômage et le marché du travail
3. L’inflation
85
1. La croissance et le fluctuations économiques
a) Définition :
La croissance éco. désigne l’augmentation continue de la richesse produite par
un pays (sa production) à MT et à LT (à l’horizon d’une vingtaine d’années).
Le fluctuations éco. désignent, au sens large, toute variation de l’économie, mais
ne visent, dans 1 sens étroit, que des variations, à CT et MT, de la production
d’1 pays (quelques mois à quelques années). On distingue l’expansion
(accélération de l’activité), la récession (ralentissement) et la dépression
(baisse).
On identifie parfois la « récession technique », qui suppose selon l’INSEE une
réduction de l’activité économique durant deux trimestres consécutifs.
86
1. La croissance et le fluctuations économiques
a) Définition :
Un pays dont le taux de croissance passe de +3 % en N à +5 % en N+1
connaît une expansion. Si le taux de croissance passe à +4 % en N+2, on parle
de récession. Si le taux passe à -0,5 % en N+3, on parle de dépression.
Après 2 années de baisse (-0,1 % en 2008 et -2,7 % en 2009), le PIB a
augmenté en France de 1,4 % en 2010, de 1,7 % en 2011, de 0 % en 2012 et
de 0,4 % en 2013 et 2014, puis 1,1 % en 2015.
Les questions de croissance et de fluctuations conditionnent souvent la
progression du niveau de vie de la population à LT, même si le développement
dépend aussi d’autres facteurs (espérance de vie, alphabétisation…)
87
1. La croissance et le fluctuations économiques
b) Mesure de la croissance et des fluctuations économiques :
Les évolutions éco., et notamment la croissance éco., sont généralement
mesurées par le taux d’évolution du produit intérieur brut (PIB).
Le PIB constitue un instrument de mesure de la richesse produite par une éco.
Il représente la valeur de tous les B & S produits par les agents. Il est calculé en
additionnant la valeur monétaire des B & S finals (en excluant les B & S qui
servent à en produire d’autres pour dégager la « VA » par chaque producteur.
Le PIB ne prend pas en compte par ex. le nombre d’avions produits par la
France (par ex. 200) mais la valeur de ces derniers (2 milliards d’€) en
retranchant la valeur des tous les B & S nécessaires à leur production (1
milliards d’€), qui a déjà été comptabilisée au moment de leur production. Le
PIB dans cet exemple prend en compte 2 milliards d’€ (1+1).
88
1. La croissance et le fluctuations économiques
b) Mesure de la croissance et des fluctuations économiques :
La mesure de l’évolution du PIB peut être réalisée de manière nominale (sans
prendre en compte l’inflation) ou de manière réelle (après avoir pris en
compte la variation des prix).
Si la France connaît une croissance du PIB nominal de 4 % alors que les prix
ont progressé de 2 %, alors le PIB réel a seulement augmenté de 2 %.
89
2. Le chômage
a) Définition :
Il désigne la situation dans laquelle une partie de la population peut et souhaite
travailler mais n’est pas employée. Le chômage traduit donc 1 sous-utilisation
des RH disponibles, le sous-emploi d’1 partie de la population active.
Si, à LT, la question principale des économistes est l’augmentation du niveau de
vie, à CT et à MT, leur préoccupation est celle du chômage en raison des
conséquences négatives qu’il entraîne au niveau individuel (perte de revenu et
atteinte de la dignité de la personne) et au niveau social (pauvreté, exclusion,
baisse des recettes fiscales, tensions sociales).
Une baisse de l’activité économique mondiale réduit les débouchés des
entreprises implantées en France. Les entreprises vont licencier des salariés
dont le revenu va diminuer et qui vont probablement moins consommer.
Toutes les entreprises et les APU vont subir les conséquences du chômage.
90
2. Le chômage
b) Mesure :
Le taux de chômage représente le %age de la population active sans emploi. La
population active est composée des personnes employées et des chômeurs.
Ex : 5 millions de personnes sont au chômage et 50 millions ont un emploi : ils
forment une population active de 55 millions. Le taux de chômage est alors de
9,1 % (5/55 millions * 100).
Selon les directives du BIT, suivies par l’INSEE dans sa mesure du chômage, un
chômeur est une personne en âge de travailler qui est à la fois sans travail
rémunéré, disponible pour occuper un emploi et à la recherche d’un emploi.
Exemple : 1 personne n’effectuant aucune démarche pour rechercher 1 emploi
est considérée comme 1 personne inactive et non comme 1 chômeur.
91
3. L’inflation
a) Définition :
L’inflation désigne l’augmentation durable et généralisée du niveau des prix. L’inflation est
1 préoccupation majeure des macroéconomistes et des autorités monétaires. Elle réduit
la valeur de la monnaie et la quantité de B & S qu’1 qté de monnaie permet d’acquérir.
L’inflation réduit donc le pouvoir d’achat des ménages. Elle est aussi défavorable aux
personnes qui on prêté de l’argent car ce qu’elles reçoivent en rembt vaut moins que ce
qu’elles ont prêté. C’est aussi parfois le symptôme de dysfonctionnements économiques.
L’augmentation des prix rend l’avenir incertain, moins lisible pour les agents.
Exemples :
La hausse du prix du pétrole n’est pas en soi constitutive d’inflation car elle ne concerne
qu’1 catégorie de biens, mais elle peut la favoriser si elle se répercute sur d’autres biens.
Un prêt de 1 000 € génère un rembt. de 1000 €. Si de l’inflation intervient, les 1 000 €
remboursés ultérieurement vaudront - que les 1000 € prêtés.
92
3. L’inflation
b) Mesure :
L’inflation est mesurée par le taux de croissance de l’indice des prix.
La mesure nécessite le calcul d’un indice de prix. Le plus courant est l’indice des
prix à la consommation, qui mesure le prix d’un panier de biens représentatif de
la conso. des agents. Cet indice est calculé par l’INSEE qui réalise tous les mois
des relevés de prix auprès de nombreux distributeurs et qui détermine ainsi un
indice synthétique (dont chaque prix est pondéré selon la conso. des ménages).
Exemple :
Imaginons qu’en 2005, le panier représentatif de biens valait 20 000 € pour un
ménage. En 2010, ce même panier vaut 22 000 €. Le taux de croissance de
l’indice des prix à la consommation, ou taux d’inflation, est donc égal à 10 %
((22 000 - 20 000) / 20 000 * 100).
93
3. L’inflation
c) Causes :
Inflation d’origine monétaire : dans une perspective monétariste, la croissance
excessive de la quantité de monnaie en circulation. Les autorités monétaires
doivent limiter la croissance monétaire.
Inflation par les coûts : la hausse des coûts de production pour les entreprises va
être répercutée sur leurs prix de vente pour préserver leurs marges :
- hausse des prix des produits importés (inflation importée) à cause de la
hausse des prix mondiaux ou à une dépréciation de la monnaie.
- hausse du coût des facteurs de prod° supérieure à celle de la productivité.
Inflation par la demande : la demande globale (C et I) augmente plus vite que les
capacités de production et entraîne une pression à la hausse sur les prix.
94
3. L’inflation
d) L’inflation et le chômage :
Courbe de Phillips :
Relation décroissante entre taux de chômage et taux de croissance des salaires
nominaux
Arbitrage inflation / chômage :
Extension de la courbe de phillips à la relation entre inflation et chômage :
95
CHAPITRE 2 : MONNAIE ET
FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE
1. La monnaie : fonctions, formes et agrégats
Le développement de la monnaie va de pair avec celui des échanges. Elle
évite les problèmes du troc. Enfin, les agrégats monétaires permettent de
définir et contrôler la masse monétaire.
2. La création monétaire
Est liée à l’activité des banques commerciales qui octroient des crédits. Les
banques sont quand même contraintes par des fuites en liquidité naturelles
(billets) et imposées par la BC (réserves obligatoires)
3. Le financement de l’économie
Il consiste à mettre en relation des ACF et ABF. Cela se fait de manière
indirecte (via les banques) ou directe (marché des capitaux)
96
1. La monnaie : fonctions, formes et agrégats
A. Fonctions et formes de la monnaie
a) Fonctions :
Permet de rendre plus efficace le fonctionnement de l’économie. 3 fonctions :
- Unité de compte :
Mesure la valeur de tous les B & S produits en leur attribuant un prix.
- Instrument de paiement :
Permet de régler un achat, éteindre une dette ou de distribuer des revenus. C’est
un intermédiaire des échanges.
- Réserve de valeur :
A le pouvoir d’être conservée et transférée dans le temps sans avoir besoin
d’être transformée pour être utilisée. Elle doit garder sa valeur.
97
b) Formes :
1. La monnaie : fonctions, formes et agrégats
A. Fonctions et formes de la monnaie
Historiquement, il a existé de la monnaie-marchandise comme le grain, le bétail ou les
armes dans l’antiquité. Mais ensuite, 3 formes :
- Monnaie métallique :
Les métaux précieux sont inaltérables, divisibles en pièces et représentent une grande
valeur sans être très répandus. La France abandonne en 1914 le lien entre pièces et
métaux précieux (la valeur des pièces ne correspond plus à un poids de métal)
- Monnaie fiduciaire :
Billets de banque émis par les BC et pièces émises par le TP (monnaie divisionnaire)
- Monnaie scripturale :
Tous les dépôts et comptes créditeurs des ANF auprès des sociétés financières. Elle circule
par jeu d’écriture comptable entre 2 comptes grâce à des instruments de paiement qui ne
sont pas de la monnaie (chèques, CB, virements, monnaie électronique…).
98
1. La monnaie : fonctions, formes et agrégats
B. Mesure des actifs monétaires et financiers
La masse monétaire réunit l’ensemble de la monnaie présentant un caractère + ou liquide. Il faut la différencier des actifs financiers détenus par les agents pour une
épargne durable.
a) Les agrégats monétaires :
Les autorités monétaires ont défini (1999) 3 agrégats représentant la masse monétaire
européenne du + liquide (M1) au - liquide (M3). M3 sert à définir la pol. monétaire.
M1 est l’agrégat le plus étroit. Monnaie mobilisable immédiatement et sans coût (billets,
pièces et dépôts à vue) à l’aide de moyens de paiement scripturaux
M2 est un agrégat intermédiaire. Il regroupe M1, les placements à vue sur livrets dont
les taux sont réglementés et non mobilisables par chèque (livret A par ex.) ainsi que
les comptes à terme (échéance comprise entre 1 mois et 2 ans).
M3 est la masse monétaire. Il regroupe M2 et l’ensemble des actifs liquides négociables
non considérés comme de l’épargne durable (titres du marché monétaire).
99
1. La monnaie : fonctions, formes et agrégats
B. Mesure des actifs monétaires et financiers
b) Les actifs financiers :
Le patrimoine des français se répartit entre épargne courte (rapidement
mobilisable figurant dans M3) et épargne longue (notamment actions et
obligations).
Il est possible de déterminer trois principales catégories d’actifs :
- les placements stables et non négociables sur un marché comme les plans
d’épargne logement (PEL) et les plans d’épargne populaire (PEP),
- les obligations, OPCVM obligations et assurances-vie contenant des obligations,
- les actions, OPCVM actions et assurances-vie contenant des actions.
100
2. La création monétaire
La majeure partie de la monnaie qui circule en Europe est scripturale. Ce sont les
banques commerciales (banques de 2nd rang) qui créent ce type de monnaie. Le
contrôle de cette création monétaire est exercé par la BCE, banque de 1er rang.
A. Cas d’un système bancaire à une seule banque :
On suppose qu’il n’existe qu’1 seule banque commerciale sans BC.
a) l’octroi du crédit :
Lorsqu’1 banque accorde un crédit à 1 client, elle crédite le dépôt à vue de celuici. Ce dépôt à vue apparaît au passif de la banque car la monnaie émise
« appartient » au client. En contrepartie, la banque augmente son actif (créance
sur le client) du montant du prêt consenti.
101
2. La création monétaire
A. Cas d’un système bancaire à une seule banque
a) L’octroi du crédit :
Actif
Passif
Créance sur le client (emprunt) = 500 Dépôt à vue du client = 500
La banque crée de la monnaie scripturale à son passif. La contrepartie de cette
création apparaît à son actif : les crédits font les dépôts.
Symétriquement, le rembt du crédit par le client est une destruction de monnaie.
Le passif diminue car le client utilise son compte (qu’il aura alimenté) pour
rembourser la banque. L’actif diminue aussi puisqu’à l’échéance du prêt, le crédit
est remboursé et la créance de la banque disparaît.
La masse monétaire est néanmoins toujours en expansion puisqu’il y a de + en +
de crédits distribués.
102
2. La création monétaire
A. Cas d’un système bancaire à une seule banque
b) L’exportation de biens et services :
Lorsqu’1 exportateur français vend des B & S en dehors de la zone €, il est payé en
devises étrangères qu’il va transformer en € sur son compte. La banque commerciale
crédite le compte du client du montant de sa vente à son passif et augmente son
actif du même montant. La banque dispose cette fois d’une créance sur l’étranger.
Si 1€ = 1$ et qu’un client français de la banque réalise une vente aux USA de 300 $
qui sont convertis par la banque en €. Le bilan de la banque est alors le suivant :
Actif
Passif
Créance sur l’étranger (devises) = 300 Dépôt à vue du client = 300
La banque a augmenté la masse monétaire de 300. Celle des USA a baissé de 300.
Symétriquement, une importation européenne réduit la masse monétaire du
montant de l’achat fait à l’étranger. Le dépôt à vue du client et les créances sur
l’étranger diminuent. Il y a destruction de monnaie.
103
2. La création monétaire
A. Cas d’un système bancaire à une seule banque
c) L’achat d’actifs non monétaires :
Lorsqu’une banque acquiert d’un ANF (ménages, entreprises, Etat) un actif
immobilier (immeuble…) ou financier (titres publics ou privés), elle convertit sur
le compte de son client la somme correspondant à cet achat d’actifs.
Si une banque acquiert des titres publics pour un montant de 100, elle dispose
d’une créance sur l’Etat qui voit son compte augmenter de 100 en liquidités.
Actif
Créance sur l’Etat = 100 (titres)
Passif
Compte du Trésor public = 100
Dès qu’1 agent financier transforme un actif non monétaire (une créance) en
liquidités (dépôt à vue des clients), il y a création monétaire. Les créances sur
l’éco. (crédits aux entreprises / ménages), sur l’étranger, (achats de devises) et sur
le TP (achats de titres pub.) sont les contreparties de la création monétaire.
104
2. La création monétaire
B. Cas d’un système bancaire à plusieurs banques
On suppose maintenant l’existence de plusieurs banques commerciales et d’1
BC. La banque centrale va contrôler la quantité de billets en circulation, dont elle
a le monopole d’émission, et la création monétaire des banques commerciales.
On appelle monnaie BC celle qui est directement contrôlée par la BC et qui ne
circule qu’entre établissements bancaires.
a) La fuite des billets :
Lorsqu’un ANF retire de l’argent de son compte, il transforme de la monnaie
scripturale en monnaie fiduciaire. La banque doit alors disposer de la liquidité
nécessaire pour assurer cette conversion
105
2. La création monétaire
B. Cas d’un système bancaire à plusieurs banques
a) La fuite des billets :
On imagine qu’1 client X a obtenu un crédit de 500 de la banque A et retire 300
en billets. Les bilans de la banque A et de la banque centrale sont alors :
Banque A
Banque centrale
Actif
Passif
Actif
Créance sur X = 500
Compte à la BC = - 300
Dépôt à vue de X = 200
Passif
Billets = 300
Compte de A = - 300
La banque A n’a pas de liquidité bancaire, ou monnaie BC. Elle s’adresse à la BC
qui lui accorde un refinancement en monnaie BC, càd en billets. Concrètement, la
banque commerciale devra vendre définitivement ou temporairement une partie
de son actif (créances sur ses clients) à la BC pour se refinancer.
106
2. La création monétaire
B. Cas d’un système bancaire à plusieurs banques
b) La compensation bancaire entre banques commerciales :
La compensation bancaire intervient lorsque deux banques commerciales règlent
en monnaie centrale les dettes et les créances nées des échanges intervenus
entre deux de leurs clients.
Soit deux banques A et B et leurs clients respectifs, X et Y. On imagine que le
client X a toujours 500 sur son compte suite à son crédit. X paie Y pour un
montant de 100. Les bilans des banques A et B sont les suivants :
Actif
Créance sur X = 500
Banque A
Passif
Actif
Dépôt à vue de X = 400
Dette auprès de B = 100
Banque B
Créance sur A = 100
Passif
Dépôt à vue de Y = 100
Pour éteindre sa dette sur la banque B, la banque A peut vendre une partie de
son actif, soit auprès de la banque B, soit auprès de la BC :
107
2. La création monétaire
B. Cas d’un système bancaire à plusieurs banques
b) La compensation bancaire entre banques commerciales :
- Sans intervention de la banque centrale, A vend une partie de son actif à B :
Actif
Créance sur X = 400
Banque A
Actif
Passif
Dépôt à vue de X = 400
Banque B
Créance sur X = 100
Passif
Dépôt à vue de Y = 100
- Avec intervention de la banque centrale, cette dernière prend en charge la
dette de A :
Actif
Créance sur X = 500
Compte à la BC = - 100
Banque A
Actif
Passif
Dépôt à vue de X = 400
Actif
Banque B
Passif
Compte à la BC = 100 Dépôt à vue de Y = 100
(Réserves excédentaires)
Banque centrale
Passif
Compte de B (réserves excédent.) = 100
Compte de A = - 100
La banque B dispose de réserves excédentaires en monnaie centrale pour 100.
La banque A doit 100 à la BC. Pour éteindre sa dette auprès de la BC, la banque
A devra vendre 100 de son actif à celle-ci.
108
2. La création monétaire
B. Cas d’un système bancaire à plusieurs banques
c) Les réserves obligatoires :
Les réserves obligatoires sont un %age des dépôts que les banques commerciales
doivent constituer auprès de la BC. Plus 1 banque commerciale accorde des
crédits, + ses dépôts augmentent, mais + le montant de ses réserves obligatoires
à constituer devient grand, ce qui limite ses possibilités de crédits futurs.
La banque A a accordé un crédit de 500 à X, mais doit constituer 2 % de
réserves obligatoires (RO) sur ses dépôts. Les bilans de la banque A et de la BC :
Actif
Créances sur X = 500
RO = 10
Compte à la BC = - 10
Banque A
Actif
Passif
Dépôt à vue de X = 500
Banque centrale
Passif
Compte de A = - 10
RO = 10
A n’a pas de réserves excédentaires en monnaie BC. Elle doit constituer 10 de
réserves obligatoires. Elle se refinance auprès de la BC pour ce montant.
109
3. Le financement de l’économie
A. Le financement indirect : le système bancaire
Les banques jouent le rôle d’intermédiaire entre prêteurs (ACP) et emprunteurs
(ABP) en collectant l’épargne des uns (ménages par ex.) qu’elles utilisent en
octroyant des prêts aux autres (SNF par ex.).
a) Passage d’une économie d’endettement à une économie de marchés financiers :
Jusqu’au début des 80’s, l’éco. française est qualifiée d’économie d’endettement :
- Financement assuré essentiellement par le crédit bancaire facilité par la
préférence des agents pour les placements liquides.
- Prédominance du secteur public dans le financement de l’économie.
- Taux d’intérêts administrés (fixés par l’Etat en dessous des prix du marché).
- Encadrement du crédit comme outil principal de la politique monétaire.
- Système cloisonné et peu concurrentiel.
110
3. Le financement de l’économie
A. Le financement indirect : le système bancaire
a) Passage d’une éco. d’endettement à une économie de marchés financiers :
Libéralisation du financement souhaitée par les pouvoirs publics : la concurrence
entre pays pour attirer les Kx vont précipiter la réforme du financement de l’éco. :
- Décloisonnement : par ex., le cloisonnement très fort entre marchés des titres
courts et longs disparaît. Tout agent peut alors participer à chacun d’entre-eux et
trouver des sources de financement diverses. La loi bancaire de 84 instaure le
principe d’universalité des banques (plus de spécialisation par secteur ou finalité)
- Déréglementation : l’Etat se désengage en renonçant au contrôle du crédit en
1987 et en privatisant les principales banques.
- Désintermédiation : la banque perd peu à peu une partie de son activité
d’intermédiaire (cf. ci-après)
111
3. Le financement de l’économie
A. Le financement indirect : le système bancaire
b) L’adaptation des banques à l’économie des marchés des capitaux :
Le rôle d’intermédiaire des banques diminue mécaniquement avec la
concurrence des marchés financiers. Ainsi, la part des crédits et dépôts dans le
bilan des banques baisse au profit des titres (TCN, actions, obligations…).
Les banques obtiennent aussi la possibilité de transformer des créances en titres
négociables sur les marchés : titrisation. Cela est utile aux banques qui ont un actif
illiquide (crédits non négociables sur le marché).
La concurrence est plus forte entre banques et surtout avec les marchés. Cellesci doivent s’interposer entre leurs clients potentiels et les marchés vers lesquels
ils vont. Les phénomènes de fusions illustrent bien cette pression.
112
3. Le financement de l’économie
B. Le financement direct : le marché des capitaux
a) Le marché monétaire :
Il regroupe l’ensemble des titres courts, c’est-à-dire des créances négociables à CT ou
MT. 2 compartiments :
- Le marché interbancaire :
Il ne concerne que les BC et les établissements de crédit. Les acteurs de ce marché s’y
rencontrent pour chercher des financements en monnaie BC. C’est l’un des
instruments privilégié de la politique monétaire.
- Le marché des titres de créances négociables : on y retrouve :
Bons du Trésor négociables : ce sont des titres émis par l’Etat à - d’1 an ou à - de 5 ans.
Certificats de dépôt : émis par les établissements de crédit et les billets de trésorerie
émis par les entreprises (à - d’1 an).
BMTN : émis par les banques et les entreprises pour des durées d’1 à 5 ans.
113
3. Le financement de l’économie
B. Le financement direct : le marché des capitaux
b) Les marchés financiers :
Ils regroupent les titres longs et titres financiers. On parle de marché primaire pour
des titres nouvellement émis et de marché secondaire pour des titres déjà émis.
- Marché des actions :
Action : titre de propriété d’une partie du K d’une société par actions et qui
confère à son détenteur un droit de vote aux AG, un droit sur les profits
(dividende) et un droit d’information sur les comptes de la société.
- Marché obligataire :
Obligation : titre de créance, càd une partie de la dette émise sous forme de titres
que son acquéreur détient sur l’entreprise ou l’Etat en question. Elle donne un
intérêt (le coupon) et doit être remboursée (nominal) à l’échéance.
- Produits dérivés : titres permettant de se prémunir contre les risques ou a
contrario de spéculer en prenant des risques.
114
CHAPITRE 3 : L’ÉTAT ET LA
RÉGULATION DE L’ÉCONOMIE
La régulation des relations éco. et l’allocation des ressources sont assurées
par des mécanismes de marché et par l’Etat. Cette régulation mixte
s’explique par l’incapacité du marché à assurer l’allocation optimale des
ressources en toutes circonstances.
1. Spécificité de l’Etat
2. Rôle des marchés et de l’Etat dans la régulation de l’économie
3. Les principales fonctions économiques de l’Etat
4. Les critiques de la régulation de l’économie par l’Etat
115
1. Spécificité de l’Etat
Au sens de la compta. nat., l’Etat regroupe l’ensemble des administrations
publiques (centrales, locales ou de sécu. sociale) qui produisent des B & S non
marchands, ainsi que les entreprises publiques.
Dans un sens plus large, l’Etat peut aussi être défini par sa principale
caractéristique : il détient en effet le « monopole de la contrainte physique
légitime » (Max Weber).
La spécificité de l’Etat et plus généralement du secteur public repose donc sur :
- un pouvoir de contrainte sur les autres agents économiques.
Ex : seul agent à pouvoir contraindre les autres agents à payer l’impôt ou à
pouvoir les exproprier pour une cause légitime (les priver de propriété privée).
- une légitimité fondée généralement sur l’élection de ses dirigeants
116
2. Le rôle des marchés et de l’Etat dans la régulation de
l’économie
A. Les mécanismes de marché et l’allocation optimale des ressources :
De nombreux courants économiques considèrent qu’une économie de marché
parfaitement concurrentielle permet une allocation optimale des ressources.
Des marchés parfaitement concurrentiels permettent aux agents économiques
de se coordonner librement et de prendre les décisions les plus efficaces
Ex : dans cette optique, les activités éco. non rentables sont abandonnées au
profit de celles qui le sont. Les prix constituent un signal parfait pour les agents.
Les décisions individuelles, guidées par la volonté de maximiser les gains
individuels, profitent à tous et améliorent le bien-être général.
117
2. Le rôle des marchés et de l’Etat dans la régulation de
l’économie
B. Le rôle de l’Etat en cas d’échec du marché :
Dans certaines circonstances, les mécanismes de marché fonctionnent mal.
L’action de l’Etat est alors légitime.
L’existence de défaillances de marché et de marchés donc imparfaits explique la
nécessité de l’intervention publique.
Ex : des biens n’appartiennent à personne, comme les ondes hertziennes par ex.,
et ne peuvent faire l’objet de transactions marchandes. L’Etat intervient pour
assurer la régulation de ces biens nécessaires au bien-être des individus.
Ex : les fluctuations conjoncturelles (crises, dépressions…) montrent aussi
l’incapacité des marchés à réguler les relations éco. et peuvent justifier la
régulation de l’Etat.
118
3. Les principales fonctions économiques de l’Etat
A. La stabilisation conjoncturelle
L’Etat assure une mission de régulation et de stabilisation conjoncturelle. Les
mécanismes de marché sont parfois incapables de conduire l’éco. au plein-emploi.
Une partie des ressources est inutilisée et une partie de la population est au
chômage. La théorie Keynésienne parle de rigidités des marchés.
Les imperfections des marchés conduisent l’Etat à lutter contre les fluctuations éco.
L’Etat va alors soit stimuler l’activité en cas de récession, soit freiner l’activité quand
l’éco. risque la « surchauffe » (tensions inflationnistes à proximité du plein-emploi).
119
3. Les principales fonctions économiques de l’Etat
B. L’affectation des ressources : les défaillances de marché
L’Etat intervient aussi pour corriger de manière directe les défaillances de marché.
Les ressources de l’éco. peuvent être intégralement utilisées mais de manière
inefficace. Les marchés sont défaillants.
On peut distinguer plusieurs défaillances :
- Le manque de concurrence
- La présence d’externalités
- La fourniture de biens publics
Par ailleurs, les marchés ne peuvent fonctionner sans règle et l’Etat est nécessaire
pour établir le cadre institutionnel et réglementaire de l’économie de marché :
- droits de propriété clairement définis et garantis,
- droits des contrats,
- droit de la responsabilité civile…
120
3. Les principales fonctions économiques de l’Etat
C. La redistribution des revenus
L’Etat assure enfin une mission de redistribution des revenus quand la répartition
opérée par les mécanismes de marché n’est pas jugée satisfaisante.
Si l’économie de marché est créatrice de richesses, celles-ci ne sont pas
nécessairement réparties de manière équitable.
Le marché fonctionne mais l’efficacité du marché n’est pas synonyme de justice
sociale ou d’équité. L’Etat peut opérer une redistribution des richesses entre
catégories sociales ou entre générations.
Ex : des salariés aux compétences rares peuvent avoir des revenus élevés alors que
d’autres, en général - qualifiés, dans des secteurs ouverts à la concurrence
internationale, vont obtenir des salaires très faibles.
Les APU peuvent compenser cette inégalité en redistribuant les revenus par les
prélèvements obligatoires et les prestations sociales.
121
4. Les critiques de la régulation de l’économie par l’Etat
A. L’information imparfaite
Pour être efficace, l’intervention publique suppose une connaissance précise des
situations éco.
Ex : La construction d’une LGV, par ex., suppose de connaître les besoins et les
conditions de transport des agents pour être mise en oeuvre de manière efficace.
Or, l’Etat ne dispose que d’informations imparfaites et peut donc agir à mauvais
escient. L’Etat dispose de nombreux outils pour bénéficier d’informations fiables,
mais ces outils ont un coût et les informations peuvent rester imprécises.
Ex : difficile de connaître les conditions de transport à horizon de 10 ou 20 ans
avant de lancer un programme de construction d’une LGV.
Ex : la politique budgétaire est déterminée à partir de prévisions (croissance,
inflation…) qui se révèlent parfois inexactes et limitent l’efficacité des mesures.
122
4. Les critiques de la régulation de l’économie par l’Etat
B. La défense d’intérêts particuliers :
Si jusque-là nous considérions l’Etat comme une entité soucieuse de l’intérêt
général et du bien-être collectif, il peut aussi parfois favoriser des intérêts
particuliers au détriment de l’intérêt général.
La politique économique perd alors une partie de sa légitimité (cf. Buchanan et
Tullock : école des choix publics)
C. Les délais d’action :
L’action de l’Etat dans le domaine éco. se déploie dans le temps. Il existe rarement
1 concordance entre la prise de conscience d’un problème et l’impact de la
politique éco. mise en place. Des mesures peuvent même être contre-productives.
4 délais : délai de perception du problème, délai de réaction des autorités, délai de
mise en oeuvre et délai d’impact de la politique.
123
4. Les critiques de la régulation de l’économie par l’Etat
D. Les anticipations des agents économiques :
Les ménages, les entreprises et plus généralement tous les agents économiques réagissent
aux mesures de politique économique.
L’Etat doit, lorsqu’il prépare et met en oeuvre une mesure, prendre en compte la
perception que vont en avoir les agents économiques. Ceux-ci forment des anticipations,
prévoient les effets que peuvent avoir les mesures, estiment quelles en seront les
conséquences économiques.
Ex : une réduction d’impôt n’a pas le même impact sur la consommation si les agents la
pensent durable ou temporaire. Dans le premier cas, le surplus de revenu peut être
consommé. Dans le second, les agents peuvent préférer épargner ce revenu pour faire
face à la hausse ultérieure des impôts.
Certains économistes vont jusqu’à dire qu’il est difficile de prévoir l’impact d’une politique
économique, les comportements des agents économiques étant difficilement prévisibles.
Ces derniers dépendent de facteurs variés, eux-mêmes affectés par les décisions de
politique économique.
124
CHAPITRE 4 : LES POLITIQUES
ÉCONOMIQUES
La politique économique désigne l’ensemble des actions des pouvoirs publics destinées à
modifier les variables éco. dans un sens jugé souhaitable.
1. Les politiques conjoncturelles
Elles visent à réguler les variations conjoncturelles (CT) en assurant : la croissance éco., le
plein-emploi, la stabilité des prix et l’équilibre extérieur.
Elles agissent sur la demande globale (conso., investissement et dépenses publiques) pour
stimuler l’activité et faire baisser le chômage ou pour freiner l’activité afin de lutter contre
l’inflation.
2. Les politiques structurelles
Elles visent la croissance éco. à LT en agissant sur les structures productives de l’ensemble
de l’éco. ou de secteurs visés.
Elles agissent sur l’offre globale et les conditions de production des entreprises
125
1. Les politiques conjoncturelles
A. La politique budgétaire
Elle désigne l’ensemble des actions des pouvoirs publics sur le budget de l’Etat.
a) Les instruments de la politique budgétaire :
•
Les dépenses publiques :
Elles comprennent l’ensemble des sommes dépensées par les APU et
représentent l’ensemble des coûts des actions menées par ces administrations :
- Dépenses de fonctionnement (entretien, personnel)
- Dépenses d’investissement (acquérir ou renouveler le capital public)
- Dépenses de transfert en nature (fourniture de services publics gratuits) ou
en numéraire (allocations)
126
1. Les politiques conjoncturelles
A. La politique budgétaire
a) Les instruments de la politique budgétaire :
•
Les recettes publiques :
Elles représentent les ressources des APU leur permettant de financer les
dépenses pub. Elles sont presque exclusivement constituées de prélèvements
obligatoires (impôts, taxes et cotisations sociales), càd de recettes fiscales.
•
Le solde public :
Il est déterminé par la différence entre les ressources et les dépenses des APU.
Quand les dépenses sont supérieures aux recettes, le solde est en déficit. Quand
les dépenses sont au contraire inférieures aux recettes, il est en excédent.
On peut distinguer solde conjoncturel (variations des recettes et dépenses liées
à la conjoncture) et solde structurel (résulte d’une action volontaire des
autorités)
127
1. Les politiques conjoncturelles
A. La politique budgétaire
b) Les effets de la politique budgétaire :
•
La relance conjoncturelle :
La politique budgétaire permet de relancer l’activité éco. Les autorités peuvent
décider d’augmenter les dépenses ou de réduire les impôts pour cette raison :
- Effet multiplicateur : ces dépenses publiques viennent s’ajouter aux
composantes de la demande (consommation et investissement privé) et
génèrent en plus des revenus supplémentaires pour les agents qui vont donner
lieu à de nouvelles dépenses et de nouveaux revenus.
128
1. Les politiques conjoncturelles
A. La politique budgétaire
b) Les effets de la politique budgétaire :
•
La relance conjoncturelle :
- Ampleur de la relance : elle dépend des instruments budgétaires utilisés et des
modalités de financement des dépenses publiques.
Si la hausse des dépenses pub. est financée par une hausse des prélèvements
obligatoires, la relance se limite au montant des dépenses. L’effet multiplicateur
est égal à 1 seulement.
S’il s’agit d’une baisse des prélèvements obligatoires, l’ampleur de la stimulation
est plus forte car les agents peuvent alors consommer et investir davantage.
L’effet multiplicateur est plus fort encore si la hausse des dépenses n’est pas
financée par des impôts mais par un recours à l’emprunt (budget en déficit).
129
1. Les politiques conjoncturelles
A. La politique budgétaire
b) Les effets de la politique budgétaire :
•
L’effet contra-cyclique automatique :
Les recettes et les dépenses publiques varient en fonction des fluctuations
conjoncturelles de l’activité. Elles jouent le rôle de « stabilisateurs
automatiques » et ont un effet contra-cyclique (récession, - de recettes, + de
dépenses de chômage et donc relance automatique)
•
La fourniture de biens publics :
Certaines dépenses publiques peuvent être consacrées à la fourniture de biens
publics et/ou favorisant les externalités positives. Elles améliorent le bien-être
des agents. A LT, il y a un effet bénéfique sur la croissance éco. Par ex., le niveau
d’éducation ou la construction d’infrastructures.
130
1. Les politiques conjoncturelles
A. La politique budgétaire
c) Les contraintes de la politique budgétaire :
•
Le financement des dépenses publiques :
Les prélèvements obligatoires sont le 1er mode de financement. S’ils ne suffisent
pas, le budget est en déficit. Il faut recourir à l’emprunt. La somme des emprunts
publics constituent la dette publique.
Avant, l’Etat pouvait aussi émettre des titres d’Etat auprès de la BC, ce qui créait
de la monnaie. Depuis l’indépendance de la BCE, cela n’existe plus (facteur
d’inflation).
•
La contrainte extérieure :
L’ouverture des économies contemporaines peut réduire l’effet de relance de la
pol. budgétaire. La stimulation de la demande s’adresse aux producteurs
nationaux mais aussi étrangers. L’effet multiplicateur est - fort.
131
1. Les politiques conjoncturelles
A. La politique budgétaire
c) Les contraintes de la politique budgétaire :
•
L’effet d’éviction :
Les dépenses pub. peuvent évincer les dépenses privées. La demande globale n’est pas
relancée. La demande pub. se substitue à la demande privée. 2 possibilités :
•
•
La hausse de la demande globale favorise l’inflation et réduit la dépense privée
•
Le financement par l’emprunt des dépenses publiques réduit les Kx disponibles
pour financer les invts. privés et renchérissent ces derniers (hausse du tx d’intérêt)
Le comportement des agents économiques :
•
Si les agents décident de ne pas consommer +, la relance est - efficace (si les Crs
tiennent comptent de leur revenu permanent et non de leur revenu transitoire)
•
Equivalence Ricardienne : 1 hausse des dép. pub. financée par 1 hausse immédiate
des impôts a les mêmes effets qu’1 autre qui serait financée par l’emprunt, les
agents anticipant le rembt. des emprunts et donc la hausse ultérieure des impôts.
132
1. Les politiques conjoncturelles
B. La politique monétaire
Elle désigne l’ensemble des actions des pouvoirs publics sur les variables
monétaires et financières (monnaie et taux d’intérêt) pour modifier l’éco. réelle.
Les BC, responsables de la pol. monétaire, n’interviennent directement ni sur la
qté de monnaie, ni sur les crédits et taux d’intérêts pratiqués. Elles agissent sur
la qté et le prix des liquidités dont les banques ont besoin pour se financer :
elles pilotent les taux à CT par leurs opérations sur le marché. Cette action sur
les taux peut encourager ou freiner l’activité de crédit.
La BCE mène une politique d’open market : elle alimente le marché
interbancaire en liquidités et détermine le taux principal de refinancement des
banques. Elle contrôle donc la création de monnaie. Mais cette création a un
lien avec le niveau de production.
133
1. Les politiques conjoncturelles
B. La politique monétaire
a) La stratégie monétaire de la BCE :
•
Système européen des banques centrales :
Il se compose de la BCE et des BCN. On parle d’eurosystème. Le SEBC est
dirigé par les instances de décision de la BCE (conseil des gouverneurs,
directoire, conseil général). La BCE est indépendante des gouvernements.
L’objectif principal de la BCE est la stabilité des prix. Un taux d’inflation cible est
fixé (- de 2 % dans la zone €). Des objectifs secondaires ont été ajoutés :
croissance et emploi notamment.
Pour atteindre son objectif, la BCE surveille des indicateurs comme la prod°, la
demande, la pol. fisc., les marchés du travail et des capitaux. D’autre part, elle
suit l’évolution de M3. Enfin, la BCE détermine des cibles intermédiaires : taux
d’i et taux de change (intervention sur les tx de change très rare).
134
1. Les politiques conjoncturelles
B. La politique monétaire
a) La stratégie monétaire de la BCE :
•
Instruments de la politique monétaire :
Ils permettent à la BCE de contrôler la liquidé bancaire ou monnaie BC dont
ont besoin les banques pour accorder des crédits :
- Opérations d’open market :
Permettent aux banques de se procurer des liquidités auprès de la BCE contre
des titres qu’elles cèdent temporairement. Ces prises en pension de titres
durent généralement une semaine (peuvent aller jusqu’à 3 mois). Le tx
directeur principal (ou tx de refinancement) s’applique à ces opérations. Celuici est encadré par 2 autres tx directeurs : les tx de facilités permanentes.
135
1. Les politiques conjoncturelles
B. La politique monétaire
a) La stratégie monétaire de la BCE :
•
Instruments de la politique monétaire :
- Les facilités permanentes (facilités de prêt marginal et de dépôt marginal) :
Permettent aux banques de déposer ou de retirer des liquidités au j/j contre des
actifs. Pour un besoin de liquidité, une banque paiera le tx d’i plafond : tx de prêt
marginal. Pour un placement de liquidité, une banque recevra le tx plancher : tx
de dépôt marginal. Le tx de refinancement au j/j est compris entre ces 2 tx. Si la
BCE relève ses tx, elle rend le financement + coûteux et lutte contre l’inflation.
- Les réserves obligatoires :
Elles contraignent les banques à détenir un %tage de leurs actifs liquides sur 1
compte bloqué à la BdF. Elles permettent de réguler la création monétaire en
créant un besoin de liquidités qui augmente avec le nombre de crédits accordés.
136
1. Les politiques conjoncturelles
B. La politique monétaire
b) Les canaux de transmission de la politique monétaire :
Ils permettent de déterminer l’influence de la politique monétaire sur la
croissance du PIB.
•
Le canal du tx d’intérêt :
- Explication Keynésienne :
Lorsque la BCE met en oeuvre une pol. monétaire expansionniste, elle baisse ses
tx d’i directeurs, ce qui réduit le coût du K et donc stimule l’investissement.
Attention : les tx de la BCE sont des tx courts. Or, les décisions d’investissement
dépendent surtout des tx longs qui sont largement reliés à l’endettement public
(émission d’obligations à LT).
137
1. Les politiques conjoncturelles
B. La politique monétaire
b) Les canaux de transmission de la politique monétaire :
•
Le canal du tx d’intérêt :
- Les 3 effets d’une variation des tx d’intérêt :
Effet de substitution : une variation des tx courts peut modifier la répartition du
patrimoine financier entre monnaie, titres courts et longs.
Effet de revenu : toute modification des tx affecte directement la richesse des
individus (négativement pour l’emprunteur et inversement).
Effet de richesse : la baisse des tx d’i améliore la rentabilité de l’entreprise, accroît
le cours des actions et augmente donc le patrimoine des détenteurs. Cela accroît
la conso.
138
1. Les politiques conjoncturelles
B. La politique monétaire
b) Les canaux de transmission de la politique monétaire :
•
Le canal du tx de change :
La généralisation des tx de changes flexibles a entraîné une relation de
dépendance directe entre tx d’i et tx de change. Une hausse des tx de la BCE
attire les Kx étrangers. Les investisseurs échangent leurs monnaies contre des €.
La valeur de l’€ augmente et les monnaies étrangères se déprécient. Cela
pénalise la balance commerciale. L’inverse est vrai aussi.
•
Le canal du crédit bancaire :
Une pol. monétaire expansionniste (baisse des tx d’i directeurs) augmente le
volume des crédits et donc la monnaie dispo. Les agents consomment et
investissent alors +. La demande et le niveau de production augmentent.
139
2. Les politiques structurelles
Les pol. structurelles sont par essence des pol. micro, qui affectent les conditions de
production sur des marchés déterminés et dont les effets vont se répercuter à
l’ensemble de l’éco.
A. La politique industrielle :
a) Fondements :
Regroupe l’ensemble des mesures affectant directement les structures productives (aides
pub. aux entreprises innovantes, R&D, nationalisations, restructurations d’industries…).
Au sens strict, cela concerne l’industrie mais au sens large, toutes structures de prod°.
Les actions de pol. industrielle peuvent être justifiées par les défaillances de marché et les
externalités affectant les décisions de prod° des entreprises. L’Etat tente de les corriger.
La pol. industrielle a parfois pour finalité de favoriser la spécialisation internationale en
protégeant les industries nationales.
Le but a souvent aussi été de favoriser la croissance éco. et le progrès social.
140
2. Les politiques structurelles
A. La politique industrielle
b) Formes :
- Elle peut prendre la forme d’actions directes sur les structures productives.
Ex : forme la plus radicale : nationalisation d’entreprise permettant à l’Etat de
contrôler une partie de la prod° industrielle.
- Elle peut aussi prendre la forme d’actions incitatives, càd d’actions indirectes
visant à modifier les comportements des agents privés.
Ex : les aides fiscales et les subventions pub. accordées à certaines branches
industrielles, les aides pour les activités de R&D.
141
2. Les politiques structurelles
B. La politique de la concurrence
a) Fondements :
Regroupe l’ensemble des mesures visant à garantir le fonctionnement
concurrentiel des marchés en favorisant une concurrence libre. Parfois
considérée comme une forme particulière de pol. industrielle.
S’inscrit dans une vision éco. traditionnelle pour laquelle les marchés
concurrentiels assurent une allocation optimale des ress. La conc. stimule la
prod° en modifiant ses conditions (innovation, réduction des coûts…)
La concurrence bénéficie aux Crs qui bénéficient d’une offre de B & S plus
abondante et à des prix moindres.
Le développement de la concurrence peut être indésirable sur certains
marchés. Des pratiques anticoncurrentielles peuvent alors accroître l’efficacité à
LT, favorisant par ex. investissements et innovations.
142
2. Les politiques structurelles
B. La politique de la concurrence
b) Formes :
Se traduit par des mesures visant l’ensemble des marchés ou appliquées à des
marchés particuliers (télécom., transport ferrov., électricité…) :
•
La régulation des monopoles naturels :
Seule une entreprise est en capacité d’atteindre une taille critique pour produire
au meilleur coût. Par ex., les industries de réseaux (forts investissements). La
régulation peut être un contrôle des prix ou même la nationalisation de la firme.
•
La prohibition des ententes :
Les accords entre entreprises (faussent la concurrence) sont prohibés.
143
2. Les politiques structurelles
B. La politique de la concurrence
b) Formes :
•
Le contrôle des abus de position dominante :
Les entreprises ne doivent pas utiliser leur puissance sur le marché pour imposer
des prix ou des conditions excessives.
•
Le contrôle des concentrations :
Les opérations regroupant les entreprises (fusions, prises de contrôle) peuvent
créer ou renforcer la position dominante des entreprises. Il y a donc un contrôle
des autorités de la conc. qui peuvent les interdire.
•
Le contrôle des aides publiques :
Certains avantages attribués à partir d’un financement public peuvent fausser la
conc. en favorisant certaines entreprises ou certaines productions.
144
2. Les politiques structurelles
C. La politique fiscale
a) Fondements :
•
La politique fiscale et l’économie de l’offre :
Ensemble des règles et pratiques relatives aux impôts et taxes. Pour les
économistes de l’offre, la fiscalité génère des coûts et est perçue comme une
contrainte par les agents, introduisant des distorsions. Mais la fiscalité assure le
financement des dép. pub. et permet la redistribution des revenus.
•
Les distorsions sur les marchés :
Les prélèvements obligatoires introduisent des distorsions ou entraînent des
coûts suppl. pour les agents. Ces coûts peuvent être directs (impôt à payer) ou
indirects (coûts administratifs, adaptation à la réglementation…).
145
2. Les politiques structurelles
C. La politique fiscale
a) Fondements :
•
L’efficacité de la fiscalité : courbe de Laffer :
Une fiscalité accrue peut paradoxalement se traduire par une réduction des
recettes fiscales. Au fur et à mesure que le tx d’impôt augmente, de + en +
d’agents renoncent à travailler ou développent des activités non déclarées (éviter
la fiscalité). Au delà d’un seuil, cet effet l’emporte sur la hausse du taux.
Mais il est difficile de savoir quel est le taux optimal. De plus, aucune étude
empirique ne confirme ce résultat.
146
2. Les politiques structurelles
C. La politique fiscale
b) Caractéristiques :
Pour les économistes de l’offre, une politique fiscale est efficace si elle est :
- Equitable, traitant de manière identique des situations identiques (ex : même
revenu, même impôt)
- Neutre, évitant toute distorsion dans l’allocation des ress., càd n’affectant pas
les comportements. La fiscalité ne doit pas réduire les incitations des agents à
engager des activités éco. Par ex., un impôt forfaitaire ne crée pas de distorsion.
Dans l’optique de l’éco. de l’offre, la pol. fiscale prend la forme de réductions
d’impôts dont la finalité est de stimuler la production (et le travail).
147
2. Les politiques structurelles
D. Les politiques de l’emploi
a) Fondements :
Les pol. de l’emploi regroupent les mesures prises pour agir sur le marché du
travail afin de lutter contre le chômage (promouvoir le plein-emploi).
Elles améliorent le fonctionnement du marché du travail. Elles stimulent l’offre
et la demande de travail et favorisent la création de nouveaux emplois.
On doit distinguer les pol. de relance conjoncturelles qui développent l’emploi
par une relance de la demande sur le marché des B & S.
148
b) Formes :
•
2. Les politiques structurelles
D. Les politiques de l’emploi
Les actions sur la population active :
Réduisent la progression de la population active et/ou améliorent la qualification et
l’employabilité de la main-d’oeuvre.
•
Les actions sur le coût du travail :
Visent à diminuer le coût du travail afin de favoriser l’embauche.
•
Les actions sur la flexibilité du travail :
Visent à adapter le facteur L aux évolutions de l’environnement éco. de l’entreprise.
•
Les actions sur la durée du travail :
Visent à réduire le temps de travail pour augmenter le nombre d’emplois.
149
2. Les politiques structurelles
E. Politique d’aménagement du territoire :
Ensemble des mesures visant à une meilleure répartition des hommes dans un
cadre géographique, en fonction des ress. naturelles et des activités éco.
(création de villes, contrats de plans Etat-Régions…)
F. La planification :
Renvoie au processus de prévision pluriannuel par lequel l’Etat programme ses
investissements, ses besoins et ses interventions (les 60’s constituent l’âge d’or
de la planification en France : programmes aéronautiques, nucléaire…)
150
EXERCICE D’ILLUSTRATION
•
Quinquennat SARKOZY :
Le Revenu de Solidarité Active (RSA)
Le RSA, créé en 2009, permet en effet à ses bénéficiaires qui reprennent une activité de
percevoir une allocation en plus des revenus de leur travail. L’enjeu : libérer les bénéficiaires
du piège de l’inactivité.
Depuis le 1er décembre 2011, les bénéficiaires du RSA qui n’ont aucune activité auraient du,
en contrepartie de la prestation qu’ils perçoivent, effectuer 7h de travail hebdomadaires
d’intérêt général, au service de la collectivité.
La défiscalisation des heures supplémentaires
La loi Travail, Emploi, Pouvoir d’Achat (TEPA) votée dès août 2007 exonère les heures
supplémentaires et permet ainsi aux salariés volontaires qui souhaitent « travailler plus pour
gagner plus » de le faire, sans être prisonniers du carcan des 35h.
151
EXERCICE D’ILLUSTRATION
•
Quinquennat HOLLANDE :
Le pacte de compétitivité et le CICE (crédit impôt compétitivité emploi) :
Il doit « restaurer la compétitivité, redresser l'industrie, la croissance et l'emploi. »
Le CICE ayant pour objet le financement de l’amélioration de la compétitivité des entreprises à travers
notamment des efforts en matière d’investissement, de recherche, d’innovation, de formation, de recrutement, de
prospection de nouveaux marchés et de reconstitution de leur fonds de roulement. L’entreprise doit retracer
dans ses comptes annuels l’utilisation du crédit d’impôt conformément à ces objectifs. L’entreprise ne peut ni
financer une hausse de la part des bénéfices distribués, ni augmenter les rémunérations de ses dirigeants.
Accessible à toutes les entreprises françaises, le CICE permet de réaliser une économie d’impôt substantielle. A
partir de 2014, ce taux est porté à 6 % de la masse salariale, hors salaires supérieurs à 2,5 fois le SMIC (4 % en
2013)
Le pacte de responsabilité :
- Poursuite de l’allégement du coût du travail (fin des charges patronales) : 30 milliards d’€
- cotisations patronales sur le SMIC entièrement supprimées en 2015
- cotisations familiales allégées pour les salaires inférieurs à 3,5 fois le SMIC en 2016
- Modernisation fiscalité des entreprises
- Réduction du nombre de normes et procédures dans la vie des entreprises
- Contreparties : investir et « relocaliser » pour créer de l’emploi
152
EXERCICE D’ILLUSTRATION
•
Quinquennat HOLLANDE :
Réforme territoriale :
Abaisser le nombre de régions
•
BCE
Abaissement des taux d’intérêts directeurs à plusieurs reprises (Plus de 4% en
2008, aujourd’hui 0 %)
153
PARTIE 3 : NOTIONS
D’ECONOMIE
INTERNATIONALE
154
PLAN
1. Panorama du commerce international
2. Les théories du commerce international
3. Les politiques commerciales et le protectionnisme
4. Mouvements internationaux de capitaux
Vue transversale :
marché des changes et système monétaire international
155
CHAPITRE 1 : PANORAMA DU
COMMERCE INTERNATIONAL
Le développement du commerce international constitue une des
caractéristiques principales de la mondialisation de l’économie.
Les éco. contemporaines sont en effet caractérisées depuis la fin de la 2nde
guerre mondiale par une ouverture croissante et par une progression
considérable de leurs échanges internationaux
156
PLAN
1. La mesure des échanges internationaux : la balance des paiements
2. Le développement du commerce international
3. La structure actuelle du commerce international
4. Le rôle des institutions internationales
5. L’intégration régionale : entre libre échange et protectionnisme
157
1. La mesure des échanges internationaux : la balance des paiements
A. La structure de la balance des paiements
Les échanges internationaux sont enregistrés dans la balance des paiements (BdP).
Retrace comptablement les flux d’actifs réels, monétaires et financiers entre les agents
résidents et non résidents.
Repose sur une compta. en partie double : tte opération est enregistrée 2 fois (débit
et crédit).
Le solde de la BdP est par définition toujours en équilibre.
Ex : une exportation de marchandise d’une entreprise française est enregistrée :
• en tant que flux réel (vente de marchandises),
• en tant que flux monétaire (paiement constituant la contrepartie de la vente).
158
1. La mesure des échanges internationaux : la balance des paiements
B. Présentation de la balance des paiements
a) Les comptes de la balance des paiements :
Compte des transactions courantes : regroupe les opérations :
• sur marchandises (exportations et importations au sens strict)
• sur services (services aux entreprises, recettes touristiques, etc.)
• sur revenus (rémunération des salariés, etc.)
• sur transferts courants (aides publiques ou privées, transferts financiers aux
orga. internationales)
Le compte de capital : regroupe les transferts en capital (remises de dettes) et les
acquisitions d’actifs non financiers (brevets, marques)
Le compte financier : regroupe les opérations financières comme les investissements
directs à l’étranger (IDE), les investissements de portefeuille, etc.
159
1. La mesure des échanges internationaux : la balance des paiements
B. Présentation de la balance des paiements
b) Les soldes de la balance des paiements
Si par construction le solde de la BdP est à l’équilibre, les soldes ou balances
intermédiaires sont des indicateurs pertinents des échanges extérieurs.
On distingue :
• Le solde de la balance commerciale : désigne le solde des opérations d’X°
et d’M° de marchandises.
• Le solde de la balance des transactions courantes : regroupe les
opérations du compte des transactions courantes.
160
1. La mesure des échanges internationaux : la balance des paiements
B. Présentation de la balance des paiements
c) La balance des paiements de la France en 2014 (en milliards d’euros) :
Compte des transactions courantes
- Biens
- Services
- Revenus primaires
- Revenus secondaires
Compte de capital
Compte financier
- Investissements directs
- Investissements de portefeuille
- Produits financiers dérivés
- Autres investissements
- Avoirs de réserve
Erreurs et omissions
161
-4,4
-24,0
8,8
52,0
-41,1
2,1
-7,0
-1,9
54,1
10,8
-77,2
7,2
-4,7
1. La mesure des échanges internationaux : la balance des paiements
C. Quelques indicateurs du commerce extérieur
a) Le taux de couverture :
Rapport entre la valeur des X° et la valeur des M° comptabilisées dans la
balance commerciale. Cet indicateur révèle comment les exportations règlent
les importations (établi pour 1 produit, 1 ensemble de produits ou 1 pays).
b) Les termes de l’échange :
Permettent d’apprécier l’évolution des conditions dans lesquelles le pays
échange ses X° contre ses M° sur une période.
L’indice des termes de l’échange rapporte le prix des X° à celui des M°. On dit
que les termes de l’échange s’améliorent dans le temps si l’on exporte une qté
moindre de marchandises pour se procurer la même qté de biens importés. Le
rapport de prix traduit l’évolution du pouvoir d’achat des X°.
162
1. La mesure des échanges internationaux : la balance des paiements
D. La compétitivité
C’est la capacité d’une éco. à conquérir des parts du marché mondial en
affrontant la concurrence
a) La compétitivité-prix :
Elle se mesure par un indicateur de compétitivité-prix qui est le rapport entre
l’évolution des prix des concurrents et celle des prix des produits nationaux.
C’est donc une question de prix relatifs.
• La compétitivité-prix dépend du coût unitaire :
Pour diminuer le coût unitaire, il faut réaliser des éco. d’échelle en augmentant
les qtés produites proportionnellement plus que l’augmentation du coût total.
163
1. La mesure des échanges internationaux : la balance des paiements
D. La compétitivité
• La compétitivité-prix dépend aussi de facteurs monétaires :
- Le différentiel d’inflation :
Il s’agit de la différence entre le taux d’inflation d’une économie donnée et celui
d’une économie concurrente. Il est à l’avantage de l’éco. qui réalise le taux
d’inflation le plus faible. Plus le taux d’inflation est élevé, moins les prix à l’X°
sont compétitifs tandis que les prix à l’M° le sont de plus en plus.
- La variation des taux de change :
La dévaluation d’une monnaie permet de diminuer les prix des X° et de
renchérir les prix des M°. Certains pays sont tentés de mener une pol. de
dévaluation compétitive (impossible en Europe). Les chances de réussite d’une
telle pol. sont aléatoires : peut aggraver l’inflation intérieure suite à 1 hausse de
la demande de pdts nationaux.
164
1. La mesure des échanges internationaux : la balance des paiements
D. La compétitivité
b) La compétitivité structurelle :
La compétitivité-prix n’est pas un déterminant suffisant de la compétitivité. La
demande internationale peut s’ouvrir à des pdts dont les prix ne sont pas les +
compétitifs.
• Déterminants de la compétitivité structurelle :
- Spécialisation sur des créneaux porteurs avec des avantages en termes de savoir-faire,
- Flexibilité qui assure l’adaptation à la demande mondiale,
- Gamme de produits suffisamment large et cohérente,
- Qualité renommée des produits qui attire la demande,
- Délais de livraison plus courts que ceux de la concurrence,
- Service après-vente de qualité.
165
1. La mesure des échanges internationaux : la balance des paiements
D. La compétitivité
• Grands choix économiques pour la compétitivité :
Une éco. développée maîtrise un savoir-faire et une technologie permettant
d’opérer une spécialisation dans des domaines innovants (renforcent sa
compétitivité structurelle).
Il est dangereux de privilégier à CT la survie des branches d’activité largement
concurrencées par des éco. bénéficiant de coûts salariaux beaucoup + faibles
Une politique structurelle est indispensable :
Mener une pol. industrielle susceptible de renforcer durablement la compétitivité.
Il faut développer des pôles de compétitivité (branches d’activité pour lesquelles
le tx de couverture est très élevé).
Ceci assure une position favorable de la BdP et stimule l’ensemble de l’activité.
166
2. Le développement du commerce international
• Le commerce international regroupe l’ensemble des échanges de B & S
entre agents résidants dans des territoires économiques distincts.
• Il constitue une des caractéristiques de la mondialisation des éco. qui
repose sur l’intégration + ou - complète des éco nationales et conduit à
leur interdépendance.
• La mondialisation n’est pas seulement caractérisée par le développement
des échanges commerciaux, mais aussi par une concurrence accrue entre
agents de chaque pays, par le développement d’échanges monétaires et
financiers, par la diffusion mondiale de nouvelles techniques et par une
uniformisation des préférences et des habitudes des Prs et Crs.
167
2. Le développement du commerce international
A. Le commerce international au XIXème siècle
• Avant le XIXème, le com. international bénéficiait principalement aux pays
riches européens (GB, France, Pays-Bas) qui importaient des pdts
inexistants sur leur territoire (épices, ress. minières, etc.) et, pour obtenir
de nouveaux débouchés, exportaient les biens qu’ils produisaient.
• Le commerce international connaît une accélération majeure à partir du
XIXème. Entre le début du XIXème et la Première Guerre mondiale, les
échanges internationaux progressent plus que la production mondiale.
• Les échanges intern. ont été multipliés par 25 entre 1800 et 1913 quand
la prod° mondiale n’a été multipliée que par 2,2. Les échanges intern.
représentaient 3% de la prod° mondiale en 1800 contre 33% en 1913. De
1830 à 1913, le tx d’X° des pays europ. (X° / PIB) passe de 5,5% à 14%.
168
2. Le développement du commerce international
A. Le commerce international au XIXème siècle
• Le XIXème est marqué par la domination des pays européens et
particulièrement de la GB qui constitue la puissance commerciale
dominante. Les USA et le Japon deviennent de grandes puissances.
• En 1850, les 3/4 des M° mondiales ont l’Europe pour destination. A la
même époque, la GB représente 20 % du com. mondial (14 % en 1913).
• Le développement du com. international au XIXème s’explique entre
autres par les innovations techniques (machine à vapeur qui permet de
diminuer le coût du transport maritime), les migrations de population et
les politiques commerciales de libre-échange.
169
2. Le développement du commerce international
B. L’entre-deux-guerres
• Modification de la hiérarchie entre les pays dans le commerce international
Les Etats-Unis dominent progressivement le commerce mondial
alors que la GB voit son poids diminuer.
• Progression moins rapide des échanges internationaux
Ils progressent moins vite que la production mondiale. Entre 1913 et
1937, les échanges intern. par tête ne progressent que de 3 %.
• Développement de politiques protectionnistes.
Face à la crise de 29, nombre de pays mettent en place des mesures
protectionnistes : les USA augmentent leurs droits de douane
(Smoot-Hawley Act,1930). La France met en place des quotas d’M°.
170
2. Le développement du commerce international
C. La période contemporaine
• Depuis la fin de la 2nde Guerre mondiale, le com. international progresse +
rapidement que la prod° mondiale : les éco. mondiales sont marquées par
une internationalisation croissante.
• Entre 1948 et 1998, les échanges internationaux ont été multipliés par 17 et
la prod° mondiale par 6.
• Pendant « l’âge d’or de la mondialisation » (1945-1973), les X° ont
progressé au tx annuel de 6,5 % et la prod° mondiale de biens de 4 %.
Entre 1973 et 1985, le rythme de croissance des X° a toutefois ralenti.
171
2. Le développement du commerce international
C. La période contemporaine
a) Les 2 phases de développement du commerce international :
Entre 1945 et 1973, les échanges intern. progressent vite au profit des pays
industrialisés (USA, puis Europe et Japon), qui assurent la prod° des pdts
manufacturés, alors que les pays en voie de développement se spécialisent dans
les pdts primaires (MP) et représentent - d’1/3 du com. mondial.
• En 1950, les X° de B & S représentaient 8 % du PIB mondial. En 1973, elles
représentaient 14,1 %.
• En 1960, le tx de pénétration de l’économie (importations / PIB) était de 19 %
pour l’UE. A la même date, le tx d’ouverture de l’économie française
(((exportations + importations) / 2) / PIB) est égal à 13,3 %.
172
2. Le développement du commerce international
C. La période contemporaine
a) Les 2 phases de développement du commerce international :
Depuis 1973, malgré une phase de décélération entre 73 et 85, la croissance
des échanges intern. reste supérieure à la croissance du PIB mondial mais la
structure des échanges évolue : de nouveaux pays participent activement au
com. mondial (nvx pays industrialisés et aujourd’hui Brésil, Inde ou Chine), la
part des échanges de pdts primaires (pdts agricoles, industries extractives)
diminue et la part des échanges « intra-branches » augmente.
• En 1990, les X° de B & S représentaient 19,3 % du PIB mondial. En 2004, elles
représentaient 30,9 %.
• Entre 2000 et 2003, le PIB mondial a augmenté de 2,5 % en moyenne annuelle
(en volume) et les X° mondiales de marchandises ont progressé de 4,5 %.
173
2. Le développement du commerce international
C. La période contemporaine
b) Les 3 causes du développement du commerce international :
1. Le progrès technique dans le domaine des transports et des communications
:
• Le coût de transport a largement baissé dans le domaine aérien et
maritime. De nombreux échanges intern. de pdts manufacturés sont
par ex. réalisés par la mer (conteneurs). En 2008, le trafic mondial de
conteneurs représentait 1/2 milliard d’équivalents 20 pieds.
• La réduction massive des coûts des télécom. a favorisé la croissance des
échanges de services.
174
2. Le développement du commerce international
C. La période contemporaine
b) Les 3 causes du développement du commerce international :
2. Le développement du libre-échange
La mise en place du GATT en 1947, de l’OMC en 1995, mais aussi des
zones d’intégration régionale (ALENA, Union européenne) a favorisé la
baisse des barrières commerciales (droits de douane, quotas, normes),
qui sont des freins aux échanges intern. Les tarifs douaniers sur les pdts
manufacturés sont passés de 40 % (en moy) en 1947 à 3 % aujourd’hui.
3. Les mouvements internationaux de capitaux
De nombreuses entreprises (firmes multinationales) se sont implantées
à l’étranger et les IDE ont progressé. Cela a favorisé le développement
d’échanges intern., en particulier à l’intérieur de ces firmes.
175
3. La structure actuelle du commerce international
A. La structure par produits
a) Un commerce international de produits manufacturés :
• Les échanges de pdts manufacturés sont prépondérants dans le com. mondial
au détriment des échanges de pdts agricoles et miniers :
En 2010, les X° de pdts agricoles représentaient 9,2 % des X° totales de
marchandises, contre 20,4 % pour les combustibles et pdts des industries
extractives et 67,1 % pour les pdts manufacturés.
• S’ils restent relativement réduits par rapport aux échanges de marchandises, les
échanges internationaux de services progressent rapidement :
Les services représentent 1/4 des échanges de marchandises dans le com.
mondial. Le développement des échanges de services (transport,
assurance, etc.) participe de la part croissante des services dans le com.
mondial. En 2010, les X° de services com. s’élèvent à 3 695 milliards de $.
176
3. La structure actuelle du commerce international
A. La structure par produits
b) Un commerce « intra-branche » et « intra-firme » :
Le com. intern. « intra-branche » désigne les échanges com. croisés de
pdts très proches (de la même branche) entre pays. Il se distingue du com.
« inter-branches » qui est composé d’échanges de pdts différents entre
pays. Les échanges intern. de pdts de la même branche représentent la
moitié des échanges intern. des pays développés.
Ex : La France et l’Allemagne produisent des véhicules automobiles
qu’elles exportent et importent mutuellement. Les échanges portent sur
des pdts aux fonctions identiques mais différenciés par certaines
caractéristiques (gamme, confort, sécurité, etc.).
177
3. La structure actuelle du commerce international
A. La structure par produits
b) Un commerce « intra-branche » et « intra-firme » :
Le com. intern. est un com. « intra-firme », lié au développement des firmes
multinationales, qui répartissent leur appareil de prod° et de distribut° dans des pays
différents et réalisent donc des échanges intern. internes à l’entreprise.
Exemple :
• La conception d’un modèle d’ordinateur aux USA, sa production en Chine et sa
vente en France par une même firme multinationale génèrent des échanges intern.
entre USA, Chine et France.
• En 95, l’ONU estimait qu’1/3 des échanges intern. avait lieu au sein des firmes
multinationales, entre les sociétés mères et leurs filiales.
178
3. La structure actuelle du commerce international
B. La structure par zone géographique
a) Les principaux pôles du commerce international :
La croissance des échanges intern. s’est principalement concentrée sur 3 zones :
l’Europe occidentale, l’Amérique du Nord (Etats-Unis) et l’Asie (Japon). Les échanges
se sont polarisés autour de ces 3 zones (70 % du com. mondial.) C’est un com.
hiérarchisé où l’UE occupe une place centrale.
• L’Union européenne réalise en 2010, selon les données de l’OMC, 37,9 % des X°
mondiales de marchandises.
• L’ALENA (Etats-Unis, Canada et Mexique) réalise 13,3 % des X° mondiales.
• A elle seule, la Chine réalise aujourd’hui 10,6 % des X° mondiales (alors qu’en 2003,
ses X° ne représentaient que 5,3 % des X° mondiales).
179
3. La structure actuelle du commerce international
B. La structure par zone géographique
a) Les principaux pôles du commerce international :
Malgré le rôle croissant des NPI asiatiques (Corée du Sud, Singapour, Hong Kong,
Taïwan, etc.) et des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), de nombreux pays d’Amérique
latine, d’Afrique et d’Asie sont restés à l’écart des principaux échanges intern.
• Les X° du Moyen-Orient et de l’Afrique ne représentent que 9,4 % des X°
mondiales en 2010.
• La situation des pays émergents et des PVD est contrastée : certains pays produisent
et exportent des pdts manufacturés (comme la Chine) alors que d’autres sont
spécialisés dans les pdts primaires.
180
3. La structure actuelle du commerce international
B. La structure par zone géographique
b) Un commerce régional :
• Les échanges intern. ont majoritairement lieu au sein d’1 même pôle. Le com.
mondial est « intra-régional » :
Les échanges intérieurs aux pays de l’UE représentent en 2010 plus de 65 % des
échanges intern. de l’UE. Les X° des pays de l’ALENA au sein même de la zone
représentent en 2010 plus de la moitié des X° de ces pays.
• Le développement du com. régional est lié à la création des zones d’intégration
régionale. Les échanges entre pays voisins se développent en raison de leur
proximité géographique, historique ou culturelle mais aussi et surtout en raison de
la suppression de leurs barrières commerciales :
La mise en place de l’accord de libre-échange nord américain (ALENA), ou de l’UE, a
favorisé les échanges com. entre les pays membres en réduisant les droits de douane.
181
3. La structure actuelle du commerce international
C. La division internationale du travail
La DIT désigne la spécialisation des pays dans la prod° de certains B & S. Chaque
pays renonce à produire certains B & S pour concentrer sa production sur d’autres B
& S. La prod° mondiale est ainsi répartie entre pays à l’échelle mondiale.
Initialement, la DIT a longtemps pris la forme suivante :
• Les pays développés produisaient et exportaient des pdts
manufacturés et des services.
• Les PVD produisaient et exportaient des pdts de base et des MP.
• Toutefois, des pays comme la Russie, le Canada, la Norvège ou les
USA participaient déjà fortement à la prod° énergétique et minière.
182
3. La structure actuelle du commerce international
C. La division internationale du travail
La DIT revêt aujourd’hui un nouveau visage :
• Les pays dits « émergents » produisent et exportent massivement des pdts
manufacturés vers les pays dits « riches » (Union Européenne, USA).
Taïwan, la Malaisie, la Chine produisent 1 part non négligeable des
pdts manufacturés mondiaux. Depuis 2009, la Chine est devenue
le 1er exportateur de marchandises (devant l’All et USA).
• Les pays dits riches concentrent leur prod° dans le domaine des pdts de haute
technologie et dans les services.
Les points forts de l’UE (à 28) reposent par ex. sur les filières de
la mécanique, de la chimie, de l’automobile ou des services.
183
4. Le rôle des institutions internationales
A. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
L’OMC a remplacé en 95 le GATT (accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce signé en 47)
a) Le GATT :
Dans le cadre du GATT, les pays (23 à l’origine en 47 et 125 en 93) ont cherché à
promouvoir une harmonisation des pol. douanières et un « code de bonne conduite
» du com. international.
Les négociations mises en oeuvre dans le cadre du GATT ont reposé sur les
principes suivants :
• Développement du libre-échange et réduction des barrières com. entre pays
signataires :
Réduction des droits de douane, des barrières non tarifaires
(quotas, normes techniques) et réglementation des subventions
184
4. Le rôle des institutions internationales
A. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
a) Le GATT :
• Le multilatéralisme, càd la mise en place de règles identiques et négociées entre
plusieurs pays (sans qu’1 relation préférentielle ne soit instaurée entre 2 pays :
accords bilatéraux).
- Clause de la nation la plus favorisée impose par ex. qu’1
avantage accordé à 1 pays par 1 autre (comme 1 baisse de ses
droits de douane) soit accordé à tous les autres pays.
- Principe de réciprocité des concessions tarifaires : impose qu’1
pays bénéficiant d’1 avantage com. dans ses relations avec 1 autre
(ex : droit de douane réduit) réduise lui aussi ses barrières com.
185
4. Le rôle des institutions internationales
A. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
a) Le GATT :
8 conférences ont été organisées et ont conduit à une réduction considérable des
tarifs douaniers entre les pays signataires :
Entre 1947 et aujourd’hui, les tarifs douaniers sont passés de 40
% en moyenne à 3 %.
Les 3 derniers cycles de négociations - Kennedy Round (64-67),
Tokyo Round (73-79) et Uruguay Round (86-94) - ont étendu
leur application en visant l’agriculture, les services ou les droits de
propriété intellectuelle.
186
4. Le rôle des institutions internationales
A. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
b) L’OMC :
Créée par l’acte final de Marrakech le 15 avril 94 (et entrée en vigueur le 1er janv.
95), l’OMC est une organisation internationale chargée :
- d’organiser la négociation des accords internationaux relatifs au com. mondial,
- de veiller à leur respect,
- d’arbitrer les différends qu’ils peuvent susciter.
L’OMC comprend actuellement 155 membres.
187
4. Le rôle des institutions internationales
A. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
b) L’OMC :
La finalité de l’OMC est de promouvoir la libéralisation des échanges internationaux
de B & S. L’OMC poursuit les objectifs du GATT même si 3 caractéristiques en font
une institution différente :
• L’OMC est, contrairement au GATT, une véritable organisation internationale dont la
vocation est strictement commerciale.
• Le champ d’action de l’OMC s’étend non seulement aux échanges de marchandises
(régulées par le GATT) mais aussi aux échanges de services, aux produits agricoles,
aux investissements et à la propriété intellectuelle.
188
4. Le rôle des institutions internationales
A. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
b) L’OMC :
• L’OMC administre les accords conclus sous son égide ou celle du GATT, veille à leur
respect, met en oeuvre de nouvelles négociations commerciales et participe au
règlement des différends commerciaux entre les Etats membres :
Exemples :
- De nombreux accords sont négociés dans le cadre de l’OMC tels que l’AGCS
(accord général sur le com. des services) visant à étendre le libre-échange à des
services comme la santé ou l’éducation.
- L’organe de règlement des différends (ORD) permet d’arbitrer les conflits entre les
pays membres de l’OMC (ex : opposition entre UE et USA à propos du boeuf aux
hormones).
- Cycle du millénaire (1999) annulé pour cause de manifestations à Seattle.
189
4. Le rôle des institutions internationales
A. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
- Cycle de Doha (2001- suspendu en 2006) :
- Amélioration de l’accès aux marchés pour les pays en développement
- Accès des pays en développement aux médicaments
- Elimination d’obstacles pour les biens environnementaux
Ce round est un échec. Les pays en développement n’y ont quasiment rien gagné et les
lobbies agricoles étaient soupçonnés de s’accaparer des avantages sur le marché agricole.
- Paquet de Bali : il est qualifié de Doha « light. » Il est signé en 2013.
- Réduire la bureaucratie aux frontières,
- Exemption accrue des droits de douane aux pdts provenant des PMA
- Agriculture : engagement renouvelé à réduire les subventions à l'export
190
4. Le rôle des institutions internationales
B. Les autres institutions
• D’autres institutions intern. participent au développement des échanges intern., sans
que le com. intern. ne constitue pour autant leur principal champ d’action.
- Les actions des Nations unies (ONU), de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire
international (FMI) participent indirectement au développement des échanges intern.
- Les réunions informelles des chefs d’Etat ou de gouvernement des 8 pays les plus riches
dans le cadre du G8 ont aussi pour objet indirect la régulation du com. mondial.
• Enfin, certaines régions du monde ont choisi de former des zones d’intégration
économique en donnant naissance à des structures institutionnelles dont le rôle a
été majeur dans le développement des échanges intern.
L’UE est l’archétype de l’intégration économique la plus aboutie, mais l’ALENA (accord
entre USA, Canada et Mexique) a aussi contribué au développement des échanges.
191
5. L’intégration régionale : entre libre-échange et
protectionnisme
Aujourd’hui les échanges s’organisent de + en + dans un cadre régional.
La régionalisation se traduit par des mouvements d’échanges entre pays
géographiquement proches.
Résulte le + souvent d’un processus volontaire d’intégration éco. : 1 gpe de pays
décide de former un espace éco. dans lequel les échanges sont sans entrave.
192
5. L’intégration régionale : entre libre-échange et
protectionnisme
L’intégration régionale passe généralement par 5 étapes :
1/ Zone de libre-échange : les pays membres éliminent entre eux les droits de douanes
et les restrictions quantitatives à la libre circulation des marchandises. Chaque membre
conserve, cependant, son propre arsenal de protection vis-à-vis des pays tiers.
2/ Union douanière : elle est + poussée que la zone de libre-échange, dans la mesure
où les partenaires adoptent une pol. com., marquée par un tarif ext. commun.
3/ Marché commun : en + du tarif ext. commun, les pays membres éliminent toute
entrave aux mouvements de facteurs de production.
4/ Union économique comprend, en + d’un marché commun, une harmonisation des
pol. éco. des pays membres.
5/ Union économique et monétaire : phase ultime avec création d’1monnaie commune.
193
5. L’intégration régionale : entre libre-échange et
protectionnisme
La régionalisation est une nouvelle forme d’organisation des échanges internationaux.
Elle se base sur le bilatéralisme, et se substitut au multilatéralisme, un des fondements
de base du libre-échange et de l’OMC. L’intégration régionale constitue, en d’autres
termes, un protectionnisme régional, entre blocs commerciaux.
En effet, elle se traduit par 2 effets sur les mouvements intern. de marchandises :
• Effet de création de trafic, puisque l’abolition des barrières douanières permet aux
pays membres de s’approvisionner à un coût - élevé que chez les pays tiers.
• Effet de détournement de trafic, puisque les pays membres vont substituer à des M°
en provenance de pays tiers des M° en provenance de pays membres.
Dans les 2 cas, les pays membres du groupe régional profitent des mouvements de
marchandises entre eux-mêmes, et ce, au détriment des pays ne faisant pas partie du
groupe : Il s’agit d’une sorte de protectionnisme déguisé.
194
5. L’intégration régionale : entre libre-échange et
protectionnisme
Zones de libre-échange : ALENA (Accord de Libre-Echange Nord
Américain), ASEAN (Association des Nations du Sud-Est Asiatique), AELE
(Association Européenne de Libre-Echange)
Unions douanières : Mercosur (en Amérique du Sud)
Marché commun : Marché Commun Centraméricain
Union Economique : l’UE
Union Economique et monétaire : l’ECU dans l’UE et monnaie unique
même avec la Zone Euro...
195
ILLUSTRATION : ACTUALITÉ
• Traité
de libre-échange transatlantique (TAFTA Transatlantic Free Trade Agreement)
ou partenariat transatlantique du commerce et de l’investissement (PTCI)
Se rapprocher le plus possible de la suppression des droits de douane déjà bas
(commission européenne) et surtout lever des barrières non tarifaires
Donnerait la plus grande zone de libre échange (1/3 des échanges mondiaux et
presque la moitié du PIB mondial).
Les craintes :
- l’opacité des négociations
- le nivellement par le bas des normes européennes (mais l’UE dit prendre des
garanties)
- l’arbitrage d’investissement : peur que les entreprises dictent leur loi aux Etats. Mais
cela existe déjà. Il s’agit d’une harmonisation
196
CHAPITRE 2 : LES THEORIES DU
COMMERCE INTERNATIONAL
Elles cherchent à expliquer les fondements des échanges internationaux :
Pour quelles raisons les pays réalisent-ils des échanges commerciaux ?
Quels gains les pays peuvent-ils retirer de l’échange international ?
197
PLAN
1. La théorie classique du commerce international
2. Les déterminants des avantages comparatifs
3. Progrès technique et commerce international
4. Le commerce international et la concurrence imparfaite
198
1. La théorie classique du commerce international
A. Les gains de l’échange international
• Les fondements de la théorie du com. intern. ont été initialement développés
par les auteurs classiques (A. Smith, D. Ricardo et J. S. Mill).
• L’analyse classique propose une explication du développement des échanges
intern. liée aux gains que ces échanges procurent aux pays qui y participent.
• Dans la logique classique, l’échange intern. n’est pas un jeu à somme nulle dans
lequel ce que gagnent les uns (débouchés, revenus et emplois) serait compensé
par ce que perdent les autres : les échanges intern. sont au contraire
mutuellement avantageux.
• Ceux-ci ont donc intérêt à se spécialiser dans certaines prod° et à renoncer à
produire eux-mêmes certains biens (qu’ils auront donc à importer) : la division
du travail entre pays permet de produire davantage à moindre coût.
199
1. La théorie classique du commerce international
A. Les gains de l’échange international
• L’analyse classique anglaise du commerce intern. prend naissance au XVIIIième
et XIXème pendant la révolution industrielle.
• Elle s’oppose aux thèses mercantilistes, favorables au protectionnisme, en
défendant au contraire les avantages du com. intern. et du libre-échange.
• Cette école de pensée soutient alors la volonté de l’industrie anglaise d’obtenir
de nouveaux débouchés à l’étranger et de réduire les coûts de production.
200
1. La théorie classique du commerce international
B. La théorie des avantages absolus (A. SMITH, 1776)
• Dans la formulation initiale de la théorie classique proposée par A. Smith, chaque
pays doit se spécialiser dans la prod° pour laquelle il bénéficie des coûts de prod° les
+ faibles par rapport aux autres pays et importer les pdts pour lesquels ses coûts de
prod° sont + élevés.
La division de la production entre les pays (c’est-à-dire la DIT) permet d’accroître la
prod° mondiale et de réduire les coûts de prod°.
Si la prod° d’un téléviseur coûte 15 € dans le pays X et 30 € dans le pays
Y, il est logique que le pays X produise des téléviseurs et que le pays Y
renonce à en produire en se fournissant auprès du pays X.
201
1. La théorie classique du commerce international
B. La théorie des avantages absolus (A. SMITH, 1776)
Un pays capable de produire un bien à un coût + faible (dans l’absolu) que celui d’1
autre pays dispose d’1 avantage absolu dans cette prod° et doit donc s’y spécialiser.
2 pays (GB et Portugal) produisent 2 biens (vin et tissu) aux conditions
suivantes : pour produire 1 litre de vin, 4 heures de travail sont
nécessaires en GB et 2 heures au Portugal. Pour produire 1 mètre de
tissu, 3 heures de travail sont nécessaires en GB et 6 au Portugal.
Il est donc - coûteux de produire du tissu en GB qu’au Portugal et coûteux de produire du vin au Portugal qu’en GB. En se spécialisant
dans la prod° de tissu, la GB produira davantage que le Portugal. En se
spécialisant dans la prod° de vin, le Portugal produira + que la GB.
1 ouvrier de GB peut produire en 1 journée de 8 heures 2,66m de
tissu (8/3) ou 2l de vin (8/4) alors qu’1 ouvrier portugais peut produire
en 1 jour seulement 1,33m de tissu (8/6) mais 4l de vin (8/2).
202
1. La théorie classique du commerce international
C. La théorie des avantages comparatifs (D. RICARDO, 1817)
David RICARDO propose en 1817 une approche de l’échange intern. non plus en
termes d’avantages absolus mais en termes d’avantages relatifs ou comparatifs.
Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la prod° pour laquelle il jouit d’un
avantage relatif ou comparatif, même s’il ne dispose d’aucun avantage absolu.
Autrement dit, un pays doit se spécialiser et produire les biens pour lesquels ses
coûts de prod° sont relativement + faibles, même si ses coûts, dans l’absolu, sont +
élevés que dans les autres pays.
203
1. La théorie classique du commerce international
C. La théorie des avantages comparatifs (D. RICARDO, 1817)
Les conditions de prod° du tissu et du vin au Portugal et en GB sont les suivantes :
Pour produire 1 litre de vin, 5 heures de travail sont nécessaires au Portugal et 4
heures en GB. Pour produire 1 mètre de tissu, 6 heures de travail sont nécessaires au
Portugal et 3 heures en GB.
Le Portugal ne dispose dans cet ex. d’aucun avantage absolu : ses coûts unitaires de
prod° sont + élevés que ceux de la GB, autant dans la prod° de vin que de tissu.
L’analyse de Ricardo suppose de raisonner en termes de coût relatif (rapport des
coûts de production des 2 biens dans les pays).
Coût de production
Vin (1 litre)
Tissu (1 mètre)
Coût relatif
Portugal
5
6
5/6 = 0,83
Angleterre
4
3
4/3 = 1,33
204
1. La théorie classique du commerce international
C. La théorie des avantages comparatifs (D. RICARDO, 1817)
On constate que le coût relatif de la prod° d’1l de vin par rapport à 1m de tissu est
égal à 0,83 au Portugal et à 1,33 en GB.
Imaginons que le Portugal se spécialise dans la prod° viticole et renonce au textile. A
main d’oeuvre constante, pour augmenter sa prod° de vin d’1l, le Portugal doit
mobiliser 5h de L de +. Le Portugal va renoncer 0,83m de tissu (coût relatif : 5/6).
Inversement, la GB va réduire sa prod° de vin d’1l (produit au Portugal). Cela permet
de dégager 4h de travail permettant de produire 1,33m de tissu (coût relatif : 4/3).
En définitive, on constate que la prod° de vin est restée stable (le Portugal produit 1l
supplémentaire mais la GB réduit sa prod° d’une qté équivalente) et que la prod° de
tissu a en revanche augmenté de 0,5m (1,33 - 0,83).
La DIT entre le Portugal et la GB a permis de créer de la richesse (prod° + grande
de tissu sans réduction de la prod° de vin à travail identique).
205
2. Les déterminants des avantages comparatifs
A. Les dotations naturelles et les dotations acquises
L’avantage comparatif d’un pays est en partie déterminé par ses dotations naturelles,
c’est-à-dire par les ressources naturelles dont il dispose.
Exemples :
• 1 pays au sol fertile, aux conditions d’ensoleillement optimales, peut bénéficier d’1 av.
comparatif dans la prod° de fruits et légumes. Ses coûts de prod° sont relativement
+ faibles que ceux d’1 pays dont les ress. naturelles et les conditions météo sont propices à l’agriculture.
• La Norvège, dont les ress. pétrolières sont assez importantes, dispose d’1 avantage
relatif dans la prod° de pétrole (inversement à la France)
206
2. Les déterminants des avantages comparatifs
A. Les dotations naturelles et les dotations acquises
Dans les économies contemporaines, l’avantage comparatif d’un pays dépend aussi
des dotations acquises, c’est -à-dire des ressources qu’il fait l’effort d’acquérir.
Un pays peut tirer un av. comparatif des ress. dont il se dote volontairement.
• Exemple :
1 pays qui décide de mobiliser des ress. importantes pour financer son syst.
d’éducation et de recherche contribue à améliorer les qualif. de sa main d’oeuvre.
Cette amélioration du K humain participe à la constitution d’1 av. comparatif dans les
prod° exigeant 1 main d’oeuvre qualifiée (indus. pharmaceutique, hte technologie…)
207
2. Les déterminants des avantages comparatifs
B. La quantité de facteurs de production
a) La théorie H.O.S. :
Les économistes Hecksher, Ohlin et Samuelson ont développé 1 analyse approfondie des
fondements des av. comparatifs qui a longtemps constitué le cadre des th. du com. intern.
Dans leur optique, un pays détient un av. comparatif dans la prod° pour laquelle il dispose
d’1 facteur de prod° en abondance. Cette abondance permet de bénéficier de coûts relatifs
+ faibles que ses partenaires com. : + 1 facteur de prod° est abondant, + il est bon marché.
Ex :
• La prod° textile exige 1 main d’oeuvre abondante. Des pays comme le Bangladesh ou la
Chine disposent d’une population nombreuse et bénéficient donc d’1 av. comparatif dans la
prod° textile. Les coûts de prod° sont + faibles en raison de l’abondance de main d’oeuvre.
• L’industrie chimique mobilise au contraire beaucoup de K (machines, bâtiments, etc.) dont
disposent les USA ou l’UE. Ces zones ont un av. comparatif dans cette prod°.
208
2. Les déterminants des avantages comparatifs
B. La quantité de facteurs de production
b) Le paradoxe de W. LEONTIEF :
• L’économiste W. Leontief a cherché à vérifier empiriquement la théorie traditionnelle des
échanges intern. et la théorie H.O.S.
• Par rapport aux autres nations, les USA disposaient en effet, après la 2nde Guerre mondiale,
d’1 importante dotation en K. Ils auraient dû se spécialiser dans les X° intensives en K. Or,
résultats de Leontief paradoxaux : les USA se sont spécialisés ds les prod° exigeants du L.
• Les causes de ce paradoxe sont multiples et liées pour certains économistes à
l’hétérogénéité des facteurs L et K. On doit distinguer ces facteurs selon leur « qualité ».
Exemple :
A l’époque, on a pu considérer qu’1 travailleur américain en « valait » 3 autres : la
productivité du L étant beaucoup + forte aux USA (éducation, etc.). Les USA se sont alors
spécialisés dans les X° intensives en L qualifié.
209
2. Les déterminants des avantages comparatifs
B. La quantité de facteurs de production
c) L’égalisation de la rémunération des facteurs de production :
• La rémunération des facteurs tend à s’égaliser entre pays du fait des échanges intern.
Quand 1 pays exporte des pdts utilisant beaucoup d’1 facteur, la qté dispo. de ce facteur
diminue et son prix croît. Quand 1 pays renonce à produire certains B & S, le facteur
nécessaire pour les produire est - utilisé et son prix diminue.
L’UE produit et exporte des B & S exigeant du L très qualifié. La rémunération de ce L
très qualifié (les salaires) augmente. En revanche, la rémunération du L faiblement
qualifié (moins utilisé) tend à diminuer.
• Dans le cadre de marchés parfaitement concurrentiels, le prix des facteurs augmente
dans certains pays et diminue dans d’autres. Le prix doit finalement tendre à être
identique partout dans le monde : il y a égalisation internationale du prix des facteurs.
Dans le cadre de marchés parfaitement concurrentiels, sans aucune rigidité, on pourrait
imaginer que le salaire moyen du L non qualifié soit identique en France et en Chine.
210
3. Progrès technique et commerce international
A partir des années 60, d’autres explications du com. mondial ont été
proposées.
Elles mettent l’accent sur le rôle de la technologie dans l’origine des av.
comparatifs et dans les gains de l’échange intern.
Là où la théorie classique proposait une uniformité technologique entre les
pays, ces analyses vont au contraire montrer qu’1 partie des échanges internat.
est liée aux écarts dans le domaine technologique.
211
3. Progrès technique et commerce international
A. L’écart technologique (M. POSNER, 1961)
• Le progrès technique place temporairement un pays en situation de monopole pour
la prod° d’1 bien et lui procure un av. comparatif.
• Certains pays bénéficient en effet d’avances technologiques et vont donc pouvoir
exporter les pdts innovants que veulent consommer les agents étrangers.
• Dans cette perspective, le commerce international est alors un commerce lié à
l’écart technologique entre les pays. Quand cet écart technologique diminue,
l’avantage comparatif disparaît.
Exemple :
La mise au point d’1 nouvelle structure pour les pneus des véhicules ou d’une
nouvelle technologie améliorant la qualité d’image des TV permet au pays innovant
de bénéficier d’un av. comparatif tant que ses innovations ne sont pas imitées et
améliorées par d’autres pays (ou firmes).
212
3. Progrès technique et commerce international
B. La théorie du cycle de vie du produit (R. VERNON, 1966)
La théorie du cycle de vie approfondit l’analyse précédente en décomposant la
vie d’un pdt en 4 phases qui correspondent à autant d’étapes dans le processus
de prod° et d’échange intern. du pdt.
Cette analyse s’appuie sur l’examen empirique de la prod° des firmes
américaines et des échanges com. avec l’Europe dans les années 1960.
213
3. Progrès technique et commerce international
B. La théorie du cycle de vie du produit (R. VERNON, 1966)
Phase 1 :
Naissance et lancement du
produit innovant
La firme innovante vend le pdt dont elle a le monopole
sur son marché intérieur (où les Crs ont des revenus
relativement élevés).
La prod° est limitée à de petites séries : elle est
intensive en L qualifié et utilise peu de facteur K.
Le produit n’est pas encore exporté.
Phase 2 :
Croissance
L’avance technologique de la firme se réduit et d’autres
entreprises commencent à imiter l’innovation.
La firme développe une prod° de masse et commence
à exporter vers des pays au niveau de vie comparable.
Phase 3 :
Maturité
Les X° diminuent car la firme innovatrice délocalise une
partie de sa prod° dans les PVD.
La prod° en grande série est intensive en K et en L peu
qualifiée.
Phase 4 :
Déclin
Les pays en voie de développement lancent leur propre
prod° et deviennent eux-mêmes exportateurs du pdt.
Les firmes d’origine cessent la prod° et leurs pays
importent le pdt.
214
3. Progrès technique et commerce international
B. La théorie du cycle de vie du produit (R. VERNON, 1966)
Exemple :
Le développement des échanges intern. dans le domaine des industries
électromécaniques et chimiques peut s’expliquer par la dynamique des
innovations des pays.
Ces industries constituent en effet des secteurs dans lesquels les dépenses de
R&D sont particulièrement élevées.
A cet égard, la prod° et les X° de l’UE dans ces secteurs sont représentatives
de cette tendance.
215
4. Le commerce international et la concurrence imparfaite
Le développement du com. « intra-branche », qui désigne les échanges com.
croisés entre pays ayant des caractéristiques proches (niv. de vie et habitudes
de conso.) et portant sur des pdts appartenant aux mêmes branches d’activité,
ne peut s’expliquer uniquement par les diff. de coûts de prod° et de PT.
Certaines analyses cherchent à expliquer cette forme de com. intern. par la
structure imparfaite des marchés.
216
4. Le commerce international et la concurrence imparfaite
A. Les économies d’échelle (F. GRAHAM, 1923)
Une entreprise qui parvient à réduire son CM de production quand la qté
produite augmente, réalise une éco. d’échelle.
Les échanges intern. permettent aux entreprises de bénéficier de telles éco.
d’échelle car elles peuvent écouler une qté de produits + forte qu’en autarcie.
Exemple : le coût unitaire de prod° d’1 véhicule dans le cadre d’1 petite série
de prod° est plus élevé que dans le cadre d’une prod° en grande série qui
permet d’amortir les frais d’invt. initiaux (chaîne de montage, robots, etc.).
Une partie des échanges intern. peut donc s’expliquer par la volonté des firmes
de profiter de telles écon. d’échelle.
217
4. Le commerce international et la concurrence imparfaite
A. Les économies d’échelle (F. GRAHAM, 1923)
Imaginons 2 pays différents dont les productions respectives sont caractérisées
par des éco. d’échelle, et qui disposent de 10 unités de L chacun.
Bien n° 1
Bien n° 2
Quantité
Coût total
Quantité
Coût total
1
5
1
5
2
8
2
8
3
9,5
3
9,5
4
10
4
10
218
4. Le commerce international et la concurrence imparfaite
A. Les économies d’échelle (F. GRAHAM, 1923)
Le coût unitaire de prod° de chaque bien est égal à 5 quand on produit 1 bien.
Le coût unitaire est égal à 2,5 quand on produit 4 biens (10/4). + la quantité
produite est grande et + le coût unitaire est faible (éco. d’échelle)
En autarcie, si chaque pays produit à la fois des biens 1 et des biens 2, la prod°
de chaque pays est égale à : 1 bien 1 (5 unités) et 1 bien 2 (5 unités).
En revanche, si chaque pays se spécialise et renonce à produire l’1 des biens, la
prod° augmente. Ainsi, le 1er pays peut produire 4 unités de bien 1 (10 unités
de L) et le 2nd 4 unités de bien 2 (10 unités de L).
La prod° totale est égale à 8 unités de biens 1 et 2 (4 + 4) alors qu’en autarcie,
elle n’est égale qu’à 4 unités de biens 1 et 2 (1 + 1 + 1 + 1).
219
4. Le commerce international et la concurrence imparfaite
B. La concurrence monopolistique (P. KRUGMAN, 1979, 1980)
La concurrence monopolistique désigne une structure de marché caractérisée
par 1 nbre élevé de firmes productrices de B & S différenciés les 1 des autres.
Les produits proposés remplissent des fonctions identiques, sont substituables,
mais ne sont pas homogènes (leur image, leur qualité diffèrent).
Exemple :
Les entreprises de l’habillement proposent des pdts qui ont les mêmes
fonctions (vêtements) mais dont le style, la qualité, la forme, la couleur diffèrent.
220
4. Le commerce international et la concurrence imparfaite
B. La concurrence monopolistique (P. KRUGMAN, 1979, 1980)
Les échanges internationaux « intra-branches » peuvent être expliqués par la
volonté des Crs de bénéficier d’une grande variété de pdts.
En autarcie, les Crs n’ont accès qu’à 1 nombre limité de pdts, car les firmes ont
intérêt à ne produire qu’1 seule variété de biens à grande échelle pour réduire
leurs coûts de prod°.
En revanche, quand des pays proches réalisent des échanges, les Crs ont accès à
de nouvelles variétés de pdts à des prix attractifs car la prod° augmente. Le
bien-être des Crs s’accroît.
Exemple : Imaginons que dans 1 pays en autarcie, les Crs ne bénéficient que de
1 ou 2 modèles de véhicules. Qd les pays s’ouvrent aux échanges intern., les
Crs ont accès à une gamme étendue de véhicules proposés par des Prs français,
allemands ou coréens, par ex.
221
4. Le commerce international et la concurrence imparfaite
C. Conclusion :
Les échanges « intra-branches » naissent donc de la volonté de réaliser
des éco. d’échelle et de l’exigence de variétés des Crs.
L’agrandissement des marchés et la réduction des coûts de prod° qu’il
entraîne sont à l’origine des gains de cette forme de commerce intern.
222
CHAPITRE 3 : LES POLITIQUES
COMMERCIALES ET LE
PROTECTIONNISME
Les pol. commerciales désignent les mesures dont la finalité est
d’influer sur le niv. des échanges intern. d’1 pays.
Même s’ils sont généralement attachés aux bienfaits du libre-échange
(absence de barrière com.), les pays ont souvent recours à des
mesures de pol. com., des pol. protectionnistes.
Ils introduisent des barrières com. pour modifier le niveau de leurs X°
et de leurs M°.
223
PLAN
1. Les instruments de la politique commerciale
2. Les coûts du protectionnisme
3. Les justifications du protectionnisme
224
1. Les instruments de la politique commerciale
A. Les barrières tarifaires
Les droits de douane modifient le prix des M° et sont donc des barrières tarifaires.
Cette forme de protectionnisme vise à décourager les M° en renchérissant le prix
des pdts importés.
Exemples :
• Une taxe de 10 % frappant un pantalon fabriqué au Vietnam pour 12 €
accroît son prix de 1,20 €.
• Des Etats mettent en place des mesures antidumping sous forme de
barrières tarifaires. Des pays exportent en effet leurs pdts à des prix
inférieurs aux prix mondiaux et aux coûts de prod° afin d’évincer la conc.
On parle de « prix prédateurs » et de dumping. Les mesures antidumping
reposent sur la mise en place d’un droit de douane égal à la diff. entre le
coût de prod° et le prix de vente national.
225
1. Les instruments de la politique commerciale
B. Les barrières non tarifaires
La pol. com. peut prendre la forme de mesures non tarifaires + complexes. Ces
barrières com. n’affectent pas directement le prix mais la qté de pdts importés (et Xés).
a) Quotas de contingentements :
Limitation volontaire de la qté de pdts importés (en volume ou en valeur). Il peut y
avoir aussi des prohibitions pures et simples.
Ex : dans le secteur textile, les Accords « multifibres » ont longtemps limité les M° des
PVD vers les pays développés.
b) Restrictions volontaires aux exportations :
Le pays importateur et le pays exportateur peuvent s’entendre pour que ce dernier
limite le volume de ses X°.
Ex : dans l’industrie auto, le Japon a accepté dans les années 70 et 80 de limiter «
volontairement » ses X° vers les USA et l’Europe.
226
1. Les instruments de la politique commerciale
B. Les barrières non tarifaires
c) Normes techniques et sanitaires :
Des contraintes techniques ou sanitaires peuvent être imposées aux pdts importés
par 1 pays dans le but de réduire ses M°.
Exemples :
• Loi sur la « pureté de la bière » qui empêche la France d’exporter sa prod° de bière
en Allemagne. Interdiction des M° américaines de boeuf aux hormones dans l’UE.
Décomposition chromatique du jus de tomate pour son M° aux USA. Obligation de
traduction de l’emballage du pdt dans la langue du pays de conso.
• Les mesures d’étiquetage imposées par les Etats (sur les caractéristiques et
précautions d’usage, etc.) ont pour objet d’informer les Crs. Ces mesures n’imposent
pas aux entreprises de modifier leurs pdts pour entrer sur 1 marché. Elles peuvent
néanmoins affecter les échanges intern. en augmentant les coûts pour l’entreprise.
227
1. Les instruments de la politique commerciale
B. Les barrières non tarifaires
d) Subventions :
• Les subventions sont des avantages accordés aux Prs nationaux leur permettant de
réduire leur prix de vente et destinés soit à favoriser leurs X°, soit à produire des biens
substituables aux pdts importés.
Ex : les exonérations de charges sociales, les avantages fisc., les facilités de crédit pour
certains Prs leur permettent de réduire les coûts de prod° et de vendre à 1 prix + bas.
• A côté de ces mesures protectionnistes + ou - complexes, les Etats mettent en oeuvre
des mesures de « protectionnisme monétaire » qui consistent à réduire la valeur de leur
monnaie afin de rendre les X° - coûteuses pour les acheteurs étrangers (les accroître).
Ex : La Chine est accusée par ses partenaires com. d’agir sur sa monnaie - le yuan - afin
d’en limiter l’appréciation. La « faiblesse » du yuan chinois pourrait expliquer que les
coûts de prod° et le prix des pdts fabriqués en Chine soient bien inférieurs à ceux des
autres pays (et notamment de l’Inde) et que les X° chinoises soient donc favorisées.
228
2. Les coûts du protectionnisme
A. Les gains de l’échange international
La théorie classique du com. international a montré que les pays ont intérêt à
ouvrir leurs frontières, à se spécialiser et à réaliser des échanges intern. Les
travaux fondateurs (de Smith et de Ricardo) et leurs développements ont mis
en évidence plusieurs avantages à l’ouverture d’une éco. :
• L’arrivée de Prs étrangers accentue la pression concurrentielle sur les Prs
nationaux et les incite à produire de façon + efficace. L’échange intern.
génère des gains d’efficience et des gains de spécialisation.
Ex : les Prs automobiles français, concurrencés par les Prs allemands
ou japonais, doivent mettre en place des réformes pour réduire
leurs coûts, améliorer la qualité et augmenter leurs ventes.
229
2. Les coûts du protectionnisme
A. Les gains de l’échange international
• La DIT permet une hausse de la richesse mondiale.
Exemple : Si chaque pays ne produit que les biens pour lesquels il
bénéficie d’un av. comparatif, la prod° mondiale croît.
• L’ouverture intern. accroît la variété des pdts proposés aux Crs.
Ex : L’ouverture offre la possibilité aux Crs français de chaussures de
choisir des biens pdts en Fce, en All., en Italie, en Chine, aux USA...
230
2. Les coûts du protectionnisme
A. Les gains de l’échange international
Meilleure
allocation des
ressources
mondiales
AVANTAGES
DU LIBRE
ECHANGE
Maximisation
de la
production
mondiale
Elargissement
des marchés
Circulation des
capitaux
Economies
d’échelles
Baisse des prix
Transfert
technologique
Innovation
231
2. Les coûts du protectionnisme
B. L’impact des barrières commerciales
Le protectionnisme, tarifaire ou non, introduit des distorsions sur les marchés
mondiaux. Les mesures de pol. com. sont susceptibles d’entraîner des coûts pour les
Crs et les Prs nationaux.
a) L’impact d’un droit de douane :
Un droit de douane accroît le prix des pdts importés. Le prix de tous les pdts
proposés va augmenter car les Prs nationaux vont pouvoir écouler leur prod° à ce
prix. D’un côté, les firmes nationales semblent profiter de cette situation qui leur
permet de produire + à un prix + élevé ; de l’autre, la situation des Crs se détériore
car le prix est + élevé. Ce que perdent les Crs n’est pas compensé par le gain des Prs.
Ex : un Cr français souhaite acquérir des chaussures fabriquées en Asie et frappées par
un droit de douane. Ce droit accroît le prix du pdt pour le Cr. Les Prs français vont
pouvoir vendre leurs chaussures à un prix + élevé. Globalement, les Crs sont les
perdants vis-à-vis d’une barrière tarifaire.
232
2. Les coûts du protectionnisme
B. L’impact des barrières commerciales
b) L’impact d’un quota :
Les barrières non tarifaires, comme les quotas, ont des effets similaires mais offrent
une protection + forte aux Prs nationaux.
Les quotas limitent de manière quantitative le volume des biens importés, si bien que
les Prs étrangers ne peuvent pas vendre + de pdts même s’ils deviennent + efficaces
ou que les variations des tx de change leur sont favorables.
Ex : les firmes du pays X n’ont le droit de vendre que 10 000 pdts dans le pays Y. La
monnaie du pays X est dévaluée et perd la moitié de sa valeur : les biens produits en
X valent donc 2 fois moins cher qu’avant. Pourtant, les firmes du pays X ne pourront,
quoi qu’il arrive, vendre + de 10 000 pdts.
233
2. Les coûts du protectionnisme
4/ Les inconvénients
protectionnisme
B. L’impactdudes
barrières commerciales
Aggravation du
retard technologique
Diminution
de la qualité
des produits
Exacerbation des
rivalités nationales
DIRIGISME DE
Renchérissement
des importations
L’ETAT
INCONVENIENTS
DU
PROTECTIONNISM
Diminution des
exportations
Déséquilibre
budgétaire à
cause des
Perte d’emploi dans
les entreprises
exportatrices
234
3. Les justifications du protectionnisme
A. L’emploi et les rémunérations
Les barrières com. permettent de protéger l’emploi et les rémunérations
des salariés des pays qui les mettent en oeuvre.
Les théories traditionnelles du com. intern. montrent que, si les pays se
spécialisent dans la prod° pour laquelle ils bénéficient d’un av. comparatif, le
bien-être de l’ensemble des pays peut s’améliorer.
Cependant, si l’ouverture inter. peut générer des gains et si le
protectionnisme a un coût éco., tous les agents ne bénéficient pas
directement de cette ouverture.
235
3. Les justifications du protectionnisme
A. L’emploi et les rémunérations
Quand 1 pays ne dispose pas d’av. comparatif dans une prod° et qu’il renonce à celleci, les salariés et les firmes du secteur concerné en sont les 1ères victimes :
• Certaines entreprises vont disparaître et leurs salariés vont perdre leur emploi.
Ex : la France ne dispose pas d’av. comparatif dans le prod° textile traditionnelle. La
France importe aujourd’hui l’essentiel des pdts textiles consommés et les salariés du
secteur textile ont de ce fait perdu leur emploi.
• La rémunération des salariés employés va en moyenne diminuer.
Ex : la France bénéficie d’un av. comparatif dans les prod° exigeant du travail qualifié
(pharmacie, aéronautique, etc.). En se spécialisant dans ces prod°, la France utilise une
qté croissante de L qualifié, qui ainsi se raréfie et voit sa rémunération augmenter. A
l’inverse, les travailleurs européens non qualifiés peinent à trouver des emplois. Les
prod° faisant appel à eux sont progressivement abandonnées au profit des pays en
développement. Les salaires proposés à ces travailleurs diminuent en moyenne.
236
3. Les justifications du protectionnisme
A. L’emploi et les rémunérations
L’impact de l’ouverture internationale sur l’emploi et les rémunérations explique que
certains groupes sociaux s’opposent vivement à cette ouverture.
Même si les économistes estiment généralement que les pertes des secteurs
importateurs sont + que largement compensées par les gains des secteurs
exportateurs, la demande de mesures protectionnistes s’explique par l’absence de
mécanisme de compensation directe entre secteurs.
Exemple : les salariés de l’indus. textile perdant leur emploi doivent
en théorie trouver un nouvel emploi dans les secteurs
d’exportation (industrie aéronautique, etc.). La réalité est - simple
car cela suppose que les salariés acceptent une mobilité géo., des
salaires souvent + faibles que leurs anciens salaires et que leur
qualification corresponde aux nvx emplois.
237
3. Les justifications du protectionnisme
B. Les industries naissantes
Les mesures protectionnistes peuvent protéger les indus. « naissantes
» (Friederich List) qui, à leur démarrage, ne peuvent être compétitives de suite.
Elles n’ont en effet pas atteint la taille qui leur permettrait de réduire leurs coûts
de prod° ; elles n’ont pas encore pu bénéficier d’un éventuel apprentissage par
l’expérience.
Les mesures protectionnistes permettent alors à ces nouvelles indus. de résister
à la conc. des entreprises étrangères de manière temporaire pour augmenter
l’échelle de leur prod° et réduire les coûts.
Ces protections permettent au pays d’acquérir (ou conserver) un av. comparatif.
238
3. Les justifications du protectionnisme
B. Les industries naissantes
Ex : un pays qui se lance dans la prod° de véhicules auto doit affronter les autres
pays Prs.
Si ce pays ouvre totalement son éco. dès l’origine, il ne sera pas en capacité de
faire face aux M° des autres pays qui produisent à des coûts + réduits et dont
les véhicules sont sans doute de meilleure qualité.
Des mesures provisoires de protection (subv° aux firmes, droits de douane)
peuvent favoriser le développement des firmes nationales en leur permettant
d’améliorer la qualité de leurs pdts et de produire en + grande série.
239
3. Les justifications du protectionnisme
C. La politique commerciale stratégique
Les mesures protectionnistes permettent parfois à un pays d’obtenir un av. com.
stratégique sur les autres pays (James Brander et Barbara Spencer, 1983).
Quand la prod° génère des rdts d’échelle croissants, que les coûts fixes de la
prod° sont tels qu’1 seule entreprise est susceptible de produire sans perte, les
mesures protectionnistes (telles que des subv° aux X°) peuvent permettre de
réduire les coûts d’1 Pr et d’évincer les autres Prs.
L’intervention de l’Etat par des mécanismes de subv° aux X° permet d’écarter
les entreprises étrangères du marché et de recevoir la rente du monopole.
240
3. Les justifications du protectionnisme
C. La politique commerciale stratégique
Ex : sur un marché comme celui de la prod° de certains avions, les coûts fixes de
prod° sont élevés.
Si 2 firmes décident de produire des avions, les 2 réaliseront des pertes : seul 1
Pr peut atteindre la taille suffisante pour amortir les coûts fixes.
L’Etat peut alors accorder une subv° au Pr national, qui va l’inciter à se lancer
dans la prod° (lui éviter des pertes) même si 1 autre firme se lance elle aussi.
Cette subv° peut en outre dissuader cette dernière firme de se lancer au final.
241
Cependant, la concurrence internationale, surtout en temps de crise,
evient tellement dure de telle sorte que l’apparition et l’extension des
3. Les justifications
protectionnisme
égalités de développement
entre pays du
partenaires,
révèlent les limites du
D. Les limites du libre-échange
bre échange.
Détérioration des
termes de
l’échange
Création
d’entente ou de
monopoles
INCONVENIENTS
DU LIBRE
ECHANGE
Dumping
DANGER DE
Perte
d’indépendance
nationale
mono-exportation
242
CHAPITRE 4 : LES MOUVEMENTS
INTERNATIONAUX DE
CAPITAUX
Les échanges de Kx constituent la majeure partie des échanges intern.
(entre 80 et 90 %).
Une partie de ces échanges financiers forme la contrepartie des
autres échanges intern. et assure le financement du com. mondial.
Certains mouvements intern. de Kx ont toutefois leur logique propre,
sans être corrélés à des échanges com.
Les échanges de Kx s’inscrivent dans le processus de globalisation
financière et participent à la constitution de firmes multinationales.
243
PLAN
1. Les échanges internationaux de capitaux
2. La globalisation financière
244
1. Les échanges internationaux de capitaux
Les échanges intern. de Kx représentent des flux d’investissement réalisés
par les agents hors de leur pays.
Ces flux peuvent participer à la constitution de firmes multinationales.
A. Les formes des échanges internationaux de capitaux :
On distingue traditionnellement 3 formes de mouvements intern. de Kx.
245
1. Les échanges internationaux de capitaux
A. Les formes des échanges internationaux de capitaux :
a) Les investissements directs à l’étranger (IDE) :
Acquisition d’1 actif par 1 agent non-résident, avec un pouvoir de décision effectif.
L’investisseur a la volonté de contrôler l’actif acquis, d’acquérir un intérêt durable dans
l’entreprise.
Exemples :
• Une firme française qui implante 1 filiale en Espagne ou qui acquiert 1 société
italienne réalise un IDE.
•
Les organismes statistiques présument que toute acquisition de plus de 10 %
des titres d’une sté étrangère constitue un IDE.
•
Après avoir été en 1990 le 5ème pays d’accueil de ces investissements, elle est
en 2010 au 4ème rang (57,4 milliards). La qualité des infrastructures et le niveau
de qualification de la main d’oeuvre sont les principaux arguments. Forte baisse
en 2013 (plus dans les 20 premiers pays). Forte progression : 10ème en 2015.
•
La France est la 3ème puissance exportatrice d’IDE après les USA et l’All.
246
1. Les échanges internationaux de capitaux
A. Les formes des échanges internationaux de capitaux :
b) Les investissements de portefeuille :
Il n’y a au contraire ni volonté de contrôle de l’actif, ni volonté d’attache durable au
pays d’accueil. L’investisseur recherche la rentabilité à CT de son invt.,
Ex :
•
Un ressortissant Suisse acquiert des titres de participation et de créance : 1
000 actions d’une sté française représentant 2 % de son K et 250 titres
obligataires d’1 autre sté française.
•
L’acheteur ne réalise cette opération que dans le but de percevoir des
dividendes et des intérêts sans intention de participer à la gestion.
247
1. Les échanges internationaux de capitaux
A. Les formes des échanges internationaux de capitaux :
c) Les autres investissements :
Ils regroupent les crédits commerciaux, les prêts des APU et des autorités
monétaires et surtout les prêts du secteur bancaire.
Exemple :
Le prêt accordé directement par la banque espagnole Santander à une SA
française intègre cette catégorie quand les Kx sont transférés d’Espagne vers la
France.
248
1. Les échanges internationaux de capitaux
B. La multinationalisation des firmes
C’est le mouvement par lequel les firmes développent leurs activités de prod° à
l’étranger et dont la stratégie n’est pas concentrée sur le pays d’origine. Les IDE
peuvent être à l’origine de la constitution de multinationales.
a) Les caractéristiques des firmes multinationales :
La CNUCED définit les multinationales comme des firmes qui contrôlent,
directement ou non, les actifs possédés par une firme (des firmes) localisée(s) dans 1
pays différent de celui de la maison mère. Le terme désigne l’ensemble constitué par
la maison mère et ses filiales (de prod°, de commercialisat°, de R&D). 1
multinationale fabrique au - 1 partie de ses pdts à l’étranger dans 1 filiale.
Selon la CNUCED, en 2008, 82 000 sociétés transnationales contrôlaient 790 000
filiales étrangères. Parmi les 1ères stés transnationales non financières, classées d’après
leurs actifs à l’étranger : General Electric (électrique, USA), British Petroleum
Company PLC (pétrole, RU), Toyota Motor corporation (automobiles, Japon), Royal
Dutch/Shell Group (pétrole, RU et Pays-Bas) et Exxon Mobill (pétrole, USA).
249
1. Les échanges internationaux de capitaux
B. La multinationalisation des firmes
Les firmes multinationales présentent 3 caractéristiques :
- Nécessairement implantées à l’étranger.
- Réalisent 1 partie de leur prod° à l’étranger : certaines multinationales ont mis en
oeuvre 1 « décomposition intern. du processus productif » en répartissant les étapes
de fabrication des pdts entre plusieurs filiales implantées dans différents pays. Les
firmes qui ne disposent que de représentations com. à l’étranger ne sont pas
considérées comme des multinationales :
Ex : des stés transnationales comme Toyota produisent les différents composants des
véhicules dans une multitude de pays distincts. - La maison mère contrôle l’activité des stés filiales :
Ex : la firme Toyota Motor Corporation constitue une « société transnationale »
d’origine japonaise spécialisée dans la construction automobile, qui contrôle des
filiales dans le monde entier.
250
1. Les échanges internationaux de capitaux
B. La multinationalisation des firmes
b) Les causes de la multinationalisation des firmes :
De nombreux facteurs peuvent expliquer la multinationalisation des firmes. Parmi les
analyses proposées, la théorie « OLI » (John DUNNING) met en évidence le fait
que les firmes investissent à l’étranger quand elles jouissent de 3 avantages :
- Un avantage spécifique (« ownership advantage, » O) lié aux actifs incorporés dont
les firmes sont propriétaires et qu’elles sont les seules à détenir.
Ex : une sté détient un brevet sur une innovation dans le domaine de la recherche
pharmaceutique. Une sté jouit d’un avantage grâce à la compétence des salariés, au K
humain qu’elle détient.
251
1. Les échanges internationaux de capitaux
B. La multinationalisation des firmes
b) Les causes de la multinationalisation des firmes :
- Un avantage de localisation (L) : les firmes ont intérêt à localiser 1 partie de leurs
activités à l’étranger pour disposer d’1 plus gde dispo. des MP locales, d’1 éco. de
coûts de transport et d’1 adaptation aux caractéristiques des marchés locaux. La
localisat° permet de contourner les barrières com. du pays (droits de douane…) :
Ex : l’implantation d’1 filiale en France d’une entreprise japonaise permet à celle-ci
d’avoir 1 accès + facile au marché de l’UE.
- Un avantage d’internalisation (I) : 1 firme peut avoir intérêt à internaliser à
l’étranger certaines activités pour réduire les coûts de transaction :
Exemple : 1 sté française de prod° auto acquiert 75 % du K d’un sous-traitant situé
en Rép. Tchèque pour réorganiser ses processus de prod° et réduire les coûts.
252
1. Les échanges internationaux de capitaux
C. L’impact des échanges internationaux de capitaux
a) La multinationalisation et le commerce mondial :
Les IDE et la constitution des multinationales ont modifié la structure des échanges
com. intern. Une part importante de ces échanges est directement déterminée par la
stratégie et l’activité des multinationales. Celles-ci contribuent à la croissance de la
prod° et des X° mondiales.
La CNUCED estime qu’1/3 des échanges intern. est un « commerce intra-firme »,
càd constitué d’échanges com. entre filiales et maisons mères. Les stés transnationales
réalisent par ailleurs une part prépondérante des autres échanges com. (X° et M°).
253
1. Les échanges internationaux de capitaux
C. L’impact des échanges internationaux de capitaux
b) La multinationalisation et l’emploi : les délocalisations :
Les délocalisations désignent le transfert de la prod° d’1 firme d’1 pays vers 1 autre.
Dans une telle perspective, la multinationalisation est perçue comme néfaste pour
l’emploi dans les pays dans lesquels la prod° disparaît.
Exemple :
De nombreux rapports se préoccupent des pertes d’emplois qu’entraîneraient les
délocalisations vers les PVD (au coût du travail + réduit). En France, selon l’INSEE, les
délocalisations ont représenté entre 10 % et 20 % des pertes d’emplois dans l’indus.
entre 1995 et 2001, soit environ 13 500 emplois délocalisés par an.
254
1. Les échanges internationaux de capitaux
C. L’impact des échanges internationaux de capitaux
b) La multinationalisation et l’emploi : les délocalisations :
Malgré leurs effets - sur les secteurs et zones géo. concernés, les IDE et la
multinationalisation des firmes ont en réalité 1 effet plus nuancé sur l’emploi :
- Les multinationales sont créatrices nettes d’emplois dans les pays industrialisés :
En 2007, les filiales étrangères des multinationales emploient 82 millions de salariés.
- Les IDE génèrent des emplois dans les pays d’implantation et peuvent susciter des
créations d’emplois au sein même des pays d’origine.
Des pays accueillent des unités de prod° en raison du faible coût de leur main
d’oeuvre. Ces implantations créent des emplois (Chine, Bangladesh, Mexique, etc.)
dans des conditions sociales parfois dramatiques. Les pays d’origine vont continuer à
fournir à ces pays des services d’accompagnement (comptabilité, audit, recherche,
etc.), voire certains pdts nécessaires à la fabrication (équipements, machines).
255
2. La globalisation financière
A. Les caractéristiques de la globalisation financière
La globalisation financière désigne la constitution progressive d’un marché des
capitaux globalisé, totalement intégré au niveau international.
Même si les origines remontent aux années 1960 et 1970, la globalisation financière
désigne 1 processus qui a pris véritablement corps au début des 80’s et qui s’articule
autour de 3 aspects, les « 3D » :
Décloisonnement
Déréglementation
Désintermédiation
Ces 3 aspects de la globalisation sont indissociables : le mouvement de globalisation
désigne 1 dynamique qui forme 1 ensemble cohérent. La globalisat° est 1 processus
ayant réduit les coûts de financement et accentué les risques sur les marchés.
256
2. La globalisation financière
A. Les caractéristiques de la globalisation financière
a) Décloisonnement des marchés de capitaux :
Au niveau international, la suppression des contrôles de change et le développement
des moyens de communication ont favorisé la disparition des barrières entre les
marchés. Le décloisonnement s’est manifesté au sein même des marchés financiers
nationaux et a favorisé la perméabilité des différents compartiments des marchés :
Ex : l’universalité des banques en France est déclarée avec la loi bancaire de 1884 :
plus de zone ou d’activité restreinte.
Ex : les autorités américaines ont ainsi aboli en 1999 la distinction entre banques
com. et banques d’invt., ce qui a favorisé la conc. entre ces 2 catégories de banques.
La perméabilité des marchés de Kx et la mobilité des Kx ont permis aux investisseurs
d’arbitrer entre ts les pdts pour diversifier les risques et améliorer les rémunérations.
257
2. La globalisation financière
A. Les caractéristiques de la globalisation financière
b) La déréglementation :
Le mouvement de suppression ou de modification des règles entravant la conc. a
touché l’ensemble des secteurs de l’éco. et notamment les marchés financiers. La
déréglementation a favorisé les mouvements de Kx et la création de pdts financiers.
Ex : depuis 90, la liberté de circulation des Kx est reconnue dans l’UE et permet aux
agents éco. d’affecter leurs Kx où ils le souhaitent.
Ex : de nombreuses dispositions législatives et réglementaires ont favorisé la création
de nouveaux pdts financiers en France, avec la création de pdts dérivés, de contrats
à terme, de produits structurés, etc.
258
2. La globalisation financière
A. Les caractéristiques de la globalisation financière
c) La désintermédiation :
Les banques ont progressivement réduit leur place dans le financement de l’activité
éco. au profit d’un développement de la finance directe.
Depuis les 80’s, l’activité de financement par le biais de titres (actions, obligations,
etc.) et non plus par des prêts traditionnels s’est considérablement développée.
Les années 1990-2000 ont été marquées par le développement de la titrisation.
Celle-ci consiste à transformer des crédits en titres négociables qu’1 investisseur peut
acquérir ou céder. 1 banque cède des actifs (crédits accordés) à 1 structure
financière qui en contrepartie émet des titres « adossés au portefeuille d’actifs »,
lesquels sont acquis par des investisseurs qui perçoivent les i et les rembts de K.
259
2. La globalisation financière
B. L’impact de la globalisation financière
a) L’efficacité des marchés de capitaux :
La globalisation financière, la constitution progressive d’1 marché unique et intégré
des Kx, peut être perçu comme un moyen d’améliorer l’efficacité du financement de
l’éco. La globalisation est en ce sens synonyme d’une meilleure allocation des
ressources de financement (capitaux).
L’efficacité des marchés des capitaux se manifeste sous plusieurs formes :
- Une diminution des coûts du financement et des coûts de transaction : la conc.
entre établissements financiers a entraîné une réduction des coûts d’accès au
financement et a permis à des entreprises de bénéficier + facilement de Kx.
Exemple : les PME n’ayant jusqu’alors qu’un accès imparfait à certains modes de
financement ont pu accéder à des compartiments des marchés de Kx auparavant
inaccessibles aux firmes de petites taille.
260
2. La globalisation financière
B. L’impact de la globalisation financière
a) L’efficacité des marchés de capitaux :
- Une meilleure rémunération de l’épargne :
Le décloisonnement des marchés nationaux et l’ouverture des frontières entre ces
marchés offrent la possibilité aux ACF de placer leur épargne là où elle est le mieux
rémunérée :
Ex : les investisseurs institutionnels, les fonds de pension cherchent partout dans le
monde les pdts les plus rémunérateurs.
261
2. La globalisation financière
B. L’impact de la globalisation financière
a) L’efficacité des marchés de capitaux :
- 1 meilleure couverture des risques : la déréglementation a permis une innovation
financière et la création de pdts financiers dits « dérivés » qui permettent de couvrir
les risques (risque de change, de tx d’i, de variation des prix des MP…). Ces pdts
réduisent les conséquences micro du risque et facilitent le recours au crédit.
Exemples :
Les mécanismes de titrisation offrent l’avantage de répartir le risque entre 1 nombre
élevé d’agents et surtout de faire supporter ce risque à des agents les mieux à
même de l’assumer (les investisseurs qui acquièrent les titres, les crédits titrisés).
Des pdts comme les futures, swaps, options et contrats à terme permettent par ex.
aux agents éco. de se prémunir contre les fluctuations des tx d’i ou des tx de change.
262
2. La globalisation financière
B. L’impact de la globalisation financière
a) L’efficacité des marchés de capitaux :
- Une meilleure allocation au niveau mondial de l’épargne des ACF vers les ABF.
Exemple :
Les besoins de financement des USA (conso. ménages, dép. pub.) sont largement
assurés par l’épargne et les Kx des pays européens, du Japon et de la Chine.
263
2. La globalisation financière
B. L’impact de la globalisation financière
b) Les risques de la globalisation financière :
La globalisation financière n’est pas dénuée de dangers. Parmi les principaux risques
qu’entraîne l’extension de la sphère financière, on peut citer :
- Le développement de la spéculation par les agents.
Exemple :
Les traders, les spécialistes des marchés, arbitrent entre les pdts, jouent sur les écarts
de tx de change et de tx d’i, anticipent leurs variations futures et recherchent des
bénéfices rapides sans que cela soit directement lié au financement de l’éco.
264
2. La globalisation financière
B. L’impact de la globalisation financière
b) Les risques de la globalisation financière :
- L’apparition de « bulles spéculatives » lorsque la valeur d’1 actif s’écarte de sa
valeur fondamentale : la recherche spéculative de bénéfices sur les marchés de Kx
facilitent les comportements de mimétisme des acteurs et la constitution de
« bulles ».
Exemples :
Des agents pensent que le prix des actions va augmenter : ils en achètent en masse
et leur prix augmente. Tous les autres agents décident de faire de même. Le prix des
actifs augmente sans que cela soit justifié par les performances éco. des entreprises.
La « bulle » va éclater quand un événement fortuit (guerre ou événement climatique
par ex.) conduit certains agents à vendre. Ces ventes vont entraîner 1 baisse des prix
et conduire les agents à vendre + pour éviter d’être affectés par ces baisses. La
multiplication des ventes entraîne 1 effondrement du prix.
Avant le krach de 1987, les cours boursiers avaient triplés en France alors que
l’investissement productif stagnait.
265
2. La globalisation financière
B. L’impact de la globalisation financière
b) Les risques de la globalisation financière :
- La globalisation financière a favorisé l’émergence de « risques systémiques ».
Selon la BRI (1994), le risque systémique est l’éventualité que le défaut d’exécution
d’un participant provoque la défaillance d’autres, déclenchant ainsi une réaction en
chaîne qui aboutirait à une « crise financière généralisée ».
La globalisation financière a renforcé les risques individuels sur les marchés
(défaillance, insolvabilité, volatilité du prix des actifs ou des taux). 1 perte de
confiance en 1 point du système peut se répercuter à l’ensemble par 1 « effet
domino ». 1 crise peut alors se propager au niveau macro et remettre en cause le
fonctionnement de l’éco.
266
2. La globalisation financière
B. L’impact de la globalisation financière
b) Les risques de la globalisation financière :
Ex : Les crises mexicaine de 94-95, asiatique de 97 ou russe de 98 ont montré
comment des événements isolés sur les marchés peuvent se répercuter à l’ensemble
du syst. En août 98, le gvt russe annonce qu’il suspend le paiement de sa dette ext.
pendant 90 j et cesse de soutenir sa monnaie. La crise russe provoque une panique
sur des places (New York, Paris, Francfort) et se répercute en Amérique latine.
La globalisation financière a finalement favorisé un dynamisme de la sphère
financière mais de manière peut être excessive. Si les échanges de Kx ont pour
finalité 1ère d’assurer le financement de l’éco., la globalisation a accéléré leur
développement au-delà des besoins de financement des échanges. Les mouvements
intern. de Kx sont bien sup. aux échanges com. et ont acquis une logique propre.
A la fin des 90’s, le montant des transactions financières était de 50 fois sup. aux
échanges com. (BRI) alors que l’écart n’était que de 1 à 8 au début des 80’s.
267
2. La globalisation financière
B. L’impact de la globalisation financière
c) Les mécanismes de régulation financière :
Les Etats et les autorités monétaires reconnaissent le nécessité de mettre en place
des mécanismes de régulation pour corriger les excès de la globalisation financière.
Deux approches de la régulation peuvent être distinguées :
- On peut considérer que la globalisation a permis d’assurer le financement de la
croissance mondiale et qu’il importe seulement d’en limiter les excès par des règles
prudentielles et l’amélioration de l’info. sur les marchés. Les règles prudentielles sont
destinées à limiter les risques encourus par les banques et à garantir leur solvabilité
pour éviter tout risque de faillite (effet systémique).
De nombreuses règles de contrôle int. et ext. des banques ont été élaborées dans le
cadre des accords de Bâle 1, 2 et 3 (BRI). Le ratio Cooke puis le ratio Mc Donough
imposent par ex. aux banques une adéquation entre leurs risques et leurs fonds
propres. Les accords de Bâle III permettent notamment de définir 2 ratios de
liquidité bancaire.
268
2. La globalisation financière
B. L’impact de la globalisation financière
c) Les mécanismes de régulation financière :
- La multiplicité des crises peut au contraire montrer que les mécanismes de marché
ne peuvent suffire à assurer la stabilité du syst. financier. Dans cette optique, la mise
en oeuvre de règles « structurelles » et de contraintes plus fortes semble légitime.
Ex :
La proposition de mise en place d’une taxe sur les mouvements de Kx (taxe Tobin)
vise à réduire les opérations spéculatives sur les marchés. 1 telle mesure peut réduire
l’instabilité des marchés. 1 partie de l’UE vient de voter 1 telle règle (petite échelle).
Pendant de nombreuses années, les USA ont organisé un véritable cloisonnement et
une spécialisation des établissements de crédit (notamment au niveau fonctionnel
entre banques com. et banques d’invt). L’abrogation du Glass-Steagall Act en 99 mit
un terme à cela en autorisant la constitution de gpes bancaires « universels ».
269
2. La globalisation financière
B. L’impact de la globalisation financière
c) Les mécanismes de régulation financière :
Quelle que soit l’approche retenue, nul ne conteste la nécessité d’une meilleure
coordination entre les autorités de contrôle (BC, agences de notation, Etats, etc.) au
niveau européen et au niveau mondial.
Le caractère mondial de la crise de 2007-2008 a montré la nécessité de mettre en
oeuvre des mesures coordonnées au niveau intern. Des interrogations subsistent
quant aux instances les + adaptées pour assurer cette coordination : groupe des huit
pays les plus riches (G8), G20, OMC, FMI, etc.
270
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