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COMMUNIQUE DE PRESSE
Nouméa, le 6 juillet 2012.
Congrès scientifique international ICRS 2012, 913 juillet 2012, Cairns, Australie
Environnement, sciences et gouvernances : les récifs coralliens à l’étude
Etat des lieux des récifs coralliens, gestion des aires marines protégées, avancées des recherches
scientifiques… Voilà un aperçu des sujets qui seront abordés lors du plus grand colloque annuel des
spécialistes des récifs coralliens à Cairns, en Australie, du 9 au 13 juillet prochain.
Programmé tous les quatre ans, le congrès international
sur les récifs coralliens ICRS promet d’être riche. Qu’ils
soient éminents scientifiques, gestionnaires, défenseurs
des ressources naturelles, économistes, enseignants ou
doctorants, l’ICRS regroupera pendant 5 jours
consécutifs 2000 participants dont 72 conférenciers
officiels. C’est autours des 94 tables rondes organisées,
des conférences de presses journalières et autres
évènements que tous pourront échanger et dévoiler les
menaces agissant sur les récifs, les stratégies de
conservation et le futur des lagons.
A travers 1500 présentions et posters scientifiques,
l’ICRS offrira un bilan complet international des recherches sur ce sujet, des technologies et des
méthodologies utilisées pour les études. Les thématiques abordées porteront sur les récifs coralliens
et le changement climatique, l’acidification de l’océan, la santé et la restauration des récifs, le rôle
des aires marines protégées (AMP), la gestion durable environnementale et l’initiative du Triangle de
Corail.
Lieu
Après 1974 et 1988, c’est la troisième fois que l’Australie accueille l’ICRS. Cette année, ce sont
l’université James Cook et le Conseil Australien pour la recherche du Centre d’Excellence pour les
études des récifs coralliens qui organisent le congrès. L’ICRS 2012 se déroulera au Centre des congrès
de Cairns, ville côtière située entre la Grande Barrière de Corail et la forêt tropicale de l’état du
Queensland au Nord Est de l’Australie. Endroit unique au monde où deux sites inscrits au patrimoine
mondial se rencontrent, Cairns est une ville balnéaire réputée et populaire avec un climat tropical.
Récifs sous surveillance
104 nations possèdent des récifs coralliens dans leurs zones côtières ce qui représente 600 000 km2
de surface. Siège d’une biodiversité remarquable, il a été montré que l’activité humaine dépendait et
impactait sur ce plus ancien écosystème au monde. Beaucoup de recherches menées se situent dans
la région Indo-Pacifique dont la population côtière (plus de 200 millions de personnes) est répartie
dans 54 pays. Elles s’inscrivent dans le cadre de programmes pluridisciplinaires nationaux et
internationaux et concernent le fonctionnement, l’exploitation durable des écosystèmes coralliens
(que celle-ci soit à caractère alimentaire, patrimonial ou économique) et la conservation de la
biodiversité. Une centaine de projets scientifiques impliquant des équipes françaises seront
présentés lors de l’ICRS, notamment grâce à la présence notable de l’Institut de Recherche pour le
Développement (IRD) avec 27 publications retenues.
Chuck Savall/Marine Photobank
Récifs coralliens et aires marines protégées
La biodiversité des récifs coralliens est menacée à l’échelle mondiale et constituer des aires marines
protégées (AMP) ne semblent pas intégralement assurer leur préservation. Des travaux menés par
des chercheurs de l’Université d’Auckland (Nouvelle-Zélande) et de l’Université de James Cook
(Australie) en collaboration avec plusieurs institutions, dont l’IRD, ont montré qu’un très faible
pourcentage de récifs coralliens, seulement 2 %, se situe dans des lieux qui répondent aux exigences
de la législation (degré de protection, risques encourus, taille et isolement des récifs). En effet, moins
de 0,1 % des récifs sont vraiment protégés de tous prélèvements licites ou illicites. La mise en place
d’un réseau idéal d’AMP bâti suivant des critères de taille et de distances inter-sites afin de mieux
préserver la biodiversité des récifs coralliens a été proposée. Pour des réserves de 10 à 20 km² de
diamètre, distants de 15 km, il faudrait ainsi créer plus de 2500 nouvelles aires marines protégées
pour prétendre préserver 5 % des récifs mondiaux.
Connectivité larvaire pour mieux comprendre la dynamique des populations marines
Dans les océans, la plupart des animaux commencent leur vie sous la forme d’une larve
microscopique qui peut parcourir plusieurs centaines voire des milliers de km à la faveur des
courants marins. Ceci est vrai aussi bien pour les organismes fixés tels que les coraux, les huîtres ou
les bénitiers, que pour les organismes mobiles tels que les poissons. Ainsi, des échanges d’individus
entre populations, habitats, écosystèmes, îles et parfois même continents ont lieu par le biais de
mouvements de larves planctoniques et/ou de juvéniles et adultes pour les espèces mobiles. Cette
connectivité fait l’objet de recherches nombreuses car elle peut maintenir la diversité, secourir les
populations en déclin, rétablir les populations disparues, et assurer les flux vitaux aux seins des
écosystèmes marins. En biologie de la conservation, l’étude de la connectivité permet d’optimiser le
fonctionnement des réserves marines au sein de réseaux interconnectés. Par exemple, des
scientifiques ont montré que les mangroves sont des écosystèmes nurseries obligatoires pour
certains poissons coralliens du lagon de Nouvelle-Calédonie (Paillon et al., 2012), pour évaluer et
améliorer les réseaux d’aires marines protégées dans le lagon de Nouméa (Cuif et al., 2012), et pour
tester le lien entre dispersion larvaire et endémicité des poissons coralliens des îles Gambiers en
Polynésie Française (Vigliola et al., 2012).
Relations diversité/abondance, une clé pour comprendre les conséquences des changements
globaux sur les écosystèmes : les poissons coralliens comme modèle
Les changements climatiques globaux affectent de plus en plus l’ensemble des écosystèmes
terrestres et marins. Si leur évolution reste encore difficile à prévoir, une question centrale en
écologie subsiste : comment ces changements agiront-ils sur la structure et l’organisation des
communautés récifales ? Comprendre la façon dont les communautés peuvent réagir aux facteurs
environnementaux serait une avancée essentielle pour prédire l’effet des changements globaux.
Pour y répondre, le projet GASPAR, piloté par une équipe IRD et regroupant des équipes scientifiques
brésiliennes, mexicaines, américaines, calédoniennes, etc. propose de se focaliser sur l’étude des
poissons coralliens.
Analyser l’influence des perturbations naturelles et anthropiques sur la structuration des
communautés biologiques (cycles de vie, biodiversité fonctionnelle) et leurs usages
Les capacités de calcification des récifs coralliens peuvent être influencées par le changement
climatique global (en particulier l’acidification et le réchauffement des océans). Dans le contexte de
milieux récifaux anthropisés comme en Nouvelle-Calédonie, le lagon est affecté par des
apports terrigènes riches en métaux. Bien que les métaux jouent un rôle primordial chez les
organismes marins lorsqu’ils sont en concentrations traces, ils peuvent s’avérer toxiques lorsqu’ils
sont en excès dans le milieu. Le but d’expérimentations menées en collaboration avec le Centre
Scientifique de Monaco et l’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA Monaco), dont une des
particularités est d'utiliser des radiotraceurs (pour la mesure des taux de calcification des coraux et
des taux d'incorporation en métaux), est de déterminer si les effets du changement climatique ne
vont pas amplifier la détérioration des récifs due aux influences anthropiques plus localisées.
Interview de David Bellwood, Professeur en biologie marine, James Cook University, membre
de nombreux comités internationaux dont la Société internationale de biogéographie, de la
Société australienne des récifs coralliens
Interview de Denis Allemand, professeur à l’université de Nice, directeur du Centre
scientifique de Monaco, membre de nombreux programmes scientifiques internationaux sur
la physiologie et la biologie des coraux
Magali Boussion
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Reporter scientifique
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