Ana lyse du risque volcanique: Etat de l'art sur l'aléa volcanique. BRGM/RP-53006-FR mars 2004 L. Stieltj es Analyse du risque volcanique: Etat de l'art sur l'aléa volcanique. Rapport provisoire, d'avancement ou final BRGM/RP- 53006-FR mars 2004 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- Mots clés: Risque volcanique, aléa En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante: Stieltjes L. (2004) - Analyse du risque volcanique: Etat de l'art sur l'aléa volcanique. Rapport BRGM/RP- -FR, ... p, ... lllust., ... Ann. © BRGM, 2004, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM. 2 BRGMlRP- 53006 -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév, 2004- Synthèse BRGMlRP-53006 -FR 3 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- 4 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- Sommaire Synthèse 3 1. Introduction 9 1.1. Contexte de l'étude 9 1.1.1. Etat de l'art sur le risque volcanique 9 1.2. Etat du développement des méthodologies du risque volcanique 10 1.3. Positionnement du BRGM dans la contribution méthodologique sur le risque volcanique 11 2. Problématiques actuelles du risque volcanique 13 13 2.1. Les différents Problèmes posés à la société et a ses autorités 2.1.1. Problématique de l'ensemble de la société 13 2.1.2. Problématique des responsables de la sécurité des populations 13 2.1.3. Problématique des responsables du développement économique 14 2.2. Le risque volcanique a un Caractère pernicieux 14 2.3. Deséquilibre nord-sud des régions exposées au risque volcanique 16 2.4. Les problèmes de connaissance et de surveillance des volcans actifs ne sont pas résolus 20 2.5. Les Contraintes et limites actuelles de la prévision du risque 21 24 2.6. Politique à long terme pour la prévention 2.7. Les problèmes actuels de gestion des crises volcaniques 24 24 2.7.1.Confusion fréquente du rôle des scientifiques [à corriger] 3. Spécificités de l'approche du risque volcanique 25 25 3.1. spécificités de la gestion d'une crise volcanique 25 3.2. spécificités et complexité de l'approche de l'aléa volcanique 26 3.3. La Maîtrise de la vulnérabilité des enjeux est un outil essentiel de la gestion du risque volcanique 26 4. Méthodologie d'evaluation quantitative de l'aléa volcanique (BRGM) 27 4.1. Protocole d'analyse quantitative de l'aléa volcanique: évaluation, zonage 27 4.2. Eléments fondamentaux nouveaux apportés par la méthode quantitative 27 4.3. Choix de la période de référence de l'activité actuelle d'un volcan 27 4.4. Définition et selection des Eruptions passées de référence 28 4.4.1. Problématique, limites et définition de concepts nouveaux d'évaluation des éruptions passées de référence 29 4.4.2. Notion de scénario éruptif de précaution 33 4.5. Méthode de déquantification de l'intensité de l'aléa volcanique: proposition d'une echelle d'intensite experimentale 33 4.5.1. Problématique et difficultés de quantification de l'intensité des phénomènes naturels: cas général 33 4.5.2. Problèmes spécifiques d'évaluation de l'intensité de l'aléa volcanique 34 4.5.3. Etapes méthodologiques de définition et de quantification de l'intensité de l'aléa volcanique global; Règles d'expert (BRGM) 35 4.5.4. Proposition d'une échelle générale quantitative des intensités de l'aléa volcanique global: cas général 37 (PAR RAPPORT AUX AUTRES RISQUES DITS NATURELS) BRGMlRp·53006 ·FR 5 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- 4.6. Méthode de quantification de la frÉquence des phÉnomÈnes volcaniques menaçants: proposition d'une echelle de frequence de reference 39 4.7. METHODE DE QuantiFICATION de l'alÉa volcanique: définition d'un indice d'exposition d'un site aux phénoménes volcaniques 40 5. Méthodologie de zonage quantitatif de l'aléa volcanique 43 5.1. Divers modes de représentation du zonage de l'aléa .43 5.2. Zonage classique quantifié de l'aléa volcanique global: par site géographique 43 5.3. Nouvelle forme de zonage quantitatif proposée: pour un groupe d'éléments exposés (passage au zonage de la vulnerabilite) 44 Légende 47 (illustration 13) .47 6. Limites d'utilisation des cartes d'aléa volcanique 57 7.Applications opérationnelles des cartes de zonage de l'aléa à la prévention du risque volcanique 59 7.1. Reproductibilité de l'analyse de différents scénarios 59 59 7.2. Cartes d'aide à la décision directement opérationnelles 7.3. Portées informative et juridique des cartes d'aléas 59 8. Références bibliographiques 61 Liste des illustrations Illustration 1 - Cadre général d'approche de l'analyse et de la prévention du risque volcanique proposé par le brgm 5D4APR7S Stieltjes et coll., 2001) ..... 12 Illustration 2 - Distance d'impact sur l'environnement des principaux phénomènes volcaniques dommageables (d'après Stieltjes, 1994) 16 Illustration 3 - Répartition des volcans terrestres connus selon leur latitude (modifié d'après Simkin et Siebert, 1994) 17 Illustration 4 - Répartition géographique des victimes des éruptions volcaniques pour 18 les 4 derniers siècles (de 1600 à aujourd'hui) (Stieltjes, 1995) Illustration 5 - Distribution des volcans mondiaux connus selon leur altitude (d'après Simkin et Siebert, 1981, 1994) 19 Illustration 6 - Démarche méthodologique d'évaluation de l'aléa volcanique: organigramme des tâches (d'après Stieltjes et coll., 2001) 28 Illustration 7 - Organigramme des tâches pour les deux modes de zonage de l'aléa volcanique: a) par site géographique (zonage classique) ; b) par groupe d'éléments exposés (nouveau mode de zonage) (d'après Stieltjes et coll., 2001) 29 Illustration 8 - Méthodologie d'approche de l'évaluation des aléas volcaniques spécifiques (phénomènes volcaniques menaçants) (d'après Stieltjes et coll., 2001) 25 Illustration 9 - Schéma méthodologique d'évaluation de l'intensité de l'aléa volcanique 36 global lié à une éruption (d'après Stieltjes et coll., 2001) Illustration 10 - Schéma méthodologique de l'évaluation de la fréquence des phénomènes volcaniques dangereux attendus (cas général) (d'après Stieltjes et coll., 2001) 39 6 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév, 2004- Illustration 11 - Principe de construction de la matrice d'exposition d'un site aux phénomènes volcaniques menaçants (ou aléas spécifiques), (Stieltjes et al., 1998) 35 Illustration 12 - Exemple de hiérarchisation des menaces liées aux phénomènes volcaniques les plus dangereux (aléas spécifiques) pour les différentes zones exposées de la Martinique à une éruption de la Montagne Pelée (d'après Stieltjes et coll., 2001) .42 Illustration 13 - Présentation d'une carte de zonage quantitatif d'un aléa volcanique spécifique « pyroclastites» à la Soufrière de Guadeloupe pour la période actuelle (d'après Stieltjes, 2004) .46 Illustration 14 - Présentation d'une carte de zonage quantitatif de l'aléa volcanique pour une période de retour donnée: exemple sur le volcan Soufrière de la Guadeloupe (d'après Stieltjes, 2004) 48 Illustration 15 - Présentation d'une carte de zonage quantitatif détaillé de l'aléa volcanique pour la période actuelle (46 zones) à la Martinique, Antilles françaises (d'après Stieltjes et al., 1998) 49 Illustration 16 - Présentation d'une carte de zonage quantitatif simplifié de l'aléa volcanique (5 zones) pour la période actuelle à la Martinique, Antilles françaises (d'après Stieltjes et al., 1998) 50 Illustration 17 - Présentation de l'extension du zonage quantitatif de l'aléa volcanique à celui de la vulnérabilité physique de la population: cas de la Martinique, 51 Antilles françaises (d'après Stieltjes et al., 1998) Illustration 18 - Présentation de l'extension du zonage quantitatif de l'aléa volcanique à celui de la vulnérabilité physique de la végétation: cas de la Martinique, Antilles françaises (d'après Stieltjes et al., 1998) 52 Illustration 19 - Présentation de l'extension du zonage quantitatif de l'aléa volcanique à celui de la vulnérabilité physique des constructions de surface: cas de la Martinique, Antilles françaises (d'après Stieltjes et al., 1998) 53 Illustration 20 - Présentation de l'extension du zonage quantitatif de l'aléa volcanique à celui de la vulnérabilité physique des constructions enterrées: cas de la Martinique, Antilles françaises (d'après Stieltjes et al., 1998) 54 Illustration 21 - Présentation de l'extension du zonage quantitatif de l'aléa volcanique à celui de la vulnérabilité physique de l'atmosphère: cas de la Martinique, Antilles françaises (d'après Stieltjes et al., 1998) 55 Liste des tableaux Tabl. 1 - Contraintes et limites de mise en œuvre des moyens techniques en matière de prévision des aléas volcaniques 23 Tabl. 2 - Echelle d'intensité de l'aléa volcanique global. Proposition de quantification des niveaux d'intensité des phénomènes volcaniques sur tout type de volcan (d'après Stieltjes, 1997) 38 Tabl. 3 - Exemple d'échelle quantitative des degrés d'intensité des aléas volcaniques spécifiques utilisée pour le zonage des aléas à la Montagne Pelée, Martinique, (d'après Stieltjes et al., 1998) 32 Tabl. 4 - Proposition d'une grille de fréquence des phénomènes volcaniques menaçants, préliminaire à l'établissement d'une échelle de fréquence (d'après Stieltjes, 1997) .40 Tabl. 5 - Exemple d'échelte quantitative de fréquence des phénomènes volcaniques menaçants utilisés à la Montagne Pelée, Martinique (d'après Stieltjes et al., 1998) .41 BRGM/RP-53006 -FR 7 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- 8 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- 1. Introduction 1.1. CONTEXTE DE L'ETUDE 1.1.1. Etat de l'art sur le risque volcanique Le développement de la volcanologie a franchit un palier spectaculaire depuis les années 1980, avec en particulier le répertoire systématique des volcans mondiaux sur les continents et sous les océans et de leur activité depuis 10 000 ans (Simkin and others, 1981, 1994), la maîtrise de la géochimie, de la nature et de l'origine des magmas, l'approfondissement des connaissances des mécanismes éruptifs et de leurs paramètres, un essor remarquable de la modélisation des processus éruptifs, des écoulements laviques ou pyroclastiques, de la dynamique des gaz, ainsi que de la stabilité des édifices. Cette nouvelle génération de connaissances constitue une plateforme de données significative, permettant d'envisager une approche maîtrisée du risque volcanique à travers celle de ses deux composantes fondamentales: l'aléa volcanique et la vulnérabilité des enjeux exposés aux éruptions ou à leurs produits. Or si la science volcanologique a concentré les efforts (et les financements) de la communauté scientifique internationale, l'approche du risque volcanique est restée, à ce jour, très largement délaissée (même si elle préoccupe et motive les chercheurs). En effet, l'approche du domaine du risque se situe à la croisée de nombreux domaines et nécessite des compétences situées bien au-delà de celles de la volcanologie: aménagement du territoire, finances publiques et privées, économie, sociologie, gestion administrative, gestion de crise et sécurité civile, gestion des infrastructures, des réseaux et du patrimoine mobilier, statistique décisionnelle, etc, pour lesquelles la recherche volcanologique n'a pas vocation. De plus, l'appréhension du risque volcanique nécessite d'en bien maîtriser le concept, les composantes, ce qui peut parfois induire en erreur quelques scientifiques, qui croient traiter de l'aléa quand ils n'abordent que la phénoménologie, ou encore pensent traiter du risque quand ils n'en sont qu'à analyser l'aléa. Par ailleurs, l'analyse du risque volcanique n'apparaît généralement pas aux autorités communautaires, nationales ou locales comme une priorité face aux contraintes naturelles plus courantes (inondations, cyclones, mouvements de terrain, séismes... ), ou encore face aux problèmes de développement durable à assumer dans le cadre des juridictions et doctrines nationales ou internationales. Ainsi, les approches du risque volcanique dans le monde restent aujourd'hui souvent très parcellaires ou adaptées à un contexte local. Les réflexions méthodologiques globales et leurs développements scientifiques, de même que leurs applications pratiques, n'ont été à ce jour que très peu abordées. Quelles sont les problématiques actuelles du risque volcanique, ses contraintes et ses limites? Quelles sont les spécificités et les problèmes de la gestion des crises volcaniques? Où en est l'état de l'art sur le développement des méthodes d'analyse du risque volcanique, et, de manière plus détaillée, sur l'aléa volcanique? Ce document tente d'apporter quelques éléments de cadrage sur cette thématique. BRGMlRP-53006 -FR 9 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -Iév. 2004- 1.2. ETAT DU DEVELOPPEMENT DES METHODOLOGIES DU RISQUE VOLCANIQUE La très grande majorité des travaux scientifiques et techniques de ces dernières décennies sur l'approche du risque volcanique dans le monde s'est essentiellement cantonnée à la connaissance de la composante « aléa volcanique », et encore souvent que de manière partielle (essentiellement phénoménologique). Par contre, la composante « vulnérabilité des enjeux» (ainsi d'ailleurs que l'analyse des scénarios de crise induite par une éruption) avaient été, jusqu'à la fin des années 1990, largement délaissés. Dans l'évaluation des deux composante du risque, les règles d'expert utilisées, si élaborées soient-elles, ne suivaient aucune procédure bien définie et rigoureuse qui permettraient de rendre la démarche reproductible d'un scénario à l'autre, et donc de comparer deux analyse de risque entre-elles. On constate alors qu'aucune approche globale cohérente du risque volcanique, même partielle, n'a pu être menée à son terme par manque d'outils appropriés d'analyse des deux paramètres du risque: l'aléa et la vulnérabilité des enjeux. Signalons toutefois quelques approches de vulnérabilité qualitative abordées par des géographes ou des sociologues sur de rares volcans d'Amérique latine, d'Italie, ... (Suarez 1992; Thouret and D'Ercole, 1994; Lirer et al., 1997; ... ; de Vanssay and Colbeau-Justin, 2000; ...). Elles consistent à estimer la capacité de réponse d'une société à un phénomène dangereux par l'analyse des facteurs structurels, conjoncturels ou sociologiques de vulnérabilité. Mais ces approches uniquement qualitatives sont sans lien direct avec l'intensité de l'aléa. L'absence d'analyse quantitative de la vulnérabilité des enjeux ne permet donc pas d'évaluer l'endommagement physique possible, zone par zone, en cas d'éruption volcanique. Ainsi, jusqu'à ces dernières années, l'analyse de la vulnérabilité, et par là l'analyse du risque, manquaient singulièrement de langageet d'outils opérationnels. C'est à partir de 1995 que le développement méthodologique sur l'analyse du risque volcanique, a été tenté aux Antilles françaises (Martinique puis Guadeloupe) dans le cadre de la mise en place de la législation et de la réglementation françaises sur les risques naturels, instaurée depuis le début des années 1980. Il a été complété par de larges discussions sur ses domaines de validité, par les tests et applications quantifiées basées sur des partenariats et enquêtes détaillées avec les acteurs locaux (évaluation des probabilités de préjudices, de coûts, de dysfonctionnements liés à une crise). Désormais, les plans d'urgence et de secours (plan ORSEC, PSS volcan Martinique) de ces régions dites « ultrapériphériques» de l'Europe commencent à intégrer les résultats de ces études: cartes de zonage de l'aléa, cartes de vulnérabilité, cartes de risque, schémas d'alerte, scénarios d'évacuation, mesures de protection et de prévention, etc. 10 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcanique-Documents préparatoires, LS, -fév, 2004- 1.3. POSITIONNEMENT DU BRGM DANS LA CONTRIBUTION METHODOLOGIQUE SUR LE RISQUE VOLCANIQUE Face à ce déficit d'outils opérationnels d'évaluation du risque, les programmes d'études et de recherches sur le menées à la Martinique (Antilles françaises) par le BRGM de 1995 à 2002 autour du volcan de la Montagne Pelée ont d'abord conduit à élaborer une méthodologie rigoureuse d'évaluation du risque volcanique (Stieltjes et al., 1998,2001), en proposant: i) une méthodologie globale d'approche du risque dans le cadre d'une politique de prévention, ii) une méthodologie vulnérabilité). de quantification de ses paramètres (aléa, Ces méthodologies ont été discutées, testées et validées de 1996 à 1999 avec l'ensemble des autorités politiques, administratives et techniques de la Martinique. Elles sont aujourd'hui appliquées à la Guadeloupe et proposées à la communauté scientifique internationale. Les étapes méthodologiques, définies pour l'analyse du risque volcanique en vue d'une politique de prévention, sont schématisées dans l'illustration 1 : la caractérisation de l'activité volcanique passée connue conduit à l'évaluation quantitative puis au zonage de l'aléa volcanique, par site géographique et par groupe d'enjeux; la caractérisation du système régional (analyse systémique des enjeux), conduit à l'identification des principaux enjeux de la région (ressources), puis à leur évaluation, leur hiérarchisation; l'évaluation et le zonage de l'aléa conduisent à l'évaluation du degré d'exposition de tout site et de tout groupe d'enjeux (milieux), classés par activité (sociale, économique, fonctionnelle, ...) ; l'analyse de la vulnérabilité des enjeux révèle les points faibles du système régional; l'analyse du risque mesure les impacts humain, environnemental des catastrophes prévisibles. social, économique, Ces cinq types d'informations constituent des données fondamentales pour la planification spatiale de la région et pour la recherche de solutions de prévention socialement acceptables. Pour être rentabilisées, ces solutions doivent ensuite être intégrées dans les plans d'aménagement, de développement ou d'occupation du sol régionaux. Les choix, les décisions doivent être éclairés par un système organisé d'information, de concertation et de négociations locales. BRGM/RP-53006 -FR 11 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcanique-Documents préparatoires, lS, -fév. 2004- Caractérisation de l'activité volcanique nassée Caractérisation du système régional: composantes humaines, matérielles, fonctionnelles, sociales, économiques, environnementales, patrimoniales Règles de décision Évaluation et zona e Analyse du risque Analyse de la vulnérabilité des principaux enjeux Politique de prévention Mesures préventiv Illustration 1 - Cadre général d'approche de l'analyse et de la prévention du risque volcanique proposé par le BRGM (d'après Stieltjes et coll., 2001) Aujourd'hui, les autorités et services de la Martinique se sont appropriés la gestion du risque volcanique: les cartes de zonage, cartes de vulnérabilité, cartes de risque, cartes de divers scénarios d'évacuation et d'accueil des population déplacées sont aujourd'hui intégrés dans les plans de secours et le schéma d'aménagement régional de la Martinique. 12 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcanlqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- 2. Problématiques actuelles du risque volcanique 2.1. LES DIFFERENTS PROBLEMES POSES A LA SOCIETE ET A SES AUTORITES Le positionnement des col/ectivités et des instances responsables face au risque volcanique consiste à répondre: • aux questionnements de la population et de l'ensemble de la Société civile sur la survenance d'une éruption; • aux deux volets de la politique de prévention: la mise en sécuritéde la population en cas de menaced'éruption, le développement économique durabledes régionsexposées aux éruptions. 2.1.1. PROBLEMATIQUE DE L'ENSEMBLE DE LA SOCIETE Cinq questions essentielles se posent de façon permanente aux autorités et aux populations concernant la prévision du risque volcanique: - quand et comment peuvent se produire des éruptions volcaniques dangereuses? - où peuvent survenir les phénomènes volcaniques dangereux et de quelle nature sontils? - qui est menacé par les effets des éruptions, et quand court-on un risque? - quelle est l'ampleur des dommages encourus? - comment se protéger des effets des éruptions? 2.1.2. PROBLEMATIQUE DES RESPONSABLES DE LA SECURITE DES POPULATIONS Les préoccupations prioritaires des autorités responsables de la sécurité des populations (préfecture, mairies) face à un risque éruptif peuvent se résumer dans la série de questionnements suivante: • quelles sont les spécificités d'une crise volcanique? quelles informations (et formations) sur le sujetsontdisponibles? • quand évacue-t-on ? • qui évacue-t-on ? • où accueille-t-on les personnes évacuées? • comment évacue-t-on ? • comment gérer les populations déplacées sur une longuedurée: mois, années? BRGMlRP-53006 ·FR 13 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- 2.1.3. PROBLEMATIQUE DES RESPONSABLES DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE Les préoccupations essentielles des responsables du développement durable et de la gestion régionale et locale face au risque volcanique peuvent se regrouper au sein des questionnements suivants: • comment développer et aménager durablement les reglons exposées à une éruption, malgré l'existence du risque et en prenant en compte ses contraintes? - comment réorganiser l'espace régional (foncier, social, économique, politique, fonctionnel) en cas de déplacement massif de population du nord de l'île vers le centre et le sud de l'île, pour une durée de plusieurs mois à plusieurs années? 2.2. LE RISQUE VOLCANIQUE A UN CARACTERE PERNICIEUX Le risque volcanique, comme d'ailleurs tout risque d'origine tellurique (risque sismique), a un caractère pernicieux comparé aux autres risques naturels d'origine superficielle, tels les inondations, les mouvements de terrain, les avalanches, les feux de forêt, les cyclones et tempêtes. En effet: ~ L'activité volcanique est un phénomène à fréquence aléatoire et à période de retour généralement faible (fréquence cinquantenale, centennale ou millénale pour le volcanisme explosif), ce qui induit le fait que: • la vigilance des populations et des autorités a tendance à s'assoupir, • peu ou pas de personnes ont l'expérience d'une crise, • il n'existe que peu ou pas de références, de mémoire sur une éruption sur le volcan de la région, • le risque a tendance à être minimisé, • sa prise en compte par les autorités n'est pas une priorité en période de repos du volcan (avant une crise). Or les politiques de prévention doivent se concevoir à moyen ou long terme (sur des années à des décennies) : mesures de planification, d'aménagement du territoire et d'urbanisme, d'occupation du sol, de conception des infrastructures et des réseaux; plans d'évacuation et de secours, stratégies de redéploiement de l'activité sociale et économique, mesures financières • l'étude des phénomènes tombe essentiellement dans le domaine de la recherche scientifique (compréhension des origines, des mécanismes, des phénomènes, ...) et non du service public des états. En un seul événement, il peut y avoir de très nombreuses victimes plusieurs milliers à plusieurs dizaines de milliers. Tous les milieux sont affectés par une éruption volcanique: milieu vivant (population, faune, végétation), milieu naturel (sol, paysages, hydrosphère, 14 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- atmosphère), milieu construit ( bâtiments, infrastructures, réseaux, biens manufacturés). A contrario, et à titre de premier exemple, un séisme n'affecte qu'un seul milieu de manière directe que le milieu construit (et uniquement les constructions ancrées dans le sol). Deuxième exemple : les mouvements de terrain, les inondations, les séismes, les avalanches, .... n'affectent pas l'atmosphère et n'impliquent aucun cortège de conséquences sur la transmission des ondes hertziennes (radio, TV, téléphone, Internet, ...), les perturbations climatiques, la sécurité aérienne, ... Le risque peut être géographiquement beaucoup plus étendu que pour les autres risques naturels (inondations, cyclones, avalanches, mouvement de terrain, feux de forêt) : jusqu'à plusieurs dizaines à plusieurs centaines de kilomètres (Illustration 1). C'est un risque local qui peut évoluer en risque continental, voire intercontinental et/ou océanique, du fait des cendres, raz-de-marée, gaz et pluies acides, ... (Illustration 2) aboutissant même régulièrement à des phénomènes planétaires (fréquence décennale) : atteinte périodique de la haute atmosphère, avec un impact notable sur le climat (baisse de plusieurs degrés de la température mondiale pendant plusieurs années; modification des circulations océaniques superficielles et profondes -l.e, le phénomène « el Nina» -J, sur la circulation et la sécurité aériennes, sur les télécommunications. Le pays qui le subit peut être, en même temps, exportateur de la « pollution» (au sens de la Convention des Nations Unies de 1982), c'est-à-dire qu'il a une certaine responsabilité internationale de la connaissance de l'aléa, de sa surveillance et de l'information des pays voisins exposés « de son fait 1». La politique de prévention porte ses fruits à beaucoup plus long terme que pour les autres risques naturels : générations actuelles ne travaillent guère pour elles mais plutôt pour les générations futures, ce qui ne prédispose pas à une motivation politique et économique. 1Notons, à ce litre, que les services météorologiques mondiaux se sont organisés depuis les années 1990 en un réseau international de surveillance et de suivi des cendres volcaniques dans la haute atmosphère, destinées à l'aviation civile (envoi des prévisions à 3 jours à l'OIAC - Organisation Internationale de l'Aviation Civile). BRGM/RP-53006 ·FR 15 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- FREQUENCE DE DOMMAGES HUMAINS ET MATERIELS SELON LA DISTANCE AU POINT DE DEPART DE L'ALEA ALEA VOLCANIQUE àmoinsde10km 10à30km 20 à 100 km 100 à 500 km 500 à 1000 km Gaz el pluiu acides R TR Raz de marée (Isunamis) R TR Chute de cendres Plus de 1000 km TR R mels atmosphériques TR Coulées de pyroclastites TR Coulées de boue TR TR Coulées de lave Activité sismique (et dé/oomations du sol) Projections balistiques (blocs) Toujours Très fréquent Fréquent Courant Rare Très rare ++++++ ++++ +++ ++ R TR Illustration 2· Distance d'impact sur l'environnement des principaux phénomènes volcaniques dommageables (d'après Stieltjes, 1994) 2.3. DESEQUILIBRE NORD-SUD DES REGIONS EXPOSEES AU RISQUE VOLCANIQUE Les volcans connus sur Terre sont répartis de façon très inégale entre les deux hémisphères d'une part, entre les zones intertropicales et les zones tempérées et polaires d'autre part (Illustration 3) : -+ 16 Deux-tiers des volcans se situent dans l'hémisphère Nord et 1/3 à peine dans l'hémisphère Sud, ce qui souligne la vulnérabilité de l'hémisphére Nord: • aux changements climatiques • aux risques de circulation aérienne. • aux perturbations des télécommunications hertziennes BRGMlRp· -FR Projet RI8K_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, L8, -fév. 2004- 9 9O~ ,=- - -- - - - - - - -- - -- ----, N 80· 60· 40· 66% 82% Tr()!'i<jlJ,, _ d u C a nc er 20· -'- -----, ___ _ _ _ _ -' Tropique d .1~%. ----- O· 10· 8 20· _ uCar'ricom" ----40· 18% 34% - To ta l- 60· .-=J Daté 8 80 ·_~ 9O®. ' 20 ' 1 40 1 1 60 1 , , , , 80 100 1 120 1 1 140 1 6 1 0 1 , , 180 200 ' 220 ' , FDLE SJD Illustration 3 - Répartition des volcans terrestres connus selon leur latitude (modifié d'après Simkin and Siebert, 1994) Celle constatation ne fait que refléter la proportion des terres émergées sur le globe. ~ La plupart des volcans actifs dangereux se po sitionnent dans la zone intertropicale, qui est aussi la bande la plus peuplée: les risques volcaniques y sont donc également accrus (Illustrations 3 et 4). On peut même affiner l'observation de la zone intertropicale pour constater que la moitié des volcans actifs de l'hémisphère Sud (16% sur les 33%) se situent dans la bande équatoriale Sud, très étroite (O· à 10· S), dans laquelle on retrouve des pays très peuplés et très exposés à l'activité volcanique : Indonésie Papouasie, Caraïbes, Nouvelle Guinée, Equateur, rift Est -Africain. 8RGMlRP-53006 -FR 17 Projet RISK_NAT- Appro che évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoire s, LS, -fév. 2004- 20000 3 1000 4500 5500 Tro pique 161000 [6 1000 Ind onésie Amérique Centrale 5500 Papouasie-Nvelle Guinée 3500 :::":::::2"---''---, / Autres(10 Pays ou Régions) 2\00 Illustration 4 - Répartition géographique des victimes des éruptions volcaniques pour les 4 derniers siècles (de 1600 à aujourd'hui) (Stieltjes, 1995) On constate sur cette représentation que prés de 90% des victimes des éruptions volcaniques dans le monde se situent dans la zone intertropicale. Les approches de surveillance globale (par satellite), les problémes de sécurité aérienne et de répercussions atmosphériques et météorologiques concernent donc, en priorité, la bande géographique située 2000 km de part et d'autre de l'équateur. 18 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqu eDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- -+ La couverture nuageuse fréquente pose des problèmes de surveillance et de suivi de l'activité, visuels ou par télédétection. Non seulement la majorité des volcans actifs dangereux se situent dans des zones climatiques à forte couverture nuageuse (tropiques, équateur), mais près de 70% culminent à plus de 1000 m d'altitude (Illustration 5), ce qui les expose à une couverture nuageuse fréquente : • • • • • 5% des volcans ont une altitude> 5000 m 25% des volcans ont une altitude> 3000 m 40% des volcans ont une altitude> 2000 m 68% des volcans ont une altitude> 1000 m 32% des volcans ont une altitude> 1000 m (ou sont situés sous le niveau de la mer) La surveillance à distance des précurseurs et de l'activité est ainsi rendue plus problématique, de même que l'accès terrestre (généralement à pied) aux appareillages de mesure ou d'enregistrement. ALTITUDE ( en m ) : 5000. 4000 1 4000 f- 2000m ; 5% 1- :600 0 O"~ séoo 3OO0mr - :f1 4000. i _15 % -25% -32% 3000 2000 1000.- o : :--5%: : - 8% : 6000 • r- .6000 ·5000 --4000 --3000 '-- 1000m 64 LI :o 1 0 , , 100 , , --2000 200 , , 1000 300 , NOMBRE DE VOLCANS -.... 5OOà600AcUfs 1200 Connus Illustration 5 - Distribution des volcans mondiaux connus selon leur altitude (d'après Simkin and Siebert, 1981, 1994) BRGM/RP-5 3006 -FR 19 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- 2.4. LES PROBLEMES DE CONNAISSANCE ET DE SURVEILLANCE DES VOLCANS ACTIFS NE SONT PAS RESOLUS -+ Chaque année, 50 à 60 éruptions volcaniques se produisent dans le monde, en moyenne, alors que 500 à 600 volcans sont considérés comme étant actifs. Toutes ces éruptions ne font pas des victimes, mais quelques unes d'entre elles sont particulièrement meurtrières et traumatisantes pour les populations proches, pour des causes très diverses allant de l'impact direct d'une coulée de pyroclastites, aux conséquences indirectes de la famine liée à la destruction des cultures, du bétail, la disparition des points d'eau. -+ Aujourd'hui, seul un petit nombre de volcans actifs (une cinquantaine sur les 600 répertoriés dans le monde) sont surveillés par des observatoires permanents bien équipés, disposant de personnel qualifié, et ceci généralement dans des pays développés tels l'Islande, l'Italie, le Japon, la France, les U.S.A. ... Cette surveillance a permis, depuis une quinzaine d'années, de participer à un développement spectaculaire de la connaissance des mécanismes éruptifs, mais encore à leur variabilité et leur complexité pour un même édifice. Les volcans pour lesquels on dispose à ce jour d'une carte du zonage de l'aléa sont très peu nombreux. -+ Un grand nombre d'édifices volcaniques potentiellement dangereux restent encore sans surveillance. L'UNESCO a répertorié 89 "volcans à hauts risques", répartis géographiquement comme suit: Asie de l'Est et du Sud-Est: Amériques + Caraïbes: Afrique + Europe: 42 40 7 89 Mais des volcans considérés actuellement comme non dangereux, sur lesquels on ne dispose que de peu d'informations sur la géologie, la géophysique ou sur l'activité, peuvent ne pas figurer sur cet inventaire de l'UNESCO. Et ceci sans compte les volcans qui ne sont pas encore identifiés comme actifs. -+ 20 La plupart des éruptions volcaniques de la dernière décennie se sont produites sur des volcans dont l'activité n'était pas ou peu connue : El Chichon (Mexique, 1982), Nevado dei Ruiz (Colombie, 1985), Pinatubo (Philippines, 1991), Galeras (Colombie, 1993). BRGM/RP- ·FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- -+ La zone climatique tropicale et équatoriale est peu propice à surveillance: o o la des phénomènes précurseurs des éruptions, du suivi du déroulement des éruptions et de ces changements brutaux de phase ou de type d'activité car elle est génératrice de fortes couvertures nuageuses. Or la plupart des volcans dangereux se situent dans la zone inter -tropicale qui est également la zone la plus peuplée, donc la plus exposée aux risques. 2.5. LES CONTRAINTES ET LIMITES ACTUELLES DE LA PREVISION DU RISQUE Les limites actuelles de la connaissance du suivi et de la surveillance des volcans actifs sont à la fois d'ordre technique et économique (Tabl, 1). -+ -+ La plupart des volcans actifs se situent dans les pays en développement (contraintes techniques et économiques), ce qui suppose: • un manque de moyens d'intervention, d'études, de transmission de données, de moyens et voies de communication • un manque de personnel qualifié. La couverture nuageuse est développée en temps ordinaire ce qui rend l'observation directe et continue problématique en temps d'inactivité; elle est très fortement accrue en période éruptive, et intensément compliquée par les panaches de cendres et de gaz. La majorité des volcans actifs se situent en zone intertropicale d'une part (Illustration 3) ; d'autre part, l'altitude des volcans est supérieure à 1000 m pour près de 70% d'entre deux (Illustration 5). Les produits éruptifs condensent l'eau atmosphérique d'une part, et sont euxmêmes chargés en vapeur d'eau (98% des gaz). Les panaches de cendres et de gaz, très denses, montent jusque dans la stratosphère et parfois la troposphère. -+ Les ondes radios sont généralement perturbées pendant les phases éruptives. Cela suppose des appareillages au sol indépendants des transmissions par ondes radios. -+ La surveillance doit être permanente et continue. Cela suppose des appareillages enregistrant et émettant en continu ou semicontinu quelles que soient les conditions externes, la distance, l'isolement, ... BRGM/RP-53006 -FR 21 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- -+ Les moyens de prévision sont généralement limités et très insuffisamment développés ou même inexistants. Les limites actuelles de la connaissance du suivi et de la surveillance des volcans actifs sont à la fois d'ordre technique et économique (Tab!. 1). 1 - La plupart des volcans actifs se situent dans les pays en développement (contraintes techniques et économiques), ce qui suppose: • un manque de moyens d'intervention, d'études, de transmission de données, de moyens et voies de communication • un manque de personnel qualifié. 2 - La surveillance doit être permanente et continue. Cela suppose des appareillages enregistrant et émettant en continu ou semicontinu quelles que soient les conditions externes, la distance, l'isolement.... 3 - Les outils de surveillance préventive sont actuellement insuffisants: • prévision à moyen terme du réveil des volcans (quelques années) suivi des signes précurseurs des réveils éruptifs, • prévision à court terme de l'évolution d'une éruption en cours (quelques heures, jours, semaines). 4 - La couverture nuageuse est développée en temps ordinaire ce qui rend l'observation directe et continue problématique en temps d'inactivité; elle est très fortement accrue en période éruptive, et intensément compliquée par les panaches de cendres et de gaz. La majorité des volcans actifs se situent en zone intertropicale d'une part (Illustrations 3 et 4) ; d'autre part, l'altitude des volcans est supérieure à 1000 m pour près de 70% d'entre deux (Illustration 5). Les produits éruptifs condensent l'eau atmosphérique d'une part, et sont eux-mêmes chargés en vapeur d'eau (98% des gaz). Les panaches de cendres et de gaz, très denses, montent jusque dans la stratosphère et parfois la troposphère. 5 - Les ondes radios sont généralement perturbées pendant les phases éruptives. Cela suppose des appareillages au sol indépendants des transmissions par ondes radios. 6 - Les approches sur l'évaluation des risques volcaniques sont peu développées : la nature, la distribution des produits des éruptions et la fréquence des éruptions récentes, historiques et préhistoriques de la plupart des volcans actifs mondiaux sont généralement mal connues (manque d'études géologiques). L'évaluation des enjeux exposés et de leur vulnérabilité à une éruption d'un volcan reconnu comme actif sont quasiment inexistantes (à quelques exceptions près). 22 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcanique-Documents préparatoires, LS, -tév . 2004 · -+ Les besoins scientifiques actuels pour l'atténuation du risque volcanique sont: • d'établir des caries d'exposition aux aléas et aux risques sur les volcans représentant les plus grands dangers pour l'activité humaine, • de développer la surveillance permanente minimale sur les volcans les plus dangereux, • de pouvoir suivre le déroulement des éruptions: impacts locaux, sur la sécurité aérienne, sur les perturbations météorologiques. - S'affranchir des mauvaises météorologiques dues: condilions + à l'activité volcanique, génératrice : • de perturbations cHmaliques (orages, ...) * de panaches de cendres Télédétection locales + à la zone climatique (tropicale, équatoriale) génératrice de fortes couvertures nuageuses + a l'altitude (40% des volcans ontune allilude supérieure à 2000 ml. Télétransmission Fréquence des observations et/ou transmission ~ S'affranchir de la perturbation des ondes radio pendant les éruptions (ionisation ; destruction des émetteurs). - Transmission en temps réel des réseaux de mesures au sol,danstoutes conditions. - Fréquences des passages toutes les 12 H au maximum sur n'importe quel volcan . - Satellites géostationnaires sur les Antilles et la Réunion , - Globalement : + hémisphère Nord: 213 desvolcans actifs + zone équatoriale: de 0 à 100 S : volcans les plus dangereux Couverturegéographique - Spécifiquement européen) : Europe (au Secteur outre-rner français Autres Secteurs niveau français et Caraïbes Océan Indien Méditerranée (lia lie, Gréce) Atlantique Nord (Islande, Acores) . Accès peu co ûteux auxdonnées, cout (La plupart des pays concernés par le risque volcanique n'ont pas les moyens financiers d'une surveillance minimale de leurs volcans actifs). Tab/. 1· Contraintes et limites de mise en oeuvre des moyens techniques en matière de prèvision des alèas volcaniques BRGM/Rp·53006 ·FR 23 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- 2.6. POLITIQUE A LONG TERME POUR LA PREVENTION [ A COMPLETER] 2.7. LES PROBLEMES VOLCANIQUES ACTUELS DE GESTION DES CRISES [ A COMPLETER] 2.7.1. Confusion fréquente du rôle des scientifiques [A CORRIGER] ~ Lors d'une crise volcanique, on délègue fréquemment aux scientifiques, dans la précipitation, un rôle de service public qui n'est ni dans leur vocation, ni dans leur compétence, concernant en particulier: o la gestion des risques, c'est-à-dire des responsabilités liées à : • la sécurité civile • la mise en place de secours • l'aménagement du territoire qui ne sont pas dans leur domaine: • de compétence, • de responsabilité, • de financement. o le financement de la gestion scientifique des crises : renforcement des équipes de suivi d'une crise éruptive en personnel et en matériel: ce n'est ni la vocation de la recherche, ni celle des crédits de recherche. La gestion d'une crise et son financement devraient être du ressort : • des services de la protection civile • des services de l'aménagement du territoire et de façon plus générale, • de l'Etat • des Collectivités locales. 24 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- 3. Spécificités de l'approche du risque volcanique (PAR RAPPORT AUX AUTRES RISQUES DITS NATURELS) 3.1. SPECIFICITES DE LA GESTION D'UNE CRISE VOLCANIQUE La gestion du risque et d'une crise volcanique est généralement complexe. Elle diffère de celle de la plupart des autres risques naturels par plusieurs caractéristiques spécifiques: 1 - la manifestation de signes précurseurs d'une éruption pendant des semaines, des mois (voire des années) ; 2 - la mise e n place d'une procédure d'alerte et d'évacuation; 3 - la possibilité d'organiser l'évacuation et l'accueil des populations menacées; 4 - l'incertitude sur le type d'éruption et son amplitude avant son déclenchement: incertitude sur dynamisme éruptif, sur la nature des produits émis, leur direction et la distance de propagation, leur altitude dans l'atmosphère, etc; 5 - l'incertitude sur la durée d'une éruption et son évolution sont inconnus; elle peut durer des semaines, des mois, et souvent plusieurs années (pour les éruptions d'arc insulaire, en particulier), ce qui implique de nombreuses incertitudes et la gestion des réfugiés sur de très longues périodes : réorganisations sociale, foncière, économique, politique, fonctionnelle de toute une région; 6 - l'incertitude sur l'ampleur des phénomènes, et de ce fait sur l'évaluation des effets préjudices à la population, des dommages aux biens, sur le degré de perturbations dans l'organisation de la collectivité touchée; 7 - une éruption volcanique affecte tous les milieux: êtres vivants, végétation, atmosphère, biens, constructions (alors qu'un séisme, par exemple, n'affecte de manière directe que les constructions ancrées dans le sol). auxquelles on peut ajouter des éléments spécifiques plutôt par leur ampleur; 8 - la déstructuration à très long terme du tissu socio - économique de toute une région sur de très longue périodes (années, décennies) par le déplacement massif (et souvent définitif) de population, le transfert d'activitéss, l'aménagement des infrastructures, réeaux, lignes de vie, sources de production, ...; 9 - les réorganisations sociale, foncière, économique, politique, fonctionnelle de toute la région touchée et, par contre coup, des régions avoisinantes BRGMlRp·53006 -FR 25 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév, 2004- 3.2. SPECIFICITES ET COMPLEXITE DE L'APPROCHE DE L'ALEA VOLCANIQUE L'approche de l'aléa volcanique est un peu plus complexe que celle de des autres phénomènes géologiques naturels puisqu'il est constitué par sept phénomènes volcaniques majeurs (au lieu d'un seul pour les séismes): les coulées de lave, les coulées de « pyroclastites» (= avalanches incandescentes de cendres, blocs et gaz, telles les nuées ardentes de la Montagne Pelée), les retombées aériennes (de cendres, de ponces, de blocs), les gaz, les coulées de boues (ou « lahars »), les mouvements de terrain et les raz-de-marée (ou « tsunamis »). Ces multiples aléas peuvent provoquer la destruction partielle ou totale de toute vie animale, de la végétation, des constructions, des véhicules, des machines et des biens personnels, des blessures et des maladies (brûlures, intoxications, lésions aux muqueuses, aux poumons, traumatismes, ...). Ils perturbent souvent les télécommunications (radio, télévision, téléphone, Internet) ainsi que le climat (orages violents, abaissement de la température pendant des jours, voire des mois), et menacent la sécurité des avions (arrêt des réacteurs). Ils provoquent encore des coupures de routes et de lignes électriques, comblent des rivières, des étangs, des lacs, font disparaître des sources. 3.3. LA MAITRISE DE LA VULNERABILITE DES ENJEUX EST UN OUTIL ESSENTIEL DE LA GESTION DU RISQUE VOLCANIQUE Dans la mesure où il n'est guère possible d'atténuer l'ampleur d'une éruption pour réduire le risque (personne ne peut arrêter une coulée de lave, empêcher les retombées de cendres ou la dispersion des gaz), les seules mesures de protection envisageables contre les effets et impacts des phénomènes volcaniques sont les mesures préventives à prendre avant une éruption. Par conséquent, la réduction de la vulnérabilité des enjeux est l'outil essentiel de la réduction du risque volcanique. 26 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcanique-Documents préparatoires, LS, -fév. 2004- 4. Méthodologie d'evaluation quantitative de l'aléa volcanique (BRGM) Jusqu'à la fin des années 1990, la plupart des démarches d'approche d'évaluation de l'aléa volcanique utilisées dans le monde se bornaient à une qualification ou à une semi-qualification de l'aléa, sans échelle quantitative de référence des paramètres. 4.1. PROTOCOLE D'ANALYSE QUANTITATIVE VOLCANIQUE: EVALUATION, ZONAGE DE L'ALEA La méthodologie nouvelle d'évaluation et de zonage de l'aléa volcanique proposée par le BRGM, élaborée et testée à la Martinique pour les éruptions du volcan de la Montagne Pelée, permet de quantifier l'aléa volcanique (Stieltjes et coll., 2001). Cette quantification permet de définir clairement les limites entre les différents degrés d'exposition du zonage (très fort, fort, modéré, faible, très faible), donc de reproduire et comparer l'analyse de divers scénarios, puis de quantifier ensuite la vulnérabilité des enjeux et le risque. Le protocole d'analyse quantitative de l'aléa volcanique (évaluation puis zonage) se compose de l'enchaînement d'une quinzaine d'étapes clés, dont l'évaluation et les règles d'experts sont précisément définies (fig. 6 et 7). 4.2. ELEMENTS FONDAMENTAUX NOUVEAUX APPORTES PAR LA METHODE QUANTITATIVE Les éléments fondamentaux nouveaux de ce protocole consistent en la définition: - d'une période de référence, d'éruptions passées de référence; d'une échelle quantitative d'intensité (indices d'intensité); d'une échelle quantitative de fréquence (indices de fréquence) ; d' « indices d'exposition » à l'aléa volcaniques pour tout site ou zone géographique (par le biais de matrices intensité/fréquence),. Ces indices d'exposition permettent un zonage quantitatif de l'aléa: + par site géographique, c'est à dire l'affichage du degré d'exposition de tout site à l'ensemble des phénomènes volcaniques dangereux (en intensité et en fréquence) ; + par groupe d'éléments constructions, atmosphère. exposés: population, végétation, 4.3. CHOIX DE LA PERIODE DE REFERENCE DE L'ACTIVITE ACTUELLE D'UN VOLCAN La période de référence de l'activité du volcan, prise en compte pour l'évaluation des aléas, est définie comme la durée du cycle éruptif auquel se rattache la période active actuelle. Les événements éruptifs produits pendant cette période de référence constitueront les événements éruptifs de référence pris en compte pour l'évaluation BRGMlRP-53006 -FR 27 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- des aléas majeurs spécifiques attendus (voir Illustrations 6 et 8), ainsi que pour les scénarios éruptifs prospectifs (pour l'évaluation du risque). 4.4. DEFINITION ET SELECTION DES ERUPTIONS REFERENCE PASSEES DE Les éruptions de référence, représentatives de l'activité volcanique au cours de la période de référence, sont sélectionnées à partir de différents critères: le type éruptif (exemple: phréatique, plinien ,péléen, etc); le dynamisme éruptif: puissance ou « force» (magnitude) d'une éruption (qui conditionnera largement ses conséquences en terme d'intensité, c'est-à-dire de l'impact des divers phénomènes volcaniques sur des éléments exposés). Etape d'approche Elaboratlon, tâches: Documents, produits: cœntctents qusuncatco el quantification desalfas d'expœltton t- descrlpllrs Choix de la période de référence deI'acttvnê du volcan classification marnees ,. Inveutalre des éruptions passées Tableau descripllf 3· des lntensltês : L - - - - - - - 1 Sèlectlon des éruptions passées erftln! dommages des représentatives phènomênes sur lu dlven mltleur 5- Dêfinltlondes processuset modes d'endommagement 4Définitiondes phénomènes vclcaulques menaçants + de leur période de retour (aléas spécifiquesattendus) ... 6- Dêûnlüon des Intensités : effetset dommagesde chaque neSUTc milleu ... 1tllilIJU g, L - - - - - - - - - f onstmetlonde rnetrt "intenslté xfrëquence" ur cha ue aléa 9. .~ . fi Définitiondes Indices -----.. d'exposition aux éruptions ~Fœ n ---fI>- n Illustration 6 - Démarche méthodologique d'évaluation de l'aléa volcanique: organigramme des tëcnes (d'après Stieltjes and coll., 2001) 28 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- Etape , : Elaboration, tâches: d'approche: Documents d'aide à la décision: zonage de l'endommagement pctentlel d'une région donnée pour une période donnée ,, ,, ,,, cartes de zonage dfgri d'npoillioll pOUnlidle de'! p,hdpau grOllpHd'lUmenl' e.pO-S& (pertH P?'flltldlnl d.o:ngrrpoltnliil par zoee .k)". ·Pl~<'C\.!.>l;'<> • ...lOmbl.. U",""". 1Dl!finltlondes paramêtres d'évaluation _'u de chaque phênœnêne l'olcan/que menaçant alta i e zCartographie de l'ulemlon de chaquealéa spëctûque par nlwau d'tetensltè =zonage upnrmidM des OUlU1pldftf'us \ ""=:::'::::-- .~ ..."",,- i'g7<H1jlmWrlûS IIlhJ~ftq/ln J=1.. <ffe'"' ....,.""""-~ d '~'b"a" a;=b '''JIimi!drr. a- Superposition des sept cartesde zonage desalhJ spêctnques ... Regroupement d'aléas sp«lnQUe5 dont l'lmpa.ct ' - - - - - - - - - - - - 1 sur un même gmupe d'ètëmems I----'------~ exposéssont équh~rents (JlOplllltloll, rOBlll1IctloU. lfgEtlllklll, pn1nblltloll dt:! Oldes) Illustration 7 - Organigramme des tâches pour les deux modes de zonage de l'aléa volcanique .. a) par site géographique (zonage classique) ; b) par groupe d'éléments exposés (nouveau mode de zonage) [d'après Stieltjes et colt., 2001J. 4.4.1. Problématique, limites et définition de concepts d'évaluation des éruptions passées de référence 4.4.1.1. nouveaux Paramètres scientifiques classiques de caractérisation d'une éruption Une éruption volcanique se caractérise, elle, par plusieurs paramètres intrinsèques principaux (explosivité, magnitude, intensité, violence -Walker, 1980-) qu'il est souvent difficile de mesurer et donc de comparer d'une éruption à l'autre sur un même volcan. Comme il n'est pas possible de reconstituer, pour les éruptions passées, leur magnitude en terme d'énergie dégagée ou de hauteur du panache, on se base sur des évaluations indirectes (car effectuées a posteriori), telles que les épaisseurs des dépôts accumulés autour du volcan. BRGM/RP-53006 -FR 29 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -tév. 2004- 4.4.1.2. Problèmes d'évaluation et de mesure de la force d'une éruption Pour les éruptions volcaniques, il est pratiquement impossible d'établir des échelles de mesure fiables de la puissance ou la « force » d'une éruption sur une base de mesures instrumentales, équivalentes aux échelles de magnitude des séismes. La magnitude d'une éruption se définit par l'énergie libérée, évaluée par défaut par le volume de matiére émise (Walker, 1980). On considére généralement qu'à ce volume est associé une certaine quantité de gaz qui confére à l'éruption son « explosivité ». Cette dernière s'évalue par défaut par la hauteur du panache, la dispersion des projections pour les éruptions explosives (types arc insulaire, par exemple), mais aussi la durée de l'éruption. Mais quel paramètre mesurable sur le terrain faut-il choisir pour déterminer l'éruption « la plus forte»? Retiendra-t-on les épaisseurs maximales absolues de cendres? Les épaisseurs moyennes à une certaine distance du cratère? La superficie totale affectée par le volcan? Ou encore l'impact - en quantité, en superficie - des coulées de lave ou de pyroclastites sur l'environnement, les installations humaines? En effet plusieurs éruptions passées peuvent présenter une intensité maximale (en terme de dommages) pour l'un ou l'autre de ces critères. La seule échelle d'estimation de la puissance ou de la magnitude d'une éruption, établie à partir de 1'« indice d'explosivité volcanique» (VEI) se fonde sur des observations ou mesures indirectes de quelques caractéristiques éruptives: le volume de matière émise et la hauteur de la colonne éruptive dans l'atmosphère (Newhall and Self, 1982). 4.4.1.3. Notion d' »Eruptions les plus fortes connues (EPFC)) Pour les définir, on est confronté à des problèmes plus complexes et plus délicats qu'en sismologie dans la mesure où les phénomènes volcaniques ont un impact direct sur tous les milieux (population, faune, flore, atmosphère, constructions) et non sur un seul (constructions). Nous proposons ici de retenir le critère suivant pour définir la (ou les) EPFC: « Les Eruptions les Plus Fortes Connues (EPFC) sont les éruptions survenues durant la période de référence, dont les effets provoquent une destruction du bâti sub-totale à totale (supérieure à 80 %) sur la plus grande surface, tels: les coulées et intrusions de lave; les coulées de pyroclastites : nuées ardentes, coulées de ponce et / ou de blocs, déferlantes basales, ... ; les retombées aériennes: chutes de blocs, chutes de cendres supérieures à 1,50 m; les lahars d'épaisseur supérieure à 1 m ; les mouvements de terrain de grande ampleur: effondrements sectoriels de l'édifice, avalanches de débris; les tsunamis d'amplitude supérieure à 2 m ». 30 BRGM/RP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, lS, -fév. 2004 Eruptions Maximales Possibles (EMP) Eruptions tes Plus Fortes Connues (EPFC) Période de référence Séleetiou des Eruptions Futures Crédibles (EFC) Sélection des Eruptions Futures Maximales Crédibles (EFMC) I-_~ Définition du « scénario éruptif de oréceutlon }) Probabilité d'occurrence des phénomènes Aléas spécifiques majeurs indirects Illustration 8 - Méthodologie d'approche de l'évaluation des atéas volcaniques spécifiques (phénoménes volcaniques menaçants), (d'aprés Stieltjes et coll., 2001) Devant cette lacune de critères objectifs permettant de définir la « force» d'une éruption par des paramètres quantitatifs mesurables, nous avons proposé l'introduction d'une méthodologie d'approche basée sur l'impact destructif sur leur environnement, à l'instar des démarches réalisées pour les séismes (Stieltjes, 1996), en définissant (fig.6 et 8) : les les les les éruptions éruptions éruptions éruptions BRGM/RP- -FR les plus fortes connues (EPFC), maximales possibles (EMP), futures crédibles (EFC), futures maximales crédibles (EFMC), 31 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév, 2004- les aléas spécifiques attendus (ASA). Pourtant, cette adaptation au domaine volcanique d'un concept utilisé pour les séismes, si elle est intéressante dans son principe, n'est pas d'une manipulation simple. En effet, ces diverses classes d'éruptions manipulent des concepts mécanistes et probabilistes très différents de ceux des séismes: en aucun cas, on ne peut donc envisager une transposition directe des concepts de la sismologie à la volcanologie. Par contre, il n'existe pas l'équivalent des échelles d'intensité de l'impact d'une éruption sur l'environnement humain comme en sismologie (échelle MSK, par exemple). Par ailleurs, il convient de distinguer l'intensité intrinsèque d'une éruption (définie par défaut en volcanologie comme le débit de magma -Walker, 1980-) et son intensité en terme de risque, c'est-à-dire son impact sur l'environnement, à savoir l'intensité des effets et dommages potentiels qu'elle peut produire sur les éléments exposés. Or il n'y a pas nécessairement une relation directe entre les deux. 4.4.1.4. Notion d' ((Éruptionsmaximales possibles (EMP)) La définition des éruptions maximales possibles (EMP) se réfère aux éruptions de magnitude maximale qui se sont produites sur des volcans terrestres situés dans un contexte géodynamique semblable, et qui pourraient se produire sur le volcan étudié. Cette analyse considère alors des éruptions dont la magnitude (= volume de matière émise) ou l'intensité (= débit de magma) sont d'un ordre de grandeur supérieur à celles des éruptions les plus fortes connues (EPFC) sur le volcan considéré. Statistiquement, leur probabilité d'occurrence peut être d'un ordre de grandeur supérieur aux EPFC, c'est-à-dire d'un facteur 10 supérieur (Stieltjes, 1996). La prise en compte d'une EMP de fréquence d'occurrence supérieure à la période de retour la plus faible de la période de référence, peut alors conduire à ne pas considérer les EMP pour l'approche de la vulnérabilité aux phénomènes volcaniques. 4.4.1.5. Notion d' ((Éruptions futures crédibles (EFC) » Les éruptions futures crédibles (EFC) englobent tous les types d'activité éruptive connus de la période de référence pour le comportement à court terme du volcan (Stieltjes, 1996), auxquelles s'ajoutent les éruptions de type non connu ou reconnu sur le volcan (Illustration 5). 4.4.1.6. Notion d' ((Éruptions (EFMC) » futures maximales crédibles On considère que les éruptions les plus fortes connues (EPFC) de chaque type d'éruptions futures crédibles peuvent se reproduire sous les mêmes formes. Leurs fréquences d'occurrence seront donc celles des éruptions les plus fortes connues (EPFC). Elles servent d'ailleurs de base pour la définition du scénario éruptif de précaution (Illustration 5). C'est donc sur la base de ces trois types d'éruptions de référence que vont être établies les cartes d'aléas. 32 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcanique-Documents préparatoires, LS, -fév. 2004 4.4.2. Notion de scénario éruptif de précaution Il synthétise l'ensemble des « éruptions futures maximales crédibles » (EFMC) définies pour la période de référence (16 000 ans BP à aujourd'hui). Il permet d'élaborer les mesures de protection et de prévention de la population: alerte, évacuation, accueil. C'est le scénario maximal possible qui a été choisi par la Préfecture, et donc qui a été utilisé dans cette étude pour les différentes approches et présentations des niveaux de danger potentiel maximal de la population, des niveaux d'endommagement potentiel maximal, des bâtiments et infrastructures, de la végétation et des espaces naturels. 4.5. METHODE DE DEQUANTIFICATION DE L'INTENSITE DE L'ALÉA VOLCANIQUE: PROPOSITION D'UNE ECHELLE D'INTENSITE EXPERIMENTALE 4.5.1. Problématique et difficultés de quantification des phénomènes naturels: cas général de l'intensité Dans l'approche des risques naturels, on considère que l'intensité exprime les dommages d'un événement naturel sur les milieux environnants: population, biens et constructions, milieu naturel, ... L'intensité, définies sous cette forme, est à la fois l'un des paramètres fondamentaux de l'aléa et de la vulnérabilité, et par conséquent du risque. Dans ce contexte, la quantification de l'intensité s'établit selon une échelle de référence, spécifique à chaque phénomène naturel. La difficulté majeure d'établissement d'une telle échelle est de disposer d'un élément exposé de référence représentatif, c'est-àdire dont l'endommagement est proportionnel à la magnitude du phénomène (observée, évaluée ou mesurée). Ce problème a été rapidement résolu pour le cas particulier de séismes, car leurs effets directs ou induits ne concernent qu'un seul rnilieu : les constructions. En effet, le milieu vivant (personnes, animaux, plantes) reste globalement très peu sensible, de manière directe, à un train d'ondes sismiques Ainsi, à ce jour, parmi l'ensemble des phénomènes naturels dangereux, seule l'intensité macrosisrnique a fait l'objet d'élaboration d'échelles de classification internationales, dont les plus courantes et les plus connues sont l'échelle MM (Mercalli modifiée) et l'échelle M8K (Medvedev-8ponheuer-Karnik), établies à partir des analyses en retour de l'impact sur les constructions de nombreux séismes à travers le monde depuis des décennies. La plupart des autres phénomènes naturels dangereux autres que les séismes (inondations, mouvements de terrain, cyclones, avalanches, feux de forêt, éruptions volcaniques, ...) ont, par contre, des impacts d'ampleur très variable sur la plupart des milieux environnants et non pas uniquement sur le milieu construit. Or les dommages que provoque un même phénomène varient très largement selon l'élément exposé concerné. BRGMlRP- -FR 33 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -tév. 2004- Exemple: une inondation de courie durée, d'une amplitude de 10 cm, endommage à environ 100 % des cultures merotcnères, alors que son endommagement sur un verger, un bâtiment en béton, ou une personne est quasi nul. La magnitude du phénomène est la même (hauteur d'eau); son intensité (dommages sur les personnes et les biens) varie de 0 à 100 %. 4.5.2. Problèmes spécifiques d'évaluation de volcanique l'intensité de l'aléa Evaluer l'intensité de l'aléa volcanique global nécessite donc au préalable d'évaluer l'intensité de chacun des sept phénomènes dangereux attendus pouvant se produire au cours d'une même éruption. Or la nature des phénomènes volcaniques est extrêmement diverse: elle varie d'une coulée de lave qui arase et ensevelit tout sur son trajet, mais dont la vitesse et l'extension sont limités, jusqu'à des cendres dont l'épaisseur des dépôts varie de plusieurs mètres à quelques millimètres (mais qui peuvent être projetées jusque dans la stratosphère et circuler tout autour du globe), en passant par des vagues de tsunamis n'affectant que les zones littorales ou par la dispersion de gaz dont les effets corrosifs ou nocifs sont très mal connus. Quantifier l'intensité d'une éruption volcanique nécessite donc de qualifier et de hiérarchiser au préalable: l'ensemble des processus d'endommagement liès à chacun des phénomènes volcanique possibles; les principaux effets dommageables ou perturbateurs; les dommages et les effets des phénomènes sur les principaux groupes d'éléments exposés: population, faune et flore, constructions, atmosphère. C'est une opération longue et délicate, basée sur l'exploitation des retours d'expériences sur les éruptions passées. Or, ceux-ci sont peu nombreux, disparates et statistiquement insuffisantes: cet outil essentiel d'évaluation de l'intensité des phénomènes éruptifs (et par conséquent, ultérieurement, de la vulnérabilité puis du risque) fait donc gravement défaut et rend l'évaluation quantitative difficile. Ainsi, l'intensité de l'aléa volcanique n'est pas unique, mais varie selon l'occurrence des différents phénomènes attendus sur chaque volcan pour chaque type d'éruption (Stieltjes et al, 1998). Le problème devient donc assez complexe puisqu'il est multiplié par le nombre de phénomènes produits par chaque volcan, pour chaque type et chaque dynamisme éruptif. Les difficultés essentielles d'évaluation quantitative globale de l'intensité de l'aléa volcanique viennent de la contrainte de faire simultanément deux amalgames: l'amalgame de l'ensemble des sept phénomènes dommageables majeurs (fig.4). Or leur nature, leurs processus d'endommagement et leurs effets sont extrêmement divers et variables; 34 BRGM/RP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév, 2004 - l'amalgamede l'ensemble des éléments exposés de tous les milieux sensibles (naturel et vivant; construit). Or leur susceptibilité à l'endommagement (vulnérabilité) de chacun est, elle aussi, extrêmement variable selon les phénomènes volcaniques atteignant la zone, la région ou le site où ils se trouvent. De toute évidence, ces deux hypothèses sont totalement irréalistes. Devant une telle impasse, il convient d'essayer de proposer des solutions admissibles permettant de contourner ces difficultés. 4.5.3. Etapes méthodologiques de définition et de quantification de l'intensité de l'aléa volcanique global; Règles d'expert (BRGM) 4.5.3.1. Principe de la méthode Deux étapes ont été proposées et utilisées par le BRGM pour contourner les difficultés de quantification de l'intensité des aléas spécifiques d'abord, puis de l'aléa volcanique global 5Stieltjes et coll., 2001) : utiliser un élément exposé de référence (ou un groupe d'éléments = « milieu ») qui puisse représenter, de manière globale plus ou moins satisfaisante, l'endommagement de l'ensemble des éléments exposés de tous les milieux dans une même échelle d'intensité quantifiée. Le milieu de référence qui a été choisi est l'habitat global (Stieltjes et al, 1998), dans la mesure où il est le plus représentatif de la présence et de l'importance de l'activité humaine d'une région: densité des constructions et des infrastructures, densité de biens, densité d'activités sociales, fonctionnelles et économiques (agricoles, artisanales, industrielles, touristiques) ; - regrouper les phénomènes volcaniques provoquant le même degré de dommages au sein d'un groupe d'éléments exposés dans des matrices d'endommagement potentiel (une matrice par groupe d'éléments exposés). Cinq groupes d'éléments exposés ont été identifiés: la population, la végétation, les constructions de surface, les constructions enterrées, l'atmosphère. La méthodologie proposée pour évaluer de l'intensité de l'aléa volcanique lié à une éruption, peut être schématisée dans un organigramme simplifié (Illustration 6). BRGMlRP- -FR 35 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév, 2004- hld}'~e €n7e~,. Matricesd'endommagement qualitatif et semi-quaititaif de chaqueëëmeneexposé chaquephénomène volcanique d'bupiekl T~ Qualificationde 1'~tensitéreIaUve des phênurnènes dangereux v.;=illti.~ dincb ...,;.,....' " MS phénomèm ~b • - 1 Pop1\.;&" ,,- vicihtial. Mariees d'endommagement qualitatif mn~~l"~/ Echelled'intensité qualiteive et: semi-quantitative des phénomènes (aléas spécifiques) 1 1 ""'ob ~ il """""- Intensité: analyse des effets et dommages arx phénomènes sur tes élémentsexposés Qualification de l'intensité des aléas spécifiques attendus r-----;:; "'u .pé:i.Iiq".. Types d'endommagement: effets directset indirects çuanuncatton de l'Intensité des aléasspéciCiques attendus A~ A"" ""7'robablll;;>d'occurrence ~ @~~ 'I>è;ffi.l.""" ..ktnbé: ~ Processus cl'endommagement deséléments exposés â chacun des phénomènes f- 1 à WNbldil>n dllion; _1.œ.ô1o\"~ _J.üo1'l. 1--->- _ltM>iiri. _I,MJ.. _'lb"fll,J" A,,,.. il Matrices d'endommagement qumtitatifde chèqueéliment exposé à chaque aléaspécifique (ou phénomène d<:rlgereux) Définition d'un élément exposéde référence : le bâti global ~d",)\ d~x~nw . 1 Qi<:rltllicêtlon et limitesdes raix utihsées ., . c-;: '" lU "''''' l!.!ld.'~_>t 1............. m ~,.l \, '" lU u"t.:.:e ID d.'.mo.r~_>t !il iln:tio::n...I. HO ~ '" '" lU "''''' .!!1d.'~ ....>t !il Echelled'intensitéquootitative de l'aléa volcetiqueglobal (intensités des phénomènes surie b1ii) ,,- 1 rit:;éU6<ft Itm.;,m.l 1 ""'"b eozulnd»Tf et],i.o,s .iJ. _I1x%poml _I>Y'/ol'!~ _I,.v.porll!l _I, ..... Apodes _I,po.t.• ..o Illustration 9 -Schéma méthodologique d'évaluation de l'intensité de l'aléa volcanique global lié à une éruption (d'après Stieltjes et coll., 2001) 4.5.3.2. Définition des règles d'experts utilisées pour l'échelle d'intensité En règle générale, lors de l'évaluation qualitative de l'intensité, les experts proposent globalement (tous phénomènes confondus) une échelle de niveaux d'intensité qualitative et semi-quantitative, pour laquelle on utilise généralement 4 à 5 niveaux: 10 Il 12 la 14 très faible à nulle faible modérée élevée très élevée. Les qualificatifs utilisés (très élevé, élevé, ...) pour ces niveaux d'intensité sont liés à l'appréciation de celui qui les évalue. Cette appréciation peut varier grandement d'un expert à l'autre dans la mesure où elle ne réfère à aucun critère d'évaluation fixe, facilement quantifiable. Les limites qualitatives entre les différents niveaux 36 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév, 2004 d'intensité, utilisées dans le zonage qualitatif de l'aléa, sont donc subjectives, d'où la nécessité de définir les règles d'expert utilisées pour séparer les zones. Cette échelle d'intensité relative permet toutefois de constituer la trame des matrices d'endommagement (corporelle, structurelle, fonctionnelle). 4.5.4. Proposition d'une échelle générale quantitative des intensités de l'aléa volcanique global: cas général La grille quantitative de référence de l'intensité proposée (Stieltjes et al, 1998), reprend le découpage qualitatif de l'intensité analysée en détail auquel a été adjointe une évaluation quantitative de chaque niveau d'endommagement basée sur un élément de référence: l'ensemble de l'habitat (Tabl, 2). son intérêt est de proposer la définition de limites objectives précises quantifiées entre les 5 niveaux d'intensité, afin de disposer d'une base de référence homogène: échelle d'intensité quantitative utilisable pour toute éruption volcanique; son objectif est de pouvoir: • caractériser l'aléa volcanique puis la vulnérabilité des enjeux aux éruptions (analyse de l'évolution des dommages avec la gravité des phénomènes), • ébaucher une classification relative de l'intensité des phénomènes (zonage de l'aléa) ; sa finalité est de pouvoir évaluer le risque, comparer l'intensité globale de plusieurs éruptions, c'est-à-dire les dommages possibles pour différents scénarios éruptifs, et simuler divers scénarios de crise. Un exemple d'application proposé pour la Martinique (Tabl, 3) permet de définir l'indice d'intensité utilisé dans les matrices d'exposition d'un site aux aléas spécifiques (matrices « intensité x fréquence ») puis pour les cartes de zonage de l'aléa. NIVEAU D'INTENSITÉ QUALIFICATION RÈGLES D'EXPERTISE UTILISÉES: NIVEAU D'ENDOMMAGEMENT (référence = habitat alaball phénomènes volcaniques déclencheurs ~ la TRÉS FAIBLE A ::>:5% de destruction ~ NUL => => 1, FAIBLE 5 à 10% de destruction BRGM/RP- -FR TYPES DE DOMMAGES PRODUITS (exemples) ~ => pas de danger pour les populations; gène passagère, dégét peu important pour J'agriculture (plantes prés du sol), corrosion légère occasionnelle ~ retombées de cendres < 1 cm gaz diffus, pluies acides pas de danger réel pour les populations dégéts éventuellement notables - dépôts de cendres, ponces, pour J'agriculture, le bétail, ... lapillis de faible épaisseur « 20 corrosion, abrasfon des engins cm) mécaniques, outillages et • gaz, pluies acides installationsindustrielles, ... 37 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév, 2004- - 10à 50 % de destruction MOYENNE 12 => => => ÉLEVÉE 13 50 à 80 % de destruction => bordures (ou limites) d'une coulée de pyroclasutes nuisances graves aux - retombées de cendres, de infrastructures petits blocs ponceux (épaisseur population moyennement importante, jusqu'à 1mexposée volcans explosifs - retombée de cheveux de Pelévolcans effusifs eunoin- et/ou gaz - panaches/toxiques destruction partielle des infrastructures danger important pour les populations qui peuvent toutefois échapper à la mort si elles sont bien protégées: relief important, mur, cave, toit résistant, ... - ... - zones - TRÉS ÉLEVÉE l, ;::.;80% de destruction => destruction totale : vivants, végétation infrastructures êtres et - latérales d'une coulée de pyroclastites effet thermique effet de souffle (onde de choc) dépôts épais de cendres, lapillls, ponces, (plus de 1 m) coulée de lave coulée de boue coulée de pyroclastites (trajectoire principale) balayage ou enfouissement sous des laves, des cendres, des ponces, des blocs, de la boue effetde souffle puissant (onde de choc) effetthermique puissant L'intensité des phénomènes volcaniques est ici expnmee en terme d'endommagement sur le milieu construit, et non en terme de magnitude de l'éruption. Il s'agit donc d'une « intensité relative » (effets sur l'environnement et les activités humaines) et non d'une « intensité absolue» de l'éruption. Tabl. 2 - Échelle d'intensité de l'aléa volcanique global. Proposition de quantification des niveaux d'intensité des phénomènes volcaniques sur tout type de volcan (d'après Stieltjes, 1997) CLASSE D'INTENSITÉ QUALIFICATION DE L'INTENSITÉ DE L'ALÉA INDICE UTILISÉ POUR LES MATRICES « INTENSITÉ FRÉQUENCE» (100El) DEGRÉ D'ENDOJ\Ii\IAGRMENT (RÉFÉRENCE: HABITAT GLOBAL) ÉQUIVALEA'IT NUMf;IlIQUE (El) 0,05 5 0,1 10 ._- -_._~~--"'~- 10 TRÉS FAIBLE À NULLE <5% d'endommagement Il FAIBLE 5à 10% d'endommagement ~. 12 MODÉRÉE de10à50% d'endommagement 0,5 50 13 ÉLEVÉE de50à80% d'endommagement 0,8 80 14 TRÉS ÉLEVÉE de80à 100% d'endommagement 1 - 100 Tabl. 3 - Exemple d'échelle quentitetive des degrés o'lntenslté des aléas votceniques spécifiques utilisée pour le zonage des aléas à la Montagne Pelée, Martinique, (d'après Stieltjes et et., 1998) 38 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -tév. 2004 4.6. METHODE DE QUANTIFICATION DE LA FRÉQUENCE DES PHÉNOMÈNES VOLCANIQUES MENAÇANTS: PROPOSITION D'UNE ECHELLE DE FREQUENCE DE REFERENCE L'évaluation de la fréquence des phénomènes volcaniques menaçants (ou phénomènes dangereux attendus), passe au préalable par l'évaluation de deux types de fréquence: - la fréquence des éruptions d'un volcan (ou période de retour), - la fréquence des principaux types ou dynamismes éruptifs connus sur ce volcan (période de retour), fondées sur un très important travail classique de reconnaissance géologique de terrain, de cartographie, de datations absolues des événements éruptifs connus, d'analyse des mécanismes et dynamismes éruptifs (Illustration 7). Analyse des types et dynamismes éruptifs Erupllon péléenne Eruption pllnlenne Eruption mixte Hienne·pllnlenne ete. possibles Analyse des phénomènes dangereux possibles n id Analyse de la probabilité d'occurrence des phénomènes dangereux '-----------,---------------1 f-----+ Lv-rave : Py-pyroelastites ; ge-retcmbëes atriennes; Gz~Gaz ; Lh~labar; Mv=mOll'"emenlsde teltain Ts=tsunami ;Es=Efret de seuffle ; Ce-cendres dans l'atmosphhe; Pa=pluiu acides (~tvf.-faible ampleur, Mvge graüde ampleur; Illustration 10 - Schéma méthodologique de l'évaluation de la fréquence des phénomènes volcaniques dangereux attendus (cas général). (d'après Stieltjes et coll., 2001) La quantification des fréquences des éruptions en fonction de la période de passe par l'élaboration d'une grille de référence quantitative simple pour tout type éruptif, pour tout volcan basé sur plusieurs classes de fréquence: FO à F6 (Tabl. 4). Il convient bien évidemment d'adapter ensuite cette grille à la période de référence propre à l'activité historique et préhistorique de chaque volcan, d'établir une échelle quantitative de fréquence qui sera appliquée à chacun des 7 principaux types de phénomènes menaçants sera prise en compte dans les matrices d'exposition aux éruptions (matrices « intensité x fréquence»), dont les indices d'exposition seront utilisés dans les cartes d'aléas (Tabl. 5). BRGM/RP- -FR 39 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -tév. 2004- CLASSE QUALIFICATION DE PÉRIODE DE FRÉQUENCE LA FRÉQUENCE DE RETOUR DE L'ALÉA DE L'ACTIVITÉ POSSIBLE FO extrêmement faible à supérieure à nulle décamillennale très faible à nulle décamillennale F1 QUANTIFICATION DE LA FRÉQUENCE DE L'ALÉA 10-5, 10- 6 10- 4 F2 faible millennale 10- 3 F3 moyenne cinq centennale 2.10- 3 F4 élevée centennale 10- 2 F5 très élevé cinquantennale 2.10-2 F6 permanent à sub-permanent annuelle à décennale 1 à 10- 1 Tabl. 4 - Proposition d'une grille de fréquence des phénomènes volcaniques menaçants, préliminaire à l'établissement d'une échelle de fréquence (d'après Stieltjes, 1997). Bien que la grille de référence de la fréquence des éruptions d'un volcan soit proposée pour être applicable à tout volcan, il est nécessaire de l'adapter à chaque volcan, en fonction des spécificités de son activité éruptive passée. 4.7. METHODE DE QUANTIFICATION DE L'ALÉA VOLCANIQUE: DEFINITION D'UN INDICE D'EXPOSITION D'UN SITE AUX PHENOMENES VOLCANIQUES Nous proposons de quantifier l'aléa volcanique par le biais d'un « indice d'exposition», défini par la combinaison des indices d'intensité et de fréquence de chaque phénomène (Tabl, 2 et 4) au sein de matrices d'exposition d'un site ou d'une zone (Illustration 8). Sur la base de cette matrice, il devient ainsi possible d'évaluer chaque phénomène menaçant de manière quantitative. Ces indices sont utilisés dans les cartes de zonage de l'aléa pour quantifier le degré d'exposition de chaque zone à l'ensemble des phénomènes volcaniques. Par ailleurs, l'utilisation des indices d'exposition « intensité'fréquence » permet de hiérarchiser les menaces relatives que représente chaque phénomène volcanique, des plus fortes aux moins fortes (Illustration 9). 40 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004 5. methodologie de zonage quantitatif de l'alea volcanique La représentation cartographique des zones d'égale intensité (pour chaque période de retour) de chacun des sept aléas volcaniques spécifiques majeurs proposée (Illustrations 7 et 10) permet d'obtenir un zonage du degré d'exposition de tout site à l'ensemble des phénomènes volcaniques menaçants, c'est-à-dire un zonage de l'aléa. Rappelons que le zonage de chacun des sept principaux types de phénomènes volcaniques menaçants (ou sept aléas volcaniques spécifiques) consiste à délimiter l'extension géographique de chaque degré d'intensité de chacun des sept phénomènes, pour une période de retour donnée (fréquence) sur la base des échelles d'intensité et de fréquence, pour une période de référence donnée (Illustration 10). Ainsi, tout point situé à l'intérieur d'une même zone présentera le même degré d'exposition à un phénomène volcanique : il sera soumis a priori à la même intensité de ce phénomène et à la même période de retour (fréquence). 5.1. DIVERS MODES DE REPRESENTATION DU ZONAGE DE L'ALEA Zonage des aléas spécifiques (phénomènes volcaniques menaçants) Le zonage de chaque aléa volcanique spécifique peut s'effectuer, pour la période de référence fixée, sur la base d'une échelle d'intensité à 5 niveaux maximum (cf. tabl. 2 et 3) et peut se représenter sous deux modes différents (voir Illustration 10) : soit par période de retour de l'aléa spécifique (de cinquantennale à centennale jusqu'à plus de décamillennale - cf. Illustration 11) chaque carte de zonage affiche alors: l'extension ] de l'aléa l'intensité soit pour la période actuelle (Illustrations 12 et 13) ; chaque carte de zonage affiche alors: l'extension l'intensité la période de retour ] de l'aléa 5.2. ZONAGE CLASSIQUE QUANTIFIE DE GLOBAL: PAR SITE GEOGRAPHIQUE L'ALEA VOLCANIQUE Le zonage de l'aléa volcanique s'effectue classiquement par la superposition de l'ensemble des cartes de zonage des aléas spécifiques (voir Illustration 7). Il permet de visualiser l'exposition de tout site géographique à l'ensemble des phénomènes volcaniques attendus. BRGMlRP- -FR 43 Projet RISK_NAT· Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, lS, -fév. 2004· La quantification de l'aléa volcanique dans sa globalité a été effectuée par le biais des indices d'exposition à chaque aléa spécifique dont on a fait la somme (Illustration 11), puis que l'on a regroupé en 5 classes d'exposition (Illustration 12). Nous disposons ainsi d'une représentation objective des zones les plus exposées aux effets d'une éruption volcanique, tenant compte à la fois de l'intensité des phénomènes volcaniques et de leur fréquence sur tout site donné. 5.3. NOUVELLE FORME DE ZONAGE QUANTITATIF PROPOSEE: POUR UN GROUPE D'ELEMENTS EXPOSES (PASSAGE AU ZONAGE DE LA VULNERABILITE) Les cartes classiques de zonage géographique de l'aléa volcanique global, directement issues de la connaissance scientifique, ne sont généralement que peu opérationnelles pour une utilisation directe par les services administratifs ou techniques (Ëtat, territoriaux, locaux, entreprises publiques ou privées), de même que pour la préparation de l'alerte et des secours, pour la gestion de la crise, pour la maintenance fonctionnelle des principales lignes de vie de la région, pour l'évaluation des dommages possibles. Nous avons alors choisi de faire évoluer les cartes classiques de zonage géographique de l'intensité globale de l'aléa en cartes de zonage de l'intensité de l'aléa volcanique par grand type d'éléments exposés (voir Illustration 7) : population, constructions (de surface, enterrées), végétation, atmosphère. L'affichage de la fonction « aléa» ne se fait plus dans ce cas, soit phénomène par phénomène, soit par l'aléa volcanique global mais par regroupement des aléas spécifiques dont l'impact (degré d'endommagement) est équivalent sur un groupe d'éléments exposés : destruction totale, endommagement à 50 %, endommagement à 10 %, ..., effectués dans les matrices d'endommagement. Ce choix de principe amène ainsi à proposer la réalisation d'une carte d'exposition potentielle pour chaque grand type d'éléments exposés (Illustrations 14 à 18), et nécessitent de détailler les règles d'expertise utilisées: magnitude des phénomènes, taux d'endommagement. Il est intéressant de noter que, par leur mode de construction, ces cartes d'aléa volcanique par enjeux vont afficher directement le degré d'endommagement d'un milieu, c'est-à-dire déjà la vulnérabilité lorsque la fonction de vulnérabilité est binaire (0 ou 1). Ces cartes d'exposition potentielle des enjeux aux éruptions peuvent correspondre donc déjà, dans certains cas, à des cartes de vulnérabilité physique de chaque milieu ou groupe d'enjeux. Par leur biais se formalise le lien étroit aléa - vulnérabilité : la fonction « aléa» est ainsi représentée par son intensité relative sur le milieu exposé. Les applications opérationnelles de ces cartes par groupe d'enjeux sont directes pour la gestion d'une crise éruptive (avant, pendant ou après l'éruption), chaque service responsable n'a donc plus à considérer qu'une seule carte d'aléa global ou d'exposition (assortie de sa matrice d'endommagement) et la superposer à la carte des enjeux de son domaine pour évaluer le degré de perte potentiel attendu (au lieu d'analyser sept cartes d'aléas, plus un ou plusieurs Tabl, descriptifs de leurs effets. 44 BRGMlRp· ·FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -tév. 2004 · CLASS E DE QUALIFICATION FRÉQU ENC E DELA FRÉQUENCE DE L'ÉV ÉNEMENT PÉRIOD E DE RETOUR DU TYPE D'ACTIVITÉ OU DU PHÉNOM ÈNE QUANTI FICATION DE LA FRÉQUENC E DU PHÉNOMÈNE (Q) VAL EUR DE L'INDIC E UTILIS É POUR LA MATRIC E D'EXPOSITION AU PHÉNOMÈN E (100 X Q) Fa F1 F2 Fa F4 extrêmement faib le à nulle très faible supérieure à décamillennale cinqmillennale à décamillennale faible à moyenne 2.10 -5 0,002 10-4 0,01 cinq centennale à millennale 10-3 0,1 moyenne à élevée centennale à cinqcentennale 2 .10-3 0 ,2 élevée à très élevée cinquantennale à centennale 10 -2 1 Tabl. 5 - Exemple d'échelle quantitative de fréquence des phénomènes volcaniques menaçants utilisée à la Montagne Pelée, Martinique, (d'aprè s Stielljes et al., 1998) 1, 10 5 10 l, 50 13 80 /4 100 1 FO 0,002 FO 0,01 F1 0,01 F1 F2 0,1 F2 F3 0,2 F3 F4 1 F4 ,02 0,1 0,16 0,2 0,0 0,1 5 0,5 1 0,5 0,8 1 5 8 10 1 2 10 16 20 5 10 50 80 100 Illustration 11 - Princip e de constru ction de la matrice d'exposition d'un site aux phén omènes volcaniques men açants (ou aléas spécifiques), (Stieltje s et al., 1998) BRGMlRp· ·FR 41 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév, 2004- ZONES EXPOSÉES VALEUR DES INDICES D'EXPOSITION A CHA~UE PHÉNOMÈNE PHÉNOMÈNES MENACANTS . • , 20 30 40 50 80 70 80 90 100 - --- - - - - --- l aves (Intru sions) ~ , se R etom bées aérie nne s (magmatiques) ~ )=,... La lla rs (magmatiqu es ) .. R etom bée s aé riennes (magmatique s) ~ - - l ahars (p hré atiques) Pyroc lastile -- üusqu'à 5·6 km) 1-- - C' .- Périphérie éloignée du volca n }t= ,. ~ !;;::;:;; T suna m i T sunami Tsunam i , c=J ' du sommet du volca n) 10 - - -- - -- -- 1-- - - -- --- , D' La hars (wrsenl s C arbe t, Jacob ) , P yroclaslile Retom bée s aériennes (magmatiques) M ouvemen ts de terrain (moyenne/grande am pleur) Mouvem ents de terra in (fa ible ampleur) ______________ üusqu'à 15·20 km , M ouw men ts de 18I"rain (moyenne/grande a mpleur Sommet du volcan 00 Périphérie immédiate du volcan R etom bée .s aérien nes (magmatiqu es P yroclasli le , • 00 R etom bée s aène nnes ( phréatiqu es ) 2 ~ ~~ r: T s unamis T sunam is T s una mis l ave s (cou lée s) Pyrocla stites R etomb ée s aériennes (m agmatiques) Mouvements de ter fa]n (g ran da am pleur ) T su nam is Ts unam is Tsunamis Tsunami s T sunamis :::J' Centre de l'île , , , , , • •• .... ... .. .. .... ... .. ..•• (enlre 20 el30 km du sommet du volcan, environ) - - 1-- - - -- -- - - - - -- -- Sud de l'i1e (enlre 30 et 60km du sommet du volcan, environ) 0 .1$ Illustration 12 - Exempl e de hiérarchisation des mena ces liées aux phénomènes volcaniques les plus dangereux (aléas spécifiques) pour les différentes zones exposées de la Martinique à une éruption de la Montagne Pelée (d'après Stieltjes et coll., 200 1). La combinaison de l'indice de fréquence de chaque phénoméne avec son indice d'intensité permet de hiérarchiser les phénoménes dangereux les plus menaçants, selon les zones de niveau d'exposltlon de la Martinique aux éruplions volcaniques. Cette hiérarchisation ne tient pas compte de l'extension des phénoménes volcaniques, c'est-à-dire des aires d'impact (qui sont représentées sur les cartes d'aléas spécifiques pour la période actuelle). 42 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcanique-Documents préparatoires, LS, -fév. 2004 Ces cartes de synthèse de l'aléa volcanique global par milieux exposés constituent donc les documents de travail pratiques et opérationnels, d'emploi immédiat pour l'évaluation directe de la vulnérabilité d'une famille d'éléments exposés donnés (Illustrations 14 à 18). BRGM/RP- -FR 45 Projet RISK_NAT- Appro che évaluation aléa volcaniqueDocument s préparato ires, LS, -fév, 2004 - " tf M Il , Bouillante ! ! IO Il Il IJ FO 0,01 ',0> FI c.œ n 0,' ',' ',' 0,18 FJ " c.e c.e so '" " ',' " '00 Vieux-H abitants Vieux-Fort o, ... ~ Baillil So mm et de la So ufrière Indice d'exposition lim ite de côte Nom de commune ITJ ~ Probabilité d'occurrence Intensité du phénomène modé rée (F2) tr ès élevée0 4) faible (F1) très faible à nulle(FO) très élevée 0 4) très élevée (1 4) II/ustration 13 - Présentation d'une catte de zonage quantitatif d'un l'aléa volcaniqu e spécifique: ici, l'aléa volcanique spécifique «pyrcctestlies» à la Soufrière de Guadeloupe pour la période actuelle (d'après Stieltjes, 2004) Zones potentiellement exposées à l'extension de coulées de pyroclastites : nuées ardentes, coulées de ponces, déferlantes basales, ... : affichage de la probabilité d'occurrence d'écoulements pyroclastiques en fonction de l'intensité du phénomène (indication de l'indice d'exposition : probabilité 1 intensité). 46 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004· Légende (ILLUSTRATION 13) Probabilité d'occurrence modérée (F2) : (500 à 1000 ans) millennale Intensité très élevée (14): période de retour cinqcentennale à déferlement rapide d'avalanches incandescentes (de 40 à 250 km/h) formées d'un mélange de blocs, de lapillis, de cendres, de gaz à température élevée ( > 120·C) . Le front de ces coulées incandescentes dites « pyroclastiques» est précédé par une puissante onde de choc (effet de souffle) . Le déferlement d'une coulée de pyroclastites provoque généralement la destruction sub-totele à totale de tout élément de surface situé sur sa trajectoire, soit par impact violent (effet de souffle), soit par ablation ou renversement, soit par combustion ou inflammation, salt par enfouissement ou recouvrement, soit par abrasion ou corrosion, ... , salt par la conjonction de plusieurs de ces processus. I/ndice d 'expositioïj à l'aléa spécifique « pyroclastites » (fréquence F2 x intensité 14): D Probabilité d'occurrence faible (F1): décamillennale (5 000 à 10 000 ans) [1g cinqmillennale à période de retour: Intensité très élevée (14): déterlement rapide d'avalanches incandescentes (de 40 à 250 km/h) formées d'un mélange de blocs, de lapillis, de cendres, de gaz à température élevée ( > 120·C). Le front de ces coulées incandescentes dites « pyroclastiques » est précédé par une puissante onde de choc (effet de souffle) . Le déferlement d'une coulée de pyroclastites provoque généralement la destruction sub-totale à totale de tout élément de surface situé sur sa trajectoire, soit par impact violent (effet de souffle), soit par ablation ou renversement, salt par combustion ou inflammation, soit par enfouissement ou recouvrement, soit par abrasion ou corrosion, ..., soit par la conjonction de plusieurs de ces processus . I/ndice d'expositiod à l'aléa spécifique « pyroclasliles » (fréquence Ft Probabilité d'occurrence très faible à nulle (FO): décamillennale ( > 10 000 ans) 0 ,2 x intensité 14): période de retour I!l > Intensité très élevée (14): déferlement rapide d'avalanches incandescentes (de 40 à 250 km/h) formées d'un mélange de blocs, de lapillis, de cendres, de gaz à température élevée ( > 120·C). Le front de ces coulées incandescentes dites « pyroclastiques » est précédé par une puissante onde de choc (effet de souffle) . Le déferlement d'une coulée de pyroclastltes provoque généralement la destruction sub-totale à totale de tout élément de surface situé sur sa trajectoire, soit par impact violent (effet de souffle), soit par ablation ou renversement, salt par combustion ou Inflammation, soit par enfouissement ou recouvrement, soit par abrasion ou corrosion, .,, ' soit par la conjonction de plusieurs de ces processus. Ilndice d'expositiod à l'aléa spécifique « pyroclastites » (fréquence Ft BRGM/Rp· ·FR x intensité 14): I!l 47 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fé v. 2004- Carte 4.2. Zonage quantifié détaillé de l'aléa volcanique global à la Guadeloupe, pour une période de retour rruüennale à décamlllennale (fréquence F2 à F1) Scénarios eruonra futurs créd ibles (EFC) pris en compte : • Eru pl ion phréatique seule • Eruplion magmatique explosiveliée ou non à un dOme (acide) : nuées ardentes de type "Mérapi" (à dôme) ou de type "St-Vincent" (à cratère ouvert sans dOme) ; petites éruptions pliniennes - Ëruption magmalique explosive liée à un dOme (acide), accompagnée d'un effondrement partiel de l'édifice volcanique (éruption de type "St Helena") : éruption future maximale crédible (EFMC) - Eruption explosive et effusivede type "strombolien" (andèsitlque), avec ou sans coulées de lave. Aff.'(;/lig e du d~(lj d'eitpo$lion potMliel de fout $le g«>gNphique OIJ!t pM~,.,es l'Okenique s men.~'r'lfs m.jeu,s (48 1000N), qUioofl. '1II lflmn d. Wqu'f'I< ' If d'iMlHld' , ombinhs.. Indice d'exposition 0 0,05 0 0,1 0 0,15 00,55 00,6 00,65 00,85 I§ 0,9 1,05 . 1,1 m • 1,15 • 1,55 • t ,6 •0 1,9 t ,65 0 2,05 02, 1 0 2,15 0 2,55 02,6 02,65 r::J 2,9 03, 1 0 3,15 l'i'I 3,55 t\] 3,6 0 3,65 0 3,9 0 4,1 0 4,15 0 4,55 0 4,6 0 4,65 04,9 05,05 0 5,1 0 5,15 Il 5,55 5,6 . &1 . . . 5,65 5,9 6,1 6,15 6,55 . 6,6 . . . 6,9 7,1 1,15 II/ustration 14 - Présentation d'une cane de zonage quantitatif de l'atéa volcanique pour une période de retour donnée : exemple sur le volcan Soufrière de la Guadeloupe (d'après Stieltjes, 2004) 48 BRGM/Rp· -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcanique-Documents préparatoires, LS, -f év, 2004 - Indices d'expceftlon 0 0 0 0 0 0 0 0,2 0,4 1 2 2,2 3 4 I!I 7 0 a 0 10 0 10,2 0 15 0 15,2 0 16 0 16,2 17 UI 17,2 0 0 0 0 0 20 20,2 25 26 27 30 30,2 Cl 0 o ,1j o Ji o o " o '~ • o ~ o o o o o • o .• "Jie ' 'l Il '. ,~ -c a E 0 0 0 0 Il 36 36 ,2 37 37,2 40 40,2 42 46 47 50 56 57 60 117 120 127 130 137 140 142 147 150 -c > -" -e ,~ 'l -c > -c 'u ,~ .a'l'" 0 .s 'l Illustration 15 - Présentation d'une carte de zonage quantitatif détaiffé de l'aléa volcanique pour la période actuelle (46 zones) à la Martinique, Antiffes françaises (d'aprés Stieltjes et al" 1998) Cette carte exprime le degré d'exposition de tout site aux phénomènes volcaniques menaçants majeurs (pour ta pèriode actuelle), L'addition des indices d'exposition de chacun des 7 aléas spécifiques majeurs pennet de distinguer 46 zones ptus ou moins exposées à l'aléa volcanique, Notons que te rapport entre la zone ta plus faibtement exposée (indice : 0,2) et la zone ta plus fortement exposée (indice: 150) est de 11750, ce qui fournit une hiérarchisation du degré d'exposition, et de pondérer sur cette base la réponse de la collectivités à la menace volcanique, site par site, Afin de simplifier la lecture et l'utilisation pratique de cette carte (en particulier pour l'alerte et l'évacuation), les 46 zones d'exposition ont étè regroupées en 5 zones d'exposition, sur la base de la valeur des indices d'exposition (voir carte de l'iffustration 13) BRGMlRP- -FR 49 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocume nts préparatoires, LS, -fév, 2004 - / - Indice d'expositio n > 100 Qualif1CQtion de l'aléa Très élévé (=:J (=:J 35 · 100 Elevé 20 - 3S Modéré (=:J (=:J 5 - 20 Faible <5 très faible 0 .. Illustration 16 - Prése ntation d'une carte de zonage quantitatif simplifié de l'aléa volcanique (5 zones) pour la période actuelle à la Martinique , Anlilles françaises (d'après Stieltjes et al 1998). Cette carte exprime le degré d 'exposition de 5 zones principales aux phénomènes volcaniques menaçants majeurs (pour la période actuelle). Le scénario éfUptif pris en compte est le « scénario éruptif de précaution }) qui considère les zones d 'extension des « Ëruptions Futures Maximales Cr édibles » (EFMC). 50 BRGM/RP- -FR Projet RISK_NAT - Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoi res, LS, -fév. 2004 · a Zone Qualification ,;;50% Fm. H2 Modérée J Olll TaUI( do perte (popu lation présente) H4 H3 l 5.50% 1 • H1 HO Très faible à nune -0% Illustration 17 - Présen tation de l'exte nsion du zonage quantitatif de l'aléa volcanique à celui de la vulnérabilité physique de la population: cas de la Martinique, A ntilles françaises (d'après Stieltjes et et., 1998). Celfe carte exprime le degré de pettumetion potentielde la population à une éruption de la Montagne Pelée à la Martinique, c'est à dire la vulnérabilité physique de la population à un scénario éruptif donné. Le scénario éruptif pris en compte ici est le « scénario éruptif de précaution », qui considère les zones d'extension des « Éruptions Futures Maximales Crédibles» (EFMC). BRGM/Rp · -FR 51 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- l J am Zono 1 V4 1 V3 FOli e 50 à 90% 1 V2 Modérée 30 à 50% 5 à 30% < =5% 1 V1 Faible 1 vo Très faible à nuDe Illustration 18 - Présentation de l'extension du zon age quantitatif de l'aléa volcanique à celui de la vulnérabilité physique de la végétation : cas de la Martinique, Antilles françaises (d'après Stieltjes et et., 1998). Cette carte exprime le degré de perturbation potentiel de la végélation à une éruplion de la ManIagne Pelée à la Martinique, c'est à dire la vulnérabilifé physique de la végétation à un scénario éruptif donné. Le scénario éruptif pris en compte ici est le « scénario éruptif de précaution », qui considère les zones d'extension des « Ëruptions Fulures Maximales Crédibles» (EFMC) . 52 BRGM/Rp· ·FR Projet RISK_NAT- Approcheévaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004· , l , Do P4 Zone Qualmcation TaUle de perte potentiel P4 Très.forte '60% P3 Fatte 50 0 60% P2 Modérée 100 50% 1 P' Fe"'" 5 0 10% 1 PO Très ft'lible à ru'le 1 1 • /IIustration 19 - Présentation de l'extension du zonage quantitatif de l'atéa volcanique Il celui de la vulnérabilité physique des constructions de surface : cas de la Martinique, Antilles françaises (d'après Stieltjes et al., 1998). Cette carte exprime le degré de pertumationpotentiel du bâti de surface à une éruptionde la Montagne Pelée à la Martinique, c'est à dire la vulnérabilité ptlysique des éléments construits de surface à un scénario éruptif donné. Le scénario éruptif pris en compte ici est le « scénario éruptifde précaution », qui considèreles zones d'extensiondes « Éruptions Futures Maximales Crédibles» (EFMC). BRGM/RP- -FR 53 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqu eDocuments prépar atoires , LS, -fév. 2004- D Zone Qualifi cation r , .. TaUle do pert e potentiel "'. Tr.ès tOrte P'3 Forl e à 60% 1 P'2 Modérée 10 0 50% 1 1"1 FaDre 5è 10% 1'0 Très faa:.ae à mAe <,, 5% 1 1 > 60% 50 • Illustration 20 - Présentation de t'extension du zonage quantitatif de t'aléa volca nique à celui de la vulnérabilité physique des constructions enterrées: cas de la Martinique, Antilles françaises (d'après Stieltjes et al., 1998). Cette carte exprime le degré de perturbation potentiel du bâti enterré à une éruption de la Montagne Pelée à /a Martinique, c'est à dire te vulnérabilité physique des élémenls construils enlerrés à un scénario éruptif donné. Le scénario éruplif pris en compte ici esl /e « scénario éruptif de précaution », qui considère /es zones d'extension des « Ëruplions Futures Maximales Crédibles » (EFMC). 54 BRG M/RP- -FR Projet RISK_NAT- App roche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004 · Il J om Qualification I rèsltorte 1 I3 1 I2 1 I1 1 za Forte Modérée faible Très faible à nule hebdomedere > 1h occasionnel (mensuel> exceptionnel 1hll à jamais 1 fl/ustration 21 - Présentation de J'extension du zonage qua ntitatif de J'aléa volcanique à ce lui de la vulnérabilité physique de J'atmosphère: cas de la Ma rtinique, Antilles franç aises (d'après Stieltjes et al., 1998). Celte carle exprimele degré de perlurbationpotentiel de l'atmosphère à une éruption de la Montagne Pelée à la Marlinique, c'est à dire la vulnérabilité physique de l'atmosphére à un scénario éruptif donné. Le scénario éruptifpris en compte ici est le « scénario éruptif de précaution», qui considère les zones d'extension des « Éruptions Futures Maximales Crédibles» (EFMC). BRGM/Rp· -FR 55 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -Iév. 2004- 56 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcanique-Documents préparatoires, LS, -fév. 2004 6. Limites d'utilisation des cartes d'aléa volcanique Les cartes de zonage de l'aléa ne représentent pas la prochaine éruption (extension, intensité) mais caractérisent les zones susceptibles d'être atteintes par l'ensemble des phénomènes volcaniques plausibles: elles permettent d'appliquer le principe de précaution. Ainsi, les cartes de zonage de l'aléa volcanique n'affichent en aucun cas une prévision de la prochaine éruption, mais les zones à l'intérieur desquelles devraient s'inscrire, de manière plausible, l'extension des produits d'une éruption. Ces cartes de zonage représentent alors l'enveloppe théorique des zones exposées aux prochaines éruptions. Cette approche prospective est fondée sur la connaissance de l'ensemble des éruptions connues de la période de référence. Elle néglige donc les éruptions qui n'ont pas laissé de traces visibles ou interprétables, mais aussi des types d'éruption autres que ceux actuellement connus. Les cartes de zonage de l'aléa sont donc empreintes d'une certaine incertitude. Elles constituent une base de travail pour la prévention du risque, en permettant d'appliquer le principe de précaution, en particulier pour la protection ou l'évacuation des populations ainsi que pour l'aménagement régional, en fournissant une vision maximaliste plausible des phénomènes dangereux pouvant se produire sur une région exposée. BRGMlRP- -FR 57 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- 58 BRGM/RP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004· 7.App lications opé rationnelles des cartes de zo nage de l'aléa à la prévention du risque volcanique 7.1. REPRODUCTIBILITE DE L'ANALYSE DE DIFFERENTS SCENA RIOS Les démarches rigoureuses d'évaluation, de zonage et de quantification de l'aléa volcanique (2 organigrammes des tâches), permettent une reproductibilité de l'analyse d'une éruption à l'autre, donc une comparaison de plusieurs scénarios éruptifs et donc, ultérieurement, plusieurs scénarios de crise. Ce type de démarche constitue une approche innovante de l'évaluation du risque volcanique dans une région. 7.2. CARTES D'AIDE A LA DECISION DIRECT EMENT OPERATIONN ELLES Les cartes de zonage de l'aléa constituent la premiére génération de documents d'aide à la décision pour les autorités territoriales et nationales, en vue de la préparation d'une crise et des propositions de mesures de prévention. Ensuite, la transformation des cartes de zonage géographique de l'intensité et de la fréquence (zonage classique) en carte de zonage par milieu exposé (population, végétation, atmosphére, construction) constitue une génération nouvelle de documents de travail pratiques et directement opérationnels, d'emploi immédiat par les services pour la prévention et la préparation à une crise. Ainsi, chaque service superpose directement la carte de zonage du milieu exposé qui le concerne (ex. : milieu construit de surface) à celle des éléments exposés dont il a la responsabilité (ex. : bâtiments de secours et de sécurité) pour connaître la susceptibilité d'endommagement de son parc de bâtiments, et de prendre les mesures et décisions qui lui semblent opportunes. 7.3. PORT EES INFORMATIVE ET JURIDIQU E DES CARTES D'ALEAS Les cartes d'aléas sont des documents simplement informatifs et non opposables. Toutefois, l'éclairage qu'elles fournissent est tel que les expertises judiciaires les utilisent. De ce fait, quoiqu'on en dise, elles ont une portée jurldique" et engagent les responsabilités des autorités et des experts", 2 Bourrelier et al...1.1.2m. 3_ Mingasson et 8f...11.M.ID.. BRGM/RP- -FR 59 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- 60 BRGMlRP- -FR Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, lS, -fév, 2004 8. Références bibliographiques Amal C., Masure P. (1996) - Approche intégrée des risques dus aux aléas naturels et leurs impacts potentiels sur les établissements humains, industriels, infrastructures sensibles. Module 1 : évaluation de l'impact économique et financier d'une catastrophe naturelle. Le cas de Nîmes. Rap. BRGM, R38609. Blaikies P., Cannon T., Davis 1., Wisner B. (1994) - At risk, natural hazards, people's vulnerability and disasters. Routledge, London, New-York, 284 p. Blong R.J. (1984) - Volcanic hazards: a source book on the effects of eruptions. 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BRGM/RP- -FR 61 Projet RISK_NAT- Approche évaluation aléa volcaniqueDocuments préparatoires, LS, -fév. 2004- Stieltjes L. et coll. (2001) - Evaluation et prévention du risque volcanique à la Martinique. Rapport BRGM R40492, 512 p., 16 annexes. Stieltjes L. (2004) - Zonage de l'aléa volcanique à la Guadeloupe et évaluation préliminaire de la vulnérabilité des enjeux à cet aléa. Rapport BRGM/RP-52360-FR (juin 2004) Stieltjes L., Wagner J.J. (1999) - Volcanic hazards. In: Comprehensive risk assessment for natural hazards, United Nations, World Meteorological Org., WMOITD n° 955, p. 34-45. Tilling R.I. (1989) - Volcanic hazards and their mitigation: progress and problems. Rev. Geophys., 27, 2, p. 237-269. Thouret J. C. et D'Ercole R. (1994) - Approche des types et des facteurs de vulnérabilité en milieu urbain exposé aux risques « naturels» - Colloque « Croissance urbaine et risques naturels », Université Blaise Pascal, Clermont Ferrand Il, 2-3 décembre 1994. Walker G.P.L. 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