Hirondelle rustique - Les cercles des jeunes naturalistes

publicité
Faune :
Hirondelle rustique
Hirondelle rustique
(Hirundo rustica)
La neige a fondu, les jours allongent graduellement, la nature se réveille
lentement, ça y est! C’est le printemps. En levant les yeux, on reconnaît dans le
ciel un ballet aérien effectué par un petit oiseau très familier qui porte un
plumage teinté de bleu, de blanc et de noir. Qui ne peut alors s’empêcher de
citer le fameux proverbe selon lequel Une hirondelle ne fait pas le printemps?
Dans le monde, on retrouve l’hirondelle rustique sur presque tous les
continents, ce qui en fait une des espèces d’oiseaux les plus répandues.
Au Québec, cet oiseau vient nous visiter dès le mois d’avril jusqu’à la mi-juillet
afin de se reproduire.
Poids : 20 grammes
Envergure d’ailes : 32-34 centimètres
Longueur : 17-19 centimètres
Dimorphisme sexuel : La femelle est légèrement plus
petite
Durée de vie : 16 ans
Secrétariat des CJN
Jardin Botanique
4101, Sherbrooke Est, bureau 262
Montréal, Qc
H1X 2B2
Feuillet du Naturaliste, no 115
Règne :
Animalia
Sous-règne :
Metazoa
Division :
Bilateralia
Sous-division :
Deuterostomia
Embranchement:
Vertebrata
Sous embranchent:
Gnathostomata
Classe :
Aves
Sous-classe:
Neornithes
Ordre:
Passeriformes
Famille :
Hirundinidae
Genre
Hirundo [Linné, 1758]
Espèce :
Hirundo Rustica
[Linné, 1758]
Elle est également connue
sous le nom d'Hirondelle de
cheminée ou d'Hirondelle des
granges.
Migrateur néotropical :
L’hirondelle rustique parcourt plus de 10 000 km entre le site d’hivernage
et de reproduction, ce périple peut durer entre 35 et 50 jours. Plusieurs
facteurs influencent les conditions de vol comme la pluie, la température
moyenne, le taux d’humidité et le vent. Les mâles, arrivant généralement
4 jours avant les femelles, ont intérêt à atteindre leur destination le plus
rapidement possible afin de choisir les meilleurs sites de reproduction,
mais aussi pour avoir la possibilité d'obtenir une couvée supplémentaire.
Distribution géographique
Habitat :
Le choix du site de nidification dépend entre
autre de la proximité de plans d’eau mais aussi
de la présence humaine, dont elle tire bénéfice
en habitant à l’intérieur des bâtiments agricoles
tels que les granges ou autres hangars
Nid et couvé
Reproduction :
Ces oiseaux sont de types grégaires, c’est-à-dire qu’ils vivent en petites colonies dans lesquelles on
retrouve entre 20 à 120 couples monogames. Lorsque vient la saison des amours, le mâle doit compter en
premier lieu sur la longueur de ses plumes caudales afin de séduire la gent féminine. Il s’agit d’un
phénotype, un indicateur visuel qui reflète la qualité reproductrice utilisée par la femelle pour choisir le
meilleur partenaire. Dans ce cas-ci, les individus portant les plumes les plus longues auront l’avantage
d’être sélectionnés en tant que géniteurs potentiels. Par la suite, le mâle doit prouver son agilité en
poursuivant la femelle convoitée pendant le vol nuptial, durant lequel les deux partenaires s’amusent en
laissant tomber une plume et en la rattrapant. Une fois le couple formé, vient la construction du nid qui
sera composé de brindilles, de boue et même de crin de cheval. Près de 1000 voyages seront nécessaires à
la réalisation de ce dernier. La femelle pond généralement entre 3 et 6 œufs pesant chacun à peine 1.93g.
Suite à une couvaison durant environ 2 semaines viendra finalement l’éclosion tant attendue. Pour nourrir
leur couvée affamée, les deux parents devront faire près de 400 allées et venues par jour. Les petits
resteront au nid presque 3 semaines avant que les parents les poussent à voler de leurs propres ailes. Pour
les couples dont le mâle est arrivé plus tôt lors de la migration printanière, il sera possible de produire une
deuxième couvée. Pour cette raison, les individus concernés rallieront le site d'hivernage plus tardivement
que ceux ayant produit une couvée unique.
Alimentation :
La diète de notre oiseau vedette est composée principalement d’insectes volants. Pas facile d’attraper des
bestioles qui sont aussi petites que rapides mais l’hirondelle possède plus d’un tour dans son sac. Pour ce
faire, bien qu'elle puisse voler à près de 100 km/h le bec grand ouvert elle est aussi capable de traverser
les essaims d'insectes pour les piéger entre ses plumes. Pour observer l’hirondelle en train de chasser,
mieux vaut s’installer près d’un cours d’eau. Les insectes, qui ont besoin de milieux humides pour se
reproduire, s’y trouvent en plus grande quantité. Profitant de la présence humaine, il n’est pas rare de
voir ces oiseaux suivre les machines agricoles et tracteurs à gazon qui provoquent par leur passage le
déplacement d’insectes dont elles vont se régaler.
Parasites :
Dans le plumage de l’hirondelle peut se cacher un petit locataire indésirable, Philopterus subflavescen,
un pou de la famille des mallophages qui laisse sur son passage de minuscules trous dans les plumes de
son hôte et plus particulièrement dans la partie blanche qui ne contient pas de mélanine. Selon
plusieurs études, il y aurait une relation positive entre la présence de trous crées par les poux et la date
d’arrivée au site de reproduction chez le mâle. Ainsi, plus les mâles arrivent tard sur le site de
reproduction et plus leurs charges parasitaires deviennent importantes. Ceci étant la conséquence d’un
système immunitaire plus faible que les mâles qui arrivent plus tôt. Il n’y a pas que le pou qui a élu
domicile dans le plumage de l’hirondelle, il y a aussi des mites, cependant elles n’ont aucun effet
négatif sur cette dernière. Il a été constaté que plus les femelles ont de mites, plus elles arrivent tôt sur
le site de reproduction, cependant à ce jour aucune théorie n’a pu expliquer ce phénomène.
Mortalité :
C’est au printemps qu’on observe le plus grand
taux de mortalité. Les individus qui arrivent plus
tôt au site de reproduction risquent de subir les
conséquences du froid, c’est-à-dire un manque de
nourriture. En effet, les basses températures
ralentissent le développement des œufs et des
larves d’insectes, et donc les hirondelles qui ont
une condition physique en dessous de la moyenne
par rapport aux autres oiseaux sont les plus
susceptibles de mourir de faim.
Conclusion :
On peut donc constater que plusieurs facteurs environnementaux affectent l’hirondelle dont la température
qui se veut moins constante.
Alors si ce n’est pas l’hirondelle, alors qui fait donc le printemps ?
Dessin
Crédit : Centre de Recherches sur les Écosystèmes d’Altitude (couverture)
Crédits : Renan Levaillant (2ème)
Crédits : Syndicat pour la Protection et l'Aménagement des franges Vertes de l'Agglomération
Grenobloise (3ème)
Crédits : Domenicus Malleotus (4ème)
Crédits : Microcox (5ème (insecte))
Photos :
Crédits : Samuel Denault (couverture)
Crédits : Samuel Denault (2ème)
Crédits : Malene Thyssen (3ème)
Crédit : Beentree (4ème)
Crédit : Thermos (5ème)
Cartes :
Aire de répartition de l’hirondelle rustique aux Amériques
Source : NatureServe
Références :
Les oiseaux du Québec et de l’Est du Canada, Fred J. Alsop III, Édition ERPI, 2004, p.323
D. Robson &C. Barriocanal (2008) The influence of environmental condition on the body mass of Barn
Swallow during spring migration. Springer, p.473-478
A.Pape Moller, F. De Lope & N. Saino (2004) Parasitism, Immunity and arrival date in a migratory bird,
The Barn Swallow. Ecology, p.206-219
A.Barbosa & A Pape Moller (1999) Aerodynamic cost of long tail in male Barn Swallow Hirundo Rustica
and the evolution of sexual dimorphism. Behavior Ecology, p.128-135
P.Lazlo, J. Tokolyi & T. Szep (2005) Frequency and consequences of feather holes in Barn Swallow Hirundo
rustica. Ibis, p.169-175.
Rendu possible grâce à Isabelle Gaudette
Secrétariat des CJN
2011
Jardin Botanique
4101, Sherbrooke Est, bureau 262
Montréal, Qc
H1X 2B2
Feuillet du Naturaliste, no 115
Téléchargement