Œil et Physiologie de la Vision - IV
Cette variation interindividuelle d’éclairement rétinien est une des causes des variations
interindividuelles observées pour les amplitudes des réponses électrorétinographiques
(ERG flash) par exemple.
La taille de la pupille varie en fonction de l’âge
Pour une ambiance lumineuse donnée, le diamètre pupillaire varie en fonction de l'âge du
sujet.
Celui du nouveau-né peut être de petite taille (Ø d’environ 1 mm) [Abramov, Hainline,
1991] ; il est en moyenne de 4 mm de diamètre [Vaughan, Asbury, 1986], il augmente
progressivement avec l'âge, passe par une valeur maximale à l'adolescence puis diminue
avec l’âge (figure IV-8).
La taille de la pupille varie en fonction des caractéristiques des
stimulations
Pour des stimulations structurées, même si leur niveau lumineux moyen est constant, la
modification périodique de la répartition spatiale de leur luminance entraîne des
modifications de tailles pupillaires comme par exemple pour les damiers onset-offset
L'apparition de mires de différentes fréquences spatiales, durant 200 ms -phase onset- suivie de leur disparition
-phase offset- avec leur substitution par un champ lumineux homogène de même niveau lumineux moyen,
entraîne une diminution des diamètres pupillaires, avec des temps de latence allant de 300 à 500 ms [Barbur et
al., 1989] ; ceci revient à dire que, dans cette configuration, si les pupilles sont de tailles naturelles, elles
fluctuent tout au cours de la stimulation.
La taille de la pupille varie en fonction de l’ambiance lumineuse
Le diamètre pupillaire met plusieurs secondes avant d’atteindre sa taille d’équilibre lors
d’un changement d’ambiance lumineuse.
° Variation d’ambiance de longue durée. Pour un passage de la lumière –ambiance
photopique- à une obscurité de longue durée, la taille pupillaire croît progressivement
pour n’atteindre un diamètre stable qu’au bout de 2 minutes environ (figure IV-9).
Réciproquement, lors du passage de l’obscurité à une ambiance photopique de longue
durée, après un bref temps de latence, on observe une contraction pupillaire puis une
relaxation avec de petites oscillations régulières dites « hippus » qui apparaissent à la
fréquence de 2 Hz [Loewenfeld, 1999]. Au bout de 1 à 2 minutes, le diamètre final
moyen est inférieur au diamètre initial comme attendu.
° Variation pas à pas du niveau lumineux de l’ambiance. Certaines procédures
d’enregistrement de l’ERG flash par exemple -qui sortent du protocole clinique classique-
passent de l’obscurité où le sujet a séjourné environ 30 mn, à la lumière, avec une
augmentation pas à pas, pour atteindre des valeurs photopiques élevées. En moyenne, le
diamètre pupillaire diminue progressivement de 8 mm à 2,5 mm avec des valeurs
extrêmes allant de 9 à 1 mm, modifiant l’éclairement rétinien.
Non seulement les cellules rétiniennes qui répondent à une stimulation flash par exemple, varient au cours des
modifications d’ambiances lumineuses, mais également le diamètre pupillaire du sujet. Dans ces cas
spécifiques, les pupilles du sujet sont dilatées par mydriatique pour garantir des pupilles de taille stable au
cours des enregistrements.
° Incrément, décrément lumineux durant environ 200 ms. C’est sensiblement le cas pour
l’enregistrement de l’ERG ON-OFF. S’il y a augmentation -incrément durant 200 ms- ou
diminution –décrément durant 300 ms- du niveau lumineux d’une stimulation ou d’une
ambiance donnée, il se produit d’abord une constriction pupillaire dont la latence est de
l’ordre de 150 à 200 ms pour l’incrément et de l’ordre de 500 ms pour le décrément…