
Damasio pense que les niveaux infé-
rieurs de l’organisation neurale sous-
tendent l’émotion, ces niveaux sont les
mêmes que ceux qui contrôlent les pro-
cessus émotionnels et les fonctions cor-
porelles. Les perceptions d’émotions
nous donnent un aperçu instantané sur
l’organisme en pleine activité biolo-
gique; elles captent le reflet de la vie
elle-même grâce aux neurones et aux
neurones miroirs.
Les neurones miroirs désignent une
catégorie de neurones du cerveau qui
présentent une activité aussi bien lors-
qu’un individu (humain ou animal) exé-
cute une action, que lorsqu’il observe
un autre individu (en particulier de son
espèce) exécutant la même action, d’où
le terme miroir (Giacomo Rizzolatti est
l’inventeur de cette découverte).
En neurosciences cognitives, ces neu-
rones miroirs sont supposés jouer un
rôle dans des capacités cognitives liées
à la vie sociale — notamment dans l’ap-
prentissage par imitation —, mais aussi
dans les processus affectifs, tels que
l’empathie et l‘émotion.
Les neurones miroirs sont considérés
comme une découverte majeure en
neurosciences.
Si, pour certains chercheurs, ils consti-
tuent un élément central de la cog-
nition sociale (depuis le langage jusqu’à
l’art, en passant par les émotions et la
compréhension d’autrui), pour d’autres,
ces conclusions restent très hypothé-
tiques étant donnée l’absence de preu-
ves directes concernant le rôle de ces
neurones dans ces processus psycholo-
giques.
100 milliards de neurones
●●
Chaque neurone établit 10 000
connexions avec d’autres neurones.
●●
50 neurones peuvent être placés
à l’intérieur du point qui
termine cette phrase.
●●
Alignés côte à
côte, les 100 mil-
liards de neurones
fo rmera i e n t une
chaîne de 1 000 Km de
longueur.
●●
L’intelligence a un poids... d’environ
1,6kg pour l’encéphale de l’homme
adulte (cerveau, cervelet et tronc
cérébral) et 1,45 kg pour celui de la
femme. Le système limbique est le
centre de l’affectivité et de
l’émotion ou plutôt de la mémoire
à long terme.
« La mémoire à long terme est nécessai-
re pour savoir qu’une situation a déjà
été éprouvée antérieurement comme
agréable ou désagréable. La mémoire à
long terme va donc permettre la répéti-
tion de l’expérience agréable et la fuite
de l’expérience désagréable » (Damasio).
Selon Laborit, les expériences mémo-
risées le sont dans deux systèmes
distincts et en opposition:
●●
Le faisceau de la récompense et du
renforcement: c’est le medial for-
brain bundle (MFB);
●●
Le faisceau de la punition: le peri-
ventricular system (PVS).
Le cerveau est le chef d’orchestre phil-
harmonique le plus puissant au monde,
le plus joyeux, lumineux et inventif, pas-
sant de la mémoire immédiate à la
mémoire ancienne avec une rapidité
incroyable. Rien ne peut s’effacer dans
notre cerveau. Par contre, la perte de la
mémoire (de certains événements) peut
être la cause d’un stress, ou l’anxiété,
l’émotion forte ou malheureusement
due à une maladie plus grave.
Dans l’émotion et dans la dépression,
c’est la sérotonine qui commande les
bonnes et les mauvaises actions neuro-
chimiques, ensuite la dopamine et tous
les autres neurotransmetteurs.
Dans le traitement des acouphènes,
les médicaments et les différentes
méthodes donnent des résultats assez
médiocres, par contre la sophrothérapie
modifiée donne à ce jour les meilleurs
résultats dans le traitement de l’acou-
phène, en baissant le stress, l’angoisse
et les émotions, en agissant aussi sur la
dépressivité et la dépression réaction-
nelle de nos patients.
Les résultats sont de 67 %
à 75 % d’amélioration
dans les acouphènes.
Rôle de l’ORL au sein
d’une consultation
pluridisciplinaire
«acouphène»
DrMarie-JoséEstève-Fraysse
Notre consultation pluridisciplinaire
(CPD) au CHU de Toulouse, réunit
de façon hebdomadaire un ORL, une
psychologue, un audioprothésiste et
une sophrologue dans le but de voir
ensemble des patients acouphéniques
chroniques difficiles. Consulter ensem-
ble, avec d’autres acteurs de santé, est à
la fois compliqué et enrichissant.
Notre fil conducteur durant la consulta-
tion est toujours:
●●
L’évaluation clinique de l’acouphène,
●●
La recherche de l’orientation étio-
logique,
●●
L’évaluation du retentissement psy-
chologique,
●●
La décision de la prise en charge
avec explications et conseils au
patient.
Les deux derniers points sont discutés
et réalisés collégialement.
L’ORL va devoir trouver un équilibre
entre, d’une part, un patient anxieux et
souvent dépité qu’il faut traiter avec
empathie, et, d’autre part, la partici-
pation au bon moment des autres
acteurs de la CPD dans leur domaine,
en veillant toujours à ce que le patient
ne se sente pas considéré comme un
simple cas clinique.
ÉVALUATION CLINIQUE
L’évaluation clinique et paraclinique de
l’acouphène doit être complète
Interrogatoire
L’interrogatoire est un des temps essen-
tiels. Il doit, d’une part, chercher
à identifier la plainte (derrière l’acou-
phène se cache souvent d’autres symp-
tômes) et caractériser de façon très pré-
cise l’acouphène et, d’autre part, évaluer
la gêne, le retentissement sur le som-
meil, la vie sociale et professionnelle.
Pour bien cerner l’acouphène, on
recherche :
●●
Ses caractéristiques (aigu, grave,
uni- ou bilatéral, pulsatile ou non,
récent, ancien...);
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