À l’évidence, la santé constitue un enjeu
majeur de cohésion sociale. Si l’équilibre
social d’un territoire est une préoccupa-
tion historique des politiques publiques,
son expression en matière de santé se
réinvente en e et. Et les objectifs poursui-
vis sont de deux ordres : une équité dans
l’accès aux soins d’une part et une réponse
aux problématiques spéci ques des po-
pulations fragilisées d’autre part.
Déterminants
De fait, l’accès aux soins repose d’abord
sur la capacité des habitants eux-mêmes
à mobiliser l’o re existante. Une capacité
souvent réduite du fait, notamment, de
freins nanciers ou d’une éducation à la
santé défaillante. Elle dépend aussi de leur
répartition géographique. Cette préoc-
cupation, qui prévalait naguère dans les
zones rurales, existe désormais aussi dans
les espaces urbains. La déserti cation
médicale dans des quartiers densément
bâtis et habités est une réalité que connaît
Marseille.
Car les déterminants socio-économiques,
culturels, démographiques, politiques et
sanitaires in uent évidemment sur notre
santé. La qualité de l’air, la disponibi-
lité d’une eau potable en quantité et en
qualité su santes, l’insalubrité des loge-
ments, le stress urbain, les risques natu-
rels et anthropiques sont porteurs d’une
forte dimension sanitaire. Et dépendent
de bien d’autres facteurs que seulement
médicaux. A commencer par la réduction
de l’habitat insalubre.
La connaissance et la maîtrise des risques à
l’intérieur de ces logements constituent des
enjeux majeurs pour la sécurité sanitaire
des personnes. Le manque d’aération et
d’ensoleillement, les problèmes d’humidité
ou de saturnisme peuvent entraîner aussi
des conséquences directes sur la santé de
leurs occupants : allergie respiratoire, crise
d’asthme, saturnisme infantile, notamment.
La mise en œuvre de la loi Hôpital, Patient, Santé et Territoire˝
du 21 juillet 2009 place au même niveau une meilleure approche
territorialisée de l’o re de soins et une plus grande maîtrise des
dépenses de santé. La création des agences régionales de santé,
au mois d’avril suivant, constitue la clef de voûte de cette nouvelle
organisation.
Celle-ci est ainsi devenue pour l'ensemble des partenaires impli-
qués, l’interlocuteur unique chargé du pilotage du système de santé
et de la mise en œuvre de la politique de santé publique dans la
région. Une action qu’elle conduit en tenant compte de ses spéci ci-
tés et de ses territoires. Un diagnostic des inégalités a d’ores et déjà
été engagé par un groupe de travail auquel participe l’Agam, a n de
dé nir les objectifs du prochain Contrat local de santé qui sera signé
avec les collectivités territoriales.
Par ailleurs, l’agence régionale de santé est chargée d’organiser
l’o re de soins. Et donc de coordonner l’action des hôpitaux, des
cabinets médicaux de ville et des structures médico-sociales. L’occa-
sion de resserrer les liens entre deux plani cations, urbaine d’un
côté, spéci que à l’o re de santé de l’autre, et d’ouvrir de nouveaux
domaines d’intervention. Sans compter que la santé constitue l’un
des trois piliers du développement durable.
Les Agences régionales de santé au cœur d’un nouveau dispositif
Une offre publique (AP-HM) structurée
en trois pôles avec 3 400 lits :
• le pôle Nord : Hôpital Nord et Trauma Center
(urgences de proximité) ;
• le pôle Centre : Conception (Maternité Ni-
veau 3) et Timone (hôpital d'enfants)
• le pôle Sud : Sainte-Marguerite et Salvator
(santé mentale et gériatrie).
Une offre privée complémentaire :
• Institut Paoli Calmettes (traitement du
cancer) ;
• futur Hôpital Desbief-Paré qui regrou-
pera deux structures sur Euroméditerranée
pour renforcer l’offre de soin dans le secteur
Centre Nord. Il préfigure la tendance à une
concentration territoriale des équipements
hospitaliers ;
• Saint-Joseph : 1er hôpital privé à but non
lucratif de France par l’activité et 2e employeur
privé de Marseille avec ses 2 213 employés
(1 808 équivalents temps plein).
L'o re sanitaire à Marseille
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