Terre Sauvage 89 Octobre 2010
Une espèce sur cinq menacée, des oiseaux en chute libre… Les indicateurs
de l’état de notre biodiversité sont loin d’être au beau fi xe ! Quelques actions
vont, certes, dans le bon sens, mais le tournant historique que le Grenelle
de l’environnement devait nous faire prendre est raté. Or, si la biodiversité
ne devient pas une priorité, c’est notre avenir que nous hypothéquons.
PAR CATHERINE PERRIN, CLOTILDE WARIN, ÉTIENNE HURAULT, SAMUEL GUITTON
INFOGRAPHIES PHILIPPE MOUCHE
SALE TEMPS
PERSISTANT
BAROMÈTRE
2010
OCTOBRE
2010
le journal
265 P089 BAROOUV_BAT.indd 89 1/09/10 17:32:28
HAFIBA 17:32:58 Septembre 1, 2010 _0GYEZ_TESD0265P089.pdf
100
+10%
-10%
-20%
-30%
-40%
2005 20092000199519901989
Indice d'abondance des populations d'oiseaux communs
en fonction du type d'habitat Base 100 en 1989
Variations
moyennes
Source : MNHN-CRBPO Espèces
généralistes
Espèces
liées au bâti
Espèces
forestières
Espèces
agricoles
Toutes espèces





Effectifs de quatre rapaces Source : LPO-CNRS
Faucon crécerelletteFaucon crécerellette
Nombre de couples nicheursNombre de couples nicheurs
2000
60 65 72 75
114
151 171 182 194
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
BalbuzardBalbuzard
Nombre de couples
reproducteurs
Nombre de couples
reproducteurs
2000
27 37 37 43 44 47 47 49 54
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Buse variableBuse variable
Nombre de couples en milliersNombre de couples en milliers
2000-2002
143 143 133
2004-2007 2008 2009
Milan royal
Nombre de couples
2000-2002
3400
estimation
impossible
2008 2009




Terre Sauvage 91 Octobre 2010
2010
e
de la nat
u
r
e
OISEAUX NICHEURS COMMUNS : MOINS 12% EN 20 ANS
CERTAINS RAPACES SONT EN HAUSSE, D’AUTRES DÉCLINENT
confi rme. » Pour d’aucuns, il est fort proba-
ble que cette baisse soit due au braconnage.
Vincent Vignon, spécialiste du loup, estime
que, depuis l’an 2000, au moins une centaine
d’animaux ont été éliminés illégalement.
Le déclin des oiseaux nicheurs
Si la France se situe au huitième rang des
pays ayant le plus grand nombre d’espè-
ces menacées au niveau mondial, c’est en
grande partie à cause de ses collectivités
d’outre-mer. La biodiversité y est excep-
tionnelle et les atteintes, nombreuses :
urbanisation, pollutions, exploitations
minières… À la Réunion, une espèce
animale sur cinq est menacée. Certaines
endémiques pourraient même rapidement
s’éteindre, comme le tuit-tuit et le pétrel
noir, deux oiseaux parmi les plus menacés
au monde, qui sont victimes des rats. « Les
espèces introduites envahissantes, végétales
ou animales, sont un véritable cancer qui
ronge la biodiversité de l’île, explique Flo-
rian Kirchner, de l’UICN (Union internaio-
nale pour la conservation de la nature). Des
programmes de lutte existent, mais il faut
redoubler d’efforts, en mettant notamment
en place des systèmes de détection précoce
pour éviter que de nouvelles espèces enva-
hissantes ne s’installent. »
Les oiseaux nicheurs communs de métro-
pole restent le meilleur indicateur de l’état
de la biodiversité car on les suit depuis
longtemps : la France en a perdu 12 % en
vingt ans. Seuls les oiseaux généralistes, tel
le pigeon ramier, se portent plutôt bien,
bénéfi ciant sans doute du déclin d’espèces
spécialistes, comme celles inféodées aux
zones agricoles, où un quart des oiseaux
nicheurs s’est volatilisé. La buse amorce
une diminution inexpliquée, et le milan
royal est sur une pente fatale, bien qu’il
fasse l’objet d’un plan de conservation.
« Les prairies où il chasse sont remplacées
par des cultures céréalières et ses proies
(rongeurs, insectes) se raréfi ent à cause des
pesticides », explique Fabienne David, de la
Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
« Le milan est aussi victime d’empoisonne-
ments délibérés ; il faudrait une police de
l’environnement pour contrôler ces prati-
ques d’un autre âge, mais on manque de
moyens humains et fi nanciers pour pro-
téger la biodiversité », s’exclame Fabienne
David. Heureusement, d’autres exemples
redonnent espoir, comme ceux du faucon
crécerellette et du balbuzard pêcheur qui,
même si leurs effectifs sont encore faibles,
sont dans une dynamique positive.
TERRE
265 P090-091BARO TERRE_1_BAT.ind91 91 30/08/10 18:17:38
HAFIBA 18:18:35 Août 30, 2010 _0GLXY_TESD0265P091.pdf
Lâchers
Loup
Ours
!
Risque
d’extinction
16
4 oursons
repérés
en 2010
20
5
2004
2006
15
2007 2008
14
150
185
110
2005
2004 2006
2007
2008
120
100
Lynx
max.
min.
100
146
119
1999-
2001
1996-
1998
2002-
2004
82
61
89
Effectifs estimés des grands carnivores
Source : Office national de la chasse et de la faune sauvage





ENTRE
ET
Espèces
menacées
Espèces
menacées
Espèces
menacées
Espèces
menacées
Listes rouges des espèces menacées en France métropolitaine
En pourcentage d’espèces EN DANGER CRITIQUE D’EXTINCTION
Risque extrêmement élevé d’extinction
Mammifères continentaux
Reptiles
2
1
3
5
8
5
16
60% 6
Oiseaux nicheurs
Orchidées
4
2
2
7
15%
14%
23%
39% 21%
9%
61%
2
5
13%
66%
10%
Source : UICN-MNHN
EN DANGER
Risque très élevé d’extinction
VULNÉRABLE
Risque élevé d’extinction
QUASI MENACÉE
Proche du seuil des espèces menacées
ou qui pourrait être menacée si des
mesures de conservation spécifiques
n’étaient pas prises
PRÉOCCUPATION MINEURE
Risque de disparition de France faible
DONNÉES INSUFFISANTES
Pas assez de données disponibles
pour évaluer le risque
DISPARUE EN FRANCE
MÉTROPOLITAINE
SUR
SUR
SUR
SUR
Liste rouge de la faune de la Réunion
En pourcentage d’espèces (mammifères, reptiles,
oiseaux, poissons d'eau douce
et quelques groupes d’invertébrés)
Source : UICN-MNHN
10
12 4
9
10 4
9
42
Vulnérable
En danger
En danger
critique
d’extinction
Quasi
menacée
Préoccupation
mineure
Données
insuffisantes
Éteinte
au niveau
mondial
Éteinte
à la Réunion
Espèces menacées
ßSURß
Devenir des espèces présentes
avant l’arrivée de l’homme
En nombre d’espèces
Oiseaux
13
38 4
Reptiles terrestres
3
3
1
Espèces
restantes
Éteintes
au niveau
mondial
Éteintes à
la Réunion
Éteintes
au niveau
mondial
Éteintes à
la Réunion
Espèces
restantes
Terre Sauvage 90 Octobre 2010
l
e Baromètre
d
UNE ESPÈCE SUR 5 MENACÉE EN MÉTROPOLE
FAUNE DE LA RÉUNION
DANS LE ROUGE
biodiversité terrestre
situation toujours critique
E
n France, comme partout dans le
monde, des espèces animales et végé-
tales vont disparaître à jamais à cause
de l’homme : une espèce sur cinq est mena-
cée en métropole. Ainsi, la vipère d’Orsini
et le vautour moine sont en danger critique
d’extinction, tout comme l’ours brun. Au
début du xxe siècle, 200 ours vivaient encore
dans les Pyrénées françaises, ils ne sont plus
qu’une vingtaine. Il en faudrait 50 pour que
la population soit viable. D’où les lâchers,
dont les derniers remontent à 2006. On
attendait que d’autres soient programmés,
comme l’avait déclaré, en janvier dernier,
Chantal Jouanno, secrétaire d’État à l’Éco-
logie, déclenchant l’ire des anti-ours. Sur-
prise : six mois après, lorsqu’elle présente le
nouveau plan Ours, il n’est plus question de
réintroduction : on mise désormais sur un
accroissement naturel. « Théoriquement,
cela peut fonctionner, comme ce fut le cas
en Suède, mais cela prendra beaucoup de
temps », estime François Moutou, de la
Société française pour l’étude et la protec-
tion des mammifères. Une reculade pour
calmer les éleveurs ? « Cette décision est
politique, analyse François Moutou. Pour
l’Année internationale de la biodiversité,
on s’attendait tout de même à mieux ! Les
ours ne sont pas responsables des problè-
mes de l’élevage ovin : ils ont tué moins de
150 brebis en 2009, c’est dérisoire comparé
aux 400 000 à 600 000 qui partent chaque
année à l’équarrissage et fi nissent en farines
animales. » Quant au loup, classé « vulné-
rable » sur la liste rouge nationale, le bilan
est mitigé. Si l’espèce continue à étendre
son territoire, la population pourrait avoir
diminué : 185 loups en 2008, 165 en 2009.
« Sur 27 zones de présence permanente de
l’espèce, il y en a cinq où on n’a relevé aucun
indice de présence l’hiver dernier, déclare
Éric Marboutin, de l’ONCFS. Cela reste dif-
cile à expliquer, il faut attendre le prochain
suivi hivernal pour voir si cette tendance se
6/20
TROP PEU D’OURS ET MOINS DE LOUPS
TERRE
265 P090-091BARO TERRE_1_BAT.ind90 90 30/08/10 18:17:23
HAFIBA 18:18:31 Août 30, 2010 _0GLXW_TESD0265P090.pdf
En pourcentage pour 2008 (*: 2009)
Augmentation par rapport
à l’année précédente
Objectif
2012 : 6%
Objectif
2012 : 6%
Part de l’agriculture bio dans la surface agricole utile totale
Autriche* Italie Grèce France*
Rép.
tchèque
Suède Allemagne* Royaume
-Uni
Esp.*
Source : Agence Bio, FIBL.
18,5
7,9
Suisse*
11,0
3,8
8,0
10,8
5,6
Dan.
5,6
Portugal
6,6
4,6
5,3
Pays-
Bas*
2,7
Belgique
2,6
Pologne
2,0
Union
européenne
4,3

Terre Sauvage 93 Octobre 2009
2010
e
de la nat
u
r
e
Une aberration, d’autant que les inventaires
de populations animales et végétales sont la
base de la connaissance de l’état de la bio-
diversité. Depuis des années, les associa-
tions naturalistes réalisent ce travail, mais
les résultats sont souvent dispersés et peu
accessibles. D’où l’intérêt des Observatoires
locaux de la biodiversité, dont le rôle est de
compiler ces données et de diffuser l’in-
formation. Cependant, toutes les régions
et tous les départements sont loin d’être
dotés d’un observatoire, leur mise en place
nécessitant des années car elle implique des
acteurs dont les visions et les objectifs peu-
vent diverger. Certaines collectivités font
néanmoins des efforts. Ainsi, neuf régions
sont engagées dans une Stratégie régionale
pour la biodiversité. « Mais une région qui
n’en a pas encore une peut mener tout de
même des actions intéressantes, comme
l’Alsace et le Nord-Pas-de-Calais qui ont
opté pour des dispositifs dédiés aux corri-
dors écologiques », explique Florence Clap,
de l’UICN (Union internationale pour la
conservation de la nature).
Manque de budget pour le bio
Reste qu’une stratégie, en intégrant la bio-
diversité dans toutes les politiques publi-
ques, est la meilleure façon d’agir. On
mesure aujourd’hui les effets désastreux
de l’agriculture intensive sur la fl ore : une
étude de l’INRA (Institut national de la
recherche agronomique) montre que, en
trente ans, le nombre d’espèces de pré-
tendues « mauvaises herbes » a diminué
de moitié dans les champs. Or beaucoup
ont un rôle bénéfi que dans les écosystèmes
agricoles : leurs fl eurs nourrissent les insec-
tes pollinisateurs et leurs graines, nombre
d’oiseaux, dont les populations ont subi
une perte de 25 % en vingt ans. Tout cela
plaide pour une agriculture plus respec-
tueuse de l’environnement. Mais avec seu-
lement 2,5 % de sa surface agricole en bio,
la France est bien en dessous des 4,3 % de
la moyenne européenne et encore loin de
son objectif de 6 % pour 2012. Pourtant,
les demandes de conversion vers le bio
sont de plus en plus nombreuses, mais les
aides de l’État sont insuffi santes. D’après
Marie-Catherine Schluz, chargée de mis-
sion agriculture à France Nature Environ-
nement (FNE), « 15 à 25 % des demandes
de conversion risqueraient de ne pas être
honorées, faute de budget disponible ».
DES FLEURS DES CHAMPS
QUI DISPARAISSENT
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES :
DES INITIATIVES POUR LA BIODIVERSITÉ
AGRICULTURE BIO : LA FRANCE EN PROGRÈS MAIS TOUJOURS SOUS LA MOYENNE EUROPÉENNE
TERRE
Évolution de
la flore adventice
Source : INRA
16,6
Nombre moyen
d’espèces par parcelle
Un tiers des espèces disparues
des champs depuis les années 70
ne se trouve plus que sur
les bords des champs
1968-
1976
9,3
2005-
2006
ßß
Les observatoires régionaux
de la biodiversité (ORB)
ORB opérationnel ou
en phase de démarrage
ORB en cours de préfiguration
ou en cours de montage
Pas de mutualisation
de l'ensemble des données
sur la biodiversité
Nord-
PDC
Champ.-
Ard.
Haute-
Norm. Pic.
Alsace
IDF
Basse-
Norm.
Centre
Bretagne
P. de Loire
Lorr.
Bourg. Fran.-
Com.
Auv.
Lim.
Poit.-
Char.
PACA
Rhône-
Alpes
Midi-
Pyr.
Aqu.
Lang.-
Rouss. Corse
Nord-
PDC
Champ.-
Ard.
Haute-
Norm. Pic.
Alsace
IDF
Basse-
Norm.
Centre
Bretagne
P. de Loire
Lorr.
Bourg. Fran.-
Com.
Auv.
Lim.
Poit.-
Char.
PACA
Rhône-
Alpes
Midi-
Pyr.
Aqu.
Lang.-
Rouss. Corse
État d'avancement des stratégies
régionales pour la biodiversité (SRB)
SRB en cours de mise en œuvre
ou de démarrage
SRB en phase de réflexion
Politique du conseil régional
pour la biodiversité
Autres dispositifs (ex. trame verte
et bleue)
265 P092-093BARO_TERRE_BAT.indd 93 30/08/10 18:19:50
HAFIBA 18:21:03 Août 30, 2010 _0GLYR_TESD0265P093.pdf
Occupation
du territoire
en 2009
Variations
2006/2009
en pourcentages
du territoire
Sols cultivés Surface
en herbe Sols boisés
Landes, friches
maquis, garrigue Sols nus naturels,
zones humides,
zones sous les eaux
35%
- 279 000
hectares + 20 000
hectares
+ 259 000
hectares
1 département
tous les 7 ans
(86 000 ha par an)
1 département
tous les 10 ans
(61 000 ha par an)
17% 31% 5% 3% 9%
Sols
artificialisés
Source : SSP-
Agreste-
Teruti-Lucas
Accélération
de l’artificialisation 1992-
2003 2006-
2009
ß
ß
Surfaces du territoire national
protégées
Zone terrestre, en km2, en 2009
Proportions du territoire
sous protection forte
Protections réglementaires
en 2009
Source : MNHN
* inclut réserve naturelle de Corse
AUTRES TYPES DE PROTECTION
Parc naturel régional
Métropole Outre-mer
Parc national
(aire d’adhésion) Conservatoire
du littoral
PROTECTIONS RÉGLEMENTAIRES
Parc National
(zone cœur) Réserve
naturelle
nationale*
Arrêté préfectoral
de protection
de biotope
Réserve
biologique Réserve naturelle
de chasse et
de faune sauvage
Variation globale 2007- 2009
Part de l’outre-mer
25 015
12 045
1 756 1 661 287
80 553
24 995
112
stable
+1 %
stable
+7,8%
+13%
+4,2%
+3,1%
+3,4%
ß
ß
Proportions du territoire
sous protection forte
Protections réglementaires
en 2009
Métropole Outre-mer
Terre Sauvage 92 Octobre 2009
l
e Baromètre
d
LES SOLS ARTIFICIALISÉS ACCÉLÈRENT LEUR AVANCÉE
PAS ENCORE ASSEZ D’ESPACES PROTÉGÉS DE FAÇON FORTE
M
auvaise nouvelle : l’artifi cialisation
du territoire s’accroît. Chaque jour,
de nouveaux bâtiments, routes,
autoroutes, parkings grignotent 236 hecta-
res d’espaces agricoles et naturels. Grâce à
l’enquête annuelle Teruti-Lucas, réalisée
par le ministère chargé de l’Agriculture,
on sait que les surfaces artificialisées
ont augmenté de 86 000 hectares par an
entre 2006 et 2009, soit la superfi cie d’un
département français moyen tous les sept
ans. Sur la période 1992-2003, la vitesse
d’artifi cialisation était d’un département
tous les dix ans. Le processus s’accélère
donc, et ce sont autant d’habitats détruits
et de milieux fragmentés, un drame pour
la biodiversité.
Bien sûr, des espaces sont protégés en
France, mais le 1,23 % du territoire métro-
politain sous protection forte (réglemen-
taire) n’équilibre pas vraiment les 9 % du
territoire artifi cialisés ! Certes, le Grenelle
a impulsé une dynamique : deux parcs
nationaux ont été créés en outre-mer, jus-
tifi és par une biodiversité très riche. Mais
en métropole, cela semble plus compliqué,
les contraintes n’étant pas les mêmes ; on
le voit bien avec le parc des Calanques qui
suscite encore de fortes oppositions. Les
outils de protection non réglementaire, tels
les parcs naturels régionaux, sont plus faci-
les à utiliser, mais pour préserver la nature,
les protections fortes (parcs nationaux,
réserves naturelles, arrêtés préfectoraux
de protection de biotope) restent les plus
effi caces. D’aucuns souhaiteraient même
que des sites Natura 2000 deviennent des
réserves. Une façon de régler certaines
absurdités administratives. Ainsi, en 2009,
des sites désignés Natura 2000 pour pro-
téger des chauves-souris ont été détruits
en Auvergne. « Il s’agissait de mines aban-
données depuis plus d’une centaine d’an-
nées. L’administration a appliqué le code
minier stipulant que des sites qui ne sont
plus exploités doivent être sécurisés, mais
elle les a démolis alors qu’il y a d’autres
solutions, comme simplement poser des
grilles à l’entrée », explique Sébastien Roué,
spécialiste des chauves-souris. Des associa-
tions ont porté plainte auprès de différentes
instances dont des européennes. « Toujours
pour des raisons de sécurité, on interdit
même parfois aux naturalistes d’entrer sur
les sites. Comment peuvent-ils alors faire
leurs inventaires et leurs études ? ! », s’ex-
clame Sébastien Roué.
[…]
TERRE
265 P092-093BARO_TERRE_BAT.indd 92 30/08/10 18:19:46
HAFIBA 18:20:45 Août 30, 2010 _0GLYQ_TESD0265P092.pdf
Le saumon et le silure
Effectifs en plusieurs stations du bassin de la Loire
Le saumon
atlantique
(espèce
migratrice)
Le silure
(espèce exotique)
Source : LOGRAMI (Loire Grands Migrateurs)
0
300
600
900
1 200
1999
Vichy
Langeac
Poutès
2001 2003 2005 2007 2009
0
100
200
300
400
500
Vichy
Châtellerault
2001 2003 2005 2007 2009
Sources : Onema-Agences de l'eau
Les eaux de surface
continentales naturelles
Données 2006-2007
*Évalué à partir d’indices biologiques
(invertébrés, micro-algues...), physico-
chimiques (nitrates, pH) et
morphologiques (état des berges)
* 41 substances dangereuses prioritaires
mesurées dont des métaux lourds, des
polluants industriels et des pesticides
Très bon
Médiocre
Mauvais
Indéterminé
Bon
Moyen
Artois-Picardie
Seine-
Normandie
Rhin-
Meuse
Corse
Rhône-
Méditer-
ranée
Loire-
Bretagne
Adour-
Garonne
Données 2006-2007
Bon
Mauvais
Indéterminé
Artois-Picardie
Seine-
Normandie
Rhin-
Meuse
Corse
Rhône-
Méditer-
ranée
Loire-
Bretagne
Adour-
Garonne
État écologique*
État chimique*
Liste rouge des poissons d’eau douce
En pourcentage d’espèces (en métropole) Source : UICN-MNHN
32%
32%
6%
3%
13%
8%
Vulnérable
En danger
En danger
critique
d’extinction
Quasi
menacée
Préoccupation
mineure
Données
insuffisantes
Éteinte en
métropole
3% 3%
Éteinte
Espèces
menacées
ßSURß
Terre Sauvage 95 Octobre 2010
2010
e
de la nat
u
r
e
contre l’érosion… et pas de grenouilles !
Les amphibiens sont, en effet, les premiers
à pâtir de l’assèchement ou de la pollution
des zones humides.
Poissons dans le rouge
Même sentence pour le vison d’Europe,
victime de la dégradation des boisements
inondables, des marais et des ruisseaux, qu’il
apprécie, mais aussi des collisions routières
et des piégeages involontaires : il ne cesse de
perdre du terrain. « On ne trouve plus une
femelle tous les 500 mètres, mais tous les
10 kilomètres ! », explique Pascal Fournier,
de la SFEPM, Société française pour l’étude
et la protection des mammifères.
Autres indicateurs : les poissons. Or, selon
l’UICN, l’Union internationale pour la pro-
tection de la nature, 1/5e des espèces natives
de métropole sont dans le rouge, dont la to-
talité des migrateurs, sauf la lamproie mari-
ne (quasi menacée). Aux menaces habituel-
les (dégradation des habitats, pollution…)
s’ajoutent, pour ces derniers, les barrages, qui
compromettent leur périple vers les frayères.
Dans le bassin de la Loire, les populations de
saumons atlantiques et d’aloses battent donc
de la nageoire. Pendant ce temps, les effectifs
de silure, espèce invasive venue du Danube,
sont, eux, au beau fi xe.
L’état écologique des eaux de surface françai-
ses montre que seuls 38 % sont considérés en
bon état. On est loin de la totalité, imposée
d’ici à 2015 par la directive-cadre européenne
sur l’eau. Et encore, les nitrates, inclus dans
ce « superindicateur », tirent la note vers le
haut. Pas en raison d’une amélioration, mais
parce que le « bon état » se cale désormais
sur le seuil de 50 mg/l et non plus 10, qui
caractérise un milieu non perturbé par
l’activité humaine. L’argument ? Les nitrates
ont peu d’effets directs sur la biologie dans les
eaux courantes. « C’est une vision étriquée »,
s’insurge Bernard Rousseau, de France Na-
ture Environnement. Une fois en mer, même
sous la barre des 50 mg/ l, les nitrates peuvent
booster la croissance des végétaux (les fa-
meuses marées vertes), dont la respiration
et la décomposition massive épuisent le
milieu en oxygène, l’asphyxiant ainsi que les
espèces qui y vivent. L’état chimique des eaux
douces semblerait-il plus rassurant ? Non,
car l’indicateur ne considère que 41 subs-
tances dangereuses prioritaires : polluants
industriels, métaux et pesticides. Or ces
derniers sont bien plus nombreux, présents
sur 91 % des stations de mesure et, même
à faible concentration, peuvent former des
cocktails des plus toxiques pour le vivant.
PEU DE SAUMONS, PLUS DE SILURES QUALITÉ DE L’EAU : DES EFFORTS RESTENT À FAIRE !
POISSONS : 1 ESPÈCE SUR 5 MENACÉE
EAUX DOUCES
265 P094_095 BARO_EAUDOUCE_BAT.i95 95 30/08/10 18:22:12
HAFIBA 18:22:51 Août 30, 2010 _0GLZJ_TESD0265P095.pdf
aire perdue
depuis 1900
Période de
colonisation
1979-1985
aire perdue
depuis 1950
aire perdue
depuis 1980
répartition
1991-2003
Source : ONCFS
Source :
SFEPM
Le déclin
du vison
d’Europe
La recolonisation
du castor
en bassin de Loire
Nantes
Tours
Orléans
Moulins
St-Etienne
1986-1992
1993-1998
1999-2002
Site de lâcher 0 50 100 km
6
3
6
9%
17%
59%
Vulnérable
En danger
En danger
critique
d’extinction
Quasi
menacée
Préoccupation
mineure
Données
insuffisantes
Espèces menacées
SUR
En km2, entre 2000 et 2006
(*: Zones humides d’importance majeure)
Source : SOeS (ONZH) / CORINE Land Cover.
Évolution surfacique des grandes catégories
d’occupation des sols dans 152 zones humides*
- 2,7
+ 0,8
+ 10,6
Territoires
artificialisés Surfaces
en eau Forêts et milieux
semi-naturels
Zones
humides Territoires
agricoles
ß
ß
20091990 1995 2000 2005
0
100
200
300
400
500
600
700
800
Base 100 commune en 1990
Source : LPO-Wetlands International
Effectifs des oiseaux deau
hivernants
Anatidés
et foulques
Plongeons
et grèbes
Ensemble
oiseaux
d’eau
Limicoles
Cormorans
Liste rouge des amphibiens
En pourcentage d’espèces (en métropole)
Source : UICN-MNHN
Terre Sauvage 94 Octobre 2010
biodiversité aquatique
la france boit la tasse
l
e Baromètre
d
LE VISON RÉGRESSE, MAIS LE CASTOR REVIENT
D
eux bonnes nouvelles : le castor est de
retour dans l’Ouest et en Alsace grâce
à d’importantes réintroductions. On
compte ces rongeurs par milliers sur la
Loire et ses affl uents, alors qu’ils n’étaient
que treize relâchés de 1974 à 1976 près de
Blois. La seconde : les populations d’oiseaux
d’eau migrateurs hivernants ou faisant es-
cale dans nos zones humides augmentent
depuis vingt ans, surtout anatidés, foulques,
limicoles et ardéidés (hérons). Rivières et
zones humides seraient-elles en meilleure
santé ? Non, malheureusement. « Si le castor
revient sur les petits affl uents, c’est qu’il n’est
plus chassé et qu’il compense la dégradation
de son habitat par ses capacités d’adapta-
tion », explique Sylvain Richier, de l’Offi ce
national de la chasse et de la faune sauvage
(ONCFS). « Ainsi, en zones de grandes
cultures, le castor peut construire des bar-
rages avec des tiges de maïs sur des cours
d’eau recalibrés. » Quant aux oiseaux, la
LPO, la Ligue pour la protection des oiseaux,
explique leur essor par l’augmentation du
nombre d’espèces et de sites protégés, où ils
se concentrent à la recherche de quiétude,
loin des fusils. Il faut se rendre à l’évidence :
la dégradation des prairies humides, deltas,
tourbières et autres zones humides est bien
réelle. La progression entre 2000 et 2006 de
l’artifi cialisation, sur les 152 sites suivis par
l’Observatoire national des zones humides,
l’illustre. Certains experts estiment que leur
surface totale a chuté de moitié depuis 1960.
Face à ce constat, l’État a lancé, en février,
un nouveau plan national d’action avec
29 mesures, dont la création d’un parc na-
tional de zones humides et l’amélioration
des aides à l’agriculture dans ces milieux. Sur
ce point, les associations environnementales
regrettent le manque d’ambition. C’est que
l’enjeu est de taille ! Sans zones humides, pas
de purifi cation de l’eau assurant sa qualité,
ni de zone tampon limitant les inondations,
ni de stabilisation des berges pour lutter
6/20
ZONES HUMIDES : L’ARTIFICIALISATION PROGRESSE OISEAUX D’EAU HIVERNANTS : EN HAUSSE
AMPHIBIENS : 1 ESPÈCE
SUR 5 MENACÉE
EAUX DOUCES
265 P094_095 BARO_EAUDOUCE_BAT.i94 94 30/08/10 18:22:03
HAFIBA 18:22:47 Août 30, 2010 _0GLZI_TESD0265P094.pdf
Source : CELRL
Acquisitions du Conservatoire du littoral
Superficies cumulées, en milliers d’hectares, en métropole
1975: Création du Conservatoire du littoral Objectif
“Tiers sauvage”
1980
1990
20002000
2010
2050
51 73
32
11 200
4,1
4,5
5,0
5,3
4,9
4,2
3,5
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Pression sur le littoral
Construction de logements sur
les communes littorales en millions de m2Shon
(Surface hors œuvre nette)
Source : MEEDDM-SOeS, Sit@del2
Objectif
2020 : 20 %
Évolution de la proportion
d’aires marines protégées Nombre d’aires marines protégées*
en pourcentage des eaux
sous juridiction française
en France (métropole et outre-mer)
*hors arrêtés de protection de biotope et domaine
public marin géré par le Conservatoire du littoral
Source : Agence
des aires marines
protégées,
15 juin 2010
206 sites
Natura 2000
31 réserves
naturelles
27 réserves
naturelles
2parcs nationaux
1parc national
158 sites
Natura 2000
2parcs naturels
marins
2010:
241 AMP
dont...
2006:
186 AMP
dont...
Création du réseau
Natura 2000
Réserve naturelle nationale des TAAF
(Terres australes et antarctiques françaises)
Extension du réseau Natura 2000
en mer, création du parc naturel
marin d’Iroise
Création du
parc naturel
marin de Mayotte
1,5 %
1,0 %
0,5 %
0 %
2010200520001995
1989
PART
RmALISmE
ß
Liste rouge des mammifères marins
En pourcentage d’espèces (en métropole)
Source : UICN-MNHN
Disparue
en France
métropolitaine
Vulnérable
Quasi
menacée Préoccupation
mineure
10%
525%
20%
40%
Données insuffisantes
ßSURß
Terre Sauvage 97 Octobre 2009
2010
LITTORAL : DAVANTAGE DE TERRAINS SOUSTRAITS À LA CONSTRUCTION
DE PLUS EN PLUS D’AIRES MARINES PROTÉGÉES
e
de la nat
u
r
e
à condition qu’il n’y ait pas d’augmentation
« sensible » de leur capacité ou d’effet « no-
table » sur l’environnement. « Des termes
suffi samment fl ous pour nous inquiéter »,
commente Marie-Catherine Schulz.
Enrayer le bétonnage des côtes
Au large de nos côtes, un autre sujet inquiè-
te : les stocks halieutiques de l’Atlantique
Nord-Est, où la France puise 73 % de ses
captures. Certains se sont améliorés depuis
2006, grâce au renforcement des contrôles
de l’Europe, notamment concernant la
pêche illégale. Mais la surpêche menace
encore trop d’espèces. En juillet dernier,
le Conseil des ministres européens a, par
exemple, approuvé un quota de 15 600 ton-
nes pour l’anchois du golfe de Gascogne,
alors que les scientifi ques préconisent un
maximum de 6 000 tonnes en raison de ses
capacités reproductrices trop faibles. Quant
au thon rouge en Méditerranée, ajoute
Philippe Gros, de l’Ifremer (Institut fran-
çais de recherche pour l’exploitation de la
mer), « malgré une inspection plus accrue
des navires, une baisse des quotas et une
saison de pêche amputée d’un mois, il est
loin d’être tiré d’affaire ! » Le Grenelle de la
mer aidera-t-il les poissons ? « Bon nombre
de propositions remises cet été au gouver-
nement par les comités opérationnels sont
très en deçà des ambitions du Grenelle de
la mer, regrette Christian Garnier. Malgré
tout, concernant la pêche, les structures
professionnelles semblent plus ouvertes
au dialogue avec les associations environ-
nementales et l’objectif de 50 % des aires
marines protégées (AMP) en “réserves de
pêche a été validé ! » Les AMP ne cessent
de prendre de l’importance, même si on
est loin de l’objectif 2020 : 20 % des eaux
françaises protégés. En tête de liste fi gurent
les parcs naturels marins, un outil puissant
dont l’enjeu est de faire participer tous
les usagers (pêcheurs, militaires, indus-
triels…). Même chose pour les sites Natura
2000, qui ont toute leur légitimité au vu du
mauvais état de conservation des habitats
qu’ils protègent. En parallèle, le Conserva-
toire du littoral poursuit ses acquisitions de
terrains privés pour enrayer le bétonnage
effréné des côtes. Autre enjeu : la protection
en haute mer, qui manque encore cruelle-
ment. Quatre sites Natura 2000 y sont en
cours d’identifi cation pour tenter d’y re-
médier. Le grand dauphin et de nombreux
récifs jouiront enfi n de zones refuges !
* Schéma directeur d’aménagement
et de gestion des eaux
MAMMIFÈRES MARINS :
UN MANQUE DE
CONNAISSANCES
MER & LITTORAL
265 P096_097 BARO_MER_BAT.indd 97 30/08/10 18:24:21
HAFIBA 18:25:00 Août 30, 2010 _0GM05_TESD0265P097.pdf
Taux de mortalité dû à la pêche
Biomasse
du stock
des repro-
ducteurs
Zone de
sécurité
Zone de
danger
Maquereau
Baudroie M. Celtique
et G. de Gascogne
Eglefin Rockall
Eglefin
M. du Nord
Morue
Mer du Nord
Hareng
Mer du Nord
Morue
M. Celtique
Plie
M. du NordMerlu
Stock Nord
Merlan bleu
Atlantique
Nord-Est
Lieu noir
M. du Nord
Ouest Ecosse
Plie
Mer Celtique Plie
Manche
Ouest
Sole
Manche
Ouest
Anchois
G. de Gasc.
Sole
Manche Est
Sole G. de
Gascogne
Sole Mer celtique
Source : CIEM -
Ifremer, 2008
Stocks communautaires exploités
par la France en Atlantique Nord-Est
Amélioration
par rapport
à 2006
Régression
par rapport
à 2006
Marées vertes et asphyxie des côtes françaises
Eutrophisation avérée et potentielle en Atlantique et Manche
en 2007
Source : OSPAR
Zone sans
problème Dunkerque
Dieppe
Le Havre
Cherbourg
Caen
St-Brieuc St-Malo
Brest
Douarnenez
St-Nazaire
Nantes
La Rochelle
Baie de
Seine
Zone à problèmes
potentiels
Zone à
problèmes
Baie du Mont
St-Michel
Mer
d’Iroise
Baie de
Quiberon
et Belle-Île
Golfe du
Morbihan
Gironde
Pays
basque
Landes
Vendée
Arcachon
Bordeaux
État de
conservation
des habitats marins
et côtiers du réseau Natura 2000
En pourcentages des types d’habitats
Source : Meeddm
Eaux marines et milieux à marées
MÉDITERRANÉEN ATLANTIQUE Falaises maritimes
et plages de galets
MÉDIT. ATLANT.
Inadéquat Mauvais
50 %
100 %
50 %
28 % 33 %
67 %
72 % Marais et prés salés
Dunes maritimes
MÉDIT. ATLANT.
67 %
100 %
33 %
MÉDIT. ATLANT.
25 % 44 %
75 % 56 %
Terre Sauvage 96 Octobre 2009
biodiversité marine
dégradée, mais davantage protégée
PÊCHE : TROP DE STOCKS GÉRÉS À RISQUE
e Baromètre
ENCORE ET TOUJOURS DES MARÉES
VERTES DUES AUX NITRATES AGRICOLES
A
lors que les États-Unis ont connu, cette
année, la pire marée noire de leur his-
toire, la France a vécu, comme chaque
été, sa série de marées vertes. Des dizaines
de milliers de tonnes d’algues échouées sur
les plages bretonnes ou, à moindre échelle,
normandes… Ce phénomène nuisible pour
l’environnement a pour cause l’enrichisse-
ment excessif des eaux côtières en nitrates,
venus, par ruissellement, des engrais azotés
agricoles et des rejets d’élevages industriels
de porcs. Le plan gouvernemental « algues
vertes », mis sur pied en février, éradiquera-
t-il le problème ? Les associations environ-
nementales n’y croient pas. En effet, le plan
vise un renforcement du ramassage et de la
gestion de cette laitue de mer, sans traiter
le mal à la racine en remettant en question
l’agriculture intensive. Le seul objectif est
la réduction de 30 % des fl ux d’azote d’ici
à 2015 dans huit baies prioritaires. En fait,
une simple reprise du SDAGE* du bassin
Loire-Bretagne, qui ne repose que sur le
volontarisme des acteurs locaux ! Quant au
principe du pollueur-payeur, il passe aux
oubliettes puisque la facture d’élimination
des algues revient aux collectivités. On est
loin du « tournant important » évoqué par
le ministre de l’Agriculture… « La politique
de l’autruche continue à prévaloir, constate
Christian Garnier, vice-président de France
Nature Environnement (FNE). Une politi-
que qui refuse d’arbitrer entre la reconquête
de la qualité de l’eau et la poursuite d’une
agriculture intensive. » La loi de modernisa-
tion de l’agriculture, votée en juillet, aurait
pu changer la donne. Occasion manquée.
« On a limité les dégâts », explique Marie-
Catherine Schulz, chargée des questions
agricoles à FNE. Un exemple : l’amendement
déposé par le député des Côtes-d’Armor,
Marc Le Fur, qui élevait le seuil d’autorisa-
tion pour les porcheries de 450 à 2 000 bêtes,
n’a pas été retenu. Mais le texte permet tou-
jours la simplifi cation des regroupements,
7/20
HABITATS CÔTIERS ET MARINS : ATTENTION FRAGILES !
MER & LITTORAL
265 P096_097 BARO_MER_BAT.indd 96 30/08/10 18:24:12
HAFIBA 18:24:57 Août 30, 2010 _0GM04_TESD0265P096.pdf
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !