Projet COGEFé : les abeilles sauvages en zones alluviales

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 Projet COGEFé : les abeilles sauvages en zones alluviales Le but du présent projet est de favoriser la biodiversité des abeilles sauvages dans les zones alluviales sur territoire genevois. Dans un contexte de déclin des espèces pollinisatrices, les objectifs sont : la mise en place et le suivi de mesures de conservation, l'établissement d'un état des lieux de la biodiversité des abeilles sauvages existantes et la sensibilisation de la population à cette problématique. Ce projet contribuera aussi à enrichir la connaissance des abeilles sauvages sur ce territoire. Contexte : En Suisse, on compte environ 575 espèces d’abeilles sauvages et 1000 espèces en France (Apiformes de la super-­‐famille Apoidea). Elles sont des intervenants majeurs dans la reproduction sexuée des plantes cultivées et des plantes sauvages par leur activité pollinisatrice. Le service de pollinisation qu’elles fournissent est essentiel pour près de 80% de la flore sauvage et pour 70% des espèces cultivées en Europe. L’impact économique mondial de l’activité des pollinisateurs a été estimé à 153 milliards d’euros en 2005 (Gallai & al.,2009). Le déclin des insectes pollinisateurs a été confirmé lors de la convention sur la biodiversité biologique en 2006. Les abeilles domestiques et sauvages sont fortement atteintes par ce phénomène. Il a été chiffré que la diversité des abeilles dans 52 % des zones considérées au Royaume-­‐Uni et dans 67 % aux Pays-­‐Bas diminue et, en parallèle, un déclin de la diversité des plantes pollinisées par ces abeilles a été constaté (Biesmeijer & al., 2006). Les causes de disparition des espèces pollinisatrices peuvent se résumer ainsi: 1) L’utilisation de pesticides tient une part importante dans la disparition de la biodiversité et spécialement des abeilles, très sensibles aux produits toxiques. 2) L’urbanisation et la fragmentation des habitats ont pour effet : -­‐ d’isoler les habitats les uns par rapport aux autres, entraînant l’isolement génétique des populations et à terme leur extinction par consanguinité. -­‐ de réduire chacune des entités d’habitat, affectant principalement les espèces très fortement dépendantes d'un type de milieu. Notons que la fragmentation a des conséquences différentes sur les espèces, selon leur capacité à s’affranchir des discontinuités écologiques. 3) L’intensification de l’agriculture uniformise le territoire et le paysage ; un développement qui réduit fortement le nombre d’espèces végétales et par conséquent le nombre d’espèces animales qui en dépendent. 4) La prédation, le parasitisme et les espèces introduites : certains animaux peuvent concurrencer Lise Barbu – 350 Chemin de la Pépinière – 74 200 Armoy [email protected] / Tel : 00 33 6 81 67 10 48 1 les abeilles sur les fleurs, les chasser, les parasiter, transporter des maladies… Tandis qu'une partie de la flore indigène souffre sous l'effet des sols asphyxiés, une partie de la flore exogène s'installe. Une compétition se fait au détriment de la flore locale, plus diversifiée et mieux adaptée au nourrissage des insectes. D'autre part la mondialisation des pratiques favorise le transport de maladies au sein des colonies animales domestiques, le Varroa en est un bon exemple. La disparition des sites de nidifications des abeilles sauvages est un réel problème. Plus de 80 % de ces dernières nichent dans le sol, dans différents substrats (sable, terre fine), les autres nichant dans les bois troués, les tiges creuses et à moelle tendre, les coquilles d’escargots. Leur survie dépend donc aussi de la disponibilité de ces sites à nidification. Les zones alluviales à dynamique naturelle recueillent de nombreuses abeilles sauvages. Lors de grandes crues, les rives des cours d’eau sont complètement modifiées, façonnées. Des zones propices à la nidification des abeilles sauvages sont établies aux abords des cours d’eau, comme des surfaces sans végétation, des zones avec des dépôts de sable, bois, branchages, et roseaux. L’érosion naturelle des berges forme des talus qui sont aussi exploitable comme site de nidification. Une flore pionnière offre une source de nourriture. L’hétérogénéité de ces milieux contribue à la diversité et l’abondance des abeilles sauvages. Les milieux humides et les zones alluviales sont selon leur gestion des milieux propices à de nombreuses espèces et abritent des espèces rares spécialisées à ce contexte. Etudes sur les abeilles sauvages: La liste rouge des abeilles sauvages de Suisse compte 296 espèces répertoriées sur 575 présentes sur ce territoire (Amiet in Duelli, 1994). Relevons qu'en Allemagne, les abeilles sont protégées depuis 1980. Une étude en 2011 en Valais sur la zone alluviale du Rhône a démontré une véritable diversité d’abeilles sauvages (106 espèces) avec plusieurs espèces menacées et rares. Des mesures concrètes ont été proposées pour leur maintien (surface sans végétation, fauche décalée, dynamique de zone alluviale, défrichement...). A Genève, les Apidés n’ont pas été inventoriées récemment sur la totalité du territoire. Or une étude limitée géographiquement présentée dans le cadre d’un travail de diplôme de Bachelor (C. Jeanneret, 2013) a montré l’intérêt d’une telle démarche. Elle démontre une importante diversité d’abeilles sauvages (95 espèces) présente au sein des Conservatoires et Jardin Botanique de Genève (CJB), avec un quart des espèces figurant sur la liste rouge et deux espèces jamais relevées sur le Canton de Genève. Quelques mesures d’aménagements ont été proposées pour améliorer l’hétérogénéité des milieux, l’offre en nourriture et en site de nidification. Lors des plans de gestions mis en place de milieux humides sur le secteur du canton Genève, et dans l’Ain, les abeilles sauvages ne sont à ma connaissance pas prises en compte et aucune mesure n’est proposée. Les abeilles sauvages jouant un rôle d’espèces parapluies, les actions de conservation liées à cette espèce bénéficient aussi à la biodiversité végétale et animale. La diversité de la flore sauvage dépend en grande partie des visites des abeilles. Et cette flore est aussi le support de nourrissage et de Lise Barbu – 350 Chemin de la Pépinière – 74 200 Armoy [email protected] / Tel : 00 33 6 81 67 10 48 2 reproduction de très nombreuses autres espèces (papillons, mouches, coléoptères…). Une fois ces espèces revenues, ce sont leurs prédateurs (oiseaux, lézard, amphibiens…) qui trouveront ainsi une nourriture plus abondante et moins polluée. Objectifs du projet : Dans le cadre de ce projet, des mesures de conservation sur des sites en zone alluviale seront préconisées dans le but de favoriser les abeilles sauvages. Le Rhône et l’Arve n’ont plus de dynamique alluviale naturelle, ce qui entraine une perte de milieux naturellement favorable aux abeilles sauvages. Un état des lieux des espèces présentes sur les sites d’étude par des inventaires permettra d’adapter les mesures de conservation à leur exigence. Plus globalement, ce projet permettra de contribuer à la protection de ces espèces pollinisatrices. Les sites d’études sélectionnés sont les suivants (Fig.1): ! L’usine de Vessy (zone alluviale avec saules, prairies fleuries autour de l’usine)/ Suisse. ! La Jonction (falaises de Saint Jean et toits végétalisés des bâtiments SIG)/ Suisse. Figure 1: Situation des sites. De gauche à droite : Usine de Vessy (CH), Jonction (CH). Le critère de sélection des sites a été défini par le fait qu’ils sont en zone alluviale sous l’influence des barrages hydro-­‐électriques et en gestion des sociétés concessionnaires et/ou la DGNP. De plus ils présentent des milieux riches en fleurs, une condition prépondérante pour la présence d’abeilles sauvages. Lise Barbu – 350 Chemin de la Pépinière – 74 200 Armoy [email protected] / Tel : 00 33 6 81 67 10 48 3 Descriptif du projet : Sont inclus dans cette étude : -­‐ Conseils, suivi d’aménagements et de gestions (fiches de préconisation, fiches d’action) pour chaque site -­‐ Relevés sur le terrain, échantillonnage -­‐ Étapes de préparation : montage et étiquetage -­‐ Étapes de détermination -­‐ Synthèse et rapport -­‐ Vulgarisation par des outils d’informations (sorties scolaires). Dès 2015, des préconisations de gestion et de mesures seront établies dans l’objectif d’une mise en place rapide afin d’étudier leur efficacité. Ils permettront de développer des milieux favorables aux abeilles sauvages. Les méthodes d’inventaire utilisées seront la capture au filet (fauchage et sur plante), le piégeage (coupelle colorée), les cages émergences. Le protocole utilisé sera selon les recommandations du laboratoire d’entomologie évolutive l’Université de Neuchâtel (France) et du laboratoire Pollinisation Entomophile de l'INRA d'Avignon (France). Les relevés débuteront en mars et se termineront en septembre, auront une fréquence d’un mois. Pour avoir une représentativité de la diversité, l’étude s’étendra sur 2 ans. Pour la validation des données, il sera fait appel à un réseau de partenaires et de spécialistes suisses et français (Arthropologia (France), Muséum d’histoire naturelle de Genève, Université de Neuchâtel, CSCF…). Selon les spécialistes, la validation des résultats est plus ou moins longue avec une échéance qui varie (6 mois environ). Une identification des sites à hautes valeurs naturelles pour les abeilles sauvages s’effectuera suite à ces inventaires. Des mesures de gestion proposées alors seront ciblées selon les cortèges présents. Des fiches de préconisation ou d’action pourront être un outil simple et facile d’utilisation pour les gestionnaires. De plus, la liste rouge des abeilles sauvages suisse est peu récente, ces données récoltées pourront permettre de participer au travail de sa réactualisation (contact : Christophe Praz/ Université Neuchâtel). Des sorties scolaires permettront aux enfants d’appréhender l’existence de ces espèces, de mesurer l’enjeu de leur préservation ainsi que le respect de leur habitat naturel. A terme, des outils d’informations permettraient aux grands publics de se familiariser avec ces espèces qui génèrent parfois des craintes, de mesurer l’enjeu de leur préservation ainsi que le respect de leur habitat naturel. Lise Barbu – 350 Chemin de la Pépinière – 74 200 Armoy [email protected] / Tel : 00 33 6 81 67 10 48 4 Budget : Objet
Planification, gestion, administratif
Inventaire, préparation (4 sites)
Expertise et rapport
Conception fiche
Réunions gestionnaires
Sorties scolaires (10)
Déplacements ( suivi, réalisations)
Fournitures,matériels, autres frais
remarques
5h / site / années
52 h / site/ années
20 h
8 h /sites
8 h / sites
250 frs / sorties (mai-juin:5 / années)
détails
20 h (x 100.- CHF)
208 h (x 100.- CHF)
coûts
CHF 2 000,00
CHF 20 800,00
CHF 2 000,00
CHF 1 600,00
CHF 1 600,00
CHF 2 500,00
CHF 2 100,00
CHF 2 400,00
16 h (x 100.- CHF)
16 h (x 100.- CHF)
3000 km (x 0.7 ct))
TOTAL
CHF 35 000,00
répartis sur 3 ans
2015
2016
2017
CHF 16 250
CHF 16 250
CHF 2 500
Dans les frais de matériels sont compris : le matériel entomologiques, des boites entomologiques de conservation, des boites entomologiques vitrées, des coupelles colorées, des tentes malaises, envois du matériel, vérification des spécimens, frais impressions… Echéancier : 2015 2016 2017 Janv/ Févr/ Mars Avril/ Mai/ Juil/ Août/ Juin Sept Oct/ Nov/ Déc Janv/ Févr/ Mars Avril/ Mai/ Juin Juil/ Août/ Oct/ Nov/ Sept Déc Janv/ Févr Mars Avril/ Mai/ Juin Préconisation de mesures Expertise/ rapport Conception fiches Réunions gestionnaires Sorties scolaires Externe: vérification des spécimens Inventaires Préparation/ détermination Délivrables : -­‐ Rapport intermédiaire en décembre 2015 et en décembre 2016 -­‐ Rapport final après vérification des spécimens en juin 2017 -­‐ Fiches par sites en décembre 2015, réactualisées en décembre 2016, validées en juin 2017. Présentation des compétences : Lise Barbu – 350 Chemin de la Pépinière – 74 200 Armoy [email protected] / Tel : 00 33 6 81 67 10 48 5 Biologiste de formation, je me suis spécialisée suite à diverses expériences professionnelles dans deux domaines qui sont l’entomologie (apidés) et l’herpétologie (amphibiens). Au sein de l’association Arthropologia comme chargée d’étude, j’ai acquis mes compétences par des activités scientifiques, de terrain, d’expertises et d’animations. Un travail sur les collections au Muséum d’Histoire Naturelle de Genève m’a permis d’approfondir mes connaissances sur les apidés. Mes références en rapport avec les abeilles sauvages sont les suivantes: -­‐
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montage technique du projet Life+ Biodiversité URBANBEES sur le maintien de la biodiversité des abeilles sauvages sur le Grand Lyon (projet accepté en novembre 2009) mise en collection et détermination des abeilles sauvages, saisie de données des collections de l’INRA d’Avignon (laboratoire Pollinisation Entomophile) inventaires d’abeilles sauvages et rapports de projet animations pédagogiques et réalisation de documents pédagogiques sur ce thème ateliers de sensibilisation Travail en collaboration avec des spécialistes en entomologie: -­‐
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Christophe Praz (Université de Neuchâtel/ Suisse) G. Cuccodoro (Muséum d’Histoire Naturelle de Genève/Suisse) Hug Mouret (Arthropologia/ France) Caroline Jeanneret (indépendante/ Suisse) Bernard Vaissière (Inra d’Avignon laboratoire Pollinisation Entomophile) Bibliographie et références : Albrecht, M., Duelli, P., Müller, C.B., Kleijn, D., Shmid, B. 2007. The Swiss agri-­‐environment schème enhances pollinator diversity and plant reproductive success in nearby intensively managed farmland. Journal of Applied Ecology 44, 813-­‐
822. Amiet in Duelli. 1994. Listes rouges des espèces animales menacées de Suisse. Biesmeijer, J.C., Roberts, S.P.M., Reemer, M., Ohlemüller, R., Edwards, M., Peeters, T., Schaffers, A.P., Potts, S.G., Kleukers, R., Thomas, C.D., Settele, J., Kunin, W.E. 2006. Parallel declines in pollinators and insect-­‐pollinated plants in Britain and the Netherlands. Science 313, 351-­‐354. Delarze, R., Gonsth,Y. 2008. Guide des milieux naturels de Suisse ; Rossolis, Bussigny. Gallai, N., Salles, J.M., Settele J., Vaissière, B.E. 2009. Economic valuation of the vulnerability of world agriculture confronted with pollinator decline. Ecological Economics, 68, 810 -­‐ 821. Gerber S. 2011. Entre théorie et pratique –La conservation des abeilles sauvages ? Université de Neuchâtel. Iserbyt, S., Michez, D., Terzo, M., Rasmont, P. 2005. Liste des espèces déterminantes des Hyménoptères Apoïdes (Hymenoptera, Apoidea, Apidea, Melittidae) du Languedoc-­‐Roussillon. Rapport ZNIEFF. Jeanneret, C. 2013. Inventaires des abeilles sauvages des Conservatoires et Jardin Botanique de Genève (CJB). Rasmont, P., Ebmer, P.-­‐A., Banaszak, J. et van den Zanden, G. 1995. Hymenoptera Apoidea Gallica, Liste taxonomique des abeilles de France, de Belgique, de Suisse et du Grand-­‐Duché de Luxembourg. Bulletin de la Société entomologique de France, 100 (hors série), 1995 : 1-­‐98. Saddier M. 2008. Synthèse du rapport parlementaire de Martial Saddier. Pour une filière apicole durable. Les abeilles et les pollinisateurs sauvages. Lise Barbu – 350 Chemin de la Pépinière – 74 200 Armoy [email protected] / Tel : 00 33 6 81 67 10 48 6 
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