En pourcentage pour 2008 (*: 2009)
Augmentation par rapport
à l’année précédente
Objectif
2012 : 6%
Objectif
2012 : 6%
Part de l’agriculture bio dans la surface agricole utile totale
Autriche* Italie Grèce France*
Rép.
tchèque
Suède Allemagne* Royaume
-Uni
Esp.*
Source : Agence Bio, FIBL.
18,5
7,9
Suisse*
11,0
3,8
8,0
10,8
5,6
Dan.
5,6
Portugal
6,6
4,6
5,3
Pays-
Bas*
2,7
Belgique
2,6
Pologne
2,0
Union
européenne
4,3
Terre Sauvage 93 Octobre 2009
Une aberration, d’autant que les inventaires
de populations animales et végétales sont la
base de la connaissance de l’état de la bio-
diversité. Depuis des années, les associa-
tions naturalistes réalisent ce travail, mais
les résultats sont souvent dispersés et peu
accessibles. D’où l’intérêt des Observatoires
locaux de la biodiversité, dont le rôle est de
compiler ces données et de diffuser l’in-
formation. Cependant, toutes les régions
et tous les départements sont loin d’être
dotés d’un observatoire, leur mise en place
nécessitant des années car elle implique des
acteurs dont les visions et les objectifs peu-
vent diverger. Certaines collectivités font
néanmoins des efforts. Ainsi, neuf régions
sont engagées dans une Stratégie régionale
pour la biodiversité. « Mais une région qui
n’en a pas encore une peut mener tout de
même des actions intéressantes, comme
l’Alsace et le Nord-Pas-de-Calais qui ont
opté pour des dispositifs dédiés aux corri-
dors écologiques », explique Florence Clap,
de l’UICN (Union internationale pour la
conservation de la nature).
Manque de budget pour le bio
Reste qu’une stratégie, en intégrant la bio-
diversité dans toutes les politiques publi-
ques, est la meilleure façon d’agir. On
mesure aujourd’hui les effets désastreux
de l’agriculture intensive sur la fl ore : une
étude de l’INRA (Institut national de la
recherche agronomique) montre que, en
trente ans, le nombre d’espèces de pré-
tendues « mauvaises herbes » a diminué
de moitié dans les champs. Or beaucoup
ont un rôle bénéfi que dans les écosystèmes
agricoles : leurs fl eurs nourrissent les insec-
tes pollinisateurs et leurs graines, nombre
d’oiseaux, dont les populations ont subi
une perte de 25 % en vingt ans. Tout cela
plaide pour une agriculture plus respec-
tueuse de l’environnement. Mais avec seu-
lement 2,5 % de sa surface agricole en bio,
la France est bien en dessous des 4,3 % de
la moyenne européenne et encore loin de
son objectif de 6 % pour 2012. Pourtant,
les demandes de conversion vers le bio
sont de plus en plus nombreuses, mais les
aides de l’État sont insuffi santes. D’après
Marie-Catherine Schluz, chargée de mis-
sion agriculture à France Nature Environ-
nement (FNE), « 15 à 25 % des demandes
de conversion risqueraient de ne pas être
honorées, faute de budget disponible ».
DES FLEURS DES CHAMPS
QUI DISPARAISSENT
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES :
DES INITIATIVES POUR LA BIODIVERSITÉ
AGRICULTURE BIO : LA FRANCE EN PROGRÈS MAIS TOUJOURS SOUS LA MOYENNE EUROPÉENNE
TERRE
Évolution de
la flore adventice
Source : INRA
16,6
Nombre moyen
d’espèces par parcelle
Un tiers des espèces disparues
des champs depuis les années 70
ne se trouve plus que sur
les bords des champs
1968-
1976
9,3
2005-
2006
ßß
Les observatoires régionaux
de la biodiversité (ORB)
ORB opérationnel ou
en phase de démarrage
ORB en cours de préfiguration
ou en cours de montage
Pas de mutualisation
de l'ensemble des données
sur la biodiversité
Nord-
PDC
Champ.-
Ard.
Haute-
Norm. Pic.
Alsace
IDF
Basse-
Norm.
Centre
Bretagne
P. de Loire
Lorr.
Bourg. Fran.-
Com.
Auv.
Lim.
Poit.-
Char.
PACA
Rhône-
Alpes
Midi-
Pyr.
Aqu.
Lang.-
Rouss. Corse
Nord-
PDC
Champ.-
Ard.
Haute-
Norm. Pic.
Alsace
IDF
Basse-
Norm.
Centre
Bretagne
P. de Loire
Lorr.
Bourg. Fran.-
Com.
Auv.
Lim.
Poit.-
Char.
PACA
Rhône-
Alpes
Midi-
Pyr.
Aqu.
Lang.-
Rouss. Corse
État d'avancement des stratégies
régionales pour la biodiversité (SRB)
SRB en cours de mise en œuvre
ou de démarrage
SRB en phase de réflexion
Politique du conseil régional
pour la biodiversité
Autres dispositifs (ex. trame verte
et bleue)
265 P092-093BARO_TERRE_BAT.indd 93 30/08/10 18:19:50
HAFIBA 18:21:03 Août 30, 2010 _0GLYR_TESD0265P093.pdf
Occupation
du territoire
en 2009
Variations
2006/2009
en pourcentages
du territoire
Sols cultivés Surface
en herbe Sols boisés
Landes, friches
maquis, garrigue Sols nus naturels,
zones humides,
zones sous les eaux
35%
- 279 000
hectares + 20 000
hectares
+ 259 000
hectares
1 département
tous les 7 ans
(86 000 ha par an)
1 département
tous les 10 ans
(61 000 ha par an)
17% 31% 5% 3% 9%
Sols
artificialisés
Source : SSP-
Agreste-
Teruti-Lucas
Accélération
de l’artificialisation 1992-
2003 2006-
2009
ß
ß
Surfaces du territoire national
protégées
Zone terrestre, en km2, en 2009
Proportions du territoire
sous protection forte
Protections réglementaires
en 2009
Source : MNHN
* inclut réserve naturelle de Corse
AUTRES TYPES DE PROTECTION
Parc naturel régional
Métropole Outre-mer
Parc national
(aire d’adhésion) Conservatoire
du littoral
PROTECTIONS RÉGLEMENTAIRES
Parc National
(zone cœur) Réserve
naturelle
nationale*
Arrêté préfectoral
de protection
de biotope
Réserve
biologique Réserve naturelle
de chasse et
de faune sauvage
Variation globale 2007- 2009
Part de l’outre-mer
25 015
12 045
1 756 1 661 287
80 553
24 995
112
stable
+1 %
stable
+7,8%
+13%
+4,2%
+3,1%
+3,4%
ß
ß
Proportions du territoire
sous protection forte
Protections réglementaires
en 2009
Métropole Outre-mer
Terre Sauvage 92 Octobre 2009
LES SOLS ARTIFICIALISÉS ACCÉLÈRENT LEUR AVANCÉE
PAS ENCORE ASSEZ D’ESPACES PROTÉGÉS DE FAÇON FORTE
M
auvaise nouvelle : l’artifi cialisation
du territoire s’accroît. Chaque jour,
de nouveaux bâtiments, routes,
autoroutes, parkings grignotent 236 hecta-
res d’espaces agricoles et naturels. Grâce à
l’enquête annuelle Teruti-Lucas, réalisée
par le ministère chargé de l’Agriculture,
on sait que les surfaces artificialisées
ont augmenté de 86 000 hectares par an
entre 2006 et 2009, soit la superfi cie d’un
département français moyen tous les sept
ans. Sur la période 1992-2003, la vitesse
d’artifi cialisation était d’un département
tous les dix ans. Le processus s’accélère
donc, et ce sont autant d’habitats détruits
et de milieux fragmentés, un drame pour
la biodiversité.
Bien sûr, des espaces sont protégés en
France, mais le 1,23 % du territoire métro-
politain sous protection forte (réglemen-
taire) n’équilibre pas vraiment les 9 % du
territoire artifi cialisés ! Certes, le Grenelle
a impulsé une dynamique : deux parcs
nationaux ont été créés en outre-mer, jus-
tifi és par une biodiversité très riche. Mais
en métropole, cela semble plus compliqué,
les contraintes n’étant pas les mêmes ; on
le voit bien avec le parc des Calanques qui
suscite encore de fortes oppositions. Les
outils de protection non réglementaire, tels
les parcs naturels régionaux, sont plus faci-
les à utiliser, mais pour préserver la nature,
les protections fortes (parcs nationaux,
réserves naturelles, arrêtés préfectoraux
de protection de biotope) restent les plus
effi caces. D’aucuns souhaiteraient même
que des sites Natura 2000 deviennent des
réserves. Une façon de régler certaines
absurdités administratives. Ainsi, en 2009,
des sites désignés Natura 2000 pour pro-
téger des chauves-souris ont été détruits
en Auvergne. « Il s’agissait de mines aban-
données depuis plus d’une centaine d’an-
nées. L’administration a appliqué le code
minier stipulant que des sites qui ne sont
plus exploités doivent être sécurisés, mais
elle les a démolis alors qu’il y a d’autres
solutions, comme simplement poser des
grilles à l’entrée », explique Sébastien Roué,
spécialiste des chauves-souris. Des associa-
tions ont porté plainte auprès de différentes
instances dont des européennes. « Toujours
pour des raisons de sécurité, on interdit
même parfois aux naturalistes d’entrer sur
les sites. Comment peuvent-ils alors faire
leurs inventaires et leurs études ? ! », s’ex-
clame Sébastien Roué.
[…]
TERRE
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