Centre de Nouméa 110 Promenade Roger Laroque BP A5 98848 Noumea cedex TÉL. : (687) 26 10 00 FAX : (687) 26 43 26 Information Communication TEL : (687) 26 07 99 FAX : (687) 26 43 26 COMMUNIQUE DE PRESSE Nouméa, le 6 juillet 2012. Congrès scientifique international ICRS 2012, 9–13 juillet 2012, Cairns, Australie Environnement, sciences et gouvernances : les récifs coralliens à l’étude Etat des lieux des récifs coralliens, gestion des aires marines protégées, avancées des recherches scientifiques… Voilà un aperçu des sujets qui seront abordés lors du plus grand colloque annuel des spécialistes des récifs coralliens à Cairns, en Australie, du 9 au 13 juillet prochain. Programmé tous les quatre ans, le congrès international sur les récifs coralliens ICRS promet d’être riche. Qu’ils soient éminents scientifiques, gestionnaires, défenseurs des ressources naturelles, économistes, enseignants ou doctorants, l’ICRS regroupera pendant 5 jours consécutifs 2000 participants dont 72 conférenciers officiels. C’est autours des 94 tables rondes organisées, des conférences de presses journalières et autres évènements que tous pourront échanger et dévoiler les menaces agissant sur les récifs, les stratégies de conservation et le futur des lagons. Chuck Savall/Marine Photobank A travers 1500 présentions et posters scientifiques, l’ICRS offrira un bilan complet international des recherches sur ce sujet, des technologies et des méthodologies utilisées pour les études. Les thématiques abordées porteront sur les récifs coralliens et le changement climatique, l’acidification de l’océan, la santé et la restauration des récifs, le rôle des aires marines protégées (AMP), la gestion durable environnementale et l’initiative du Triangle de Corail. Lieu Après 1974 et 1988, c’est la troisième fois que l’Australie accueille l’ICRS. Cette année, ce sont l’université James Cook et le Conseil Australien pour la recherche du Centre d’Excellence pour les études des récifs coralliens qui organisent le congrès. L’ICRS 2012 se déroulera au Centre des congrès de Cairns, ville côtière située entre la Grande Barrière de Corail et la forêt tropicale de l’état du Queensland au Nord Est de l’Australie. Endroit unique au monde où deux sites inscrits au patrimoine mondial se rencontrent, Cairns est une ville balnéaire réputée et populaire avec un climat tropical. Récifs sous surveillance 104 nations possèdent des récifs coralliens dans leurs zones côtières ce qui représente 600 000 km2 de surface. Siège d’une biodiversité remarquable, il a été montré que l’activité humaine dépendait et impactait sur ce plus ancien écosystème au monde. Beaucoup de recherches menées se situent dans la région Indo-Pacifique dont la population côtière (plus de 200 millions de personnes) est répartie dans 54 pays. Elles s’inscrivent dans le cadre de programmes pluridisciplinaires nationaux et internationaux et concernent le fonctionnement, l’exploitation durable des écosystèmes coralliens (que celle-ci soit à caractère alimentaire, patrimonial ou économique) et la conservation de la biodiversité. Une centaine de projets scientifiques impliquant des équipes françaises seront présentés lors de l’ICRS, notamment grâce à la présence notable de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) avec 27 publications retenues. Récifs coralliens et aires marines protégées La biodiversité des récifs coralliens est menacée à l’échelle mondiale et constituer des aires marines protégées (AMP) ne semblent pas intégralement assurer leur préservation. Des travaux menés par des chercheurs de l’Université d’Auckland (Nouvelle-Zélande) et de l’Université de James Cook (Australie) en collaboration avec plusieurs institutions, dont l’IRD, ont montré qu’un très faible pourcentage de récifs coralliens, seulement 2 %, se situe dans des lieux qui répondent aux exigences de la législation (degré de protection, risques encourus, taille et isolement des récifs). En effet, moins de 0,1 % des récifs sont vraiment protégés de tous prélèvements licites ou illicites. La mise en place d’un réseau idéal d’AMP bâti suivant des critères de taille et de distances inter-sites afin de mieux préserver la biodiversité des récifs coralliens a été proposée. Pour des réserves de 10 à 20 km² de diamètre, distants de 15 km, il faudrait ainsi créer plus de 2500 nouvelles aires marines protégées pour prétendre préserver 5 % des récifs mondiaux. Connectivité larvaire pour mieux comprendre la dynamique des populations marines Dans les océans, la plupart des animaux commencent leur vie sous la forme d’une larve microscopique qui peut parcourir plusieurs centaines voire des milliers de km à la faveur des courants marins. Ceci est vrai aussi bien pour les organismes fixés tels que les coraux, les huîtres ou les bénitiers, que pour les organismes mobiles tels que les poissons. Ainsi, des échanges d’individus entre populations, habitats, écosystèmes, îles et parfois même continents ont lieu par le biais de mouvements de larves planctoniques et/ou de juvéniles et adultes pour les espèces mobiles. Cette connectivité fait l’objet de recherches nombreuses car elle peut maintenir la diversité, secourir les populations en déclin, rétablir les populations disparues, et assurer les flux vitaux aux seins des écosystèmes marins. En biologie de la conservation, l’étude de la connectivité permet d’optimiser le fonctionnement des réserves marines au sein de réseaux interconnectés. Par exemple, des scientifiques ont montré que les mangroves sont des écosystèmes nurseries obligatoires pour certains poissons coralliens du lagon de Nouvelle-Calédonie (Paillon et al., 2012), pour évaluer et améliorer les réseaux d’aires marines protégées dans le lagon de Nouméa (Cuif et al., 2012), et pour tester le lien entre dispersion larvaire et endémicité des poissons coralliens des îles Gambiers en Polynésie Française (Vigliola et al., 2012). Relations diversité/abondance, une clé pour comprendre les conséquences des changements globaux sur les écosystèmes : les poissons coralliens comme modèle Les changements climatiques globaux affectent de plus en plus l’ensemble des écosystèmes terrestres et marins. Si leur évolution reste encore difficile à prévoir, une question centrale en écologie subsiste : comment ces changements agiront-ils sur la structure et l’organisation des communautés récifales ? Comprendre la façon dont les communautés peuvent réagir aux facteurs environnementaux serait une avancée essentielle pour prédire l’effet des changements globaux. Pour y répondre, le projet GASPAR, piloté par une équipe IRD et regroupant des équipes scientifiques brésiliennes, mexicaines, américaines, calédoniennes, etc. propose de se focaliser sur l’étude des poissons coralliens. Analyser l’influence des perturbations naturelles et anthropiques sur la structuration des communautés biologiques (cycles de vie, biodiversité fonctionnelle) et leurs usages Les capacités de calcification des récifs coralliens peuvent être influencées par le changement climatique global (en particulier l’acidification et le réchauffement des océans). Dans le contexte de milieux récifaux anthropisés comme en Nouvelle-Calédonie, le lagon est affecté par des apports terrigènes riches en métaux. Bien que les métaux jouent un rôle primordial chez les organismes marins lorsqu’ils sont en concentrations traces, ils peuvent s’avérer toxiques lorsqu’ils sont en excès dans le milieu. Le but d’expérimentations menées en collaboration avec le Centre Scientifique de Monaco et l’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA Monaco), dont une des particularités est d'utiliser des radiotraceurs (pour la mesure des taux de calcification des coraux et des taux d'incorporation en métaux), est de déterminer si les effets du changement climatique ne vont pas amplifier la détérioration des récifs due aux influences anthropiques plus localisées. Interview de David Bellwood, Professeur en biologie marine, James Cook University, membre de nombreux comités internationaux dont la Société internationale de biogéographie, de la Société australienne des récifs coralliens Interview de Denis Allemand, professeur à l’université de Nice, directeur du Centre scientifique de Monaco, membre de nombreux programmes scientifiques internationaux sur la physiologie et la biologie des coraux Contact : Magali Boussion Reporter scientifique [email protected] Tél : +687 920116 Tweet : @ICRS2012, @magbisbis, @ird_fr Facebook : ICRS Sites : www.icrs2012.com, www.nouvelle-caledonie.ird.fr