
3ème Colloque d’Ethique : La psychiatrie survivra-t-elle au néolibéralisme ? 22 janvier 2016
Faculté de Médecine de Paris-Descartes & Département de Psychiatrie de l’Institut Mutualiste Montsouris - 1/3
3ème COLLOQUE D’ÉTHIQUE
LA PSYCHIATRIE SURVIVRA-T-ELLE AU NÉOLIBÉRALISME ?
VENDREDI 22 JANVIER 2016
Le Pr Maurice CORCOS et l’équipe de pédopsychiatre de l’Institut Mutualiste Montsouris vous proposent
une 3ème journée de réflexion pour rendre compte de la formation des soignants en psychiatrie ;
de la façon dont notre compréhension de la psychopathologie imprime les pratiques et les patients ;
de la violence et des liens entre patients, soin psychiatrique et société.
Olivier Passieux. Dessin : « Série : Homologie et métaphore : la conversation »
La psychiatrie est née parmi des exclus. Assignée à la protection de
l’ordre social et moral, elle a développé un dispositif de techniques et
savoirs sur la gestion des populations précaires ; en même temps qu’une
approche compréhensive et thérapeutique de la souffrance psychique.
Depuis les années 80, l’évolution gestionnaire de la médecine impose ses
normes de qualité ; dictant ses impératifs économiques (de rentabilité et
libre concurrence), appliqués par les techniques de « new management »
(tels la tarification à l’acte, les classifications pour coter ; etc). Mais le
seul modèle économique néolibéral suffit-il pour penser la crise et
panser la dette de la sécurité sociale ? Le soin peut-il et doit-il se penser
dans les catégories propres à la « productivité » dans un environnement
concurrentiel ?
Or, ces formes néo-libérales du capitalisme creusent les inégalités au profit d’une petite caste d'héritiers. Peut-on alors se
contenter d’un discours de restriction budgétaire face à la souffrance d’un patient ?
L’essence du travail soignant se situe dans la rencontre quotidienne du patient. Quelle marge reste-t-il au soignant pour
« répondre » de son soin au patient souffrant qui s’adresse à lui ? L’éthique est définie par Paul Ricoeur (1991) comme «visée
de la vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes. ». Elle procède d’abord d’un rapport évaluatif à soi (à la
praxis psychiatrique en l’occurrence) ; qu’elle confronte ensuite à la norme morale et politique ; avant sa résolution par la
« sagesse pratique » dans le « tragique de l’action sur fond d’un conflit du devoir ». Sa démarche apparaît donc comme
rempart pour la pensée et repère pour la subjectivité. Son processus d’élaboration collectif semble pertinent pour créer et
opposer des solutions alternatives aux seules options néolibérales.
Intervenants à la journée
Guy BAILLON, Psychiatre des hôpitaux, ancien chef de service de psychiatrie à l’Hôpital de Ville Evrard
Emmanuelle BERGER, Infirmière à l’Unité de Jour du Département de psychiatrie de l’adolescent et du jeune
adulte, Institut Mutualiste Montsouris
Maurice CORCOS, Professeur de psychiatrie, chef de service du Département de psychiatrie de l’adolescent
et du jeune adulte, Institut Mutualiste Montsouris
Xavier CORNAC, Cadre infirmier à l’Unité de Crise du département de psychiatrie de l’adolescent et du jeune
adulte, Institut Mutualiste Montsouris
Christophe DEJOURS, Psychiatre, psychanalyste, professeur au conservatoire National des arts et Métiers
Pierre DELION, Professeur de psychiatrie à Lille 2, chef du service de pédopsychiatrie du CHRU de Lille
Emilie DELMAS, Infirmière à l’Unité de Crise du Département de psychiatrie de l’adolescent et du jeune
adulte, Institut Mutualiste Montsouris
Lise DEMAILLY, Professeur émérite de sociologie, Université de Lille, CLERSE-CNRS UMR 8019 MESHS