Pourquoi un inventaire des gaz à effet de serre ? Les gaz à effet de serre (GES) sont des gaz qui absorbent une partie des rayons solaires en les redistribuant sous la forme de radiations au sein de l’atmosphère terrestre, phénomène appelé effet de serre1. Face à la problématique climatique qui fait désormais parti du débat public, les données dont disposait la Nouvelle-Calédonie étaient loin d’être suffisantes pour permettre de se positionner dans le jeu des acteurs au niveau international. La Nouvelle-Calédonie a émis le souhait, en 2009, d’intégrer un éventuel engagement «post-Kyoto» aux côtés de l’État français. C’est ainsi que des représentants du gouvernement ont pris place au sein de la délégation officielle française lors du Sommet de Copenhague. Le diagnostic des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie a été décidé et financé par le CTME2. Les objectifs visés sont les suivants : - établir les connaissances des émissions de GES relatives à la Nouvelle-Calédonie dans un contexte national et international, et dans une perspective de positionnement pour le «post-Kyoto» ; - disposer des informations analytiques des émissions directes et indirectes de GES des différents acteurs afin d’élaborer un programme d’actions ; - mettre en place sur le territoire les compétences et les outils permettant de gérer et mettre à jour ces informations. Le diagnostic des émissions de gaz à effet de serre de la Nouvelle-Calédonie En matière d’émissions de GES, deux approches sont envisageables : - la quantification des émissions générées par les activités présentes sur le territoire (émissions directes) ; - la quantification des émissions importées et exportées (émissions indirectes) du territoire (exemple : import d’alimentation, export du minerai, etc.). Au niveau international, les recommandations de la CCNUCC3 concernant les inventaires nationaux portent exclusivement sur l’estimation des émissions générées par les activités du territoire. En revanche, pour définir une stratégie en matière d’atténuation du changement climatique, il convient d’adopter une approche globale (émissions importées, exportées). Aborder la problématique des émissions de GES en se limitant aux seules émissions directes n’aurait eu guère de sens pour la Nouvelle-Calédonie, compte tenu du volume des importations et de la présence d’une industrie fortement énergivore, mais dont l’essentiel de la production est destinée à l’export. Ces deux approches ont été réalisées sur le territoire. Le périmètre Le diagnostic des émissions de GES de la Nouvelle-Calédonie a été établi pour l’ensemble du territoire (Grande Terre et îles incluses) sans spatialisation. L’inventaire des émissions directes a été réalisé pour les années 2005 et 2008. 2005 pourrait potentiellement devenir l’année de référence dans les nouveaux accords «post-Kyoto», et 2008 est l’année la plus récente pour laquelle des données disponibles existaient. A noter que la quantification des émissions indirectes du territoire n’a été réalisée que pour l’année 2008. Les polluants concernés sont les six gaz à effet de serre du protocole de Kyoto : CO2, CH4, N2O, HFC, PFC, SF64. Les différents gaz ne contribuent pas tous à la même hauteur à l’effet de serre. En effet, certains ont un pouvoir de réchauffement climatique plus important que d’autres et/ou une durée de vie plus longue. La contribution à l’effet de serre de chaque gaz se mesure grâce au PRG5. Il s’agit de l’effet radiatif d’un polluant intégré sur une période de 100 ans, comparativement au CO2 pour lequel le PRG est fixé à 1. Le pouvoir de réchauffement global provenant des six substances retenues dans le protocole de Kyoto est calculé au moyen des PRG6 respectifs de chacune des substances. Si on émet 1 kg de méthane (CH4) dans l’atmosphère, on produira le même effet, sur un siècle, que si on avait émis 21 kg de dioxyde de carbone (CO2), Si on émet 1 kg d’hexafluorure de soufre (SF6) dans l’atmosphère, on produira le même effet, sur un siècle, que si on avait émis 23 900 kg de dioxyde de carbone (CO2). C’est pourquoi, les gaz à effet de serre, sont mesurés en équivalent carbone. Par définition, 1 kg de CO2 vaut 0,2727 kg d’équivalent carbone, c’est à dire le poids du carbone seul dans le composé gaz carbonique. Les émissions de GES quantifiées sont exprimées en kilo tonne équivalent CO2 (tCO2e). 2 3 Les émissions directes non incluses dans le protocole de Kyoto - L’UTCF a été évaluée à 654 kt CO2e pour l’année 2008. Ce poste revêt une importance pour la Nouvelle-Calédonie puisqu’il peut être un «puit» de carbone (absorption de GES) : extension du corail, accroissement des surfaces forestières, etc., ou un poste émetteur de carbone : incendies, déforestation, extinction du corail, assèchement des mangroves, etc. Il a été estimé que le poste UTCF émettait du carbone en Nouvelle-Calédonie compte tenu, notamment, de la mutitude des incendies, de l’acccroissement de l’urbanisation, de l’exploitation minière croissante. Ce poste, malgré les difficultés d’acquisition de données, peut générer jusqu’à 14,6% des émissions directes du territoire. - Le transport aérien international a également été estimé pour tenir compte de l’insularité du territoire et de l’éloignement avec la métrople. Il est émetteur de 74 kt CO2e, soit 2% des émissions directes du territoire. Le positionnement de la NouvelleCalédonie à l’international Le diagnostic des émissions directes de la Nouvelle-Calédonie ayant été réalisé suivant les spécifications des Nations Unies relatives à la CCNUCC, il est possible de comparer les émissions générées par les activités du territoire aux autres pays, et notamment ceux de la zone Asie-Pacifique : tCO2e/PIB ktCO2e émis tCO2e par hab. (Mds$ US courant) tCO2e/km2 NC (avec métallurgie et mines) 3 649 14,86 413,72 196,44 NC (hors métallurgie et mines) 1 748 7,12 198,21 94,12 536 186 8,38 189,35 971,89 Australie 549 540 25,56 528,70 71,53 Nouvelle-Zélande 75 153 17,60 637,88 279,71 1 281 884 10,04 262,69 3391,73 Métropole Polynésie française 3,37 Vanuatu Japon Remerciements aux acteurs sources : les provinces, les directions du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (Douanes, DIMENC, DAVAR, DGAC, DITTT), les mairies et associations de maires, l’ISEE, l’ADEME, les chambres consulaires (CANC, CMA, CCI), les métallurgistes (SLN, Vale NouvelleCalédonie, KNS), les opérateurs électriques (ENERCAL, EEC), les pétroliers (Mobil, Total Pacifique, SSP), le Port autonome, l’IRD, l’ONF, WWF, l’UFC Que Choisir, etc.. 0,4 Il est important de signaler que le positionnement de la NouvelleCalédonie à l’international, du point de vue des émissions directes, dépend à la fois de l’indicateur choisi et du comptage des émissions induites par les secteurs de la métallurgie et de la mine. Cf : Plaquette des gaz à effet de serre _CTME (Comité Territorial pour la Maîtrise de l’éngerie) Le CTME est un fonds d’intervention alimenté à parts égales entre le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et l’ADEME CCNUCC : Convention Carde des Nations Unies sur les Changements Climatiques 4 CO2 : dioxyde de carbone - CH4 : méthane - N2O : protoxyde d’azote - HFC : hydrofluorocarbure - PFC : perfluorocarbure - SF6 : hexafluorure de soufre 5 PRG : Pouvoir de Réchauffement Global 6 Les PRG utilisés sont ceux de 1995 selon les décisions prises à ce jour par la Conférence des Parties et différent donc par exemple des PRG utilisés pour l’établissement d’un Bilan Carbone 1 SYNTHÈSE DES RÉSULTATS CTME Comité territorial pour la maîtrise de l’énergie BP 465 - 98 465 NOUMÉA Cedex Tél. : (687) 27 02 30 – Fax : (687) 27 23 45 http://dimenc.gouv.nc www.ademe.fr/nouvelle-caledonie Études réalisées par le CITEPA et l’Institut de la Qualité Les gaz à effet de serre DIAGNOSTIC DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE 2005 ET 2008 Émissions directes Seuls les résultats de l’année 2008 sont présentés ci-après, compte tenu de la proximité des années étudiées et de la similitude des résultats avec l’année 2005. Pour permettre une comparaison avec des valeurs officielles communiquées par les autres pays, il est rappelé que les résultats sont exprimés sans tenir compte des émissions dues à l’UTCF et à l’aérien international. La répartition des émissions par secteur d’activité a nécessité la prise en compte d’hypothèses, intégrant de ce fait une part d’incertitudes aux résultats présentés ci-dessous. Des études sectorielles spécifiques approfondies pourraient permettre d’améliorer les résultats. L’inventaire des émissions directes a été réalisé en s’appuyant sur les règles employées dans le SNIEPA conformément aux spécifications des Nations Unies relatives à la CCNUCC. 7 Le format de restitution dit «CRF»8 est basé sur la nomenclature de la CCNUCC. C’est le seul format utilisable pour se comparer aux inventaires des émissions de GES réalisés par les pays signataires du protocole de Kyoto. Par convention internationale, ce format ne prend pas en compte les émissions liées à l’UTCF9 (présentées à part du fait des phénomènes étudiés dans cette catégorie : mêlant puits et sources de carbone) ; ni celles de l’aviation internationale (seul le trafic aérien «domestique», c’est-à-dire entre deux aéroports du territoire, doit être rapporté). Émissions indirectes du territoire (imports et exports) Une méthodologie adaptée a été développée pour évaluer les émissions indirectes du territoire, et permettre ainsi de faire ressortir les spécificités de la Nouvelle-Calédonie (insularité, densité de population, activité métallurgique et minière notamment). Pour estimer les émissions indirectes, une règle simple a été fixée consistant à multiplier une quantité de produits (importés ou exportés) par son contenu en CO2 que l’on appelle facteur d’émission. Ce dernier permet de rendre compte sur le cycle de vie du produit (extraction, transport, production, commercialisation, utilisation, fin de vie) de l’ensemble des émissions de GES générées. Dans le cadre de cette étude, les facteurs d’émissions utilisés ont été extraits pour l’essentiel de bases de données reconnues au niveau international avec dans certains cas quelques aménagements pour tenir compte du contexte spécifique de la Nouvelle-Calédonie. Le transport lié aux flux de marchandises a également été estimé. L’économie calédonienne étant fortement ouverte sur l’extérieur, une partie des produits utilisés sur le territoire est importée, et la fabrication de ces produits importés a également induit des émissions de CO2, cette fois à l’étranger. Comptabiliser les émissions de CO2 induites par la Nouvelle-Calédonie suppose donc d’estimer l’ensemble des émissions «importées», qui sont d’origines diverses. D’un autre coté, il faut garder à l’esprit que cette demande calédonienne ne satisfait pas exclusivement les besoins des personnes physiques ou morales du territoire. En effet, une partie des émissions de notre appareil productif est due à la demande de nos partenaires. Dit autrement, une partie des émissions de CO2, celle liée aux exportations, doit être attribuée aux pays destinataires de nos exportations. FIG 1 Le graphique ci-dessous présente à la fois les émissions de chaque secteur d’activité, ainsi que la contribution des différents gaz à effet de serre dans le total des émissions, par secteur FIG 2 Synthèse des émissions directes au format «CRF» et indicateurs Les chiffres pour se comparer aux émissions des autres pays signataires du Protocole de Kyoto : 3 499 3 649 kt CO2e Emissions de GES - TOTAL (hors UTCF1, hors aérien international 15,2 14,9 t CO2e/habitants 4,87 t CO2e/millions F CFP 5,85 Synthèse des émissions indirectes et directes du territoire en 2008 EMISSIONS DIRECTES IMPORTS (kt CO2e) TOTAL DES EMISSIONS EXPORTS (kt CO2e) FRET FABRICATION TOTAL (kt CO2e) FRET FABRICATION TOTAL 127 3 090 3 217 3 649 74 1 977 2 052 La métallurgie et la mine 52% des émissions directes total de la Nouvelle-Calédonie correspondent aux émissions de la métallurgie et de la mine (fig. 1). Les émissions des centrales électriques dédiées à l’activité métallurgique sont incluses dans ce secteur (émissions de CO2 majoritairement – fig.2) ; le reste de la production électrique, dédiée à la distribution publique est comptabilisée dans le secteur de l’industrie. Selon les estimations, ce secteur induit des émissions «importées» non négligeables (mais non quantifiées) compte tenu de la consommation de combustibles pour la production d’électricité et les procédés de transformation, et dans une moindre mesure pour l’alimentation en carburant des engins sur mine. Les émissions dues à l’importation de biens d’équipements pour la construction des nouvelles usines seraient à attribuer à ce secteur, et non au secteur de la «construction et de la voirie» (BTP) tel qu’il est fait pour le calcul du PIB10. La métallurgie est le 1 secteur émetteur pour la partie des émissions directes du territoire, mais dont le produit principal, issu de l’exploitation des mines de nickel, est exporté. er RATIO PAR HABITANTS EN NC (t CO2 e/hab) 7 8 9 SNIEPA : Système National d’Inventaire des émissions de Polluants Atmosphériques CRF : Common Reporting Format UCTF : Utilisation des Terres, leur Changement, et la Forêt 14,9 15,9% des émissions directes ou «générées» sur le territoire sont dues à l’industrie (fig. 1), principalement induites par des émissions de CO2 (fig. 2). Le transport 15,6% des émissions directes total du territoire sont à attribuer au transport (routier, maritime, aérien domestique) (fig. 1). Si pour tenir compte de l’insularité de la NouvelleCalédonie, l’on comptabilise les émissions de GES dues à l’aérien international, le secteur du transport génère alors 17,9% des émissions directes du territoire, devenant ainsi le 2ème secteur le plus émetteur de GES sur le territoire. Là encore, les émissions sont principalement induites par des émissions de CO2, dues à la combustion de combustibles fossiles (fig. 2). 8,6% des émissions directes du territoire (fig.1) sont à attribuer au secteur de l’agriculture et de la pêche, conséquence de leur activité : utilisation d’engrais générateurs de protoxyde d’azote (fig.2) et de fermentations entériques des animaux d’élevage, génératrices de méthane (fig.2). Pour mettre en exergue les spécificités liées à la NouvelleCalédonie, on peut, par extension, ajouter à ce secteur l’alimentation destinée à l’approvisionnement des ménages calédoniens. Selon les premières estimations, les émissions liées aux importations de denrées alimentaires (émissions indirectes) sont largement prépondérantes comparées aux émissions liées à la production agricole locale végétale ou animale (émissions directes). Le traitement des déchets 2008 Emissions de GES - TOTAL (hors UTCF1, hors aérien international Emissions de GES - TOTAL (hors UTCF1, hors aérien international L’industrie L’agriculture et la sylviculture (et l’alimentation) Les résultats et les indicateurs 2005 L’analyse globale des émissions directes 10 PIB : Produit Intérieur Brut 6% des émissions directes du territoire (fig.1) sont générées par le traitement des déchets ; dont 89% par la mise en décharge et 11% par le traitement des eaux usées. Les émissions de ce secteur sont à 97% des émissions de méthane ; les 3% restant provenant du protoxyde d’azote (fig.2). L’insularité du territoire et l’élaboration des filières locales de traitement étant en cours, ce secteur est responsable d’émissions «exportées» (non quantifiées). Aucune émission «importée» n’est à comptabiliser pour ce secteur. Le résidentiel et le tertiaire 1% des émissions directes peuvent être attribuées au résidentiel et tertiaire (fig.1), principalement dues à la consommation d’électricité. Il faut rappeler que la production électrique, dédiée à la distribution publique est comptabilisée dans le secteur Industrie. Selon les estimations, ce secteur génère des émissions «importées» importantes (non quantifiées), dues à l’importation de biens d’équipement, de vêtements, de produits ménagers,... compte tenu de la faible production locale (étroitesse de marché). 84% des émissions directes sont dues à l’industrie (y compris métallurgie et mine) et aux transports. Ces secteurs sont donc des gisements potentiellement importants de réduction des émissions, et doivent faire l’objet d’un programme de réduction des émissions. 16% des émissions directes sont dues aux secteurs de l’agriculture et de la pêche, aux traitements des déchets, et au résidentiel/ tertiaire. Ces émissions plus «marginales» restent cependant une cible pour des actions de réductions des émissions, et concernent plus spécifiquement l’ensemble de la population. La part de la production d’électricité (métallurgie et distribution publique) est de 36% mais devrait croitre dans les années futures due à l’entrée en production des deux usines métallurgiques (Vale Nouvelle-Calédonie et KNS), et à la centrale de production d’électricité pour la distribution publique de Prony énergie. Les émissions générées par l’export L’ensemble des émissions induites par les exportations de la Nouvelle-Calédonie est d’environ 2 052 ktCO2e (fabrication + fret). Les exportations génératrices de GES doivent être très majoritairement associées à la métallurgie et à la mine. Les données sources répertoriant principalement des exportations de ferronickel, mattes de nickel, minerais de nickel et leurs concentrés. Le secteur de l’agriculture et de la pêche est également concerné avec des exportations de crevettes, de squashs, de thons, … Les émissions consommées sur le territoire Le diagnostic des émissions «indirectes» de la Nouvelle-Calédonie a également conduit à l’estimation des émissions consommées sur le territoire, qui correspondent aux émissions induites par l’activité et la demande calédonienne. Ces émissions sont évaluées à 4 889 kt CO2e pour l’année 2008, et ont été calculées à partir de la formule suivante : Emissions directes, par gaz, pour la Nouvelle-Calédonie en 2008 3 500 3 000 2 500 kt CO2e L’analyse sectorielle des émissions émissions GES «consommées» 2 000 = émissions GES «directes» + émissions GES «importées» émissions GES «exportées» la part «fabrication» seulement, la part «fret» aval appartenant au pays «expéditeur» 3054 1 500 354 1 000 500 199 42 0 CO2 CH4 N2O Gaz fluorés Le CO2 est le gaz principalement émis (83,7%) sur le territoire, notamment du aux combustions de combustibles pour la produition d’électricité et les transports. Le CH4 (9,7%) et le N2O (5,4%) proviennent principalement de l’agriculture/sylviculture et du traitement des déchets (consommations d’engrais, déboisement,...). Les gaz fluorés (1,2%) sont émis par les procédés industriels. Le CO2 reste donc le polluant le plus préoccupant dans les émissions de gaz à effet de serre, de la part les volumes émis, et ce malgré un PRG parfois très inférieur aux autres GES. Le contenu de CO2 de la production d’électricité destinée à la distribution publique. En 2008, 1kWh produit pour la distribution publique émet 734,64 grammes de CO2. Ce calcul a été obtenu à partir des résultats de l’inventaire des GES et des données disponibles auprès de l’observatoire de l’énergie de la Nouvelle-Calédonie (DIMENC). Emissions par gaz pour la production électrique de la Nouvelle-Calédonie en 2008 300 250 kt CO2e La méthodologie et la restitution des résultats Part du fret Que ce soit à l’import ou à l’export, 96% des émissions sont imputées à la fabrication des produits et près de 3,8% à leur transport. Ce faible poids peut paraitre surprenant mais il est équivalent à celui évalué dans les autres collectivités outre-mer. Notons que le fret aérien génère 300 fois plus de GES que le fret maritime pour le transport d’une même masse. Les limites du diagnostic des émissions de gaz à effet de serre La réalisation d’un diagnostic d’émissions, de par la quantité d’informations utilisées et la complexité des relations entre les activités prises en compte et les émissions calculées, implique souvent un degré d’incertitude. Les incertitudes peuvent à la fois concernées les données de base et les facteurs d’émission ; sans oublier le degré d’incertitude lié à la combinaison des deux paramètres cités précédemment, et l’impact sur l’incertitude totale du diagnostic. Émissions directes 200 150 Le secteur du résidentiel est considéré comme le principal poste émetteur d’émissions «consommées», essentiellement dues aux importations de biens et produits destinés à la construction et à l’équipement des ménages. Aucune émission générée par l’export n’est considéré pour ce secteur. 264 100 50 0,2854 0 CO2 CH4 2 0 N2O Gaz fluorés L’analyse globale des émissions indirectes Les émissions générées par l’import L’ensemble des émissions induites par les importations de la Nouvelle-Calédonie est d’environ 3 217 ktCO2e (fabrication + fret). L’industrie (y compris métallurgie et mine), le résidentiel/tertiaire, le transport et l’agriculture, la pêche et l’alimentation représentent 76% des émissions de GES «importées» principalement dus à l’import de combustibles et de biens d’équipement. Les secteurs pour lesquels les émissions dépendent majoritairement des consommations de combustibles sont généralement associés à une incertitude dite «faible» à «modéré». Les secteurs relevant d’estimations liées à des déterminants de la consommation (ex. : agriculture, solvants, etc.) présentes des incertitudes d’un niveau «modéré» à «très élevé», principalement dues à l’absence de données de base. Émissions indirectes du territoire (imports et exports) La part d’incertitudes pour ce diagnostic réside d’une part dans le format et la fiabilité des données de base (données extrapolées, agrégées selon certaines nomenclatures, etc.), des facteurs d’émission spécifiques à la Nouvelle-Calédonie, et d’autre part à l’affectation de ces facteurs aux données de base. Rappelons ici que l’inventaire réalisé était le premier diagnostic des émissions indirectes du territoire.