experts en climatologie, dont le GIEC (ou IPCC en anglais) est le plus caractéristique.
Pourtant, nombreux encore sont ceux qui manifestent un grand scepticisme envers cette
problématique qu’ils considèrent comme un engouement médiatique, un effet de mode, et
même une manipulation des masses par quelques décideurs ou industriels désireux de bien
vendre l’écologie voire de chercher une « gouvernance mondiale ». A l’autre extrême,
nombreux aussi sont ceux qui considèrent le réchauffement climatique comme le signe
manifeste d’une évolution catastrophique de notre planète et de tout ce qu’elle abrite, dont notre
humanité.
D’un côté comme de l’autre, il faut insister sur l’idée que la connaissance scientifique des faits,
et les conséquences en terme de décisions à prendre, ne sauraient se satisfaire d’être une
seule question d’opinions. Ce qu’elles demandent avant tout, pour se forger un avis, c’est de
s’approprier les bases qui permettent de comprendre le problème, et en particulier les termes et
les hypothèses employés. Cet effort est rarement exigé lorsqu’au grand public sont présentées
toutes faites les conclusions « clé en main ». Le « prêt à conclure » n’est pas une bonne
méthode de connaissance et d’action auprès des gens qui veulent, par leur raison et leur
intelligence d’hommes et de femmes libres, être de véritables « écocitoyens ».
Face, d’une part, à l’angélisme ou au scepticisme de ceux qui rejettent en bloc l’idée du
réchauffement climatique, et, d’autre part, au catastrophisme de ceux qui la brandissent sous
l’aspect de la terreur écologique, il convient, de la part de tout homme et femme de science, et
plus généralement de tout homme et femme raisonné, de se demander si chacun d’entre nous
possède bien les bases scientifiques et techniques pour apprécier ce qui est présenté à ce
sujet. C’est ce que se donne de faire, à son très humble niveau, le présent article.
Que l’on ne s’y méprenne pas : toute question de choix qui s’appuie sur des données et des
analyses scientifiques, et qui doit conduire à la mise en oeuvre de techniques actuelles ou
nouvelles, ainsi que de dispositions politiques, sociologiques et économiques, exige de la part
du citoyen l’effort intellectuel qui consiste à :
(a) – faire la part entre ce qui est une donnée avérée et une chose supposée ;
(b) – comprendre comment ce qui est avéré a pu être établi ;
(c) – comprendre ce qui relève de l’hypothèse et quelles en sont les limites de validité ;
(d) – s’approprier les principes scientifiques et les théories qui servent à identifier les
relations de cause à effet, lesquelles ne sont pas toujours linéaires mais présentent des
rétroactions propres à un système complexe (et l’atmosphère et la biosphère terrestres
en sont un !). C’est la partie la plus difficile : comment faire comprendre aux gens de
cultures et de savoirs différents que la question ne se réduit pas à quelques approches
naïves sans pour autant leur imposer un verbiage d’experts incompréhensible par la
plupart ?
(e) – bref, à s’approprier le problème avec l’esprit de la méthode expérimentale qui, comme
je l’ai déjà dit dans l’article « Méthode expérimentale », est du ressort de chacun, sans
qu’il soit besoin d’être un expert, afin d’être un citoyen averti, respecté dans sa capacité
de raisonner, et de se soustraire de la manipulation des émotions de la part des divers
pouvoirs politiques, économiques et techniques !
De façon générale, ce qui est plaisant dans les questions d’écologie, c’est que, très
rapidement, on s’aperçoit que pour bien comprendre un sujet faisant l’objet de querelle
d’opinions, on ne peut pas se dispenser de faire l’effort de connaître ses bases scientifiques
élémentaires.
Dès à présent, pour ce qui concerne l’exigence (a) ci-dessus, je fais la part entre ce qui est une
donnée avérée et ce qui relève encore de la supposition :
Sont des données avérées les propositions suivantes :
©Frédéric Élie, mars 2007, novembre 2009 - http://fred.elie.free.fr - page 4/130