Aspects psychosociaux de la réadaptation cardiaque 11
permet d’améliorer de façon indépendante l’issue médicale
et physique des patients cardiaques. De même, il faudra
aussi déterminer si les retombées positives des interventions
psychologiques sur l’état émotionnel des patients participant
au programme de réadaptation cardiaque se traduisent par
une amélioration de l’observance des nouvelles habitudes
de vie recommandées. Enfin, les aidants qui s’occupent
de patients cardiaques constituent un groupe relativement
négligé qui souffre pourtant de nombreux problèmes de
stress17. On a constaté que leurs difficultés d’adaptation à
l’accident cardiaque subi par leur compagnon avaient des
répercussions négatives sur la récupération de celui‑ci.
Par conséquent, le Service de psychologie cardiaque met
actuellement au point un programme de groupe de trois
séances pour les aidants de patients cardiaques visant à
répondre à ces besoins de soins non comblés.
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La dépression et l’inflammation dans la maladie
coronarienne
Gregory E. Miller, Ph. D., Département de psychologie, University of British Columbia
La maladie coronarienne s’accompagne souvent de
symptômes de dépression. Des données récentes
montrent que 17 à 27 % des patients atteints de maladie
coronarienne souffrent également d’une dépression majeure
comorbide et qu’un nombre au moins tout aussi élevé éprouve
des symptômes dépressifs subsyndromiques1. Les symptômes
dépressifs diminuent beaucoup la qualité de vie des patients
coronariens2 et semblent aussi contribuer à de mauvais
résultats médicaux. Les patients qui sont déprimés à la suite
d’un infarctus du myocarde, par exemple, ont un risque 2
ou 3 fois plus élevé de morbidité et de mortalité cardiaques
que ceux qui ne le sont pas3,4. Dans certaines études, la portée
pronostique de cet effet s’est montrée similaire à celle d’un
dysfonctionnement ventriculaire gauche ou d’un infarctus du
myocarde précédent5,6. On a aussi rapporté des taux élevés de
maladie coronarienne chez les adultes initialement en bonne
santé qui éprouvaient des symptômes dépressifs7. Ainsi, un
projet de 27 ans a révélé que les sujets qui rapportaient un
taux élevé de symptômes dépressifs au départ étaient 1,6 fois
plus susceptibles de subir une cardiopathie ischémique,
indépendamment d’une vaste gamme de facteurs de risque
courants8.
Les chercheurs ont proposé un certain nombre
d’explications mécanistes à ces phénomènes. L’échantillon