REPERCUSSIONS SUR LES VILLES P5
Résumé analytique
D'ici 2050, la population urbaine mondiale devrait
augmenter de 2,5 à 3 milliards d’habitants par rapport
à 2009, représentant ainsi entre 64% et 69% de la
population mondiale. Les zones urbaines constituent
une source importante d'émissions de gaz à eet de
serre (GES) dans de multiples secteurs et représentent
actuellement plus de 70% de la consommation
énergétique mondiale.
La hausse du niveau des mers, les inondations
côtières, les cyclones tropicaux fréquents et
plus violents, les vagues de chaleur, le risque de
prolifération de maladies, ainsi que la sécheresse
accrue et la pénurie d'eau et la pollution de l'air
qui en découlent, auront des impacts négatifs
considérables sur la santé et les moyens de
subsistance des populations. Le changement
climatique pourrait diminuer l'accès à des services
urbains essentiels et réduire la qualité de vie
dans les villes. Les zones urbaines pauvres, où la
population augmente rapidement, seraient les
plus touchées. Trois cinquièmes de la population
urbaine mondiale habitent dans des centres qui
comptent moins d'un million d'habitants; c'est là
que l'essentiel de la croissance de la population
urbaine se produit. Le changement climatique
aura également un impact sur les économies et les
écosystèmes locaux et nationaux. Par exemple, les
infrastructures portuaires de 136 des plus grandes
villes portuaires du monde, dont la valeur dépasse
les 3000 milliards de dollars, sont vulnérables face
aux phénomènes météorologiques.
L’adaptation est complexe mais possible, et elle sera
moins coûteuse sur le long terme que l'inaction.
Une évaluation des pertes actuelles et futures
dues aux inondations dans certaines des plus
grandes villes côtières au monde souligne que les
coûts estimés de l'adaptation sont bien inférieurs
aux pertes prévues à défaut d'adaptation. Le
potentiel d'adaptation et son ecacité dépendent
de la structure et du niveau de développement de
chaque ville.
Les risques associés à la plupart des conséquences
principales du changement climatique dans
les zones urbaines augmenteront à court
terme, mais un niveau élevé d'adaptation peut
considérablement réduire ces risques. L'adaptation
sera de plus en plus dicile pour chaque degré de
hausse de la température.
Les options d'atténuation des émissions dans les
zones urbaines sont diverses et devraient être
plus ecaces une fois associées à des instruments
politiques. Pour les villes à la croissance
rapide, ces options consistent notamment à
orienter l'urbanisation et le développement des
infrastructures vers des modèles plus durables et
sobres en carbone. Dans les villes développées ou
bien établies, les solutions sont limitées par les
formes et les infrastructures urbaines existantes,
mais la rénovation et la mise en conformité
présentent un potentiel.
Les données actuelles soulignent la nécessité
d'accélérer le rythme de l'atténuation dans les villes
mondiales développées et en développement, en
mettant l'accent sur les émissions produites dans des
secteurs tels que l'approvisionnement énergétique,
le transport, le bâtiment et l'industrie. Dans le même
temps, un large éventail de stratégies d'urbanisme
et d'aménagement du territoire déjà disponible peut
également permettre de réduire les émissions.