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par la chimiothérapie, les médicaments immunosuppresseurs, une utilisation de plus en plus accrue des
anticorps monoclonaux en thérapeutique humaine (Rituximab, Alemtuzumab), les anti TNF α utilisés pour
traiter des maladies inflammatoires chroniques mais qui entrainent un risque d'infections opportunistes
(bactériennes dont la tuberculose). Les TNF α sont beaucoup critiqués car ils seraient responsables de plusieurs
leucémies aigues.
Dès que l'on retrouve une de ces causes à l'origine d'un déficit immunitaire secondaire, alors on peut faire le
diagnostic.
II. Signes d'alerte pouvant évoquer un déficit immunitaire primitif
Les signes d’alerte devant faire invoquer un DIP sont nombreux :
- Consanguinité familiale : car il s’agit de maladies héréditaires. Elle concerne les maladies autosomiques
récessives mais pas celles liées à l'X. A la Réunion il y a beaucoup de déficits dus au nombre assez
important de consanguinité notamment dans les cirques…
- Des ATCD familiaux de déficits immunitaires, de morts en bas âge inexpliquées dans la famille assez
proche (cousin, nièce, oncle, tante,...) et/ou des signes évocateurs de DIP donc des signes infectieux
(méningites, septicémie.)
- Absence de thymus sur une radio pulmonaire faite pour autre chose. Cette situation est anormale et doit
faire évoquer un diagnostic de DI combiné sévère.
- Une cassure de la courbe staturo-pondérale et/ou une diarrhée persistante qui sont des signes un peu
moins évocateurs car il existe beaucoup d'autres causes de diarrhées persistantes (cause digestive...).
- Des infections opportunistes et/ou d’évolution inhabituelle (par exemple muguet important et trainant ou
candidose cutanée récidivante, diarrhée trainante, BCGite (expliquée plus bas)).
Ces infections opportunistes sont des infections à des germes dont soit le germe lui-même évoque le déficit
immunitaire ou alors c'est la localisation du germe qui l'évoque. Par exemple, nous avons tous dans les
poumons un parasite appelé le pneumocystis. Quand on a un déficit immunitaire, il n'y a pas de scène
immunitaire pour calmer la réplication du pneumocystis et celui-ci va donc se multiplier et provoquer une
infection opportuniste, une pneumopathie ou une pneumocystose. Quand on a une infection pulmonaire au
pneumocystis, on a obligatoirement un déficit immunitaire assez sévère car seuls ceux qui ont un DI
peuvent avoir de telles infections. De plus, on peut avoir une localisation particulière d'un gène. On a
l'exemple du toxoplasme transmis par la viande mal cuite, les légumes mal lavés. Cette toxoplasmose se
traduit généralement chez l'enfant et l'adulte par des symptômes grippaux avec des ganglions un peu partout
puis ça passe. Au cours de la grossesse, la toxoplasmose peut provoquer des malformations chez le fœtus.
Or de temps en temps, la toxoplasmose provoquent des abcès cérébraux comme des tumeurs infectieuses
dans la tête donnant des signes en fonction de la localisation (frontal : deviennent fous, latéral : hémiplégie,
hypertension intracrânienne). Cette localisation cérébrale de la toxoplasmose ne peut se retrouver que chez
des personnes ayant un déficit immunitaire.
De même pour la BCGite qui est évocatrice d’un DI. Le BCG est un vaccin vivant atténué du bacille de
Koch qui donne la tuberculose => Tous les vaccins vivants atténués sont dangereux chez les enfants qui ont
un déficit immunitaire. Chez l’immunocompétent, ce vaccin crée une immunité contre cette pathologie. Les
immunodéprimés ne sont pas capables de lutter contre le BCG et les enfants vont faire une maladie qui va
ressembler totalement à la tuberculose (maladie pulmonaire, ganglions, méningite tuberculeuse…) mais qui
n’est pas une pathologie au bacille de Koch mais à sa forme atténuée qui est le BCG (maladie qui ressemble
à la tuberculose mais quand on regarde le germe ce n’est pas de la tuberculose mais du BCG).
- Des infections sévères avec des germes encapsulés de type pneumocoque, haemophilus, méningocoque.
Un seul épisode de méningite bactérienne ou de septicémie doit être exploré.