2
infectieux, ont été incriminés dans le déclenchement de la PR par activation de l’immunité innée. Ces
agents peuvent en effet induire une réponse immunitaire innée par activation des récepteurs Toll-like
(TLR) qui reconnaissent des molécules exprimées par des micro-organismes. Des dérivés bactériens
pourraient déclencher une réaction inflammatoire et aussi faciliter la pérennisation de l’inflammation
en favorisant la stimulation récurrente de l’immunité innée, laquelle déclenche la libération en
cascade de nombreuses cytokines pro-inflammatoires.
2. Les cytokines
Dans la PR, il existe un déséquilibre entre les cytokines pro-inflammatoires (TNFα, IL1, IL6, IL15,
IL17, IL18…) et les cytokines anti-inflammatoires. Les monocytes, les lymphocytes T activés, les
macrophages et les synoviocytes sont les principaux producteurs de ces cytokines. L’IL1β, le TNFα
et l’IL6 sont des cytokines clés de l’inflammation articulaire. Ils contrôlent la production de
nombreuses autres cytokines tels que les facteurs de croissance et les chimiokines, mais aussi les
molécules d’adhésion qui interviennent dans la réaction inflammatoire en favorisant l’angiogénèse et
le recrutement des cellules dans la synoviale. Les cellules endothéliales stimulées par du TNFα de
l’IL1 ou de l’IL18 expriment les molécules d’adhésion. L’interaction de cellules circulantes avec des
cellules endothéliales permet la diapédèse de ces cellules à travers la membrane synoviale. Les
cellules circulantes migrent ensuite dans la synoviale en exprimant à leur surface membranaire des
récepteurs aux chimiokines. L’IL6 est une cytokine qui cumule à la fois des propriétés pro et anti-
inflammatoires, en induisant d’une part, des protéines de la phase aiguë de l’inflammation et en
pouvant dans certaines conditions, freiner la production de l’IL1, du TNFα et des chimiokines. Ses
effets sont complexes et pléiotropes. Le rôle central des cytokines pro-inflammatoires et notamment
du TNFα de l’IL6 et à un degré moindre de l’IL1β dans la pathogénie de la PR a été confirmé en
utilisant des médicaments capables de les neutraliser. Leur neutralisation permet d’une part, d’inhiber
la réaction inflammatoire articulaire et d’autre part, de contrôler la destruction ostéo-articulaire de la
PR, confirmant le rôle de ces cytokines d’une manière directe et/ou indirecte, à la fois, dans
l’inflammation et la destruction ostéocartilagineuse de la maladie.