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En Asie, c’est un impératif pressant que les chrétiens
entrent en dialogue avec les frères et soeurs des
autres religions qui les entourent, afin de témoigner
du Christ. « Aujourd’hui, un Sauveur vous est né»,
né en Asie ! L’Asie est le berceau des grandes
religions du monde Judaïsme, Christianisme,
Islamisme et Hindouisme. D’autres traditions
spirituelles s’y sont développées tel le Bouddhisme,
le Taoïsme, le Confucianisme, le Jaïnisme, le
Shintoïsme et les Sikhs. II existe aussi des religions
traditionnelles et tribales. L’Église d’Asie respecte
ces traditions et essaie d’engager un dialogue sincère
avec leurs croyants. Les peuples d’Asie sont fiers de
leurs religions et de leurs valeurs culturelles telles :
l’amour du silence et la discipline: la vie frugale, le
partage, la proximité de la nature, le respect de la vie
et des aînés, le sens de la communauté. La
modernisation, les nouvelles technologies, la
globalisation, la mondialisation et l’influence de
l’occident ont constitué une menace pour la survie
de ces valeurs reçues en héritage.
VATICAN II
ET LES AUTRES CROYANCES
Le Concile Vatican II a reconnu l’existence
d’éléments salvifiques, « des semences du Verbe»,
cachées dans les autres religions et cultures (Ad
Gentes 11.) Selon les Pères du Concile:
« L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est
vrai et saint dans ces religions. Les semences du
Verbe ont besoin d’être découvertes, libérées, aussi
bien que purifiées, élevées et portées à la
perfection». (Ad Gentes 11, Lumen Gentium 17).
C’est le dialogue qui nous permettra de toucher
l’expression et la réalité la plus profonde de nos
peuples et qui nous aidera à trouver des moyens
authentiques de vivre et d’exprimer notre propre foi
chrétienne. (FABC 1, art. 16) « Le dialogue
interreligieux est fondé sur la conviction profonde
que l’Esprit Saint est actif aussi dans les autres
religions» (FABC Documents 253) « Le dialogue
entre les religions découle de la nature même de
l’Église, une communauté en marche, avec les
peuples des autres croyances, vers le Royaume à
venir» (FABC documents 300). Le dialogue
religieux devrait être la façon idéale
d’évangéliser…En toute humilité et soutien mutuel,
nous cherchons, ensemble, avec nos fréres et soeurs
cette plénitude du Christ, qui est le plan de Dieu
pour l’ensemble de la création dans sa grande et
merveilleuse diversité». (FABC document 94).
Notre mission d’évangélisation, aujourd’hui a
besoin de simplicité et d’un changement
d’attitude pour reconnaître la place des autres
religions dans le plan rédempteur de Dieu.
Ainsi, il est essentiel de cultiver une attitude
plus positive envers les gens des autres
croyances et de les considérer, avec respect,
comme des co-pélerins. II est important d’être
en contact avec des peuples qui ont d’autres
«credo ». Notre présence active auprès d’eux
nous aide à chasser les préjugés et les fausses
conceptions que nous pourrions avoir. Nous
devons apprendre à les connaître davantage et à
les croire également sincères dans leur recherche
de la vérité. Ce contact n’a pas besoin d’être
formel, les associations informelles sont
importantes et très pertinentes.
FORMATION AU DIALOGUE
INTERRELIGIEUX
En prenant conscience de l’importance du dialogue
interreligieux, tous les programmes de formation à la
vie religieuse et au sacerdoce ont inclus l’étude des
différentes religions du monde. II est nécessaire de
comprendre la philosophie, les enseignements et les
pratiques telles: la méditation, le yoga et les autres
disciplines. En outre, une insertion dans un milieu,
où se côtoient des pratiquants de différentes
religions, peut aider. Des groupes interreligieux
travaillent ensemble dans des projets de
développement, projets pour venir en aide aux
femmes, aux enfants, projets pour la justice et la
paix, programmes écologiques. Les résultats sont
importants, mais ce qui nous intéresse encore, c’est
que dans les relations, les barrières tombent
lentement. De cette façon, nous dit Diana Eck,
modératrice du Conseil des Églises : «Nous avons
non seulement besoin de connaître les autres, mais
nous avons besoin aussi que les autres nous
connaissent ». Cette nouvelle prise de conscience de
la nécessité du dialogue deviendra , petit à petit une
seconde nature.
UNE ATTITUDE DE PÉLERIN
En conclusion nous pouvons dire que le dialogue
interreligieux est un style de vie, un comportement et
une activité normale entre personnes qui cheminent
ensemble. Ce mouvement, en communion et dans
l’unité, vers le Royaume, n’est pas centré sur
l’Église, bien quelle en soit le signe et l’instrument,