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INTRODUCTION
A côté de ses missions bien connues du public que sont les prévisions météorologiques et le suivi des phénomènes atmosphé-
riques, l’Institut Royal Météorologique de Belgique (IRM) participe également au monitoring et à l’étude du climat, comme
l’ensemble des services météorologiques nationaux de par le monde. Si la météorologie est la science qui étudie les conditions
de l’atmosphère au jour le jour, la climatologie est l’étude des propriétés statistiques du temps, sur un territoire donné, dans
le passé comme dans le futur.
L’analyse des longues séries d’observations permet de détecter les éventuelles modifications du climat. Ainsi, on observe
en particulier un réchauffement à la station d’Uccle depuis le début du 20e siècle et les 18 années les plus chaudes se sont
produites au cours des 26 dernières années. L’année 2014 fut la plus chaude jamais observée depuis le début des relevées à
Bruxelles-Uccle en 1833, devant les années 2011, 2007 et 2006.
En 1979, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) organisait la première Conférence mondiale sur le climat, à Genève,
dont la conclusion fut que les émissions anthropiques de gaz à effet de serre ont un impact à long terme sur le climat. Le Groupe
d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC, ou IPCC en anglais) fut créé dans ce cadre, en 1988. La mission
du GIEC est de faire régulièrement l’état des connaissances scientifiques, relatives au climat actuel et à son évolution.
En novembre 2014, le GIEC a présenté à Copenhague le rapport de synthèse des trois livres de son 5e rapport d’évaluation,
respectivement consacrés aux évidences scientifiques, aux impacts et à l’adaptation, et aux solutions d’atténuation. Ce 5e rap-
port illustre, comme les précédents, l’influence de l’homme sur le système climatique, les changements déjà observés et les
impacts sur les systèmes physiques, biologiques, humains, les risques futurs et les moyens de les gérer par la combinaison
d’actions d’atténuation et d’adaptation1.
La Belgique n’est pas en reste face à l’importance que les questions climatiques ont prise. En 2009, elle a adopté un Plan na-
tional Climat. Dans ce cadre, la Commission Nationale Climat (CNC) a créé un groupe de travail chargé de définir une Stratégie
nationale d’adaptation. Celle-ci a été adoptée en 2010 par la CNC et poursuit 3 objectifs : une meilleure cohérence entre les
activités d’adaptation en Belgique, une meilleure communication au niveau national, européen et international et l’élaboration
d’un Plan national d’adaptation. Ce Plan est actuellement en cours de finalisation.
En 2009, à Genève, devant l’importance croissante des enjeux climatiques, la troisième Conférence mondiale sur le climat a
lancé le Cadre mondial pour les services climatologiques (GFCS en anglais). L’objectif est de fournir aux décideurs et aux autres
utilisateurs des données et des informations climatologiques de qualité, adaptées à leurs besoins, pour les aider à faire face
aux risques liés au climat et à prendre des décisions en connaissance de cause. Le Cadre mondial est une initiative onusienne
dirigée par l’OMM qui vise plus particulièrement à coordonner les efforts déployés à l’échelle mondiale pour atteindre les ob-
jectifs définis.
Dans ce cadre, au niveau belge, la création d’un Centre d’Excellence climatique est envisagée afin de répondre aux engage-
ments que la Belgique a pris et de répondre à ce besoin clairement identifié. L’IRM entend apporter son expertise aussi bien au
niveau des utilisateurs citoyens, scientifiques, preneurs de décisions, acteurs économiques ou institutionnels.
L’importance prise par la problématique du climat depuis plusieurs années déjà, couplée à sa médiatisation croissante et aux
questionnements légitimes qu’elle engendre, avait amené l’IRM, en 2008, à publier un premier rapport sur ses activités dans
le domaine du climat, baptisé « Vigilance climatique ». Ce document visait avant toute chose à « informer le grand public et
les décideurs belges de l’apport scientifique et opérationnel de l’IRM aux efforts collectifs internationaux de veille climatique,
ainsi qu’aux progrès dans la compréhension des bases physiques de notre climat ». Le présent document poursuit les mêmes
objectifs et est une mise à jour complète du rapport de 2008.
1 Par « atténuation », on entend les mesures visant à réduire la pression anthropique sur le climat, c’est-à-dire la réduction des émissions des gaz à effet de
serre. Par « adaptation », on entend les stratégies permettant aux systèmes humains d’éviter les effets préjudiciables du changement climatique et d’en
exploiter les opportunités bénéfiques.