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Section 1 - Diagnostic d’entrée
Dès leur incarcération, c’est-à-dire dès la détention préventive, le Service Médico-
Psychologique Pénitentiaire (ci-après SMPP) effectue un premier repérage des auteurs
d’infractions à caractère sexuel dans le cadre de leur consultation psychiatrique des
nouveaux arrivants. L’utilité de ce premier repérage des auteurs d’infractions à caractère
sexuel est bien résumée ainsi : « la principale raison de ce signalement particulier est
précisément de porter une attention accrue à ces détenus réputés tranquilles, peu
demandeurs de soins (et pourtant souvent en grande souffrance psychologique),
susceptibles par leur attitude de passer, plus que les autres, entre les mailles du système de
prise en charge ».2
Un diagnostic d’entrée est ensuite réalisé pour chaque détenu. La coordination de la
réalisation du diagnostic d’entrée relève de la compétence du SMPP.
Dans un premier temps, il apparaît nécessaire de définir ce que nous entendons par
diagnostic dans le cadre de ce concept. Le diagnostic est un outil d’évaluation permettant
d’identifier la cause d’un problème ou d’une maladie à des moments réguliers de la phase de
la détention (détention préventive, condamnation, avant le terme de la peine). Le diagnostic
évolue et s’affine avec le temps d’où l’importance d’une réévaluation régulière.
Le diagnostic d’entrée, quant à lui, est défini comme étant la « photo » de la personne à son
entrée en prison permettant d’identifier les causes d’un problème à partir des symptômes
relevés par des observations, des entretiens et des tests de la personnalité. Des tests de
dangerosité criminologique3 (nous y reviendrons notamment dans la section consacrée à
l’expertise) ne pourront être réalisés une fois le délinquant sexuel condamné. Il s’agit d’un
rapport final standardisé renfermant une expertise psychiatrique, des tests et une conclusion
actée sur les soins à prodiguer à la personne concernée. Le diagnostic d’entrée est réalisé
indistinctement pour les prévenus et les condamnés au début de leur incarcération.
Le diagnostic d’entrée se divise en deux parties : (a) le diagnostic psycho-pathologique et (b)
une évaluation psycho-criminologique réalisée après la condamnation.
2 J. Alvarez, N. Gourmelon, La prise en charge pénitentiaire des auteurs d’agressions sexuelles – Etat des lieux
et analyse de nouvelles pratiques, Dossiers thématiques, Centre Interdisciplinaire de Recherche Appliquée au
champ Pénitentiaire, ENAP, 2007, p.19.
3 La dangerosité criminologique est définie comme étant la probabilité que présente un individu de commettre
une infraction (J. Debuyst, Déviance et société, 1977, vol.1, n°4, p.363-387).