Congrès Francophone de Techniques Laser, CFTL 2010, Vandoeuvre-lès-Nancy, 14 – 17 septembre 2010
de Clermond-Ferrand pour la caractérisation de produits et procédés agroalimentaires, celle de
J. Leblond [20] de l’ESPCI pour la visualisation d’écoulements multiphasiques, celle de M. Fleury
[21] de l’IFP Rueil pour des applications dans le domaine pétrolier ou encore celles de G. Guillot
[22] et A. Briguet [23] pour des travaux en procédés et rhéologie. L’une des principales raisons est
évidemment le coût prohibitif d’un équipement d’IRM. D’ailleurs une bonne part des travaux ayant
trait à la mise au point des techniques d’imagerie par résonance magnétique a été réalisée sur des
spectromètres RMN sur lesquels étaient installés des dispositifs de gradients de champ. Cette
solution permet de faire à moindre coût de la micro-imagerie RMN avec des champs magnétiques
B
0
souvent plus élevés (les équipements d’IRM médicale se situent pour la plupart entre 0,1 T et
3 T tandis que les spectromètres RMN de routine utilisés en chimie sont plutôt entre 4 T et 14 T).
En contrepartie, l’imagerie faite à l’aide de spectromètres RMN de chimie ne permet d’imager que
de petits objets (dimensions de l’ordre du cm) puisque l’ouverture verticale de ces appareils est
d’environ 5 cm en version standard « narrow bore » et qu’elle atteint 9 cm dans les versions « wide
bore ». Pour les équipements d’IRM, le tunnel, généralement horizontal, possède une ouverture de
7 cm à 40 cm pour les applications spécifiques notamment dans le domaine biomédical et
l’imagerie du petit animal et peuvent atteindre jusqu’à 70 cm pour l’IRM corps entier. Signalons
toutefois la présence au LCPC de Marne-la-Vallée d’un équipement remarquable d’IRM [17]
constitué par un aimant cryogénique réglé à 0,5 T (mais pouvant atteindre 2,4 T) dont le tunnel
d’ouverture 40 cm est vertical.
Pour revenir à la vélocimétrie par IRM, précisons qu’il s’agit d’une technique non intrusive,
contrairement à l’anémométrie à fil chaud, et non-invasive (à l’exclusion des solutions ioniques). A
la différence des méthodes optiques, elle peut s’appliquer dans le cas de fluides opaques et aussi
lorsque les parois qui contiennent ces fluides ne sont pas transparentes à la lumière. Elle ne
requiert pas de traceur ou d’ensemencement de particules comme pour les techniques de
fluorescence induite (FIL) ou d’imagerie de particules (PIV). Mentionnons aussi qu’elle donne
accès à des échelles de longueurs faibles comparées aux techniques de vélocimétrie utilisant la
tomographie X ou l’acoustique. Et dans le cas d’écoulements stationnaires, elle est apte à restituer
une cartographie tridimensionnelle du champ de vitesse. La vélocimétrie par IRM est donc
susceptible d’apporter des informations nouvelles soit pour l’écoulement de fluides dans des
géométries complexes [24] soit encore dans l’utilisation de fluides complexes opaques [25,26]. Elle
est particulièrement adaptée pour l’étude des écoulements multiphasiques [27], en milieux poreux
[2,28], en micro-fluidique [29], ou de milieux granulaires [30]. Soulignons également l’intérêt
d’associer les techniques de calcul numérique des écoulements (CFD) aux techniques de
visualisations des champs de vitesse par IRM [24,31]. Ceci permet notamment de valider les
codes de calcul dans le cas d’écoulements pour des géométries compliquées ou bien utilisant des
fluides complexes ou multi-constituants (mélangeurs, échangeurs, bioréacteurs…).
2 Principes de base de la RMN et de l’IRM
2.1 La résonance magnétique nucléaire (RMN)
La résonance magnétique nucléaire (RMN) est un phénomène physique qui a été découvert en
1945 indépendamment par les équipes de F. Bloch [32] et E. M. Purcell [33] lesquelles détectent le
signal radiofréquence émis par des noyaux placés dans un champ magnétique. Leurs travaux sont
récompensés en 1952 par le prix Nobel de physique. La résonance magnétique nucléaire est à
présent utilisée principalement comme technique de spectroscopie en chimie pour reconnaître et
étudier la structure des molécules.
Sous sa forme la plus simple, la RMN est l’absorption d’un rayonnement électromagnétique par un
noyau atomique exposé à un champ magnétique intense (B
0
). L’énergie absorbée peut alors être
réémise par le noyau atomique sous la forme d’un rayonnement électromagnétique. Le champ
magnétique B
0
est produit soit par un aimant permanent soit par un électro-aimant, mais
désormais on utilise le plus souvent un cryoaimant supraconducteur capable de fournir un champ
magnétique de l’ordre du Tesla (la technologie actuelle fournit des cryoaimant jusqu’à 23 T). Pour
ces valeurs du champ magnétique, la résonance du noyau atomique a lieu dans le domaine des
radiofréquences (quelques dizaines de kHz à quelques centaines de MHz).