La Décennie internationale de l`exploration océanique (DIEO), 1971

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Commission océanographique intergouvernementale
série technique
13
La Décennie internationale
de l'exploration océanique
(DIEO)1971 -1980
Unesco 1974
ISBN 92-3-201253-1
Edition anglaise 92-3-101253-3
Edition espagnole 92-3-301253-0
Edition russe 92-34012534
Publié par Les Presses de l’Unesco
7,place de Fontenoy,75700 Paris
Composé par Couesnon
Imprimé dans les ateliers de l’Unesco
O Unesco,1976 [BI
PREFACE
Conformément à la décision prise en novembre 1973 par l'Assemblée de la Commission océanographique intergouvernementale à sa huitième session (résolutionVIII-1, voir annexe 1), le présent
document a pour objet :
(a) de définir les bases sur lesquelles reposent le LEPOR, la DIEO et les Etudes en c o m m u n
de la Commission, ainsi que les critères de sélection de leurs programmes;
(b) d'expliquer les dispositions prises en matière d'homologationet pour le dépôt et l'échange
des données et rapports résultant des projets;
(c) de fournir les informations les plus récentes dont on dispose sur l'état d'avancement des
programmes du LEPOR, de la DIEO et des Etudes en c o m m u n de la Commission.
Il sera mis à jour périodiquement.
Bases du LEPOR, de la DIEO et des Etudes en c o m m u n de la Commission
L e Programme élargi et à long terme d'exploration et de recherche océaniques de la COI a pour
but :
d'l'accroîtreles connaissances relatives à l'océan, à son contenu, au contenu de son sous-sol,
à ses interfaces avec la terre, l'atmosphère et le fond marin, et d'améliorer la compréhension
des processus qui se déroulent en milieu marin ou qui influent sur ce milieu, afin de tirer
meilleur parti de l'océan et de ses ressources au profit de l'humanité".
E n bref, ce programme vise à accroître la connaissance de l'océanet de ses ressources pour
les utiliser au mieux à des fins pacifiques. Ce progrès dans l'utilisation de l'océan et de ses ressources, tel qu'il est défini ci-dessus, ne signifie pas simplement une exploitation accrue; il vise
à une planification et une gestion rationelles de cette exploitation.
Par sa résolution 2414 (XXIII)adoptée le 17 décembre 1968, l'Assemblée générale des Nations
Unies a fait sienne l'idée d'un programme coordonné et à long terme de recherches océanographiques "visant à favoriser une meilleure compréhension du milieu marin grâce à la science.. ." et
a demandé "un aperçu détaillé de la portée de ce programme à long terme''.A u cours de la m ê m e
session, par sa résolution 2467 (XXIII)
adoptée le 21 décembre 1968, l'Assemblée générale des
Nations Unies a accueilli avec satisfaction l'idée d'une Décennie internationale de l'exploration
océanographique, qui s'inscrirait dans le cadre du LEPOR, et a invité les Etats membres à formuler des propositions concernant les activités et programmes scientifiques internationaux qui
devraient être entrepris pendant la DIEO, à communiquer ces propositions à la Commission et à
mettre en train ces activités aussitôt que faire se pourra.
U n "aperçu détaillé de la portée d'un Programme élargi et à long terme d'exploration et de
recherche océanographiques, dont la Décennie internationale de l'exploration océanographique
sera un aspect important", a été présenté par le Président de la Commission au Secrétaire général des Nations Unies, et accueilli favorablement par l'Assemblée générale dans sa résolution
2560 (XXIV),adoptée le 13 décembre 1969.
La m ê m e résolution "prie l'Organisationdes Nations Unies pour l'éducation,la science et la
culture et sa Commission océanographique intergouvernementalede tenir ce programme à jour et
d'envisager son exécution par étapes appropriées, en coopération avec d'autres organisations inté
ressées, et plus Particulièrement avec l'organisationdes Nations Unies, l'organisation des Nations
-
3
-
Unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'organisation météorologique mondiale et l'Organisa
tion intergouvernementale consultative de la navigation maritime"; elle "prie instamment les Etats
membres'' (des Nations Unies) "de coopérer avec la Commission océanographique intergouvernementale pour l'exécutionde ce programme par étapes appropriées".
Les Etudes en c o m m u n de la Commission sont indépendantes, mais étroitement liées aux programmes entrepris au titre du LEPOR et de la DIEO. Depuis la création de la Commission et jusqu'à la mise en place du LEPOR,les Etudes en c o m m u n ont constitué les principales activités
océanologiques de la Commission. Elles font actuellement l'objet d'une réorganisation pour mieux
étayer et compléter les projets constitutifs du LEPOR et de la DIEO.
4
TABLE DES MATIERES
Page
INTRODUCTION. .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
A. PRINCIPES DIRECTEURS ET CRITERES.
1.
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les programmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1.
2.
-
. . .
LEPOR et DIEO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
EtGdes en c o m m u n de la Commission . . . . . . . . . . . . . . . .
7
9
9
10
11
II.
Coopération internationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
11
III.
Diffusion de l'information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
12
LISTE D E S P R O G R A M M E S DE RECHERCHES . . . . . . . . . . . . . . . .
13
Programmes en cours d'exécution au titre de la
Décennie internationale de l'exploration océanique (DIEO). . . . . . . . .
13
1.
2.
3.
4.
Prévisions relatives à l'environnement . . . . . . . . . . . . . . .
Qualité de l'environnement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Etude des fonds marins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ressources biologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
13
26
31
37
Calendrier général pour certains programmes de la DIEO (tableau 1). . . .
Pays participant aux projets de la DIEO (tableau2). . . . . . . . . . . .
41
44
II.
Autres programmes du LEPOR ne faisant pas partie de la DIEO . . . . . .
39
III.
Etudes en c o m m u n de la Commission . . . . . . . . . . . . . . . . . .
48
.
59
Annexe 1. Résolutions de la VII-7, VII-8 et VIII-1 de la COI . . . . . . . . . . . .
61
Annexe II. Liste des sigles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
64
AnnexeIII. Schéma général sur la portée du programme élargi et à long terme
d'exploration et de recherche océaniques . . . . . . . . . . . . . . . .
67
B.
1.
Pays participant aux Etudes en c o m m u n de la Commission (tableau 3). .
~
5
INTRODUCTION
L a présente publication constitue la première formulation d'un programme global, complet et
détaillé de recherche océanographique orientée vers une exploitation rationnelle des océans. Ce
programme a été mis sur pied au cours d'un certain nombre d'années grâce à l'aide des organes
consultatifs scientifiques de la COI et à la collaboration active de ses Etats membres.
A de nombreux égards, l'histoire du programme retrace l'évolution de la Commission ellem ê m e depuis sa création en 1961. A partir de cette date, des centaines d'hommes de science et
d'administrateurs de plus des trois quarts des pays maritimes se sont dépensés sans compter pour
parvenir à établir un solide programme d'activités de recherche et d'applications. Leurs efforts
ont été stimulés non seulement par le désir de faire progresser la connaissance des océans, mais
aussi par la conscience que l'immense potentiel de l'environnement marin risque fort d'être détruit
si l'homme n'apprend pas à l'utiliser judicieusement.
Pour amorcer cette évolution, les membres de la Commission, à sa première session en 1961,
se sont déclarés convaincus qu'il était indispensable d'établir un programme scientifique d'étude
générale des océans qui servirait de base aux activités futures de la COI. L'exécution de ce prog r a m m e se traduirait non seulement par le développement et la coordination des activités scientifiques, mais aussi par une entraide des Etats membres qui permettrait aux pays en voie de développement de participer à ces activités. Il fallait pour cela également assurer, par l'intermédiaire de la COI, les services océanographiques nécessaires.
A la deuxième session de la Commission, les Etats membres ont adopté une résolution invitant
ses organes consultatifs scientifiques à établir un cadre scientifique général (CSG)pour l'étude des
océans. Par la suite, un projet de CSG a été publié en 1965 et, trois ans plus tard, la version définitive est parue sous le titre Les perspectives de l'océanographie en 1968 (no6 de la série technique de la COI).
Bien que cette publication soit directement à l'origine de l'actuel Programme élargi et à long
terme d'exploration et de recherche océanique, elle en diffère par son approche générale. Si on
analyse la façon dont elle a été formulée, on comprendra dans quel esprit se trouvait alors la C o m mission.
Dans les perspectives de l'océanographie on trouve une liste complète des problèmes scientifiques posés par l'océan et devant être étudiés, ainsi que des propositions quant à la façon de les
aborder. E n outre, bien que certaines sections du CSG traitent des applications auxquelles pourrait
donner lieu l'étude de ces problèmes et des avantages à attendre de leur solution, le classement
établi par disciplines océanographiques classiques indique que la principale motivation de l'opération était purement scientifique. E n fait, cette publication constitue un guide scientifique visant à
aider les Etats membres à formuler leurs plans nationaux et régionaux; elle ne fait état ni de priorités des programmes, ni d'engagements de la part des Etats membres. Il s'agit donc non d'un plan
ou d'un programme international, mais d'un cadre scientifique général, c o m m e l'annonce son titre.
La publication d'un guide scientifique annonce bien ce que-la COI était à l'époque :une assemblée de scientifiques désignés par leurs gouvernements, et désireux de coordonner leurs activités
scientifiques internationales dans la seule intention d'améliorerla connaissance de l'océan mondial.
Cependant,alors m ê m e que Les perspectives de l'océanographie étaient en voie d'achèvement,
les principes fondamentaux de la COI évoluaient, c o m m e l'indique une modification de ses statuts
qui a élargi le champ de ses activités.
E n 1968, l'organisationdes Nations Unies a adopté l'idée du LEPOR, programme à long terme
7
destiné à améliorer notre compréhension de l'environnementmarin par la science. Bien qu'il ait
été établi à la demande d'un organe politique, le LEPOR sert des fins scientifiques en ce sens que
son principal objectif est l'exploitation rationnelle de l'océan et de ses ressources.
D'autres institutions spécialisées des Nations Unies exerçant des activités marines connexes
ont associé leurs efforts à ceux de la COI, et l'ensemble de leurs compétences respectives a ainsi
été mis en service de nombreux programmes d'intérêt commun. Cette attitude nouvelle se reflète
nettement dans la composition actuelle du Secrétariat de la COI ainsi que dans la g a m m e des disciplines acéanologiques dont s'occupent les quatre organes consultatifs scientifiques de la Commission.
L a Commission a répondu rapidement à la demande des Nations Unies et ses travaux préparatoires ont considérablement favorisé l'avancementdu projet. Grâce au concours des organes
consultatifs scientifiques et à la coopération des Etats membres, il a été possible d'établir le Schém a général sur la portée du Programme élargi et à long terme d'explorationet de recherche océaniques (LEPOR)(No7 de la série technique de la COI), puis le Rapport du groupe d'experts en
matière de politique et de planification scientifiques à long terme (IOC/GELTSPAP-1/17).
Dans ce rapport, le groupe d'experts définit le Lepor c o m m e comportant :
(a)un ensemble d'exercices scientifiques et d'expériences multinationales, y compris les étu-
des en c o m m u n de la COI;
(b)des services océanographiques correspondants (régionaux ou mondiaux);
(c) d'un "élément" important consacré à la formation, l'enseignement et à l'assistance mutuel-
le.
Ces trois aspects du futur LEPOR devraient à tout moment constituer un ensemble cohérent.
Cette notion de cohérence, idée de base du G E L T S P A P , a joué un rôle fondamental dans la formulation de la DIEO, qui est la phase d'accélération du LEPOR. L a Commission a ensuite décidé d'inviter les Etats membres à faire savoir quelle serait la part qu'ils prendraient à la DIEO, en se
conformant aux indications du G E L T S P A P pour rendre compte de leurs activités scientifiques.
L a tâche du Secrétaria-tde la COI devint alors plus facile car il disposait désormais des trois
éléments fondamentaux nécessaires à la formulation de la DIEO, à savoir : (a)le G E L T S P A P ;
(b)les critères établis par la Commission pour l'adoption des projets et (c)les activités signalées par les Etats membres. A partir de ces éléments, le Secrétariat a dressé, à la fin de 1973,
la "Liste des programmes de la Décennie internationale de l'exploration océanique (DIEO)''(document IOC-VIII/ll)qui a été approuvée par la Commission et a servi de base à l'élaboration de la
présente publication.
8
A. PRINCIPES D I R E C T E U R S ET CRITERES
1.
Les programmes
Compte tenu des principes directeurs proposés par le G E L T S P A P pour sélectionner les exercices susceptibles d'être entrepris du LEPOR et pour fixer leur ordre de priorité, la Commission
a estimé, à sa septième session, que les projets du LEPOR devaient en premier lieu satisfaire
aux critères suivants :
1.
L e programme a-t-ilpour objet d'accroître nos connaissances sur la nature et les ressources de l'océan conformément à l'objectifdu Programme élargi défini par la Commission ?
2.
Les travaux de recherche ou le service d'appui proposés seront-ils réalisés le plus efficacement grâce à la coopération internationale ?
3.
Exige-t-ilune action concertée des Etats et/ou des institutions ?
4.
Y a-t-ilun certain nombre d'Etats qui sont en principe d'accord pour l'appuyer en y participant activement ou en promouvant ou facilitant une telle participation ?
5.
Renforcera-t-il d'autres éléments du Programme élargi, ou sera-t-ilrelié à ces élémedts
d'une façon ou d'une autre, contribuant à sa cohérence ?
6.
Ses résultats aideront-ils à répondre aux besoins des pays en voie de développement et la
participation de ceux de ces pays qui y sont intéressés sera-t-ellefacilitée ?
7.
L e domaine de recherche envisagé doit-ilbénéficier d'un intérêt accru en raison du potentiel économique des ressources, ou de l'utilisation de l'océan, ou bien de l'urgence des
besoins humains qu'elle doit satisfaire ?
8.
Existe-t-ildu personnel et du matériel scientifiques et techniques appropriés et pourra-ton en disposer ?
Afin de mettre en route l'exécution du LEPOR, la Commission a décidé d'entreprendre, pour
commencer, un programme décennal destiné à accélérer l'acquisition des connaissances scientifiques relatives à l'océan et à permettre à tous les Etats membres de mieux participer aux activités
de recherche océanographique. L'exécution de ce programme, la Décennie internationale de l'exploration océanique (DIEO), a été fixée à la période 1971-1980. Les Etats membres ont été encouragés
à prendre part à la DIEO et à présenter à la Commission de nouveaux projets susceptibles de devenir des éléments de cette Décennie. L a Commission a également incité les personnes s'intéressant à
la Décennie à passer du stade des efforts individuels non coordonnés d'exploration des mers à celui
d'un travail scientifique fondé sur la planification systématique et l'étude multidisciplinaire de systèmes océaniques globaux.
L a Commission a ensuite invité les Etats membres à fournir au Secrétariat de la COI des précisions sur leur intention de participer à la DIEO, compte tenu du schéma général et du rapport du
GELTSPAP. Leurs réponses ont permis de dégager quatre domaines d'importance critique pour
une'heilleure''exploitation des ressources de la mer. Presque tous les programmes à long terme
que doivent exécuter les Etats membres au titre de la DLEO entre 1971 et 1980 peuvent être rangés
dans l'un ou plusieurs de ces quatre domaines d'importance critique, à savoir :
1.
Prévisions relatives à l'environnement, y compris la prédiction à long terme du temps et
du climat.
9
2.
Qualité de l'environnementmarin.
3.
Ressources du fond des mers et de leur sous-sol.
4. Ressources biologiques, y compris les relations entre la vie marine et le milieu marin.
Pour permettre de déterminer les programmes à entreprendre au titre de la DIEO,la Commission a retenume série de critères énumérés ci-après. Ce choix traduit la complexité reconnue de
la plupzrt des problèmes océanographiques qui se posent désormais à nous, à l'égard aussi bien
des disciphes que des régions qu'ils font intervenir. Ils ne peuvent être abordés ni par des scientifiques travaillant individuellement, ni m ê m e par des pays isolés. Il faut qu'ils le soient par des
équipes de scientifiques appartenant à de nombreuses disciplines, institutions et régions du monde.
Il s'agit d'études à long terme menées en commun, qui doivent relier aux activités humaines la
connaissance des mécanismes et des processus agissant dans le milieu marin. La participation
active de scientifiques compétents et la mobilisation des ressources nationales de nombreux pays
sont nécessaires pour assurer le succès de la DIEO.
Les critères dégagés pour la DIEO à partir de la résolution VII-7 de la COI, ont été énumérés
dans la lettre circulaire de la COI no 410 (datée du 18 janvier 1973) et examinés lors de la huitième
session de l'assemblée de la COI. C e sont les suivants :
Tout programme doit avoir un caractère multinational;
Les maîtres d'oeuvre de chaque programme doivent prendre les mesures nécessaires pour
que les données collectées au cours de son exécution parviennent en temps voulu au systèm e des centres mondiaux de rassemblement des données;
Tous les programmes doivent avoir des objectifs exclusivement pacifiques;
Les projets doivent être exécutés pendant la période 1971-1980;
Les projets doivent avoir une dimension et une portée appréciables, aussi bien du point de
vue de leur contenu scientifique que de la coopération internationale qu'ils font intervenir,
et ce afin de faire avancer notre connaissance et notre compréhension plus rapidement que
ne le permettraient des programmes individuels exécutés séparément à une cadence norma-
IQ ;
La participation d'hommes de science d'autres pays doit être recherchée activement et
obtenue au cours des premières étapes du Programme.
1.1 LEPOR et DIEO
Aux termes de sa résolution VII-7,la Commission a invité "les Etats membres à informerle
Secrétaire des projets importants qu'ils souhaitent voir considérer c o m m e des éléments de la
Décennie". Tous ces projets signalés sont examinés en détail par le Secrétariat de la COI pour
vérifier qu'ils répondent aux critères définis ci-dessus;si tel est le cas, ils sont agréés par la
COI (cf. par exemple la résolution VIII-1). La liste des projets acceptés-àce jour est donnée dans
la Partie B, Section 1 du présent document intitulée "Programme en cours d'exécution au titre de la
Décennie internationale de l'exploration océanique". Dans la Section II, consacrée aux "Autres programmes du LEPOR ne faisant pas partie de la DIEO" sont énumérés un certain nombre de programmes qui entrent dans le cadre du LEPOR mais pas dans celui de la Décennie.
Dans certains cas, on a inclus des programmes qui ne répondent pas à tous les critères définis ci-dessus. Il n'en a été ainsi que lorsque leurs responsables ont préconisé qu'ils n'étaient pas
encore conformes car ils venaient seulement d'être mis sur pied, mais qu'ils le seraient bientôt.
11 convient d'indiquer que les programmes ont été classés dans l'une ou l'autre liste en fonction
de critères tels que leur portée, l'importancede la participation internationale à laquelle ils donnent lieu et leur calendrier, mais que ce classement n'implique aucune différenciation quant à leur
valeur scientifique.
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Chacun des programmes mentionnés dans l'une ou l'autre section est décrit en termes généraux. Sont indiqués en outre les pays dont la participation.àiunprogramme donné a été signalée,
ainsi que les institutionsnationales qui jouent un rôle dans:sri>nexécution. Des informations sont
également données dans la mesure du possible sur l'organe chargé de la coordination de chaque
programme et sur le(s) correspondant(s) auxquels il faut s'adresserpour tout complément d'information.
Les personnes qui souhaiteraient recevoir des renseignements plus détaillés ou participer à
l'un des programmes énumérés dans la présente publication sont priées de s'adresser à l'organe
de coordination ou de liaison indiqué pour ce programme.
Les pays et institutions sont invités à signaler au Secrétariat de la COI toute erreur ou omission qu'ils auraient pu constater à propos des programmes indiqués dans le présent document.
1.2 Etudes en c o m m u n de la Commission
Les Etudes régionales en commun, qui occupent une grande place dans les activités de la C o m mission depuis sa fondation, n'étaient pas à l'origine conçues c o m m e des éléments de la DIEO.
Toutefois, elles entrent généralement dans la catégorie des programmes qui pourraient parfaite
ment s'inscrire, quant à leur nature dans la Décennie. Les études en c o m m u n sont de caractère
multinational, elles visent à faire avancer notre connaissance et notre compréhension de l'océan,
elles supposent la participation de scientifiques de nombreux pays dès le début de la planification,
elles poursuivent des objectifs exclusivement pacifiques et les données qu'ellespermettent d'obtenir sont communiquées au système des centres mondiaux de données. Ces études sont énumérées
à part dans la Section III (Partie B)du présent document.
-
II. Coopération internationale
Le succès des programmes de la DIEO et du LEPOR dépend, dans une large mesure, du n o m bre de pays qui y contribuent sous la forme de services et de personnel compétent. Pour assurer
un degré de participation internationale suffisant, la Commission encourage tous ceux qui sont intéressés par la DIEO à collaborer, que ce soit à l'échelon individuel ou au niveau gouvernemental.
L a Commission facilite le développement de cette coopération au niveau des pouvoirs publics; pour
certains programmes, elle a recours à l'établissementet au soutien de Groupes internationaux de
coordination (GIC)de caractère intergouvernemental. L e Secrétariat de la Commission fournit le
personnel nécessaire pour assurer le fonctionnement de ces GIC et effectue en outre pour leur
compte la liaison avec les institutions intéressées.
Pour contribuer à assurer la coopération entre les h o m m e s de science et entre les institutions,
la Commission patronne une série de réunions de travail de la DIEO qui doivent permettre à des
scientifiques d'examiner les possibilités en matière de futurs programmes de la DIEO.
La première de ces réunions de travail a été organisée à Bangkok en septembre 1973, sous les
auspices conjoints de la COI et du Comité pour la coordination de la prospection commune des ressources minérales au large des côtes de l'Asie ( C C P M )de la Commission économique pour l'Asie
et l'Extrême-Orient (CEAEO).Elle a mis en contact des scientifiques d'une quinzaine de pays qui
ont examiné la nécessité d'entreprendre à l'avenir des études géologiques et géophysiques du Pacifique Ouest et Sud-Ouest.
Une deuxième réunion de travail, prévue pour la fin de l'année 1974, devait être consacrée aux
activités relatives au phénomène "El Nino''dans le Pacifique Sud-Est. Des réunions de travail analogues sont envisagées sur d'autres problèmes océanographiques au cours des deux prochaines
années. La Commission est aussi en mesure, dans certains cas, de prendre en charge la participation de scientifiques de pays en voie de développement à ces réunions d'étude et autres conférences ou projets d'étude liés à la DIEO. Des informations relatives au déroulement de ces activités
sont publiées autant que possible dans le Bulletin de l'Unesco int,ern-ati_ooal Marine Sciencz ainsi
que dans diverses publications nationales et internationales.
11
III. Diffusion de l'information
Dès les débuts de la Commission, il est apparu que pour tirer le meilleur parti des programm e s scientifiques, il fallait veiller à ce que les données et autres résultats scientifiques obtenus
parviennent le plus rapidement possible à tous les gouvernements et institutions scientifiques intéressés. La Commission a donc mis fortement l'accent sur la mise au point de méthodes efficaces
pour l'échange et la diffusion des données scientifiques et autres résultats de ses programmes.
Elle l'a fait essentiellement par l'intermédiairedu Comité de travail de la COI sur l'échange
international des données océanographiques (IODE). Le Comité de travail a été chargé de mettre
au point, en collaboration avec le Conseil international des unions scientifiques (CIUS),le Système
international d'échange des données océanographiques. Ce système se compose maintenant de deux
centres mondiaux de rassemblement des données (Centre A à Washington et Centre B à Moscou);
de centres régionaux, tel celui que dirige le Conseil international pour l'exploration de la m e r
(CIEM),pour les données réunies au titre des programmes entrepris sous ses auspices dans
l'Atlantique Nord et les mers adjacentes;ainsi qu'une série de centres nationaux de rassemblement
des données océanographiques et d'institutionsnationales désignées. L a liste des centres nationaux
et des institutions'nationales désignées figure à l'Appendice 5 du "Manuel sur l'échange international des données océanographiques''(no9 de la série technique de la COI).
Grâce à ce système, toutes les données résultant des programmes nationaux déclarés, ainsi
que les grandes quantités de données réunies au titre de nombreux autres programmes, sont mises
à la disposition des h o m m e s de science du monde entier. Une méthode commode pour rendre compte des programmes menés à bien a été mise au point par le Comité de travail sur l'échange international des données océanographiques afin de faciliter l'inventaire général des observations
recueillies. Il s'agit du Compte-rendu des observations/échantillonsmarins recueillis en exécution
de programmes océaniques (ROSCOP).L a communication des données se fait selon des formules
normalisées qui sont constamment mises à jour par le Comité de travail et par le CIUS. L a C o m mission encourage l'ensemble de ses Etats membres à veiller à ce que les formules de données
ROSCOP et les résultats scientifiques relatifs à tous les programmes de la DIEO et du LEPOR
soient de m ê m e mis à la disposition de la communauté internationale, conformément aux procédures indiquées dans le "Manuel sur l'échange international des données océanographiques" et aux
recommandations du Comité de travail concernant les nouvelles présentations des données.
A cet égard, quelques Etats ont établi des règles internes, selon lesquelles les données de la
DIEO doivent être transmises à des centres nationaux de rassemblement des données, puis par ces
derniers à un Centre mondial de rassemblement, dans certains délais après l'achèvement des projets ou campagnes de la DIEO. Lorsque tel est le cas, la plupart des données sont ainsi mises à
la disposition de la communauté internationale par les Centres mondiaux de rassemblement des
données environ un an après la fin de chaque projet. Aucun effort ne doit être ménagé au cours de
l'exécution des programmes de la DIEO pour assurer la diffusion rapide des données océanographiques en temps réel, au moyen des codes BATHY et T E S A C . Pour l'archivage final des données
océanographiques, on aura recours aux procédures et formats du SMISO, tels qu'ils ont été adoptés
dans le .Manuel sur l'archivage et l'échange des données du SMISO.
12
B. LISTE D E S PROGRAMMES DE R E C H E R C H E S
1.
Programmes en cours d'exécution au titre de la Décennie internationale de l'exploration
océanique (DIEO)
1.1
PREVISIONS R E L A T T V E S P L ' E N V I R O N N E M E N T
Pour pouvoir faire des prévisions exactes et à long terme sur l'environnement,il faut comprendre l'état des océans et les conditions atmosphériques. Par conséquent, pour améliorer les possibilités de prévision, il est indispensable d'acquérir des connaissances suffisantes sur les processus
intervenant dans l'atmosphère et dans la mer, pour pouvoir les incorporer dans des modèles de
prévision. Notre compréhension des processus et mécanismes étant encore fragmentaire et incomplète, il faut s'attacher avant tout à l'étude des eaux superficielles des océans et de leur interaction
avec les basses couches de l'atmosphère, et déterminer les processus dynamiques intéressant les
eaux profondes qui influent sur cette interaction. L a mise en oeuvre de ce grand programme suppose l'exécutionde projets de recherche recommandés par le G E L T S P A P dans le domaine de l'interaction de l'océan et de l'atmosphère, de la circulation océanique, de la variabilité et des tsunamis (projets 16 à 24). O n trouvera des informations plus détaillées sur la nature et la portée de
ces recherches aux pages 9 à 13 du "Schéma général sur la portée du Programme élargi et à long
terme d'exploration etde recherche océaniques" (no 7 de la Série technique de la COI).
1.1.1 Recherche sur la convergence subtropicale dans le sud-ouest de l'océan Atlantique
Etude systématique de la région en vue de déterminer la répartition des propriétés physiques
et chimiques, les conditionnements et les processus affectant les masses d'eau, la présence de
fronts océaniques, les remontées d'eau et leurs rapports avec la circulation océanique générale de
la région.
Pays Participants
L'Argentine effectuera des croisières annuelles avec le navire océanographique ''Goyena".
La participation du Brésil et de l'Uruguay est envisagée.
Coordination
Les activités régionales sont planifiées par voie d'accords entre les pays participants. Pour
tout complément d'informationsur ce programme et tous autres arrangements, s'adresser à l'organisme suivant :
Comité Nacional de Oceanografia
Consejo Nacional de Investigaciones Cientificas y Técnicas,
Rivadavia 1 917,
BUENOS AIRES, Argentine.
1. 1.2 Etude du courant sous-marin équatorial de l'ouest du Pacifique
L'étude des origines et de la dynamique de ce courant sous-marin P. 10 a commencé en 1973.
Pays participants
Australie et France
Les laboratoires contribuant à l'étude sont ceux de la Division of Fisheries and Oceanographv
du CSIRO (Australie)et du Centre ORSTOM, BP A5, CEDEX, Nouméa (Nouvelle-Calédonie).
13
Coordination
Les activités régionales sont organisées et coordonnées par les laboratoires participants.
Pour tout complément d'information, s'adresser à l'organisme suivant :
Division of Fisheries and Oceanography
CSIRO
PO Box 21
Cronulla, N S W 2230
Australie
ou à
M. H. Rotschi
Centre O R S T O M
BP A 5
CEDEX, Nouméa
Nouvelle-Calédonie
1.1.3 Etude du champ des courants marins superficiels dans le sud-ouest du Pacifique et l'est de
l'océan Indien
Détermination du champ de mouvement de Lagrange à la surface de la m e r en suivant, du
satellite Eole, le déplacement de bouées dérivantes, initialement dans le sud-ouest du Pacifique,
mais ensuite dans l'océan Indien. Ce programme se terminera en 1973-1974. Pour les derniers
mois de 1974 et pendant toute l'année 1975, la NASA (Etats-Unisd'Amérique)prévoit d'exécuter,
à l'aide du satellite Nimbus F, un programme analogue de repérage, qui comprendra en outre le
rassemblement d'informations sur la température et le vent à la surface de la mer.
Pays participants
Australie, Etats-Unis d'Amérique et France.
Les laboratoires contribuant à la réalisation de ce programme sont ceux de la Djvision of
Fisheries and Oceanography du CSIRO (Australie), de la N A S A (Etats-Unisd'Amérique) et du Centre national d'études spatiales (France).
Coordination
L e Programme régional est élaboré et coordonné par les laboratoires participants.
Correspondants :
Dr. G.R.Cresswell
Division of Fisheries and Oceanography
CSIRO
PO Box 21
Cronulla, N S W 2230
Australie
ou
M. H.L.Roblin
CNES
129, rue de l'université
75008 Paris
France
1. 1.4 Etudes "Overflow''
L e but de cette opération est d'étudier les déversements d'eau de fond des mers de Norvège
et du Groenland dans l'océan Atlantique. O n sait que ces déversements se produisent de façon tout à
fait intermittente et surtout en quatre points de la dorsale Groenland-Ecosse. C e phénomène a été
révélé par deux expéditions internationales patronnées par le CIEM : 1'Etude du front polaire de
l'AGI,(Année géophysique internationale)en 1958 et l'expérience "Overflow 1960" dans la zone du
seuil Islande-Féroé. O n ne sait, pour le moment, à peu près rien des causes de ces phénomènes
et de leur distribution dans l'espace et dans le temps. Les progrès récents des techniques d'observation ont toutefois permis d'entreprendre une nouvelle étude de ces problèmes fondamentaux de
l'océanographie de l'Atlantique Nord à savoir :
(i ) quelles sont la dynamique et la cinématique des masses d'eau intervenant dans ce processus de déplacement, par exemple quelle est l'influence des variations de la pression
atmosphérique, de l'advection, des processus de mélange et d'entraînement, ainsi que
des marées internes sur les déversements d'eaux arctiques par-dessus le seuil Groenland-Ecosse ?
14
(ii) quelle est l'incidence de ces déplacements d'eau sur les conditions écologiques, par
exemple quelle est la distribution des éléments nutritifs, du plancton, des poissons
démersaux et pélagiques par rapport aux fluctuations du champ ?
Une expédition internationale a été effectuée au cours de l'année 1973.
Pays participants
+
Allemagne (République fédérale do), Canada, Danemark, Etats-Unis d'Amérique, France,
Islande, Norvège, Royaume-Uni et URSS.
Participent à ce programme les laboratoires suivants :
Allemagne (Rép. féd. d')
Islande
Institut für Meereskunde,
Universitat Kiel,
Düsternbrooker W e g 20,
23 Kiel
Institut de recherche marine
Reykjavik
Norvège
Canada
Bedford Institute of Oceanography,
Dartmouth, Nova Scotia
Universitetet i Bergen,
Geofysisk Institutt A,
5000 Bergen
Royaume-Uni
Danemark
Institut d'océanographie physique,
Université de Copenhague,
Musée zoologique,
Copenhague
Etats-Unis d'Amérique
Woods Hole Oceanographic Institution,
Woods Hole, Etats-Unis d'Amérique
Marine Laboratory,
Department of Agriculture and Fisheries for
Scotland,
Aberdeen
Institute of Oceanographic Sciences,
Wormley
Scottish Marine Biological Association,
Oban
France
Laboratoire d'océanographye physique,
CNEXO,
Brest
Institut de recherche arctique et antarctique,
Fontanka 34,
Léningrad D-104
Service hydrographique de l'URSS,
1 1 Linija 8,
Léningrad V - 3 4
Jusqu'àprésent, la République fédérale d'Allemagne, le Canada, l'Islande, le Royaume-Uni
et l'URSS ont déclaré qu'ils faisaient de ce programme un élément de leur participation à la DIEO.
Coordination
L a coordination de ee programme est assurée par :
Dr,Jens Meincke
Institut für Meereskunde
Universitat Kiel
Düsternbrooker W e g 2 0
2 3 Kiel
République fédérale d'Allemagne
15
1.1.5 Expérience sur la dynamique de la haute m e r ( M O D E )
L a connaissance détaillée de la circulation océanique se ramène essentiellement à celle des
courants qui suivent les limites continentales des océans, c o m m e le Gulf Stream et le Courant du
Kuro-shio. Bien que des modèles simples de circulation océanique aient représenté les régions
médio-océanes c o m m e essentiellement calmes et comportant seulement des courants moyens limités, plusieurs observations révèlent la présence de fluctuations considérables qui tendent à infirm e r la valeur des calculs des courants moyens. Il importe de savoir si les océans ont une circulation moyenne identifiable pour prévoir leur influence sur le temps, le climat et la dispersion des -t
pQl.hlïZlt S.
L'expérience sur la dynamique de la haute m e r ( M O D E )a pour but d'expliquer ces fluctuations en établissant la dynamique et la statistique des tourbillons moyens, leurs sources d'énergie
et leur rôle dans la circulation océanique générale. D'après certains océanographes, les tourbillons moyens, s'il y en a vraiment partout dans les océans, contiendraient au moins autant d'énergie cinétique que la circulation océanique moyenne, et peut-être dix fois plus. La provenance, la
quantité et l'aciion de cette énergie sont autant de problèmes à résoudre pour donner plus de précision aux modèles numériques qui servent de base aux prévisions relatives à l'environnement.
Pays participants
Allemagne (République fédérale d'), Etats-Unis d'Amérique, France, Royaume-Uni, Suède,
URSS.
Les laboratoires participant à l'exécution de ce programme sont les suivants :
Allemagne (République fédérale d')
Royaume -Uni
Université de Hambourg
Université of Cambridge
Etats-Unis d'Amérique
Institute of Oceanographic Sciences,
Wormley
Institute of Geophysics and Planetary
Physics et Scripps Institution of Oceanography, University of California
Suède
Université de Goteborg
Florida State University
Columbia University
Harvard University
Johns Hopkins University
URSS
Institut d '04éanologie,
Académie des sciences
Massachusetts Institute of Technology
Atlantic Oceanographic and Meteorological
Laboratories, NOAA
Nova University
University of Rhode Island
Woods Hole Oceanographic Institution
Yale University
Coordination
L a coordination est assurée par le Conseil scientifique de l'expérience MODE et par les
comités spéciaux qu'il a établis pour examiner certains problèmes à long terme.
16
Correspondant :
Information Officer
MODE Scientific Council
Massachusetts Institute of Technology
Cambridge, Massachusetts O2139
Etats-Unis d'Amérique
1.1.6 ExDérience du Nord Pacifiaue ( N O R P A X )
L'expérience du Nord Pacifique ( N O R P A X )porte sur les fluctuationsocéaniques et atmosphériques importantes qui s'étendent sur des périodes allant de plusieurs mois à plusieurs décennies
et touchent une forte proportion de la surface terrestre. L e facteur temps a une certaine importance car, si l'homme s'adapte aux modifications journalières et saisonnières du climat et s'accommode de son évolution à long terme par des modifications presque imperceptibles de son comportement et de ses habitudes, il est profondément affecté par les brusques fluctuations du climat qui
ont des effets, non seulement perturbateurs, mais souvent désastreux. L a sécheresse qui a transformé certaines régions des Etats-Unis en bassins arides de poussière pendant les années 30 de
notre siècle en est la preuve.
Les savants s'interrogent, depuis près de 50 ans, sur la météorologie et le climat du continent Nord américain. A u cours des années 1960, l'Officeof Naval Research (Etats-Unisd'Amérique) a financé, dans le Pacifique Nord, des recherches visant à déterminer les phénomènes océaniques associés à des conditions météorologiques inhabituelles en Amérique du Nord. On a découvert dans cette région de grandes étendues où la température des eaux superficielles est anormalement chaude ou froide par comparaison avec les moyennes mensuelles relevées pendant 30 ans.
Les météorologistes et les océanographes ont présumé que ces anomalies de la température en
surface influaient sur l'atmosphère au point d'affecter le climat de tout le continent Nord américain à partir de la côte Est du Pacifique.
L'Expérience du Pacifique Nord ( N O R P A X )a pour but d'étudier, pour trouver les moyens de
les comprendre, les grands processus physiques auxquels sont imputables les fluctuations à grande
échelle qui se produisent dans l'océan et dans l'atmosphère aux latitudes moyennes du Pacifique.
L'exécution de ce projet obligera à suivre les fluctuations, en longue période, des principales
variables océaniques et du champ atmosphérique dans tout le bassin du Pacifique Nord. L a recherche sera axée : (1) sur les interactions entre les grands systèmes océan/atmosphère, (2)sur les
interactions des systèmes océaniques régionaux;et (3) sur les interactions entre les grands systèmes atmosphériques.
On étudiera en particulier : (1) les systèmes de courants dans leurs rapports avec le champ
thermique tridimensionnel; (2) les fluctuations atmosphériques du Pacifique équatorial imputables
à des modifications du champ thermique de l'océan; (3) les caractéristiques moyennes des fluctuations à grande échelle du courant du Pacifique nord; (4)l'utilisation de modèles numériques permettant d'étudier les réactions de l'océan à des stimuli atmosphériques variables; (5)la formulation descriptive des relations, des processus et des phénomènes qui caractérisent les grands schém a s de comportement de l'atmosphère et de la mer; (6)les fluctuations dans la région équatoriale,
l'analyse portant, en particulier, sur le bilan thermique et de quantité de mouvement; et (7)la
formulation d'idées sur les changements dans la capacité de transport à grande échelle et dans les
caractéristiques de la circulation subtropicale et subarctique imputables à des fluctuations du
champ atmosphérique.
Une meilleure intelligence de tous ces phénomènes sera d'un immense intérêt dans l'immédiat et à long terme, car elle permettra : (1) d'améliorer la prévision météorologique à long term e ; (2) d'établir des prévisions océanographiques à long terme; et (3)de mesurer quantitativement
les modifications naturelles du milieu par rapport auxquelles l'homme peut juger de sa propre
influence sur la nature.
Pays participants
Allemagne (République fédérale d'), Australie, Canada, Etats-Unis d'Amérique, France,
Japon et Royaume-Uni, et d'autres pays.
17
A u nombre des laboratoires participant à l'exécution de ce projet figurent les suivants
Allemagne (République fédérale d')
Etats-Unis d'Amérique
Institut météorologique,
Université de Bonn
Université of California
San Diego
Deutsches Hydrographisches Institut
Hawaï University
Australie
France
Bureau of Meteorology
O R S T O M , Nouvelle-Calédonie
Canada
Royaume-Uni
Physical Oceanography Branch,
Environment Board of Canada
Institute of Oceanographic Sciences
Wormley
et
British Meteorological Office
Coordination
L'exécution du projet est organisée par l'intermédiairede la Scripps Institution of Oceanography. Pour tout complément d'informations, s'adresser au :
Project Manager
North Pacific Experiment
Scripps Institution of Oceanography
PO Box 109
L a Jolla, California 92037
Etats-Unis d'Amérique
1. 1. 7 Long-Range Investigation, Mapping and Prediction (CLIMAP)(Projet d'étude des variations
climatiques sur une longue période, avec établissement de cartes et de prévisions).
L e projet CLIMAP consiste essentiellement à étudier les modifications climatiques repérables en remontant dans le passé jusqu'à 700.000ans. Alors que les données enregistrées par la
science sur les modifications intervenues dans les océans et l'atmosphère sont bien minces, les
couches de sédiments du fond des mers constituent une source abondante de renseignements sur
les changements qui se sont produits au cours de l'histoire géologique. Des témoignages en ont été
recueillis dans les carottes prélevées au fond de la m e r et conservés dans les archives de géologie
marine. Les progrès des techniques de datation, l'analyse automatisée des carottes sédimentaires,
et la corrélation établie par ordinateur entre de nombreuses caractéristiques des couches sédimentaires permettront peut-être d'aboutir à une image globale, encore que sommaire, des courants,
des températures, de la météorologie saisonnière et des conditions climatiques à la surface de la
mer.
Il importe pour plusieurs raisons de pouvoir définir ces modifications globales sur un horizon temporel continu de centaines de milliers d'années. Tout d'abord, leur connaissance permettra
peut-être de dégager, pour la première fois, la série chronologique réelle des événements qui se
sont succédés lors du passage de l'époque glaciaire à l'époque tempérée, époques considérées
actuellement c o m m e les deux états stables par lesquels est passé le climat du globe. E n second
lieu, la connaissance des caractéristiques de ce passage est indispensable à la construction de
modèles globaux des océans et des climats (on pourra déterminer, par exemple, si les changements
de climat tiennent à des modifications du rayonnement solaire ou s'ils sont imputables à l'hydrosphère terrestre). D e plus, tant qu'on n'aura pas compris les mécanismes des modifications naturelles du climat, il sera à peu près impossible d'évaluer ou de prévoir les effets de l'activité de
l'homme sur l'environnementglobal.
CLIMAP visera à trouver des réponses aux questions ci-dessus par l'étude des sédiments
des grands fonds. Les chercheurs examineront les changements intervenus dans le régime des
18
courants et les propriétés de la masse d'eau dans les océans du monde pendant l'ère quaternaire,
qui est encore celle où nous vivons. O n s'attachera à déterminer, dans le détail, les fluctuations
climatiques à la surface des océans qui sont associées au passage d'une glaciation àune autre et
de l'époque glaciaire à l'époque tempérée. O n projette d'établir quatre cartes océanographiques
des températures superficielles indiquant la situation (1) il y a 6.O00 ans, c'est-à-dirependant
la période postglaciaire la plus chaude; (2) il y a 17.O00 ans, c'est-à-dirependant la dernière
période de glaciation; (3) il y a 120.O00 ans, dernière période interglaciaire;et (4)il y a 700.000
ans, milieu de l'ère pléistocène, pris c o m m e point de départ. Les cartes analogues de températures superficielles établies pour notre époque permettront des comparaisons historiques. E n rapprochant ces cartes de la surface de la m e r de données sur son niveau, la limite de l'avancée des
glaces, l'albédo et les vents (calculés à partir des traces de pollen), on sera mieux en mesure de
vérifier, par des données quantitatives, s'il y a bien concordance du paléoclimat avec les modèles
numériques actuellement construits.
O n devra utiliser des sources très diverses pour établir les cartes des eaux de surface de
la mer, travail qui nécessitera un examen des carottes dont on dispose pour déterminer celles qui
se prêtent le mieux à une première interprétation des fossiles et des données géochimiques. Après
avoir étudié les travaux actuels sur les relations quantitatives entre le milieu océanique et les fossiles, et en avoir fait la synthèse, les spécialistes établiront, par la méthode d'analyse à variables
multiples et en recourant à l'ordinateurpour définir les courbes de niveau, des cartes océanographiques du passé géologique. O n en viendra enfin à l'interprétation en examinant, concurremment,
des carottes de glace du Groenland et de l'Antarctique. Ces comparaisons apporteront certainement
des informations d'importance capitale sur les climats glaciaires et interglaciaires sous haute latitude et leurs effets sur la température et la salinité des eaux de fond et des eaux superficielles.
Pays participants
Allemagne (République fédérale d'), Danemark, Etats-Unis d'Amérique, Norvège, PaysBas, Royaume-Uni, Suisse.
Participent notamment à ce programme les laboratoires suivants :
Allemagne (République fédérale d')
Pays-Bas
Geologisch-Palaontologisches Institut und
Museum der Universitat Kiel
Hugo de Vries Laboratorium,
Universiteit van Amsterdam
Danemark
Royaume-Uni
Laboratoire de physique,
Université de Copenhague
Sub-Departmentof Quaternary Research,
University of Cambridge
Etats-Unis d 'Amérique
Suisse
Brown University,
Lamont-Doherty Geological Observatory,
Columbia University
Eidg. Technische Hochschule,
Geologisches Institut, Zurich
Oregon State University
Norvège
Universiteit i Bergen
Coordination
Elle est assurée par le CLIMAP Executive Committee, Lamont-Doherty Geological Observatory, Palisades, N e w York, 10964, Etats-Unis d'Amérique. Les demandes de renseignements doivent être adressées à l'AdministrativeAssistant.
19
1. 1. 8 Expérience commune sur l'interaction air-mer (JASIN)
L e projet JASIN (lancépar le Royaume-Uni) a pour but d'étudier la structure des couches
limites de l'océan et de l'atmosphère de façon assez détaillée pour faire mieux connaître les flux
de chaleur, de mouvement et de vapeur d'eau passant par ces couches, d'une couche à l'autre et
à l'intérieur de chacune, sur un horizon temporel pouvant atteindre un mois et sur un plan horizontal allant jusqu'à 100 ou 200 kilomètres. Cette étude a notamment pour objet d'examiner si ces
transferts peuvent se caractériser par des paramètres dont peuvent faire état des modèles numériques à grande échelle du système air-mer.
A la suite d'essais en m e r effectués en 1970, dont un compte-rendu a été publié, on s'est
accordé à estimer qu'un nouvel essai était souhaitable avant qu'on puisse tenter une expérience
valable de quelque envergure. L'essai de décembre 1972 avait pour objet de faire intervenir autant
d'éléments que possible du projet principal aux fins ci-après :
(a)
Examen de la structure de la couche atmosphérique limite au moyen de sondages
verticaux répétés, effectués simultanément par trois navires, dont deux utilisant
des radio-sondes équipées de matériel LOCATE.
(b)
Mesures, dans l'espace et dans le temps, de la température et des courants dans
la couche mixte de l'océan et la thermocline saisonnière, de façon à déterminer le
rôle de la couche mixte dans la régulation des transferts de chaleur et de mouvement entre l'atmosphère et les grands fonds.
(Cl
Mesures de la couche superficielle à partir de trois bouées, de façon à estimer les
flux traversant l'interface air-mer et leur variabilité horizontale (y compris la
mesure des forces horizontales dues au gradient de pression qui permet de calculer
le vent géostrophique).
(d)
Possibilité de mesurer les courants dans la couche supérieure (10 à 20 mètres) de
l'océan en présence d'ondes superficielles.
(e)
Etude du gradient vertical des courants et de leur densité à la partie inférieure de
la couche mixte et à travers la thermocline saisonnière.
O n profitera de l'expérience acquise en 1974 dans le cadre du programme océanographique
de 1'EGTAà l'échelle C pour entreprendre la réalisation du projet principal, en 1976.
1. Région à étudier
Pour l'essai de septembre 1972 : U n triangle équilatéral de 100 k m de côté et ayant pour
centre la station météorologique océanique "Juliet" (52"5N, 20" O).
Pour août/septembre 1976 : U n triangle équilatéral de 150 k m de côté ayant pour centre un
navire météorologique du nord-est de l'Atlantique, positionné probablement à la station "India",
pour des observations météorologiques, avec trois triangles plus petits (20 à 25 k m ) pour les observations océanographiques aux coins du triangle principal.
2 et 3. Techniques à appliquer et paramètres à mesurer
Pour l'essai de septembre 1972 : Des observations météorologiques ont été faites simultanément à partir de trois navires aux coins du triangle et, pendant certaines périodes, des radio-sondes (LOCATEet UK MKIJ) ont été lancées à une ou deux heures d'intervalle. Pendant toute la période, on a relevé des observations océanographiques sur la température et la salinité selon la profondeur. Une série de bouées a été utilisée pour enregistrer les paramètres météorologiques de
surface ainsi que les courants et les températures subsuperficiels. U n avion Hastings, équipé
notamment d'un radiomètre, a opéré 12 vols au-dessus de la zone étudiée.
AoÛt/septembre 1976 : C o m m e pour l'expérience de 1972, mais à plus grande échelle
20
Pays participants
Etats-Unis d'Amérique, Pays-Bas et Royaume-Uni.
Les laboratoires participant à l'exécution de ce projet sont les suivants
Etats-Unis d'Amérique
Royaume-Uni (suite)
Rosenstiel School of Marine and
Atmospheric Science,
Miami University
Imperia1 College of Science and
T echnology, Londres
Oregon State University
Admiralty Research Laboratory,
Teddington
Pays-Bas
The Hydrographic Department, Taunton
Koninklijk Nederlands Meteorologisch
ïnstituut D e Bilt
Royal Radar Establishment, Pershore
Royaume-Uni
Marine Biological Association of the UK,
Plymouth
Institute of Oceanographic Sciences
(IOS), Wormley
The Meteorological Office, Bracknell
The Department of Oceanography
University of Southampton
The Marine Laboratory,
Dept. of Agriculture and Fisheries
for Scotland, Aberdeen
Coordination
L a coordination est assurée par l'Air-Sea Interaction Sub-Committee (présidé par le professeur Charnock) du Comité national britannique pour le GARP, sous les auspices de la Royal Society de Londres. Directeur du projet : le professeur H. Charnock, de 1'Institute of Oceanographic
Sciences de Wormley, Godalming, Surrey (Royaume-Uni).
1. 1. 9 Joint North Sea Data Acquisition Project (JONSDAP)
(Projet c o m m u n d'acquisition de données relatives à la Mer du Nord)
L e projet J O N S D A P était conçu c o m m e un exercice international d'observation en commun,
devant permettre de réunir des données connexes sur les niveaux des marées, la rapidité des courants, la chimie marine et la pollution dans la partie méridionale de la m e r du Nord. Il importait
particulièrement de rassembler des données en séries chronologiques simultanées qui serviraient
à établir des modèles numériques. Dans le cadre général des observations sur les courants et les
marées, un certain nombre d'exercices particuliers ont été prévus : grilles de prélèvement d'échantillons pour mesurer la turbidité, la salinité, la température et les métaux à l'état de traces; lâcher
de dispositifs dérivants;et expériences par diffusion de Rhodamine. L e projet prévoyait en outre
l'étude de la variabilité dans l'espace des courants au moyen de batteries de courantomètres disposées en triangle équilatéral ainsi qu'une étude comparative de six courantomètres de quatre types
différents placés à proximité de la côte des Pays-Bas.
Région étudiée
L a partie méridionale de la m e r du Nord et le Pas-de-Calaisà partir du 10 septembre 1973
pour une période de 40 jours.
!
21
Techniques utilisées et varamètres mesurés,
L e projet prévoyait la participation de quelque 22 navires pour des périodes variables au
cours de la durée de l'exercice et l'utilisation d'environ 90 courantomètres, 20 marégraphes fixés
au fond au large des côtes et de 3 bouées automatiques.
Pays participants
Belgique, Pays-Bas et Royaume-Uni..
Ont participé à ce projet les laboratoires suivants :
Belgique
Royaume -Uni (suite)
41 instituts, universités
et laboratoires.
Medway Ports Authority
Pays-Bas
Koninklijk Nederlands Meteorologisch
Instituut
L'Office d'hydrographie
L e Rijkswaterstaat
L'Institut de recherche marine
des Pays-Bas
Ministry of Agriculture, Fisheries
and Food, Fisheries Laboratory,
Lowestoft
Port of London Authority
Research Vesse1 Base (Natural
Environment Research Council)
University of East Anglia
University of Liverpool
Water Pollution Research Laboratory
Royaume -Uni
Hydraulics Research Station
Sir John Cass Coilege
Hydrographic Department
Institute of Oceanographic Sciences
Coordination
L e J O N S D A P a été exécuté sous les auspices du Groupe non officiel pour le Joint North Sea
Information System (JONSIS) (Système c o m m u n d'information pour la M e r du Nord) dont les m e m bres appartiennent à des instituts scientifiques du Royaume-Uni, d'Allemagne, des Pays-Bas, de
Belgique et de Suède. Trois coordonnateurs nationaux pour le J O N S D A P ont été désignés :
MM. G.W . Lennon (Instituteof Oceanographic Sciences, Royaume-Uni)
et
L. Otto
(Koninklijk Nederlands Meteorologisch Instituut)
M. Pichot
(Université de Liège, Belgique)
L a coordination du projet a été assurée par 1'Institute of Oceanographic Sciences, Bidston
Observatory, Birkenhead, Cheshire, L 4 3 7 R A (Royaume-Uni).
1. 1. 10 Joint North Sea Wave Project (JONSWAP) (Projet c o m m u n d'étude des ondes en M e r du Nord)
E n 1968 et en 1969, des chercheurs de la République fédérale d'Allemagne, des Etats-Unis,
des Pays-Bas et du Royaume-Uni ont participé à un projet de recherches sur la dynamique des processus intéressant la couche marine superficielle dans les parages de l'île de Sylt (Baie allemande).
L'initiative du projet J O N S W A P , auquel le gouvernement et des instituts scientifiques allemands ont accordé une aide financière, appartient au professeur K. Hasselmann, de l'Université
de Hambourg.
E n 1973, un projet de recherche analogue (JONSWAP-2)a été exécuté au m ê m e endroit. O n
22
a mesuré non seulement les ondes et, en certains points, les courants, mais aussi, sur une surface aussi étendue que possible, les fluctuations du vent immédiatement au-dessus de la surface de
la mer.
Pays participants
Allemagne (République fédérale d'), Canada, Danemark, Etats-Unis d'Amérique, France,
Pays-Bas et Royaume-Uni.
Les laboratoires qui participent à l'exécution de ce programme sont les suivants :
Allemagne (Rép. fédérale d')
Pays-Bas
Université de Hambourg
Koninklijk Nederlands Meteorologisch
Institut D e Bilt
Deutsches Hydrographisches Institut,
Hambourg
Université technique de Delft
Etats-Unis d'Amérique
Royaume -Uni
Woods Hole Oceanographic Institution
Institute of Oceanographic Sciences (IOS),
Wormley
Correspondant
D r K Richter
Deutsches Hydrographisches Institut
Bernhard -Nocht-Str. 78,
2 Hambourg 4,
République fédérale d'Allemagne
1.1.11 Recherche sur le phénomène El Niho
C e programme a pour objet de déceler les facteurs de l'environnementauxquels est imputable cette anomalie de la circulation des eaux du sud-est du Pacifique ainsi que ses conséquences
sur les ressources biologiques de la région. L a surface à étudier comprend toute la zone située
au large de la Colombie, de l'Equateur, du Pérou et de la côte nord du Chili. C e programme d'étude de l'interaction atmosphère/océans'appuiera sur les travaux déjà prévus en liaison avec l'expérience N O R P A X . L a première étude internationale menée en c o m m u n a été exécutée en 1965, avec
le concours du Chili, de 1'Equateur et de la Colombie, sous le patronage de la Commission interaméricaine du thon tropical. E n 1969 a été effectuée, au titre du Programme biologique international (PBI), une étude de la flore et de la faune des remontées d'eau froide qui peut être considérée c o m m e caractéristique d'une année normale et servir de référence pour évaluer le phénomène
El Nifio. Lors de la huitième session de son Assemblée, la COI a chargé le Secrétaire d'organiser,
en 1974, en collaboration avec la FA0 et l'OMM,une réunion de travail consacrée essentiellement
aux aspects météorologiques, océanographiques et biologiques du problème et devant s'il était
besoin, formuler des propositions en vue de l'établissement d'un programme de recherches scientifiques en commun.
Pays participants :
Chili, Colombie, Equateur et Pérou.
L a participation des Etats-Unis d'Amérique et d'autres pays est envisagée.
Coordination
Actuellement, l'organe de liaison est le Secrétariat de la COI.
23
1.1. 12 Etude globale de la circulation caractéristique de la mousson dans la M e r d'Oman ( M O N E X )
Cette expérience a pour objet d'étudier la mousson d'été dans l'hémisphère Nord, c'est-àdire au moment où il y a transfert d'air de l'hémisphère Sud à l'hémisphère Nord. L e choix du
lieu et de l'époque tient essentiellement à ce que cette mousson s'accompagnede précipitations
très abondantes dans de nombreux pays du Sud-Est asiatique. Plusieurs pays voisins de l'Inde,
c o m m e la Birmanie et le Bangladesh à l'est, Sri Lanka au sud, le Pakistan, la Somalie et d'autres
régions d'Afrique orientale sont touchés par ce régime de vents. Il y a aussi des raisons de Penser que la mousson fait sentir ses effets sur des pays aussi éloignés que les Philippines, la Chine
et le Japon.
Certains phénomènes océanographiques sont directement liés aux processus de dynamique
atmosphérique qui régissent la mousson. Il faut donc prévoir expressément, dans le cadre de
MONEX, des travaux de recherche océanographique, notamment en vue de l'étude des phénomènes qui déterminent la température de la m e r à la surface. Par exemple, en relation avec les
flux d'humidité et de chaleur et pour comprendre aussi l'évolution et la morphologie de l'inversion
atmosphérique qui se produit à basse altitude dans l'ouest de la m e r d'Oman, il importera d'établir le rôle que j0u.e peut-être le courant de Somalie, et de déterminer les régions de remontée
d'eaux intermédiaires ainsi que la présence et le comportement du contre-courant équatorial. Une
étude de ces phénomènes plus détaillée que le nécessite MONEX aurait un intérêt scientifique et
pratique certain, et il faut espérer que les océanographes profiteront de MONEX pour la faire.
Il faudrait réunir assez de données sur la répartition de la salinité et des températures dans la
couche supérieure pour déterminer la structure thermohaline à des échelles assez importantes
(météorologiquesautant qu'océanographiques). L'origine et les caractéristiques du courant de
Somalie seraient des plus intéressantes à étudier du point de vue théorique. Il faudrait faire assez
de relevés à différents moments du cycle météorologique pour pouvoir vérifier ou rejeter telle ou
telle hypothèse sur l'origine de ce courant. Les phénomènes de remontée d'eaux froides sont aussi
très importants dans cette région, en particulier au large de la côte d'Afrique orientale et le long
de l'équateur. L'existence du contre-courantéquatorial est encore loin d'être prouvée et le phénomène fait actuellement l'objet d'une étude. O n devra en suivre de près les résultats pour élaborer
un programme d'observation approprié pour l'époque où sera exécuté le projet MONEX.
Pays participants
L a question est à l'étude. L'URSS et l'Inde ont effectué conjointement une expédition en 1973.
Coordination
Elle est actuellement assurée par le Comité mixte d'organisation ( C M O )du GARP.
Pour tous autres renseignements se reporter au rapport du CMO du GARP sur sa huitième session,
tenue à Londres du 14 au 19 mars 1973, fourni sur demande adressée à l'Organisationmétéorologique mondiale, Case postale no 5, CH-1211 Genève 20, Suisse.
1.1.13 Etude de l'océanographiephysique des Caraibes et des régions adjacentes
Cette étude fait partie des recherches en c o m m u n dans la m e r des Caraibes et les régions
adjacentes (CICAR). Pour tout complément d'information, se reporter au paragraphe III. 1 du chapitre "Etudes en commun". page 55.
1. 1. 14 Etude des phénomènes physiques liés aux remontées d'eaux froides dans la partie septentrionale du centre-est de l'Atlantique
Cette question s'inscrit dans 1'Etude en c o m m u n de la partie septentrionale nord du centreest de l'Atlantique (CINECA). Pour tout complément d'information, se reporter au paragraphe III. 5
du chapitre "Etudes en commun", page 57.
1. 1. 15 Projet mondial de collecte de données de base (GlobalBaseline Data Project) (GEOSECS)
Le programme "Geochemical ocean sections study" (Etudes de sections géochimiques),
(GEOSECS)vise à améliorer la compréhension de la circulation et du processus de brassage dans
24
les océans à l'aide de mesures d'océanographiegéochimique et physique. Pour tout complément
d'information se reporter au paragraphe 1.2.6. du chapitre "Qualité de l'environnement'',page 30.
1.1. 16 Expérience tropicale du GARP dans l'Atlantique (ETGA)- Sous-programme océanographique
Tandis qu'on élaborait le Programme de recherches sur l'atmosphère globale (GARP), on
a très vite reconnu la nécessité d'études détaillées dans les régions tropicales avant qu'on puisse
songer à une expérience globale, dans le cadre du GARP, et l'on fait une place importante à
l'atmosphère des régions tropicales lorsqu'on a défini les objectifs du GARP. O n a donc adopté le
principe d'une expérience tropicale dans l'Atlantique (ETGA)menée au titre du GARP, et consistant à faire des études sur la région des tropiques et, notamment, à construire des modèles dynamiques appropriés, à analyser le rôle de la convection dans la transformation de l'énergie et à
faire des observations détaillées et systématiques en basse latitude.
L'ETGAa été le premier grand projet international d'observations réalisé dans le cadre
du GARP. 11 vise en particulier à permettre de mieux comprendre les systèmes de convection à
échelle moyenne et leur agencement et leurs rapports avec les perturbations tropicales à plus
grande échelle, et à faciliter, grâce à cette expérience, la détermination de paramètres applicables à la circulation à plus grande échelle pour la construction de modèles numériques. L'ETGA
nécessitait des systèmes d'observation correspondant à plusieurs échelles temporelles et spatiales. Des mesures opérées par des navires et des avions, par radar et par des satellites géostationnaires, ont donné, par leur combinaison, une image composite de l'atmosphère de l'Atlantique
tropical.
Bien que l'expérience se soit déroulée dans toute la zone de l'Atlantique tropical comprise
entre le 20"N et le 1O"S, mais la plupart des plates-formes d'observation se trouvaient dans la partie orientale de l'Atlantique, entre le 5e et le 15e degré nord. Dans cette zone, les navires étaient
espacés d'environ 250 kilomètres et constituaient un dispositif d'observation qu'il a été convenu
d'appeler ''échelleB". L a couverture météorologique nécessaire à l'expérience était complétée par
des navires supplémentaires mis en position à environ 1.000kilomètres l'un de l'autre dans toute
la zone d'expérimentation. Cette disposition des points d'observation supplémentaires a été dénomm é e "échelle A" (voir Figure 1).
Bien que moins directement liée au programme principal d'études atmosphériques, l'étude
des réactions de l'océan prévue dans le cadre du GATE est d'importance capitale pour le programm e GARP dans la mesure où celui-ci doit permettre d'élaborer des modèles océan-atmosphère aux
fins de prévision à plus long terme d'études climatologiques. C'étaitlà d'ailleurs le but essentiel
de la partie océanographique de 1'ETGA.
C e projet a été exécuté au milieu de l'année 1974. L'expérience comportait trois phases,
précédées d'une croisière de mise en train et de travaux de comparaison. L a première phase s'est
déroulée du 26 juin au 16 juillet et a été suivie d'une période passée au port; la deuxième a eu lieu
du 28 juillet au 17 août et la troisième, du 29 août au 18 septembre. Des travaux de comparaison
ont été effectués après chacune des phases en station.
L'une des contributions majeures du programme de recherches océanographiques à 1'ETGA
a été la détermination indépendante des flux de chaleur, d'humidité et de mouvement à l'interface
océan/atmosphère à l'échelle B, grâce à des mesures appropriées des bilans dans la couche mixte. Ont été faites des études des bilans thermique, salin et hydrique à l'échelle B, dans l'un des
triangles de la grille constituée à cette échelle.
Les études à l'échelle B comportaient des relevés océaniques systématiques exécutés par
presque tous les navires avant et après chaque phase de 1'ETGA. Ils permettront d'établir des cartes quasi-synoptiques de la région étudiée à l'échelle B. Les données spatiales ont ét6 complétées
par des mesures prises à partir de bouées fixes, qui comblaient aussi les lacunes qui se produisaient autrement dans l'enregistrement des mesures dans le temps pendant les périodes d'avitaillement. Pendant chaque phase d'observation, certains navires positionnés selon l'échelle B devaient
procéder à des observations régulières d'océanographiephysique à l'aide de dispositifs STP, de
bathythermographes non récupérables, et de courantomètres. Ces mesures fournissent des données
à l'appui du calcul des bilans thermique, salin, de masse et de mouvement, et de l'étude des phénomènes d'ajustementdans la couche supérieure de l'océan.
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26
Une expérience à l'échelle A comportait des études du système de courant équatorial et des
variations de la bande d'eau anormalement froide de l'équateur, dont la présence est liée, penset-on, à la circulation atmosphérique sous les tropiques et aux latitudes moyennes. O n ne dispose
que d'assez peu de mesures du courant superficiel dans l'Atlantique équatorial et l'on en sait encore
moins des courants subsuperficiels. Defant n'en a pas moins affirmé que le système du courant
équatorial était le facteur déterminant de la circulation océanique. Il importait donc d'obtenir des
descriptions quantitatives des éléments permanents et passagers dont est fait le système du courant
équatorial et de la façon dont il réagit au système des vents. O n a cherché aussi à détecter les ondes
planétaires barotropiques et barocliniques, difficiles à observer dans l'océan parce qu'elles sont
de faible amplitude et facilement masquées par le bruit. Certaines études théoriques ont cependant
montré que l'équateur peut servir de guide d'ondes pour les ondes planétaires, et permettre ainsi
de les déceler plus facilement. O n estime que les ondes planétaires ont beaucoup d'importance dans
le transport total de mouvement dans l'océan.
Pour tout complément d'informations sur la partie océanique de l'ETGA,voir le rapport du
Groupe de travail 43 du Comité scientifique de la recherche océanique (SCOR), Annexe VIII, (SCOR
Proceedings, Vol. 9, 1973).
Pavs participants
Allemagne (République fédérale d'), Brésil, Canada, Etats-Unis d'Amérique, France,
Mexique, Pays-Bas, Portugal, Royaume -Uni,URSS et Vénézuela.
Coordination
Elle est assurée par le groupe international des questions scientifiques et de la gestion
(GISQ)de l'ETGA,présidé par M. J. P. Kuettner, Meteorological Office, London Road, Bracknell,
Berkshire (Royaume-Uni).
1.2 QUALITE DE L'ENVIRONNEMENT
L a qualité de l'environnementmarin a toujours eu beaucoup d'importance pour l'homme.
Mais ce n'est que depuis quelques années que les activités humaines ont commencé à avoir une
incidence sur la qualité de l'eau des océans. L'introduction de substances chimiques bioactives, la
pollution thermique et la surexploitation de la faune marine ont eu, par leurs conséquences conjuguées, une influence sensible sur les océans. L a préservation des écosystèmes marins, et, dans
une certaine mesure, celle du bien-être de l'homme, exigent que l'on trouve les moyens de c o m prendre et de maîtriser ces forces, et aussi de remédier a leurs effets nocifs.
Pour assurer cette tâche d'importance majeure, il faudra notamment exécuter les projets
de recherche recommandés par le Groupe d'experts en matière de politique et de planification scientifique à long terme (GELTSPAP)dans le domaine de la pollution des mers. (Projets 42 à 47)
( G E L T S P A P 1/17). O n trouvera des précisions sur la nature et la portée de ce type de recherches
aux pages 17 et 18 du Schéma général sur la portée du Programme élarpi et à long terme d'exjlor~ation et de recherche océaniques no 7 de la série technique de la COI.
-
-
1.2.1. Etudes de base
Elles consisteront à rassembler, sur un plan régional, des données de base dans le cadre
d'un programme de recherches suivi, visant à déterminer les apports d'hydrocarbures halogénés
synthétiques et d'hydrocarburespétroliers à la flore et à la faune caractéristiques des eaux côtières et des eaux du large, ainsi que leurs trajets de dispersion et les quantités déjà présentes dans
cette flore et cette faune, de façon à pouvoir juger des risques auxquels sont exposés les processus
biologiques et définir l'origine de ces produits.
E n 1971-1972, des études de base régionales d'acquisition de données ont été réalisées dans
l'Atlantique et le Pacifique, le golfe du Mexique et la m e r des Caraibes. Des résultats quantitatifs
ont été obtenus sur l'existence et la répartition de métaux à l'étatde traces, d'hydrocarbures chlorés (DDT,DDE, TDE). de diphenyles polychlorés (DPC)et de pétrole dans l'eau, la flore, la faune
et les sédiments. Les scientifiques participant à ces projets ont tenu une conférence sur les données
27
de base au Brookhaven National Laboratory en mai 1972 pour apprécier les données recueillies,
évaluer le programme et formuler des recommandations quant aux recherches à entreprendre. Les
résultats de cette conférence ont fait l'objet d'un rapport intitulé "Baseline Studies of Poiiutants in
the marine environment and research recommendations, the IDOE Baseline Conference, M a y 2426, New-York 1972''.Il a été décidé qu'il faudrait, en priorité absolue, déterminer l'incidence des
polluants (par exemple produits chimiques organiques synthétiques, pétrole et métaux) sur l'environnement marin voisin du littoral. Il a également été reconnu que la contamination facilement
identifiable des eaux en pleine m e r par les hydrocarbures halogènes synthétiques (DPC,DDT et
leurs métabolites par exemple) et par les hydrocarbures pétroliers risquait de poser un problème
d'importance mondiale. Il a été recommandé en outre de mettre immédiatement en route un prog r a m m e de recherches suivi, visant à déterminer les apports d'hydrocarbures halogénés synthétiques et d'hydrocarburespétroliers à la flore et à la faune caractéristiques des eaux côtières et
des eaux du large, ainsi que leurs trajets de dispersion et les quantités déjà présentes dans cette
flore et cette faune, de façon à pouvoir juger des risques auxquels sont exposés les processus biologiques et définir l'origine de ces produits. L e développement simultané de la recherche dans les
laboratoires biologiques visant à évaluer les effets des quantités existantes de ces substances sur
les organismes vivants devrait en outre faire l'objet d'une étude élevée.
Pour donner suite à cette conférence, un groupe de scientifiques s'intéressantà la détermination des métaux lourds a entrepris une comparaison minutieuse des méthodes d'analyse du plomb.
Leur but est de mettre au point une technique rapide et bon marché, qui puisse néanmoins assurer
l'exactitude et la sensibilité souhaitées.
Pays participants
Etats-Unis d'Amérique et Royaume-Uni.
Participent également les institutions suivantes :
Etats-Unis d 'Amérique
Rhode Island University
Texas University
Connecticut University
Puerto Rico Nuclear Center
Texas A and M University
Skidaway Institute of Oceanography
Coordination
Programme Manager (EnvironmentalQuality), Office for the International Decade of Ocean
Exploration, National Science Foundation, Washington, DC 20550, Etats-Unis d'Amérique.
1.2.2. Controlled Ecosystem Pollution Experiment (CEPEX)(Expérience sur la pollution en écosystème contrôlé).
Ce projet comportera des études de base sur l'écologie de la pollution. Des installations de
recherche ont été mises en place a Saanich Inlet, Colombie britannique (Canada),pour étudier les
effets de polluants sur des communautés marines entretenues,dans de grandes enceintes expérimentales, où les conditions font l'objet d'un contrôle strict. Ces enceintes sont des cylindres en
matière plastique (de 2 mètres de diamètre sur 30 mètres de long) suspendus dans la colonne d'eau,
en contact par le haut avec l'atmosphère,mais fermés dans le bas (voir Figure 2). L a communauté
qui y vit est analogue à celle du milieu naturel. CEPEX permettra d'étudier les effets biologiques
à assez long terme (sur une durée maximale de 90 jours).
Pavs participants
Canada, Etats-Unis d'Amérique et Royaume-Uni.
Les laboratoires participant à cette expérience sont les suivants :
28
FIGURE 2. EXPERIENCE SUR LA POLLUTION EN ECOSYSTEME CONTROLE (CEPEX)
PROJET 1.2.2
29
Cana&
Royaume-Uni
Institute of Oceanography,
University of British Columbia
Marine Laboratory
Department of Agriculture and Fisheries for
Scotland
Aberdeen
Etats-Unis d'Amériaue
Skidaway hstitute of Oceanography
Scripps Institution of Oceanography
Woods Hole Oceanographic Institution
Rosenstiel School of Marine and
Atmospheric Sciences
Coordination
Elle est assurée par un comité directeur scientifique présidé par M. David Menzel, Skidaway Institute of'Oceanography, 55 West Bluff Road, Savannah, Georgia (Etats-Unisd'Amérique).
1.2. 3
Etude sui. la pollution et l'écologie le long de la coupe Halifax-Bermudes
Cette coupe traverse des milieux marins très divers, comprenant la zone du plateau continental productif à l'est et ''enaval''du littoral atlantique industriel et densément peuplé de 1'Amérique du Nord. Elle se prête à toute une g a m m e d'études, qui renseigneront sur les phénomènes
océanographiques, les méthodes et les problèmes d'échantillonnageet la variabilité dans le temps
et dans l'espace. Les paramètres à mesurer sont les suivants :
-
hydrocarbures dissous et en suspension, boulettes de goudron à la surface de la mer,
déchets organochlorés présents dans les organismes marins (pollution de la mer); carbone
et azote organiques particulaires ou dissous, protoxyde d'azote et carbone organique présents dans les aérosols marins (océanographie chimique);
-
matières particulaires présentes dans l'eau de mer, biomasse, organismes bathypélagiques, phyto-plancton, photosynthèse, matières organiques, etc. (écologie marine);
- il est prévu des croisières trimestrielles (en janvier, avril, juillet et octobre).
Pays participants
Allemagne (République fédérale d'), Canada, Etats-Unis d'Amérique et Royaume -Uni.
L a participation internationale est organisée au niveau des spécialistes.
Coordination
L a planification et la coordination sont assurées par les laboratoires participants, par l'intermédiaire de M. D.C. Gordon du Marine Ecology Laboratory, Bedford Institute of Oceanography,
Dartmouth, Nova Scotia, Canada.
1.2.4 Global baseline data project (Projet mondial de collecte de données de base)
L'étude géochimique de coupes océaniques (études de sections géochimiques, GEOSECS)
est un programme international exécuté en c o m m u n pour l'application des mesures géochimiques
et hydrographiques à l'étude de la circulation et du processus de brassage dans les océans, L e
programme G E O S E C S de recherches a pour but de mesurer de façon détaillée les constituants
océaniques à toutes les profondeurs, le long de sections allant de l'Arctique à l'Antarctique, dans
l'Atlantique et le Pacifique, ce qui permettra de constituer, pour la première fois, une série de
données physiques et chimiques mesurées sur les m ê m e s échantillons d'eau et qui serviront, non
seulement à des études quantitatives du brassage océanique, mais aussi de point de départ de la
mesure des quantités de métaux et de produits de fission dans les grands fonds.
30
L'étude de la coupe atlantique s'est terminée en avril 1973. Les systèmes de mesure
&
situ de la température, de la salinité, de la profondeur, de l'oxygène et de la turbidité ont si bien
fonctionné que toutes les données préliminaires de croisière ont été mises au point. Le système
de mesures à bord, notamment pour la salinité, le N03, le N02, le P04,1'02 dissous, la saturation de CaC03, et l'argon, a fonctionné mieux qu'on s'y attendait. Une collection importante
d'échantillons d'eau a été constituée à Woods Hole et des échantillons ont été distribués à de n o m breux laboratoires côtiers pour la mesure des produits suivants :
C O 2 total
D eutérium
Tritium
Hélium 3
Hélium-4
Carbone organique
Carbone 13
-
-
Oxygène 18
Néon
Silicium-32
Stro mtium 9O
Césium 137
Baryum
Radium-228
-
-
Plutonium-238
Plutonium-239
Eléments "traces"
Grands ions
Chimie particulaire
Radium 226
Carbone 14
-
Des recherches qui s'appuieront sur les croisières prévues dans le projet GEOSECS seront exécutées dans de nombreux établissements du monde entier pendant plusieurs années. L'étude de la
coupe du Pacifique par échantillonnage a été faite de juillet 1973 à avril 1974.
Ce projet est important à la fois pour le programme relatif à la qualité du milieu marin
et pour le programme relatif à la prévision en matière d'environnement.
Pays participants
Allemagne (République fédérale d'), Canada, Etats-Uni d'Amérique, France, Inde, Italie,
Japon et Royaume-Uni.
Les laboratoires participants sont les suivants :
Allemagne (République fédérale dl).
Etats-Unis d'Amérique
Astronomisches Institut der Universitat
Tübingen;
Oregon State University
Institut für Angewandteh Physik der
Universitat Kiel;
Institut fÜr Meteorologie und
Geophysik der Universitat Frankfurt;
Institut fÜr Radiometeorologie und
Maritime Meteorologie an der
Universitat Hamburg;
Scripps Institution of Oceanography
Woods Hole Oceanographic Institution
Inde
Laboratoire de recherche physique
Ahmedabad
Italie
M a x Planck Institut fÜr Chemie
Zweites Physikalisches Institut
der Universitat Heidelberg
Universita di Pisa
Japon
Université de Tokyo
Coordination
Elle est assurée par le comité exécutif du programme GEOSECS, Woods Hole Oceanographic Institution, Massachussetts, 02593, Etats-Unis d'Amérique. Les demandes d'information
doivent être adressées à M m e Phyllis Laking, Information Officer.
1. 2.5 Etude mondiale de la pollution dans le milieu marin (GIPME)
Ce grand programme est en préparation. La plupart des recherches sur la pollution entreprises individuellement par les Etats membres ont un rapport avec lui.
31
U n plan d'ensemble est en cours d'établissementet, en attendant, un certain nombre d'autres activités préliminaires sont entreprises dans le cadre de la GIPME.
Trois importants groupes de travail sur les sources de pollution doivent se réunir bientôt :
le groupe de travail SCOR/CCRRM/ECOR/Unesco/AISH sur l'apport des fleuves aux océans (RIOS)
examinera les polluants apportés à la m e r par les cours d'eau; il recommandera les meilleures
méthodes pour aborder le problème, en profitant au m a x i m u m de l'expérience acquise grâce à la
Décennie hydrologique internationale, et étudiera la façon de procéder pour déterminer le sort
ultérieur des polluants dans l'océan.
Ce Groupe de travail collaborera étroitement avec le Groupe spécial sur la pollution marine d'origine tellurique (POOL)de la COI. Ce Groupe se consacrera aux problèmes posés par les
polluants d'origine terrestre pénétrant dans la m e r par d'autres voies que les cours d'eau, c'està-dire du fait de déversements domestiques et industriels, du ruissellement direct et de rejets
délibérés à partir des navires (le navire étant ni plus ni moins considéré c o m m e un "très long
déversoir").
L e Groupe de travail SCOR/CCRRMO/AIMPAsur le transport troposphérique des polluants
s'occupera essentiellement du passage des polluants de la terre à l'océan par l'intermédiaire de
l'atmosphère.
Trois groupes de travail du CCRRM étudient divers aspects de l'interaction des polluants
et des organismes aquatiques : les deux groupes de travail CCRRM/AIOBrespectivement sur les
indices écologiques et sur les effets biologiques des polluants marins et le Groupe de travail du
CCRRM sur les accumulateurs biologiques.
L a COI procède actuellement, en collaboration avec d'autres organisations, à la préparation
pour 1974 et le début de 1975, de trois réunions de travail régionales sur la pollution marine. Ces
réunions permettront de faire le bilan des travaux de recherche et des mesures de surveillance
consacrés à la pollution des mers et de proposer des projets pilotes qui fourniront la base technique d'éventuels projets régionaux de surveillance de la pollution marine. Les trois régions visées
sont : la Méditerranée (COI,CGPM de la FAO, C E S M ) , la m e r des Caraibes (COI,F A O ) et l'Asie
de l'Est (COI, CIPP de la FAO).
Pays participants
L a plupart des Etats membres de la COI ont exprimé l'intention de participer à ces activités
mais, jusqu'à ce que des plansplus concrets aient été mis en place, il est impossible de préciser
leur degré de participation.
Coordination
L a COI a constitué un Groupe international de coordination pour la GIPME, composé de sept
membres représentant des Etats choisis par le Conseil exécutif de la COI et de six experts scientifiques, respectivement désignés par chacune des organisations du système des Nations-Unies suivantes : FAO, AIEA, OMCI, ONU, Unesco et O M M . Tout membre du Groupe doit être un h o m m e de
science participant à l'exécution de programmes d'étude ou de surveillance de la pollution des mers.
L e mandat du Groupe de coordination de la GIPME est défini c o m m e suit :
(a) L e Groupe devrait élaborer un plan d'ensemble pour l'exécution de la GIPME, y compris
des recommandations précises pour la coordination à long terme du programme, et établir un ordre de priorité pour les projets figurant dans le plan;
en établissant ce plan, le Groupe devrait tenir particulièrement compte des recommandations pertinentes de la Conférence de Stockholm, ainsi que du rapport et des recommandations du Groupe mixte CCRRM/SCOR/CCRMO/GESAMP sur la GIPME, des éléments
pertinents du rapport du GELTSPAP, des rapports et des recommandations du G E S A M P
et des recommandations pertinentes du comité de travail pour le SMISO;
32
La croûte terrestre se compose d'une série de plaques tectoniques qui partent des dorsales medio-océaniques et
s'affaissent aux fossés océaniques. Des informations sur leurs mouvements et les processus qui y sont liés donneront des indications sur les endroits où certaines ressources seront découvertes et où certains processus se
produiront.
FIGURE 4. DANS 50 MILLIONS DANNÉES, l'Atlantique (en particulier l'Atlantique Sud) et l'océan Indien
continuent à croître au détriment du Pacifique. L'Australie dérive vers le nord et commence à frotter contre
la plaque de l'Eurasie. L'Afrique, dont la partie orientale s'est détachée, dérive vers le nord, fermant le golfe
de Gascogne et faisant virtuellement s'effondrer la Méditerranée. Une nouvelle zone de terre est créée dans les
Caraïbes par un soulèvement dû à des phénomènes de compression. La Basse Californie et une tranche de la
Californie, à l'ouest de la faille de San-Andreas, sont détachées de l'Amérique d u Nord et commencent a dériver
vers le nord-ouest... (Carte et légende reproduites avec la permission d u Scientific American).
33
(c) le Groupe devrait aussi examiner attentivement les travaux accomplis dans ce domaine
par la Commission et ses divers organes consultatifs, d'autres organisations internationales, des organismes régionaux et des Etats membres.
Le Groupe est actuellement composé des Etats membres suivants : Allemagne (République
fédérale du),Brésil, Etats-Unis d'Amérique, France, Japon, Royaume-Uni et URSS.
1.3 ETUDE DES F O N D S MARINS
L e Programme d'étude des fonds marins a pour but de développer la connaissance des processus géologiques qui se manifestent à la surface et au-dessous des fonds marins et sont générateurs des matières premières de la civilisation industrielle : les hydrocarbures et les minéraux
lourds. O n admet généralement que les gisements faciles à découvrir ont déjà été identifiés. Pour
en trouver de nouveaux, le géologue spécialisé dans la recherche des ressources doit être mieux
renseigné qu'il l'est actuellement sur les processus qui interviennent dans la création de ces ressources le long des talus continentaux, des crêtes médio-océaniques, des arcs insulaires et des
plaines abyssales (voir Figures 3 et 4).
1.3.1
Les talus continentaux des deux côtés de l'Atlantique
Les études sur ces talus ont pour objet de faire comprendre l'origine et l'évolution des talus
actuels et de reconstituer les conditions géologiques qui ont marqué chaque étape de la formation
progressive de l'Atlantique Sud. Les données réunies aideront à comprendre le rapport entre les
zones de fracture et les accumulations épaisses de sédiments, et entre les crêtes asismiques et
les formations salines massives. Par ailleurs, l'existence sur les plateaux continentaux de champs
pétroliers contenant des millions de tonnes d'hydrocarbures ne peut s'expliquerpar les conditions
géologiques actuelles.
O n étudie simultanément les deux côtés de l'atlantique, en faisant appel à toutes les grandes
méthodes géophysiques et en prélevant des échantillons du fond. M. K.O. Emery, de la Woods Hole
Oceanographic Institution (WHOI),remplit les fonctions de directeur scientifique à bord de l'Atlant
u et étudie la zone allant de l'Afrique du Sud au Portugal, et de la côte jusqu'à la dorsale du
milieu de l'Atlantique. Les opérations sur le terrain ont été terminées en 1973. Les premières
conclusions dégagées des travaux effectués en 1972 au large de l'Afrique ont indiqué deux sources
possibles d'accumulationde pétrole, l'une dans une épaisse formation sédimentaire au large du
delta du fleuve Orange en Afrique du Sud-Ouest, l'autre dans un vaste bassin salin diapirique au
large de l'Angola. L e delta recèle probablement de nombreux pièges stratigraphiques où du pétrole
et du gaz peuvent être retenus captifs s'il en existe à cet endroit, et le champ diapirique comporte
de nombreux pièges structuraux dus au mouvement ascendant du sel.
Quant à l'étude de l'atlantique au large de l'Amérique latine, elle se déroulera de l'arc de
la Scotia, dans l'Océan Antarctique, à la m e r des Caraibes. A l'exécution de ce programme en
c o m m u n participent des scientifiques du Lamont-Doherty Geological Observatory, de la Woods Hole
Oceanographic Institution (Etats-Unisd'Amérique), du Brésil, d'Argentine, d'Uruguay et de France.
D e mai à juillet 1972, le navire océanographique ''RobertD. Conrad" du Lamont-Doherty
Geological Observatory a procédé à des études géophysiques de reconnaissance sur le talus continental du Brésil, en collaboration avec des scientifiques brésiliens de la Société Petrobras et du
Département national de la production minière. M. John Milliman, de la WHOI, est le directeur
scientifique d'un projet qui bénéficie d'une aide du gouvernement brésilien et dont l'un des buts
principaux est de localiser des minéraux détritiques. M. George Bryan est le coordonnateur d'une
équipe de spécialistes du Lamont-Doherty Geological Observatory, dont les études s'étendent de la
zone de l'arc de la Scotia à la m e r des Caraibes. M. Ian Dalziel, de Lamont, procède à des recherches géologiques complémentaires sur l'fie de Géorgie du Sud. Les travaux sur le terrain se poursuivront jusqu'à la fin de 1975.
Les spécialistes de la WHO1 et ceux de Lamont publient leurs résultats au fur et à mesure.
L'undes buts principaux de cette recherche en c o m m u n est d'établir une série de cartes paléogéographiques, dont chacune représentera une phase de l'élargissementprogressif de l'Atlantique Sud.
34
O n envisage aussi d'établir une carte préliminaire de corrélation stratigraphiquepour l'Afrique et
l'Amérique du Sud. O n devrait pouvoir tirer de la reconstitution des conditions géologiques de cette
région, où les continents "s'emboîtent''de façon assez manifeste, des enseignements qui permettraient de faire de m ê m e dans d'autres régions dont l'histoire est plus complexe.
Dans la m e r des Caraibes, la Colombie et le Vénézuela prévoient de consacrer des activités
à leurs talus continentaux. Ces travaux sont liés au projet 1. 3.2.
Pays participants
Afrique du Sud, Allemagne (République fédérale d'), Argentine, Brésil, Congo, Espagne,
France, Gabon, Ghana, Jamaïque. Libéria, Nigéria, Portugal, Royaume-Uni, Sénégal, Sierra
Leone et Uruguay.
Co0rdination
National Science Foundation, Office for the IDOE,Washington, D.C. 20550, Etats-Unis
d'Amérique.
1.3.2
Recherches géologiques et géophysiques dans la m e r des Caraibes et les régions adjacentes
Une réunion de travail scientifique sur la géologie et la géophysique de la m e r des Caralbes,
y compris le talus continental, est prévue pour 1975.
1. 3.3 Etudes géochimiques dans la Méditerranée orientale
L e Groupe de recherche de géochimie appliquée de l'Impérial College de Londres (RoyaumeUni) a effectué trois campagnes en Méditerranée orientale. L a dernière de ces campagnes a eu lieu
en octobre 1973 et les informations recueillies à cette occasion, ainsi que certaines données obtenues en 1972, sont toujours à l'étude.
Ces recherches ont un double but :
(a) Etudier la dispersion des éléments métalliques autour des iles minéralisées pour mieux
localiser la minéralisation de la roche de fond au large du littoral ou les placers.
(b) Etudier la nature des précipités hydrothermaux liés au volcanisme, à la circulation
restreinte et à l'activité tectonique.
L e premier de ces projets est presque terminé et le second est bien engagé.
Les travaux effectués en m e r Rouge indiquent que des sédiments métallifères peuvent exister dans des zones à circulation limitée, associés à des dépôts d'évaporite et a une activité volcanique sous-marine. L a Méditerranée orientale réunit ces conditions, bien que la situation tectonique
y soit différente. Les premières informations recueillies sur une carotte prélevée en eau profonde
dans le système du fossé Strabon/Pline indiquent que les sédiments sont hautement réducteurs et
qu'ils ne se déposent que dans certaines conditions bien précises. Des travaux effectués ailleurs
ont démontré que les sulfures métalliques peuvent précipiter dans ces circonstances.
Afin d'étudier les relations entre le volcanisme sous-marin et la formation de sédiments
métallifères dans les zones moins profondes, il est proposé de poursuivre les travaux sur les
sédiments riches en fer et en manganèse recueillis en 1973 autour des fumerolles sous-marines
du volcan Santorini.
L'étude du volcan Santorini exige le prélèvement de sédiments en eau plus profonde dans
l'arc volcanique des Cyclades. D'après les informations recueillies sur les éruptions du Santorini
depuis environ 200 ans avant Jésus-Christ, la décoloration de l'eau s'étend à de nombreux milles
autour du volcan en période d'activité. O n espérait recueillir des sédiments en eau plus profonde
à proximité du volcan à l'occasion de la campagne de 1973, mais les conditions météorologiques ne
l'ont pas permis. O n s'efforcera de réunir ces données en 1974.
35
FIGURE 5
- PROJET 1.3.4
Modèle de processus de formation de minéraux dans une zone de subduction. La fusion se produit dans la plaque
supérieure de la croûte subocéanique où tous sédiments subduits et concentrations connexes en fusion peuvent
être aisément charriés par l'eau de mer, à la fois dans les sédiments et dans les roches.
36
Pays participants :
Grèce et Royaume-Uni.
Les laboratoires suivants participent à cette étude : Institut grec de recherche océanographique et halieutique, et Applied Geochemistry Research Group, de 1"Imperial College of Science and
Technology, Londres (Royaume-Uni).
Coordination
Elle est assurée par 1'Applied Geochemistry Research Group de l'Imperia1 College of Science
Technology, de Londres (Royaume-Uni).
1. 3.4 Tectonique des plaques et métallogenèse (plaque de Nazca)
L a notion de tectonique des plaques, facteur d'unification à toutes les phases de la géologie,
est maintenant appliquée à l'étude de la genèse des gisements minéraux. Plusieurs phénomènes
marins seraient à !'origine des formations métallogènes, notamment les émanations des centres
éruptifs d'extension des dorsales médio-océaniques. Les eaux très salées sont considérées c o m m e
un milieu favorable à la génération de minerais métallifères.
L a plaque de Nazca, dans le Pacifique sud-est, a été reconnue c o m m e se prêtant à une étude détaillée du cycle complet, depuis la formation de l'écorce terrestre le long du seuil du Paçifique oriental à sa destruction dans le fossé Pérou-Chili. L a présence de gisements minéraux importants dans les Andes au-dessus des zones de subduction tend à prouver que ce phénomène est à
l'origine de leur apparition (voir Figure 5). L a plaque de Nazca est assez petite pour être considérée c o m m e une seule entité géologique et cependant assez grande pour être représentative des grandes plaques lithosphériques qui constituent la surface de la terre. La vitesse d'extension observée
le long du seuil du Pacifique oriental étant parmi les plus rapides qui aient été mesurées jusque là,
les processus volcaniques générateurs d'une croûte et de sédiments métallifères doivent être particulièrement intenses.
Aux Etats-Unis d'Amérique, le Hawaii Institute of Geophysics, l'Oregon State University et
le Pacific Oceanographic Laboratory de la NOAA étudient actuellement les marges des plaques à
l'aide de techniques géophysiques, géochimiques et géologiques complémentaires. Des scientifiques
de Colombie, d'Equateur, du Pérou et du Chili participent tous activement aux campagnes océanographiques et à l'analyse des données. O n a entrepris en m ê m e temps une étude géophysique de
grande envergure de la zone de subduction qui se trouve sous les Andes, dans la partie s'étendant
de la Colombie à l'extrémité méridionale du Chili. M. George Woollard, de l'Hawaii Institute of
Geophysics (HIG),dirige l'étude sur la plaque de Nazca. Les spécialistes du HIG étudient essentiellement les processus le long du seuil du Pacifique oriental, tandis que M. Laverne Kulm, coordonnateur de la partie du programme exécutée par l'Oregon State University et ses collègues, font
essentiellement porter leur effort sur la fosse située le long du Pérou et du Chili. Il se peut que
des processus analogues à ceux qui agissent actuellement le long des talus de la plaque de Nazca
soient à l'origine des gisements de cuivre porphyriques des Andes. C'est là une des thèses principales dont on cherche à vérifier le bien-fondé par cette étude.
Pays participants
Bolivie, Chili, Colombie, Equateur, Etats-Unis d'Amérique, Pérou et Venezuela.
Coordination
Les demandes de renseignements doivent être adressées à : Nazca Plate Programme,
Hawaii, Institute of Geophysics, University of Hawaii, 2525 Correa Road, Honolulu (Hawaii 96822),
à l'attentionde M. Richard L. Longfield, Programme Administrative Officer, ou directement aux
spécialistes dont les n o m s ont été mentionnés ci-dessus.
Correspondants : les spécialistes dont les n o m s ont été indiqués plus haut.
37
-
FIGURE 6. DORSALE MEDIO-ATLANTIQUE(FAMOUS) PROJET 1.3.6
Photo ci-contre : lave tubulaire ou «en pâte dentifrice)) photographiée à 1 050 brasses (1 920 mètres environ) dans
la vallée axiale de la dorsale médio-atlantique. Le tube, dont le diamètre est approximativement d’un pied (30.48cm),
date probablement de moins de 10 O00 ans. La caméra est braquée directement sur le tube qui a jailli d u fond de la
mer jusqu’à une altitude de deux à trois pieds, puis s‘est détaché de sa base, dans le coin inférieur droit (Atlantis II,
croisière 77).
38
1. 3. 5 Evolution tectonique de l'Est et du Sud-Est asiatiques; ses rapports avec la formation de
minerais métallifères et la genèse d'hvdrocarbures
Il s'agit de l'étude des relations entre les phénomènes tectoniques et les ressources minérales naturelles. Une réunion de travail de la DIE0 sur la métallogenèse et les schémas tectoniques dans l'Asie de l'est et du sud-est à laquelle ont participé des spécialistes d'une vingtaine de
pays, a été organisée conjointement par le Comité pour la coordination de la prospection commune
des ressources minérales au large des côtes d'Asie ( C C O M )de 1'ESCAP (anciennement C E A E O )
et la Commission océanographique intergouvernementaleet s'est déroulée au Conseil national de la
recherche de Thailande (Bangkok, Thailande, 24-29 septembre 1973). Les résultats de cette réunion de travail, ainsi qu'une série de recommandations, ont été publiés sous forme de rapport. Ce
document a été examiné par le Comité exécutif du SCOR en janvier 1974 et approuvé par le Conseil
exécutif de la COI lors de sa quatrième session, en juin 1974.
Pays participants
Les neuf Etats membres du CCPM : Corée (République de), Indonésie, Japon, République
khmère, Malaisie, Philippines, Singapour, Thailande et Viêt-nam (République du).
Ont participé à la réunion de travail des spécialistes des pays suivants : Allemagne (République fédérale d'), Australie, Etats-Unis d'Amérique, France, Inde, Israël et Royaume-Uni.
Pour tout complément d'information s'adresser à l'un des correspondants suivants :
Secrétariat de la COI;M. C.Y. Li, ESCAP, Sala Santitham, Bangkok 2, Thailande; ou
M. J. Katili, de l'Institut indonésien des sciences, Jakarta.
1. 3.6 Dorsale médio-atlantique ( F A M O U S )
L a dorsale médio-atlantique fait l'objet d'une grande étude visant à faire mieux comprendre
le mécanisme de divergence des plaques tectoniques, la formation d'une nouvelle écorce le long de
la fracture médiane et l'apparition éventuelle des roches hydrothermales et des sédiments métallifères (voir Figure 6).
Une réunion d'étude scientifique patronnée par la National Academy of Sciences des EtatsUnis d'Amérique s'est tenue à Princeton (New jersey) en janvier 1972; elie a été consacrée à un
certain nombre de questions importantes relatives aux processus se manifestant le long des crêtes.
Les résultats de cette réunion d'étude, qui résument les connaissances actuelles en la matière et
comprennent l'esquisse d'un programme global d'action concertée en vue de résoudre les principaux problèmes, ont été publiés dans un rapport intitulé "Understanding the Mid-Atlantic Ridge. A
comprehensive Program", National Academy of Sciences, 1972, Washington, D.C. M. James
Heirtzler, de la Woods Hole Oceanographic Institution, et M. Xavier Le Pichon, du Centre national
pour l'exploitation des océans (CNEXO), dirigent conjointement cette étude. L'un des principaux
éléments du projet est une étude directe du fond de la m e r à l'aide de submersibles, grâce auxquels
on pourra prélever des échantillons représentatifs et mettre en place des instruments d'observation
à long terme. Les enquêtes menées actuellement in situ permettront de rassembler d'importantes
données scientifiques avant les plongées. M. A.S. Laughton, du Royaume-Uni, en relè'vera à l'aide
du "Gloria", appareil radar à balayage latéral. M . T.J. Francis, également du Royaume-Uni, aidera à localiser les zones sismiques les plus actives à l'aide de sismographes de fond. Entre le 2
août et le 4 septembre 1973, le bathyscaphe "Archimède" a effectué 7 plongées à 400 k m au sudouest des Açores. M . R. Ballard, de la WHOI, a participé à ces travaux; pour tout renseignement
sur les résultats scientifiques obtenus, s'adresser à M . Xavier Le Pichon, CNEXO, Paris.
Pays participants
Canada, Etats-Unis d'Amérique, France, Islande, Portugal et Royaume-Uni.
Ont notamment participé à l'étude les institutions suivantes :
39
Etats-Unis d'Amérique
Islande
Woods Hole Oceanographic Institution
Woods Hole
Institut Scientifique
Université d'Islande
Reykjavik
et
Royaume -Uni
Atlantic Oceanographic and
Meteorological Laboratories,
N O M , Miami,
Institute of Oceanographic Sciences,
Wormley
France
Centre national pour l'exploitation
des océans,
Paris et Brest
Les ïaboratoires participants assurent la coordination de l'étude.
Correspondants : M. James Heirtzler, Woods Hole Oceanographic Institution, Woods
Hole, Mass. 02543, Etats-Unis d'Amérique
M . Xavier Le Pichon, Centre national pour l'exploitation des océans,
Centre océanologique de Bretagne, BP 337, 29N. Brest, France.
M. A. S. Laughton, Institute of Oceanographic Sciences, Wormley,
Surrey, Royaume-Uni.
M . T. J. Francis, Institute of Geological Sciences, Blacknest,
Aldermaston, Berkshire, Royaume -Uni.
I. 3.7
"Etudes régionales ou particulières de la structure des marges continentales océaniques
[arc insulaire) du Pacifique Sud-Ouest"
L a région du Pacifique Sud-Ouest présente quelques-unes des plus importantes caractéristiques structurales de l'écorce terrestre. Son intérêt réside non seulement dans les importantes
anomalies du système fosse marginale-ride externe Tonga-Kermadec à la limite des plaques océaniques, mais aussi dans les bassins, les arcs insulaires et les fosses de la région située à l'ouest
de la dorsale Tonga, qui résultent d'une interaction complexe, bien décrite mais mal comprise,
des éléments de l'écorce terrestre. L a zone à étudier s'étend du sud-ouest du bassin du Pacifique,
à l'est, à la Nouvelle-Guinée, à l'ouest, et du 10e degré au 40e degré de latitude sud. Sur le terrain, les travaux s'effectueront selon les méthodes géologiques et géophysiques habituelles : séismique réflexion continue, séismique réfraction magnétisme, gravimétrie, flux thermique. U n sousprojet particulier a été entrepris en février 1974 dans le cadre du vaste programme auquel ont
participé l'Institut océanographique de Nouvelle-Zélande et l'université de Washington, pour étudier
l'évolution des conditions aux limites caractéristiques de la marge du fond marin dans la région de
la fosse Kermadec et de la zone de transition entre celle-ciet la fosse Hikurangi. O n a utilisé pour
ce faire un matériel moderne de prise de profils et procédé à des mesures du flux thermique.
Pays participants
Des institutions de sciences marines d'Australie, des Etats-Unis d'Amérique, de France,
de Nouvelle-Zélandeet d'URSS participent à ces études depuis quelques années; d'autres pays pourront participer à l'avenir, notamment Fidji, qui a entrepris un programme géologique au large. L e
projet sera exécuté sous les auspices du C C P M / P A C S U et les services de coordination assurés par
la Nouvelle-Zélande.
Les principaux responsables de ce sous-projet sont M . D.J. Cullen, N e w Zealand Oceanographic Institute, PO Box 8009, Wellington, (Nouvelle-Zélande)et le professeur C. Lister,
40
Department of Oceanography, University of Washington, Seattle, Washington 98105, Etats-Unis,
d'Amérique.
1. 3. 8 Minéraux océaniques
Les nodules de manganèse qui, on le sait, se rencontrent très souvent au fond de l'océan,
sont considérés c o m m e une ressource économique exploitable lorsqu'ils contiennent une certaine
quantité de cuivre, de nickel et de cobalt. Pour faire le point de ce qu'on en sait et juger du potentiel économique qu'ils représentent, le Lamont-Doherty Geological Observatory (Etats-Unisd'Amérique) a organisé, en janvier 1972, une réunion de travail dont les actes ont été publiés. C o m m e
suite à ces travaux, les Etats-Unis d'Amérique ont accordé dans le cadre de la DIE0 un appui
financier à une opération de collecte de données de base d'une durée d'un an, qui a permis à 22
groupes de spécialistes, venus d'une dizaine d'institutions, d'inventorier, d'analyser et de publier
une s o m m e importante d'informations qui s'étaient accumulées dans des laboratoires d'analyse de
carottes et des banques de données. M. David Horn, de l'Observatoire Lamont, a publié plusieurs
rapports sur les propriétés chimiques et physiques des nodules, sur la base d'échantillons rassemblés en 25 ans par cet observatoire.
Frazer et Arrhenius, de la Scripps Institution of Oceanography (Etats-Unisd'Amérique), ont
publié des données tirées de la Sediment Data Bank sur la distribution des nodules de ferromanganèse dans le monde. Des résumés analytiques d'autres travaux seront publiés dans un volume qui
contiendra des recommandations sur la suite des études à entreprendre. Les travaux de base ont
porté sur trois problèmes : (1) origine et distribution des nodules; (2)incidences de l'extraction
minière à grande profondeur sur l'environnement; (3) problèmes techniques et juridiques liés à
l'extraction minière par 15.O00 pieds de fond à des centaines de kilomètres de la côte la plus proche.
E n 1974, l'Institut océanographique de Nouvelle-Zélande a effectué des recherches sur la
répartition des nodules de manganèse dans certaines zones du Pacifique Sud. Des études analogues
ont été entreprises par le navire océanographique "Valdivia" appartenant à la République fédérale
d'Allemagne.
Pays participants
Allemagne (République fédérale d'), Etats-Unis d'Amérique, France, Kouvelle-Zélande,
Royaume -Uni et Venezuela.
Coordination
Elle est assurée par contacts directs entre les institutions intéressées.
Pour tout renseignement, prière de s'adresser aux correspondants suivants :
Ferromanganese Programme
Lamont-Doherty Geological Observatory
Palisades, N e w York, 10969, Etats-Unis
d'Amérique
( A l'attention de M. S a m Gerard, Coordonnateur)
N e w Zealand Oceanographic Institute
(Al'attentionde M. Glasby)
PO Box 8009
Wellington, Nouvelle-Zélande
M. F. Wilchers
Groupe de recherche sur le manganèse du Valdivia
Ministère de la recherche et de la technologie
BONN, République fédérale d'Allemagne
O n sait qu'il existe des gisements de nodules polymétalliques sur le Plateau de Manihiki,
dans la région des Tuamotu, et ces gisements sont à l'étude. Pour les autres parties du Pacifique
41
FtGURE 7. REPARTITION DE LA PECHE MONDIALE
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La richesse et l’importance des zones côtières sont soulignées par un petit nombre de zones
de production intensive créées par les remontées.
FIGURE 8. LE PHÉNOMENE DE REMONTEE COTIERE ET SES INCIDENCES SUR LA PECHE
PROJET 1.4.1
Sud-Ouest, on n'a pas beaucoup de données sur l'existence ni sur l'environnementdes nodules. E h
raison de l'importance qu'elles présenteraient, l'existence possible de saumures chaudes et de
boues métallifères justifie qu'on entreprenne des recherches. Celles-ci viseront les zones de bassin du Pacifique Sud-Ouest. Le programme d'observations comportera notamment les opérations
suivantes : prélèvement d'échantillonsdu fond, photographie du fond, relevé et carottage des sédiments, relevé des températures et études bathymétriques. U n sous-projet particulier a été entrepris en juin 1974, sous la forme de levés de reconnaissance, dans la zone située au nord et à l'est
de la Nouvelle-Zélande. Les Etats-Unis d'Amérique et la République fédérale d'Allemagne y participeront, ainsi que la Nouvelle Zélande.
-
D'autres projets, auxquels participeront les Etats-Unis d'Amérique et la Nouvelle-Zélande,
sont envisagés.
Pays participants
U n certain nombre de pays se sont intéressés à ce problème qui depuis quelques années
retient l'attention des institutions de géosciences marines de République fédérale d'Allemagne,
d'Australie, des Etats-Unis d'Amérique, de France, du Japon, de Nouvelle-Zélande et d'URSS.
L a participation future d'autres pays et institutions à ces travaux étant possible, le développement
de la coordination et de la coopération au niveau international faciliterait la promotion des activités
à l'avenir.
Coordination
L e principal responsable et coordonnateur des recherches pour la Nouvelle-Zélandeest
M. G.P. Glasby, N e w Zealand Oceanographic Institute, PO Box 8009, Wellington, Nouvelle-Zélande.
L e projet serait exécuté sous le patronage du CCPM/PACSU et coordonné par la NouvelleZélande.
1.4 R E S S O U R C E S BIOLOGIQUES : EVALUATION ET ECOLOGIE
Les connaissances nécessaires pour exploiter et gérer rationnellement les ressources biologiques des océans se développeront de plus en plus grâce à l'étude interdisciplinaire des mécanismes qui produisent et entretiennent la vie océanique. L'océan pourrait fournir des quantités
considérables de produits alimentaires, mais celles que l'on peut y récolter systématiquement et
régulièrement sont limitées. C'est pourquoi une exploitation optimale des ressources renouvelables de la m e r est conditionnée par ce qu'on sait de sa productivité naturelle, par les différences
d'une région à l'autre, l'efficacité du transfert d'énergie, par photosynthèse, des plantes aux espèces exploitées, et la dynamique de peuplement et le rendement régulier maximal de différentes
espèces. O n ne pourra prendre de décision bien fondée sur la gestion de ces ressources tant qu'on
ne connaîtra pas mieux l'influence de la température, des courants, des polluants et des conditions
atmosphériques sur la vie océanique.
Actuellement, les programmes relatifs aux ressources biologiques signalés par les Etats
membres portent sur deux domaines généraux : (1) l'évaluation des ressources et (2)les relations écologiques.
1. 4.1
Etudes sur les remontées d'eau froide côtières ( C U E A )
L'un des objectifs du Programme sur les ressources biologiques est de faire mieux c o m prendre les rapports entre la biologie des organismes marins et l'environnementchimique, physique
et géologique où ils vivent, ainsi que les processus qui en résultent. Le programme est axé actuellement sur l'analyse des écosystèmes marins par l'intermédiaire d'études sur les remontées d'eau
froide côtières (CUEA), qui ont elles-mêmes pour but essentiel d'arriver à comprendre l'écosystème de ces remontées de façon à prévoir, par l'observation d'un petit nombre de variables biologiques, physiques ou météorologiques, comment le système réagira à un changement quelconque
(voir Figures 7 et 8).
43
L e programme CUEA a pu être élaboré grâce aux travaux qu'ont faits les océanographes
physiciens et biologistes au cours de plusieurs séries d'expérimentations préliminaires. L a croisière MESCAL-1, entreprise en mars 1972, au large de la Basse-Californie, était essentiellement
d'intérêt biologique. Elle avait pour but d'établir des séries chronologiques de mesures de paramètres tels que la température, l'azote, la chlorophylle et le silicium et d'étudier les processus biologiques associés aux diverses phases de l'évolution d'un système de remontées d'eau froide.
C'est au cours de l'été de 1972 qu'a eu lieu la première expérience sur les remontées
d'eau intermédiaires (CUE-1), au large de la côte nord-ouest des Etats-Unis. Il s'agissait de déterminer la durée et l'étendue du phénomène, de faire l'essai de diverses hypothèses et modèles théoriques, et de vérifier, à l'expérience, si divers appareils et techniques pourraient convenir pour
la suite des études sur les écosystèmes de remontée. Les données réunies grâce aux croisières
CUE-1et CUE-IIont constitué la base descriptive et théorique de l'expérience JOINT-1, qui a eu
lieu au début de 1974, au large de la côte nord-ouest de l'Afrique.
JOINT-1 est la première expérience intégrée à grande échelle portant sur un écosystème
marin. Si l'on a choisi, pour l'entreprendre, la côte du nord-ouest de l'Afrique, c'est en raison
de la présence, dans cette région, d'un système puissant de remontée et de l'abondance de données
scientifiques dont on dispose grâce au programme d'étude en c o m m u n de la partie septentrionale
de l'Atlantique du Centre-Est (CINECA).
O n a déjà organisé, dans la région oh s'exécute le CINECA, plus de 20 croisières de navires océanographiques et de recherche sur les pêches appartenant à huit pays et un effort particulier, auquel participeront plusieurs navires, a été fait en 1973. Le programme entrepris cette
année-là constituait la première des deux phases connexes de CINECA et a été consacré essentiellement à une évaluation approfondie des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques et
de la dynamique du courant des Canaries et du système de remontées d'eau intermédiaires dans
cette région. On cherchera aussi à déterminer s'il existe un lien entre ces systèmes à l'aide de
coupes allant de la côte jusqu'à 300 milles marins au large. Des spécialistes des Etats-Unistravaillant au projet CUEA ont participé à sept croisières entreprises en c o m m u n dans cette zone
et dirigeront, en 1974, la deuxième grande phase de CINECA sur les remontées d'eau froide côtières. Pendant l'opération JOINT-1 on s'attachera à bien comprendre chacun des processus qui constituent ce phénomène de remontée : mouvement des eaux de surface au large, remplacement de
l'eau de surface par des eaux riches en éléments nutritifs venues de couches plus profondes et plus
froides, croissance des plantes qui se nourrissent de ces éléments et celle des animalcules qui se
nourrissent de ces plantes et, enfin, venue et croissance de poissons qui se nourrissent de ces
petits organismes. Pour plus de détails sur le programme CINECA, se reporter au chapitre "Etudes en commun", Projet III. 5, page 57. .
L a Colombie, 1'Equateuret le Venezuela ont fait part de leur intention d'étudier les remontées d'eau froide côtières dans certaines zones du Pacifique Sud-Est et de la m e r des Caraibes.
Pour commencer et afin de profiter des expériences CINECA, ces pays prévoient une participation
à ces expériences au niveau des chercheurs individuels.
L e Comité scientifique pour les recherches océaniques (SCOR), organe consultatif scientifique de la COI, a créé un groupe de travail sur les remontées d'eau froide, dont les recommandations fournissent aux Etats membres des directives sur les divers aspects de la question.
Pays participants
Allemagne (Républiquefédérale d'), Canada, Espagne, Etats-Unis d'Amérique, France,
Japon, Mexique, Royaume-Uni et URSS.
Coordination
Elle est assurée par les laboratoires participants. Pour tout complément d'information,
s'adresser aux correspondants suivants :
44
II.
Allemagne (République fédérale d')
Etats-Unis d 'Amérique
Professeur G. Hempel
Institut fÜr Meereskunde,
Universitat Kiel
Düsternbrooker W e g 20,
23-KIEL
CUEA Executive Council
Duke University Marine Laboratory,
Beaufort, North Carolina 2 8516,
(à l'attention de M. Richard T. Barber,
président)
Espagne
France
Professeur R. Margalef
Institut0 de Investigaciones
P esqueras,
Paseo Nacional s/n
Barcelona
Centre national pour l'exploitation
des océans,
Centre océanologique de Bretagne,
BP 337
29N. Brest
Autres programmes du LEPOR ne faisant pas partie de la DIE0
II. 1 PREVISIONS R E L A T I V E S A L'ENVIRONNEMENT
II. 1.1 Variabilité des champs de température et de salinité des eaux superficielles du sud-ouest
du Pacifique et de l'océan Indien
Rassemblement, analyse et diffusion des mesures de la température et de la salinité des
eaux superficielles par l'intermédiaire des navires marchands. Programme analogue à celui des
navires occasionnels. E n application depuis 1966. Production de cartes mensuelles des températures et de la salinité des eaux superficielles.
Pavs DarticiDants :
Australie, France, Japon et Nouvelle-Zélande.
Participent à ce programme les laboratoires suivants : Division des pêches et de l'Océanographie, CSIRO (Australie), Centre ORSTOM, BP A 5 Cedex, Nouméa (France), Agence des pêches
(Japon)et Institut océanographique (Nouvelle-Zélande).
Coordination
L e programme de recherche et de services régionaux dépend de la Division des pêches et
de l'océanographie de la CSIRO. Correspondant :
Division of Fisheries and Oceanography
CSIRO,
PO Box 21
Cronulla, NSW 2230,
Australie
II. 1.2 Etude de l'océanographiephysique du Kuro-shio et des régions adjacentes
Pour plus de détails sur cet aspect de l'ECK,se reporter a 1'Etude en c o m m u n du KuroShi0 et des régions adjacentes (ECK), Etudes en commun, projet III. 2, page 56.
II. 1. 3 Etude de l'océanographie physique de la Méditerranée
Pour de plus amples informations sur cet aspect de l'ECM,se reporter aux Etudes en c o m m u n de la Méditerranée (ECM),Etudes en commun, projet III. 4 Page 57.
45
II.2 QUALITE DE L'ENVIRONNEMENT
II.2. 1 Projet de système pour le golfe de 1'Egine (Saronikos System Project)
Mise en place d'un programme d'observation et de construction de modèles pour interpréter
les effets du (système actuel et envisagé) d'évacuation des eaux usées de la ville d'Athènes dans le
golfe d'Egine. Il n'y a toujours pas de responsables attitrés pour certains aspects du projet, par
exemple pour les recherches sur les niveaux trophiques supérieurs et la chimie de l'interface de
la m e r et du fond marin. Il est certain que le projet continuera d'être mis en oeuvre à une grande
échelle pendant trois ans, après quoi son exécution se poursuivra, mais à un niveau non défini.
Pavs DarticiDants :
Etats-Unis d'Amérique et Grèce, avec la participation occasionnelle d'hommes de science
de la République fédérale d'Allemagne et du Royaume-Uni.
Participent à ce projet les laboratoires suivants : Institut de recherche océanographique et
halieutique (IOKAB)
et Université de Washington (Seattle, Etats-Unis d'Amérique).
Co0rdination
Elle est assurée par 1'IOKAE.Pour tout renseignement, s'adresser à M. T.S. Hopkins,
IOKAE,Agios Kosmas, Ellinikon, Athènes (Grèce) et M. R.C. Dugdale, Department of Oceanography, University of Washington, Seattle Washington 98105 5(Etats-Unis d'Amérique).
II. 2.2 Etude de la pollution dans la m e r du Nord
A u cours des dernières années, le Conseil international pour l'exploration de la m e r (CIEM)
a considérablement contribué à l'étude de la pollution. E n 1970 et 1971 il a publié des bilans c o m plets sur l'état de la pollution dans la m e r du Nord et la m e r Baltique. C o m m e à l'époque on ne
pouvait guère chiffrer le degré de pollution, ces rapports sont nécessairement surtout qualitatifs;
depuis lors, toutefois, beaucoup de travaux, coordonnés par le CIEM, ont été effectués dans les
instituts des pays membres pour fournir des informations quantitatives sur l'apport des divers
polluants et le degré de concentration de certaines substances toxiques contenues dans les organism e s marins présentant une importance commerciale et dans l'eau de mer.
Les polluants auxquels il a été décidé de consacrer une attention particulière dans la m e r
du Nord sont les suivants : (a)hydrocarbures aromatiques chlorés tels que le DDT et ses métabolites, la dieldrine et les DPC; (b)hydrocarbures halogénés; (c)métaux, en particulier mercure,
plomb, cuivre, zinc, cadmium et manganèse; (d) pétrole.
Jusqu'à présent on a effectuéune étude de base sur le degré de pollution des poissons et
coquillages de la m e r du Nord destinés à l'alimentation. Pour commencer, on a entrepris un exercice d'étalonnage destiné à permettre la comparaison des résultats communiqués par les différents
laboratoires. L'étude de base elle- m ê m e portait sur des échantillons de poissons, prélevés dans
un certain nombre de zones, parmi des classes d'âge déterminée de cabillauds, de carrelets et de
harengs. O n a également recueilli des échantillons de crevettes et de moules de longueurs données.
Tous les échantillons ont été analysés pour déterminer leur teneur en mercure et en divers autres
métaux (Cd, Pb, Cu, Zu, Cr, Co, Fe, Mn) ainsi qu'en pesticides aux hydrocarbures chlorés et en
diphényles polychlorés. L e CIEM prépare actuellement un rapport sur les résultats de cette étude.
Tous les pays participants ont communiqué des informations sur l'apport de polluants dans
la m e r du Nord; ces informations font également l'objet d'un rapport en cours d'élaborationpar le
CIEM.
Pavs DarticiDants
Allemagne (République fédérale d'), Belgique, Danemark, France, Norvège, Pays -Bas,
Royaume-Uni, Suède.
46
W
n
K
48
49
Tableau 2. Pays participant aux projets de la DIE0
ARGENTINE
AUSTRALIE
BELGIQUE
BOLIVIE”
BRESIL
CANADA
X
I
I
I
1 x 1
X
1 x 1
DANEMARK
EQUATEUR
FRANCE
GABON*
ALLEMAGNE (Rép. Féd.d’)
GHANA
ISLANDE
INDE
I
INDONESIE
I
ISRAEL
I
ITALIE
l
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I
JAPON
I
Rép. KHMERE*
I
COREE (Rép.de)
LIBERIA*
MALAIS I E
MEXIQUE
PAYS-BAS
NOUVELLE-ZELANDE
NIGERIA
NORVEGE
PEROU
PHILlPPlN ES
PORTUGAL
SENEGAL
SIERRA LEONE
AFRIQUE D U S U D
ESPAGNE
SUEDE
I
SUISSE
I
THAILANDE
URSS
ROYAUME-UNI
I
ETATS-UNIS D’AMERIQUE 1
URUGUAY
I
VENEZUELA
I
VIET-NAM (Rép.du)
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I
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I
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X
X
X
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I
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X
++
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I
I
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‘Pays non membres de la COI
50
l
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X
X
X
X
X
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a
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I
ARGENTINE
AUSTRALIE
BELGl QUE
BOLIVIE*
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CAN,
CHILI
COLOMBIE
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DANEMARK
EQUATEUR
FRANCE
GABON*
X
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X
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X
I
X
X
I
X
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X
X
X
X
X
X
X
X
X
1 INDONESIE
1 ISRAEL
1 ITALIE
1 JAMAIQUE
l
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X
X
-t-
(JAPON
I
X
Rép. KHMERE^
COREE (Rép.de)
LI BERIA*
MALAISIE
MEXIQUE
PAYS-BAS
NOUVELLE-ZELANDE
NIGERIA
NORVEGE
PEROU
PHILIPPINES
PORTUGAL
SENEGAL
SIERRA LEONE
AFRIQUE D U S U D
ESPAGNE
SUEDE
SUISSE
THAILANDE
URSS
ROYAUME-UNI
ETATS-UNIS D’AMERIQUE
URUGUAY
VENEZUELA
VIET-NAM (Rép.du)
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X
X
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COUNTRY
u
u
X
51
Les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont déclaré qu'ils faisaient de cette activité un projet du
LEPOR.
Coordination
Elle est assurée par le CIEM. Président du groupe de travail du CIEM : M. A. J. Lee,
Fisheries Laboratory, Lowestoft, Suffolk (Angleterre). L e CIEM a mis en place en son sein un
mécanisme permettant de donner des conseils scientifiques sur la recherche relative à la pollution aux gouvernements membres, ainsi qu'à toute organisation intergouvernementale se consacrant à la lutte contre la pollution qui en fait la demande. On disposera peut-être bientôt, grâce
à ce mécanisme de rapports périodiques sur la "santé de l'océan''dans la région du CIEM.
II. 3 ETUDE DES F O N D S M A R I N S
II. 3.1 Etablissement de cartes morphologiques du fond marin
Améliorer la connaissance de la topographie du fond marin a été l'une des premières préoccupations de l'océanographie. L'objectif initial, qui était d'assurer la sécurité de la navigation à
la surface de la mer, s'est considérablement élargi pour englober la production de cartes scientifiques destinées aux océanographes ainsi qu'à d'autres usagers des océans.
L a plupart des Etats côtiers effectuent des levés hydrographiques pour établir des cartes
mettant notamment en relief les bas-fonds. Au-delà de l'isobathe de 100 brasses, on dispose de la
Carte générale bathymétrique des océans (GEBCO), produite depuis de nombreuses années sous la
responsabilité du Bureau hydrographique international (BHI), devenu l'organisation hydrographique
internationale (OHI). Les cartes bathymétriques qui la composent sont établies au 1/10 O00 O00 et
les minutes de rédaction qui servent à leur production au l/l O00 000. L a mise à jour de ces minutes est assurée à titre volontaire par certains bureaux hydrographiques en collaboration avec l'OH1
et la coordination, la préparation et la production de la carte définitive incombent conjointement
à la COI et à 1'OHI.
Les nouvelles dispositions relatives à la production de ces cartes ont été approuvées au
cours de la huitième session de l'Assemblée de la COI. U n comité directeur mixte pour la Carte
générale bathymétrique des océans a été constitué par l'OH1et la COI, après consultation du SCOR,
de 1'AISPO et de la Commission de géologie marine de 1'UISG. L e S C O R a également (avec 1'OHI)
un Groupe de travail sur l'établissement de cartes morphologiques du fond marin chargé de fournir
des conseils scientifiques en la matière.
Pays participants
Tous les Etats membres affiliés à 1'OHI.Les pays chargés de produire les minutes de rédaction au 1/1 O00 OOOe sont les suivants : Allemagne (République fédérale d'), Argentine, Australie,
Brésil, Canada, Chili, Etats-Unis d'Amérique, France, Inde, Indonésie, Japon, Nouvelle-Zélande,
Pays -Bas, Philippines, République sud-africaine, Royaume-Uni, Suède, Turquie.
Coordination
Elle est assurée par l'organisation hydrographique internationale, avenue du président J.F
Kennedy, Monte-Carlo (Principauté de Monaco) et par le Secrétaire de la COI.
II. 3.2 Etudes des processus sédimentaires organiques et minéraux se manifestant sur les talus
continentaux et le fond océaniaue du Sud-Ouest du Pacifiaue
C e projet comprendra l'étude du plancton dans la colonne des eaux peu profondes et les sédiments récents. L'examen des sédiments et des structures sédimentaires supérieurs permettra d'expliquer l'évolution de la faune en fonction du temps et des divers environnements hydrologiques. L a
zone à étudier s'étendra de la partie sud du bassin des Fidji aux régions adjacentes et les activités
d'observation comprendront les opérations suivantes : prélèvement d'échantillons de plancton à l'aide de filets traînés et hissés et de pompes, carottage par piston et tirage en profil continu. O n c o m mencera par examiner les foraminifères et les coccolites. Une première croisière a été organisée
par la Nouvelle-Zélandeen octobre 1973.
52
Pays participant
Nouvelle -Zélande.
Coordination
Elle est assurée par MM. J.V. Eade et D.A. Burns, tous deux du N e w Zealand Oceanographic Institute, PO Box 8009, Wellington (Nouvelle-Zélande).
II. 4 RESSOURCES BIOLOGIQUES, ECOLOGIE ET EVALUATION
II. 4.1 Evaluation des ressources biologiques dans l'Atlantique nord
Programmes visant à l'évaluation des ressources biologiques, coordonnés par des organisations régionales existantes telles que le Conseil international pour l'exploration de la m e r (CIEM),
la Commission internationale des pêches du nord-ouest de l'Atlantique (CIPAN)et la Commission
des pêches de l'Atlantique du Nord-Est (NEAFC).
Pays participants
Canada, Etats-Unis d'Amérique, Royaume-Uni et plusieurs autres pays européens.
Coordination
Elle est assurée par les organes indiqués ci-dessus.
II. 4.2 Evaluation des peuplements de poissons dans l'Atlantique Sud
Ce projet comprend l'évaluation des peuplements par des méthodes hydroacoustiques et des
prises expérimentales ainsi que l'étude des paramètres océanographiques relatifs à l'environnement
et la composition de ces peuplements du point de vue des espèces, de la longueur, de l'âge, de la
taille, de la maturité et du sexe. L a deuxième campagne du navire océanographique "Professeur
Siedlecki" s'est déroulée d'août 1973 à janvier 1974.
Pays participants
Pologne, et au niveau individuel : Argentine, Indonésie, Sénégal avec l'aide de la FAO.
Coordination
Elle est assurée par M. Ryszand Maj, directeur de l'Institut de la pêche en mer, skr.
poczt. 184, 81-345, Gdnya, Pologne.
II. 4.3 Programmes d'étude et de développement des pêches dans l'océan Indien
Les objectifs de ces programmes sont les suivants :
A.
Objectifs à long terme
A long terme, le projet vise à développer les pêches et, de ce fait, à contribuer au développement économique général, en particulier à la mise au point et à l'application de systèmes et de
méthodes d'exploitation rationnelles tout en stimulant les investissements, aussi bien nationaux
qu'internationaux, dans le secteur des pêches; à fournir une source de devises étrangères; à contribuer à satisfaire divers besoins socio-économiques;à assurer une source de protéines et à conduire à un relèvement général des niveaux de vie ainsi qu'à l'extension du bien-être économique à toute la population.
53
B. Objectifs immédiats
L e projet, essentiellement axé sur les investissements, a pour principale finalité d'aider les
pays de la région de l'océan Indien à entreprendre des projets à long terme et coordonnés de développement des pêches grâce à un programme d'activités à l'échelon du personnel et à des études de
mise en valeur de certaines zones de l'océan indien;il vise aussi à favoriser l'utilisationet la gestion rationnelles des ressources afin d'éviter la surcapitalisation et la surexploitation.
Ses objectifs sont plus particulièrement les suivants :
reconsidérer et coordonner dans le cadre du Programme de l'océan Indien tous les
programmes de développement des pêches mis en oeuvre dans la région;
faciliter la circulation de l'information pour accroître l'efficacité des opérations relevant du projet et éviter les doubles emplois;
repérer des projets nationaux et régionaux de pré-investissementet contribuer à leur
développement;
faire des études de pré-investissement et établir la liaison avec les investisseurs
industrie privée, pouvoirs publics et banques de développement par exempotentiels
ple;
-
former du personnel;
surveiller et évaluer les travaux accomplis dans le cadre des divers projets mis en
oeuvre au titre du Programme de l'océan Indien.
superviser et coordonner des études générales sur les ressources ('), dont l'exécution
sera assurée essentiellement grâce à la mobilisation des ressources navires et personnel technique en particulier aux contributions volontaires des pays membres de la
Commission et à la coordination des activités appropriées menées au titre de projets
existants et de nouveaux projets envisagés; effectuer des études financées par le P N U D .
-
Ce projet constitue la deuxième phase du projet approuvé du PNUD INF/71/011 portant le
m ê m e titre.
Pays participants
Bahrein, Bangladesh, Birmanie, Emirats arabes unis, Ethiopie, Inde, Indonésie, Iran,
Irak, Jordanie, Kenya, Koweït, Madagascar, Malaisie, iIes Maldives, Maurice, Oman, Pakistan,
Qatar, Royaume -Uni, Singapour, Somalie, Sri Lanka, Tanzanie, Thailande, République arabe du
Y é m e n et République démocratique populaire du Yémen.
Coordination
Elle est assurée par le Département des pêches de l'Organisation des Nations Unies pour
l'alimentationet l'agriculture (FAO).
III. Etudes en c o m m u n
L'une des principales activités de la Commission océanographique intergouvernementale
depuis sa création a consisté à organiser et à coordonner des opérations menées en c o m m u n dans
différentes régions de l'océan mondial où l'exploitation des resiources de la m e r a beaucoup
(1)
54
L e terme "études des ressources''est utilisé dans l'ensemble du texte dans un sens très
large; il s'applique aux études qui permettent d'estimer l'ampleur des ressources (quelquefois appelées "pêches d'exploration''et aux études qui donnent des indications sur le rendement des prises (quelquefoisappelées "pêches expérimentales"). Ces études des ressources
visent à fournir des informations utiles pcur le développement des pêches.
d'importance pour les pays riverains et où l'on dispose d'informations insuffisantes sur le milieu
marin.
Ces travaux ont été caractérisés par l'approche multidisciplinaire des études entreprises
et ont eu pour but principal de réunir des données océanographiques sur la région et d'encourager
la coopération entre les pays participants. Outre les disciplines classiques associées aux sciences de la m e r océanographique physique et chimique, biologie marine, géologie et géophysique
marines ces opérations ont fait intervenir l'étude des pêches dans les régions considérées.
-
-
Après l'Expédition internationale de l'océan Indien (EIOI)et 1'Etude internationale en c o m mun de l'Atlantique tropical (ICITA), qui se sont déroulées pendant la décennie 1960-1970, les travaux suivants sont en cours d'exécution : recherches en c o m m u n dans la m e r des Caraibes et les
régions adjacentes (CICAR);étude en c o m m u n du Kuro-shio et des régions adjacentes (ECK);étude
en c o m m u n de la Méditerranée (ECM), et étude en c o m m u n de la partie septentrionale de l'Atlantique du Centre-Est (CINECA).Seuls, les programmes CICAR et CINECA et les études de pollution
de l'ECKet de 1'ECMsont compris dans la DIEO;les autres aspects de l'ECKet de 1'ECMsont
énumérés à la Section II, "autres programmes du LEPOR ne faisant pas partie de la DIEO".
C o m m e ces divers projets de recherche ont un rapport avec les programmes de la Décennie
internationale évoqués ici, on a renvoyé, dans chaque cas, aux projets ou programmes pertinents.
III. 1
Recherches en c o m m u n dans la m e r des Caraibes et les régions adjacentes (CICAR)
Etude d'ensemble de la m e r des Caraibes, du golfe du Mexique et des zones adjacentes de
l'océan Atlantique, CICAR est un programme multidisciplinaire dont les principales activités scientifiques sont les suivantes :
1.
Collecte de données océaniques recueillies dans des sections standard et portant sur
la circulation, les propriétés chimiques et le plancton, l'accent étant mis sur les mois
d'observation;
2.
Etude des phénomènes de remontée d'eau;
3.
Evaluation des ressources halieutiques, y compris les questions de protection et de
conservation;
4.
Etudes de la pollution des mers, notamment dans les estuaires et les lagunes;
5.
Etude des aspects scientifiques de l'aquiculture marine côtière;
6.
Etudes océanographiques et écologiques préalables à la construction éventuelle d'un
canal maritime de niveau;
7.
Etudes de géologie et de géophysique marines;
8.
Formation de diplômés, enseignement et assistance technique dans le domaine de la
recherche marine, en particulier sur les questions et projets énumérés ci-dessus.
Les travaux sur le terrain, commencés en 1968, doivent se terminer en 1975.
Pays participants
Allemagne (République fédérale d'), Brésil, Colombie, Cuba, Etats-Unis d'Amérique, France, Guatemala, Jamaïque, Mexique, Panama, Pays-Bas, Royaume-Uni, Trinité-et-Tobago,U R S S
et Venezuela.
Coordination
Assurée par la COI, par l'intermédiaire d'un Groupe international de coordination. Coordonnateur international : Professeur W. Langeraar, Directeur général de l'Institutmaritime des PaysBas, Burg. s'Jacobplein 10, Rotterdam (Pays-Bas).
55
L e Centre régional de données pour le programme CICAR est le National Oceanographic Data
Center, Washington DC (Etats-Unisd'Amérique).
III.2
Etude en c o m m u n du Kuro-shio et des régions adjacentes (ECK)
Cette étude détaillée du système du courant du Kuro-shio et des régions adjacentes, y c o m pris la m e r de Chine méridionale, a les objectifs suivants :
(i)
Etude internationale en c o m m u n de la structure physique, chimique et biologique de
la totalité du système de circulation du Kuro-shio ainsi que de sa variabilité saisonnière, annuelle et pluriannuelle;
(ii)
Des études des mers adjacentes, notamment la m e r de Chine sont également faites;
les recherches portent en particulier sur leur écologie, leur productivité et leurs
ressources halieutiques;
(iii)
Des études de la pollution marine dans ces régions sont actuellement en cours d'élaboration.
Pays participants
Chine, République de Corée, France, Japon, Philippines, Royaume-Uni (Hong-kong),Thaïlande, URSS et République du ViQt-Nam.
Coordination
Assurée par la COI, par l'intermédiaire d'un Groupe international de coordination. Coordonnateur international : M . K. Wadati, Commission nationale japonaise pour l'Unesco, Kasumigaseki,
Chiyodah, Tokyo (Japon).
L e Centre régional de données est le Centre de rassemblement des données sur le Kuroshio (KDC),affilié au Centre japonais de données océanographiques. L e KDC publie la C S K Newsletter (no43 paru en janvier 1974)et les Data Reports of CSK..
III. 3
Océan Antarctique ( 1 ) ( ~ ~ ~ )
L e Groupe international de coordination pour l'océan Antarctique poursuit les activités ci-
après :
(i)
Rassemblement et diffusion de précisions sur les plans fermes de campagnes océanographiques dans l'océan Antarctique, de préférence un an au moins à l'avance;
(ii)
Encouragement de l'attribution à l'avance de tranches de temps pour les recherches
océanographiques sur les navires de ravitaillement antarctique, chaque fois que possible;
(iii)
Mise au point d'un moyen de coordonner les programmes actuels ou projetés de recher
recherches océanographiques dans la région;
(iv)
Encouragement de l'évaluation des données océanographiques existantes en provenance
de la région, de façon à favoriser des études particulières d'étendue limitée destinées
à combler les lacunes des connaissances actuelles et pouvant être menées à bien dans
un avenir prévisible;
(v)
Encouragement et examen du développement des théories, méthodes et instrumentations appropriées, tenant compte, en particulier, du problème d'obtention des mesures en hiver et en présence de glace;
(1) L'expression "océan Antarctique" utilisée ici désigne les parties méridionales des océans
Atlantique, Pacifique et Indien.
56
(vi)
Elaboration de plans en vue du développement progressif d'une étude d'ensemble de
l'océan Antarctique.
Pays participants
Afrique du Sud, Argentine, Australie, Belgique, Brésil, Chili, Etats-Unis d'Amérique,
France, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, URSS.
Coordination
Assurée par la COI par l'intermédiaire d'un Groupe international de coordination.
III.4
Etude en c o m m u n de la Méditerranée ( E C M )
Etude détaillée de l'environnementdans la Méditerranée, portant sur branches fondamentales ci-après de la science de la m e r :
- océanographie physique et chimique
- géologie marine et géophysique
- biologie marine et ressources halieutiques
- pollution de la mer.
Pays participants
Allemagne (République fédérale d'), Autriche, Belgique, Egypte, Espagne, France, Israël,
Italie, Liban, Malte, Maroc, Monaco, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse, Tunisie et URSS.
Coordination
L'étude est organisée conjointement par la Commission océanographique intergouvernementale (COI), la Commission internationale pour l'exploration scientifique de la m e r Méditerranée
(CIESM)et le Conseil général des pêches pour la Méditerranée (CGPM/FAO);la coordination des
travaux est assurée par un groupe de coordination technique (GCT)(chargé des problèmes logistiques), composé de membres des trois Secrétariats, et dans le cadre des réunions que tiennent les
coordonnateurs internationaux et nationaux (pour ce qui est des problèmes scientifiques).
Une Unité opérationnelle permanente a été créée à Monaco; elle se compose de spécialistes
détachés de pays membres de 1'ECM.Cette unité est chargée de recueillir les informations à c o m muniquer à tous les pays participants, d'assurer les liaisons entre les navires participants, de
s'occuper des questions d'échange de données et de mettre à la disposition des intéressés les
résultats scientifiques des expéditions. L'Unité opérationnelle est supervisée par le coordonnateur
international de 1'ECM. Elle publie le Bulletin de 1'ECM (le numéro 6 est paru en 1974). L e centre
régional de données pour 1'ECMest le CMD-B (océanographie), Moscou.
Coordonnateur international : M. J. Joseph, Unité opérationnelle de l'ECM,16, boulevard
de Suisse, Monte-Carlo (Principauté de Monaco).
III. 5
Etude en c o m m u n de la partie septentrionale de l'Atlantique du centre-est (CINECA)
Etude d'ensemble de la zone de l'océan Atlantique qui s'étend entre les latitudes de Gibraltar et de Dakar et de la côte africaine jusqu'à 25" ouest environ.
Les principaux éléments du programme CINECA sont les suivants :
(i)
compilation des données disponibles pour décrire les caractéristiques météorologiques, océanographiques et biologiques de la région;
(ii)
observation des paramètres de l'environnement et des paramètres biologiques (y
compris les aspects halieutiques) de la région pendant plusieurs années;
57
(iii)
organisation de campagnes pour obtenir des tableaux synoptiques des paramètres de
l'environnementet des paramètres biologiques de larges secteurs de la région, y
compris des levés acoustiques et des pêches d'exploration;
(iv)
organisation d'études en c o m m u n détaillées dans des zones plus limitées dans l'espace que celles que doivent couvrir les campagnes visées à l'alinéa (iii);
(v)
formation, enseignement et aide aux pays en voie de développement de la région.
Pays participants :
République fédérale d'Allemagne, République de Corée, Espagne, Etats-Unis d'Amérique,
France, Maroc, Mauritanie, Norvège, Pologne, Portugal, Royaume-Uni, Sénégal, URSS.
Coordination
Assurée par le Groupe international mixte CIEM/COI/FAO( C P A C E )de coordination de la
planification et dé l'exécutionde la CINECA. Coordonnateur international : M. R. Letaconnoux,
Institut scientifique et technique des pêches maritimes, L a Noe, route de la Jonelière, F-44037
Nantes Cedex, France.
L e centre régional de données pour la CINECA est le Service hydrographique du CIEM. L a
"CINECA Newsletter" est publiée par le CIEM (no7 en 1974).
58
TABLE 3
Pays participant aux Études en c o m m u n de la Commission
I
PAYS
Iy:
a
s
u
1
Y
2
2
.F
c
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-al
Y
X
Argentine .............................
Australie .............................
X
.............................
Belgique
.............................
Brésil
...............................
X
X
X
X
X
X
Corée (Rép. de) .........................
Cuba .................................
X
X
...............................
Colombie .............................
X
X
X
X
Égypte ...............................
X
Espagne
X
..........................
États-Unis d'Amérique .....................
X
France ...............................
X
Guatémala .............................
X
X
X
X
X
X
...............................
X
Italie. ................................
X
Israël
Jamaïque .............................
X
X
...............................
Liban
...............................
X
Malte
...............................
X
Maroc ...............................
X
Mauritanie .............................
X
.............................
X
X
.............................
X
......................
X
Nouvelle-Zélande
Panama ...............................
X
X
Monaco ...............................
Norvège
X
X
Japon
Mexique
0
X
Chili .................................
Chine
wf
X
X
Autriche
a
w
5
a
Afrique du Sud .........................
Allemagne (Rép. féd. d') ...................
I
PROJET
X
X
59
PAYS
60
ANNEXE 1
RESOLUTION VII-7
D E C E N N I E INTERNATIONALE DE L ' E X P L O R A T I O N OCEANIQUE (DIEO)
L a Commission océanographique intergouvernementale,
Considérant la Décennie internationale de l'exploration océanique c o m m e la phase d'accélération
et un élément initial essentiel du Programme élargi et à long terme d'exploration et de recherches
océaniques,
Notant la résolution 2467 (D) (XXIII) aux termes de laquelle l'Assemblée générale des Nations Unies
a accueilli avec satisfaction l'idée d'une Décennie internationale de l'exploration océanique qui s'inscrirait dans le cadre d'un programme à long terme de recherches et d'exploration ( L E P O R )et a
invité les Etats membres à formuler des propositions concernant les activités et programmes scientifiques internationaux qui devraient être entrepris pendant la Décennie, à communiquer ces propositions à la Commission et à mettre en train ces activités aussitôt que faire se pourra,
Désireuse d'accélérer l'exécution du LEPOR par la mise en oeuvre de la Décennie à l'échelon international,
Propose que la Décennie couvre la période allant de 1971 à 1980 et se compose d'activités océanographiques nationales appropriées ayant une dimension et une portée appréciables, et pour lesquelles la participation d'hommes de science d'autres pays est activement recherchée et obtenue au
cours des premières étapes du programme;
Invite les Etats membres à informer le Secrétaire des projets importants qu'ils souhaitent voir
considérer c o m m e des éléments de la Décennie;
Charge le Secrétaire de soumettre rapidement ces propositions au Conseil exécutif pour qu'elles
puissent être examinées et coordonnées efficacement.
RESOLUTION VII-8
PROGRAMMES D'IMPORTANCEM A J E U R E POUR LE LEPOR
L a Commission océanographique intergouvernementale,
Notant les programmes existants de la COI, d'échelle mondiale ou régionale, tels que l'EIOI,1'ICITA
l'ICITA,l'ECK,la CINECA, l'océan Antarctique, les observations systématiques dans l'Atlantique
Nord,
Considérant l'importance scientifique de certains programmes nouveaux qui sont proposés dans le
rapport sur la première session du G E L T S P A P et qui présentent une importance majeure pour
le LEPOR, consciente de l'intérêt que beaucoup d'Etats membres leur portent, des possibilités de
participation qu'ils présentent pour de nombreux Etats membres, surtout pour les pays en voie de
développement, et tenant compte de l'intérêt régional,
Reconnaissant qu'une caractéristique importante de la plupart de ces programmes est le fait que les
travaux essentiels peuvent se faire à l'échelon national et que les résultats pourront être utilisés
dans un.contexte régional OU mondial, tandis que d'autres aspects de ces programmes exigent des
recherches en c o m m u n sur le plan régional,
Adopte les nouveaux programmes ci-après (énumérés dans l'ordre oti ils figurent dans le rapport
du G E L T S P A P ) :
61
1.
Remontées d'eau froide, y compris l'interactionocéan-atmosphère (par. 18-21);
2.
Inventaire des ressources biologiques (par. 26 et 34);
3.
Ecologie côtière et aquaculture marine (par. 29 et 35);
4.
Programme mondial de recherches sur la pollution du milieu marin (par. 45);
5.
Etablissement de cartes morphologiques du fond marin (par. 63);
6.
Levés géologiques et géophysiques systématiques des marges continentales y compris les
mers marginales (par. 64-65);
7. Débit solide des cours d'eau et transports côtiers (par. 66);
8. Recherches physiques liées à 1'IGOSS(par. 93).
RESOLUTION VIII-1
DECENNIE INTERNATIONALE DE L'EXPLORATIONO C E A N I Q U E (DIEO)
L a Commission océanographique intergouvernementale,
Rappelant les résolutions VII-7 et VII-8 qu'elle a adoptées à sa septième session et dans lesquelles
elle a respectivement déclaré considérer la Décennie internationale de l'exploration océanique
(DIEO)c o m m e la phase d'accélérationdu Programme à long terme et élargi d'exploration et de
recherche océaniques ( L E P O R )et adopté huit grands programmes à exécuter.
Notant que, dans la résolution EC-II.10 adoptée à sa deuxième session, le Conseil exécutif de la
COI a approuvé un certain nombre de grands projets que les Etats membres souhaitent voir considérer c o m m e des éléments de la DIEO et a chargé le Secrétaire de la COI de faire le nécessaire
pour que tous les Etats membres soient tenus au courant des activités scientifiques exécutées au
titre de ces programmes.
Désireuse d'assurer efficacement la mise en oeuvre des activités de la DIEO,
Ayant reçu du Secrétaire, en application de la résolution VII-7, une liste à jour des projets importants concernant la DIEO présentés par les Etats membres,
Approuve les projets énumérés dans le document IOC-VIII-11/Listedes programmes de la Décennie internationale de l'exploration océanique (DIEO);
Prie instamment les Etats membres qui n'ont pas encore envoyé leurs projets de le faire dès que
possible;
Demande aux Etats membres intéressés de faciliter, chaque fois qu'ils le pourront, la participation à ces programmes d'hommes de science et d'institutions des pays en voie de développement;
S.e déclare prête, dans la limite du budget et des moyens en personnel dont elle dispose, à mettre
en place des mécanismes appropriés de coordination de la DIEO, si les Etats membres le demandent pour mettre à exécution de tels projets;
Invite le Secrétaire à mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour faciliter cette coordination;
Charge le Secrétaire de faire paraître dans la série technique de la COI, sur la base du document
IOC-VI1111 et d'autres informations, y compris les débats du Comité de session II - Sciences de
l'océan
62
- de la huitième session de l'Assemblée,,unepublication qui aura pour objet :
(a) de définir les bases sur lesquelles reposent le LEPOR, la DIEO et les Etudes en c o m m u n de
la Commission, ainsi que les critères de sélection de leurs programmes;
(b) d'expliquer les dispositions prises en matière d'homologationet pour le dépôt et l'échange des
données et rapports résultant des projets;
(c) de fournir les informations les plus récentes dont on dispose sur l'état d'avancement des programmes du LEPOR, de la DIEO et des Etudes en c o m m u n de la Commission;
Demande au Secrétaire de faire périodiquement mettre à jour cette publication.
63
ANNEXE II
LISTE DES SIGLES
AGI
Année géophysique internationale
AIEA
AIMPA
Agence internationale de l'énergie atomique
Association internationale de météorologie et de physique de
l'atmosphère
AISH
Association internationale des sciences hydrologiques
AISPO
Association internationale des sciences physiques de l'océan
BATHY
BHI
Bathythermographe (instrument et code)
Bureau hydrographique international
CCPM (de la C E A E O )
Comité pour la coordination de la prospection commune des ressources minérales au large des côtes de l'Asie
C C P M / P A C S U (de la
CEAEO)
Comité pour la coordination de la prospection commune des ressources minérales au large des côtes du Pacifique sud
CCRMO (de 1lOMM)
Comité consultatif de la recherche météorologique océanique
CCRRM (de la F A O )
Comité consultatif de la recherche sur les ressources de la m e r
CEPEX
Controlled Ecosystem Pollution Experiment/Expérience sur la
pollution ou écosystème contrôlé
CESAP1'(
Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique
CGM (de 1'UISG)
Commission de géologie marine
CICAR
Recherches en c o m m u n dans la m e r des Caraibes et les régions
adjacentes
CIEM
Conseil international pour l'exploration de la m e r
CINECA
Etude en c o m m u n de la partie septentrionale de l'atlantique du
Centre-Est
CIPAN
Commission internationale des pêches de l'Atlantique du NordOuest
CIUS
Conseil international des unions scientifiques
CLIlVLAP
Climate : long-range investigation, mapping and prediction study/
Projet d'étude des variations climatiques sur une longue période,
avec établissement de cartes et de prévisions
CMO
Comité mixte d'organisation (du GARP) (OMM/CIUS)
CNES
Centre national d'études de France
CNEXO
Centre national pour l'exploitation des océans (France)
COI
Commission océanographique intergouvernementale
CPANE
Commission des pêches de l'Atlantique du Nord-Est
CSIRO
Commonwealth Scientific and Industrial research organisation
(Australie)
CUE
Expérience sur les remontées d'eau froide côtières
(1)Auparavant CEAEO (Commission économique pour l'Asie et l'Extrême-Orient)
64
CUEA
Coastal Upwelling Ecosystems Analysisl Analyse des écosystèmes
des remontées d'eau froide côtières
DDD (TDE)
Dichlorodiphenylethane
DDE
Dichlorodiphenylethylene
DDT
Dichlorodiphenyltrichloroethane
DPC
Diphényles polychlorés
ECK
Etude en c o m m u n du Kuro-shio et des régions adaacentes
ECM
Etudes en c o m m u n de la Méditerranée
ECOR
Comité de la technologie pour les ressources océaniques
EIOI
Expédition internationale de l'océan Indien
EOLE
Expérience météorologique française au moyen de ballons à
niveau constant et de communications par satellite
ETGA
Expérience tropicale du GARP dans l'Atlantique
FAMOUS
French American Mid-Ocean Underwater Study (Etudes sousmarines médio-océaniques franco-américaines)
FA0 (des Nations Unies)
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
GARP
Programme de recherches sur l'atmosphère globale
GEBCO
Carte générale bathymétrique des océans
GELTSPAP
Groupe d'experts en matière de politique et de planification scientifiques à long terme (de la COI)
GEOSECS
Etudes de sections géochimiques
GIC
Groupe international de coordination
GIPME
Etude mondiale de la pollution dans le milieu marin
GISG
Groupe international des questions scientifiques et de la gestion
(ET G A )
HIG
Hawaï Institute of Geophysics
ICITA
Etude océanographique internationale en c o m m u n de l'Atlantique
tropical
IGN
Institut géographique national (France)
IODE
Comité de travail de la COI sur l'échange international des données
océanographiques
IOKAE
Institut océanographique et halieutique de recherche (Grèce)
10s
Institute of Oceanographic Sciences (Royaume-Uni)
JASIN
Expérience commune sur l'interaction air-mer
JOINT
U S Project on Coastal Upwelling Ecosystem Analysis in the CINECA
Region
JONSDAP
Projet c o m m u n d'acquisition des données relatives à la m e r du Nord
JONSIS
Système c o m m u n d'information pour la m e r du Nord
JONSWAP
Projet c o m m u n d'étude des ondes en M e r du Nord
KMMI
Koninklijk Nederlands Meteorologisch Instituut
LDGO
Lamont-Doherty Geological Observatory (Etats-Unisd'Amérique)
LEPOR
Programme élargi et à long terme d'exploration et de recherche
océaniques
65
LOCATE
Type de radiosonde
MESCAL
(Croisière biologique américaine au large de la Basse-Californie
en 1972)
MODE
Expérience sur la dynamique de la haute m e r
MONEX
Expérience de la Mousson
NASA
National Aeronautics and Space Administration (Etats-Unisd'Amérique)
NIMBUS
Satellite météorologique des Etats-Unis
NOAA
National Oceanic and Atmospheric Administration (Etats-Unis
d l Am érique)
NORPAX
Expérience du Pacifique Nord
N ZOI
N e w Zealand Oceanographic Institute
OH1
Organisation hydrographique internationale
OMCI
Organisation intergouvernementale consultative de la navigation
maritime
OMM
Organisation météorologique mondiale
ONU
Organisation des Nations Unies
ORSTOM
Office de la recherche scientifique et technique outre-mer (France)
PBI
PEMG
PNUD
PNUE
Programme biologique international
POLYGON
Expérience océanographique de l'URSS dans l'Atlantique du NordEst
POOL
Pollution marine d'origine tellurique
RIOS
Apport des fleuves aux océans
ROSCOP
Compte-rendu des observations/échantillonsmarins recueillis
en exécution de programmes océanographiques
SCOR
Comité scientifique pour les recherches océaniques
SI0
Scripps Institution of Oceanography (Etats-Unisd'Amérique)
SMISO
Système mondial intégré de stations océaniques
STP
Salinité
TDE
Voir DDD
TESAC
Température
UISG
Union internationale des sciences géologiques
UNESCO
Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la
culture
WHO1
Woods Hole Oceanographic Institution (Etats-Unisd'Amérique)
XBT
Bathythermographe non récupérable
66
Première expérience mondiale du GARP
Programme des Nations Unies pour le développement
Programme des Nations Unies pour l'environnement
- température - profondeur
- salinité - courant (code)
ANNEXE III
SCHEMA GENERAL SUR L A PORTEE DU PROGRAMME ELARGI ET A LONG TERME
D'EXPLORATION ET DE RECHERCHE OCEANIQUES
approuvé par la COI à sa Sixième Session
Unesco, Paris, 2-13 septembre 1969
INTRODUCTION
E n décembre 1968, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 2467 (XXIII),
par laquelle, à l'alinéa (a)du paragraphe 4 de la partie 0,elle adresse à la Commission océanographique intergouvernementale une demande ainsi conçue :
1.
"4. [L'Assemblée
générale]
Demande à l'organisation des Nations Unies pour l'éducation,
la science et la culture, que sa Commission océanographique intergouvernementale :
(a) Intensifie, dans le cadre de son mandat et en coopération avec d'autres organismes intéressés, ses activités dans le domaine scientifique, en particulier, en ce qui concerne la
coordination des aspects scientifiques d'un Programme élargi et à long terme d'exploration mondiale des océans et de leurs ressources, dont la Décennie internationale de l'exploration océanographique sera un élément important, comprenant des programmes exécutés par des organismes internationaux, un échange international élargi de données provenant des programmes nationaux ainsi qu'une action internationalevisant à renforcer les
moyens de recherche de tous les pays intéressés, compte tenu en particulier des besoins
des pays en voie de développement".
Dans le présent document, ce programme sera ci-après désigné sous le n o m de Programme
élargi.
U n Groupe de travail spécial de la COI sur le Programme élargi et à long terme, institué par
le Bureau et le Conseil consultatif de la COI à leur neuvième réunion, s'est réuni à Paris du
16 au 21 juin 1969 et a rédigé un "Projet de schéma général sur la portée du Programme élargi et
à long terme d'exploration et de recherche océaniques" (document SC/IOC-VI/7 Appendice). Leù
délibérations du groupe de travail se sont fondées sur le rapport intitulé "Recherche océanique mondiale", dû à un groupe de travail mixte formé par le Comité consultatif de la recherche sur les ressources de la mer de la F A O , le Comité scientifique de la recherche océaniquedu CIUS,et le Groupe
consultatif de recherches sur l'océan de l'Organisationmétéorologiquemondiale,et sur plus de trente
propositions nationales.
2.
Le présent "Schéma général sur la portée du Programme élargi", adapté à partir du Projet de
schéma général, s'inspire des commentaires formulés sur ce projet de schéma général par des
Etats membres, par le Comité (Nations Unies) des utilisations pacifiques du fond des mers et des
océans au-delà des limites de la juridiction nationale, et par d'autres organisations internationales
intéressées.Le rapport intitulé "Recherche océanique mondiale" forme l'Appendice1 du présent document/ l. E n adoptant ce schéma général, la Commission océanographique intergouvernementale a
reconnu, à sa sixième session, qu'en raison du caractère des sciences de la mer, le schéma général ne pouvait être exhaustif et que, parallèlement au Programme élargi, d'autres programmes de
mérite égal pouvaient être mis sur pied.
3.
4.
Il est reconnu que le Programme élargi a pour but d' :
"accroître les connaissances relatives à l'océan, à son contenu, au contenu de son sous-sol, à
ses interfaces avec la terre, l'atmosphère et le fond marin, et d'améliorerla compréhension
des processus qui se déroulent en milieu marin ou qui influent sur ce milieu, afin de tirer meilleur parti de l'océan et de ses ressources au profit de l'humanité.''
1. Ce document n'a pas été joint à la présente annexe au Rapport succinct parce qu'il a déja été largement diffusé et qu'il a été également publié dans la Série technique de la COI (no7).
67
E n travaillant à atteindre ces objectifs, la Commission doit tenir compte des besoins et des intérêts des pays en voie de développement.
Les propositions relatives au P r o g r a m m e élargi qui figurent dans le Projet de s c h é m a concernent aussi la Décennie internationale de l'exploration océanique, élément important de ce prog r a m m e que définit la résolution 2467 D (XXIII) de l'Assemblée générale des Nations Unies. Pour
rendre plus compréhensibles les rapports entre ces programmes, le Groupe de travail a r e c o m m a n d é que l'exécution du P r o g r a m m e élargi c o m m e n c e le plus tôt possible après son adoption, de
préférence en 1970, et que la Décennie internationale de l'exploration océanique soit reconnue
c o m m e la phase d'accélération du P r o g r a m m e élargi.
5.
Diverses mesures sont en cours d'application pour élargir la base de la COI et pour renforcer
la coopération instituée entre la COI et d'autres organismes intéressés des Nations Unies. L a
COI a décidé à sa sixième session que la COI élargie, en collaboration étroite avec les autres organismes intéressés, acceptera de se charger, conformément aux propositions, (1) de mettre au
point le contenu scientifique et la forme du P r o g r a m m e élargi, et (2) de coordonner l'exécution
de ce programme.
6.
A u cours des premières années du P r o g r a m m e élargi, une grande importance devra être donnée à une planification détaillée. Il n'est pas possible à présent de déterminer toutes les activités projetées ou en cours qui se rattachent aux objectifs du P r o g r a m m e élargi ; mais certaines
activités peuvent, de toute évidence, contribuer à ses phases initiales, par exemple
7.
Les études effectuées en collaboration, telles que celles qui ont lieu actuellement dans le
Kuro-shio et les régions adjacentes, ou celles qui sont prévues ou envisagées dans la m e r
des Antilles, la Méditerranée, l'océan Antarctique et l'Atlantique Nord.
Les éléments du S M I S O qui ont trait à la recherche sur l'échelle et la fréquence des phénomènes océaniques, aux études sur l'interaction air-mer, qui ont pour but de permettre
de comprendre l'océan, et aux études de variabilité nécessaires à l'élaboration finale du
système opérationnel.
Les éléments de la Veille météorologique mondiale et du P r o g r a m m e mondial de re1 'atmosphère qui touchent aux phénomènes océaniques et l'influence qu'exercent
cherches
sur eux les conditions et les processus armosphériques.
~
1
1
~
Les éléments qui, dans les p r o g r a m m e s ordinaires et les p r o g r a m m e s sur le terrain des
institutions internationales, ont trait aux aspects scientifiques des ressources marines et
de leur milieu.
8.
Il a été reconnu qu'un certain nombre d'études entreprises en collaboration sont effectuées par
des organisations internationales extérieures au système des Nations Unies, c o m m e le Conseil
international pour l'exploration de la m e r ( C I E M ) et la Commission internationale des pêches du
nord-ouest de l'Atlantique (CIPNA). C o m m e il se peut que ces études concernent au premier chef
les objectifs du P r o g r a m m e élargi, il faut trouver le m o y e n d'en faciliter la coordination avec les
p r o g r a m m e s exécutés par les organismes des Nations Unies. C'est à cette fin que, par exemple,
il a déjà été créé un Groupe C O I / C I E M / C I P N A pour la coordination des activités intéressant l'Atlantique Nord.
Il a été noté d'autre part qu'un certain n o m b r e d'activités d'appui entreprises par des organismes des Nations Unies et par d'autres organisations contribueront considérablement à l'exécution du P r o g r a m m e élargi. Entrent en ligne de compte à cet égard les activités concernant la gestion des données et la gestion de l'information ; la formation, l'enseignement et la main-d'oeuvre ;
les méthodes et l'emploi des instruments scientifiques ; la technologie et les installations et services d'appui ; l'aide aux pays en voie de développement ; les aspects juridiques de la recherche
scientifique. O n trouvera plus loin, dans ce m ê m e document, des observations sur ces questions.
A u cours de l'élaboration du P r o g r a m m e élargi, de nouveaux projets à exécuter en collaboration seront présentés, pour y être inclus éventuellement. L a COI a estimé à sa sixième session
que le choix des projets à exécuter en collaboration pourrait se faire selon les cas en fonction des
critères suivants :
9.
68
(1) Les Etats membres sont disposés à participer activement au projet.
(2) L a collaboration internationaleest le meilleur moyen de réaliser efficacementle projet.
(3) Le projet repose sur une base scientifique saine et sa conception est particulièrement
propre à permettre d'obtenir des renseignements nouveaux importants.
(4) Les renseignements et les connaissances que la réalisation du projet aura permis d'obtenir contribueront à améliorer l'utilisation de l'océan et de ses ressources.
(5) Le projet contribuera à satisfaire les besoins des pays en voie de développement.
Tout projet répondant à l'ensemble de ces critères serait particulièrement indiqué pour être
inclus dans le Programme élargi. Il ne sera pas nécessaire que chaque projet réponde à tous ces
critères ; mais il est évidemment essentiel que les Etats membres soient disposés à participer à
sa réalisation.
69
PREIMIERE PARTIE
CONTENU SCIENTIFIQUE DU PROGRAMME ELARGI
1. PROBLEMES DE L'INTERACTIONDE L'OCEAN ET DE L'ATMOSPHERE,
DE LA CIRCULATION OCEANIQUE, DE LA VARIABILITE ET DES TSUNAMIS
Introduction
L'océan et l'atmosphère forment ensemble une vaste machine thermique alimentée par une m ê m e
source d'énergie : le rayonnement solaire. Il y a entre ces deux éléments une interaction puissante
et constante. Les progrès réalisés dans l'étude de nombreux problèmes d'océanographie et de m é téorologie dépendent dans une grande mesure d'une collaboration étroite entre océanographeset m é téorologistes. Par exemple, le transfert de chaleur, d'eau et d'énergie entre la surfacede la terre
(dontplus de 70 70 sont couverts d'eau) et l'atmosphère susjacente constitue l'un des principauxproblèmes relatifs à la structure et au comportement de l'océan et de l'atmosphère.
Les mouvements qui constituent ce transfert sont si petits qu'ils ne peuvent et ne pourront sans
doute être décelés par aucun réseau d'observation, ni analysés convenablement par un ordinateur.
Leur ordre de grandeur et leurs propriétés doivent être exprimés en fonctiondes valeurs "moyennes"
des paramètres atmosphériqueset océaniques. Dans diversesrecherches sur l'interactionde l'océan
et de l'atmosphère, on s'attache particulièrement à mesurer, en des points isolés et à l'aide d'appareils et d'installations perfectionnés, les flux de chaleur, d'eau et d'énergie. O n cherche également à mettre au point.des méthodes permettant d'exprimer ces flux par rapport aux paramètres
à plus grande échelle.
Si l'on veut progresser dans les recherches sur des problèmes aussi complexes, il importe généralement de commencer par une simplification. L'un des principaux objectifs à atteindre est la
mise au point d'un modèle océan-atmosphèreapplicable à l'ensemble du globe. Mais il faut commencer par vérifier si des modèles de ce genre sont réalisables et le meilleur moyen d'y parvenir est
de choisir les problèmes qui permettent de simplifier les hypothèses en vue d'élaborer des techniques numériques relativement simples et d'en vérifier la valeur quantitative et prévisionnelle.
Cette démarche ne vaut pas seulement pour les travaux théoriques. Chaque fois que cela est possible, elle devrait être une partie essentielle de tout vaste programme d'observations.
L a construction de modèles océan-atmosphèredoit être le fruit d'une collaboration entre météorologistes et océanographes. Les systèmes météorologiques engendrés et entretenus par les flux
de chaleur, d'eau et d'énergie influent sur la structure de la température de l'océan en provoquant
la turbulence et les courants marins. Les processus d'interactionde l'air et de la mer sont euxm ê m e s influencés par les variations de la structure thermique de l'océan. D'une manière ou d'une
autre, les modèles numériques doivent incorporer toutes ces variations. Ainsi, l'interfaceair-mer
est importante et pour le météorologiste et pour l'océanographe, et il doit en être tenu compte dans
les recherches sur tous les phénomènes à grande échelle intéressant l'océan ou l'atmosphère.
Les mouvements horizontaux et verticaux des eaux océaniques sont parmi les manifestations les
plus frappantes de l'interaction dynamique et thermique, dont l'océan est le siège, et représentent
un maillon très important de la chaîne constituée par ses échanges internes d'énergie et de matière.
L a circulation océanique sert à redistribuer la chaleur et la substance de l'océan entre les diverses
latitudes et les diverses profondeurs ; elle est donc une source d'immenses réserves thermiques.
D e m ê m e , la grande quantité de chaleur dégagée par l'océan dans l'atmosphère aux hautes latitudes
par suite du gel des couches supérieures de l'océan, et l'action différente qu'exerce la couverture
de glace sur les conditions météorologiques de ces régions, jouent un rôle important dans le bilan
général des échanges thermiques.
Les recherches sur les processus frontaux et les zones frontales de l'océan et sur les phénomènes associés de remontée d'eaux profondes et d'enfoncementd'eaux superficielles revêtent une
importance particulière. Les zones frontales,présententaussi üe l'intérêt en raison de l'activité
biologique qui leur est associée.
70
L'étude de nombreux aspects de la variabilité du milieu marin dépend des résultats des recherches sur la circulation des eaux océaniques.Lavariabilité du milieu dans le temps et dans l'espace se répercute sur la dynamique des écosystèmes marins. Il importe de connaître, pour lesprévisions météorologiques,lavariabilité à court terme et à long terme des caractéristiques physiques.
L'étude des ondes internes et des marées en m e r libre revêt égalementde l'importance, étant donné
que, dans un certain nombre de zones, elles déterminent la dynamique et le brassage des eaux.
Le tsunami est l'un des phénomènes océaniques les plus catastrophiques.Prenant naissancedans
des régions où il se produit des séismes et des éruptions volcaniques sous la mer, et se propageant
sur des milliers de milles, cette onde ou cette série d'ondes ("tsunami"), caractérisée par une oscillation à basse fréquence, possède une énergie énorme. Au large, le tsunami est à peine sensible ;
mais, sur le littoral, sa hauteur peut atteindre 3 5 mètres dans certaines conditions. Le tsunamiapparaît le plus souvent dans l'océan Pacifique, mais on l'observe aussi dans d'autres océans.
A. Interaction entre l'océan et l'atmosphère
Projet 1.1
- Etudes à petite échelle de l'interaction entre l'océan et l'atmosphère
-
Grandes lignes du programme
Le programme comprend des recherches sur les couches limites adjacentes de l'océan et de l'atmosphère et sur leur structure dans ses rapports avec les
vagues, les échanges de chaleur, d'eau et d'éléments chimiques, et notamment une étude plus
détaillée de la turbulence océanique et des échanges turbulents d'énergie et de chaleur à toutes
les échelles appropriées, de l'échange d'éléments chimiques c o m m e les halogènes et le gaz
carbonique sousl'influencede la turbulence et des vagues déferlantes,ainsi que des écarts constatés par rapport aux approximations géostrophiques, à divers niveaux, à l'intérieur de ces
couches. Il conviendra d'effectuer, dans l'océan et dans l'atmosphère,des mesures de gradient
vertical, à petite échelle, au moyen de méthodes modernes, et de les étudier en fonction des
répartitions et des phénomènes à plus grande échelle. On poursuivra l'étude de l'action duvent
sur la surface de la mer. Il faudra organiser à cette fin diverses opérations en mobilisant plusieurs navires, et en utilisant des alignements de bouées et de mâts. Il conviendra d'échanger
sans retard les données relatives aux couches supérieures de l'océan. Ces recherches devront
être effectuées dans plusieurs régions différentes. Elles sont particulièrement intéressantes
dans les régions équatoriales et tropicales, où les vents et les courants dominants sont généralement plus stables.
E n outre, on prévoira de mesurer au moyen d'appareils des vagues d'origine éolienne,afin
d'obtenir des spectres de houle, genre de données qui ont de multiples utilisations,par exemple,
dans l'architecturenavale. Ces données devront comprendre des spectres de houle à deux dimensions et des informations statistiques sur l'escarpementde la houle. Il faudra aussi envisager la possibilité d'analyser sous forme de spectres les données recueillies sur la houle par
les chalutiers, ainsi que la possibilité d'améliorerles techniques d'observationvisuelle, notamment des vagues déferlantes et de la houle battue.
Projet 1.2
- Recherches concernant les transferts de chaleur et d'eau à travers
l'interface océan-atmosphère(échelle moyenne)
-
Grandes lignes du programme Il conviendrait d'étudier avec un intérêt particulier l'énorme
accumulation de chaleur qui s'opère dans les eaux de surface aux basses latitudes et ses effets
sur la formation des tempêtes tropicales. D'ailleurs, il apparaît important d'effectuer dans
toutes les régions des études détaillées des échanges thermiques à travers la surface, pour
pouvoir évaluer le bilan thermique de l'ensemble de l'océan.Des études de la structurethermohaline devraient permettre d'établir une corrélation entre les échanges thermiques à travers
la surface de l'océan et les particularités de la circulation des eaux plus profondes.
Projet 1.3
- Etudes à relativement grande échelle de l'interactionde l'océan et de l'atmosphère,
depuis les ondes de tempêtes jusqu'à l'associationdes barycentres atmosphériques
quasi permanents avec les principales particularités de la circulation océanique.
-
Grandes lignes du programme
Pour étudier les ondes de tempête et établir des méthodes de
prévision, il faut améliorer les mesures du niveau de la mer (voir aussi le projet 1.16) et constituer des fichiers de données atmosphériques et océaniques comparables. Ces fichiers, intéressant des océans tout entiers, permettront d'établir des corrélations importantes entre les
71
principales caractéristiques dynamiques de l'atmosphère et de l'océan. Le développement du
SMISO (voir section 5) apportera une importante contribution à ces études à grande échelle.
Projet 1.4
-
Etude spéciale de l'échelle et de la fréquence des interactions entre
l'océan et l'atmosphère
-
Grandes lignes du programme
Pour de nombreuses études, il faut un réseau de stations d'observation. Or, il n'est pas possible d'organiserun réseau efficace sans connaître l'ordre de
grandeur et la fréquence des fluctuations des caractéristiques du milieu, notamment la vitesse
des vents et des courants. Des études pilotes en cours dans certains domaines devraient être
étendues à d'autres domaines. Les m ê m e s études apporterontune contribution aux recherches
sur la variabilité océanique considérée en elle-même (voir projet 1.14) et permettront de déterminer la précision à rechercher dans les mesures océanographiques en fonctionde l'ordre
de grandeur des phénomènes.
B. Circulation de l'eau et répartitiondes propriétés naturelles à l'intérieur de l'océan
L a circulation océanique entraîne une redistributionde la chaleur et d'autres propriétés naturelles de l'océan entre les différentes latitudes et profondeurs. Les remontées d'eaux froides, qui
amènent à la surface de l'océan de riches réserves de substances nutritives, sont des éléments de
la circulation générale qui influent de façon capitale sur la productivité biologique.
O n ne peut guère progresser dans l'étude de l'océan sans connaître de façon approfondiele phénomène de la circulation. Jusqu'ici, la circulation générale de l'océan mondial n'est comprise que
de façon approximative. L a connaissance des détails est très inégale. Il est nécessaire d'étudierde
façon plus approfondienon seulement les courants principaux, mais aussi des particularités moins
clairement définies et moins permanentes.
Parmi les divers projets envisagés, les plus importants sont les suivants :
Projet 1. 5
-
Etudes, à toutes les échelles appropriées, des phénomènes de mélange et de diffusion, tant verticaux qu'horizontaux, ainsi que des processus qui en sont la cause :
effets de surface, turbulence, ondes internes, convexion, inversion, etc. Il conviendrait d'étudier de façon approfondie le degré ou l'intensité de l'inversion par
rapport au refroidissementhivernal.
-
Grandes lignes du programme Il sera nécessaire de procéder à des observations et à desmesures particulières, du type décrit pour les projets 1.1 et 1.4. L'orientationdu programme et
les méthodes d'exploitation des données seront différentes. Les résultats obtenus pourrontêtre
utilisés dans les projets 1. 7 à 1.12.
Projet 1.6
-
Etudes détaillées des courants zonaux récemment découverts aux latitudes
moyennes et basses
Grandes lignes du programme - Des alignements de bouées équipées de courantomètres et des
séries de coupes synchronisées effectués par plusieurs navires constitueront l'élément essentiel de ces recherches. O n pourra utiliser l'importante expérience acquise en matière de planification et de coordination par les expéditions "EQUALANT"organisées par la COI en 19631964.
Projet 1.7
-
Etude approfondiedes processus par lesquels les eaux de surface se transforment
en eaux intermédiaires, eaux profondes et eaux de fond, de la vitesse à laquelle
s'opère cette transformation et du circuit par lequel ces eaux retournent ensuite
à la surface, y compris les autres transformations qui se produisent et notamment
les problèmes des courants existant sous les courants des bords orientaux et
occidentaux
Grandes lignes du programme - Ces recherches seront préparées et effectuées suivant des
méthodes mises au point pour chaque cas particulier. L'emploi d'appareilsmodernes,c o m m e
les dispositifs S T D ou les analyseurs chimiques fonctionnant de façon continue, peut être particulièrement souhaitable. Dans certaines zones, des sous-marins de recherche pourront effectuer des observations et des mesures sous la glace.
72
Projet 1.8
-
Etudes des bilans hydrique, thermique, salin et nutritif de divers
bassins océaniques
-
Grandes lignes du programme
Selon les dimensions de chaque bassin et le caractère des
échanges d'eaux avec les bassins voisins (par des détroits, des passages, des seuils, etc.),
on prévoira des périodes de temps plus ou moins longues pour effectuer des études détaillées
des propriétés physiques et chimiques. Dans certains cas, il apparaîtra très recommandé
d'utiliser des dispositifs d'enregistrement rapide ou continu (par exemple : dispositifs STD,
bathyihermographes non récupérables, câbles sous-marins ou bouées équipées de capteurs à
enregistrement continu).
Projet 1. 9
- Etudes des remontées d'eau froide côtières et océaniques et de leurs relations avec
la circulation océanique générale, l'interaction océan-atmosphèreà grande échelle,
et les conditions atmosphériques et océaniques locales
-
Grandes lignes du programme Des études concernant les mécanismes immédiats des remontées d'eaux profondes pourraient être mises en corrélation avec des phénomènes océaniques et
atmosphériques à grande échelle, c o m m e les courants des zones subtropicales de l'océan et les
anticyclones subtropicaux. D e plus, il apparaît probable que des variations de température de
surface provoquées par les fluctuations des remontées d'eaux profondes ont d'importants effets
sur les conditions météorologiques des régions littorales. L'observation de ces effets pourrait
être une conséquence utile des recherches sur le phénomène des remontées. L'étude sédimentologiquede ces régionsde forteproductivité organiqueet d'accumulationde matières organiques
et de phosphoritesprésente en outre un intérêtgéologique considérable. Une meilleure connaissance de l'intensité et des variations des remontées permettant de mettre au point des techniques de prévision seraitprécieusepour la pêche. O n pourrait élaborer des modèles théoriques
en vue de mettre au point des méthodes de prévision.
Projet 1.10
- Recherches concernant les systèmes de fronts et les zones de convergence, leur
formation et leur variation, et leurs effets sur les organismes vivants
-
Grandes lignes du programme O n devra procéder c o m m e pour le projet 1.9 et coordonner
étroitement les études avec celles des phénomènes atmosphériques à grande échelle, en recourant à des recherches détaillées des conditions locales et à des modèles théoriques. Des systèmes d'observation permanents ou semi-permanents permettraient de suivre les variations
dans le temps.
Projet 1.11
- Recherches sur la structure verticale des courants océaniques
-
Grandes lignes du programme Des études ont déjà porté sur la structure des vitesses dans
quelques-uns des principaux courants océaniques, mais il reste encore beaucoup à apprendre.
O n s'est moins intéressé à la structure de courants plus lents et moins réguliers ; elle devra
être étudiée au m ê m e titre que les caractères des courants profonds voisins du fond, y compris la structure des vitesses à l'intérieur de la couche de frottement adjacente au fond.
Projet 1.12
- Recherches sur la composition chimique de l'eau de mer et utilisation des
connaissances chimiques pour l'étude de la circulation océanique
-
Grandes lignes du programme
D e nouvelles études sur la composition de l'eau de m e r et ses
variations dans le temps et dans l'espace peuvent apporter des renseignements supplémentaires
sur la formation, le brassage, la circulation et le "temps de séjour''des masses d'eaux à la
surface ou dans les profondeurs de l'océan. Il est indispensable de connaître la répartition des
sels nutritifs pour réaliser des études biologiques. O n peut apprendre encore beaucoup en effectuant des études sur la salinité, et sur l'oxygène, le gaz carbonique, le phosphore, l'azote et le
silicium dissous. Plus récemment, on a reconnu la possibilité d'utiliser c o m m e indicateurs de
la circulationle deuterium, le tritium, les isotopes de l'oxygène et le carbone 14, ainsi que
d'autres radio-élémentset quelquesoligo-élémentsmoins influencéspar les processus biologiques.
Projet 1.13
- Etudes de problèmesparticuliers des côtes et des estuaires : écoulement, échange
entre la mer et la terre, transport de sédiments, érosion par les vagues, etc.
13
-
Grandes lignes du programme Les interactions entre le littoral et le milieu marin préoccupent de plus en plus de nombreux pays, car elles ont des effets à la fois directs et indirects
sur de nombreux habitants des zones côtières. Ces études, par leur nature, nécessitentlaconstitution d'équipes complexes d'hommes de sciencede disciplinesdiverses :physiciens,chimistes,
sédimentologues, ingénieurs spécialistes des travaux côtiers et de l'assainissement. Les résultats de ces études seront utilisés en pratique pour la protection des côtes, la construction de
ports, la prévention de la pollution, etc.
Projet 1.14
- Prévision des processus physiques marins par des méthodes hydrodynamiques et
numériques
-
Grandes lignes du programme
Ces études visent à déterminer les courants, les niveaux de
l'eau, les transports de masse, la répartition de la densité dans les bassins océaniques ou dans
des océans entiers sous l'influencede forces externes et internes. Il faudra disposer d'ordinateurs de capacité suffisante et de renseignements assez abondants sur des données initiales ou
marginales, et pouvoir procéder à des vérifications au moyen d'un réseau approprié de stations
océaniques.
C. Variabilité, tsunamis et marées
Projet 1.15
- Recherches sur la variabilité des caractéristiques du milieu, dans le temps et dans
l'espace, à toutes échelles
-
Grandes lignes du programme
On considérait autrefoisl'océanc o m m e un milieu pratiquement
stable,dont les variations saisonnièreselles-mêmesavaient une importance secondaireet étaient
limitées aux eaux de surface. O n a découvertmaintenant qu'ilest impossible de progresser dans
l'étude de l'océan sans tenir compte des variations qui s'yproduisent par suite d'instabilitésstatiques ou dynamiques et du caractère généralement transitoire des phénomènes océaniques. Il
est important de comprendre la variabilité, sur de courtes et de longues périodes, des caractéristiques océaniques, et notamment de la température, pour évaluer et prévoir les conditions
thermiques de l'océan. Les variations à grande échelle des conditions océaniques (notammentde
la température) ont souvent des conséquences désastreuses pour les organismes vivants, qui périssent ou émigrent en masse. Le phénomène bien connu appelé ''El
Nifio", près de la côte péruvienne, constitue un exemple de tels désastres naturels. O n pourra choisir les sujets suivants
en établissant des plans de recherches sur la variabilité :
Les modifications à grande échelle et à long terme des conditions de surface qui se produisent dans des régions c o m m e le Pacifique Nord et l'Atlantique Nord nécessitent des
séries d'observationsplus détaillées et plus longues pour pouvoir être comprises.
Les modifications saisonnières importantes, c o m m e celles qui se produisent sous l'influente des moussons, ainsi que les variations saisonnières moins prononcées qui ont lieu
dans d'autres régions, mériteraient d'être étudiées.
Des recherches devraient être entreprises sur ?es variations à petite échelle et à court
terme, c o m m e les ondes internes.
Il faudrait observer les changements saisonniers et annuels de la couverture de glace de
mer.
- Nécessité de poursuivre l'étude des tsunamis
Grandes lignes du programme - Une forme différente de variabilité intervient dans le cas des
Projet 1.16
catastrophes naturelles causées par des tremblements de terre sous-marins. Ceux-ci produisent une onde ou un train d'ondes qui se propagent très loin sur l'océan où elles entraînent
des modifications rapides du niveau, ce qui provoque des inondations et des destructions. Ce
phénomène est appelé tsunami. Les tsunamis sont si catastrophiques,dans de nombreuses régions côtières du monde que de nombreux spécialistes se sont intéressés à l'étude de ce phénomène. L e Système international d'alerte aux tsunamis a été organisé récemment dans l'océan
Pacifique avec l'aide de la COI. Il apparaît nécessaire de poursuivre l'étude de la dynamique de
la formation et de la propagation des ondes de tsunamis. L'échange international de toutes les
données relatives aux tsunamis est souhaitable.
14
Projet 1.17
-
Poursuite de l'élargissement et de l'améliorationdu réseau mondial de stations
marégraphiques et extension de ce réseau en mer libre
-
Grandes lignes du programme
Il est nécessaire de disposer d'un plus grand nombre d'enregistrements du niveau de la mer sur des périodes de temps prolongées et en de nombreuxpoints
supplémentairespour améliorer la prévision des marées et l'alerte aux tsunamis (voir aussi le
projet 1.16). La coopération internationale pourra permettre une extension du réseau mondial
des marégraphes au large, où il est particulièrement nécessaire de disposer d'enregistrements,
grâce à un effort concerté pour mettre au point, produire et assurer l'entretiende marégraphes
pour grands fonds, qui seront placés sur le fond de l'océan.
2. LES RESSOURCES BIOLOGIQUES
ET LEURS RAPPORTS AVEC LE MILIEU MARIN
Problèmes scientifiques
L a vie a probablement pris naissance dans l'océan. L'étude des espèces infiniment diverses qui
y vivent actuellement permet de mieux comprendre l'évolution de la vie sur les continents et les variations constantes qui la caractérisent. L'étude du réseau complexe d'interactions entre ces organismes marins, et entre ceux-ci et le milieu dans lequel ils vivent, est un élément essentiel de la
recherche écologique. Grâce à cette recherche, l'homme espère comprendre, maîtriser et utiliser
à son profit les processus biologiques généraux qui donnent à la terre son caractère particulier.
Mais si l'homme s'intéresse aux êtres qui vivent dans la mer, cela a sans doute d'abordété, et
c'est encore surtout en dehors de l'attrait de la pêche proprement dite parce qu'il y voit une
source d'aliments riches en protéines et d'aliments de complément pour lui-même et ses animaux
domestiques, et aussi de matériaux et de produits chimiques utiles ou agréables. L'homme extrait
actuellementde la m e r près de 6 0 millions de tonnes de ces produits par an. Chaque année, laquantité d'aliments qu'il en tire s'accroît, de m ê m e que la variété des produits. Grâce à l'applicationde
la science et de la technique et à des investissements suffisants effectués à bon escient, on devrait
pouvoir doubler et m ê m e peut-être quadrupler la productivité des mers dans les quelques décennies
à venir. Cet accroissement ne sera limité que par la mesure dans laquelle la m e r pourra produire
les divers organismes que l'homme en extrait actuellement. Si on peut trouver les moyens de tirer
parti des plantes et des animaux plus petits, mais encore plus abondants, et trouver les moyens de
récolter et de traiter ces ''ressourcesnon classiques" efficacement et à bon marché, on pourrait
accroître dans des proportions considérables encore qu'actuellement indéterminées les quantités de produits utilisables récoltés.
-
-
-
-
Toutefois, l'expansion future de l'industrie de la pêche se heurte à un grand nombre de problèmes économiques, juridiques et techniques, et pour les résoudre il sera nécessaire de déterminer et de comprendre la dynamique de peuplement des ressources biologiques, leurs rapports avec
le milieu marin, ainsi que la nature et le comportement des organismes marins isolés et en groupe.
L'importance des prises de nombreuses espèces tend à varier dans de grandes proportions et de
façon encore généralement imprévisible. Le nombre et les déplacements des jeunes sujets et des
sujets assez gros pour être pêchés dépendent dans une grande mesure de caractéristiques de lacirculation océanique à grande et à petite échelle ; il importe de comprendre ces influencessil'onveut
mettre au point des systèmes de prévision fiables, et si l'on veut pêcher ou récolter efficacement
et à coup sûr. Pour trouver les animaux, les rassembler et les prendre, il faut comprendre
les caractéristiques de leur comportement et interroger à la fois la biologie et la techniquepour découvrir de meilleures méthodes. L a pêche elle-même influe grandement sur l'importance et la c o m position des peuplements ; si l'on veut organiser les pêches de façon à assurer un rendement régulier, il faut connaître la dynamique des stocks exploités ainsi que celle des différents organismes
dont ces espèces se nourrissent ou qui leur font concurrence. Afin de les utiliser plus complètement, il est nécessaire de mieux connaître leur biochimie.
C'est en fonction des considérations qui précèdent qu'on a formulé des projets consacrés à
l'étude des interactions au sein du milieu et à l'évaluation des ressources biologiques. E n particulier, on pourra déterminer la distribution et l'importance des ressources relativement mal connues
et intensifier les recherches sur les processus dynamiques de l'océan qui président à la fixation,au
transfert, à la concentration et à la dispersion des matières organiques et de l'énergie, et déterminent par là le degré et la nature de sa productivité biologique (projets 1 à 5).
A une exception près, le présent document ne mentionne des zones précises de l'océan qu'à titre
d'exemple. L a zone de l'Antarctique est unique du fait qu'elle contient les ressources connues et
inexploitées les plus abondantes, dont la pêche ou la récolte nécessitera de nouvelles méthodes de
pêche et de traitement, et aussi des études océanographiques pour localiser plus facilementles concentrations, et des prévisions météorologiques et océaniques afin d'assurer la sécurité et l'efficacité d'opérations menées dans un milieu hostile très éloigné des centres de consommation. C'est
pourquoi on a accordé une attention spéciale à l'étude des mers de l'Antarctiquedans le Programme
élargi (projet 6).
Les changements de l'écosystème marin, et les échanges qui se produisent sur le plan géographique, ont une importance particulière. Certains sont occasionnés par des phénomènes naturels et
d'autres par les activités humaines telles que le creusement de canaux, la construction de barrages
et les transports maritimes, et aussi la pêche et l'élimination des déchets (dont il est question dans
une autre section du présent document). Mais l'homme commence aussi consciemment à vouloir agir
sur le système écologique pour l'améliorer de son point de vue ; mais le succès durable des projets
de transplantation d'espèces et d'aquiculture marine ne peut être assuré que si des études scientifiques en profondeur viennent compléter les expériences pilotes. Il est nécessairede tenir certaines
communautés biologiques à l'abri des changements pour que leur étude puisse fournir une base de
données relativement stable (projets 7 à 9).
L'incertitude que l'on éprouve quant à l'identité des animaux et des végétaux de l'océan nuit au
progrès de la recherche écologique et peut fausser les prédictions. O n n'a pu encore décrire et
classer qu'une petite partie de ces animaux et de ces végétaux, et m ê m e la position actuelle de certaines formes par ailleurs bien connues reste douteuse. Il faut remettre en honneur la systématique,
qui est à l'heure actuelle relativement négligée, et lui fournir un appui approprié (projet 10).
Il est tout aussi importantde mettre au point des techniques amélioréespour la collected'échantillons et l'observation de la vie marine. Dans une large mesure, on peut utiliser pour celades
techniques mises au point à d'autres fins ; mais il faudra aussi inventer des techniques spéciales,
notamment pour la recherche biologique et écologique. Il fautnon seulement que le biologiste puisse
voyager sur les mers, mais aussi qu'il puisse y plonger et qu'il dispose d'instruments appropriés
pour recueillir des échantillons de tous les organismes qui se trouvent dans ce milieu et pour m e surer tous les paramètres de celui-ci. Dans le projet 12, on a fait des suggestions pour déterminer
certaines priorités à cet égard.
D e façon générale, du double point de vue de la biologie et des phénomènes physiquesqui lui sont
liés, il faut mesurer l'océan mondial à une bien plus grande échelle. Il importe en conséquence de
tirer le meilleur parti possible des laboratoires nationaux existants, des "navires occasionnels",
des observatoires situés dans des iles, des bouées,des plates-formesinstalléesà d'autres fins,des
aéronefs, des satellites artificiels, des submersibles,des stationshabitées sous-marineset d'autres
nouveaux engins. E n m ê m e temps, il sera nécessaire d'effectuer toutes sortes de travaux expérimentaux, en mer et sur terre, et de tirer pleinement profit des techniques modernes de traitement
et d'analyse des donnees pour construire et expérimenter des modèles mathématiques des systèmes
naturels à l'étude.
Projets et grandes lipies des programmes
Projet 2.1
-
Combler les lacunes de nos connaissances concernant la répartition dans le temps
et dans l'espace et l'abondance des carnivores primaires et secondaires, et estim e r en particulier la biomasse, la taille et la disponibilitédes animaux exploitables
ainsi que leur productivité dans plusieurs zones relativementmal connues susceptibles de présenter de l'intérêt, notamment dans certaines des zones principales
de remontée d'eaux profondes et sur les talus continentaux.
-
Effectuer dans des régions choisies des explorations systémaGrandes lignes UIJ programme
tiques pour déterminer la présence et les concentrations d'animaux d'une taille convenable.O n
devra faire porter l'effort sur les principales zones de remontée d'eaux profondes et sur certains talus continentaux qui paraissent hautement productifs, mais que l'on connaît encore mal.
Projet 2.2
76
-
Déterminer le nombre d'organismes de chaque taille, à chaque niveau trophique de
l'écosystème, évaluer le flux d'énergie et de substance à travers les divers niveaux
trophiques jusqu'aux communautés pélagiques et benthiques, et étudier l'influence
de la variabilité du milieu sur ces processus.
-
Etudier systématiquement la production à chaque niveau troGrandes lignes du programme
phique, et notamment la composition des régimes alimentaires des animaux, et la répartition
par taille des organismes et leur alimentation à chaque niveau. En m ê m e temps, déterminer
les variations saisonnières de l'écosystème. Il est nécessaire d'effectuer parallèlement des
études de laboratoire sur les taux de reproductiondes algues, la durée de maturation des herbivores et des carnivores et, pour les principaux consommateurs, la nature et la quantité des
prises de nourriture et la courbe de croissance. Ces études devraient notamment porter sur au
moins une zone faiblement exploitée, c o m m e la mer d'Oman, et sur des zones plus exploitées
c o m m e le golfe de Guinée, le courant de Humboldt et le golfe du Siam. S'efforcer de déterminer les voies suivies par l'énergie à travers le système benthos-détritusjusqu'aux populations
démersales.
Projet 2.3
-
Etudier :
(a) la répartition générale et la variation saisonnière de la production primaire et de la production secondaire ;
(b) les grandes et denses concentrations d'herbivoreset de petits carnivores qui pourraient devenir exploitables.
-
Grandes lignes du programme Mesurer l'énergie radiante disponible pour la photosynthèse et
le taux de fixation du carbone dans l'ensemble de l'océan mondial en diverses saisons et recueillir en m ê m e temps des renseignements connexes relatifs au milieu. Parallèlement, mesurer la
biomasse et la production des herbivores et des petits carnivores.
Projet 2.4
-
Etudier systématiquement les effets de la pêche à divers degrés d'intensité, et des
changements qui surviennentdans le milieu sur le recrutement des peuplements de
poissons et autres espèces utiles.
-
Etudes de la question des peuplements et de leur recrutement,
Grandes lignes du programme
et notamment : construction de modèles des processus qui déterminent l'importancedes classes
d'âge ; expérimentationen laboratoire pour améliorer ces modèles ; estimation du taux de mortalité dans la mer en fonction de la densité. Les études sur la variabilité à long terme devront
être complétées par des observations sur le milieu. Entre autres activités particulièresse complétant d'ailleursréciproquement, on entreprendra : (a)la construction de modèles des processus susceptibles de déterminer l'importance des classes d'âge ; (b)des expériences en laboratoire relatives, par exemple, à la croissance, au comportement, à la densité et à la vitesse de
déplacement des larves marines ; (c)l'estimation du taux de mortalité dans la mer en fonction
de la densité.
Projet 2. 5
-
Identifier et étudier les facteurs physiques (y compris les propriétés optiques de
l'eau)et biotiques du milieu qui influent sur le comportement et l'abondance des
poissons et d'autres organismes marins utiles.
-
Grandes lignes du programme
Exploiter les renseignements recueillis à l'occasion des études
chimiques, biologiques et physiques effectuées au titre de divers projets, en vue de mettre au
point des prévisions dans le temps et dans l'espace relatives aux concentrations d'organismes
utiles et d'accroître l'efficacité des opérations d'exploitation (recherche, rassemblement, capture). Pour cela, il faudra employer en pleine mer des appareils qui auront été mis au point
dans le cadre du projet 12 (a), (c)et (d), et procéder parallèlement à des observations età des
expériences sur le comportement et les réactions d'organismesplacés dans des réservoirs ou
des enceintes.
Projet 2.6
-
Déterminer l'abondance, la répartition et les interrelationsdes principaux organismes de l'océan Antarctique, ainsi que leur cycle biologique, leurs modes de rassemblement et de migration, en particulier en fonction du milieu ; établirles bases
scientifiques d'une exploitation efficace et rationnelle de ces organismes.
-
Faire en coopération un inventaire des ressources vivantes
Grandes lignes du programme
des mers de l'Antarctiqueet étudier leur milieu. Les travaux comprwdront des recherches
de base sur la répartition des principaux organismes, leur cycle biologique et leur mode de
rassemblement et de migration, notamment en fonction des conditions du milieu. Il faudra
77
prévoir et prendre des initiatives d'un large caractère international pour appuyer les programmes interdisciplinaires existant dans les domaines de la météorologie, de l'hydrographie,
de la biologie, de la géologie et d'autres sciences.
Projet 2.7
-
Etudier l'effetsur les écosystèmes des échanges,naturels ou provoqués par l'homme,
portant sur la faune et la flore de différentes zones marines.
-
Installer des stations pour le prélèvement d'échantillons bioGrandes lignes du programme
logiques en des points particulièrementimportants pour l'étude de régions (a)où s'effectuent
des échanges naturels et (b)où l'homme influe ou pourrait influer sous peu de manièrenotable
sur le milieu par la construction d'ouvrages d'art, par des transports, ou par des transplantations, par exemple aux deux extrêmités de détroits et de canaux maritimes importants et au
large des embouchures de grands fleuves dont le débit est modifié par des barrages.
Projet 2.8
-
Etudier la production biologique élevée des eaux côtières, des estuaires, des lagunes, des mangroves et des récifs coralliens, notamment pour y déterminer les
possibilités d'aquiculture marine et d'exploitationdes algues.
-
Grandes lignes du programme Identifier sur la base des caractéristiques du milieu et étudier
sur une base mondiale les zones côtières susceptibles de convenir à l'aquiculture et sélectionner les espèces appropriées pour la culture en vue de l'utilisationoptimale et de l'amélioration
des ressources biologiques (poissons,mollusques, crustacés, algues, etc. 1. O n devrait étudier
les conditions optimales de culture de ces organismes.
Projet 2. 9
-
Déterminer s'il est souhaitable et possible d'établir des réserves marines pour la
protection et l'étude de communautés marines naturelles.
-
Grandes lignes du programme Examiner les critères scientifiques et les problèmes pratiques
relatifs au choix de zones marines qui contiennent des communautés représentatives et dans lesquelles l'intervention humaine serait limitée à l'observation et à la recherche.
Projet 2.10
-
Il est essentiel qu'il n'y ait aucune incertitude sur l'identité des organismes à exploiter ou à étudier et il est en conséquence nécessaire d'améliorer les moyens de
classement, d'identificationet de catalogage.
-
Prendre les mesures nécessaires pour encourager les études
Grandes lignes du programme
systématiques qui apportent un soutien essentiel à la réalisation des projets biologiques orientés vers l'écologie. Encourager les biologistes à se lancer dans ce domaine, faciliter la collaboration entre les spécialistes sur le plan mondial et les encourager à mettre leurs efforts en
commun pour l'utilisation des techniques traditionnelles et nouvelles. Etendre aussi le réseau
de centres biologiques de triage et constituer des collections régionales internationales. Améliorer et utiliser les techniques d'élevage permettant d'identifier les oeufs et les larves.Fournir une aide pour permettre la publication de travaux taxonomiques et systématiques.
Projet 2. 1 1
-
Identifier les plantes et les animaux marins qui forment des peuplements suffisamment denses pour donner lieu à une exploitation commerciale, afin d'utiliser une
g a m m e plus importante d'organismes marins pour en tirer une plus grande variété
de produits utiles.
-
Grandes lignes du programme Déterminer pour chacune de ces espèces sa composition chimique (notammenten ce qui concerne les constituants toxicologiques et pharmacologiques), sa
variabilité saisonnière et régionale, et ses éléments écologiques déterminants.
Projet 2.12
-
Etudier de manière approfondie les débris et les matières organiques en dissolution
et la reminéralisationdes substances organiques dans l'eau et les sédiments.
-
O n devra mesurer la concentration de différentes substances
Grandes lignes du programme
organiques dans les eaux marines et dans les sédiments. O n déterminera la quantité de débris
organiques en suspension pour évaluer son intérêt éventuel c o m m e aliment pour les organismes
pélagiques et démersaux, y compris les poissons. Il faudra aussi étudier les organismes hétérothrophes et leurs activités métaboliques, et ces études devront se faire non seulement dans
la mer, mais en laboratoire, afin d'analyser les réactions qui interviennent dans les divers processus de décomposition.
78
Projet 2.13
- Mettre au point des méthodes, des appareils et des moyens nouveaux ou perfectionnés, et de préférence normalisés, à différentes fins. Ce travail s'impose dans
presque toutes les branches de la biologie marine. O n trouvera ci-dessous quelques
exemples possibles :
donner aux spécialistes des possibilités accrues d'observer directement toutes les parties
du milieu marin, en orientant les recherches techniques par l'exposé des besoins spécifiques des biologistes en vue d'études sous-marines utilisant des stations sous-marines
habitées, des submersibles et des plongées ;
mesurer le dépôt de matières organiques sur le fond des mers ;
découvrir et évaluer les ressources en animaux marins et en autres organismes ; en particulier, mettre au point des méthodes pour découvrir et évaluer les populations : (a) de
pleuronectes, de crevettes et autres animaux vivant sur le fond de la mer; et (b) de calmars et de poissons pélagiques, et peut-être aussi de crevettes, vivant au-dessus des
talus continentaux ;
observer le comportement individuel et collectif d'animaux et d'autres organismes,y compris leurs réactions aux appareils et aux engins opérant dans le milieu marin ; étudier la
possibilité d'adapter et d'appliquer des techniques nouvelles et d'utiliser de grands réservoirs d'observation ;
améliorer les méthodes d'échantillonnage et de mesure de la biomasse et du taux de production des organismes marins en appliquant et en adaptant les méthodes et techniques les
plus récentes ;
améliorer le traitement et l'échange des données biologiques en déterminant celles qui
pei:vent être échangées par l'intermédiaire des centres de rassemblement des données et
en inventant des méthodes pour traiter les données qui ne se prêtent pas à l'heureactuelle
aux échanges de type habituel.
3. LA POLLUTION DES M E R S
Nature du problème
Notre civilisation déverse des quantités croissantes de déchets et d'énergie dans l'océan mondial,
lequel n'a pas une capacité illimitée pour les absorber. Les concentrations que certains polluants
atteignent dans telle ou telle partie de l'océan inquiètent déjà profondément le public et les milieux
scientifiques, des concentrations dangereusement élevées sont peut-être imminentes dans d'autres
régions. La poliution affecte de nombreuses activités économiques et culturelles de l'homme dans
le milieu marin. Les processus physiques et biologiques peuvent transporter des matières nocives
sur de grandes distances à partir du lieu oh elles sont introduites dans le milieu. Certainspolluants
persistent longtemps dans l'eau de mer et dans les organismes marins avant d'atteindre les sédiments ou de se décomposer. D'autres, au lieu de se disperser, peuvent s'accumuler dans certains
organismes, y compris ceux qui présentent un intérêt économique pour l'homme. Certains polluants,
ou certaines concentrations de ceux-ci, ont sur la faune et la flore marines des effetsaigus, qui se
manifestent rapidement ; d'autres ont des effets retardés, ou d'une létalité diminuée, qui ne se m a nifestent pas immédiatement, mais qui peuvent néanmoins être très importants à la longue.
L e déversement de certains polluants dans l'océan est plus ou moins réglementé ; mais il y a
des polluants qui atteignent la mer accidentellementet d'autres qui y sont évacués inconsidérément.
D e nombreux polluants parviennent à l'océan par des voies diverses : les cours d'eau et les côtes
(où sont rejetés en particulier les effluents urbains et industriels), l'atmosphère, les navires et les
installations qui fonctionnent dans le milieu marin, notamment sous l'eau. Les pertes ou détériorations en raison d'une contamination ne peuvent être évitées que par une politique rationnelle fondée
sur la recherche et l'observation. U n programme efficace de surveillance pourrait aussi éviter à
une zone océanique d'être polluée par des activités qui ont lieu ailleurs. Toutes les sources de polluants mentionnées ci-dessusdoivent être surveilléespuis,dans la mesure du possible,neutralisées.
19
E n m ê m e temps, les effets complexes de chaque sorte de polluant doivent être examinés en détail.
Pour cela, il faut étudier ce qu'il devient dans le milieu océanique,choisir et étudier des organismes
marins témoins, mettre au point et normaliser des techniques d'analyse, et déterminer le bilan m a tières approprié de l'océan. Dans certains cas, les déchets peuvent être traités ou éliminés de
façon à être utiles plutôt que nuisibles. L'étude de la pollution peut m ê m e présenter des avantages
scientifiques généraux : ainsi, en théorie, certains polluants peuvent servir à déterminer les voies
et les taux de transport d'énergie dans un écosystème (voir en particulier le projet no 2 sur les ressources biologiques).
C o m m e le problème de la pollution s'amplifiera sans doute à mesure que les populations humaines se multiplieront et que leurs activités industriellesaugmenteront,et c o m m e les recherches
scientifiques nécessaires doivent faire appel à de nombreuses disciplines, les projets concernant
cette question sont réunis dans le présent document sous un titre unique. Aux fins du Programme
élargi, la pollution marine doit être définie c o m m e étant :
l'introductionpar l'homme dans le milieu marin (y compris les estuaires), directement ou indirectement, de substances ou d'énergie, ce qui entraîne des effets délétères tels que dommages
aux ressources biologiques, dangers pour la santé humaine, entrave aux activités maritimes y
compris la pêche, diminution de la qualité de l'eau de mer du point de vue de son utilisation,et
réduction des possibilités offertes dans le domaine des loisirs.
Les études scientifiques prévues dans le cadre des projets ci-après devraient aboutir à la rédaction de rapports périodiques détaillés sur la salubrité de l'océan. Il s'agiraitd'examiner l'état
de l'océan et de ses ressources sous l'angle de la pollution et d'en prévoir les tendances à long
terme, afin d'aider les gouvernements à prendre, individuellement ou collectivement, les mesures
nécessaires pour en combattre les effets.
Projets
-
3.1
Etude des modifications du milieu marin pour comprendre les effets des polluants connus
et déceler ceux qui ne sont pas actuellement reconnus.
-
3.2
Etude de l'influence de ces modifications sur la faune et la flore marines, notamment,
études sur la toxicité et l'accumulationdes polluants.
-
3.3
Etude systématique des effets différés et sublétaux des polluants sur la croissance, la
reproduction et d'autres processus biologiques. A la différence, par exemple, des cas de mortalité
massive d'animaux marins, de tels effets ne sont pas toujours immédiatementapparents. Néanmoins,
ils sont à classer parmi les conséquences les plus graves de la pollution marine.
-
3.4
Mise au point de méthodes appropriées d'analyse (physique, chimique, physico-chimique
et radiochimique), eu égard notamment aux polluants actuellement connus.
-
3. 5
Détermination d'une g a m m e d'espèces que les polluants affectent de diverses façons et
qui peuvent, par conséquent, servir d'indicateurs sensibles du degré de pollution d'une région
donnée.
-
3. 6 Normalisation quantitative et qualitative des méthodes d'échantillonnage,d'analyse et des
appareils.
-
3.7
Création d'un système mondial de surveillance des agents de pollution de la mer, comprenant notamment le prélèvement d'échantillons dans les divers milieux, dans la faune et dans la flore,
et leur envoi à des centres aux fins d'analyse ; transmissiondes résultatsde ces analyses aux centres
de rassemblement des données océanographiques ; puis évaluation, interprétation et publication systématiques de ces r,sultats. L'application d'un programme de surveillance a des aspects juridiques
importants qui se rattachent aux problèmes de la prévention de la pollution marine et de la lutte
contre celle-ci ; ces problèmes doivent être étudiés et résolus d'urgence par les organisations
compétentes.
-
3.8
Examen des sources de pollution de la mer et étude du mécanisme par lequel les polluants parviennent au milieu marin.
80
-
3.9
Etude de ce que deviennent les polluants dans le milieu marin. A cette fin, étude des
processus physiques, chimiques et biologiques de transport, d'accumulation, de dispersion et de
dégradation des substances polluantes et de l'énergie.
3.10 - Etablissement d'une base scientifique pour la mise au point de méthodes permettant de
retirer les polluants de la mer, de neutraliser leurs effets délétères ou, le cas échéant, d'exploiter leurs effets favorables.
-
3.11 Etude des effets favorables ou nuisibles des eaux résiduaires des centrales thermiques
sur les organismes marins.
4. GEOLOGIE, GEOPHYSIQUE ET RESSOURCES MINERALES
DES FONDS SOUS-MARINS
Introduction
L'élucidation de la nature et de l'évolution de l'écorce terrestre sous l'océan apparaît c o m m e
la clé de la géologie du globe et c o m m e le point de départ d'une nouvelle façon d'aborder les problèmes géologiques que posent les continents et les fonds marins. Cette connaissance peut constituer la base scientifique grâce à laquelle on pourra localiser, évaluer et exploiter les richesses
minérales des fonds marins, richesses qui seraient considérablement amoindries si notre programme n'était fondé que sur une exploration à l'aveuglette et sur des études empiriques.
Il est certain que les riches gisements minéraux du fond marin et des couches sous-jacentes
seront un jour exploités et constitueront une source importantede matières premières industrielles
pour l'humanité tout entière. O n a déjà découvert des gisements de concrétions ferro-manganifères,
renfermant aussi du cobalt, du nickel, du cuivre et d'autres métaux, ainsi que des gisements de
phosphates minéraux. Il semblerait également, d'après des indications préliminaires, que du pétrole pourrait se trouver dans les formations sédimentaires au-delà du plateau continental.Mais la
connaissance que nous avons des ressources minérales de l'océan est encore très insuffisante et il
sera nécessaire d'étudier longuement leur répartition géographique et leur concentration afin de pouvoir déterminer lesquelles justifient une exploitation au profit de l'humanité.
L a série des sédiments témoigne de l'histoire passée et présente de l'océan. Nous pouvons y
suivre les processus d'érosionet de sédimentationet déterminer la rapidité relative avec laquelle
les dépôts se sont formés dans les différentes régions de l'océan. Elle nous renseigne également
sur la nature initiale des matériaux déposés et sur les transformations qu'ils ont subies par la suite.
Son étude nous permettra de découvrir les processus de formation et de répartition de nombreux gisements minéraux.
Les roches ignées sous-jacentesaffleurent en de nombreux endroits du fond de l'océan.
Connaissant les rapports entre les propriétés de ces roches, leur ossature géologique et leur âge,
nous pourrons déterminer la nature des phénomènes volcaniques, les modifications de la composition du manteau terrestre au cours des temps géologiques, l'âge et la composition de la croûte terrestre subocéanique ainsi que le mécanisme des processus métamorphiques à l'intérieur de cette
croûte. Ces données nous permettront elles-mêmes de mieux connaître les roches qui constituent
le fond marin et qui lui sont sous-jacentes,leurs ressources potentielles en minéraux c o m m e la
chromite et le nickel, et nous mettront à m ê m e de résoudre un certain nombre de problèmes relatifs à l'histoire géologique de notre planète.
Encore faut-il vérifier, modifier et développer les théories nouvelles. L e classement approximatif des problèmes scientifiques énumérés ci-dessous ne sert qu'à ordonner certains des problèmes détaillés sur lesquels les hommes de science se pencheront. O n estime que la liste ci-après
de programmes de recherche énumère les problèmes les plus importants qui devront être examinés
en fonction des méthodes actuellement appliquées et de celles que l'on peut envisager c o m m e possibles. Mais à mesure que le Programme élargi s'étendra et se développera, les nouveauxprogrès
de la technique et de la science conduiront nécessairement à modifier les programmes de recherche.
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Principaux problèmes scientifiques
A. Description, origine et dynamique de la croûte et du manteau dans les océans, y compris les
mers bordières, les méditerranées et les marges continentales, et connaissance des origines profondes des matières et de l'énergie dans les processus tectoniques.
A. 1
Structure de détail de la croûte et du manteau supérieur des dorsales médio-océaniques,
actives ou anciennes, et configuration des contraintesqui leur sontassociées (parexemple,
en relation avec l'activité sismique).
A. 2
Nature et origine des crêtes et des glacis asismiques (par exemple, le seuil de WyvilleThomson, la crête du Walfisch, le glacis chilien).
A. 3 Identification, datation et histoire des matériaux composant la croûte et le manteau supérieur des bassins océaniques ''stables",et leurs variations dans le sens latéral.
A. 4 Etudes comparatives de la structure et de l'histoire des marges continentales stables.
A. 5 Processus dynamiques dans les zones des marges des plaques crustales et continentales
instables (systèmesfosse, arc-fosse et m e r marginale).
A. 6
Possibilité de transformation de la croûte océanique en croûte continentale dans les mers
marginales et les méditerranées.
A. 7 Mouvements verticaux et horizontaux de la croûte océanique et des marges continentales.
A. 8 Mécanismes et répartition du volcanisme.
B. Processus sédimentaires dans les régions côtières, sur les marges continentales et dans les
grands fonds océaniques.
B. 1
Description de la nature, de l'histoire, de la répartition et de l'épaisseur des sédiments
sur le fond marin, ainsi que de la nature et de la répartition des matières en suspension.
B.2 Origine des matériaux sédimentaires.
B.3 Processus dynamiques d'érosion, de transport et de sédimentationdans leurs rapports
avec l'état du milieu (notamment, analyse quantitative du bilan énergétique, des taux de
sédimentation,etc. ).
B.4 Interactions physique, chimique et biologique entre l'océan et les sédiments et roches
du fond marin ; il s'agit là d'un problème interdisciplinaire très important.
B.5 Diagenèse et métamorphisme des sédiments marins.
C. Aspects du fond marin présentant des possibilités économiques.
C. 1
Evaluation des ressources en minéraux et en combustibles des divers types de marges
continentales.
C. 2 Mécanique des fonds marins et des côtes (par exemple, érosion littorale, mouvement
des sédiments, propriétés mécaniques du "sol", stabilité du fond marin).
82
C. 3
Possibilités de ressources en minéraux et en combustibles des grands fonds, selon l'origine, l'évolution et le milieu de la région considérée.
C.4
Détermination des risques d'accidents géologiques dans les zones côtières et sur le fond
marin (tremblements de terre, cassure du fond marin par des failles, vagues d'origine
sismique, etc. )
Programmes de recherche proposés afin de résoudre les principaux
problèmes scientifiques
1.
Etablissement de cartes morphologiques du fond marin.
2.
Levés géologiques et géophysiques systématiques des marges continentales.
3.
Achèvement du levé magnétique de l'océan mondial.
4.
Forages profonds en des points d'importance capitale.
5.
Etudes détaillées au voisinage des crêtes des systèmes dorsale-rift.
6.
Etudes sur terre et sur m e r des systèmes fosse-arc.
7.
Recherches sur les anomalies de la croûte océanique aux grandes profondeurs.
8.
Etudes géologiques et géophysiques des méditerranées et des mers marginales.
9.
Transectes géophysiques à travers les principaux accidents de la croûte et transectes géologiques terre-mer dans des zones particulièrement importantes.
10.
Observation des estuaires, en vue notamment d'étudier la nature des matériaux en suspension
et des eaux.
11.
Profils méridiens dans les sédiments des grands fonds.
12.
Analyses des nodules manganifères et autres ressources minérales.
Ces programmes de recherche constituent les éléments essentiels de cinq grands programmes.
1.
Etablissement de cartes morphologiques du fond marin
Aspects scientifiques: Pour effectuer des recherches géologiques, il faut disposer, c o m m e
fonds de carte, de cartes bathymétriques aux échelles voulues. D'autres branches des sciences
de la mer utilisent, pour certaines de leurs recherches, des cartes de reconnaissance ou des
cartes détaillées de la morphologie du fond de la mer.
Aspects pratiques : Fonds de carte pour la prospection de minéraux et de combustibles au
large, pour les pêches de fond, ou pour les besoins des ingénieurs. Des cartes bathymétriques
aux échelles voulues sont nécessaires pour les divers aspects de l'exploitationdes minéraux,
de la pêche, de la construction d'ouvrages d'art et autres opérations effectuées sur le fond de
la mer ou au-dessus.
Echelles : A u 111. 000.000 pour les prospections. Les données disponibles permettent de dresser une carte provisoire de nombreuses régions, qu'il s'agisse du plateau continental ou de
grands fonds. Il faudra pour les grands fonds des cartes plus précises à cette échelle avec un
espacement de 5 à 15 kilomètres entre les lignes selon la complexité morphologique du fond et
la nature et le degré de précision du programme géologique prévu. Des cartes au 1/250.000
ou plus seront nécessaires pour certains secteurs particulièrement importants (où des transectes géologiques et géophysiques terre-mer doivent être établis).
II.
Levés géologiques et géophysiques systématiques des marges continentales
Pour ces levés, il faudra faire des forages profonds et établir des transectes géologiques terremer, afin d'étudier les sédiments, l'écorce et le manteau des marges continentales stables et
instables. O n mettra l'accent sur l'étude comparative de la structure, de l'histoire géologique
et des ressources minérales.
Problèmes scientifiques : A. 4 et, partiellement, A. 7, B., et C. 1.
83
Aspects scientifiques : Meilleure connaissance de la structure des sédiments ; des roches
ignées et des roches métamorphiques de l'écorce sous le fond marin dans les zones de transition entre l'océan et les continents, ainsi que des caractéristiques géophysiques du manteau
sous-jacent, Processus de transport des sédiments de la côte jusqu'aux grands fonds. Répartition des organismes benthiques selon la profondeur et la latitude. Niveaux de la mer au pliopléistocène et changements eustatiques et tectoniques du niveau de la mer d'après les plages,
les terrasses et les récifs coralliens fossiles.
Aspects pratiques : Levés de reconnaissance afin de déterminer l'emplacement et l'étendue
des structures et des bassins sédimentaires épais pouvant renfermer des accumulations de pétrole et de gaz ; découverte de gisements de phosphorite sur le plateau continental vers le large,
et de gisements d'or et d'autres minéraux sur le plateau continental, vers le rivage et vers le
large ; relevé des structures rocheuses riches en minéraux ou en combustibles prolongeant
celles du continent. Cartes sédimentologiqueset géochimiques à l'intention des pêcheurs.
Méthodes : Levé de reconnaissance de toute la zone marginale au moyen d'observations effectuées à partir de navires faisant route et à partir de stations. Etudes géologiques et hydrographiques complémentaires de zones importantes que l'onsuppose riches en minéraux, ou de
zones ayant, par exemple, un arrière-pays arctique, humide, aride ou tropical à relief élevé
ou non, de zones situées au large d'embouchures, et de régions où de grands mouvements tectoniques se prolongent du continent vers sa marge. Les méthodes employées devraient comprendre l'établissementde transectes géophysiques et géologiquesterre-mer et,ultérieurement,
des forages exploratoires.
III. Etudes géologiques et géophysiques des océans
Etudes des sédiments, de l'écorce et du manteau des bassins océaniques profonds, des systèmes dorsale-crevasse et fosse-arc, au moyen de forages profonds, de transectes terre-mer
traversant les fosses et les arcs, et de recherches et de forages correspondants dans les fies
adjacentes.
O n mettra l'accent sur l'histoire,sur les processus tectoniques ("dynamiquedu fond océanique"),
sur les phénomènes actuels de séismicité, de volcanisme,de géomagnétisme et du flux thermique,
et sur les ressources minérales.
Problèmes scientifiques étudiés dans le cadre de ce programme : A. 1, A. 2, A. 3, A. 5, et partiellement, A. 7, A.8, B., C.3 et C.4.
IV. Etudes géologiques et géophysiques de petits bassins océaniques
(mers méditerranées et marginales)
Etudes des sédiments, de l'écorce et du manteau, en mettant l'accent sur les rapports diachroniques avec d'autres océans profonds, la transformation possible de la croûte continentale en
croûte océanique, et les ressources minérales.
O n emploiera, entre autres méthodes, des transectes terre-mer et des forages par grands
fonds.
Problèmes scientifiques étudiés dans le cadre de ce programme : A. 6 et, partiellement,B et C.
V. Etudes des processus sédimentaires et géochimiques
Etudes, dans les régions côtières, les marges continentales et les grands fonds, du bilan des
matériaux et du bilan énergétique en ce qui concerne la côte et l'atmosphère ; interactionsphysiques, chimiques et biologiques entre la colonne d'eau et le fond marin ; érosion, sédimentation, diagénèse et transport sous-marins. L'accent sera mis sur l'origine des gisements minéraux superficiels, c o m m e les gisements aurifères et les nodules de phosphorite et de manganèse, sur la stabilité des sédiments du fond marin (propriétés mécaniques du "sol"), et sur
l'évaluation des risques géologiques.
Problèmes scientifiques étudiés dans le cadre de ce programme : B et, partiellement A et C.
a4
5. SYSTEME MONDIAL INTEGRE DE STATIONS OCEANIQUES (SMISO)
(Aspectsdu programme)
5.1 Le système actuel d'observation de l'océan à des fins océanographiques et météorologiques ne
peut répondre au besoin présent et sans cesse croissantde connaissancesscientifiques sur l'océan
et l'atmosphère et sur leurs interactions, non plus qu'au besoin de renseignements opérationnelssur
la situation actuelle et future du milieu océanique et de l'atmosphère sous-jacente.
5.2 Des recherches scientifiques sont nécessaires pour déterminer les rapports entre les processus océaniques et atmosphériques et les caractéristiques de leur dynamique. Tant que ces recherches n'auront pas été faites, on ne pourra guère espérer pouvoir mieux satisfaire les besoins
en prévisions météorologiques et océanographiques à court et à long terme. Des services de prévision des conditions du milieu sont nécessaires pour accroître l'efficacité du commerce et de la navigation maritimes, la protection de la vie et des biens en mer et la prospérité des industries m a ritimes (pêche,pétrole, produits chimiques, etc. ).
5.3 Le SMISO, en liaison avec la Veille météorologique mondiale, favorisera le développement des
sciences du milieu naturel, contribuera à améliorer les prévisions océanographiques et météorologiques et aidera à mieux comprendre les processus d'interactionentre l'océan et l'atmosphère.
Il aidera les pays à exploiter des régions océaniques nouvelles à des fins commerciales et augmentera l'efficacité de l'agriculturedans tous les pays grâce à la précision accrue des prévisions m é téorologiques et de leur application à la production d'aliments.
5.4 Le SMISO, qui se développe sur la base de principes scientifiques, dispose de moyens techniques modernes pour les observations, les radiocommunications et le traitement des données;
il est prévu qu'il fournira, conjointement avec la Veille météorologique mondiale, des renseignements océanographiques et météorologiques synchrones et immédiats en provenance de l'ensemble
de l'océan, Le SMISO tirera profit des recherches prévues au titre du Programme élargi, car il
faudra, pour l'élaborationfuture du système, connaître l'échelle et la fréquence des phénomènes
océaniques et perfectionner les modèles de prévision des conditions océaniques.
5.5 Le but du SMISO, en liaison avec la Veille météorologique mondiale et compte tenu des nécessités de l'océanographie,est de fournir des renseignements océanographiques et météorologiques qui aideront tous les pays intéressés à assurer des services de prévisions et à effectuer des
recherches scientifiques sur l'océan.
5. 6 L a principale question d'organisation à résoudre au cours de la phase initiale du développement
du SMISO consiste à déterminer la répartition et la teneur des observations météorologiques et
océanographiques qu'effectuerontles stations d'observation fixes ou mobiles.
5. 7 Le Système mondial intégré de stations océaniques est conçu exclusivementà des fins pacifiques
et repose sur le principe de la participation volontaire des Etats intéressés. Le SMISO est un
système mondial qui se compose d'installationset de services nationaux que coordonne la Commission océanographique intergouvernementale, en collaboration étroite avec l'OMM et avec l'appui de
toutes les organisations intéressées.
6. RECHERCHES INTERNATIONALES REGIONALES PARTICULIERES
6.1 L a coopération internationalepour l'étude systématique de certaines régions océaniques a une
grande importance. L a rapidité extrême avec laquelle les caractéristiques du milieu océanique
varient dans le temps exige des examens prompts et répétés des conditions océaniques, examens
qui ne peuvent fournir des données satisfaisantes s'ils sont exécutés par un seul navire. Afin de
bien comprendre tous les processus chimiques, physiques et biologiques qui se produisent dans une
région donnée, ainsi que leurs rapports et leur dépendance réciproques,des levés synoptiquesdoivent
être effectués régulièrement par un certain nombre de navires sur l'ensemble de la surface de la
région à l'étude. Des réseaux de bouées ou d'autresplates-formesseront parfois indispensableslorsqu'il s'agit d'obtenir un grand degré de précision dans l'espace.
6.2 Aucun pays, quels que soient sa richesse ou son développement économique, ne peut fournir à
lui seul tous les navires de recherches et les autres inoyens que nécessitent de telles études.
85
C e n'est que par la coopération internationale qu'il est possible de concentrer dans une région donnée de l'océan des navires et d'autres moyens de recherche en quantité suffisante pour assurer une
couverture synoptique ou quasi synoptique.
6.3 L a Commission océanographique intergouvernementale a déjà acquis une expérience considérable dans l'organisation et la conduite d'expéditions internationales à grande échelle : dans
l'océan Indien, dans la partie équatoriale de l'océan Atlantique, et dans la région du Kuro-shio dans
le Pacifique. Elle a également préparé ou projeté d'autres recherches internationales dans l'Atlantique Nord, dans la Méditerranée, dans la m e r des Antilles et les régions adjacentes, et dans les
eaux antarctiques (océan Antarctique). L a continuation de ces recherches en c o m m u n sera le premier objectif du P r o g r a m m e élargi et à long terme.
6.4 D e très nombreuses régions de l'océan sont encore m a l connues. P a r m i elles se trouvent les
parties méridionales de l'Atlantique, du Pacifique et de l'océan Arctique, notamment certaines
régions limitrophes de pays en voie de développement. D e s régions où l'on a recueilli dans le passé
des données plus ou moins satisfaisantes nécessitent des recherches supplémentaires détaillées. Il
faut donc, au cours des cinq prochaines années, que les expéditions internationales à grande échelle
envisagées ou projetées par la Commission soient complétées par des recherches en c o m m u n détaillées à caractère régional, dont le but sera d'aider les pays en voie de développement à étudier les
eaux qui leur sont adjacentes afin de développer les activités nationales de pêche.
6.5 L e s plans de ces recherches régionales devront être m i s au point en coilaboration étroite avec
les organisations régionales existantes, c o m m e le CIEM", la CIPNA"", etc., qui ont accumulé
une expérience précieuse en ce qui concerne l'organisation de recherches en c o m m u n dans leurs régions respectives, pour le plus grand profit de la pêche dans ces régions.
-
* CIEM Conseil international pour l'exploration de la m e r
** CIPNA Commission internationale des pêches du nord-ouest de l'Atlantique.
86
-
DEUXIEME PARTIE
P R O B L E M E S PRATIQUES D'EXECUTION
1.
Besoins en matière de formation générale et pratique et de personnel
L'établissement et l'exécution du Programme élargi nécessiteront un renforcement considérable du
personnel scientifiqueet technique. Ces questions ont une grande importance, notamment pour les
pays en voie de développement. Parmi les problèmes et les solutions possibles, citonsnotamment :.
place accrue donnée aux problèmes de la mer dans les programmes d'enseignementdes sciences
exactes et naturelles et des sciences de l'ingénieur ;
établissement et reniorcement de programmes spécialisés aux niveaux univèrsitaire et universitaire supérieur ;
meilleurs échanges de renseignements sur les possibilités existant en matière de formation
générale et pratique ;
rédaction et diffusion de traités de manuels et d'autres ouvrages d'enseignement en diverses
langues ;
organisation de cours de formation pour le personnel scientifique, technique et auxiliaire ;
accroissement du nombre des bourses de perfectionnement et utilisation plus efficace de ces
bourses ;
arrangements pour assurer des échanges de professeurs et de chercheurs entre les diverspays ;
renforcement des centres existants de formation et de recherche et création de nouveauxcentres.
Il conviendra de prendre les mesures suivantes, en particulier au profit des pays en voie de
développement :
2.
(1)
L e Groupe de travail de la COI sur la formation et l'enseignement devrait établirde nouveaux plans pour faire face aux besoins de formation générale et pratique et de personnel que suscitera l'exécution du Programme élargi.
(2)
L'Unesco, la F A 0 et d'autres organisations intéressées devraient poursuivre le renforcement et la coordination de leurs programmes de bourses et de formation dans le domaine des sciences de la mer.
(3)
Les Etats membres devraient élargir les possibilités de formation et d'emploi des nouveaux diplômés dans le domaine des sciences de la mer, et ils devraient apporter un soutien accru aux organisations internationales qui participent à des programmes d'enseignement et de formation, y compris les programmes de formation à bord des navires.
Gestion des données et des informations
Les données et les informations seront l'un des résultats les plus importants du Programme élargi.
Les systèmes internationaux existants de gestion des informations et des données ne sont pas enmesure de faire face au flux actuel d'informationset de données. La difficulté d'accès aux informations et aux données voulues gêne singulièrement le développement des recherches marines dans
les pays en voie de développement. L'important accroissement du niveau des activités de recherche
océanographique qui résultera de la mise à exécution du Programme élargi va surcharger ces systèmes dès le début. Parmi les problèmes qu'il importe de résoudre, on peut citer :
l'amélioration et le renforcement des services bibliographiques et des services de renseignements connexes ;
87
l'échange rapide des plans et des résultats préliminaires des programmes d'observation ;
l'intégration des échanges, en temps réel, de données océanographiques au système
météorologique ;
la mise au point de méthodes de stockage et de restitution des données biologiques, géologiques
et géophysiques ;
l'automatisationdes banques internationales de données et l'améliorationdes programmes et
des méthodes qui permettent d'utiliser leur contenu ;
la mise au point de formules normalisées et (ou)exploitables par ordinateur pour la présentation des données ;
l'établissementou l'améliorationen temps utile d'inventaires internationaux de données et
d'échantillons océanographiques et les mesures à prendre en vue de dresser un catalogue centralisé des données sur la mer provenant de diverses sources publiques et privées ;
le renforcement du réseau des centres de classement des matériaux biologiques.
Il conviendrait de prendre les mesures suivantes :
Le Groupe de travail de la COI sur l'échange de données océanographiques devrait examiner, en collaboration avec l'OMM,la F A 0 et d'autres organisations intéressées c o m m e
le CIEM, les problèmes ci-dessus et prendre des mesures appropriées pour répondre
aux besoins du Programme élargi. Certains aspects de ces travaux pourraient bénéficier
de l'assistancedes organes consultatifs de la COI.
L'Unesco, la F A 0 et le CIUS devraient, en collaboration avec d'autres organisations intéressées, c o m m e le CIEM, apporter une attention accrue à l'améliorationdes systèmes
d'information scientifique dans le domaine des sciences de la mer.
Les Etats membres devraient fournir aux centres nationaux, régionaux et mondiaux de
rassemblement des données l'appui accru que nécessitent l'expansion et l'amélioration
de ces services.
Il conviendrait de rechercher des moyens d'accélérerla circulation des données par les
voies internationales d'échange. E n outre, toutes les données et informationsutiles résultant de la réalisation des projets du Programme élargi devraient être considérées
c o m m e des programmes nationaux déclarés (PND)ou leur équivalent;elles devraientêtre
échangées ou pouvoir être échangées et faire l'objet d'inventaires.
3.
Appareils et methodes
Pour l'exécutiondu Programme élargi, il faudra mettre au point des appareils et des méthodes très
précis et fiables et pouvoir en disposer. E n vue de la mise en c o m m u n et du traitement automatique
des données de diverses origines, les appareils devront être étalonnés ou normalisés dans la m e sure du possible et les méthodes devront être compatibles.
Il faudra résoudre les problèmes suivants :
les mesures qu'effectuentdeux Etats membres sont rarement normalisées ;
les Etats membres sont souvent mal informés sur le comportement des appareils et du matériel corresponcïdiit ;
les Etats membres ne disposent pas d'informations normatives pour assurer la haute qualité
des données ;
il n'existe pas d'informations sur les moyens d'assurer l'étalonnage des appareils ;
il n'existe pas de dispositiî efficace permettant de normaliser les appareils qui méritent de
l'être.
88
Les mesures suivantes devront être prises :
4.
(1)
La COI, l'Unesco, la FAO, l'OMM,le SCOR, le CCRRM, le CIEM et d'autres organismes
intéressés devraient fournir conjointement un soutien accru pour les travaux de méthodologie et pour l'amélioration,l'étalonnageet la normalisationdes appareils et des méthodes.
(2)
Les Etats membres devraient apporter une aide accrue à la réalisation et à la publication des travaux appropriés de recherche méthodologique et encourager la production et
l'adoption d'un appareillage normalisé lorsque cela apparaît possible.
(3)
Les Etats membres devraient, lorsque c'est possible, désigner un laboratoire ou quelque
autre installation qui puisse faire fonction de centre pour les informations relatives aux
activités de cet Etat, en matière de mesures océanographiques et pour coordonner, en
liaison avec les autres Etats membres, l'amélioration, l'étalonnage et la normalisation
des appareils.
Techniques et moyens de soutien
L'étude et l'explorationde l'océan et de ses ressources nécessitent d'importants progrès techniques
ainsi qu'un accroissement et une amélioration des moyens. L e développement de ces techniques et
de ces moyens nécessitera des investissements considérables sur le plan national.
Il conviendra de prendre les mesures suivantes :
5.
(1)
Les Etats membres devraient encourager le développement de techniques avancées, qui
devraient être mises à la disposition de tous pour l'étude et l'exploration de l'océan. E n
particulier, il conviendrait d'encourager le développement de la technologie des systèmes
à tous les niveaux et de prévoir la mise au point de systèmes de ce genre, tels que bouées
océanographiques, sous-marins de recherche, aéronefs et engins spatiaux équipés d'appareils, ouvrages au large des côtes et stations sous-marineshabitées.
(2)
La COI et d'autres organismes internationaux intéressés devraient faciliter la diffusion
d'informations en matière de techniques avancées.
(3)
Les Etats membres devraient accroître le nombre des installations appropriéesde toutes
catégories, disponibles pour les activités de recherche et d'explorationocéaniques.A Cet
égard, une assistance appropriée devrait également être fournie aux pays en voie de développement, par l'intermédiaire de programmes bilatéraux et multilatéraux, notamment
sous la forme d'activités de l'Unesco, de la FAO, de l'OMM,de l'organisation des Nations Unies ou d'autres organisations internationales, financées par le PNUD et d'autres
sources internationales.
Services de soutien
Le Programme élargi suppose que l'on disposera très gsnéralement de systèmes précis de navigation, de communications améliorées, de prévisions plus complètes et plus exactes sur le milieu
marin, et qu'on élargira les programmes en matière de levés,de plans et de carteshydrographiques.
E n particulier, afin de résoudre un grand nombre de problèmes océanographiques et de rendre
possibles des recherches géologiques et géophysiques, il est indispensable d'effectuer des levés
bathymétriques mondiaux et aussi de réaliser des études bathymétriques plus détaillées, de grande
précision, pour des zones déterminées de dimensions limitées.
Il conviendrait de prendre les mesures suivantes :
(1)
Les Etats membres devraient renforcer et améliorer les services de soutien et les intégrer sur le plan international.
(2)
Les Etats membres devraient renforcer leurs efforts dans le domaine hydrographique et
coordonner leurs programmes afin d'améliorer et d'accroître la production de cartes bathymétriques aux échelles appropriées.
89
6.
(3)
Pour l'exécution du Programme élargi d'exploration et de recherche océaniques, il faudrait avoir recours au système de stationsocéaniques (naviresmétéorologiques océaniques
dans l'AtlantiqueNord (NAOS)et le Pacifique Nord), car ces stationsconstituentun moyen
exceptionnel d'obserxer de façon continue les paramètres océanographiques et elles peuvent
constituer une étape importante en vue de l'établissement d'un système mondial intégré
de stations océaniques.
(4)
La COI,l'OMM,l'OMC1,le BHI et d'autres organisations internationales appropriéesdevraient collaborer étroitement en vue de mettre en place des services de soutien àl'échelon international.
Aspects juridiques de la recherche scientifique
La Commission devrait poursuivre ses études en application de la résolution V-6.
7.
Système mondial intégré de stations océaniques (questions d'exécution)
Pour mettre en place le SMISO, on aura largement recours à toutes les activités de soutien qui sont
liées à l'exécution du Programme élargi et qu'énumère la présente partie du projet de schéma général ; l'accent portera notamment sur :
8.
(a)
la mise au point de techniques et d'un appareillage appropriés, la normalisation et l'unification des appareils et des méthodes d'observationpour le programme du SMISO ;
(b)
la normalisation et l'unification des formules pour l'échange efficace des données (en
temps réel ou non) obtenues par l'intermédiaire du SMISO);
(c)
la normalisation des procédures d'utilisation des fréquences de radiotélécommunications ;
(d)
l'organisation du service océanographique de façon intégrée, sur le modèle de la Veille
météorologique mondiale.
Organisation en vue de l'exécution du Programme élargi
Il a été reconnu que le Programme élargi, qui comprendra certaines activités en cours et des projets d'activités de la COI ainsi que d'autres organisations, réclamera un effort d'une ampleur nouvelle et nécessitera un examen et une coordination périodiques de la part du Conseil exécutif envisagé de la COI, compte tenu des points de vue exprimés par les organes directeurs des autres institutions intéressées. A cet effet, certaines réunions ou parties de réunions du Conseil exécutif
pourraient être affectées à l'étude de questions relevant du Programme élargi, ce qui permettrait
d'assurer la présence de specialistes scientifiques et techniques appropriés dans les délégations
nationales présentes à ces réunlons ou parties de réunions.
Il a été entendu que les coordonnateurs internationaux et les présidents des organes subsidiaires
compétents feraient rapport au Conseil exécutif à l'occasion de ces réunions.
Au cours d'une discussion sur la coopération entre organisations internationales, il a été signalé que le Conseil exécutif de l'Unesco avait autorisé le Directeur général de l'Unesco à créer un
Comité intersecrétariats dont les membres rencontreraientle Président de la COI pour faire progresser les éléments communs du travail de la COI et des institutions participantes pour recommander à ces institutions des mesures de soutien appropriées au profit de la COI et pour coordonner ces
mesures. Ce comité a été constitué et il s'est réuni en août 1969.
Il a été généralement reconnu que l'organisation des Nations Unies devrait continuer d'utiliser
la compétence technique de la COI pour-les aspects scientifiquesdes questions océaniques. A cet
égard, c'est avec satisfaction qu'on a pris acte des responsabilités confiées à la COI par la résolution 2467 de l'Assemblée générale. La COI devra continuer, en coopération avec d'autres organisations des Nations Unies, à apporter son aide à l'Assemblée générale pour l'examen des questions relatives aux océans.
Afin d'assurer la participation effective d'un aussi grand nombre que possible de pays, il faudrait examiner la possibilité d'inscrire certains de leurs programmes nationaux dans le cadre général du Programme élargi.
90
Il a été entendu que les organismes consultatifs scientifiques doivent continuer à jouer un rôle
important dans l'examen et l'évaluationdes programmes proposés et mis en oeuvre au cours de la
période d'exécutiondu Programme élargi. L a COI a reconnu la nécessité d'élargir le domaine de
la consultation scientifique au-delà des limites actuelles de la compétence du SCOR et du CCRRM.
A cet égard, les organismes du CIUS envisagent en ce moment divers moyens de renforcer et de
coordonner les organismes scientifiques qui s'occupentde différents aspects des sciences de la mer.
Diverses mesures sont également à l'étude en vue de créer une association de technologie marine
sous l'égide de la Fédération mondiale des organisations d'ingénieurs. En réponse à la demande du
Bureau de la COI, l'OMM examine de façon plus approfondie les services consultatifs scientifiques
qu'elle peut fournir à la COI en météorologie.
9.
Aide aux pays en voie de développement
U n objectif important du Programme élargi consiste à développer l'utilisation des océans et de leurs
ressources au profit de l'humanitétout entière. Plus de 70 pays en voie de développement sont situés au bord de la mer ; on sait qu'il existe, au large des côtes d'un certain nombre d'entre eux,
des ressources halieutiques inutilisées ainsi que des gisements de pétrole et de minerais non exploités, et qu'en outre, beaucoup de ces pays ont recours aux transports maritimes pour assurer
la liaison entre des localités côtières et servir de base au commerce extérieur. C'estpourquoi les
nations en voie de développement, qui jusqu'ici n'ont guère eu la possibilité d'utiliser l'océan et ses
ressources, ont particulièrement intérêt à participer pleinement à l'exécutiondu Programme élargi
et à en utiliser les résultats pour favoriser leur propre développement. Il faudrait aussi qu'elles
aient l'occasion de participer dans la mesure du-possible à la mise en valeur des ressources des
grands fonds marins. Ainsi qu'il a été indiqué dans diverses sections du présent document, ces pays
en voie de développement auront peut-être besoin d'une aide scientifique, technique et matérielle,
notamment en matière de formation générale et pratique, de techniques eT d'installations,
pour participer plus pleinement à l'exécutiondu Programme élargiet profiter des avantages qui en résulteront.
Les pays en voie de développement auront peut-être également besoin d'une assistancepour élaborer et organiser des programmes scientifiques et pour renforcer et améliorer les programmes
existants. Il est indispensable d'apporterune plus grande attention aux besoins et aux intérêts de
ces pays, afin de leur permettre de participer utilement à la réalisation du Programme élargi.
11 conviendrait d'adopter les mesures suivantes :
(1)
L a COI, par ses activités concertées, ainsi que l'Unesco, la FAO, l'OMM,l'organisation des Nations Unies et d'autres organisations intéressées devraient, avec le concours
du PNUD et d'autres sources d'assistance, élaborer des plans pour répondre aux besoins
des pays en voie de développement participant au Programme élargi.
(2)
Les Etats membres devraient participer activement aux programmes d'assistance technique, dans l'intérêtde tous ceux qu'intéressent les problèmes des océans.
(3)
L a COI devrait encourager les travaux sur les régions océaniques présentant un intérêt
particulier pour les pays en voie de développement, en tenant dûment compte des programmes nationaux existants, et elle devrait favoriser la participation effective de ces
pays à des études de ce genre. E n particulier, la COI devrait s'efforcer de développer
tous les moyens de mettre ces pays en mesure d'entreprendre eux-mêmes ces études
(formationde spécialistes, constitution ou amélioration d'équipes locales et d'instituts
scientifiques locaux et mise sur pied d'une infrastructure matérielle adéquate).
Ces mesures devraient comprendre notamment :
la participation active des pays en voie de développement à la préparation et à la mise au
point de dispositions réalistes en vue de l'exécutiondu Programme élargi ;
un soin particulier apporté à fournir aux pays en voie de développement les données et informations fournies par les explorations et les recherches océaniques ;
la participation des pays en voie de développement à des recherches océaniques effectuées
par des navires d'autres pays ;
91
des possibilités accrues pour les pays en voie de développement d'utiliser les installations de
recherche océanographique des pays développés;
l'augmentation du n o m b r e des bourses de perfectionnement offertes à des océanographes et à
des ingénieurs des pays en voie de développement ;
une aide généreuse accordée aux pays en voie de développement pour leur permettre de mettre
sur pied d'utiles p r o g r a m m e s de formation de techniciens ;
la fourniture aux pays en voie de développement d'une large assistance en matière de gestion
et d'une assistance technique généreuse pour la mise sur pied d'installations des sciences et
techniques de la m e r et pour l'amélioration des méthodes.
[B.13]SC.74/13F
92
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