1 CM 6 Split Infl 2 Nous avons vu en examinant le travail de Pollock

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CM 6
Split Infl 2
Nous avons vu en examinant le travail de Pollock que nous avons besoin de plus de place
pour rendre compte de la position du verbe à l’infinitif par rapport à la négation et les
adverbes comme souvent. Mais comment savons-nous qu’il s’agit de T et Agr, et dans cet
ordre ?
A la recherche d’évidence d’autre sorte.
Belletti. Generalized verb movement.1990.
L’ordre des morphèmes
L’ordre des morphèmes est corrélé à la structure syntaxique (Baker 1985
à Le principe du miroir (mirror principle): les morphèmes qui apparaissent plus près de la
racine correspondent à des têtes qui sont plus basses dans la structure syntaxique.
NP V T Agr
Je parl ai s français
Nous parl i ons
Je parl er ai
Io parl av o
Noi parl av amo italien
Werk t en Néerlandais
Werk t e
En général le Temps est plus proche que la racine verbale par rapport à l’accord.
(1) F1P
V+F2+F1 F2P
V+F2 VP
V
F2 est plus proche de V par rapport à F1. Donc F2 est T pas Agr.
(2) AgrP
V+T+Agr TP
V+T VP
V
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Problème par rapport à l’analyse de Pollock !
Chomsky, Some notes on economy of derivation and representation. Reprinted in (1995)
The Minimalist Program, MIT Press.
(3) AgrSP
Sujet AgrS
AgrS TP
Sujet T’
T NegP
Neg AgrOP
Objet AgrO’
Agr0 VP
AdvP VP
NP V’
V NP
Le Agr de Pollock est AgrO, pas AgrS.
C’est dans le spécifieur de AgrOP que l’on a le passage de l’objet qui déclenche en français
l’accord du participe passé.
(4) Combien de tables Paul a-t-il repeintes ?
Les tables que Paul a repeintes
Kayne, 1989. Facets of past participle agreement in Romance. In P. Benincà (ed.),
Dialect variation and the theory of grammar. Dordrecht: Foris.
Objections à Agr
Iatridou. 1990. AboutAgrP. Linguistic Inquiry.
Iatridou fait plusieurs objections à la démarche de Pollock. Des objections générales, que l’on
peut voir comme visant la démarche cartographique dans son ensemble, et des objections plus
ponctuelles.
Objections générales
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Est-ce légitime d’utiliser les données d’une langue en faveur d’une projection fonctionnelle
pour postuler que la même projection fonctionnelle existe dans toutes les langues? Si
l’hypothèse nulle est que toutes les langues se ressemblent, alors oui. Mais ceci implique alors
que projections fonctionnelles tells que Agr et T existent même dans les langues tells que le
mandarin.
Cette position porte nécessairement à une explosion des projections fonctionnelles.
Si par exemple dans une langue le verbe peut porter des affixes causatifs, bénéfactifs, locatifs,
de politesse, etc (CF. Baker 1988), alors on devra dire que ces projections devraient exister
dans toutes les langues. Une phrase simple en français devrait donc ressembler à quelque
chose comme (5).
(5) AgrP-S
TP
BenP
CausP
PolP
NegP
AgrP-O
AgrP-IO
VP
Objection ponctuelle
Iatridou suit Pollock (1989) et la tradition en postulant qu’en anglais seuls les auxiliaires be et
have montent à Tense, et que en français tous les verbes le font.
Ce qu’elle critique c’est l’existence du mouvement court à l’infinitif (et la position relative
Agr).
à anglais
(6) a. John is believed to frequently have criticized Bill.
b. John is believed to have frequently criticized Bill.
(7) a. John is believed to frequently be criticizing Bill.
b. John is believed to be frequently criticizing Bill.
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Pollock base son histoire sur l’idée que les auxiliaires sont générés dans la même position que
les verbes lexicaux, c’est à dire dans VP. Mais il y a beaucoup de rasions de penser qu’il
s’agit d’éléments d’autre nature, qui sont tête d’une projection maximale indépendante.
(8) VP1
Adv VP1
V1 VP2
have l
{ be Adv VP2
V2
criticized
S il y a deux VP, rien n’empêche que tous les deux puissent héberger une AdvP, comme on
voit dans (8).
On note effectivement des différences d’interprétation entre les phrases suivantes :
(9) a. John is believed to frequently be rudely criticizing Bill.
b. John is believed to rudely be frequently criticizing Bill.
(10) a. John is believed to frequently have rudely criticized Bill.
b. John is believed to rudely have frequently criticized Bill.
L’adverbe de VP1 et l’adverbe de VP2 peuvent apparaître seuls aussi :
(11) John is believed to frequently/rudely be criticizing Bill.
John is believed to frequently/rudely have criticized Bill.
(12) John is believed to be frequently/rudely criticizing Bill
John is believed to have frequently/rudely criticized Bil
Tout cela explique l’optionalité des deux ordres ; le fait que deux adverbes sont possibles ; le
fait que seuls les auxiliaires peuvent alterner de cette façon.
à Et le français ?
Le verbe peut aussi aparaitre entre deux adverbes, une alternative que Pollock ne discute pas.
(13) Souvent faire mal ses devoirs, . . .
Dans l’analyse de Pollock, il n’y a pas façon de dériver (13) : au contraire, son analyse ,ne
prébvoit pas de position verbale entre les deux adverbes.
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(14) AgrP
VP
Adv VP
souvent
Adv VP
mal
faire ses devoirs
(15) VP1
Adv VP1
souvent
V1 VP2
Adv
Mal VP2
V2
En résumé: pour rendre compte des faits de l’anglais et du français il est suffisant de dire
qu’en anglais le T fini est faible, et donc seuls les verbes non thématiques (les auxiliaires) y
montent. Ceci est plutôt plausible vu qu’en anglais la morphologie infinitivale ne se distingue
(presque ) pas de la morphologie du temps présent.
En français le T fini est fort, et donc attire tous les verbes.
Le T non fini est faible en français, et n’attire donc que les verbes non thématiques. En
anglais, même les verbes non-thématiques ne montent pas à T parce que tout simplement le T
non fini n’est pas un affixe du tout.
Agr P n’existe pas. Mais si AgrP n’existe pas, où se trouvent les traits d’accord avec le sujet
(et l’objet) ? L’accord n’est pas une projection mais une configuration : le produit de feature
sharing, qui advient dans une configuration de Spec, Tête.
Chomsky 1995. The Minimalist program. MIT Press.
L’accord (sur le verbe) n’a pas de contenu interprété. Il ne peut donc pas être visible à
l’interface. Si les conditions de l’interface conditionnent (par économie) ce que est représenté
en syntaxe, il ne devrait pas y avoir de projection Agr. Seulement les projections
substantielles, qui reçoivent une interprétation à l’interface, comme les têtes lexicales et
certaines têtes fonctionnelles comme T, sont dans les représentations syntaxiques. Les traits
de Agr (traits phi et traits de cas) sont donc des traits ininterprétables qui ne servent qu’à
diriger la computation (déclencher le mouvement, notamment) et qui doivent être effacés ou
évalués.
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