
LE CHOIX DES OGM: UNE CRAINTE ET UN ESPOIR
Les avis sont très partagés en ce qui concerne les OGM car toute nouveauté comporte
sa part de risque et les résultats sur la santé demeurent inconnus, faute de recul.
qLes avantages apportés par les OGM
Ils apparaissent multiples et variés dans plusieurs domaines tant agronomiques qu’ali-
mentaires et dans celui de l’industrie et de la santé. En ce qui concerne l’alimentation, la
qualité gustative des aliments peut être améliorée en jouant sur la maturation de cer-
tains fruits et légumes (melons, tomates) et la teneur en certains nutriments se voir
accrue (la vitamine A, l’acide oléatique présent dans l’huile d’olive); de la même façon, on
peut réduire la teneur en nitrates dans les feuilles d’épinards et de laitues ou celle des
acides gras saturés de certaines huiles végétales.
Ces produits améliorés semblent être très bénéfiques pour la santé, limitant certaines
avitaminoses et les maladies cardio-vasculaires; en outre, certaines plantes transgé-
niques peuvent conduire à la production de molécules pharmaceutiques telles que l’hé-
moglobine humaine à partir du tabac, le collagène, et certains vaccins… En agronomie les
applications sont nombreuses et parfois sophistiquées, ainsi on peut produire des plantes
antistress qui ne craignent plus le froid ni la sécheresse ou apporter une stérilité mâle à
certaines plantes pour éviter l’autofécondation qui limite la formation d’hybrides perfor-
mants.
qLa crainte des OGM
C’est celle de l’inconnu, de la manipulation des gènes: juste un menu fragment d’ADN
ajouté, mais pas toujours au bon endroit car la construction d’un OGM demeure souvent
approximative, pourrait conduire à une catastrophe. On ne peut savoir à l’avance si l’em-
placement et la fixation du transgène seront une réussite; si ce gène introduit ne
« réveillera» pas ses voisins ou au contraire n’en bloquera pas d’autres car «le tout est
plus que la somme des parties» (Pascal).
Au demeurant, même si l’opération
est parfaitement maîtrisée, on n’est pas
sûr que ce gène nouveau ne subisse pas
de mutations à force de croisements
répétés de la plante ou de l’animal
concernés. Ces craintes grandissent
encore quand l’OGM est cultivé en plein
champ, il peut se produire par hybrida-
tion une contamination d’espèces natu-
relles qui deviennent ainsi par exemple
tolérantes aux herbicides. Le risque peut
encore s’amplifier quand une plante
manipulée devient toxique et que des
molécules dangereuses pour la santé ou allergisantes se concentrent en bout de chaîne
alimentaire ou même dans le sol, en effet les vers de terre sembleraient pouvoir être
intoxiqués par un sol où on a planté des OGM.
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Réglementer les OGM
En France, à l’issue du Grenelle de l’en-
vironnement d’octobre 2007, seule la
commercialisation du maïs est autori-
sée pour une surface de 22 000 hec-
tares, mais il est possible de trouver
de nombreux produits dérivés tels que
les farines et les huiles. L’étiquetage
est obligatoire si l’un des ingrédients
d’un produit alimentaire contient plus
de 0,9 % d’OGM.
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