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L’audition, une histoire d’ondes
Le son provoque des vibrations qui circulent
dans l’air sous forme d’ondes, comme les
vagues créées quand on jette une pierre dans
l’eau. Plus le son est aigu, plus ces vibrations
sont rapides. C’est la fréquence du son, dont
l’unité est le hertz (Hz) qui correspond au
nombre de vibrations par seconde. Nos oreilles
sont capables de percevoir des fréquences
allant de 15 Hz à 20 kHz. En dessous de 15 Hz,
on parle d’infrasons et d’ultrasons au dessus de
20 kHz. Certains animaux comme les éléphants
entendent les infrasons, les chauve-souris, elles,
communiquent grâce aux ultrasons. Le son se
définit non seulement par sa fréquence, mais
aussi par son intensité. Mesurée en décibels
(dB), celle-ci est la force avec laquelle les
molécules d’air frappent le tympan.
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Le saviez-vous ?
Nous possédons deux oreilles, droite et gauche, pour pouvoir localiser
le son dans l’espace et dans le temps. Par exemple, un chien, derrière
nous et à notre droite, aboie. Le son atteint l’oreille la plus proche,
0,6 seconde en moyenne avant l’autre oreille et à une intensité plus
forte. Ces différences d’arrivée du son à l’oreille et d’intensité sont
traduites par le cerveau : elles nous permettent de reconnaître la
direction et la distance qui nous séparent du son.
L’oreille est aussi l’organe de l’équilibre
En plus de sa fonction dans l’audition, l’oreille interne est aussi
l’organe de équilibre. L’organe vestibulaire est composé de l’utricule,
qui permet la détection des accélérations de la tête, le saccule qui
assure la perception de la pesanteur, et les canaux semi-circulaires
qui assurent la perception des mouvements de rotation de la tête. Les
mouvements de la tête font bouger les liquides contenus dans l’oreille
interne, ce qui active les récepteurs de l’équilibre. Ces récepteurs
transmettent les informations au cervelet, une structure située à
l’arrière du cerveau spécialisée dans l’équilibre et la posture. Ainsi,
nous sommes constamment informés sur la position et les mouvements
de notre tête dans l’espace, ainsi les mouvement de nos yeux peuvent
être contrôlés.
Ne pas entendre
Chacune des trois parties de l’oreille peut être responsable d’une
mauvaise audition. On parle de surdité de transmission quand le
problème touche l’oreille externe ou l’oreille moyenne, et de surdité
de perception lorsqu’il y a un trouble de l’oreille interne ou du nerf
cochléaire. Pour l’oreille externe, tout ce qui bouche le conduit auditif,
comme un corps étranger ou un bouchon de cérumen, pose un problème
pour bien entendre. L’accumulation de cérumen, aidée par l’utilisation
du coton-tige qui pousse le cerumen au fond du conduit, peut créer un
bouchon qui devra être ôté par un médecin. Des atteintes de l’oreille
moyenne peuvent également diminuer l’audition. C’est par exemple le
cas de la fameuse otite, une infection qui se développe juste derrière
le tympan. Le cholestéatome, lui, est une tumeur bénigne (qui ne se
transforme pas en cancer) qui peut envahir la caisse du tympan. Autre
affection de l’oreille moyenne : l’otospongiose qui touche l’étrier qui
est immobilisé et ne peut plus transmettre les vibrations sonores aux
cellules sensorielles de l’oreille interne. Enfin, les surdités de perception
peuvent avoir différentes causes : une fracture du rocher, une tumeur
sur le nerf auditif (rare), un accident de plongée (barotraumatisme),
certains médicaments, des traumatismes sonores (soit brutal comme
une déflagration, soit progressif : par une exposition au bruit). Le
vieillissement entraîne une diminution du nombre de cellules ciliées,
en particulier celles qui codent pour les fréquences aiguës, ce qui
pose un problème pour la compréhension de la parole. Par ailleurs,
des anomalies génétiques peuvent entraîner des malformations de
l’oreille ou des anomalies de l’oreille interne qui empêchent elles aussi
d’entendre normalement.
L’abus de baladeur est dangereux pour la
santé
Saviez-vous qu’un lycéen sur dix présente des troubles de l’audition,
une proportion doublée en seulement dix ans ? Ce n’est pas dû au
hasard : d’après une étude réalisée par l’observatoire Bruitparif, plus
de la moitié des jeunes de la région parisienne écoute leur baladeur
trop fort. Pour comprendre quand quelqu’un parle, ce qu’on appelle
l’intelligibilité du langage, il faut que les cellules ciliées soient en bon
état et en nombre suffisant. Or perdre ces cellules est un phénomène
irrréversible car elles ne seront jamais remplacées. C’est ce qui se
passe lors d’une exposition trop importante au bruit. La destruction
des cellules ciliées peut être progressive quand il y a une exposition
prolongée à des sons trop forts, c’est le cas quand on écoute son
baladeur à un niveau de décibels exagéré tous les jours, ou bien elle
est immédiate et totale lors d’une détonation violente. Comment un son
trop fort peut-il détruire une cellule ciliée ? Quand le son est trop fort,
les cils des cellules ciliées sont cassés à leur racine. Une fois rompus,
les cils ne sont pas remplacés et la cellule meurt. En plus de cette perte
d’audition, il existe une autre conséquence de l’exposition à des bruits
et à des sons de trop forte intensité : les acouphènes, qui se manifestent
par la sensation d’entendre un bruit incessant grave (bourdonnement)
ou aigu (sifflement), de jour comme de nuit. Pour préserver son audition,
il faut baisser le volume et utiliser des bouchons d’oreille, très discrets
- ils se logent dans le conduit auditif - pour aller écouter un concert ou
danser en boîte de nuit.