nution de l’acuité visuelle 6 à 12
heures après l’exposition.
Notez la nature et la durée de l’ex-
position aux rayons UV. Notez aussi
toujours s’il y a port de lentilles
cornéennes, histoire de trauma ou de
chirurgie oculaire, s’il y a prise de
médication ou encore si le patitent
souffre d’allergies à des médicaments
qui pourraient causer de la photosensi-
bilité (voir Encadré 1 pour les diagnos-
tics différentiels).
Examen physique
Vérifiez toujours l’acuité visuelle,
avec et sans verres. Examinez en-
suite l’ensemble des structures ocu-
laires (y a-t-il œdème des paupières,
par exemple?), complétez l’investi-
gation avec un examen du fond de
l’œil et, lorsque possible, un examen
à la lampe à fente après anesthésie
de l’œil. Dans les cas graves, la cor-
née peut avoir un aspect brumeux.
Lorsqu’il y a une histoire d’exposi-
tion à une grande luminosité avec
surfaces très réfléchissantes, recher-
chez surtout – mais pas exclusive-
ment – les lésions ponctiformes de
la kératite due aux rayons UV.
Traitement
Si vous soupçonnez une kératite UV,
nettoyez l’oeil durant plusieurs mi-
nutes avec de l’eau ou une solution
saline. Instillez ensuite une goutte
d’un cycloplégique à courte action
(ex. : cyclopentolate 1 %) pour
diminuer la douleur secondaire au
spasme du muscle ciliaire.
Il y a controverse quant à l’utilisa-
tion d’un pansement oculaire semi-
compressif, car il soulage la douleur,
mais retarde la réépithélialisation. En
raison de la vision monoculaire, il
cause aussi une perte de la perception
de la profondeur. Les patients portant
un pansement oculaire semi-compres-
sif ne devraient pas conduire. Si un
pansement est utilisé, il doit être enlevé
pour vérification de la condition après
24 heures. Par ailleurs, les pansements
ne doivent jamais être réappliqués par
les patients eux-mêmes, en raison du
risque d’une pression excessive.
L’analgésie
Cette pathologie est très dou-
loureuse. Les gens affectés
devraient recevoir des anti-inflam-
matoires non stéroïdiens (AINS),
par exemple de l’ibuprofène 600 mg
4 f.p.j. et, au besoin, des anal-
gésiques narcotiques.
Il faut éviter les anesthésiques to-
piques, car ils retardent la réépithélia-
lisation et augmentent le risque d’ul-
cère oculaire. Quoiqu’il ne s’agisse
pas d’une indication officielle, les
AINS topiques, tels que le diclofénac
to-pique, sont efficaces pour traiter
l’inflammation et soulager la douleur.
Ils sont fréquemment utilisés seuls ou
conjointement avec les analgésiques
narcotiques.
La médication topique
Les cycloplegiques, tels que le
cyclopentolate 0,5 à 1 %, relaxent le
spasme du muscle ciliaire qui
provoque de la douleur et de la pho-
tophobie. Ces agents provoquent
une mydriase et facilitent l’examen
de l’œil. Attention, cependant, de
bien vous assurer que votre patient
ne souffre pas d’un glaucome. En
4
Défi diagnostic
le clinicien mars 2011
Encadré 1
Les diagnostics
différentiels possibles
Le diagnostic différentiel va de la
conjonctivite à l’ulcère cornéen, en
passant par la kératite ulcéreuse.
Il faut considérer l’iritis et l’uvéite,
l’abrasion cornéenne et le
syndrome des yeux secs. La
blépharite avec croûtes des
paupières sera facile à identifier, en
raison desdites croûtes.
Un trauma oculaire ne doit pas être
éliminé; certaines personnes se
frottent les yeux si vigoureusement
qu’elles peuvent en devenir
symptomatiques.
Une kératopathie secondaire à une
mauvaise fermeture des yeux la nuit
donnera une histoire plus insidieuse,
à long terme, de même que
l’irritation secondaire au port de
lentilles cornéennes.
Une histoire d’utilisation de gouttes
topiques doit faire penser à une
toxicité de ces gouttes. La présence
de corps étranger sous les
paupières donnera en général des
symptômes unilatéraux.
Si vous soupçonnez
une kératite UV,
nettoyez l’oeil
durant plusieurs
minutes avec de
l’eau ou une solu-
tion saline.