Un condensateur quantique pour des électrons à la demande

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Uncondensateur quantique
pour desélectronsàlademande
Article proposé par:
GwendalFève,feve@lpa.ens.fr
Jean-Marc Berroir,Jean-Marc.Berroir@lpa.ens.fr
ChristianGlattli,Christian.Glattli@lpa.ens.fr
BernardPlaçais,Bernard.Placais@lpa.ens.fr
LaboratoirePierreAigrain, UMR 8551, CNRS/ENS Paris/UPMC/Univ.Paris 7/Collège de France, Paris
La dualité onde-corpuscule desélectronsaffecte profondémentlesproprtésde transport desnano-circuits.Ces
effets peuventmaintenantêtre étudiésdansle régime haute fréquence pertinentpour lesapplicationsfutures
en nano-électronique. Un processus aprioriaussisimple que la charge d’uncondensateur doitêtre
profondément reconsidéréàlalumière de laphysique ondulatoire. Laspectcorpusculaire peut,quantàlui,être
misàprofitpour réaliser une source délectrons uniquesqui permetdenvisager une optique quantique
électronique.
acanique quantique est indispensable pour
comprendrecertainesproprtésfondamentales
des solidescristallins.Ainsi,lesinterrencesentre
lesondesélectroniquesdiffuséesparlesatomesducristal
sontàlorigine de laformation desbandesdénergie des
taux et semi-conducteurs usuels.Enrevanche,lespro-
prtésde transport de cesmatériaux, comme leur con-
ductivité électrique,sontbien décritesaupremierordre
pardesmodèlesclassiques:lescollisionsélastiquesou
inélastiques subiesparlesélectronsbrouillent sanscesse
laphase de leur fonction donde etempêchent toute mani-
festation de leur caractère ondulatoire. Plus précisément,
deux échellesde longueur caractérisentle transport élec-
tronique dansles solides:
–le libre parcours moyen représente ladistance
moyenne parcourue par un électron entre deux collisions.
Cest lui qui gouverne larésistance électrique des systè-
mesclassiques:plus il est long,plus larésistance est
faible ;
–lalongueur de cohérence de phase est ladistance
moyenne parcourue par un électron sansque laphase de
safonction donde soitaltérée. Comme lalongueur de
cohérencetemporelle en optique,elle conditionne lobser-
vation dinterrences.Comme en optique,la cohérence
est limitée parlalargeur de ladistribution en énergie des
particules(photonsen optique,électronsdansles solides).
Aladifférence de loptique,elle est aussi limitée parles
interactionsdesélectronsaveclenvironnementqui indui-
sentdesphénomènesde décohérence.
Lorsque lataille d’un dispositif est inférieureaulibre
parcours moyen etàlalongueur de cohérence de phase,
lesélectrons s’y propagent sans subirde collisionsetla
phase de leur fonction donde est bien définie. On est
alors dans unrégime de transport ditbalistiquecohérent,
oùlesélectrons se déplacentlibrement, comme despho-
tonsdansle vide. Cerégime est le plus propiceàlobserva-
tion ducaractère ondulatoire desélectrons.
Depuislesannées1980,lamaîtrise des techniques
délaboration desmatériaux associée aux progrèsdes
micro puisnanotechnologiesapermislobservation
directe deffets quantiquesdanslesproprtésde trans-
port.Parmi lensemble des systèmesétudiés,lesgazbidi-
mensionnelsdélectronsde trèshaute mobilité obtenus
dansdestérojonctionsde semi-conducteurs GaAlAs/
GaAsont suscitéun grand intérêtcarilspermettent
lobservation du régime de transport balistiquecohérent
pour desdispositifsde taille microniqueaux températu-
rescryogéniques.Parailleurs,en appliquant un fort
champ magnétique perpendiculairementauplan délec-
trons,on peut atteindre le régime deffetHall quantique,
danslequel lesélectrons se déplacent sur descanaux uni-
dimensionnelsle long desbordsdugazdélectronsdans
unsensimposé parle champ magnétique etavecunspin
bien déterminé. On peut alors réaliserdes situationsana-
loguesàlapropagation de photonsdansdesfibresopti-
ques.Cest parexemple avec cetype de conducteurs qu’on
apu récemment réaliserdesinterromètresélectro-
niquesde type MachZehnderouFabry-Pérot tout àfait
analoguesà ceux de loptique.
Lesproprtésà basse fréquence desconducteurs
balistiquesontété largementexploréeset sontmainte-
nantbien connues.Létude ducourantélectrique provo-
qué par une excitation de tension continueainsi quecelle
L
Uncondensateur quantique pour desélectronsàlademande
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de sesfluctuationsà basse fréquence, associéesaucarac-
tère granulaire de la charge électrique (bruitde grenaille)
ontpermis une compréhension fine descanismesdu
transport quantique. Ellesontégalementmisen lumière
le rôle primordial de lastatistique fermionique desélec-
tronsquirend lesconducteurs balistiquesnaturellement
non-bruyants.Cest làune différence essentielle avecle
transport balistique de photons.
Ilreste en revanche beaucoupà apprendre du régime
hautesfréquencesdesconducteurs balistiquesqui naété
que peuexploréaumoinsexrimentalement.Depuis une
dizaine dannées,le groupe de physique mésoscopique du
LaboratoirePierreAigrain de lEcole Normale Surieure
explorecerégime avecun double questionnement:
Quels sontleseffets de la cohérence desfonctions
donde électroniques sur le comportementdesconduc-
teurs balistiquesaux tempscourts ?Il est fondamental de
répondreà cette question si lon veut envisager une nano-
électroniquecohérenterapide,qu’elle soitbasée sur des
composants conventionnelsaux dimensionsde plus en
plus réduitesou sur desconducteurs moléculairescomme
parexemple lesnanotubesde carbone. Danscetarticle,on
montrera ainsi qu’un problème aussisimple quecelui du
tempsde charge d’uncondensateur faitapparaître des
comportements surprenants slors que la cohérence des
fonctionsdonde électroniquesest maintenuesur au
moins une de sesarmatures.
Peut-on manipulerdesélectrons uniquesdansdes
conducteurs balistiques sur des tempscourts par rapport
au tempsde cohérence ? On pourraitainsiréaliseravec
desélectrons uniquesdesexriences similairesà celles
de loptique quantique etexplorerde nouvelles routes
pour le traitementquantique de linformation. On présen-
teraiciune première étape quiconsiste en laréalisation,à
laide d’uncondensateur quantique,d’une source délec-
trons uniquescontrôlée àléchelle du tempsde cohérence,
analogueaux sourcesde photons uniquesde loptique.
Uncondensateur quantique
Quel est le tempsde charge d’unconden-
sateur quantique ? Cette question,en appa-
rencesimple,étudiée théoriquementdans
lesannées1990,navaitpasjusqu’alors été
abordée exrimentalement.
A cette fin,nous avons réalisé laversion
quantique ducircuitRC desmanuelsdélec-
trocinétique,dont une vue dartiste est pré-
sentée sur lafigure1 .La premièrearmature
ducondensateur est constituée d’une petite
portion (ouîlot) d’un gazbidimensionnel
délectronsdontlataille caractéristiquesub-
micronique est inférieureàlalongueur de
cohérence électroniqueaux trèsbasses tem-
ratures,de lordre de ladizaine de milli-
Kelvin. Une électrode métallique est dépo-
sée en regard de lîlotàune centaine de
nanomètresdugazdélectronsformantainsi ladeuxième
armature d’uncondensateur de capacité de lordre du
femto-Farad.
La résistance quicouple le condensateur au réservoir
de chargesformé du reste dugazdélectronsest une bar-
rretunnel de transmission variable, appelée contact
ponctuel. Untel dispositif,représentéfigure2a ,est consti-
tué de 2grillestalliquesen regard qui définissent,par
effetélectrostatique,une constriction dugazdélectrons
lorsqu’elles sontpolariséesnégativementpar rapport au
gaz.La tension de polarisation V Gcontrôle le nombre de
canaux électroniques transmisàtravers la constriction,
comme lalargeur d’un guide donde électromagnétique
contrôle le nombre de modesquis’y propagent.Onsait
depuisLandauerqu’à chaquecanaltransmisest assoc
un quantum de conductancee2 /h etque larésistance
RCPQ ducontactponctuel est une mesure de latransmis-
sion desondesélectroniques.Lorsquetous lescanaux
sontcomplètement réfléchis,R CPQ est infinie. En ouvrant
progressivementla constriction,on atteintR CPQ =h/e 2
lorsque le premiercanal est complètement transmis.
Entreces2situations,le contactponctuel secomporte
comme une barrretunnel de transmission ajustable D
(0D1) etlarésistance est donnée parlaformule de
Landauer:RCPQ =h/De 2 .Danscetarticle,on se limiteraà
cerégime en considérant uncontactponctuel àuncanal
de conduction.
Pour étudierlarelaxation de charge ducondensateur à
travers le contactponctuel,on appliqueune différence de
potentiel V exc (t) entre larmature métallique ducondensa-
teur etle réservoirqui provoqueuntransfert de charge du
réservoir vers lîlot.Pour une excitation harmonique de
pulsation,lamesure de lamplitude ducourantélectrique
circulantdansle circuitetcelle de son déphasage par rap-
port àlexcitation permettentde déterminer, comme dans
uncircuitRC classique,la charge transrée vers lîlotetle
tempscaractéristique de cetransfert.Une telle mesure
Figure 1 – Vue dartiste d’uncircuitRC quantique. Le gazélectronique,localiséàenviron 100 nm
de lasurface de léchantillon,est représenté en bleu,lesgrillesdéposéesen surface etle réservoir
sonten jaune. Les tensionsde polarisations sontindiquées.
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Uncondensateur quantique pour desélectronsàlademande
fournitlimpédancecomplexe ducircuitZ( ω )=R+1/jC ω
oùRest larésistance de relaxation de charge ducircuitet
Csa capacité. Letempscaractéristique du transfert de
charge est donné parτ=RC.
Pour un dispositif décritparlesloislocalesde lélectro-
cinétiqueclassique,larésistanceRetla capacitéCpour-
raientêtre déterminéesindépendammentet séparément.
Comme on lavu ci-dessus,larésistance d’uncontact
ponctuel isolé est donnée parlaformule de Landauer
R CPQ =h/De 2 .De manièresurprenante,lamesure de la
résistance de relaxation de charge ducircuitRC quantique
fournit unrésultatbien différent:dansle casgénéral,R
ne dépend pasdirectementde latransmission Dmaisdu
tempsmoyen de résidence desélectronsdansla capacité.
De manière encore plus surprenante,dans une géométrie
àuncanal de conduction, comme celle que nous considé-
ronsici, R est constante,indépendante de latransmission
etégale audemi-quantum de résistance h/2e 2=12,9k Ω.
De même Cdiffère fortementde ce que donnerait une
mesure ducondensateur isolé. Comme on le verra ci-des-
sous, ces2effets sontdesmanifestationsdirectesdu
caractère ondulatoire desfonctionsdonde électroniques.
La non-localité induit une violation desloisclassiques
daddition desimpédances.
Une capacité d’origine quantique
Lassociation ducontactponctuel etde lîlotest appe-
lée bte quantique,représentée schématiquement
figure2b .Ce dispositif est lanalogue d’une cavitéFabry-
Pérotoptique pour lesélectrons.La nature
ondulatoire du transport électronique
entraîne une quantification desniveaux
dénergie de la btetout àfait similaireaux
résonancesd’une cavité optique:dansce
cadre,on saitqu’un photon incidentne peut
êtretransré dansla cavité quesi laphase
accumulée lors d’unaller-retour est un mul-
tiple entierde 2π .Cettecondition de réso-
nance est satisfaite pour certaines valeurs
discrètesde lénergie duphoton incident,
multiplesentiers de h.c/l oùl est lalongueur
de la cavité etcla célérité de lalumière. Il en
vade même pour lesondesélectroniquesen
remplaçantcparlavitesse desélectrons
v10 5 s–1.Pour une longueur de cavité
de lordre dumicron,lécart Δentre
2niveaux dénergie de la bte est de lordre
de quelquesKelvin. Cettereprésentation des
états de la bte en terme de niveaux déner-
gie bien résolus nest valable que lorsque la
transmission Dducontactponctuel est fai-
ble (cest-à-dire lorsque lîlotest trèspeu
couplé au réservoirde charge). LorsqueD
augmente,lénergie desniveaux est moins
bien définie avecun élargissementD Δ , ana-
logueàlélargissementdes résonancesd’un
interromètre optiqueFabry-Pérotassocà
une diminution de laréflectivité desmiroirs.Pour carac-
térisercette évolution,on utilise lanotion de densité
détats ρ (ε ) (ounombre détats par unité dénergie) qui,
comme le montre lafigure2c ,passecontinûmentd’une
distribution de picsbien définisàune valeur uniforme
1/ ΔlorsqueDpassede0à1.
Aladensité détats ρ ( ε ) est associée une capacité dori-
gine quantique dontlasource est le principe dexclusion de
Pauli qui fixe les règlesde remplissage desniveaux déner-
gie. Atempérature nulle,tous lesniveaux dénergie de la
btesituésaudessous de lénergie de Fermi sontoccus.
Si le potentiel électrochimique (cest-à-dire lénergie de
Fermi) de lîlot varie d’une quantité infinitésimale dU,
dN=ρ ( ε F )dUniveaux dénergie seremplissententraînant
ainsiune variation de la charge de lîlotdQ=eρ ( ε F )dU, oùe
est la charge électronique. Ilenrésulteune capacité quanti-
que (différentielle) C Q=e 2ρ ( ε F ),de lordre dufemto-Farad
dansnosexriences.Celle-cis’ajoute en série àla capacité
électrostatiqueusuelle définie parlagéométrie desélectro-
desducondensateur de sorte que laplus petite descapacités
domine. Pour uncircuitclassique,ladensité détats est très
grande etjoueunrôle marginal. La capacitétotale s’iden-
tifie alors avecla capacité géométrique. Dans unsystème
soscopique,ladensité détats peut devenir suffisam-
mentfaible etle terme de capacité quantique dominant.
La capacité quantique est au senslittéral la capacité de
la bteàvoir sa charge varier.Lorsqu’un niveaudénergie
de la bte est résonantàlénergie de Fermi (cest-à-dire
quand ρ (ε F ) est maximum),loccupation de ce niveaupeut
varierpar transfert tunnel vers le réservoir,entraînant une
Figure2(a)Contactponctuel séparantdeux partiesd’un gazélectronique (bleu),reliéesàdes
réservoirs (gris). Letrait rouge représenteuncanal de bordunidimensionnel dontlatransmis-
sion Dpeut êtreajustée àlaide de grilles(jaune). Lesensde propagation est imposé parle champ
magnétiqueB. (b)Bte quantique formée d’uncontactponctuel contrôlantle couplage entreun
îlotet unréservoir. (c)Niveaux dénergie (axevertical etpointillés) etdensité détats (axe horizon-
tal,distribution grisée) d’une bte pour deux transmissionsD 1etD 2( >D 1 ) ducontactponctuel.
Onareprésenté2niveaux de la bteséparésd’une énergie Δ .La largeur despicsde densité
détats est D Δ .Le niveaude Fermi (tirets bleus) indique le remplissage électronique. Dansle réser-
voiron auncontinuum de niveaux remplis(bleu).
Uncondensateur quantique pour desélectronsàlademande
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variation de la charge de la bte. Ona alors un maximum
de la capacité. Aucontraire,dans une situation hors réso-
nance (i.e. ρ (ε F )0),la charge de la bte est un nombre
entierdélectronsetne peut varier,on ditqu’elle est quan-
tifiée. La capacité de lîlotest alors nulle. Notonsque la
capacité quantique, comme ladensité détats,est aussi
fonction de latransmission ducontactponctuel. La capa-
cité de lîlotne peut doncêtre définie indépendamment
du reste ducircuit.Cecireflète le caractère non-local des
états électroniques.
La figure3présente lesmesuresdesparties réelle et
imaginaire de limpédance de deux circuits RC quanti-
ques typiquesdanslagamme duGHz, correspondantau
tempsattendude relaxation de charge.
Le dispositif de mesure est critdanslencadré .Les
résultats sontprésentésen fonction de latension V G
appliquée sur lagrille qui permetle contrôle de latrans-
mission Ddesondesélectroniquesàtravers le contact
ponctuel quantique (CPQ). Aux tensionsde grille lesplus
négatives,lesondesélectroniques sont totalement réflé-
chiesparla barrre (D=0) etlîlotest isolé du réservoir
tandisqu’on atteint une transmission unité pour le pre-
miercanal de conduction danslagamme surieure de
tensionsgrille.
Parcouplage électrostatique,VGpermetégalementde
calerlénergie desniveaux électroniquesde la bte par
rapport auniveaude Fermi du réservoir.
On observesur lafigure3de fortesoscillationsde la
partie imaginaire de limpédance,quis’élargissentet
s’estompentlorsque latransmission augmente. Ces
oscillations sontassociéesaudéfilementdespicsde den-
sité détats de la bte en face duniveaude Fermi du réser-
voir.Danscecas,la capacité fournit une détermination
directe de ladensité détats etpermetdoncde réaliserla
spectroscopie de lîlot.
Une résistance de relaxation
de charge quantifiée etconstante
Onconstate également sur lafigure3que
larésistance de relaxation de charge (partie
réelle de limpédance) est constante,égale au
demi-quantumderésistance h/2e 2 ,sur une
large gamme de tension grille V Gdansle
domaine desfortes transmissions.Elle est en
particulierindépendante de latransmission
Dducontactponctuel contrairementàsa
résistanceusuelle donnée parlaformule de
LandauerR CPQ =h/De 2 .Pour comprendre
cerésultat, considérons un paquetdonde
électroniqueàlénergie de Fermi qui entre
dansla bte etyséjourne untempsτ Savant
den ressortir.La canique ondulatoire per-
metde déterminerτ Sde manière exactement
analogueaucalcul du tempsde séjour d’un
photon dans un interromètreFabry-Pérot.
τ Sest reliée àladensité détats de la bte
auniveaude Fermi parτ S=h ρ ( ε F ). On
comprend alors que le tempsde relaxation de charge τqui
correspond simplementàlentrée ouàlasortie d’une
charge de la bte est donné par:τ=τ S /2.La capacité quan-
tique étantégale àe 2 ρ ( ε F ),on déduitR=h/2e 2 .Cerésultat
est une nouvelle preuve ducaractère purementondulatoire
du transport électronique dansla bte. encore,on peut
voir une manifestation de lanon-localité puisque larésis-
tance de relaxation de charge diffère de larésistanceusuelle
ducontactponctuel.
Commentleseffets quantiques s’estompent
aveclatempérature
La figure3montre égalementque pour lesfaibles
transmissions(valeurs lesplus négativesde V G ),larésis-
tance de relaxation de charge cesse dêtreconstante et
diverge quand on s’approche d’une transmission nulle.
Comme on lexpliqueci-dessous, cette divergence marque
une transition vers uncomportementclassique ducircuit.
Nous navonspour linstantpas tenucompte de ladistri-
bution énertique desélectronsémisparle réservoir.La
largeur de cette distribution est donnée parlagitation
thermiquekB T, oùkBest la constante de Boltzmann.
Cette distribution en énergie définitla cohérencetempo-
relle du réservoircomme dansle casdes sourcesoptiques.
Letempsde cohérence h/k B Test de lordre de lananose-
conde pour des températuresde quelquesdizainesde
milli-Kelvin. Letempsd’unaller-retour dansla cavité est
égalàh/Δ ,oùΔest lécart entre niveaux de la bte. Sil est
plus grand que le tempsde cohérence,leseffets dinterfé-
rencesélectroniquesdisparaissent totalement.La densité
détats dansla btes’identifie alors àsavaleur moyenne
1/ Δ .Letempsde relaxation de charge peut alors être
obtenuen sommantnon plus lesamplitudesmaislespro-
babilitésde faire 1,2,… ouNtours dansla cavité. On
obtientainsiτh/D Δet une résistance de relaxation de
Figure3Parties réelle, R (AetC) etimaginaire,1/C ω(BetD) de limpédance de deux circuits
RC, E1 etE3,différantparlataille de lîlot,en fonction de latension desgrillesdescontacts ponc-
tuels.Lesincertitudesexrimentales sur lamesure de Rsont représentéespardes traits hachurés.
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Uncondensateur quantique pour desélectronsàlademande
charge Rh/De 2asymptotiquementdonnée parlafor-
mule de Landauer.Comme attendu,laperte de cohérence
contribueàrendre le circuitclassique etàgommerles
effets de non-localité.
Dansnosexriences,lélargissement thermique de la
source est plus petitque lécart entre niveaux Δ .Pour les
faibles transmissions,il est anmoinsplus grand que la
largeur desniveaux D Δetleseffets ondulatoirescommen-
centàs’estomper.Cest lorigine de ladivergence de la
résistance observée aux faibles transmissions.
Nosobservationsexrimentalesmontrentque les
effets ondulatoiresmodifientprofondément un processus
aussisimple que la charge d’uncondensateur.Une future
nano-électroniquecohérente et rapide se devrade prendre
en comptecetype deffets.
Une source d’électrons uniques
cohérente etcontrôlée àl’echelle
sub-nanoseconde
La quantification de la charge de la bte discutée dans
lasection précédente peut être miseàprofitpour réaliser,
avecle même dispositif,une source délectrons uniques
analogueaux sourcesde photons uniquesde loptique.
Principe de Pauli eteffet tunnel
àl’œuvre
Partantd’une situation hors résonance oùle niveaude
Fermi du réservoirest exactement situé entre2picsde la
densité détats de la bte,il faut fournirau système une
Mesuresdimpédanceaux giga-hertz etmilli-kelvin
Encadré
Figure Dispositif exrimental. La puce électronique étudiée (a) est insérée dans uncircuitRF coplanaire (b)thermaliséàla chambre de mélange
d’unréfrigérateur àdilution (c). Les signaux GHz sontémispar un générateur RF (voir schémaélectrique d). La large ouverture fréquentielle expose les
électronsau rayonnement thermiqueambiant(300 K) dontil est cessaire de se protéger soigneusement.Les signaux de sonde sontdoncfortement
atténuésaux différents étagesdu réfrigérateur (d). Lecourant traversantle circuitest mesurésur une charge de 50Ωadaptée aux ligneshyper-
fréquences.Les tensionsainsi générées,de lordre de la centaine de pico-volts,cessitent une électroniqueRF ultra basbruitdontlélémentessentiel
est unamplificateur cryogénique (e). Lescomposantesen phase ethors phase ducourant sontmesuréespartection homodyne (f et schémaélectrique
d) avecune précision de phase inférieureaudegré. Lesmesuresdansle domaine temporel sont réaliséesen remplaçantlatection homodyne par une
carte dacquisition etmoyennage rapide.
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