INTRODUCTION XLVII severes pour leur comportement indigne. C'est de cela que souffrent tous ceux qui sont ravis a la vie alors qu'ils se sont desinteresses du monde a venir pour jouir des plaisirs vains de ce monde, allant meme jusqu'a railler ceux qui menent une vie ascetique, comme l'ont fait ceux du premier groupe. Dans la realite, les membres du premier groupe correspondent a ceux qui non seulement recherchent les jouissances mais en plus raillent les gens integres et se couvrent finalement de honte s'attirant de douloureux chatiments, alors que ceux qu'ils ont meprises sont mis sur un piedestal, combles de bonheur. II convient ici de rappeler les questions posees par Rabbi Meir qui disait: Qu'a l'homme a manger des mets qui l'exposent a de nombreuses souffrances, a s'adonner a des jouissances qui l'amenent a tant de peines, a se vetir de maniere a susciter la jalousie, a penser a des choses qui le font souffrir, a rechercher le bien-etre du sommeil au point de s'exposer a une mort hors du commun, a commettre des fautes qui lui font perdre ses nombreux merites? Les mets dont il est question ne sont pas necessairement des mets interdits ou des mets qui contiennent des vers qui les rendraient passibles, pour chacun d'entre eux, de cinq fois la peine de la flagellation... Le Seder Eliahou enseigne que les hommes sont conduits a la mort et souffrent a cause de l'abus de la bonne chair et des jouissances vaines de ce monde. Quand on dit que les plaisirs provoquent des peines, c'est parce que l'oeil n'arrive pas a se suffire des habits de soie brodes ; c'est sans doute parce que 1'habit est traitre (en hebreu "habit" se dit BeGueD et le verbe BaGoD signifie "trahir") et assombrit l'enveloppe de l'ame. II n'y a aucun doute que le trop grand attachement au mauvais penchant cause beaucoup de mal a l'homme. Les pensees qui